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| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Dim 27 Déc 2015 - 20:37 | |
| Ils ont dit que je devais venir ici, que la gardienne me montrerait l’appartement. La dame ne semblait pas mentir, alors j’ai suivit le plan qu’elle m’a donnée. Cette salle était bruyante, je voulais sortir le plus vite possible. Trop de gens, trop de vies autour de nous, c’était tellement gonflant que je n’ai pas posée de questions. J’ai attendue qu’elle finisse son monologue, alors que je calculais la superficie des objets qui l’entourait. Que je pensais sans y penser à la façon d’on un tremblement de terre pourrait nous tuer. Cette étagère mal fixée, ce pied de chaise instable, ce stylo, posé en évidence. En tout, six scénarios étaient possibles, mais cela ne me perturba pas plus que cela. Cette voix, j’avais vraiment envie de la stopper.
L’entretient se solda par la phrase, venez demain à huit heures, qu’on puisse vous faire passer des tests pour définir votre niveau et savoir dans qu’elle classe vous mettre. Je n’avais rien à redire, alors je me leva. Puis la dame me tendit la main gauche, et je la regardais sans comprendre. Il faut savoir que la main gauche, en Israel, est réservée à la toilette intime, elle est considérée comme impure. Au complexe, personne ne me tendait la main. Au bout de quelques instants, elle la rangea, visiblement gênée. Je ne pouvait pas la blâmer pour ce geste, même s’il m'importunait. Il fallait mettre cela sur le compte de son ignorance, ce que je fit, sans le lui dire bien sur.
La gardienne était gentille, comme convenu. Elle avait réceptionnée mes cartons, ce qui m’étonna un peu, vu qu’à la base, je n’en avais pas. Après rapide examen des dits paquetages, je compris qu’ils venaient du complexe. Quelqu’un la bas avait été assez fou pour venir me les envoyer. Il faudrait que je pense à le remercier, si un jour je le retrouvais. C’était cool de sa part, mine de rien. Cela dit, je me demandais ce qu’ils pouvaient contenir, vu que dans ma chambre, je n’avais que des légos. Haussant les épaules, je les traînaient vers l'ascenseur. Arrivée au pied de celui ci, j’étais aussi épuisée que si j’avais couru un marathon. Le sport, mon pire ami.
Mes cartons au pied de la porte, j’enfonçais la clef donnée dans la serrure de mon nouvel univers. Sans plus de ménagement, je poussais mes paquetages à l'intérieur, et les ouvrit, à même le couloir, étonnamment curieuse de savoir ce qu’ils pouvaient contenir. Le premier et le second, c’était des legos, sans surprise. Le troisième, du bric à brac. Étrange de voir se retrouver là son ardoise magique et ses feuilles de calculs. Quatre et cinq, des legos, voila quelque chose qui était rassurant. Quatre cartons plein a raz bord de précieuse marchandise, des formes géométriques à assembler, pour mettre un peu d’ordre dans un nouvel univers visiblement sale et désordonné.
La gardienne avait dit que l’autre fille était présente, et qu’elle allait me montrer la chambre libre. Entendant du bruit dans le salon, je me dirigeais naturellement vers lui. Oui, après avoir mit le bazar dans l’entrée. Que voulez vous, j’étais curieuse, un sentiment trop rare pour avoir envie de le garder plus longtemps à l'intérieur. Adossée à l’arche du salon, je lui fit le signe de paix - les scientifiques aimaient beaucoup ce signe, même si je ne comprenait pas vraiment pourquoi, et en ce moment, il me semblait approprié - enfin bref, je lui fis ce signe, en lui demandant, le plus naturellement du monde ou était ma chambre.
Vous savez, pour moi, cette situation semblait tout à fait naturelle. De mon point de vue, cette adolescente lambda avait été prévenue de ma venue, et on lui avait dit exactement qui j’étais et ce que j’allais faire. Pour moi, ma tenue vestimentaire n’était n’y négligée, n’y déchirée. De plus, mes cheveux n’étaient pas dans un état si déplorable qu’on m’aurais très volontiers dépeint comme une sans domicile fixe. Non, pour moi, j’étais normale, entourée de jouets qu’une personne normale se devait de posséder…
Mon enfer dans cette maison ne venait que de commencer. |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Lun 28 Déc 2015 - 20:18 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Une nouvelle colocataire » Ah, l’ennui, ton plus fidèle ami. Partout il te suit, il parcourrait la terre entière pour rester près de toi. Bon, il est un peu collant quand même, mais c’est l’intention qui compte, non ?
« Déjà lu, ça aussi, pareil... »
Les livres pleuvaient sur ton lit tandis que tu vidais ta bibliothèque à la recherche de quelque chose pour tuer le temps. Il te faudrait probablement une bonne demi-heure pour ranger tout le désordre que tu mettais dans ta chambre, mais au moins, cela t’occuperait un peu. Même si te connaissant, tu entasserais cela sur une étagère et remettrais tout à plus tard... comme par exemple, un moment où tu serais vraiment occupée. Logique d’étudiante.
« Tiens, trouvé ! »
Finalement, ce fut sur le disque dur de ton portable que tu trouvas ton bonheur. Un visual novel que tu n’avais jamais terminé, faute de temps surement – note du narrateur : remplacer temps par motivation dans ce contexte – c’était le bon moment pour s’y remettre ! Tu rassemblas donc tout ce qui avait éparpillé en deux grandes piles au pied de ton lit, libérant la place pour t’affaler sur la couette avec ton pc. Plus que le casque, où l’avais-tu mis encore ?... il n’était pas sur ton bureau, tu l’avais peut-être oublié dans le salon. A ce constat, tu enfilas des pantoufles pour aller inspecter les autres pièces, quand...
*clac*
Le bruit venait de la porte d’entrée... néanmoins, c’était impossible que ce soit ta porte, tu étais la seule à avoir la clé après tout, il s’agissait surement des voisins. Tu te dirigeas donc vers le salon pour aller récupérer ton matériel, qui se trouvait effectivement sur la table basse. Il y avait un bruit étrange, un peu comme si on tirait un objet lourd qui raclerait contre le sol. Bizarre. Un déménagement ? Cette pensée te rappelait, tu allais bientôt avoir une nouvelle colocataire. C’était une bonne nouvelle, tu avais hâte de la rencontrer, pourvu que l’entente soit au rendez-vous. C’était ennuyeux de vivre seule, n’avoir personne à qui parler... enfin, c’était ton avis. Tu sortais énormément aussi, alors cela ne se ressentait pas tant que cela.
Et puis, il y eu un autre bruit, et d’autres que tu ne saurais identifier. L’envie d’aller vérifier te passa par la tête, c’était étrange tout de même. Divers scénarios commençaient à se dessiner dans ta tête, à base de cambriolages, de réfugiés politiques recherchés par les services secrets et... ce fut à ce moment qu’une tête inconnue surgit du coin de la pièce. Surprise par son irruption, tu sursautas et te cogna sur le canapé, avant de t’étaler dessus dans une tentative maladroite de garder ton équilibre.
« Euh... hay ? T’es qui ? »
Tandis que tu détaillais la nouvelle arrivante du regard, ton cerveau lui cherchait à recoller les morceaux épars d’information dont il disposait pour comprendre ce qui se passait. Est-ce que, par hasard... le courrier que tu avais reçu... c’était pas la semaine prochaine, hein ? Plus jamais on ne te reprendrait à faire confiance à l’administration de cette foutue île.
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Mar 29 Déc 2015 - 13:53 | |
| - Euh … hay ? tes qui ?
La question n’avait pas besoin d’être posée. Elle aurait du trouver réponse dans sa façon même d’être demandée. Qui était t’ elle ? La nouvelle colocataire bien sur. Qui pouvais je être d’autre, avec mes cartons ouverts à même le sol ? Une voleuse ? Ce n’est pas drôle. Si je répondais négligemment, les questions basiques mais non sans importance, que faisais je ici ici, et pourquoi maintenant allaient indéniablement suivre. Hors, je n’avais pas envie qu’elles suivent. Je ne voulais pas lui parler, je ne voulais pas la regarder. Alors, en bonne nouvelle colocataire, je fixais un point derrière elle et lui réitérais ma première question, les doigts toujours en signe de paix.
- Salut, elle est ou ma chambre ?
Elle était encore sur le canapé, sans bouger, sans parler. Je détestais immédiatement cette absence de réponse. Sans réponse, impossible de continuer une conversation, et je n’étais pas si douée pour rebondir sur un silence. Alors, pour la troisième fois, je lui reposais la même question. Essayant du mieux que je pouvais de rester adossée à l’arche de la porte. Aussi étrange que cela puisse paraître, je voulais m’enfuir, faire quelque chose avec cette main qui monopolisait le signe de paix, mais c’était impossible sans paraître impolie. Qu’elle situation ennuyante.
- Salut, elle est ou ma chambre ?
Je remuais doucement la tête, puis commençais à me focaliser sur autre chose que le tissu du canapé. Par bonheur, dans ce salon, il n’y avait aucune couleur jaune, marron, ou un subtile mélange des deux. Cette pièce au moins était à peu près viable. Ici, la pensée qu’un flan se cachait quelque part ne pourrait pas m’atteindre, n’y même me terroriser. Cette pièce, bien que désordonnée, était à peu près vivable. Restait à savoir si le reste l’était aussi.
Je baissa enfin mes doigts pleins de crampes et décida de m’asseoir sur un bord du canapé. Comme ma nouvelle colocataire ne semblait pas savoir comment nouer des liens, je me décidais à commencer. Toutes les questions que je voulais éviter allaient indéniablement ressurgir, mais je n’étais toujours pas décidée à y répondre. J’étais plutôt résolue à ne lui dire que l’essentiel, et pour moi, l’essentiel se résumait à ce qui serait important dans mon nouvel environnement. Prenant une mèche de mes cheveux, je joua avec, toujours dans l’optique de ne pas la regarder dans les yeux. Parlant très vite, comme toujours quand j'abordais des sujets personnels je commença, lissant de plus en plus rapidement mes cheveux à mesure que mon monologue s'éternisait.
- J’ai peur des flans, et par extension, du jaune et du marron. Je n’aime pas les interrupteurs, car j'entends une scie circulaire quand on les allume. Quand je dors, parfois je me lève pendant la nuit, et j’attache des choses ensemble. Je mange casher et j’aime jouer avec des légos, ça me détend. Pas de manger casher hein. Il y a beaucoup d’autres choses que je dois vous dire, mais je n’aime pas parler. Ils voulaient toujours savoir ce que je pensais, et je déteste dire ce que je pense parce que généralement, penser à ce que je pense me fais beaucoup trop penser.
Je me leva d’un bond puis retourna dans le couloir. Me décidant à ouvrir toutes les pièces jusqu’à ce que je trouve la mienne. Je lui avait parlée, maintenant je pouvais m’enfuir sans me sentir coupable. J’avais respectée le protocole social, je m’étais présentée et lui avais parlée de moi. Bon, j’avais fait l’impasse sur sa vie, mais l’entendre parler d’elle me m’enchantais pas vraiment. Tout comme expliquer pourquoi j’avais une semaine d’avance d’ailleurs. Des banalités agaçantes, auquel je ne savais quoi répondre. Ma chambre semblait tellement plus calme et plus rassurante, je la voulais, maintenant. |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Mar 29 Déc 2015 - 18:53 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Fais comme chez toi... ou pas » Une minute... comment ça, ‘‘elle est où ma chambre ?’’ ? Tu t’attendais à une réponse un peu moins évasive que celle-ci, à vrai dire. Cependant, la petite nouvelle n’avait pas l’air de vouloir en dire plus. Son regard semblait vide, mais surtout, il t’évitait. Elle ne te regardait même pas, comme si elle avait quelque chose à cacher.
« Salut, elle est où ma chambre ? »
Non, elle n’avait pas l’air de vouloir changer de refrain. Ce qui s’avérait ennuyeux, car la conversation risquait d’être fort limitée avec une seule phrase dans son répertoire... Tu avais envie de dire quelque chose pour briser la glace, mais cette fille n’invitait pas vraiment au dialogue. Cent-cinquante caractères maximum, à la rigueur.
