[-18 suite] Des retrouvailles explosives. [Pv Ava.]

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

« Oui, mais avant juste une chose… »

Le regard plein de questions, elle le laissa faire. Cette douce caresse sur ses joues alors qu'il repoussait ses cheveux avec une extrême délicatesse... Tellement qu'elle en frissonna, troublée par les souvenirs qui remontaient par vagues au fond de son ventre. Ce... putain... de sourire... Elle dut réprimer de toutes ses forces un affreux sanglot qui lui noua la gorge. Merde non. Pourquoi avait-elle tant envie de pleurer à ce moment? Non. Non. Ses mains se resserrèrent sur son visage. La situation lui échappait. Elle tentait de s'accrocher comme elle pouvait à la seule chose concrète à sa portée: c'est-à-dire Matt lui-même...

À son tour, il vint cueillir ses lèvres avec douceur et son cerveau cessa de fonctionner, lui donnant le répit dont son cœur avait foutrement besoin. Elle s'accrocha à lui, presque désespérément, l'attirant toujours plus à elle si c'était encore possible. Son cerveau en ébullition hurla à l'aide alors qu'il rompait finalement le baiser pour glisser ses lèvres à son oreille, riant doucement, mordillant son lobe.

« Ne t’excuse plus jamais sans aucune raison. »

La possible réponse qu'elle aurait pu formuler fut noyée par l'exquise sensation de son membre dur s'insinuant en elle. Ses bras glissèrent le long de ses épaules pour le serrer contre elle, ne forçant rien du mouvement incroyablement doux de son amant qui faisait attention à elle comme si elle était une jeune vierge effarouchée. Vierge, elle ne l'était plus depuis bien longtemps, et c'était à lui qu'elle avait donné sa virginité. Et vice versa... Malgré la fin brutale de leur relation et de leur amitié, jamais elle n'avait pu regretter ce moment. Tout comme elle se sentait incapable de regretter celui-ci.

Le front de Matt posé contre le carrelage, il gémissait à son oreille et elle répondait de la même manière, lâchant des soupirs de plaisir. Les mains du surfeur parcouraient ses courbes comme si c'était la première fois, tentant, on aurait dit, de les imprimer à nouveau dans son esprit. Les bras de la jolie rousse restaient, au contraire, autour de son cou, l'empêchant de reculer, de la quitter. Il n'avait pas le droit de la quitter encore, plus jamais. Les pensées d'Ava étaient totalement erratiques, elle ne comprenait plus ce qui lui arrivait. Si elle avait adoré les ébats violents de leurs retrouvailles, elle aimait encore plus qu'il la possède avec toute cette douceur, qu'il l'apprivoise comme si elle n'était qu'un chaton fougueux. À chaque va-et-vient en elle, il allait un peu plus loin, lui arrachant des gémissements de plus en plus profonds sans être toutefois plus forts.

« Ava... »

Han, non. Il n'avait pas le droit... Aussitôt son prénom murmuré à son oreille, elle sentit sa jambe flancher sous son poids. Elle s'accrocha à lui de toutes ses forces et, irrésistiblement, répondit à sa supplique.

- Matt... »

Les valves étaient ouvertes, c'était foutu. Elle n'arrêtait plus de soupirer son prénom entre deux gémissements dans une litanie impossible à arrêter. Tout son corps se serrait contre le sien, enfiévré, incontrôlable.

- Matt, Matt, Matt,  Matt, Matt, Matt, Matt, Matt! »

À chaque fois qu'il entrait en elle, elle laissait échapper son prénom. Signe qu'elle ne songeait qu'à lui alors qu'il... qu'il lui faisait tendrement l'amour. Il n'y avait pas d'autre façon d'appeler ça...

Oh bordel, c’était si bon… mon front quittait le carrelage froid alors que mon visage venait se loger contre le cou d’Ava, y déposant tendrement mes lèvres, goûtant sa peau avec délicatesse. Et depuis le moment ou j’avais murmuré son nom, quelque chose en elle avait changé. Son étreinte autour de moi s’était resserrée, et elle se faisait plus douce, plus câline. L’entendre murmurer ainsi mon prénom était très satisfaisant et faisait remonter de doux frissons du bas de mon ventre jusqu’à la pointe de mes cheveux bruns, et une douce chaleur emplissait soudainement mon corps dans une intense sensation de bonheur. Mes mains glissaient maintenant le long de son corps, agrippant par reflexe son postérieur pour la soutenir au maximum, ayant senti sa jambe flancher brièvement. Mon corps se plaquait contre le sien instinctivement. Je voulais être au plus près d’elle, ressentir chaque respiration, chaque battement que son cœur ferait alors que nous étions en train de redécouvrir l’autre, après tant d’années…

Elle n’avait plus que mon prénom à ses lèvres et je n’avais plus que le sien. Mon corps tremblait d’excitation et d’envie contre le sien et je pouvais sentir sa poitrine frotter contre mon torse au rythme de mes va-et-vient profonds, sensuels… presque amoureux. Ce qui me laissait totalement confus, ouvrant à des centaines de questions dans mon esprit, que je faisais taire instantanément, refusant de gâcher ce pur instant de bonheur. Après tout… lorsque nous nous sommes quittés, je n’avais pu lui offrir de dernière fois correcte, une manière d’enterrer définitivement une relation amoureuse… était-ce cette fois-ci ? Je n’en savais rien, et pour tout dire, je ne l’espérais pas. Et pour ne rien gâcher, cette eau tiède qui ruisselait le long de nos corps rajoutait des sensations très agréables.

Et soudain, je perdis tout contrôle. Dans un dernier murmure, mon visage s’alignait au sien et mes lèvres venaient frôler les siennes quelques instants, un long râle de plaisir s’en extirpant avant que je ne vienne sceller ce bruit par un tendre baiser fiévreux. Je tremblais encore alors que ma langue s’extirpait doucement de ma bouche pour venir rejoindre la sienne, dans un ballet gracieux et parfaitement synchronisé, alors que nos corps frottaient encore l’un contre l’autre plus intensément, mon membre viril s’enfonçant au plus profond de son intimité avec un rythme régulier. Je la plaquais encore plus contre la paroi alors qu’une de mes mains quittait son doux fessier, remontant lentement le long de ses hanches et de son torse pour venir sur sa joue. C’était clairement plus qu’une simple amie pour moi, et même plus qu’une simple aventure… je ne voulais plus la laisser partir. Le rythme de mes gestes augmentait sensiblement alors que le baiser devenait plus tendre, plus… amoureux, en fait. C’était le terme exact.

Je sentais le plaisir monter crescendo alors que ma main caressait ses joues et son cou, passant derrière son visage, jouant dans sa longue chevelure flamboyante avant de venir courir le long de son bras pour finir par se glisser sur la sienne. C’était dangereux… très dangereux de faire ça. Était-ce réellement de l’amour ? Encore ? Impossible, pas après autant de temps… s’il vous plaît, faites qu’elle ne me repousse pas… et pourtant, malgré la tourmente et le risque, je me sentais si bien avec son corps chaud contre le mien, avec le goût de ses lèvres sur les miennes, avec sa langue si sensuelle jouant avec la mienne alors que nos corps étaient parfaitement harmonisés avec l’autre en cet instant… et cette sensation, actuellement, parcourant tout mon corps… ah, je vais, je vais…

Je me retirais de son intimité brusquement, revenant d’un seul coup à la réalité alors que je rompais ce baiser, reposant mon front contre le carrelage alors que, à bout de souffle, je finissais par jouir à nouveau, contre son corps, sur son ventre.

« Avaaaaaaaa… je… désolé… je… »

Mes lèvres se déposaient à nouveau dans son cou alors que ma main relâchait doucement la sienne, venant se poser au bas de son dos pour la maintenir encore quelques instants contre moi. Qu’est-ce que je pourrais bien lui dire ? J’avais simplement perdu le contrôle de mes émotions ? J’avais eu ce besoin irrépressible de l’embrasser ainsi, de lui faire l’amour, de ne plus la laisser partir du tout… et si je n’avais pas repris le contrôle sur la fin, j’aurais continué jusqu’à venir en elle. Et rien que de penser à cette idée, une petite voix au fond de moi regrettait de ne pas l’avoir fait.

