Quiproquo qui Promet... [ PV : Lyce / Fuu ]

Une bulle. Une énorme bulle qui prend toute la largeur de la feuille. Mode paysage. Du gris, beaucoup de gris et aussi du noir, tout, partout autour de la bulle. Et puis des trottoirs sales, des immeubles mornes et des silhouettes lugubres qui airent sans but sur les trottoirs autour de la bulle. Toute la feuille est rempli, sauf à l'intérieur de la sphère. Qui brille, qui brille comme un soleil, tellement qu'elle en fait oublier les ténèbres qui l'entoure. Et puis du vert, du rouge, du bleu, du rose, du orange. Des couleurs qui s'échappent des crayons et qui viennent courir sur la feuille de papier, à l'intérieur de la bulle. Un troupeau de couleurs qui se disperse pour enfin se reconstruire et créer. Créer des feuilles, de la végétation, des arbres, des fleurs. Mais aussi de la chair, du vivant, des animaux, tigre, oiseaux, cheval, loup, renard, chat... Et aussi de l'eau, bleue, et un ciel azur sur lequel se ballade un petit nuage blanc, immaculé, rescapé. Temps d'arrêt. Les crayons qui avaient pris vie dans une main gauche tombèrent sur la table, inertes, avant d'être alignés les uns contre les autres.

Tu aurais voulu être un nuage ? Non, pas un nuage, CE nuage. Celui-ci précisément, parce qu'il est petit, discret, blanc comme neige, éphémère... Rescapé. De là où il est, il peut voir le monde de la bulle, mais aussi celui de l'extérieur, là où les ténèbres règnent. Il voit les deux et il se dit "Ouf, maintenant que je suis ici, plus rien ne peut m'arriver, je suis protégé dans ce monde-ci." C'est ce que tu penses Fuu ? Maintenant que tu es ici, tu crois sincèrement que ta vie sera meilleure et que, toi-même, tu deviendras un homme bon ? Rien n'est si simple Fuu, tes espoirs d'enfants risquent d'être très vite déçus, mis à la malle, détruits même. Où que tu sois, les hommes restent des hommes, et la tyrannie du jugement ne prendre pas forcement fin maintenant que tu es là.

Très sérieusement regardes-toi, de quoi tu as l'air ? De ce que les gens pensent que tu es : un dérangé, un malade mental, un type bizarre, pas fréquentable et peut-être même dangereux... Peut-être que c'est ce que tu es dans le fond Fuu, rappelles-toi de ce que tu as fait il y a deux ans et quelques mois. Ces personnes que tu as blessé, elles auraient pu mourir dans les flammes, tu le sais ça ? Ce n'est pas en te réfugiant dans ton petit monde imaginaire que ça va changer quelque chose, ni en pensant que tu es à l'abri ici. Tu sais Fuu, il suffit d'une petite, d'une toute petite aiguille pour percer une bulle...

« Tu vas la fermer oui !? »
Avait-il crié, au beau milieu de la salle de permanence.

« Tu vas la fermer oui !? »
Avait-il crié, au beau milieu de la salle de permanence.

Oh tout doux petite chose. Te dresser ainsi sur tes jambes ne te serviras à rien, tu te ridiculises plus qu'autre chose. Tu crois sérieusement me faire taire avec tes élans de pseudo-autorité ? Tu n'as aucune crédibilité, encore moi auprès de moi. J'espère que tu t'en rends compte quand même. Tu te rends compte que tu te dresse contre toi-même, n'est-ce pas ? Non ? Hm, pauvre fou que tu es, je me demande bien ce que les gens vont penser en t'entendant hurler ainsi. C'est la première fois que tu fais preuve de courage depuis ton arrivée sur l'île. Ne crois pas que ça a un quelconque effet, retournes dans les jupons de ta maman. Oh, oui c'est vrai, pardon, tu n'as à plus... Je pense même que tu ne sais ce que c'est d'avoir une mère, je me trompe ? Tu ne dis rien, j'ai mis dans le mille n'est-ce pas ? N'oublie pas que je fais parti de toi Fuu, ne l'oublie jamais. Et ta petite crise contre moi, ne crois pas qu'elle est passé inaperçue. Tu crois que tu étais seul dans cette salle de permanence ? Tu n'as peut-être pas fait attention, mais une jeune femme est entrée, elle t'a même entendu. Pire encore, je crois même qu'elle a pris tes mots pour elle, attention à toi ! Je te laisse...