Finalement, après un silence gêné qui s’étira sur presque une minute, l’inconnue baissa enfin la main et s’avança vers toi. Elle se posa sur le bord du canapé, calmement. Tu la regardas faire, incrédule. Puis, elle commença à parler, d’une voix faible et monocorde, très rapide surtout. Tu comprenais à peine ce qu’elle te disait, ça parlait de flan, d’interrupteurs à scies circulaires qui mangent des légos, ou quelque chose comme ça. Son monologue dura bien une demi-minute, mais tu n’osas pas l’interrompre de peur de la brusquer, même si la moitié de l’information t’était déjà passée par-dessus la tête. Enfin bon...
« ... C’est très intéressant, tu ne m’as toujours pas répondue. T’es qui, au juste ? »
Si elle était effectivement ici pour la collocation, elle pourrait au moins se présenter... mais ce genre de politesse élémentaire n’avait pas l’air d’exister dans son monde. Sans même t’écouter, elle se leva brusquement et disparu à nouveau dans l’entrée. Lâchant un soupir de dépit, un peu lasse de la voir s’esquiver encore, tu pris sa suite pour voir ce qu’elle avait en tête, trainant tes pantoufles sur le parquet. Elle risquait de faire une bêtise si tu la laissais sans surveillance...
Quand tu passas la tête dans l’angle du couloir pour voir où elle était, tu la vis en train d’ouvrir une porte. Celle de la salle de bain, en l’occurrence... probablement pas ce qu’elle recherchait, à l’évidence, puisqu’elle la referma assez vite.
« Si c’est la chambre libre que tu cherches, c’est à gauche au fond du couloir. Mais si tu comptes t’installer ici, va falloir qu’on discute de quelques règles. »
Un nouveau soupir. Elle n’avait pas l’air d’humeur à bavarder, pas la peine de la forcer. Et toi non plus, tu n’étais pas d’humeur à papoter avec un mur, de toute manière. C’était donc elle, sa nouvelle colocataire ? Y’allait avoir du travail...
Sur cette pensée, tu te dirigeas de l’autre côté, remarquant les cartons entreposés devant la porte. La plupart étaient ouverts et laissaient entrevoir leur contenu, à savoir... beaucoup de légos, des porte-documents remplis à craquer de feuilles écornées, et d’autres trucs divers. Enfin, cela ne te regardait pas, c’était ses affaires personnelles... mais tu ne pouvais pas les laisser dans l’entrée pour autant. C’était quand même étrange, tous ces légos. Elle en avait parlé aussi, ça la détendait, ou quelque chose comme ça. Peut-être qu’elle était juste stressée à cause de son arrivée sur l’île...
Enfin bref. Décidant de laisser ce bazar où il était pour le moment, tu décida d’aller dans la cuisine pour faire un thé. Sympathiser autour d’une boisson chaude, ça marchait dans les mangas, ça pouvait bien aider dans la vraie vie aussi, non ? Au final, tu ne savais pas si elle en buvait, mais bon, tu ignorais encore son nom, il fallait bien improviser. Et dire que tu avais prévu de passer l’après-midi au calme à te détendre... Bref, une fois l’eau chaude et le thé mis à infuser, il ne restait plus qu’à attendre. Tu préparas deux mugs sur un plateau pour apporter le tout, te disant qu’elle allait probablement t’ignorer si tu l’appelais à venir dans le salon pour ça. Ouais, c’était surement une mauvaise idée. Une fois le thé prêt, tu pris le plateau sur une main et te dirigea vers la chambre que la demoiselle avait investit. Tu toquas à la porte, attendant quelques secondes une réponse avant d’ouvrir malgré tout. C’était plus un réflexe, elle n’était même pas chez elle pour commencer. Pas tant qu’elle ne se serait pas présentée formellement en tant que ta nouvelle colocataire.
« Tu es plus disposée à parler, maintenant ? Tu posas le plateau sur le coin du bureau, puis commença à servir le thé. - On m’avait prévenue d’une arrivée la semaine, j’ai été un peu surprise de te voir aujourd’hui, tu sais. Du thé ? »
Joignant le geste aux mots, tu tendis un mug fumant à la jeune fille, l’invitant à le prendre. Tu auras probablement l’air bête si elle le refusait, mais bon, au point où on en était. Au pire, ça faisait toujours une bonne bouillotte pour les mains. Après l’avoir laissée choisir, tu tendis le bras pour attraper ta propre tasse et t’installa sur le bord du lit, buvant une gorgée. Puis, après un bref instant de silence, tu repris :
« Tu ne m’as toujours pas dit ton nom. Si on est censées vivre sous le même toit, j’aimerais qu’on arrive à s’entendre, au moins peu. Et, euh... moi, mon nom c’est Lyra. Enchantée ♥ »
Tu lui fis un sourire accueillant, même si tu n’étais pas encore certaine qu’elle veuille vraiment sympathiser avec toi. Cela ne dépendait qu’elle... S’il n’y avait pas moyen de s’entendre, ça ne serait pas de ta faute au moins. Il y avait tellement de choses que tu voulais lui demander encore. A propos de ses vêtements par exemple, ils avaient l’air dans un sale état, c’était inquiétant. Plus bagages aussi, et puis son comportement étrange... en bref, beaucoup trop de mystères.
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Mar 29 Déc 2015 - 22:27 | |
| J’ouvris une porte, la porte d’un nouvel univers. Par comparaison, je classa cette pièce comme une salle de bain. Cet endroit ne ressemblait pas à celui auquel on m’avais habituée, elle était pleine de serviettes, de gels douches et de brosses à dents, mais je pensais honnêtement pouvoir m’y faire. Pas de carrelage blanc, pas de douches communes, pas de vitres transparentes n’y de caméras de surveillance. J’allais devoir construire une vie ou on ne m'espionnerais pas en permanence. C’était faisable. Je referma la porte, plutôt fière de moi.
« Si c’est la chambre libre que tu cherches, c’est à gauche au fond du couloir. Mais si tu comptes t’installer ici, va falloir qu’on discute de quelques règles. »
Quelques règles ? A l’évidence, il y avait toujours des règles. C’était normal de devoir suivre un protocole en collocation, même si je me demanda quelques secondes quelles genres d’obligations j’allais devoir subir. Rapidement, j’ haussa les épaules. Cela ne m'intéressa pas. Écouter cette femme parler était agaçant. Comme tous les autres en fait, ils étaient tous très chiants. Soupirant, j’ouvris la porte de ma chambre, consciente qu’entre elle et moi, ce serait maintenant à la vie à la mort.
Dedans, il y avait un lit que j’ essaya. Après quelques secondes, j’en conclu deux choses. La première était qu’il fallait que je le déplace. Il était sous la fenêtre, et tout le monde sait qu’on ne dors pas bien sous une fenêtre. La seconde, mais non des moindres, était que j’allais devoir enlever la structure même du lit. Il était trop confortable. Sans sommier, à même le sol, peut être que j’arriverai à m’assoupir dessus. Mais ce n’était que mon point de vue.
Puis je vis le bureau. Je me leva d’un bond pour l’examiner. Il y avait dessus quelques feuilles de papier blanc désordonnées, et un crayon de couleur très mal taillé. Sur le premier, en évidence, il y avait des plants. Des plants avec des mesures de la chambre. La propriétaire voulait une réorganisation, mais elle s’était trompée dans ses chiffres. Elle avait arrondie la pièce, mais on n’arrondie pas une pièce. Il faut être précis. Agacée, je froissa le papier avant de jeter tous les autres par terre. Ce problème ne me concernais pas, il était hors de question que je m’en mêle. A ce moment, la dame toqua à la porte. Pourquoi toquait t’ elle à la porte. Ma présentation n’avait t’ elle pas suffit ? Elle en voulait encore plus ? Cette situation m’ ennuyait comme seul peut m’ennuyer ce genres de situations.
« Tu es plus disposée à parler, maintenant ?
Elle posa le plateau sur le bureau, et je m' empressa de changer sa place. Du plateau hein, pas du bureau. Comment dire, il avait une disposition très particulière. Pas du tout parallèle à l'arrête du mur, n’y même au bord du bureau. Que je vous stoppe tout de suite, ce n’est pas du perfectionnisme. Ma chambre et ce qu’il y a dedans doit être en ordre, ou en passe d’être ordonné, c’est tout. C’était déjà le cas au complexe. Ce n’est qu’une petite routine que je refuse de briser. Rien de bien grave croyez moi.
- On m’avait prévenue d’une arrivée dans la semaine, j’ai été un peu surprise de te voir aujourd’hui, tu sais. Du thé ? »
Duté ? Quel était ce mot, les scientifiques ne m’en avaient jamais parlés. Je regarda la tasse fumante qu’elle me tendait sans comprendre. Au bout de quelques secondes, je le pris dans mes mains et faillit le lâcher presque immédiatement. C’était chaud. Un peu brutalement, je le reposa donc sur le plateau. Jetant un regard en douce vers ma colocataire, je vis qu’elle était décidée à se taper l’incruste encore un bon moment. Soupirant, mes yeux se rivèrent sur le plafond.
« Tu ne m’as toujours pas dit ton nom. Si on est censées vivre sous le même toit, j’aimerais qu’on arrive à s’entendre, au moins peu. Et, euh... moi, mon nom c’est Lyra. Enchantée ♥ »
C’était certain, je ne pouvais pas y couper. Elle s’ était incrustée profondément dans mon environnement et le protocole social m’interdisais de la renvoyer. Si vous saviez comme à l’époque ça m’a gonflée.
- Je suis Osnate. Ou numéro LS8-659, appelle moi comme tu veut. Enfin non, ne m'appelle pas. Je n’aime pas être appelée. Il y a des feuilles de papiers par terre, la propriétaire veut rénover cette chambre ?
Toujours debout, je décida de me poser, moi aussi, sur le lit. Les scientifiques disaient toujours que j’avais tendance à me cacher derrière des faits quand la réalité me rendait trop nerveuse. Sans le vouloir, je m’étais encore emportée. Je me fichait de passer pour quelqu’un de blasé, ou même d’étrange, car aux yeux des autres gens je l’étais, visiblement. Mais si quelque chose pouvait bien m’émouvoir, c’était qu’on me prenne pour quelqu’un de déficient. Vous savez, mon cerveau, j’ai beau le détester, j’en suis fière. Un peu. Qu’on l’insulte, ça me fait mal. Et le regard de cette Dame, de la pitié, de l'interrogation, je n’aime pas cela. Si nous devons vivre en collocation, je veux qu’elle l’efface. Alors je joue encore avec mes cheveux, quand j’essaye de lui dire que oui, je suis quelqu’un de normal. Bon d’accord, de presque presque presque normal.
- Je n’aime pas ce regard. Il faut effacer ce regard. Je ne peux pas vivre avec quelqu’un qui me prend de haut. Je suis intelligente, ils ont dit que je l’étais mais je n’aime pas ce regard. Il me faut des légos.
Pour la troisième fois de la journée, je bondis de ma place. Me précipitant dans le couloir, je pris le premier carton remplit, et le poussa jusque dans ma nouvelle chambre. Le vidant par terre, je me résolue enfin a jouer avec. Assemblant une à une la précieuse marchandise. |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Mer 30 Déc 2015 - 16:14 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Fais comme chez toi... ou pas » C’était de plus en plus étrange. Elle sortait ça d’où, numéro LS8-659, d’un roman de SF ? Honnêtement, tu n’arrivais pas à savoir si elle était sérieuse ou si elle se foutait de toi. Osnate, c’était un joli nom. Il ne venait pas de ton pays, mais tu l’aimais bien. Pourquoi se cacher derrière un pseudonyme aussi étrange, alors ?... tu n’en avais aucune idée. Lorsqu’elle parlait des feuilles et de projets de rénovation, tu te levas pour aller inspecter ces fameuses feuilles. Ca ressemblait à des plans, des trucs comme vous faisiez en cours d’ingénierie. Tu n’y étais allé qu’une seule fois, par curiosité, c’était une des options qu’ils proposaient au lycée. En revanche, tu ne saurais plus dire si ceux-là t’appartenaient ou pas... mais côté rénovations, ce n’était certainement pas pour tout de suite.