« Je… j’en avais… besoin. J’espère que… je ne t’ai pas fait peur, hein… ? »

C’était sûr maintenant : je ne voulais plus jamais la perdre. Cette sensation si agréable lorsqu’on était si proches… m’avait énormément manqué et mon corps venait de me le faire savoir à sa manière. Je n’avais plus été ainsi avec une femme depuis bien longtemps, et mes derniers ébats semblaient si fades à côté de ce dernier.

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

Elle n'avait plus aucun contrôle sur elle-même et à ce moment précis, elle s'en foutait éperdument. Matt l'avait rattrapée direct, l'ayant sentit glisser. Ses bras puissants la maintenaient contre lui, agrippant son fessier avec force. Chaque millimètre de sa peau était en contact avec la sienne et elle en avait la tête qui tournait sous les sensations violentes. Il s'enfonçait en elle tellement... sensuellement, elle avait des frissons partout. Elle planta ses ongles dans la peau de son dos, le retenant contre elle, même s'il n'avait manifestement aucune envie de s'éloigner...

Ses lèvres vinrent frôler les siennes alors qu'il soupirait de plaisir contre sa bouche. Elle cueillit le soupire, l'aspirant, passant sa langue sur ses lèvres, caressant les siennes tout à la fois. Si elle avait été en état de réfléchir, elle se serait dit que c'était une très très mauvaise idée, mais là, aucune pensée rationnelle n'atteignait son cerveau embrumé par la chaleur de leurs ébats trop tendres. Elle répondit de toutes ses forces au baiser amoureux. Allait-elle le regretter, en y repensant plus tard? Peut-être. Mais pour l'instant, elle était complètement ivre de lui, de ses caresses, de ses baisers, de toute sa tendresse.

Une des mains de Matt remonta le long de son corps, effleurant sa peau, pour venir atteindre sa joue, la faisant encore plus frissonner. L'une des siennes l'attrapa par la nuque, jouant avec les cheveux humides du surfeur. C'était... Matt.

Ses doigts glissaient le long de son bras... jusqu'à atteindre sa main qu'il saisit. Elle ne put empêcher un espèce de sanglot de s'échapper de ses lèvres, qu'elle tenta de faire passer pour un gémissement plus sonore. Elle serra automatiquement sa main dans la sienne. Elle... elle en avait besoin aussi, elle ne pouvait pas le nier.

Emportée par le tourbillon de sensations, elle sentit ses muscles se tendre, se resserrer autour de Matt alors qu'elle atteignait l'orgasme le plus doux et agréable de toute sa vie. Elle se mit à trembler de partout, les larmes coulant de ses yeux sans qu'elle y fasse attention. Elle lâcha un cri de protestation lorsqu'elle le sentit s'éloigner d'elle alors qu'il se retirait pour jouir sur son ventre. Hébétée, en état de choc, sa main se faufila entre leurs corps, la posant sur son ventre. Le liquide chaud et poisseux le recouvrait, preuve indéniable de ce qui venait de se passer.

« Avaaaaaaaa… je… désolé… je… »

Elle aurait voulu le rassurer, vraiment, mais elle avait perdu la voix. Ava Aldurenn, bouche bée, c'était... rarissime. Même pire : c'était la première fois de sa vie qu'elle n'avait aucun mot. Il la maintenait contre lui et elle répondait à l'étreinte d'un bras autour de son dos, mais elle ne pouvait plus bouger. Plus parler. Plus rien.

« Je… j’en avais… besoin. J’espère que… je ne t’ai pas fait peur, hein… ? »

Elle ouvrit la bouche pour lui répondre. Elle ne voulait pas le laisser comme ça... Mais elle était en tel état de choc que rien ne parvenait à sortir de sa bouche. Même pas un soupir, un murmure. Rien du tout. Le silence.

Avec lenteur, la main qui se trouvait dans son dos remonta vers son visage, le faisant reculer pour l'obliger à la regarder. Incapable de dire un seul mot, elle se contenta de se pencher vers lui, déposant simplement ses lèvres contre les siennes dans un baiser... chaste. CHASTE. Depuis combien de temps n'avait-elle pas embrassé quelqu'un comme ça? Des années... Et le dernier qui en avait bénéficié se retrouvait à nouveau contre elle.

J’étais totalement perdu. J’étais là, chez moi, sous la douche avec mon ex que je n’avais pas revue depuis des années et on venait juste à l’instant de… faire l’amour comme si l’on était encore ensemble ? Et maintenant, mes lèvres glissaient le long de son cou, goûtant sa peau si douce, si délicate en la serrant contre moi… aucun son ne sortait de ses lèvres, elle aussi semblait surprise. Dans le bon ou le mauvais sens ? Allait-elle me fuir maintenant ou… ?

Mes interrogations et mes doutes volèrent en éclat à la seconde ou sa main vint se poser sur ma joue et que ses lèvres entrèrent à nouveau en contact avec les miennes. Aucune bestialité, aucune luxure dans ce baiser, juste… quelque chose d’agréable, de doux et d’innocent. Une douce chaleur emplissait mon corps alors qu’un sourire se dessinait inconsciemment sur mes lèvres. Mon cerveau ? Parti. Mes pensées ? Entièrement tournées vers elle. Je lui rendais son baiser avec la même douceur, la même tendresse avant de m’éloigner doucement. L’on entendait uniquement le bruit de l’eau qui s’écoulait sur le sol de la douche alors que je me glissais doucement dans son dos, laissant mes mains glisser le long de ses bras avant de me baisser lentement.

Après tout, on était sous la douche, non ? Alors autant prendre réellement une douche. Alors que je me baissais, je déposais mes lèvres le long de son dos, jusqu’en bas, avant de venir mordiller ses fesses en riant. Mes mains se posaient directement sur le gel douche un peu plus loin et je remontais, reprenant mon long chemin de baisers, appréciant toujours autant le goût de sa peau après toutes ces années. J’éteignais ensuite l’eau avant d’ouvrir le gel douche et d’en déposer délicatement sur son corps avant de me plaquer contre son dos, mes mains glissant le long de sa poitrine, commençant d’abord par cette zone, jouant avec de manière sensuelle. J’en profitais pour enfin sortir du silence et glisser quelques mots à son oreille. J’avais eu le temps de réfléchir à une excuse et j’allais l’utiliser, tant pis. On s’était dit plus tôt que ce ne serait que du sexe entre nous, alors…

« Ce… petit instant nostalgique... j’espère que tu l’as apprécié. Je… je me suis souvenu que lorsque l’on s’est séparés, je ne t’avais pas offert de dernière nuit dans ce style, alors que tu la méritais… donc, avec quelques années de retard, j’ai réparé mon erreur de cette fois-là. Maintenant, laisse-moi nettoyer ce corps si sexy et ensuite, on verra quoi faire, d’accord ma belle ? »

Je mordillais doucement son oreille avant de revenir déposer mes lèvres sur sa nuque, masquant une expression frustrée dans sa longue chevelure rousse alors que mes doigts venaient doucement pincer ses tétons quelques secondes. Les pauvres, je les avais totalement délaissés sous la douche… je retenais un petit rire avant de reprendre un peu plus sérieusement, passant sur tout le haut de son torse avant de descendre lentement sur son ventre, que j’avais d’abord rincé pour chasser ce que j’y avais laissé. J’avais beau avoir dit que ce n’était qu’un cadeau sur l’instant, la tendresse dont je faisais preuve avec son corps était restée la même.

Mes lèvres jouaient toujours dans son cou alors que mes mains venaient frôler son intimité. Sur laquelle je finissais par aller, commençant de lentes caresses, prétextant vouloir être certain de bien la nettoyer. Je n’avais pas spécialement envie d’elle tout de suite, mais j’étais tellement habitué à jouer avec le feu que c’était instinctif. Et puis, son corps m’attirait inexorablement… alors pourquoi résister ?