C'est toujours dans ces moments là qu'Oli me laisse tout seul. Il me laisse en proie au mal de ses réflexions, et moi j'en pâti et j'y pense jusqu'à ce qu'il revienne. Une fois le silence revenu dans ma tête, j'entends une voix, féminine je crois, et qui prononce le mot "Pardon" d'une manière qui ne présage rien de bon. Dans quoi je m'étais encore fourré ? Oli avait raison, il y avait bien une jeune femme qui c'était installée dans la salle pendant que j'étais absorbée par mon dessin. Au son de sa voix, elle devait croire que mon insulte lui était adressé ! Mais qu'est-ce que je vais faire !? J'ai aucun moyen de me justifier, je vais tout de même pas lui raconter qu'il y a un petit bonhomme horriblement dégueulasse qui me parle dans ma tête et qui me met trop de pression au point où j'en viens à déborder et à extérioriser ça en hurler ma haine contre lui, au beau milieu de n'importe-qu'elle endroit ! Je la vis alors se diriger vers moi.

A chacun de ses pas, ma tête s'enfonçait dans mes épaules et j'avais moi-même un mouvement de recul. J'ai beau faire une tête de plus qu'elle, je m'écrase petit à petit, effrayé par son air menaçant. J'étais terrifié, finissant par me retrouver contre le mur. Et plus elle avançait, plus je me laissais glisser au sol. Ça n'allait pas recommencer... Pas ça, pas encore. Me que pouvais-je faire ? Le fait qu'elle pense que ma réflexion lui était adressée était justifié, après tout à qui aurais-je pu parler d'autre qu'elle... Je n'avais aucune justification, en plus de ça j'étais incapable de prononcer ne serait-ce qu'un mot alors j'étais perdu. En plus de ça, le changement de couleur de son œil m'acheva. Mais qu'est-ce que c'est que ça !? Et son ombre... Son ombre à bouger, c'est quoi ce bordel !? C'est quoi cet endroit ! J'étais à deux doigts de tomber dans les pommes.

La jeune femme arriva à ma hauteur, et son œil lugubre fit monter les larmes au mien. Mon œil bleu s'humidifia, et laissa couler une larme sur le côté de ma joue. Même si une partie de mon visage était couvert par un masque, la simple vu de mon œil pouvait témoigner de mon état de panique total. Alors la jeune femme me demanda de répéter ce que j'avais dit. Un silence se fit, et je ne pouvais détacher mon regard d'elle quand bien même j'avais l'impression qu'elle pouvait me détruire à tout moment. Étalé là par terre, je me précipite à genoux à ses pieds, comme on le fait traditionnellement dans mon pays, en espérant qu'elle ne m'en veuille pas, qu'elle ne s'en prenne pas à moi. C'est tout ce que je voulais, que la tyrannie s'arrête ici et que le monde me laisse tranquille...

« N-Non...! E... En-Enfin j-je veux dire... Ce... Ce n-n'était pas... Adressé à-à t-toi... J-Je... »
J'étais incapable d'en dire plus. J'avais baragouiner ces mots dans mon masque, il était impossible qu'elle puisse les avoir compris clairement. J'étais fichu, elle allait sans doute croire que j'avais répété ma phrase ou... Ou je sais pas... Je redresse doucement mon buste, posant mon regard terrifié dans le sien, dans l'espérance qu'un élan de courage me vienne, là, maintenant...