« Je ne pense pas, ils ont déjà mis trois mois à faire réparer le chauffage l’hiver dernier. C’était un vrai congélateur. »
Puis, à peine eus-tu le temps de formuler ta réponse qu’elle se mit à parler d’autre chose. Qu’elle n’aimait pas ton regard, qu’il fallait le changer. Ca t’a fait bizarre de l’entendre dire les choses ainsi. C’était bien normal d’être curieuse, quand un ovni débarque soudainement dans ta maison. Et puis, encore ces phrases énigmatiques... à quoi faisait-il allusion, ce ‘‘ils’’ ? Tout cela te perturbait et te mettait mal à l’aise. Elle t’avait clairement envoyé balader au moins trois fois en même pas dix minutes, c’en était presque un record mondial. A ce moment, ton humeur commençait déjà sérieusement à se dégrader, et tu n’avais plus vraiment cœur à insister. Osnate était sortie pour aller trainer un de ses cartons à l’intérieur. A peine rentrée, elle le vida directement sur le sol et commença à jouer sans même se soucier de ta présence. Sérieux, elle avait un problème cette fille...
Tu te surpris à soupir, une nouvelle fois. Finalement, tu reposas ta tasse à moitié pleine sur le plateau, réalisant qu’elle n’avait pas non plus touché à sa boisson. Déprime... Tu voulus dire quelque chose, mais finalement, te ravisas. A la place, tu serras le poing et mis un coup sec sur le crâne de ta colocataire. Vous savez, lle genre qu’on met aux enfants pour leur dire de se calmer. Après cela, tu repris ton plateau et sortis de la chambre en refermant la porte derrière toi. Et ce fut sur ce constat d’échec que tu rapportas le thé à la cuisine, n’en récupérant que ta propre tasse pour aller t’enfermer dans ta chambre et faire ce que tu aurais dû faire depuis le début : ignorer la présence de cette squatteuse et profiter d’un jour de détente, jusqu’à l’heure du repas. A ton horloge, il n’était qu’à peine seize heures. Cela te laissait encore du temps devant toi...
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Mer 30 Déc 2015 - 18:52 | |
| Un vrai congélateur ? Entendre cela ne me plaisait pas. C’est froid un congélateur, et voir le sang dans mon corps se cristalliser ne m’enchantais pas plus que cela. Alors je me demanda à combien d’étoiles celui ci se trouvait. Une, à moins six degrés pour les glaçons et la conservation d’aliments pendant quarante huit heures maximum. Deux, à moins douze degrés, pour la conservation pendant quelques semaines. Trois, moins dix huit pour plusieurs mois. Et quatre, la surgélation industrielle. La moins agréable de toutes. Les scientifiques m’ont fais travailler en froid négatif lors d’un test de mémorisation une fois, j’avais quatorze ans et quarante sept jours. Pour rien au monde, je ne voudrais recommencer. Ce n’est pas très agréable, le froid industriel.
Alors que je me tâtais pour une reproduction 1/20 de cette maison, la dame me frappa la tête. Pas très fort, mais juste assez pour me dire qu’elle s’en allait. Qu’elle était cette convention sociale ? Je ne la comprenais pas. Avais je fais une bêtise ? Je ne m’en pensais pas capable. Je voulais penser que cela ne me concernais pas. Je voulais vraiment y penser vous savez. Mais elle m’avait frappée la tête, et ce problème insoluble accaparait mon esprit. C’est pour cette raison que je détestais créer des liens. Parler, comprendre, je ne le voulais pas. Chacun dans son univers, et tout le monde est content. C’est comme ça que je fonctionnais, que j’avais toujours fonctionné. Maintenant, au lieu de penser à cette putain de reproduction façon légo, j’avais le sentiment désagréable et persistant que j’avais fait une bêtise. Que je m’étais trompée quelque part, sans comprendre n’y ou, n’y comment j’avais pu faire erreur.
Alors, aussi blasée que je l’étais, je me suis dirigée vers sa chambre. Pas tout de suite bien sur, car faire le tri dans mes sentiments prend toujours un peu de temps. Mais je me suis dirigée dans sa chambre, toquant à sa porte, attendant qu’elle ouvre elle même l’entrée de sa pièce préférée. Oui, cette chambre était son univers à elle, il aurait été impoli de s’y introduire sans le demander. Et dieu sait que je ne suis pas dénuée de manières.
- Qu’elle est cette convention sociale ? Se faire frapper je veux dire. C’est barbare, pas très poli. Je suis polie, toujours très polie. C’est ma grand mère qui me l’a dis.
Je resta là, sur le pas de la porte. Elle m’avait ouvert, mais pas invitée à y entrer. Lyra m’ennuyait beaucoup, à ne jamais rien comprendre. Il y avait un oiseau sur le bord de sa fenêtre, j’étais polie, alors qu’attendait t’ elle pour m’expliquer la raison de sa violence ? Je regardais un point sur son mur, me rongeant les ongles, en attendant qu’elle se décide enfin à ouvrir la bouche. Elle parla. Mais soudain, je me rendis compte que sa chambre n'était pas pareille que la mienne. Elle était plus grande. Les proportions fixées dans mon esprit étaient donc fausses. Toutes. Alors moi, Osnate Rouhama, décida d’abandonner la partie. C’était sûrement mieux ainsi, je n’étais pas faite pour l’écouter parler de toute façon. La réponse à la question que je m'étais posée ne devait être qu'un réflexe. Ce que, je trouvais, n’étais pas si mal. La solution convenable d’une question posée par une personne saine d’esprit.
Je rentra dans ma chambre, bien décidée à finir ma maison de légos. Ce qui, au final, ne me prit pas tant de temps que cela. Une bonne heure, peut être deux, sûrement trois. Elle n’était pas revenue me dire sa réponse, ma conclusion était donc la bonne. Il n’y avait pas de solution. Quand je l'eut terminée, je parle encore de cette maison, je poussa un soupir plaintif. Maintenant, j’allais m’ennuyer de nouveau, en attendant de trouver de nouvelles structures à reproduire. Celle que j’avais fais était vraiment belle, avec les bonnes couleurs et les bons éléments, mais je n’avais aucun mérite, c’était beaucoup trop facile. Et la facilité ne me plaisait pas tant que ça. La maison prenait une bonne part de la chambre. Entre le lit et le bureau, il n’y avait plus tellement d’espace pour circuler. Je m’en fichais, puisse que maintenant, j’avais trouvée un nouveau sujet d’étude. La fenêtre. Je n’avais jamais eu de fenêtre au complexe. Rapidement, je passa la tête dedans. Comme cela me plaisais plus que je ne l’aurai jamais avouée, je passa également le reste du corps, les pieds sur le rebord. Il y avait du vent, et beaucoup de voitures en dessous. Regardant les alentours, je calculais ma chute. Chose amusante, si j’arrivais à me propulser d’un mettre, d’un simple mettre, je finirais sur le pare-brise de cette jolie voiture grise. Mourir ? oh non non non. La voiture absorberait la plus grande partie de ma chute. Je n’aurait que le dos brisé. Ce devait être amusant d’avoir le dos brisé. A l'hôpital au moins, ils me donneraient à manger. Mais les vertèbres cervicales, c’est moyen pour assembler des legos. Je n’aimais pas beaucoup cette perspective en fin de compte. S'écraser n'était plus si amusant, et le vent commençait à me refroidir. Je n'aimais pas beaucoup être refroidie. Il me fallait donc rentrer, et revenir quand le jour sera levé. |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Sam 2 Jan 2016 - 16:45 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Tu veux quoi pour diner ? » Etendue sur ton lit, le casque sur les oreilles, volume réglé juste ce qu’il faut pour ne pas être dérangée par les bruits extérieurs. Tu avais les nerfs en pelote à cause de cette squatteuse, mais c’était hors de question de la laisser te miner le moral. De toute façon, elle était occupée à jouer avec ses légos... tu n’avais aucune idée de ce qu’elle pouvait bien construire avec autant, d’ailleurs. Mais bon, cela la tiendrait surement un petit moment. Assez pour que tu aies le temps d’oublier ta mauvaise humeur, au moins. En tout cas, te replonger dans cette histoire te rappelait de vieux souvenirs... tiens, il y avait même de vieilles sauvegardes qui dataient de plusieurs années. Tu te souvenais vaguement de l’univers, c’était sur une sorte d’archipel perdu au milieu d’un océan de nuages... l’histoire parlait d’un groupe de chasseurs de primes à la recherche de reliques, voyageant aux quatre coins de leur monde pour se faire un peu d’argent. Parfois, tu te disais que ce serait cool de vivre au dessus des nuages, aussi. Mais actuellement, même avec la magie qui était la tienne, tu savais que cela ne restait qu’un rêve. Et puis, les vents devaient être vachement violents là haut, et les températures ne seraient pas si accueillantes que sur le bon vieux plancher des vaches. Mais... c’était bien à cela que servait la fiction. A nous faire rêver... *toc toc toc*Tiens, quelqu’un frappait à ta porte ? Tu fus surprise, au début, puis songea que c’était peut-être Osnate. Quoique cela paraisse hautement improbable qu’elle vienne te parler d’elle-même, à moins d’en avoir l’absolue nécessité... Argh, voilà que tu te faisais déjà une mauvaise opinion de ta colocataire. Conséquence logique, ou mauvaise volonté ? Allez savoir... Après une légère hésitation, tu retiras ton casque de tes oreilles pour le laisser retomber autour de ton cou, puis te leva pour aller ouvrir. Et en effet, la jeune fille était bien là, sur le pas de ta porte. « Quelle est cette convention sociale ? Se faire frapper je veux dire. C’est barbare, pas très poli. Je suis polie, toujours très polie. C’est ma grand mère qui me l’a dis.Elle parlait du coup sur la tête. C’est vrai, tu n’avais pas trop réfléchi à ce moment... elle considérait cela comme une impolitesse, ce que tu pouvais comprendre. Mais d’un autre côté... elle l’avait un peu mérité, non ? et à vrai dire, le reste de sa phrase lui aurait bien valu un autre coup, histoire de lui remettre un peu les idées en place. - Je ne comprends pas ce que tu essaies de me dire. Je t’ai frappée parce que ton comportement m’énerve, c’est tout. Hey, tu m’écoutes ?... – *soupir* – Laisse tomber... » Encore une fois, elle avait décroché en plein milieu de la conversation. Si c’était sa notion de la politesse, on était franchement mal barrés. Enfin bon, tu ne relevas pas et referma la porte derrière elle, retournant à tes occupations. Tu avais perdu l’envie d’insister avec elle. Ce n’était pas le bon moment, les choses s’amélioreraient avec le temps. * * * * * Les minutes défilèrent, lentement, plus les heures, et la nuit commença doucement à tomber. Tu ne l’avais pas remarqué immédiatement, mais les ombres s’étiraient de plus en plus dans la petite chambre, et les courbatures dues à l’immobilité prolongées commençaient à se faire sentir. Tout comme la faim, d’ailleurs. Et à ce propos... il y avait quelques courses à faire. Enfin, techniquement, il devait bien rester quelques paquets de chips et des cookies au fond d’un placard, mais vu qu’il y avait Osnate maintenant... Tu avais prévu de les faire demain, mais ce n’était pas un mal de t’en débarrasser tout de suite. Cette idée te plaisait bien. Mais alors que tu cherchais tes affaires pour te préparer à sortir, une idée te traversa l’esprit... peut-être qu’elle aimerait venir ? Tu ne savais pas ce qu’elle mangeait, et puis, ça lui ferait visiter l’île, si elle venait à peine d’arriver. D’un autre côté, tu n’avais pas spécialement envie de te faire rembarrer une énième fois pour la journée... mais c’était les risques du métier, hein ! C’est donc une fois équipée que tu revins frapper à sa porte pour lui faire part de ta proposition. « Je vais faire un tour à la supérette, tu veux venir ? Comme je sais pas trop ce que tu aimes pour le repas, ça m’aiderait de t’avoir avec moi. » C’était dans son intérêt que tu lui faisais cette proposition, c’est vrai. Si elle ne voulait pas, tu n’allais pas la trainer par le col hors de sa chambre. Mais qu’elle n’aille pas se plaindre s’il y avait du flan en dessert après ça... © Code par Requiem |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Mer 6 Jan 2016 - 0:05 | |
| La pièce se rafraîchissait, mais j’étais toujours sur ce rebord de fenêtre. Mes pieds nus étaient froids, et je n’aimais pas que mes pieds soient froids. Dans le congélateur, j’ai eu des engelures. C’est agaçant les engelures, ça empêche de marcher et de tenir un crayon. Rester allongée, je n’aime pas, alors je ne suis pas amie avec les brûlures. La pire que j’ai pourtant connue, c’est la chimique. Ça fait mal, et ça progresse encore un bon moment avant de se stopper. Ça ronge profond, et on le sent. Enfin, en même temps, c’est de ma faute, j’avais refusée de dire à Margarette Popquins qu’elle allait se faire taper en sortant de la cantine. Vous savez, Magarette, ils la détestaient tous. Les scientifiques étaient malins, ils savaient qu’avec un ennemi commun, le groupe serait soudé. Alors, ils ont fichus Magie dans nos pattes, et tous autant qu’on étaient, on a adoré la voir descendre en enfer. Moi moins que les autres, mais c’était super bien conçu, même en sachant qu’on était manipulés, on avait envie de la frapper. Alors je ne l’ai pas attaquée, non, j’ai fais pire. J’ai conçue le plant pour qu’elle se fasse désinguer. Hey, je ne pensais pas à mal. En échange de ma complicité, ils avaient promis de manger tous mes flans. Un mal pour un bien, le tout en ma faveur, j’étais grave partante. Conclusion de cette triste épopée, c’est pas bien de vouloir négocier le dessert du jeudi. On y coupe pas, et si on essaye, c’est la torture chimique.
