Help me, Save me or .. Kill me [PV Ringo]

La journée ne faisait que commencer pour Ringo. La jolie blonde, déjà en retard ce matin, n’avait réussi à le rattraper que parce qu’elle avait écourté une séance avant l’heure du repas. Alors, après avoir englouti un sandwich, une salade, un éclair au chocolat et trois cookies aux amandes, la psychologue s’était accordée une petite sieste sur son siège de bureau affreusement confortable.

On frappait à la porte, c’était ce qui la tirait de ses songes. Les yeux à présent ouverts, elle fixait cette femme qui se présentait à elle. La secrétaire de direction, qui visiblement avait une nouvelle victime pour elle. Car si Ringo adorait son métier, elle considérait chacun de ses patients comme ses victimes. Les pauvres… ils devaient la supporter presque plus que son colocataire ! Presque… Parce que c’était tout de même avec Nate qu’elle passait le plus de temps.

Grâce à son stylo favori choppé sur son bureau, la native prenait des notes sur le cas qui s’offrait à elle. La secrétaire parlait avec des mots étranges, on aurait presque cru qu’elle ne savait pas de quoi elle parlait en réalité. Puis, elle était partie pour revenir plus tard, accompagnée. Si elle imaginait déjà un cas complexe, elle fut assez surprise de trouver cette jeune femme aux côtés de sa collègue. Intriguée, la blonde finit par lui offrir un sourire sympathique avant de faire signe à l’autre membre du personnel de sortir de la pièce.

Elles étaient seules, toutes les deux. Le dossier scolaire fournis plus tôt indiquait que cette personne se nommait Frédérique… Et qu’elle avait vingt-et-un ans. Ringo arqua un sourcil. Que faisait une adulte en ces lieux, en tant que simple lycéenne ? Le cas l’intriguait déjà. Un sourire apparu au coin de ses lèvres, alors que l’adolescente venait de prendre la parole pour la seconde fois, après avoir refusé de s’asseoir.

« Z'êtes qui ? Pourquoi je suis ici ? Pourquoi on veut pas de moi ici ? »

Ringo ne chercha pas ses mots bien longtemps. Elle avait l’habitude des enfants et adolescents rejetés, ce n’était pas la première fois qu’on lui posait ces questions. Mais c’était la première fois qu’une adulte ne semblait pas savoir où était sa place. Posant son stylo, elle se redressa pour faire un peu plus face à la jeune femme, tentant de la mettre à l’aise petit à petit.

« Je m’appelle Ringo Orisa. Normalement je suis psychologue mais en vrai ce terme fait peur… disons plutôt que je suis là pour t’aider à trouver pourquoi le directeur t’as envoyé ici. »

Ringo lui sourit. Elle-même, elle ne savait pas réellement ce qu’il en retournait.

« A ton tour maintenant ! Comment est-ce que tu t’appelles ? Tu as quel âge ? »

Elle avait cet air de gamin enjoué de se faire un nouveau copain. Ah, Ringo… Elle était réellement désespérante lorsqu’elle s’y mettait, quand même. Elle ouvrit le bocal de cookie posé au coin du bureau, plongea sa main dedans et enfournant une douceur dans sa bouche.

« ‘en veux ? » avait-elle marmonné la bouche pleine.

Fred. Dix-sept ans. Terminale.
Frédérique Watson. Vingt-et-un ans. Situation inconnue.
Ringo arquait un sourcil. L’adolescente face à elle avait l’air plus que sincère, bien qu’un peu déboussolé. C’était normal, elle venait d’être trainée dans un bureau qu’elle ne connaissait pas, dans l’administration de son établissement scolaire. Dans ses yeux, la blonde ne pouvait lire que la sincérité de la demoiselle. Elle pensa, premièrement, à une erreur dans les papiers administratifs.

Enfin, se tromper de quatre ans sur l’âge d’une élève, il faut quand même le vouloir…

La psychologue écoutait attentivement. Alors, elle avait également une sœur. L’idée lui vint alors que les dossiers auraient pu être mélangés. Mais elle ne semblait pas réellement souhaiter parler de la fraternité qu’elle vivait. Certainement une histoire douloureuse, que Ringo saurait taire pour le moment.

