Once upon a day~ [Lyce/Beau/Suki]

C'était une belle journée, un tant plus que convenable pour se promener dans le parc. Le ciel était dégagé, il ne faisait pas très froid et une douce brise se répandait et agitait les feuilles des arbres.
C'était aussi un joli parc. De grands arbres, de l'herbe, des bancs un peu partout, une fontaine... Un décor plus que paisible, qui provoque une immédiate sensation de sérénité.
Traînant des pieds, une jeune fille entra dans ce décor idyllique, sa visible mauvaise humeur ruinant cette sensation de paix. Elle foudroyait les passants du regard, reportant visiblement son malheur sur tout ce qu'elle pouvait.

Elle posa son postérieur sur un banc, posant sa petite valise à côté d'elle. Elle ne comprenait pas, non pas du tout. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était ici, elle ne comprenait d'ailleurs même pas pourquoi elle avait une valise. Était-ce à cause de sa récente prise de conscience sur sa différence ? Lui avait-on donc fait un lavage de cerveau avant de la laisser ici sans aucune explication ? Elle cherchait une explication, pour soulager son pauvre esprit torturé et pouvoir être rassurée.
Cette jeune fille se nommait Lyce. Un prénom bien étrange, elle n'en avait jamais pensé moins. Elle passait inlassablement ses longs doigts fins sur la zone de peau découverte de sa jambe droite. Enfin, si on pouvait vraiment appelé ça de la peau. La jeune fille semblait avoir une grande atèle faisant la totalité de sa jambe, dont les articulations étaient marqué, comme les articulations d'une poupée. Un bandeau recouvrait aussi son œil gauche, lui même recouverte par une abondante mèche de cheveux.
La jeune fille semblait perdue, complètement perdue. Elle scrutait les environs pour chercher un élément ou un visage familier, mais rien n'y faisait, elle ne savait pas ou elle était, et ne connaissait personne.
Elle soupira bruyamment. Il lui fallait demander à quelqu'un. Elle regarda le visage des gens qui passait, n'osant s'approcher. En effet, elle était peu à l'aise quand il s'agissait de rapport sociaux...
Son attention se porta sur un garçon, lui aussi ayant une valise, à l'air tout aussi perdu qu'elle.

"Il a l'air aussi perdu que moi, enfin je suppose qu'on peut s'aider..." se dit elle tout en approchant le jeune homme.

La jeune fille esquissa un sourire, malgrés son inquiétude et sa mauvaise humeur, au jeune homme qui venait juste de se présenter à elle.

_ Beau ? Original. Moi c'est Lyce, Lyce Gosthive.

Elle reconnut dans l'anglais du jeune homme, un léger accent australien et se dit que c'était une chose plutôt inattendue de rencontrer quelqu'un qui venait de si loin.
Elle examina Beau de la tête au pied. Il n'était pas très grand, et la jeune femme faisait pratiquement la même taille que lui. Mais ce qui attirait le plus son attention était le charisme qui semblait émaner de sa personne, et qui le mettait en total opposition avec Lyce. C'était plutôt amusant à voir, de l’extérieur. Pour la jeune unijambiste, la "simplicité charismatique" de Beau lui rappelait une personne qu'elle avait bien connu autrefois.

_ Comment tu es arrivé ici ?

Tandis que le jeune homme lui répondait, la fumée de sa cigarette parvint jusqu'aux narines, et elle vit en cette réserve à nicotine un anti-stress évident.

_ Je peux en avoir une ?

Ce n'était pas si grave si le jeune homme refusait, elle trouverait bien un endroit ou s'en procurer, mais comme elle n'était pas une grosse fumeuse, acheter un paquet entier ne lui était pas très utile, à part pour en prêter aux gens suffisamment masochiste masochiste pour se faire mourir à petit feu.

Plus important, il fallait aussi qu'ils trouvent des renseignement sur le lieu ou ils se trouvaient. Lyce ne savait même pas si elle était encore en Angleterre, et la présence de l'australien qui ne savait pas non plus ou il était montrait bien qu'ils n'étaient ni en Angleterre, ni en Australie.

Quand le jeune homme annonça qu'il n'en savait pas plus qu'elle, Lyce poussa un long soupire.

_ Ah, alors, toi aussi tu as eu une lettre...

C'était un détail plutôt intéressant, il valait surement mieux le garder en tête. Mais la question était de savoir si Beau avait eu la même lettre que la jeune fille.
Il ne savait visiblement pas non plus comment il était arrivé ici. N'était-ce juste un mauvais rêve ? En tout cas, ça en avait tout l'air.

Suite à la demande de la jeune fille, il lui avait tendu son paquet de cigarette. Elle en prit une et la coinça entre ses lèvres, attendant que le bout de la cigarette soit consumé par les flammes.
Après avoir aspirer une énorme bouffé de fumée, suffisamment grande pour essayer de se détendre ne serait-ce qu'un peu, elle enleva la cigarette de sa bouche, la coinçant entre son pouce et son majeur et la tapota avec son index pour détacher les cendres du bout.
Ce n'était vraiment pas bon, la fumée laissa un gout amer et oppressant dans la gorge de la jeune fille. Après avoir tourner la tête pour recracher sa fumée, elle répondit à la question du garçon.

_ Oui, on peut dire ça. Je suppose que toi aussi tu en as ?

Elle ne voulait pas se risquer à montrer ses pouvoirs tout de suite, d'autant qu'elle ne savait pas encore bien les contrôler. Et vu les résultats plutôt inattendu que le non-contrôle de cette magie avait eut sur son entourage, elle voulait plutôt éviter de les montrer à tout bout de champs sans prévenir la personne en face.

_ Plutôt encombrant comme "don", hein ?

Et sur ces derniers mots, elle reprit une bouffée de fumée.