« Je vais faire un tour à la supérette, tu veux venir ? Comme je sais pas trop ce que tu aimes pour le repas, ça m’aiderait de t’avoir avec moi. »
Mais si j’avais bien compris quelque chose sur ce monde en y débarquant, c’était que rien n’y était gratuit. Alors, tous en descendant de mon perchoir, je le lui dis. Que je n’avais pas encore trouvée un moyen de ne pouvoir dépendre que de moi même. Que j’étais prisonnière, en quelque sorte, de ma propre impuissance. Ici, je n’avais n’y mère, n’y scientifiques pour me chaperonner. Comme un esprit médiocre, j’allais devoir accomplir de basses besognes pour manger. Ce que j’aimais ? C’était également une drôle de question. A l’époque, je ne savais pas encore ce que j’aimais. En tous, je ne connaissais que quatorze plateaux. Quatorze repas que je détestais. Fort de cette phrase étonnamment censée pour mon moi de l’époque, je retourna regarder la fenêtre, incapable de la regarder en face.
“ Peut être que je pourrais te donner quelque chose en échange ? Mais pas mes légos, je n’aime que mes légos. J’ai des trucs, dans le carton, même si c’est à jeter, parce que ce ne sont pas des légos. Je n’aime que mes légos, mais je crois que tu le sait. “
Un sourire s’échappa. Un sourire très vite effacé par la réalité de la situation. N’allez pourtant pas croire, je ne faisais pas dans le sarcasme avec cette phrase. M’auto charrier, j’en suis incapable. Encore maintenant, je ne le comprend pas, et ce, au même titre que l’humour. Alors, si j’ai souri à cet instant précit, c’est parce que je pensais à ma prochaine création. Si Lyra acceptait de me conduire au centre commercial, j’allais en faire une réplique avec mon second et troisième carton. |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Jeu 7 Jan 2016 - 15:19 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Pauvre petite peluche... » Elle était encore perdue dans ses pensées. Elle évitait encore ton regard, elle ne voulait même pas te regarder. On dit souvent que les yeux sont le reflet de l’âme, c’est pourquoi quand quelqu’un n’ose pas vous regarder dans les yeux, on en déduit souvent qu’elle cache quelque chose. Et Osnate, elle cachait beaucoup de choses. Du moins, c’est l’impression que tu avais d’elle.
« Peut être que je pourrais te donner quelque chose en échange ? Mais pas mes légos, je n’aime que mes légos. J’ai des trucs, dans le carton, même si c’est à jeter, parce que ce ne sont pas des légos. Je n’aime que mes légos, mais je crois que tu le sait. Elle proposait de te payer pour le repas ? Ca, tu ne t’y attendais pas. Pour une personne totalement déconnectée du monde comme elle, une telle considération semblait surréaliste. - T’en fais pas trop, tu me repayeras ça un de ces quatre. Par contre tu devrais te couvrir un peu, il va commencer à faire froid... et tes vêtements sont tout déchirés. T’en as bien amené avec toi dans un de tes cartons, non ? »
Tu n’étais pas le genre de personne qui attache beaucoup d’importance à l’apparence, mais l’état des vêtements qu’elle portait faisait peine à voir. Peut-être qu’elle n’avait vraiment rien, tu n’avais rien remarqué dans ses cartons ouverts dans l’entrée... enfin, tu n’avais pas fouillé non plus, c’était juste une observation. D’ailleurs, cela te faisait penser qu’elle n’avait toujours pas rapatrié le reste de ses affaires dans sa chambre, les autres cartons étaient restés plantés au milieu du couloir devant la porte. Osnate ne prenait pas grand soin de ses affaires apparemment... Enfin, il fallait bien les bouger de là pour pouvoir circuler, donc tu allais lui donner un coup de main avant de partir.
« Oh, je peux jeter un œil à tes cartons, rapidement ? Ceux que tu comptes jeter. Et je vais t’aider à ramener le reste, ça bloque le passage. »
Après avoir reçu son accord, tu te dirigeas vers l’entrée où attendait patiemment la marchandise. Tu commenças à tirer le plus important, afin qu’Osnate puisse les ramener plus facilement, puis t’arrêtas sur le dernier. Comme tu avais pu le voir tout à l’heure, il ne contenait que des papiers et outils de travail. Une ardoise, des feuilles, des crayons, encore des feuilles... loin de ce qu’on pourrait appeler un trésor. Tout ce bric à braque semblait souffrir du poids des années lui aussi, mais il pouvait toujours dépanner. Puis, elle était au lycée aussi, non ? Elle en aurait besoin pour ses cours.
Tu lâchas un soupir, avant de finalement te reporter sur le reste des cartons pour les ramener dans la chambre. Ca faisait maigre, comme affaires. C’était embêtant de ne pas avoir de vêtements de rechange, tu n’aurais pas aimé être à sa place. Mais ce n’était pas seulement ça, elle n’avait vraiment rien. Malheureusement, il était un peu tard pour aller faire les boutiques à cette heure, il faudrait se contenter du minimum. Tu aurais surement quelques vêtements à lui donner en attendant, elle n’était pas si grande par rapport à toi. Oui, ce serait surement le mieux à faire...
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Jeu 7 Jan 2016 - 22:17 | |
| - T’en fais pas trop, tu me repayeras ça un de ces quatre. Par contre tu devrais te couvrir un peu, il va commencer à faire froid... et tes vêtements sont tout déchirés. T’en as bien amené avec toi dans un de tes cartons, non ? »
Des vêtements ? Ah oui, des vêtements. C’était une bonne question. Au complexe, ils me les donnaient tous propres et repassés. Des vêtements uniformes, qui ont du maintenant brûler. Je ne pensais pas en avoir, mais qui sait. Peut être que mon généreux mécène avait décidé de ne pas m'expatrier sans.
« Oh, je peux jeter un œil à tes cartons, rapidement ? Ceux que tu comptes jeter. Et je vais t’aider à ramener le reste, ça bloque le passage. »
J’ hocha la tête, et elle s’élança dans le couloir sans vraiment attendre que le lui redise de vive voix. Croyez le ou non, mais je lui fut reconnaissante. Je l’y suivit doucement, en rasant les murs, une vilaine habitude quand je ne sais pas à quoi m’attendre. Il était vrai que mes cartons bloquaient le passage, alors sans parler, je regarda décortiquer mes affaires. Je regardais son visage alors qu’elle se rendait compte que parmi les cinq cartons, quatre n’étaient remplis que de jouets pour enfants. Je la regardais, alors qu’elle comprenait que je n’ avais que des feuilles de calculs en guise d’effets personnels. Pour la première fois, cette femme ne m’ennuya pas. Pour la première fois, je remarqua qu’elle n’avait à mon encontre qu’une étrange sollicitude. C’était étrange. C’était nouveau.
Alors, elle prit un carton, et le posa dans ma nouvelle chambre. Décidant que c’était la bonne chose à faire, je fi de même. Pour la première fois depuis mon arrivée, je la prit pour modèle. Sans doute à cause de ce sentiment nouveau. Les flatteries, la gentillesse, j’étais vraiment trop sensible à tous cela. Si Lyra continuait sur cette voie là, elle m’aurait bientôt à sa botte. Comme ma mère, comme les scientifiques avant elle. Je me rendis alors compte que j’étais dans la merde. Fait chier.
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Ven 8 Jan 2016 - 13:59 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Pauvre petite peluche... » Le déménagement était enfin terminé. Osnate avait assez de légos pour construire la tour eiffel en un-dixième rien que dans sa chambre, mais au moins, l’entrée était de nouveau dégagée. L’heure tournait et il fallait se dépêcher d’aller en ville avant que les boutiques ne ferment. Tu laissas donc ta colocataire se préparer... ah, c’est vrai qu’elle n’avait pas grand-chose pour le faire. Tu te repris vite cependant, déclarant qu’il était temps d’y aller et quittas sa chambre pour aller l’attendre devant la porte, sac cabas à la main. En route.
Après avoir refermé la porte derrière vous, tu te dirigeas machinalement vers l’escalier, ignorant l’ascenseur. C’était une vieille habitude pour toi, dans ton ancien immeuble, l’ascenseur ne marchait jamais et tu avais toujours dû monter les marches, alors que tu habitais au troisième. Il y en a qui disent que ce genre d’exercices quotidiens aident à se maintenir en forme, mais honnêtement, ce n’était pas trop ta préoccupation. Quant à Osnate, tu n’y faisais pas vraiment attention, mais il te sembla la voir hésiter ?... peut-être. Enfin, peu importe.
Une fois en bas, le vent frais du soir vous accueillit. La chaleur de la journée persistait encore, rendant cette brise plutôt agréable. C’était vraiment le meilleur temps pour une promenade.
« Au fait, t’es ici depuis longtemps ? Je peux te faire visiter un peu si tu ne connais pas le coin. »
Tandis que tu posais cette question, tentant plus ou moins de percer le silence qui s’était installé entre vous, ton regard lui se perdait au loin à l’horizon. Cela ne servait pas à grand-chose de lui donner des indications si elle savait déjà se repérer. Elle avait bien trouvé le chemin de l’appartement, après tout. Et puis... elle semblait relativement bien vivre d’être arrachée à son ancienne vie, également. Cette même ancienne vie qui se résumait en cinq vieux cartons remplis de légos. Tu ne pouvais que l’imaginer, à ta façon... au fond, c’était peut-être même mieux de ne pas savoir. Et puis, il y avait plein d’autres choses intéressantes sur lesquelles tu devais réfléchir ! Comme le repas de ce soir, ou le devoir d’histoire que tu avais à rendre pour lundi prochain... haha.
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Ven 8 Jan 2016 - 16:04 | |
| Son sac était bleu. Bleu, un peu rouge, un peu jaune. Je détestais le jaune, mais il était entouré de bleu, alors, même si je le détestais, il ne pouvais pas me faire de mal. J’étais rassurée, un peu. Sacrées couleurs, elles m’étonneront toujours. Lyra descendit l’escalier, précédant notre marche, et je mis quelques pas entre nous, mesure de précaution, je ne voulais pas lui faire de mal si je tombais. Cet escalier était vraiment dangereux, avec son colimaçon et ses marches parfois inégales. Mais ce n’étais rien de bien méchant, j’étais juste prévenante. Arrivée en bas, elle me parla.