« Après ça, il ne restera que tes magnifiques jambes… et tu pourras sortir de la douche. Ou t’occuper de moi, comme tu voudras. »

L’eau chaude avait beau être éteinte maintenant, la température à l’intérieur de la cabine de douche ne semblait pas vouloir chuter, bien au contraire…

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

Bon. Okay. Elle avait réussi à le rassurer sans dire un mot. Tant mieux. Parce qu'elle ne pouvait toujours rien dire. Sa gorge était atrocement nouée. Elle savait que si elle essayait, elle aurait l'air d'un poisson qu'on avait tiré de force hors de l'eau.

Heureusement pour elle, il ne lui fit pas face très longtemps. Une fois le baiser rompu, il se glissa derrière elle, ses mains parcourant son corps, lui arrachant des frissons. Elle profita du répit qu'il lui offrait pour fermer ses yeux remplis de larmes. Elle ne savait pas pourquoi elle pleurait, ne savait pas ce qu'il avait déclenché en elle, et ne voulait pas le savoir. Vraiment pas. C'était trop... terrifiant d'y penser. Elle tenta plutôt de se concentrer sur ses caresses, ses baisers, alors qu'il descendait lentement le long de son dos, lui arrachant de légers soupirs. Bon dieu. Il l'avait rendue si sensible... Elle avait l'impression que juste ces effleurements doux allaient déclencher un énième orgasme. Tremblante, elle s'appuya d'une main contre le carrelage de la douche.

Il mordilla soudain ses fesses et elle lâcha un hoquet de surprise. Gnieeeeeeeeeee. Détesteeeeeeee. Naaaaaaah. Elle grogna, incapable de s'exprimer autrement pour le moment. Il se redressa et vint coller son corps contre le sien, savonnant sa poitrine, et elle rejeta la tête contre son épaule. S'il ne la tenait pas, elle s'effondrerait pour de bon... Jusqu'à ce que...

« Ce… petit instant nostalgique... j’espère que tu l’as apprécié. Je… je me suis souvenu que lorsque l’on s’est séparés, je ne t’avais pas offert de dernière nuit dans ce style, alors que tu la méritais… donc, avec quelques années de retard, j’ai réparé mon erreur de cette fois-là. Maintenant, laisse-moi nettoyer ce corps si sexy et ensuite, on verra quoi faire, d’accord ma belle ? »

Clash. Brisée, sa petite bulle de bien-être. Cassée en mille miettes. À nouveau, les larmes lui montèrent aux yeux. Elle serra les poings, redressant la tête. Soudainement, elle n'avait plus envie qu'il la touche. Elle avait envie de lui crier dessus. Elle se retint comme elle put, ne saisissant absolument pas ce qu'il dit ensuite ni ce qu'il faisait. Elle bouillonnait, et ce n'était plus de désir.

Lorsqu'il atteignit son intimité, elle eut un haut le corps et le repoussa brutalement, se retournant vers lui. Ses larmes étaient clairement visibles sur ses joues à présent, l'eau de la douche ne pouvait plus les dissimuler. Furieuse, elle le poussa méchamment.

« Ne me.. touche plus JAMAIS! »

Aveuglée par la rage, elle se précipita hors de la douche, couverte de savon qu'elle tenta d'enlever d'une serviette. Elle déboula dans la chambre comme une furie, saisit les restants de sa jupe massacrée qu'elle noua comme elle put autour de ses hanches. Il fallait qu'elle sorte. Tout de suite.

Et soudain, à la seconde ou j’atteignais son intimité, à peine mes mots furent terminés… tout se brisa. Ça se passa en quelques secondes et je n’eus nullement le temps de réagir. Un coup brusque, sans aucun signe avant-coureur, et je me retrouvais loin d’elle, observant avec stupeur une expression de fureur sur son visage ainsi que des larmes ruisselant sur ses joues. Son regard m’effrayait presque. Qu’avais-je fait ? Etait-ce à cause de ce qui venait de se passer ? A cause de ce que j’avais dit ?

« Ne me... touche plus JAMAIS! »

Je restais scotché contre la paroi de douche, l’observant s’enfuir sans un mot, totalement sous le choc, la voyant passer à la hâte par la porte de la salle de bain directement en direction de la chambre. Et au moment ou elle sortit de mon champ de vision, le déclic se fit, je retrouvais le contrôle de mon corps et de mes émotions. Des larmes coulaient inconsciemment le long de mes joues alors que je me précipitais à sa suite, toujours trempé, n’ayant même pas pris le temps de me sécher. Arrivé dans la chambre, je glissais et manquait de tomber au sol avant de poser à nouveau mes yeux sur elle. Elle essayait tant bien que mal de recouvrir son corps avec sa jupe détruite un peu plus tôt. J’ouvrais la bouche mais aucun son ne voulait en sortir, ma gorge nouée suite au choc.

Je me redressais et me dirigeait droit vers elle pour la prendre dans mes bras mais soudain, me souvenant de ses paroles et surtout de ce dont elle était capable dans cet état, je me ravisais et me contentait de passer à côté d’elle pour me diriger vers la table de nuit où se trouvait son appareil. Je le déposais délicatement sur les draps près d’elle pour qu’elle puisse le reprendre, ayant laissé l’étui dans le salon, ne pouvant donc le ranger moi-même. Je me dirigeais ensuite vers mon armoire et j’en sortais une veste longue ainsi qu’un survêtement que je balançais à côté.

« Écoute… je sais pas ce que j’ai fait mais je m’en excuse. L’étui de ton appareil photo est dans le salon, sur la table, et… met au moins ça avant de partir. Je te retiendrais pas, même si j’en meurs d’envie. Je t’… »

Et de nouveau, ma voix s’en allait. Je détournais le regard et refusais de finir ma phrase ne serait-ce que dans mon esprit. Non, je ne l’aimais plus. Non, je n’allais pas dire ça, c’était faux. Et de toute façon, déjà qu’elle voulait partir, si je lui disais ceci, elle m’assommerait probablement avec une bonne décharge avant de franchir la porte. Alors, plutôt que de prononcer de fausses paroles…

« Je t’… je t’offre ces vêtements. De toute façon, j’les met plus depuis quelques années, met les pour rentrer chez toi sans risque et une fois là-bas, si tu veux les brûler, les détruire, ou les garder, c’est ton choix. »

Abruti. Tu viens de la retrouver, vous passez un bon moment ensemble, tu te rend finalement compte qu’elle te plaît encore après toutes ses années et que tu voudrais plus qu’une simple relation amicale ou sexuelle et tu laisse les choses se terminer ainsi ?

Je finissais par me laisser tomber sur le lit, encore trempé, et je tirais la couverture sur mon corps pour au moins recouvrir le bas. Mon avant-bras venait directement se poser sur mes yeux et je ne disais plus un mot, restant comme ça, masquant simplement les sanglots et les larmes en me refermant complètement. Était-elle partie ? S’était-elle changée ? Combien de temps s’était-il écoulé ? Je n’en avais aucune idée. Je voulais simplement que cette journée se termine, le plus tôt possible, que je puisse me dire que ce n’était qu’un énième mauvais rêve et que rien de tout ceci n’avait eu lieu.

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

Il l'avait suivie. Évidemment. Elle ne savait plus si elle aurait préféré qu'il reste comme un abruti sous la douche ou si elle était un peu contente  qu'il tente de se rattraper. Elle n'avait plus les idées claires. D'un coup, à ses paroles malheureuses, elle avait de nouveau 15 ans, quand il l'avait quittée. C'était la pire chose qu'il aurait pu lui dire, lui rappeler leur rupture. Elle avait voulu se faire croire qu'elle était passée à autre chose, mais dès qu'elle l'avait revu... Tout lui était revenu. La blessure s'était rouverte. Depuis ce jour-là, elle essayait de palier au sentiment atroce de vide en elle en mettant le plus de personnes possibles dans son lit. Et en même temps, elle avait terriblement peur de s'attacher. La dernière personne à qui elle avait ouvert son cœur l'avait piétiné sans ménagement. Et c'était Matt, bordel, son ami d'enfance, son meilleur ami! Si même lui n'avait pas été en mesure de la protéger et de l'aimer, qui d'autre le pourrait? Personne, à ses yeux...