"Je ne m'en préoccupe pas" ? Allons bon, il y en a sur terre qui arrive à ne pas se préoccuper de cette chose ? La jeune fille avait peut être marqué des points avec sa sublime réplique je-m'en-foutiste puissance mille, "On peut dire ça", mais là, elle s'était fait battre à plate couture, et en quelque seconde seulement ! Avec ça, autant déclarer forfait, elle n'arriverait jamais à faire mieux, ou plutôt pire.
Ne pas se préoccuper de son pouvoir. Etait-ce seulement possible de ne pas accorder une quelconque importance à quelque chose d'aussi gros ? Après tout, on parlait quand même de magie ! Le truc qu'utilisent les sorcière pour transformer les princes en crapauds, ou même pire encore !
Comment pouvait-on ignorer quelque chose d'aussi néfaste, d'aussi dangereux et éloigné de toute logique ? A moins que le jeune garçon est hérité du pouvoir permettant de faire pousser des petites fleurs, il n'avait aucune raison de juste vivre sa vie comme si rien ne se passait.
Enfin, après tout, chacun le vivait comme il pouvait. Lyce avait bien développé un profond dégoût d'elle-même.

Le jeune homme continua de parler en exprimant le désir de retourner chez lui. Ce qui pouvait se comprendre. Quand on a une famille, un foyer ou on sait qu'on aura toujours sa place, normal qu'on soit plutôt réticent à l'idée de rester sur cette île paumée au milieu de nul part.
Il lui demanda si, à son avis, ils allaient être bloqué la pour toujours.
Pour être franche, elle pensait que oui, ils n'auraient pas le choix... Mais vu la pettie pointe d'angoisse dans la voix du jeune homme, elle préferait ne pas lui faire ravaler tout ses espoirs tout de suite.

_ Je ne sais pas... J’espère que non...

Sa réponse avait beau être indécise, elle essayait comme elle opuvait de ne pas dire un non complet.
Pour sa part, rester bloquer sur l'île ne la gênait pas vraiment. Bien sur, l'idée de rester bloquée à tout jamais était déplaisante, mais se savoir enfermée et incapable de faire du mal à qui que ce soit avait un côté rassurant.
Une brise légère avait fait son apparition autour des jeunes gens et soulevait doucement les cheveux de la demoiselle. Après quelque seconde, Lyce remarqua que ce vent n'avait rien de "naturel" au sens propre du terme. En effet, il venait d'apparaître sans rien changer à l'environnement. Tandis que les cheveux de la jeune fille s'écartaient doucement pour remuer au grés de la brise, aucune feuille d'arbre, ne bougeaient, et l'eau de la petite fontaine non loin d'eux n'ondulait pas. Le vent semblait seulement venir d'eux. Ou plutôt venir du jeune homme ?
Lyce tourna des yeux étonnés vers lui, ne s'attendant pas à une soudaine manifestation d'un pouvoir quelconque. Elle ne pensait même pas que la manipulation du vent était possible. En effet, elle ne connaissait rien à part son propre pouvoir, plutôt encombrant et horrible à ses yeux.
Elle sentit sa gorge se serrer légèrement tandis que le vent léger passait sur ses joues.
C'était une manifestation magique très... poétique, selon la jeune fille. Cela semblait être une non-retenue de la part du jeune homme, cela lui arrivait aussi. Quand l'émotion s'emparait d'elle, son pouvoir se manifestait, tout seul sans qu'on lui ai rien demandé. Généralement, cela consistait à une soudaine baisse de la luminosité de la pièce ou du lieu ou elle était, ou alors, son ombre se mettait à bouger toute seule sur le sol. Comme si elle devenait une personne propre, qui vivait sa vie comme si son propriétaire n'était pas là. Ou encore, la personne la plus proche de Lyce commençait à se sentir fatigué, très fatigué. Et c'était d'après la jeune fille, beaucoup moins fascinant que la brise qui venait d'émaner de Beau.

_ La brise, c'est toi ?

Le jeune homme avoua que la brise venait bien de lui. Intéressant.
Elle se contenta d'hocher la tête, absorbant une bouffer de plus pour l'amener directement au plus profond de ses poumons.
Il continua en disant que son don pouvait être dangereux, tout en supposant que le sien aussi, surement.
Elle le regarda un instant, puis indiqua son ombre du bout du menton. Celle-ci ce mit à s'allonger, lentement, pour aller se noyer dans les ombres alentours.

_ Depuis que ce "don" c'est manifesté, je me suis rendue compte que je ne peux même pas avor confiance en mon ombre. Elle essaye de prendre le dessus dés que j'ai le dos tourné.

Elle avait observé ce changement depuis un moment. Mais plus le temps passait depuis la découverte de son pouvoir, et plus son ombre gagnait comme une sorte d’existence propre. Et c'était plutôt effrayant. Elle ne se manifestait pour l'instant pas beaucoup. Mais ça restait un "pour l'instant". Elle avait l'impression que de jour en jour, son ombre devenait de plus en plus pesante. POur elle aussi, d'une certaine manière, c'était dangereux. Elle sentait ce sentiment d'insécurité au plus profond de son âme.
Elle inspira une dernière fois la fumée, et laissa tomber la cigarette par terre pour finir par l'écraser avec son pied. Assez de dose de cancer pour aujourd'hui. Elle leva les yeux vers le ciel.

_ Le soir commence à tomber.

Peut être serait-il temps de trouver un endroit ou passer la nuit, et laisser les réflexions compliqué au lendemain. Mais sa situation présente ne lui donnait aucunement l'envie de dormir. Elle aurait préféré se tenir les yeux ouverts avec des pince à linge plutôt que de les fermer pour se laisser entraîné par le pays des songes.

_ Tu sais ou passer la nuit ?