« Au fait, t’es ici depuis longtemps ? Je peux te faire visiter un peu si tu ne connais pas le coin. »
Le coin ? Quel coin ? Que voulait t’ elle dire, que cette ville avait un coin ? Mais c’était une ville, elle n’avait pas de coin. Cette question était étrange, elle n’avait pas de réponse claire. A moins que le coin soit le nom d’ un bâtiment, ou quelque chose s’en rapprochant. Là, c’était plus facile, mais je me devais d’être sure. Je regarda son épaule.
“ Il faut définir la notion de longtemps. Je suis arrivée il y a deux jours, mais je considère cela comme longtemps. Dit moi, ma notion est t’ elle erronée ? Quand au coin, il faut définir ta notion de coin. Je ne comprend pas la notion de coin. “
Nous marchions, mais je commençais à avoir froid. Mes sandales ouvertes refroidissaient mes pieds, et je n’aimais pas être refroidie. Hier, je m’étais abritée, mais là, nous étions dans une rue. Dans la rue, il y a du vent, et le vent refroidit l’air, tout le monde le sait. Je ne dis rien, avoir froid n’était qu’un état, quelque chose d’ ennuyant, auquel, pour l’instant, je ne pouvais rien. Chaque problème a sa solution, mais celui ci devrait attendre, car j’étais trop pétrifiée pour oser penser à autre chose. La ville. Toutes ces lumières, toute cette agitation, cela me faisais peur. Cela me fascinais. Quand je suis arrivée, il n’y avait personne dans les rues, je comprenais maintenant qu’ ils étaient tous en cours. Mais c’était des logements étudiants, le soir, ils bougeaient. C’était un fait auquel je n’aurais jamais pensée seule.
“ C’est beau. C’est vraiment beau. “
A force de marcher, nous arrivions au Coin. Mais il y avait marqué Market dessus. C’était donc un coin Market. Fascinant. Je regarda Lyra, enfin disons plutôt que je fixais ses cheveux. Elle avait beaucoup de choses à m’apprendre dans cette ville. A qui était ce bâtiment ? Qui était ce Market, qui voyait chaque jour son nom bien grand et bien voyant. |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Ven 8 Jan 2016 - 18:49 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Pauvre petite peluche... » « Longtemps... on a tous notre propre définition, je pense. Je me disais juste que ça n’était pas très utile de te faire visiter si tu connaissais déjà. »
Quant au coin... c’est le coin, quoi. Elle n’était pas très familière avec ce genre d’expressions, apparemment. C’était un peu compliqué pour toi de l’expliquer, alors tu préféras ne rien dire plutôt que de l’embrouiller davantage.
Finalement, le trajet passa plutôt vite. Il y avait un petit groupement de magasins pas très loin des logements étudiants, c’était à peine à cinq minutes de marche. On n’y trouvait pas tout, mais cela évitait d’aller en ville quand le temps faisait défaut. Tu y allais rarement pour ta part, car tu avais tes petites habitudes, et les produits étaient souvent meilleurs ou moins chers à Ikazuchi. En plus, c‘était vendredi soir, à l’heure de fin des cours habituellement, donc il y avait beaucoup de monde ici. Genre, beaucoup beaucoup. Les joies de vivre dans une citée scolaire, quoi...
« C’est blindé... il va plus rien rester. »
Tu te retournas vers Osnate, une légère appréhension lisible sur ton visage. La foule, les heures de pointe, tu n’aimais pas trop ça. Personne n’aime attendre quinze minutes dans une queue pour faire ses courses, remarque. Puis... au moment où tu allais l’entrainer avec toi, tu remarquas qu’elle te fixait bizarrement. Un peu comme si tu avais quelque chose sur le visage, ou dans les cheveux. Sceptique, tu passas une main sur ta tête sans trop comprendre. Tu n’avais pas d’épis pourtant...
« E-euh... un problème avec mes cheveux ? »
Tu hochas la tête avec circonspection, pas vraiment certaine de comment tu devais interpréter la chose. Osnate était bizarre parfois, quand même. Il n’y avait rien pourtant... alors, tu tapotas machinalement la tête de la jeune fille et tournas les talons pour entrer dans le magasin.
Comme tu avais pu le voir à travers les vitres depuis l’extérieur, il y avait tellement de monde à l’intérieur qu’on pouvait à peine circuler dans les rayons. Seule la moitié des caisses étaient occupées, mais chacun comptait une queue d’au moins six ou sept personnes... vous pouvez pas savoir à quel point ce genre vision pouvait être déprimante sans la vivre. Tu eus même un sourire de dépit en les regardant, ces pauvres gens qui allaient rester bloqués ici pendant une bonne demi-heure. Au moins.
Bref, il était temps de commencer la quête. Tu sortis machinalement un petit bout de papier de ta poche où tu avais écrit tout ce qu’il te fallait acheter, puis fis signe à la jeune fille de te suivre. Mieux vallait ne pas la perdre maintenant, ce serait compliqué de la retrouver dans tout ce monde.
« Il y a des choses que tu ne peux pas manger ? Je me souviens plus trop de ce que tu m’avais dit... que tu aimais les flans, c’est ça ? »
C’était un peu confus dans ta tête. Elle avait parlé tellement vite que tu souvenais à peine de quelques mots. Elle te corrigerait surement si tu faisais une erreur.
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Ven 8 Jan 2016 - 22:56 | |
| « C’est blindé... il va plus rien rester. »
Elle me regardait, priant certainement pour que je la confirme dans cet opinion. Pourquoi était t’ elle si inquiète ? Le bruit ? Oui, le bruit, au même titre que la foule, pouvait en paniquer plus d’un. Lyra partageait une peur commune avec moi. Cela m’intrigua, cela me captiva. Alors je lui souris, doucement. Un instant, mes yeux quittèrent cette expression ennuyée, et prirent celle de la bienveillance sans que je m’en rende vraiment compte. Je connaissais la peur, car celle ci était également une grande amie. Je connaissais la peur, et visiblement, elle aussi.
“ Ce sont tes yeux le problème “
La réponse avait fusée mais Lyra me tapota la tête, comme si cela n’avait aucune importance. Elle avança dans le magasin, et je l’y suivis sans demander mon reste. Il y avait beaucoup de lumières et beaucoup de couleurs, je dois avouer que j’étais perdue dans ce méandre de produits. Je ne reconnaissais rien, tout était trop nouveau. Les gens se bousculaient, me bousculaient. Ce n’est qu’en suivant Lyra que je pu garder un semblant de calme. Je n’entendis pas sa dernière phrase, mais cela ne me dérangea pas. Nous arrivions à un autre rayon, un autre couloir de choses à voir et à apprendre. Il y avait écrit boulangerie, mais ce terme m’étais inconnu. L’odeur était alléchante, alors, je m’approcha, curieuse. Oubliant momentanément ma colocataire qui continua sans moi. Il y avait là des pains que je n’avais jamais vu. Il y avait là des choses d’on jamais je n’aurai soupçonné l'existence. Marchant derrière Lyra, je n’avais pas pu lire les étiquettes. Maintenant que je l’avait laissée filé, je contemplais à loisir ces produits inconnus. Hypnotisée par leurs odeurs, par leurs formes. Puis je les vit. Cette armée jaune et marron, occupant tout un rayon de la boulangerie. Des flans. Mon pire cauchemar.
Vous avez déjà vu une folle hurler à la mort dans un magasin bondé ? Non ? La chance. Moi, j’étais aux premières loges. J’ai hurlée, j’ai hurlée encore et toujours. Recroquevillée par terre à la seule vue de cette abomination, je me suis arrachée les cheveux, oui monsieur, les cheveux. Mais cela ne suffisait pas, j’ai également mis le bazar dans les rayons derrière moi. Que voulez vous, je suis tombée. Mais cela n’a plus d’importance. Le fait qu’après m’avoir enlevée deux ou trois mèches, j’ai décidée de passer à autre chose. Une douleur plus vive, qui me ferait oublier cette vision d’apocalypse. Le visage, et oui, le visage.
“ Appelez la sécurité ! “
Qu’elle vienne oui, cette sécurité, qu’elle me tire loin d’ici. Loin de ce rayon ou je souffre le martyr. Je me griffe donc le visage, mon ongles sont longs. Pourquoi mes ongles sont t’ ils longs ? Je les ronge, je l’ai toujours fait. Pourquoi sont t’ ils longs. Je me griffe le visage, et je griffe ceux qui essayent de m’approcher. Je dois me relever. Je dois fuir loin d’ici.
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Dim 10 Jan 2016 - 12:10 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« You're mine, and only mine... » Tu lui avais posé cette question, puis au moment où tu te retournas, Osnate n’était plus là. Heureusement, elle était encore reconnaissable au milieu de la foule. En remontant le rayon, tu la trouvas devant la vitrine de la boulangerie. Peut-être que quelque chose lui faisait envie ? Comme d’habitude, elle semblait perdue dans ses pensées en contemplant les pains alignés, parfumés aux graines venues des quatre coins du monde. Même pour toi, il y en avait parmi ceux-là que tu n’avais jamais goutés. Cela dit, certains ne te tentaient pas particulièrement... Puis, soudainement, ça a raisonné. Un cri, un hurlement. De douleur, de peine, de peur, tu n’en savais rien. Il a raisonné si fort dans tout le magasin que tout le monde s’est stoppé net, et le vacarme ambiant se tut pour écouter. Dans le rayon, tous s’étaient retournés pour contempler la folie à l’œuvre. Osnate... qu’est-ce qui lui arrivait ? Cela t’a fait un choc, oui. Sous la surprise, tu as lâché ton sac pour aller la rejoindre. Mais face à elle, tu ne savais pas comment réagir. Rapidement, un cercle se forma autour de vous deux. Des curieux, qui préféraient observer et profiter du spectacle plutôt que d’essayer d’aider. « Qu’est-ce qui se passe ? C’est une folle ? - Flippaaaaant ! Filme vite, ça va faire la une ! - Tu crois qu’elle s’est échappée d’un asile ? » Les murmures ont commencé à se répandre, à gagner en intensité. Il y en avait qui tenaient leurs téléphones, tandis que d’autres affichaient leur dégout pour cette tarée qui se roulait sur le sol en s’arrachant les cheveux. Tu les sentais, ces regards par centaines qui vous transperçaient de toutes parts. Si cela n’avait tenu qu’à toi, tu auras bien envoyé voler tous ces enfoirés. Mais ce n’était pas le moment pour ces conneries. Tu faisais de ton mieux pour essayer de la maitriser, pour l’appeler à la raison. Puis, enfin, quelqu’un a crié d’appeler la sécurité. Ils sont arrivés vite, pour une fois. Ils t’ont dégagée sans ménagement pour la soulever, et l’ont emmenée de force loin de cette foule moqueuse qui s’attristait déjà de la fin de cette attraction inespérée. Quand l’homme de la sécurité t’a repoussée, tu as percuté un jeune qui filmait la scène derrière toi. Son appareil lui a échappé des mains et a glissé sur le sol. Cela t’a pris un certain temps pour reprendre tes esprits, tu étais dans le brouillard. Mais celui derrière toi, il n’était pas aussi patient. « Hoi, t’as fait tomber mon portable putain ! » Tu as été repoussé une seconde fois. Il l’a ramassé, mais il s’était éteint à cause du choc, probablement la batterie qui avait sauté. Il s’est retourné, balançant des insultes à demi-mots, mais tu ne les écoutais pas. Il fallait que tu ailles voir Osnate. Tu as traversé la foule pour aller demander où elle avait été emmenée, ils t’y ont emmené. Enfin presque. Ils l’avaient mise dans une salle, mais t’avaient demandé d’attendre dans le couloir en attendant. Il n’y avait pas de fenêtre, on n’entendait rien. Il t’était impossible de savoir ce qu’il se passait de l’autre côté. La seule chose que tu pouvais faire, c’était attendre... et espérer. « Osnate... je te ramènerai à la maison ce soir. Ne les laisse pas t’emmener... »© Code par Requiem - HRP:
Note : Bon, j'précise au cas où, en italique c'est les pensées (ou éventuellement les bruits de fonds, comme dans la narration). Comme Lyrou est télépathe maintenant... tu peux choisir d'entendre la dernière réplique, ou pas. A toi de voir ~
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Dim 10 Jan 2016 - 16:47 | |
| Moi, quand je vois du flan, j’ai un comportement auto destructeur. Je contrôle pas, c’est juste comme ça. J’ai peur du flan. Une peur tellement profonde que je préfère me foutre en l’air plutôt qu’essayer de la combattre. Alors, je m’arrache les cheveux, et mes ongles, devenus beaucoup trop longs, me raclent le crâne comme s’ils cherchaient à l’en déloger. Une foule s’est formée, je le remarque sans comprendre que j’en suis le centre. Ils chuchotent, mais je suis terrorisée. Dans le silence qui s’est maintenant formé, Lyra m’approche et tente de me raisonner mais je ne peux que pleurer dans ses bras en essayant de me dégager. Le flan me regarde. Le flan me fait tellement peur. Je crois parler à voix haute, car derrière moi, j'entends un rire nerveux. Ils ne comprennent pas.