Paniquée, enragée, elle se battait avec les lambeaux de sa jupe sans même remarquer que Matt avait balancé des vêtements sur le lit à son attention. Le tourbillon d'émotions qui la tourmentait occupait toute la place dans son esprit.

« Mais bordel de merde! »

Ses gestes devenaient de plus en plus brusques résultant en de plus en plus de frustration jusqu'à ce qu'elle laisse tomber, arrachant sa jupe et la jetant avec rage sur le sol détrempé. Elle se retourna vers Matt et son air dévasté la fit se figer. Elle resta plantée devant lui pendant un petit moment jusqu'à ce qu'elle se laisse tomber sur le lit à côté de lui. Le silence les enveloppa pendant un certain temps. C'est dans un murmure qu'Ava le brisa:

« Pourquoi est-ce que tu as tout gâché... »

Cette question avait une signification bien plus profonde... D'un côté, oui elle faisait référence à aujourd'hui, à ce qu'il avait dit, mais au fond... Au fond, ce qu'elle voulait vraiment savoir sans oser l'exprimer plus clairement, c'était la raison de leur rupture. Elle voulait savoir... mais d'un côté non. Elle avait peur. Ce qui était assez inhabituel de la part de la jolie rousse. Un côté d'elle espérait qu'il ne réponde pas alors que l'autre voulait savoir.

Frustrée contre elle-même, elle poussa un grognement avant de se jeter la tête la première dans les draps froissés. Elle avait honte  de lui avoir montré sa vulnérabilité. Elle se sentait en danger. Elle avait peur qu'il lui fasse encore du mal. Et ça... Elle ne pourrait pas le supporter.

Le silence. Un long silence pesant, lourd. Je ne savais pas si le temps autour de moi s’était figé ou si j’étais simplement seul. Je n’avais même pas entendu la porte se claquer, avait-elle tout laissé ouvert ? Avait-elle remarqué la table de nuit renversée au bout du couloir ? Avait-elle seulement pris les affaires que j’avais laissées sur le lit ou était-elle partie à moitié nue et trempée ?

Ou bien était-elle encore là, prête à briser le calme de la pièce à tout moment, à m’incendier, m’insulter de tous les noms ? À vrai dire, je préfèrerais encore cette option. Ne sachant pas laquelle des deux était la bonne, je me contentais d’un grognement sourd pour exprimer ma plainte, laissant une larme s’écouler le long de ma joue, rapidement suivie par d’autres, quand soudain…

« Pourquoi est-ce que tu as tout gâché... »

Un murmure, prononcé à quelques centimètres de moi. Elle s’était allongée sur le lit ? Elle était finalement restée ? Pourquoi ? Et pourquoi semblait-elle ainsi alors que quelques temps auparavant elle était au bord de l’explosion ? Je m’attendais même à ce qu’elle me balance une décharge avant de partir tant elle semblait enragée contre moi. Et là, finalement, elle était… vraiment restée ?

« Je… »

Que dire ? Ma voix tremblait sous le coup de l’émotion. Enfin, de l’émotion… d’un mélange de plusieurs à vrai dire. D’un côté, une peine immense de l’avoir blessée, de l’avoir faite fuir, de l’avoir éloignée de moi. De la colère aussi, contre moi-même. Et enfin… la même douleur que lorsque j’avais dû la quitter, des années plus tôt. Celle qui m’avait détruit et m’a transformé en cette… coquille vide, bonne qu’à draguer sur la plage ou dans les bars pour des histoires sans lendemain, sans aucune attache. Mon cœur battait à tout rompre, comme s’il tentait de s’échapper de ma poitrine pour hurler à son oreille, lui dire tout ce qu’il avait besoin de dire après toutes ces années.

« Je… pourquoi j’ai fait ça ? Tu… veux vraiment savoir… ? Mais savoir quoi ? La raison qui m’a poussé à… à te mentir, il y a quelques minutes ? C’est pour ça que tu m’en veux ? Ou la raison pour laquelle j’ai été forcé de m’éloigner de toi ? »

Je me tournais lentement dans sa direction, les yeux toujours embués de larmes, mon bras venant se coller le long de mon corps, n’osant m’approcher ou poser mes mains sur le sien de peur de la faire à nouveau fuir. Par chance, elle semblait avoir le visage vissé dans les draps, je n’aurais pas à subir ce regard émeraude dans le mien. Je n’aurais pas pu le soutenir dans cet état. Devrais-je continuer à lui mentir et trouver une autre raison valable ? Ou tout déballer, quitte à prendre un risque énorme ?

De toute manière, j’avais déjà gaffé. Alors pourquoi continuer à nier l’évidence ?

« Écoute Ava… j’avais peur. Peur que tu ne t’en aille si je te disais la vraie raison de ce qu’il s’est passé sous la douche. La vérité est simple, et tant pis si tu décides de partir : le fait de t’avoir revue… m’a rappelé à quel point tu compte pour moi. Et a quel point j’ai des sent... enfin, à quel point t’étais importante pour moi. »

Non. Impossible d’en dire plus. Justement car elle est importante, encore plus qu’avant maintenant qu’elle était réapparue. En dire plus serait bien trop dangereux dans l’immédiat… elle devra se contenter de ça. Moi, en attendant sa réaction, je fixais mon regard sur le plafond, soudain fasciné par ce dernier et sa blancheur éclatante. Je vous ai dit que j’ai récemment repeint la chambre ? Non ? Bah vous le savez maintenant. C’est dingue hein ?

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

Matt ne répondit pas tout de suite, probablement incertain de la réponse à lui donner. Il devait certainement avoir peur d'empirer les choses. Elle avais explosé si vite, si violemment! Ava le Volcan. Elle était ainsi depuis toujours. Ses paroles avaient été comme une claque en pleine figure, donnée de toutes ses forces. Ça faisait encore plus mal que tous les coups du monde.

« Je… pourquoi j’ai fait ça ? Tu… veux vraiment savoir… ? Mais savoir quoi ? La raison qui m’a poussé à… à te mentir, il y a quelques minutes ? C’est pour ça que tu m’en veux ? Ou la raison pour laquelle j’ai été forcé de m’éloigner de toi ? »

Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et elle avait fermement serré les poings. Sa dernière question... Ça la hantait depuis des années, mais elle ne se sentait pas encore prête à l'entendre. Elle avait l'impression qu'elle s'effriterait comme une feuille d'automne s'il répondait à cette question. Non. Il fallait qu'elle reconstruise son armure, avant. Elle était trop vulnérable là, trop à sa merci, une fois de plus. Elle ne pouvait pas. Ne devait pas...

Ava avait toujours le visage pressé contre le matelas, les larmes continuant à ruisseler le long de ses joues. Elle n'avait pas la force de se redresser pour lui faire face. Elle savait que c'était lâche et s'en voulait de l'être. Il était... Il était important, merde, voilà! Elle lui devait un peu de courage... Mais elle en était incapable.

« Écoute Ava… j’avais peur. Peur que tu ne t’en ailles si je te disais la vraie raison de ce qu’il s’est passé sous la douche. La vérité est simple, et tant pis si tu décides de partir : le fait de t’avoir revue… m’a rappelé à quel point tu comptes pour moi. Et à quel point j’ai des sent... enfin, à quel point t’étais importante pour moi. »

Elle avait retenu son souffle tout le long de sa tirade. Lorsqu'il se tut de nouveau, elle souffla. L'étau qui se resserrait sur son cœur se relâcha un peu. Elle finit par se redresser, la tête basse. Les larmes couvrant son visage, elle ne les assumait pas du tout. Elle en avait honte. Mais elle lui devait une réponse.

Elle serra les lèvres et, d'un geste qu'elle voulu désinvolte sans trop y arriver, envoya un petit coup de poing contre son épaule. Comme lorsqu'on disait une boutade à... un ami.

C'est d'une voix plus grave que d'habitude qu'elle laissa tomber:

« Crétin... T'es vraiment un idiot, Matthew James Walker. »

C'était rare qu'elle utilisait son nom complet ainsi. En général, lorsqu'elle le faisait, c'est qu'elle voulait qu'il la prenne au sérieux.