Mes doutes étaient bien fondés, elle n'avait pas compris un traître mot de ce que j'avais bien pu dire. J'étais fichu, complètement fichu. Légèrement redressé pour plonger mon regard dans le sien, je suis comme paralysé par son œil, la couleur qu'il a... Je suis sûr qu'il n'était pas comme ça tout à l'heure ! Et puis soudain, je sens quelque chose me relever doucement. Que... Comment !? Qu'est-ce que c'est que ça !? Comment fait-elle !? Ma respiration s'accélère au point où je commence à faire une hyperventilation. J'en avais pas fait depuis... Depuis l'incendie. Ma pupille au minimum de sa taille, une goutte de sueur se glisse sur ma tempe. Alors elle en vient à parler de mon masque. Que...? Non. Non c'est impossible, elle... Elle n'allait pas faire ça, si ?

Si si, elle l'a fait. Et tu vas être le premier à en pâtir. Pauvre petite chose... Te voilà découvert. Tu retombes violemment dans la réalité, l'affreuse brûlure bien présente sur le côté gauche de ton visage, ton œil rouge et disgracieux dont la paupière faible se soulève difficilement sous la surprise, tout ça est à vu et elle voit tout. Un monstre. C'est ce que tu es, va-t-elle le comprendre maintenant en voyant ton hideux visage ? Quoi ? Tu pleures ? Te mettre dans des états pareils simplement parce qu'on t'a retiré ton masque, quelle mauviette tu fais franchement. Tu pleures à grosses larmes en plus, même ton œil gauche te brûle au passage que quelques larmes qui se frayent un chemin dans tes canaux lacrymaux bouchés. C'est le moment je crois, de te libérer un peu. Juste une, une toute petite onde de choc, ça va te faire du bien...

Là, ça venait de se reproduire. Encore une fois Oli avait projeté cette espèce d'onde autour de moi. Cela perturba assez la jeune femme pour relâcher son emprise, mais pas assez pour la projeter comme ça le faisait avec les autres. Je tombe alors au sol en tremblant dans des spasmes assez violents. Quelque chose c'était brisé en moi, comme un mur effondré, un rempart détruit. En position fœtal par terre, mon hyperventilation prend beaucoup d'ampleur, au point où je n'arrive plus à reprendre mon souffle. Et dans chaque spasmes de mon diaphragme, je murmure un "Non" qui, petit à petit, s’amplifie jusqu'à devenir un cri.

« N... Non... Non... Non. Non ! NON ! Rends... Rends. Rends-le moi. Rends-le moi. Rends-le... RENDS-LE MOI. RENDS-LE !!! Je me recroqueville sur moi alors que ma respiration se calme doucement. Alors je saisis ma tête entre mes mains, tremblant, et je murmure des phrases bien plus claires comme un mécanisme que je ne peux plus arrêter. C'est pas ce que je voulais... C'est pas ce que je voulais... C'est pas ce que je voulais.... J'ai rien fait. J'ai rien fait c'est pas moi... C'est pas moi j'ai rien fait... C'est Oli, c'est pas moi. Oli me laisse pas tranquille, Oli me laisse pas tranquille. Oli. Oli... Oli... Laisse-moi Oli. Oli... » Et je répète son nom, sans cesse, sans m'arrêter, et je continuerais jusqu'à ce quelque chose m'arrête.

Comme un oisillon tombé du nid, tu te tortille par terre en couinant. Pauvre petite chose pitoyable... Tu me fais presque de la peine tu sais ? Et tu sais très bien que je ne partirais pas. Je te l'ai déjà dit, le jour où tu comprendras mon existence, tu trouveras la solution. Ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas là pour t'aider à la trouver, bien au contraire. Tu te rends compte que ce que tu baragouine est incompréhensible pour toute personne ne sachant pas ce qui se passe dans ta misérable petite tête ? Je suis sûr que même toi tu n'arriverais pas à le définir, tu es tellement... Bizarre. Les gens n'ont pas tord de te définir ainsi. Tu es...