Puis je me sentis soulevée. Poupée de chiffon agitée de soubresauts, emportée loin des regards pour se calmer. Dans mes habits trop grands, je tremble. Ses bras sont froids, je n’aime pas le froid. Mais je ne peux pas le lui dire, je ne fais que pleurer. Ils me mettent à l’isolement. Je le sais, parce que dans le centre, cela m’arrivais parfois. Chaque semaine en fait. Ce n’est pas grave, car j’aime bien l’isolement. Ce sentiment de confinement, je me sens cadrée. Loin des problèmes du dehors. Loin des dangers, loin des regards moqueurs et intéressés. Seule avec moi même, des calculs plein la tête.
Dans cette pièce, je ne peux donc que faire des mathématiques. Recroquevillée sur le lit de fortune, me rongeant les ongles, je calcule. La superficie de la pièce, du carrelage, de la porte. Je me demande un instant la force qu’il me faudrait pour m’enfuir. Pour casser le sol et les murs. Je me demande combien de gens pourraient tenir dans cette pièce, combien de temps ils pourraient rester sans manger ou boire avant de s’ennerver. Comment ils pourraient s’enfuir. Je me demande en combien de temps je pourrais hacker leur système de sécurité, et comment je ferai. Puis je pense à la sécurité. Sécurité du territoire. Je réitère ma pensée sur comment je pourrais les pirater. Je réfléchis, mais c’est un peu plus compliqué.
« Osnate... je te ramènerai à la maison ce soir. Ne les laisse pas t’emmener... »
Je ne sais pas ce que c’est, mais je me dis que puisque je suis bien partie pour la folie, cela ne m’étonne pas. La voix de Lyra, je suis vraiment un cas désespéré. Sans plus m'inquiéter, je retourne à mes calculs. Je ne sais plus comment, mais j’ai fini par penser au nucléaire. J’aime bien le nucléaire. Je ne tremble plus beaucoup. Depuis combien de temps suis je ici ? Je ne sais pas, je m’en fiche. Je ne veux pas sortir, je n’aime pas les gens du dehors. Les gens sont ennuyants. |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Lun 11 Jan 2016 - 19:43 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« You're mine, and only mine... » Dans le couloir, c’était le silence. Tu restas dos au mur un long moment, à attendre qu’il se passe quelque chose, qu’on vienne t’expliquer ce qui se passait. C’était long...
Puis, après cette attente interminable, quelqu’un vint te chercher. A la seule façon dont il était habillé, tu devinais qu’il n’était pas n’importe qui ici. Tu le suivis dans son bureau sans rien dire, prenant place sur la chaise en face de lui lorsqu’il t’y invita. L’atmosphère dans cette pièce, elle était un peu trop tendue pour toi. Ce n’était pas comme si perdais tes moyens, mais elle avait quelque chose de désagréable. Il avait l’air grave aussi, tu te demandais ce qu’il avait à te dire. Cela se lisait dans ses gestes, dans sa posture.
« Vous êtes la colocataire que Mlle Rouhama, c’est bien cela ? Tu acquiesças. - Les registres de Kousha nous ont confirmé qu’elle avait rempli les formulaires d’inscription et reçu son logement aujourd’hui même. Pour en revenir aux faits... avez-vous une idée de ce qui a pu provoquer cette crise chez elle ? - ... Non, aucune. On vient de se rencontrer, alors je ne la connais pas vraiment. Il recommença à pianoter sur son clavier, sans que tu ne saches trop ce qu’il faisait réellement. Prenait-il des notes ? Tu n’aimais pas, quand ils faisaient ça. - Et... avez-vous remarqué d’autres comportements étranges de sa part ? Des choses qui vous ont choquée ou perturbée ? - ... ? »
Ton cœur venait de manquer un battement. Tu ne voulais pas le laisser paraitre, mais cette question était affreusement déstabilisante. Cependant... elle n’était pas si hasardeuse que tu aurais voulu le croire. Osnate avait fait une sacrée scène tout à l’heure, c’était même évident qu’elle arriverait.
« Je... ne sais pas trop. Elle m’a parue bizarre, oui. Mais c’était juste quelques problèmes de communication. »
Mais le plus bizarre chez elle, cela restait quand même son obsession pour les légos. Mais cela, tu t’en gardas bien d’en parler... c’était sans doute plus sage, ouais. Ne la faisons pas plus timbrée qu’elle ne l’est déjà. Finalement, tu vois, toi aussi tu la prends pour une folle.
Pendant ce temps, l’autre n’avait pas cessé de pianoter sur son clavier. Il posa encore quelques autres questions auxquelles tu n’avais pas vraiment de réponse, puis se décida à te laisser sortir. Un autre membre du personnel vint te raccompagner jusqu’à la chambre d’isolement où ils avaient gardé Osnate. Ils la laissaient rentrer, mais on t’avait avertie que des médecins pourraient venir lui rendre visite, ou qu’elle aurait elle-même besoin de se rendre à tes consultations à l’avenir, pour ‘‘l’aider à se faire à son nouveau environnement’’ et qu’en attendant, elle ferait mieux de ne pas trop sortir. Ca ne te plaisait pas trop, mais c’était plutôt à elle de décider... et du peu que tu la connaissais, ça l’arrangerait, probablement. Cas désespéré d’asociale légophile, tu songeas avant de te tourner vers la jeune fille.
Mais pour être honnête... tu ne savais plus quoi lui dire. Son regard, il te semblait toujours aussi terne, elle avait l’air à l’ouest... c’est qu’elle devait aller bien. Mais... qu’alliez-vous faire, maintenant ? Les courses n’étaient pas terminées, tu avais même laissé ton sac en plein milieu du magasin. Osnate ne pouvait plus t’accompagner, cependant...
« Lâchez-moi putain, je suis calme là, ça s’voit pas ?! Cette voix... elle sonnait de manière familière à tes oreilles, tu la connaissais. Cette tignasse verte au fond du couloir... non, ce n’était quand même pas... - Shion... laissa-tu échapper d’une voix volontairement blasée. - Lyra ?! Hey, qu’est-ce que tu fiches ici ? T’as fais une connerie ? - Me mets pas dans le sac que toi, qu’est-ce que t’as foutu encore ? - Bah, c’est que en fait, j’me suis un peu pris le bec avec l’autre là et... oh, c’est qui el– Le vigile qui l’avait amenée la retient brutalement par le col alors qu’elle s’approchait d’Osnate, la coupant aussi bien dans sa tirade que dans son élan. - C’est une nouvelle, si on veut... - Je vois... elle va s’inscrire à Danshi elle aussi ? - Aucune idée, mais je crois que c’est déjà fait. - Oh... Vous rentrez, là ? Ca vous dérange de m’attendre ? J’en ai pour cinq minutes, promis ! »
A cette phrase, la pression de la poigne du vigil sur son col la rappela subtilement à l’ordre, et accessoirement qu’elle n’était pas en option d’agir avec autant d’insouciance. Mais cela lui allait bien. Tu lui fis un signe de la main tandis qu’elle se faisait embarqué vers un autre bureau.
« Osnate, tu peux l’attendre ici ? J’en aurai pas pour longtemps, t’inquiète pas elle est gentille. »
Tu n’étais pas certaine qu’Osnate soit d’accord avec tout ça, mais d’un autre côté, tu n’étais pas plus rassurée à l’idée de la laisser rentrer seule. Et puis, c’était bien de lui présenter du monde, ça l’aiderait surement au lycée. De toute manière, d’accord ou pas, c’était la même chose. Après ce qui venait de se passer...
© Code par Requiem |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Lun 11 Jan 2016 - 21:26 | |
| Combien de temps suis je restée allongée après le départ de Lyra ?Je ne me souviens pas. Ma tête reposée s’est endormie, puis quand je me suis réveillée, deux hommes sont venus me chercher. Ils m’ont conduite à une pièce isolée, ou m’attendait un troisième homme. Il devait avoir quarante ans, ses goûts vestimentaires se rapprochaient des miens. Cela me mis, je dois l’avouer, un peu en confiance. Sur la chaise, on m’invita à me poser. Ce que je fis sans discuter. Il allait me parler, j’en étais sure. Me parler de ce qui venait de se passer. Mademoiselle Rouhama. Comment allez vous ? Je ne comprend pas cette question. Êtes vous calmée ? Oui. Bien, alors … pourriez vous nous confirmer votre identité, s’il vous plaît. Vous la connaissez déjà. Confirmez là juste, s’il vous plaît. Osnate Rouhama. Votre âge ? 17ans. Une activité ? Je ne comprend pas cette question. Vous êtes dans les dossiers de kousha, mais ce n’est pas très clair. Ils doivent me faire passer des tests pour me placer dans un endroit approprié. Je vois. Ou étiez vous avant ? Je ne comprend pas cette question. Quel était le dernier endroit ou vous avez vécue avant de venir sur l'île ? Le complexe. Le complexe ? Un laboratoire. Quel genre de laboratoire ? Le genre ou on vous apprend à avoir peur des flans. Vous avez peur des flans ? Oseriez vous me le reprocher ? Compte tenu de votre comportement tout à l’heure, je ne fait qu’essayer de comprendre. Il n’y a rien a comprendre. J’ai peur des flans. Pourquoi en avez vous peur ? Je ne m’en souviens pas. J’ai une mémoire absolue, ne pas savoir est terrifiant. Je vois. Vous n'êtes pas aveugle. C’est normal de voir. Mademoiselle Rouhama…non, Osnate. Oui ? Honnêtement, je ne veux pas vous laisser partir ainsi, vous êtes un danger, pour vous et pour les autres. C’est blessant. Je n’aime pas être blessée. Je me demande vraiment ce qui a pu vous arriver là bas... Je ne comprend pas. Dans le laboratoire, le complexe. Vous êtes curieux ? Oui. Des tests d'apprentissage en situation réelle. En situation réelle ? Dans un congélateur, dans un labyrinthe de miroirs et pendant une ablation de l’estomac par exemple. Putain de merde. Je ne comprend pas cette expression. Pardon, je me suis emporté. Vous n’avez rien fait qui demande un pardon. Ce ne sont que des questions. Combien de temps êtes vous restée dans ce complexe ? Quatre ans deux mois et vingt six jours. Je vois. Vous n'êtes pas aveugle. C’est normal de voir. Et votre famille ? Je ne comprend pas cette question. L'avez vous recontactée ? Non. Pourquoi ? Ma famille me considère comme un objet. Comme un objet ? Comme un objet.