Elle essuya ses larmes de son avant-bras avant de se déplacer pour lui faire face. Carrément, elle vint s'asseoir à califourchon sur lui, passant ses bras sur ses épaules musclées. Cette fois-ci, elle plongea son regard dans le sien.

« Je croyais que... C'était clair, sous la douche. Tu... tu n'es pas n'importe qui, à mes yeux, et tu ne le seras jamais. »

Ça, elle pouvait l'admettre sans aucun souci. Elle l'avait toujours su, l'avait toujours accepté. Il avait été son premier ami. Ça ne peut pas s'oublier en le balayant du revers de la main, même si elle avait voulu. Malgré leur rupture difficile, il restait ce gamin qui l'avait vue grandir. Et elle ne voulait pas oublier tous ces moments passés avec lui.

« Tu étais mon meilleur ami. Tu as toujours été important. Malgré... Malgré tout. »

Elle ne voulait pas remettre le sujet de leur rupture sur le tapis. Hors de question. Elle ne voulait plus y penser. Un jour, peut-être, aurait-elle le courage de lui demander des explications. Mais pas aujourd'hui. Elle ne voulait pas y songer. Pour être certaine qu'il ne se mette pas à tout déballer, elle finit par soupirer et conclure:

« Ce sujet... Sous la douche... Plus jamais. Un jour, peut-être. Mais pas avant que j'aborde le sujet moi-même. »

Son regard s'était fait plus sérieux, plus sévère. Il fallait qu'il comprenne qu'elle n'était pas prête à en reparler. Que s'il gaffait encore une fois, ce serait fini, elle disparaîtrait de nouveau. Ça faisait trop mal. Bien trop mal.

J’avais fait un super travail sur ce plafond. Aucune bavure, la peinture était parfaite, aucun défaut. L’ancienne couleur était un joli bleu azur mais ça avait été tellement mal fait qu’avec le temps, la peinture s’était écaillée et l’on pouvait voir du blanc à plusieurs endroits… ça avait un avantage de devoir repeindre la coque des bateaux après réparation, on pouvait ensuite être plus précis sur d’autres matériaux.

Une légère douleur à l’épaule, tout à coup, me fit sortir de ma contemplation intense. C’est vrai… il y avait toujours cette situation à éclaircir.

« Crétin... T'es vraiment un idiot, Matthew James Walker. »

Je restais sur mes gardes, m’attendant au pire. La dernière fois qu’elle avait utilisé mon nom complet, j’avais pris extrêmement cher. J’avais fait une si grosse connerie que ça pour qu’elle en vienne à m’appeler ainsi ? Et avant même que je n’ai le temps de réfléchir plus longtemps, je la sentais se rapprocher et me pousser doucement sur le côté pour s’installer au-dessus de moi. J’aurais pu trouver ça extrêmement sexy si la situation n’était pas aussi tendue. Son regard se posa sur le mien et je ne pouvais plus fuir, me contentant de lui faire face, immobile sous son corps, ses mains sur mes épaules. Mon visage arborait une expression désolée, presque coupable, attendant la suite de ses paroles sans savoir à quoi m’attendre.


« Je croyais que... C'était clair, sous la douche. Tu... tu n'es pas n'importe qui, à mes yeux, et tu ne le seras jamais. Tu étais mon meilleur ami. Tu as toujours été important. Malgré... Malgré tout. »

Mes lèvres s’entrouvraient alors que je voulais lui répondre. Soudainement, j’avais envie de tout lui dire, absolument tout…mais je ne pouvais pas. Je ne devais pas. C’était bien trop dangereux, cette situation était déjà assez tendue comme ça malgré ses paroles, malgré son attitude actuelle. Et la suite m’avait donné raison.

« Ce sujet... Sous la douche... Plus jamais. Un jour, peut-être. Mais pas avant que j'aborde le sujet moi-même.

- D’accord, Ava. C’est promis. Désolé et… merci… »

Je ne savais pas vraiment pourquoi je l’avais remerciée. Ce que je savais par contre, en revanche… c’est qu’à la seconde ou j’avais prononcé ces mots, je m’étais redressé d’un seul coup pour serrer son corps contre le mien dans une douce étreinte, mon visage venant se poser tendrement sur son épaule. Elle ne m’avait vu pleurer qu’une seule fois avant, à cause d’un poulet qu’elle avait un peu trop énervé et qui s’était vengé sur mon dos… et aujourd’hui était la deuxième fois, mais la raison en était différente. Elle pouvait probablement sentir les larmes tombant sur sa peau, coulant le long de mes joues. Mes mains se posaient doucement au creux de son dos alors que mes lèvres embrassaient rapidement sa douce peau. La sentir contre moi laissait une douce chaleur emplir à nouveau mon corps, je me sentais si bien ainsi… presque complet.

J’ouvrais les lèvres une dernière fois, restant dans cette position, mon visage toujours blotti contre sa peau, ma voix tremblotant doucement sous l’émotion. Je sais qu’elle avait déjà dit oui plus tôt, mais après tout ça… accepterait-elle encore ?

« Dis… tu… tu veux bien rester ici cette nuit ? S’il te plaît… ? »

C’était peut-être la première fois de ma vie que j’étais aussi tendre et mignon avec elle. Et surtout, c’était probablement une des seules fois ou elle avait pu voir ce côté de ma personnalité depuis que… qu’on était devenu plus que des amis, cet été-là. Je m’en voulais presque de lui montrer une version de moi aussi… pathétique, après tout ce temps. Mais… j’avais eu peur. Et j’avais vraiment besoin de la sentir près de moi, maintenant plus que jamais.

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

« D’accord, Ava. C’est promis. Désolé et… merci… »

Merci? Pourquoi? Pour avoir laissé ses émotions prendre le dessus de manière aussi violente et imprévisible? Pour l'avoir repoussé aussi méchamment? Elle ne comprenait pas, mais tant pis... Il la serrait contre lui, enfouissant son visage contre son épaule. Elle passa ses doigts dans ses cheveux, sur son dos. Il pleurait contre elle. Et c'était... troublant. Même quand il l'avait quitté, il n'avait pas versé une seule larme. Et elle lui en avait voulu pour ça. Elle s'était sentie... totalement insignifiante à ses yeux. Moins importante qu'un vulgaire sac de plastique. Et cette blessure était encore à vif, surtout après ce qu'il avait dit sous la douche. Honnêtement... S'il avait tenté ne serait-ce que de l'embrasser après l'avoir laissée tomber, elle l'aurait tout bonnement électrocuté et aurait fui. Elle avait sa fierté! Non mais!

Mais là... Il s'effondrait entre ses bras. Et une partie d'elle en était heureuse. Ça pouvait paraître méchant, mais vu comment il l'avait fait souffrir, elle estimait que c'était la moindre des choses. Et ça lui prouvait que non, elle n'était pas insignifiante pour lui. Que son sentiment était réciproque.

« Dis… tu… tu veux bien rester ici cette nuit ? S’il te plaît… ? »

Elle hésita un peu. Deux sentiments contraires se battaient dans son cœur. D'un côté, cette blessure qui saignait encore, qu'elle avait du mal à ignorer. Elle avait encore ce petit pincement au cœur en repassant dans sa tête les événements de la douche. De l'autre... Elle avait besoin de ce réconfort.

Elle soupira, déchirée, puis finit par dire:

« Okay. Mais laisse-moi enlever ce savon de sur moi, ça commence à sécher. »

Maintenant que sa colère était redescendue, elle n'allait certainement pas rester couverte de savon. Sa peau délicate ne le supporterait pas.

Doucement, elle se détacha de lui, ses mains posées sur ses épaules, et l'observa d'un regard plus doux. Le voir ainsi chassait un peu de son esprit ses paroles malheureuses. Doucement, elle se pencha sur lui pour déposer ses lèvres contre son front un bon moment, avant de se lever et de s'enfermer dans la salle de bain. Cette fois-ci, elle ne voulait pas qu'il la suive. Le mauvais souvenir de cette dernière fois restait trop vif pour l'instant.