STOP. Ça suffit. Tu en as assez fait Oli ! Ça suffit pour aujourd'hui, mes limites ont été franchies, je ne peux en supporter plus... Alors s'il te plait tais-toi. Tais-toi et laisses-moi écouter. Laisses-moi écouter et ressentir. Laisses-moi écouter, ressentir et voir... Voir un visage, clair et doux. Un regard bleu, comme celui de mon œil droit, un regard bleu mais un œil fixe, faux. Un œil de verre ? Celui de gauche. Le même œil invalide. Un camouflage de moins sur le visage de cette fille qui tout d'un coup me paraît plus douce. C'était si contradictoire, elle qui était prête à me faire du mal quelques instants plus tôt, voilà que je lis des remords sur les traits de sa figure. Elle n'a plus son œil de ténèbres.

Elle est entrée dans ma bulle de façon un peu brute je dois bien l'avouer, mais elle ne l'a pas percé. Un nuage orageux du monde morne a forcé l'entrée du refuge, mais une fois passé le voilà redevenu blanc. Il me fait maintenant face, me tendant coton de vapeur pour m'aider à arrêter de faire pleuvoir mes larmes sur les habitants de ce monde-ci. Quelques spasmes me font trembler alors que la tempête dans ma tête s'éloigne peu à peu. Elle s'excuse d'avoir pensé que mes mots lui étaient adressés. Je secoue vivement la tête, après tout c'était normal, c'est moi qui parlait dans le vide en pensant être seul. Je suis pourtant incapable de le lui expliquer, bien trop secoué par mes précédents pleurs.

C'est alors que je sentis enfin la main dans mes cheveux. Mes yeux s'écarquillent, même l'invalide qui pourtant me fait un peu mal. Et je pose mes yeux sur elle, sans battre des cils. En temps normal je ne supporte pas que l'on me touche, mais alors vraiment pas. Pourtant... Là c'était agréable. Réconfortant. Je ne comprends, un contact physique peut-il être si apprécié ? Presque trop vite, mes muscles se détendent, mes spasmes se stoppent et je me redresse doucement, à genou devant elle. Je veux qu'elle continue de me caresser les cheveux, je n'avais jamais ressenti le plaisir d'avoir de l'attention de la part de quelqu'un. Alors je la regarde d'un air un peu bête, à mi-chemin entre la surprise et les rougeurs de trouver ça agréable... Je ne savais que faire d'autre à dire vrai.

Ooooh en voilà une petite chose inoffensive...! Arrête tu me fais pitié Fuu ! On dirait une bête sauvage qu'on vient d'apprivoiser. Franchement tu plis si facilement ? Tu me déçois... Je t'ai connu plus combatif ! De toute façon je ne suis pas d'accord que tu puisses ressentir un réconfort pareil, juste parce que quelqu'un te caresse les cheveux ! Je suis le seul à pouvoir te faire plaisir, à pouvoir te faire de la peine... Je suis maître de tes émotions l'as-tu oublié ? Je vais arranger ça tout de suite... ? ... Que... Comment ? Fuu... Fuu tu m'écoutes ? Pourquoi je n'arrive pas à la faire dégager avec un petit appel d'air !? Impossible tu... Tu me résiste...? NON ! Je refuse ! Tu n'as pas le droit !!!

Je n'entends pas la voix d'Oli, tout du moins j'entends juste un écho, imperceptible. Je ne veux plus l'écouter, il en a trop fait cette fois... Je ne veux plus me faire marcher dessus. Pour la première fois de ma vie, je ne l'écoute pas, je préfère me concentrer sur le visage de cette fille qui finalement, n'a pas l'air si méchante que ça. Mes toutes dernières larmes perlent encore sur le bord de mes yeux, mais refusent de se glisser sur mes joues. Je ne peux arrêter ma contemplation. C'était la première fois que quelqu'un regrettait de m'avoir fait du mal. D'habitude, même si je piquais une crise, les gens n'arrêtaient pas, au contraire ils me faisaient encore plus mal. Mais pas elle... Des gens comme elle existent-ils vraiment ? Est-ce que je rêve ? Je ne sais pas... Toujours avec cette même douceur, elle me propose une barre chocolatée. Chocolat... Du sucre ! Je tends fébrilement ma main pour attraper la sucrerie, timide, hochant la tête.