Aussitôt avait-il déclaré ne pas avoir faim qu’elle semblait perdre connaissance. Si le comportement intrigua la native qui s’était soudainement redressée, elle n’en dit rien pour autant. L’observation était primordiale dans son métier, elle l’avait bien compris… Cependant, elle restait prête à bondir au moindre signe de faiblesse supplémentaire. Il était hors de question qu’une élève fasse un malaise à ses côtés et qu’elle ne réagisse pas. Les gestes qu’effectuaient la jeune Frédérique semblaient être répétés, exécutés comme ceux d’une pièce de théâtre. Elle défaisait sa coiffure pour en faire une nouvelle, plus enfantine. Alors, elle rouvre enfin les yeux, rougissante face à la femme face à elle.

Freddie. Sept ans. Gourmande.
Ringo lui tendait le cookie que l’enfant avait demandé. Elle semblait perturbée. Surprise, plutôt. Car encore une fois, la jeune femme ne semblait pas lui mentir. Elle ne lisait pas –en elle- les signes classiques d’un menteur même aguerri. Alors, la blonde décida simplement de se laisser porter au gré des envies de celle qui se trouvait face à elle. Qui qu’elle soit, entrer dans son jeu permettrait certainement de déterminer ce qui remettait en cause sa scolarité ici.

« Bonjour Freddie ! Tu es très grande pour une fille de cet âge ! Je m’appelle Ringo, ça veut dire « pomme ». Si tu ressembles à ta maman, elle doit vraiment être très belle… Tu me la présenteras, un jour ? »

La douce lui offrait un sourire digne d’une Barbapapa. Après avoir pris le cookie que Ringo lui tendait, Freddie était partie s’asseoir.

« On est au lycée, c’est ici que je travaille ! Je suis là pour aider une personne qui s’appelle Frédérique, est-ce que tu la connais ? »

La blonde ouvrit le tiroir de son bureau, sortant quelques feuilles et un lot de crayons de couleur qu’elle disposa près de la jeune femme.

« Je n’ai pas encore eu le temps de décorer… Peut-être que tu pourrais me faire un dessin, que je pourrais accrocher au mur ? Qu’en dis-tu ? »

Excitée comme une enfant, Ringo saisit le crayon vert et commençait à dessiner une pomme dans le coin d’une feuille.

« Moi, j’aime le vert et les pommes ! Et toi, qu’est-ce que tu aimes ? »

La blonde tentait de ne pas marquer son étonnement. Il n’était pas précisé dans le dossier scolaire de la prétendue adolescente que sa mère était décédée. Lorsque l’enfant s’approcha d’elle, la native n’eut aucun signe de rejet. A la place, elle lui avait tendu les bras et l’avait doucement serrée contre elle. Elle n’avait pas du tout été gênée par la taille de celle qui l’enlaçait simplement. Si simplement… On aurait réellement dit une enfant.

Et elle était partie dessiner, affirmant que « Frédérique Watson » n’était autre qu’elle-même. Ringo se tordait les neurones. Ce cas… Frédérique était particulièrement intrigante pour elle. Elle semblait être elle, mais ne pas l’être. Le tout, sans être consciente de ne pas l’être mais en étant consciente de l’être. La blonde sentit son neurone fondre. Ce fut la jeune Freddie qui la sortie de ses songes en lui tendant le dessin et une sucette. Regardant le dessin, elle ne put s’empêcher de remarquer le chevalier dessiné en vert qui semblait comme venir sauver la petite fille qui avait peur du monstre sous son lit. Attendrie, la native prit la sucette que lui tendait l’enfant et l’embrassa sur la joue.

« Il est vraiment très beau ce dessin ! Je vais le garder et l’accrocher au mur, tu veux bien ? »

Elle sourit, sincèrement, comme si elle avait eu un dessin de son propre enfant… Non, Ringo, ne racontons pas de bêtise : cela ne pourra jamais arrivé. Mais elle faisait en sorte, bien que consciente de cela, de ne rien laisser paraître. Déballant la sucrerie, elle plantait son regard dans celui de celle qui se trouvait face à elle.

« Tu as une sœur, alors ? Comment elle s’appelle ? Est-ce qu’elle est gentille comme ta maman ? »

Elle marquait une courte pause, suçotant le bâton sucré.

« Je n’ai pas de frères ou de sœurs… Je me demande comment c’est, d’en avoir. »

Elle soupirait, juste un peu. Être seule ne lui avait jamais réellement posé de problème, mais il n’était pas faux qu’elle aurait quand même aimé avoir une fratrie avec qui s’amuser les jours de pluie… Une sœur à qui se confier, un frère pour la protéger. Ringo avait toujours dû se débrouiller seule, et bien qu’elle soit comme cul et chemise avec sa mère, ce n’était pas pareil qu’avec un frère ou une sœur.