Je sais que ça va vous paraître étrange mais, êtes vous décidée à allez vois un spécialiste ? Je ne comprend pas cette question. Pour vos troubles du comportement. Je devrais ? Je le pense, oui. Très bien. J’irai. Et bien, je crois que nous nous sommes tout dit. Je me leva, et ignora la main qu’il me tendait. Ouvrant la porte, je vit Lyra assise juste derrière, avec son amie aux cheveux verts. Quand étaient t’ elles arrivées ? Cela m’intrigua. Qu’avaient t’ elles entendues ? Cela me dérangea. Je devais m’excuser auprès d’elle pour ce qui venait de se produire. Je l’avais dérangée. Excuse moi Lyra, pour ce qui s’est passé au magasin. Je ne voulais pas. Je ne le voulais vraiment pas.Tu n'avait pas à voir cela. |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Mer 13 Jan 2016 - 18:25 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Together » Alors tu es repartie faire tes courses. Tu te perdais dans tes pensées en marchant, démêlant une pelote de sentiments sans en trouver le bout. Tu étais perdue, incapable de te placer par rapport à tout cela ; les problèmes d’Osnate, le fait que peut-être, elle préférerait partir vivre seule dans une chambre d’hôpital plutôt que d’avoir un pot de colle comme toi dans les pattes. Tu as retrouvé ton sac, à l’endroit exact où tu l’avais laissé. Les gens l’avaient probablement ignoré, pensant que son propriétaire viendrait le rechercher. Voilà qui t’épargnait au moins d’avantage de soucis... tu ressortis donc ta liste, faisait le point sur ce qu’il restait à collecter, et te mis en route sans perdre de temps. Tes deux amies t’attendaient pour rentrer, tu ne voulais pas les faire patienter plus que nécessaire. Et puis, une fois rentrées, il y aurait des discussions à avoir. Ce qu’il s’était passé, tu t’en sentais un peu responsable, toi aussi. Quand tu es revenue, environs une vingtaine de minutes plus tard, seule Shion était là. Tu avais ton sac chargé à l’épaule, la tête dans les nuages. Ton regard chercha Osnate, scruta les portes, dans l’espoir de l’en voir sortir. Mais il n’y avait rien, simplement le silence et l’écho de tes pas. Alors, tu te tournas vers ton amie aux cheveux vers, l’interrogeant du regard pour qu’elle brise enfin le silence : « Elle est dans cette pièce, elle parle avec le psy.- Je vois... » Tu allas te placer face à elle, en profitant pour déposer ce sac qui pesait sur ton épaule. Pas un bruit ne filtrait à travers l’épais mur des bureaux, pas même un éclat de voix. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien vouloir lui dire ? Un mystère... pourtant, quelque chose te parvenait. Quelque chose qui résonne, des sonorités étranges, évasives. Tu les entendais à peine, c’était lointain, un peu comme quand on a quelqu’un au téléphone mais qu’il n’a qu’une seule barre de réseau. Mais la curiosité était trop forte, tu voulais savoir. Avec un peu de concentration, en écoutant bien... « Combien de temps êtes vous restée dans ce complexe ? - Quatre ans deux mois et vingt six jours. » « Et votre famille ? - Je ne comprends pas cette question. [...] Ma famille me considère comme un objet. [...] Comme un objet. » Des voix... une conversation... mais aussi soudainement qu’il était apparu, le lien mystique qui te reliait à ces personnes fut coupé. Un complexe, quatre ans et deux mois, une famille l’ayant abandonnée... tu te répétais mentalement ce que tu avais entendu pour ne pas l’oublier, sans savoir ce que cela signifiait réellement. « Hey, Lyra, ma vieille ? Réveille-toiii ~- Oui oui...- ... Lyra, il y a une licorne à la fenêtre.- Oui oui... QUOI ?! » Oups... Et voilà que Shion se fendait la poire en admirant ta réaction. Le plus con dans l’histoire, c’est qu’il n’y avait même pas de fenêtre dans le couloir. La seule réplique que tu trouvas fut de lui lancer un regard noir en gonflant les joues. Tu n’eus pas à bouder longtemps cependant, car la porte de la salle proche s’ouvrit soudainement et laissa sortir la jeune fille et l’homme avec qui elle s’entretenait. Tu étais contente de la revoir. « Excuse-moi Lyra, pour ce qui s’est passé au magasin. Je ne voulais pas. Je ne le voulais vraiment pas. Tu n'avais pas à voir cela.C’est drôle, mais ces excuses, elles t’ont vraiment touchée. Peut-être que c’était infime, mais tu pouvais la sentir... une certaine émotion derrière ces mots. Alors, tu l’as prise doucement par les épaules, et tu l’as serrée contre toi. - On habite ensemble maintenant, évidement que j’ai à voir avec ça. Je ferai plus attention à toi à l’avenir. » Après cette brève étreinte, tu l’as relâchée et l’a prise par la main déclarant qu’il était temps de se mettre doucement sur le chemin du retour. Dehors, le ciel commençait à s’assombrir, et les lueurs sanglantes du crépuscule laissaient peu à peu place aux couleurs sombres et aux premières étoiles. Il était temps de rentrer. © Code par Requiem |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Sam 16 Jan 2016 - 3:20 | |
| Lyra me serre dans ses bras, et j’avoue que, sur l’instant, je ne comprend pas pourquoi elle fait cela. J’ai besoin de réconfort, pas d’un contact physique. Cette femme ne comprend décidément rien. Ce n’est pas grave, je ne lui en tient pas rigueur. Sur le moment, elle devait encore être bouleversée par l’incident du magasin. Je ne suis pas fière de cet épisode, alors je me tais et je la laisse me bercer.
Doucement, nous prenons le chemin du retour. Cette amie, Shion, me parait étrange. Elle parle, elle parle, avec un enthousiasme et une frénésie à laquelle j’ai du mal à m’ habituer. D’un point de vue psychologique, elle est mon exact opposé. Si je n’avais pas trouvé ça ennuyant, je pense que j’aurai pu essayer de l’observer, l’observer comme on peut observer un spécimen rare. J’aurai été fascinée. Mais comme je l’ai dis plus tôt, cette femme est agaçante. J’ai envie de la faire taire.
- Et Alors Osnate, t’est nouvelle ici ?
Nous marchons tranquillement, et voila qu’elle me parle. Putain, elle aurait pu rester à bavasser avec ma colocataire. Pourquoi me poser une telle question, elle veut me faire participer à la conversation ? Mais je ne veut pas m'intégrer. Je ne l’aime pas. Je n’aime pas son ton familier, je n’aime pas cette question condescendante. Je veux m’enfuir.
- Question de point de vue. Je suis arrivée il y a deux jours.
Elle esquisse un gloussement et regarde Lyra. Ça y est, j’ai envie de pleurer. Je détourne le regard, blessée, et observe la route et ses voitures. Je suis fatiguée, j’en ai marre de tout cela. Je veux rentrer et dormir, oublier cette femme, bien que cela soit impossible, et prier pour ne plus jamais la revoir. Shion n’a pas de mauvaises intentions, elle est juste comme tous les autres. Cela me vexe, et je n’aime pas être vexée.
- Et pourquoi ta été embarquée ? Au magasin j’parle.
Elle ne s’est pas rendue compte de mon malaise. Bah. J’ai toujours sur moi cet air ennuyé, ce n’est pas si étonnant qu’elle n’ait rien remarqué. Shion m’agace de plus en plus. Sa voix je crois. Nasillarde, un peu aiguë, ce n’est pas apaisant. Cette touffe verte aussi, elle se dandine sous mes yeux, j’ ai de plus en plus mal à la tête. Il faut que ça sorte. Il faut que je parle, que j'expulse ce mal être, ici et maintenant.
- Shion ? J’ai envie de te tuer. Dans cette rue, de là ou je suis, je vois une dizaine de façon pour le faire. Je peux te percer la carotide, ou l'artère fémorale avec ce stylo, ou ce tonsson de bouteille. T’étrangler avec ce fil de sac poubelle. Je peux te faire un croche pied, et tu tomberait sur ce renfoncement de trottoir. Je peux te briser les cervicales avec le plat de ma main, mais je peux aussi faire une rotation avec ton crâne dans un angle de 86 degrés. Je peux te noyer dans cette bassine de remplie avec la dernière pluie, ou te jeter sous les roues du bus qui arrive. Mais tu veut savoir ce qui est le plus drôle ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ta force physique ne t'aiderai pas dans ce genre de cas. Pourquoi ? Parce que je calcule les probabilités. Je sais comment ton corps réagirait, j'anticiperais les mouvements. La magie non plus ne pourrait pas t’ aider, car tu serait trop faible pour l’utiliser. Trop faible, et trop occupée à te vider de ton sang. Shion, je n’aime pas ta voix. Ne m’oblige pas a te tuer.
Ma voix est toujours aussi monotone, toujours aussi calme. Le bien et le mal ne sont que des concepts suggestifs, toutes les trois, nous savons que je pourrai le faire. Mon langage corporel est formel, ce n’était pas une blague. Alors, après avoir déballée le bébé, je me suis remise en marche. Car oui, pour m’entendre parler, nous nous étions arrêtées. Je me remet en marche, consciente que ce que je viens de dire peut choquer. Mais que voulez vous, c’est la troisième fois qu’on me pose la même question aujourd’hui. Vous aussi, vous auriez essayés d’y couper. Surtout quand vous ne pouvez pas blairer la personne en face. La vérité ? Je me suis sentie menacée. Elle s’est moquée de moi. La vérité ? Je suis fatiguée, et je ne veux pas parler. La vérité ? Il n’y a pas de vérité. J’ai juste voulue la tuer. |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Sam 16 Jan 2016 - 20:11 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Break » Sur le chemin du retour, l’énergie que tu avais en y allant avait laissé place à la fatigue d’une journée épuisante. Tu n’avais pas fait grand-chose, pourtant... mais avec tout ce qui vous était arrivé, ce n’était pas étonnant. Shion en revanche n’arrêtait pas de parler, tu te demandais où elle pouvait trouver toute cette énergie. Ce n’est pas que cela te dérangeait, en vérité, tu appréciais qu’essaye de te changer les idées. Puis, alors que vous parliez de tout et de rien, le sujet dévia... Osnate, évidemment. Une nouvelle tête dans le quartier, forcément, ça attise la curiosité. Enfin, plus ou moins. Il en arrivait presque tous les mois sur l’île, donc beaucoup de s’en préoccupaient plus trop, à force de les voir défiler. Enfin bref, ça a parlé de la nouvelle. Des questions banales, en fait, c’était les mêmes que celles que tu lui avais posées un peu plus tôt. C’était surement ennuyant pour elle, mais on n’y coupait pas, ces ‘‘conventions sociales’’ comme elle les appelait. J’étais un peu jalouse qu’elle lui réponde aussi facilement, je m’étais fait refouler la première fois, moi... Et puis, brusquement, Osnate s’est arrêtée. Shion lui avait demandé à propos de ce qui s’était passé au magasin... Si tu avais pu, tu aurais voulu éviter d’en parler ici. Ce n’était pas le moment, pas l’endroit. Tu lui as jeté un regard glacial, qui la fit taire immédiatement. « ... Oups ?- Shion ? J’ai envie de te tuer. » Elle s’est mise à énumérer les différentes morts qu’elle lui voyait, de cette même voix atone et froide avec laquelle elle parlait d’ordinaire. Elle menaçait ton amie de mort avec calme, sans la moindre hésitation dans la voix. C’était effrayant, vraiment effrayant. La façon dont elle le disait, chacun de ses mots, son regard vide et froid. Tu ne pouvais plus supporter de l’entendre parler ainsi. Alors, à peine eut-elle fini de déblatérer ces inepties que tu la frappas sèchement sur le haut du crâne avec le tranchant de la main. « Ca suffit. Je ne veux plus t’entendre, tais toi. Si tu veux tuer quelqu’un, va le faire ailleurs, dégage de ma vie. » Partagée entre colère et remords, tu tournas les talons et pris la fuite. En courant d’abord quelques pas, puis en marchant, ayant déjà perdu l’énergie et l’envie pour cela. Pourquoi est-ce qu’il fallait que cela t’arrive... c’était chiant, tu ne voulais plus y penser. Tu voulais rentrer chez toi, te jeter sur ton lit et fermer les yeux pour oublier. Si Osnate était ce genre de personne, tu préférais ne plus la revoir. Qu’elle aille pourrir la vie de quelqu’un d’autre. * * * * * Pendant ce temps, Shion était restée figée, spectatrice impuissante de ce sombre spectacle. Les paroles d’Osnate la faisait bouillir intérieurement, mais étrangement, elle se sentait bien plus calme que d’ordinaire. Lyra était partie, dans son état, elle savait que cela ne servait à rien de la rattraper. Mais l’accès de colère de cette psychopathe, elle ne pouvait pas le laisser passer. Elle n’avait pas qu’on la prenne de haut, et encore moins qu’on la menace de mort. Alors elle l’attrapa par le col et la souleva sans difficulté pour aller la plaquer contre un lampadaire. « Si tu te crois intouchable gamine, tu te mets le doigt dans le l’œil. Tous les gens sur l’île sont pas aussi sympas que Lyra. Si tu cherches vraiment à te faire tuer, continue comme ça, t’es sur la bonne voie. » Elle relâcha légèrement son emprise, laissant les pieds de sa victime retrouver le sol. Si elle n’était pas trop conne pour réfléchir à ses actes, elle était prête à laisser passer. Mais pour Lyra... c’était une autre histoire. © Code par Requiem |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Sam 16 Jan 2016 - 22:36 | |