J’étais blottis dans ses bras, mon visage sur son épaule, des larmes silencieuses glissant sur mes joues et ruisselant sur sa peau. Je n’osais plus bouger ou faire le moindre bruit de peur qu’elle ne disparaisse d’un seul coup. J’aurais voulu l’embrasser, la, tout de suite, mais… quelque chose me disait que ce n’était clairement pas la bonne chose à faire, et de toute manière j’avais bien trop honte pour lui laisser voir mon visage dans l’immédiat.

Après quelques instants, elle finit par laisser un soupir quitter ses lèvres avant de me répondre.

« Okay. Mais laisse-moi enlever ce savon de sur moi, ça commence à sécher. »

Elle s’éloignait lentement de moi et c’était comme si mon corps entier criait pour qu’elle revienne, qu’elle reste près de moi, que je puisse sentir la douce chaleur de son étreinte. Néanmoins, avant même que je n’esquisse un geste, je sentais ses lèvres se poser sur mon front et je m’immobilisais à nouveau, complètement pris au dépourvu et surpris par son geste. Ava qui faisait preuve de tendresse… c’était horriblement rare à l’époque ou l’on se fréquentait. Et ça faisait partie de ces choses que j’appréciais énormément chez elle. Les quelques rares moments où elle avait des petites attentions comme celle-ci.

Sans un mot, je la laissais finalement partir à la douche, complètement sonné. Je ne comprenais plus vraiment ce qu’il se passait ici. Était-on encore chez moi ? Quelle heure était-il ? Quel jour ? Alors que mon esprit tentait de recouper toutes les informations, mon regard était quant à lui rivé sur la rouquine s’éloignant de moi, et son corps de rêve entièrement nu qui se dirigeait à nouveau vers la salle de bain. Pendant une fraction de seconde, l’idée de la rejoindre ma parut intéressante, mais au final il était peut-être trop tôt pour ça, et de toute façon mes jambes refusèrent de bouger jusqu’à l’instant ou le son du verrou se fit entendre. Et seulement à cet instant, mon corps sortit de sa paralysie.

D’un geste, je séchais rapidement mes larmes avant de me lever péniblement du lit, réfléchissant à quoi faire pendant ce temps… jusqu’à ce que mon estomac ne me donne la réponse. Et par chance, elle était déjà sous la douche, donc elle n’avait pas pu entendre son appel… sinon elle se serait moquée gentiment. Et là, tout de suite, ç’aurait été trop pour moi.

Avant toute chose, j’attrapais des vêtements propres dans mon armoire, simplement un t-shirt et un boxer. Je serais bien resté entièrement nu mais… l’une des fenêtres de la cuisine offrait une superbe vue à une de mes voisines, et elle avait déjà pu me voir une fois… évitons de lui offrir une deuxième fois l’envie de venir rendre visite à son « jeune voisin charmant », surtout lorsqu’une tigresse était sous ma douche. Je préfèrerais éviter d’avoir plus d’ennuis avec Ava qu’actuellement. Une fois habillé, j’en profitais pour ramasser la table de nuit volante et vérifier qu’elle était toujours en un seul morceau avant de la remettre à sa place, comme si rien ne s’était passé. Heureusement que ce tiroir ne contenait rien d’important, sinon…

Une fois cela fait, je retournais dans la cuisine et me saisissait d’une feuille de papier pour y écrire un petit mot à destination de la rouquine :

Citation :

Pardon pour la jupe. Je t’ai laissé des vieux vêtements sur le lit. Sers-toi, tu pourras les garder pour rentrer chez toi demain… en plus si ton vieux te voit rentrer avec cette veste ça le fera peut-être enrager, j’ai toujours aimé le pousser à bout tu sais ? ; )

Mot que je glissais délicatement entre la porte et son montant, espérant qu’elle puisse le voir avant de foncer dans la cuisine en sentant l’odeur de la bouffe qui cuit. Car une fois ce mot calé à son emplacement, j’avais sorti de quoi faire à manger pour deux et la préparation du repas débutait. Des choses simples, évidemment, des pâtes et deux morceaux de viandes. Je n’allais tout de même pas retourner l’appartement entier pour retrouver mon portefeuille et appeler pour une pizza, hein ? Ni même faire quelque chose d’ultra sophistiqué à manger. J’aurais pu, pour me faire pardonner, mais… maintenant que la tempête était passée, évitons de la provoquer à nouveau en faisant allusion à ce qui venait de se passer, et donc évitons de sortir le grand jeu.

Tiens, et si… ouais, faisons ça. Par précaution, je jetais un coup d’œil à la fenêtre pour vérifier que la voisine ne m’espionnait pas puis je fermais à la hâte les volets du salon, allumant ensuite les lumières. Tant pis, elle trouverait peut-être ça suspect, mais si jamais ça dérape encore et que ça arrive au milieu du salon… l’idée d’être épié par une quinquagénaire ne m’enchantait pas vraiment, surtout si c’était pour qu’ensuite elle débarque à la porte vêtue d’un simple imperméable… comme le mois dernier… mon dieu, j’en fait encore des cauchemars.

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

La jolie rouquine profita de ce moment de solitude pour essayer de chasser les derniers événements de son esprit. Enfin, bien plus les paroles de Matt que le reste, juste avant. Collant son front contre la paroi de la douche, elle tenta au contraire de se rappeler des sensations puissantes qui l'avaient envahie alors que son ex lui faisait l'amour. Elle n'avait plus peur de l'avouer. On pouvait bien faire l'amour sans forcément être amoureux, non? Ils avaient tous les deux grandement besoin de réconfort après autant de temps à juste baiser avec les premiers venus. Ils avaient des émotions, eux aussi, même si de l'extérieur ils paraissaient... froids. Le mot n'était pas tout à fait approprié, mais elle n'arrivait pas à en trouver un meilleur. D'un côté, ils étaient chauds comme la braise quand ils draguaient, quand ils décidaient de mettre quelqu'un dans leurs lits. Mais... C'était sans sentiment. Le lendemain, dans l'heure qui suivait, peu importe, ils jetaient leurs amants d'un soir sans aucun remords. Thank you, next. Rien de plus ni de moins.

C'était normal, avec une vie aussi solitaire dans un sens, qu'ils aient parfois besoin de plus. Ils étaient comme n'importe qui d'autre après tout. Et ce n'était clairement pas avec ses parents, de son côté, qu'elle aurait cet élan d'affection qui lui manquait. Enfin, avec sa mère un peu plus. Mais son père? Jamais de la vie. Elle avait parfois le sentiment qu'il lui en voulait d'entendre alors que lui était sourd. Et qu'il tentait pas tous les moyens de le lui faire payer. Comme si elle l'avait choisit! Elle en était bien heureuse, évidemment, elle ne savait pas ce qu'elle aurait pu faire si elle était née sourde. M'enfin, d'un côté, comment s'ennuyer de quelque chose qu'on n'a jamais connu? Bref, ce n'était que des spéculations. Et ça ne servait pas à grand chose de s'appesantir dessus.

Elle prit son temps, rinçant à fond sa peau, volant du shampoing à Matt. Ça se voyait qu'il avait pas mal de conquêtes féminines, il avait du VRAI shampoing et pas juste ce truc que les mecs utilisent et qui ne sert à rien du tout dès que les cheveux sont plus longs que 10cm. Pratique.

Elle laissa la chaleur de l'eau chasser ses mauvaises pensées. Petit à petit, elle reprenait contenance, repassant dans sa tête chaque geste langoureux de Matt, ses caresses, ses lents va-et-vient en elle... Elle soupira doucement. Elle ne pouvait pas ENCORE avoir envie de lui quand même? Il ne devait même plus avoir une seule goutte de semence dans le corps vu le nombre de fois qu'ils l'avaient fait depuis le début de l'après-midi! D'ailleurs, quelle heure était-il? Elle avait totalement perdu la notion du temps. Il ne devait pas être loin de l'heure du repas, à en juger par la lumière déclinante du soleil. Qui se couchait de plus en plus tôt avec l'automne qui avançait doucement mais sûrement.