HRP a écrit:

Encore désolée du retard ! Pour ce RP, je vais opter pour des réponses parfois un peu courtes, pour essayer de provoquer des réactions chez Frédérique qui pourront faire comprendre à Ringo qu'elle a plusieurs personnalités. Ça lui effleure l'esprit, déjà, mais elle pense plutôt "mais non,
c'est pas possible, ça n'existe que dans les livres, ce genre de cas". Voilà voilà o/ Des bisous :3

Plus cette séance avançait, et plus la native apprenait de chose sur cette étrange jeune femme. Elle était majeure, mais aussi mineure, disposait de plusieurs « noms » ou surnoms tout du moins et vraisemblablement, elle pouvait être renfermée comme tout l’inverse. Ringo ne prenait pas de note, ça ne faisait pas parti de ses habitudes. Non, elle, elle se contentait d’observer et ensuite, lorsque le « patient » était sorti de la séance, elle notait ce qu’elle avait retenu dans le dossier. Elle trouvait cela plus humain, moins médical. Car ce qu’elle voulait avant tout, c’était que les gens se sentent bien avec elle.

Ainsi, la petite Freddie lui parlait de sa sœur, vraisemblablement plus jeune qu’elle. Plus jeune qu’elle… ou que son hôte ? La question restait entière tandis qu’elle continuait de l’écouter attentivement. Joyce avait les yeux vairons, était gentille comme sa mère, de laquelle elle avait déjà parlé, et c’était aussi ennuyant d’être avec elle parce qu’elle était vraiment jeune. Joyce était donc un nourrisson ? Si c’était la conclusion logique à laquelle on pouvait s’attendre, la blonde faisait comme un parallèle. Freddie avait sept ans, si Joyce était encore un nourrisson ou du moins pas en âge de bien parler, elle avait trois ans tout au plus… Joyce devait donc avoir 4 à 5 ans de moins que Frédérique. Une adolescente ? Toute cette histoire semblait n’avoir ni queue ni tête… et pourtant, Ringo voulait y croire.

Dans sa réflexion, elle ne prête pas attention au regard de l’enfant qui se pose sur un objet basique du quotidien. Freddie venait de saisir le coupe papier, avait tourné la tête pour regarder son dessin et s’était comme éteinte. C’était la deuxième fois que cela arrivait, juste avant qu’elle ne relâche ses cheveux et que son attention revienne. Le regard de Freddie a disparu, laissant place à un regard froid, vide, lointain… Ringo semblait surprise à nouveau… Et elle, qui était-elle ? Elle demande à emprunter le coupe papier. Et bien que la native ait quelques doutes sur ce qu’elle va en faire, elle observe la jeune femme silencieusement.

Les yeux de la blonde s’ouvrent en grand. Face à elle, l’élève venait de se mutiler sans dire un mot, sans une larme, sans une souffrance. Comme si cela était habituel pour elle… Réagissant, elle se lève et ouvre le tiroir du bureau pour saisir une boîte de mouchoirs. Rapidement, elle passe face à la jeune femme et fait pression sur cette nouvelle plaie qui laissera sans aucune doute une nouvelle cicatrice. La psychologue les avait remarquées lorsqu’elle s’était approchée d’elle, ces cicatrices jusque-là cachées par son sweat. Mais maintenant… elles ne l’étaient plus. Elle retire le coupe papier des mains de Frédérique… ou de qui, d’ailleurs ? Soupirant, elle s’éloigne un instant pour ouvrir un autre tiroir du bureau et sortir un kit de premier soin, s’attelant à soigner cette blessure.

« Hoé, hoé… Qu’est-ce qu’il t’est arrivé pour que tu te faces du mal de la sorte ? Hm… ? »

Finissant son pansement de fortune, elle regarde la jeune femme avec un regard sérieux avant de s’asseoir sur le bureau face à elle.

« Tu iras voir l’infirmière pour qu’elle te soigne ça correctement, d’accord ? »

Ringo s’approcha, relevant doucement le visage aux traits si fins et si doux de la demoiselle.

« Tu n’es ni Freddie, ni Frédérique, n’est-ce pas ? Alors… Qui es-tu ? Que t’est-il arrivé ? »

Décidément, elle n’y comprenait pas grand-chose… Mais cette histoire semblait plus sérieuse qu’elle ne le pensait.