| Lyra m’a frappée, et ça fait mal. Je n’aime pas avoir mal. Tuer ailleurs ? C’est possible. Dégager de sa vie ? J’aimerai sincèrement. Apparemment, elle n’a pas aimé mon petit monologue. Ce n’est pas grave, je lui pardonne. Peu de gens aiment s’entendre dire la vérité. A l’avenir, je devrais m’en souvenir, et ça me fait chier parce que c’est le genre de trucs que je ne peux pas oublier. Je trop suis fatiguée pour argumenter, alors je me remet en marche, comme si de rien n’était. Mais la tignasse verte me prend au col, et me plaque contre le lampadaire. Elle me susurre des mots doux à l’oreille, et dieu sait que je ne supporte pas ce genre de contacts. - Je ne me crois pas intouchable. Personne ne l’est. Regarde, tu me touche bien là, non ? Elle ne comprend pas mes paroles, cela ce voit sur son visage. Flûte, sa phrase n’était pas au sens littéral. Mes pieds sont suspendus une bonne minute avant de retoucher le sol, mais mon comportement n’a pas changé. Je n’ai pas peur de cette amie. A vrai dire, je suis trop blasée pour m’en formaliser. J’ai mal interprétée sa phrase, c’est agaçant. Alors, une fois par terre, je me reprend. - C’était donc au sens figuré. Alors, je vais clarifier la situation. Je ne suis pas une gamine, et je ne cherche pas à me faire tuer. A vrai dire, on ne peut pas me tuer. Comme les autres, tu croit savoir, mais nous sommes différentes, et comme je suis plus intelligente, je vais faire l’effort de t’expliquer. Les menaces de ce genre ne marchent pas sur moi. Tu veut savoir pourquoi ? Parce que je n’ai pas peur. Va menacer quelqu’un d’autre, ou je pourrai vraiment m'énerver. Croit moi, tu n’aimera pas me voir énervée. Je lui tapote la tête, et me remet en marche, comme si de rien n’était. Je me suis éloignée du sujet, j’ai beaucoup trop parlée. C’est agaçant, depuis mon arrivée, je ne fais que ça. J’ai l’impression de devenir une vraie pipelette. Je veux rentrer et me reposer, mais avant, une dernière phrase, pour clarifier cette situation qui risque de dégénérer. - Je veux te tuer, ce n’est qu’un désir. Une pensée à voix haute si tu préfère.Je rentre à la maison, la porte de l’entrée est encore ouverte. Puis, sur le pallier, je toque à sa chambre jusqu’à ce qu’elle me dise d’entrer. Je me pose sur son lit, et j’évite son regard. C'est vraiment le bazar ici. - Lyra. Je rêve constamment de génocide. Comme je disais à ton amie, il ne faut pas le prendre personnellement. Les gens m’en veulent, et j’en veux aux gens. C’est comme ça que je fonctionne, nous sommes juste trop différents. Je t’aime bien Lyra, mais je ne suis pas stupide, mon affection n’est réciproque que quand je montre les beaux cotés de ma personne. Mes relations ne marchent que de cette façon, quand je fais des efforts. Mais je ne peux pas toujours en faire. Je ne veux pas toujours en faire. Cela ne me plait pas. Je n'aime pas les humains Lyra, et je te trouve injuste de m'en tenir rigueur. Oh, c’est un QCM. Je prend une feuille qui traîne par terre. C’est un devoir d’histoire. Façon détournée de changer encore une fois le sens de notre conversation. Elle devenait trop personnelle, et je n'aime pas particulièrement me confier. Le monsieur de l' interrogatoire ne m'a pas laissée le choix, qu'à cela ne tienne, j'ai pu esquiver avec brio celles de Lyra, puis celles de sa gourde d'amie. Alors, je me concentre sur ce brouillon, il y a une partie à choix multiples. J’aime bien les choix multiples. Me levant d’un bond, je jette le contenu de son bureau par terre, et prend un crayon de papier sur la pile fraîche. Je répond sans hésiter, puis, voyant le reste des questions, je me met à écrire frénétiquement. Ce n’est pas si facile, il me faut à chaque réponse quelques secondes pour me souvenir. Au bout de cinq minutes sans parler, je lui tend la feuille blanche devenue noire. - J’aime bien les QCM. - Spoiler:
désolée, j'ai un peu modifié
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Dim 17 Jan 2016 - 14:53 | |
| Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes
« Break » Cette gamine avait du cran, et cela Shion devait bien l’admettre. Ou bien était-ce plutôt de l’inconscience ? Elle ne saurait le dire sur le moment. Tout ce qu’elle voyait, c’était une jeune fille assez sûre d’elle pour oser la provoquer, ce qui n’était pas commun dans une situation comme la sienne. Elle n’avait pas peur, on pouvait lui accorder ce point ; mais les menaces qu’elle continuait de proférer donnaient à la lycéenne une sérieuse envie de mettre à l’épreuve ses paroles. Mais à ce moment, quelle chose la surpris. Elle levait innocemment sa main vers le haut de son crâne, comme pour lui tapoter la tête. Shion connaissait ce geste, Lyra le faisait souvent au lycée. Cependant, ce n’était pas un geste qu’elle pouvait ici laisser passer ; elle attrapa le poignet de la jeune fille au vol et l’immobilisa, resserrant sa poigne autour de l’articulation. Un craquement se fit entendre. Le briser serait tellement facile... mais elle n’en fit rien. Le message était déjà suffisamment clair : si c’est une déclaration de guerre qu’elle voulait, elle l’aurait. « Je veux te tuer, ce n’est qu’un désir. Une pensée à voix haute si tu préfère.- Permets-moi de penser à voix haute : moi aussi, je veux te tuer. Fais attention à toi, gamine. » Aurait-elle perdu son sang-froid, finalement ? Peut-être un peu. Cette mioche la faisait bouillir intérieurement, et dieu sait qu’elle avait du mal à se contrôler dans ces moments là. La prochaine fois qu’elle croiserait sa route, elle ne s’en tirerait pas à si bon compte. * * * * * De ton côté, tu rentrais chez toi, la tête dans le brouillard. A peine rentrée, tu as déposé ton sac dans la cuisine sans prendre la peine de ranger, et tu es allée t’enfermer dans ta chambre. Tu as enfouis ta tête dans l’oreiller pour t’empêcher de crier, pour ne plus voir la lumière. Cette fille, Osnate, qui était-elle vraiment ? C’était quoi ça, le complexe, numéro LS8-machin-truc, ces crises de folie soudaines ? Toutes ces informations t’explosaient à la tête et te donnaient la migraine, tu voulais des explications, tu voulais comprendre, était-ce vraiment trop demander que d’en savoir un minimum sur la personne qui allait habiter chez toi ? Tout ce que tu essayais de faire pour l’aider ne causait de davantage de problèmes. C’était trop chiant, tu ne voulais plus t’en occuper. C’est ce qu’elle voulait en plus, non ? Qu’on lui foute la paix et qu’elle reste dans sa chambre à jouer aux légos toute la journée. Soudain, tu entendis frapper à ta porte. C’était Osnate, tu en étais sûre. Tu ne voulais pas lui répondre, tu voulais l’ignorer. Elle toqua une seconde fois. Qu’elle fiche le camp. Une troisième fois. Assez, qu’elle te foute la paix. « Je ne veux pas te voir. » Elle dut prendre ta réponse comme une invitation, puisqu’elle ouvrit la porte pour entrer. Il faut croire que tu n’étais plus la seule tête de mule sous ce toit, maintenant. La jeune fille se posa sur ton lit, juste à côté de toi. Tu sentais sa présence simplement, car tu ne la regardais pas. Tu ne voulais pas la voir. Elle a commencé à parler, tu ne voulais pas l’écouter. Elle allait encore dire des choses bizarres, des phrases sans aucun sens. Pour la première fois, elle a dit qu’elle t’aimait bien. Mais le plus étrange dans tout ça, c’est que cela ne te faisait ni chaud ni froid. Ses paroles ne voulaient rien dire, elle changeait déjà de sujet. Qu’elle le fasse, ce qcm, mais cette fois, elle n’allait plus s’esquiver. « Osnate. Pourquoi tu fais ça ?Tu t’es redressée pour t’asseoir sur le bord de ton lit, et tu posas ta main sur la tête de la jeune fille. Sentait-elle encore la douleur du coup que tu lui avais donné ? Peu importe, ce n’était pas le but. - Je me fiche que tu détestes les humains, je me fiche que tu me détestes. Arrête de faire comme si tu comprenais tout, alors qu’en réalité tu ne comprends rien. Je n’aime pas qu’on se foute de ma gueule, Osnate. Arrête de t’enfuir. » Ta voix habituellement douce était devenue froide, glaciale. Son comportement, tu ne pouvais plus le supporter. C’était quoi cette façon de venir s’incruster pour au final éviter le sujet ? Elle avait ouvert cette porte, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Maintenant, elle allait devoir en répondre. © Code par Requiem |
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| Sujet: Re: Le vendredi midi, je veux du bouillon de légumes [Lyra et Osnate] Dim 17 Jan 2016 - 19:42 | |
| Soupir. Je n’aime pas parler, surtout si c’est pour m’entendre dire ces obscénités. Je retire sa main de ma tête, car je n’aime pas être touchée, et je la regarde droit dans les yeux. Pour la première fois, je fais l’effort de soutenir son regard. Cela m’ horripile, mais je continue. Je ne parle pas, je la regarde juste. Essayant de comprendre ses mots. Après une longue minute, j’ouvre enfin la bouche. Cela m’agace d’avoir eu tant à réfléchir, surtout pour une conversation qui nous mènera droit dans le mur.
- Je ne rigole jamais des gens. C’est malpoli, je ne suis pas malpolie.
Je me relève, puis vais voir de plus près la fenêtre. Évitant de la regarder dans les yeux, encore une fois. Je ne sais pas quoi répondre. Alors, je dis la première chose qui me viens à l’esprit.
- Tu n’aime pas qu’on énumère les choses telles que la mort, ou le meurtre. La misanthropie aussi. Je m’en souviendrais à l’avenir. Tu n’aime pas non plus qu’on réponde à tes QCM, je ne le referais plus. D’autres choses à me faire savoir ?
Cette question, elle n’était vraiment pas méchante. Je n’ai répondue qu’à ce que j’ai compris, parce que Lyra n’est pas compréhensible. J’essaye de parler, mais elle ne fait que me repousser. Je ne comprend pas, je ne comprend plus. Je suis fatiguée, cela m’agace. Le crayon de papier dans ma main, je le brise en deux. Me tournant vers elle, je regarde son devoir et tend le crayon vers elle.
- Au moins, tu aura la meilleure des notes. Je vais dormir.
Posant le crayon sur la table, je lui tourne le dos, et m'apprête à sortir de la chambre. Je vais donc me reposer, car demain, je dois aller dans cette université. Je dois encore me faire analyser, je dois encore passer des tests, je dois encore chosir. Cette perspective m’ennuie, et pour tout vous dire, vivre ici n’a rien de plaisant. Le complexe me manque. Ici, je vais encore être jugée, dérangée, moquée. Je n’ai déjà plus d’énergie pour argumenter avec ma colocataire, comment pourrais je parler avec eux. Demain sera un jour frustrant. Un jour ou je ne ferais que regarder. Je me roule en boule sur le matelas. Il n’y a pas encore de couverture, ou même de draps, mais cela ne me dérange pas. Je suis fatiguée, dans mon état, tous me conviens. Je me demande un instant si ce soir, je me lèverai pour nouer des choses entre elles, puis je me dis que ça n’a pas d’importance, il faut dormir. Chose que je m'empresse de faire, quelques instants après m’être allongée. |
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