Eh merde, si elle sortait directement de la douche là, elle lui sauterait encore dessus. Putain. Elle était vraiment accroc au sexe, n'empêche. Il faut dire qu'avec lui aussi... Elle soupira encore une fois et laissa une de ses mains glisser vers son entrejambe, se caressant doucement tout d'abord. Mais bien vite, ça ne lui suffit plus et elle s'activa de plus en plus vite sur son intimité, y faisant entrer deux doigts. Elle essayait de ne pas faire trop de bruit, mais clairement, s'il était toujours dans la chambre, il pourrait quand même parfaitement l'entendre. Mais tant pis. C'était soit ça, ça le viol du pauvre petit Matthew.

Elle serra les poings et les dents avec force alors que l'orgasme la frappait. Bien moins satisfaisant que tous les précédents que son amant lui avait prodigués, mais ce serait suffisant pour se contrôler un peu...

Ava reprit lentement son souffle et finit par éteindre l'eau et sortir de la douche. Elle enveloppa ses cheveux dans une serviette et son corps dans une autre. Elle s'apprêtait à sortir lorsqu'elle avisa le petit mot glissé entre la porte et le cadrage. Elle le récupéra rapidement et le déplia.

Matt a écrit:

Pardon pour la jupe. Je t’ai laissé des vieux vêtements sur le lit. Sers-toi, tu pourras les garder pour rentrer chez toi demain… en plus si ton vieux te voit rentrer avec cette veste ça le fera peut-être enrager, j’ai toujours aimé le pousser à bout tu sais ? ; )

Elle ne pu empêcher le petit sourire en coin de fleurir sur son visage. Ah, l'histoire d'amour entre son paternel et Matt... Ça datait de... toujours! Du plus loin qu'elle se souvenait! Et c'était une raison de plus, même si elle n'en avait guère besoin, de continuer à le voir. Ils avaient cette passion commune, avec Matt, de faire péter un câble à son crétin de père. Huhu.

Elle finit par rejoindre la chambre et prendre les vêtements qu'il lui avait prêtés. Elle les enfila à la hâte, reniflant la bonne odeur de bouffe qui emplissait l'appartement. Bordel, elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle crevait de faim. Elle gambada vers la cuisine, séchant ses cheveux d'une main.

Elle se planta derrière Matt et lui envoya une jolie claque sur les fesses, joueuse. Oubliée, sa précédente colère.

« Tu prépares quoi? »

Le changement soudain d'humeur de la jolie rousse pouvait parfois être très déstabilisant. Matt avait plus ou moins l'habitude, avant, mais depuis le temps... Personne ne pouvait deviner comment il réagirait.

Alors que j’étais occupé à retourner les steaks, les envoyant voler dans les airs d’un bon coup de poignet avant de les rattraper, quand une voix féminine enjouée venait résonner à mes oreilles.

« Tu prépares quoi ? »

Agrémenté d’une belle petite tape sur le postérieur, qui m’offrait un léger sursaut de surprise. N’ayant pas entendu arriver la jolie demoiselle, je me retournais avant de lui répondre avec un immense sourire :

« Rien de bien compliqué… des pâtes et un steak. C’était ça ou je commandais des pizzas, j’étais pas motivé pour faire quelque chose de sophistiqué ce soir… »

À vrai dire, je vivais seul depuis quelques années maintenant, même si mon emménagement ici était encore assez récent. J’avais d’abord fait quelques petits logements étudiants dans la capitale pendant mes études, et avais passé un mois ou deux dans les bateaux de mes clients en début d’année avant de finalement trouver ce spot parfait. Proche de la mer, avec une belle vue… le lieu parfait pour mes deux activités favorites : la séduction, et le surf.

Enfin bref. J’en profitais pour l’observer de haut en bas, avec un léger sourire en coin. Un sourire nostalgique. La dernière fois qu’elle avait porté mes affaires… on était parti se balader en forêt et j’avais « malencontreusement » déchiré son haut en voulant l’aider à se débarrasser. Les seules différences se faisaient maintenant au niveau de ses courbes et du fait que ses cheveux étaient encore légèrement mouillés. Je penchais doucement la tête sur le côté et ma main venait machinalement replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

« Je vois que t’as lu mon petit mot… cette veste te va toujours aussi bien. Comme j’ai dit, tu peux la garder, je la mets plus depuis quelques mois. Et elle te va mieux à toi. A vrai dire, t’es plutôt sexy comme ça, tu sais ? »

La nourriture était bientôt prête, mais je devais avouer que la voir ainsi me donnait envie d’autre chose que de ce steak qui chantonnait joyeusement dans la poêle, semblant apprécier la cuisson à laquelle il était soumise. Je m’approchais doucement de la demoiselle et venait poser mes mains au creux de son dos, plaquant son corps au mien avec un immense sourire, gardant mon regard fixé dans le sien. Le petit détail amusant dans tout ça ? Je n’avais prévu aucun sous-vêtement avec cette tenue… après tout, elle n’en avait pas besoin… et de toute façon, je n’avais rien de féminin à lui passer, ou alors ça appartiendrait à une précédente conquête et ça ne se faisait absolument pas.

Mes mains se glissaient lentement dans son pantalon pour vérifier ma théorie qui s’avérait exacte. Je pouvais caresser la peau nue de ses fesses du bout de mes doigts, et bon dieu ce que je pouvais apprécier ce contact. J’en profitais quelques secondes en riant doucement, jouant à un jeu très dangereux avec elle, flirtant avec les limites, mes lèvres à quelques millimètres des siennes. Je m’apprêtais à les sceller d’un baiser langoureux et à la pousser à nouveau sur la table lorsque le minuteur sonna, me ramenant directement à la réalité. La bouffe était prête maintenant, et l’idée de foutre le feu à ce petit coin de paradis que je m’étais dégotté me répugnait bien plus que le fait d’attendre pour mon dessert.

Je laissais un soupir venir se perdre contre ses lèvres avant de m’éloigner, avec un sourire amusé sur le visage, mon regard encore plongé dans le sien signifiant clairement que je n’en avais pas fini avec elle cette nuit. Mes mains quittaient la douce chaleur de ses vêtements et je me tournais à nouveau vers les fourneaux, ajoutant à la hâte :

« Dommage… une minute plus tôt, et t’aurais pu avoir un avant-goût du dessert. Mais là, la bouffe est prête ! »

J’attrapais les assiettes et balançait les pâtes dans la passoire au-dessus de l’évier, les laissant s’égoutter lentement. Je déposais les steaks dans les assiettes puis commençait à m’amuser un peu avec la présentation du plat. Après tout, ce n’était pas parce que la base était simple qu’on ne pouvait pas obtenir une jolie chose. Il n’y avait qu’à voir Ava… même dans son plus simple appareil, elle restait follement attirante, surtout à mes yeux. Oh et puis merde…

Je déposais à la hâte les assiettes sur un endroit chaud avant de me tourner à nouveau vers la jolie rousse et de la saisir par les hanches, la soulevant du sol quelques instants pour venir l’installer sur le comptoir de la cuisine. Et à la seconde ou son derrière se posait sur le plan de travail, mes lèvres se ruaient sur les siennes pour un intense baiser passionné. Ma langue se glissait lentement hors de ma bouche pour rejoindre la sienne, serpentant d’abord contre ses lèvres avant de venir s’enrouler avec sa partenaire, un brasier ardent s’allumant au creux de mes entrailles. Ce genre de brasier ne s’éteignait pas facilement, mais j’allais devoir me contrôler pour ne pas gâcher le repas et la suite de ce dernier. Mes mains accrochaient le pantalon que je lui avais prêté et le faisait doucement glisser le long de ses hanches. Si j’avais voulu, j’aurais pu le déchirer lui aussi, mais je ne devais pas le faire, autrement je devrais vider ma garde-robe avant de la laisser repartir.

Ce baiser était si intense, si bon… je gémissais doucement contre ses lèvres, un long gémissement sensuel, étouffé au fond de sa gorge. Mes yeux étaient clos, et j’en oubliais presque de respirer, perdant mon souffle lentement. Enfin, après de très longues secondes, je laissais ses lèvres libres et je posais mon front contre le sien, haletant, soupirant, cherchant à doucement reprendre mes esprits alors qu’un rire nerveux s’ajoutait aux différents bruits s’extirpant de moi.