« O... O-Oui... Merci... Désolé... C'est ma faute je... Je parle à... Je me parle tout seul... »

Dis-je sans la quitter des yeux. Je ne pouvais pas lui dire que je n'étais pas tout seul dans ma tête... Je redeviens silencieux, ouvrant doucement la barre chocolaté pour la couper en deux et lui tendre un bout, sans rien dire.

HS :

Alors que je lui tendais le morceau de barre chocolatée, elle retira sa main de mes cheveux pour venir l'attraper, me remerciant. Je fus presque déçu de ne plus sentir ses caresses, c'était si agréable. Elle croqua alors dans son morceau alors que je faisais de même, dévorant presque ma part. J'étais comme un enfant à qui on venait de tendre son goûter tant attendu. Et puis, j'aimais tellement les sucreries... La barre chocolatée était très bonne, et je venais de la finir quand la jeune fille prit la parole en venant faire tinter son œil de verre. J'écarquille mon œil valide en la voyant faire, ayant refermé l'autre endommagé pour le reposer. Elle me dit qu'elle aussi avait perdu son œil et qu'elle portait donc une imitation grotesque pour cacher le manque. A la différence d'elle, le mien était toujours présent, il était juste... inutilisable, fondu. Soupirant, je dégage ma mèche de cheveux et dévoile ainsi véritablement la brûlure sur mon visage.

« M-Moi, il est... Toujours là. C'est j-juste q-qu'il est... F... Fondu. J-Je vois des o-ombres et des halos l-lumineux m-mais rien d'autre... »

Prononçais-je difficilement. Cela devait être si difficile de parler avec moi, si lassant... Je suis incapable d'aligner trois mots sans buter dessus. Baissant le regard au sol, à genoux face à elle, je me résigne au silence, me disant que je ne voulais pas la forcer à déchiffrer mes paroles. Et puis je me rappelle que j'ai mon calepin dans mon sac. Alors, tout content, je le prends et attrape mon crayon. Je tourne les pages du carnet sur lesquelles divers dessins et écritures se trouvaient pour en trouver une vierge. J'attends alors de voir si elle continue la discussion ou non. C'est ainsi qu'elle me demanda si j'avais des sortes de pouvoirs. Je fis silence, la regardant fixement sans trop comprendre. Puis, doucement, mon œil s'écarquille, dessinant ainsi une expression surprise sur mon visage. Des pouvoirs... ? Était-elle folle ? Du moins, autant que moi ? Ou bien alors... Est-ce que cela veut-il dire que je ne rêve pas quand Oli provoque ces espèces de chocs lorsque je me sens mal ? Alors c'était donc ça... Mais les pouvoirs ne viennent pas de moi...

« Je ne sais pas s-si ce sont des p-pouvoirs, mais... Mais ça ne vient pas de moi ! C-C'est... C'est Oli... C'est pas moi... Enfin je... Mh, euh... Je n-ne voulais pas ç-ça, ça ne se p-passe pas q-quand je le veux, j-je ne contrôle r-rien... Mais j-je ne veux pas d-de ça... »

Je secoue la tête. Pourquoi est-ce que je parle de ça ? D'ailleurs, pourquoi est-ce que je m'obstine à parler alors que je ne sais pas le faire ? Je suis qu'un idiot... Embarrassé, je me mets évidemment à rougir comme une fille, ce qui aggrave ma gêne. Serrant la mâchoire, je me saisis de mon carnet, prends mon crayon en main et commence à écrire de ma belle écriture. Tous les professeurs que j'ai eu me l'on toujours dit, j'ai une très belle écriture quand bien même je suis gaucher, plus belle que beaucoup de droitiers. C'est peut-être la seule chose qu'il y a d'agréable chez moi...

« Mais dis-moi, pourquoi cette question ? Tout à l'heure, quand j'ai été soulevé, c'était toi ? Tu as ce genre de... Pouvoirs toi aussi ? »
Avais-je écrit sur mon carnet avant de le lui tendre.