« … une envie pressante… finalement, laisse-moi t’offrir ce petit avant-goût… laisse toi faire, détend toi et profite simplement… j’veux pas sentir tes mains descendre plus bas que mon dos, mais elles ne doivent pas quitter mon corps, ok jeune fille ? T’as droit à cinq minutes de plaisir exclusif avant le repas. Et quand l’alarme sonnera… tu devras attendre que l’on finisse de manger avant de pouvoir goûter la suite… tu pense pouvoir tenir avec mes conditions ? »

Pendant mes paroles, j’avais repris le minuteur des pâtes et avait réglé le temps dessus, pour qu’il n’y ait vraiment que cinq minutes. Ça devait être du simple teasing, et pas le bouquet final. Et à ces mots, je laissais mon visage descendre dans son cou, puis le long de son ventre… je passais quelques instants la tête sous le t-shirt trop large que je lui avais fourni et j’embrassais sa peau délicate, remontant lentement jusqu’à sa poitrine, coinçant rapidement ses tétons entre mes lèvres, les mordillant du bout de mes dents avant de laisser ma langue les asticoter. Mes mains caressaient le bas de son dos, attendant patiemment le moment ou mon visage se trouverait entre ses jambes pour venir jouer avec ces magnifiques rondeurs, si douces, si agréables au toucher et si… faites pour tenir entre mes mains.

Elle venait tout juste de se laver et pourtant… même en ayant utilisé des produits m’appartenant, je pouvais sentir son parfum si doux, si agréable… celui de son corps, qui m’avait toujours irrésistiblement donné envie de la combler de plaisir, peu importait où et quand… néanmoins la contrainte de temps m’invitait à presser le pas, alors je me laissais lentement glisser le long de ce torse si doux, ma langue sillonnant sa peau d’albâtre, poursuivant inexorablement sa route jusqu’à enfin sortir de sous le fin tissu. Mes mains glissaient le long de es hanches et agrippaient fermement ses cuisses, pour les écarter juste assez pour que mon visage puisse se glisser entre et me donner accès à sa fleur.

Et j’embrassais maintenant cette zone si intime, si délicate, de son anatomie… mais mains glissaient à nouveau et se posait au creux de son dos pour l’attirer à moi et la plaquer contre mon visage alors que mes yeux se fermaient. Je ne voulais pas être tenté de lever le regard sur ce corps si divin. Je préférais faire confiance à mon imagination, bien moins réaliste, pour me permettre de garder un minimum de calme lorsque l’alarme retentirait, et respecter les termes énoncés plus haut. Et enfin, une fois qu’elle était parfaitement collée à moi, mes mains venaient s’occuper de sa poitrine, épousant la forme de cette dernière et coinçant ses délicats petits tétons entre mon index et mon majeur. Ma langue quittait à nouveau mes lèvres et venait jouer avec son intimité, titillant du bout de cette dernière son petit bouton, y prenant un malin plaisir, l’effleurant aussi du bout de mes lèvres à chaque fois que je déposais un baiser sur cette zone, le coinçant parfois légèrement entre ces dernières. C’était si bon de jouer avec ce corps, et de sentir le contact de ses mains sur le mien…

J’allais la pousser au supplice, encore une fois… j’allais sûrement le regretter après le repas si elle réussissait à se retenir assez longtemps mais, après tout… une Ava complètement déchaînée… ça avait ses avantages.

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

Il se retourna vers elle naturellement, un sourire aux lèvres. Bon. Lui aussi semblait avoir laissé de côté leur... dispute. Elle préférait quand même le voir sourire et non pleurer.

« Rien de bien compliqué… des pâtes et un steak. C’était ça ou je commandais des pizzas, j’étais pas motivé pour faire quelque chose de sophistiqué ce soir… »

En même temps, vu toute l'énergie qu'ils avaient dépensé au cours de la journée, elle ne lui en voulait pas du tout et n'était pas non plus étonnée. Manger, c'était important oui, mais moins que leurs... activités... de la journée. Et probablement de la soirée. Voire même de la nuit, s'ils avaient encore de l'énergie. Mais les connaissant, il y avait des chances que ce soit le cas. Quand il s'agissait de sexe, ils étaient inépuisables.

Sortant de ses pensées, elle avisa Matt qui l'observait attentivement de haut en bas, la détaillant longuement, avec ce petit sourire en coin typique. Ohoh... Ça risquait de devenir intéressant, la préparation de ce repas... Enfin, s'il réussissait à le finir...

Il tendit le bras pour venir replacer une mèche de cheveux derrière son oreille.

« Je vois que t’as lu mon petit mot… cette veste te va toujours aussi bien. Comme j’ai dit, tu peux la garder, je la mets plus depuis quelques mois. Et elle te va mieux à toi. À vrai dire, t’es plutôt sexy comme ça, tu sais ? »

Elle laissa échapper un petit rire et posa une main sur sa hanche, prenant la pose, joueuse.

« Ah bon, tu trouves? »

D'un coup de main, elle repoussa ses cheveux de façon exagérée derrière son épaule, tel un mannequin dans un défilé de mode. Elle rit à nouveau de sa bêtise.

Et puis, sans qu'elle l'ait vraiment vu venir, Matt s'approcha d'elle, posant ses mains dans le bas de son dos en moulant son corps au sien. Ouh. Eh bien, apparemment, il avait encore faim le beau surfeur, et pas que pour les steaks! Sa théorie se confirma lorsque ses mains tannées par le soleil s'infiltrèrent dans son pantalon, tripotant doucement son fessier. Elle sourit d'autant plus, se mordillant mignonnement la lèvre inférieure. Son visage se rapprocha du sien, ses lèvres frôlant dangereusement les siennes. Avide, elle ne bougea pas d'un millimètre, la bouche entrouverte, attendant patiemment son dû. Mais d'un coup, à nouveau, leur bulle éclata alors que le minuteur du four se mettait à sonner. Elle sursauta. Bordel de... Bon. Il valait quand même mieux s'en occuper, elle n'avait pas trop envie de finir en méchoui. M'enfin, même si Matt pouvait aisément éteindre l'incendie... Sauf celui qu'il venait d'allumer au fond de son ventre.

Il finit donc par s'éloigner en soupirant.

« Dommage… une minute plus tôt, et t’aurais pu avoir un avant-goût du dessert. Mais là, la bouffe est prête ! »

Elle recula aussi, lui laissant de l'espace pour travailler, une moue apparaissant tout de même sur son visage. Elle le regarda faire un moment, perdue dans ses pensées plus ou moins sages. Elle retomba sur Terre alors qu'il l'agrippait par les hanches, la soulevant du sol pour l'asseoir sur le comptoir. AH. Il avait décidé de faire attendre le repas alors, bien... Elle n'était pas du tout contre cette idée non plus...

Une demi-seconde après qu'elle soit bien installée sur le comptoir, il venait prendre ses lèvres dans un baiser passionné qui la fit doucement gémir. Rapidement, il fit descendre le long de ses cuisses le pantalon qu'elle venait à peine d'enfiler et elle se tortilla pour lui faciliter la tâche. Qui avait besoin d'un pantalon de toute façon?

Ce n'est qu'au bout d'un très long moment qu'il finit par relâcher ses lèvres. Elle avait l'impression que son cœur y battait tellement elles étaient brûlantes de son baiser ardent. Il posa son front contre le sien, tentant tous les deux de reprendre leurs souffles erratiques.

« … une envie pressante… finalement, laisse-moi t’offrir ce petit avant-goût… laisse toi faire, détend toi et profite simplement… j’veux pas sentir tes mains descendre plus bas que mon dos, mais elles ne doivent pas quitter mon corps, ok jeune fille ? T’as droit à cinq minutes de plaisir exclusif avant le repas. Et quand l’alarme sonnera… tu devras attendre que l’on finisse de manger avant de pouvoir goûter la suite… Tu penses pouvoir tenir avec mes conditions ? »

Elle laissa échapper un gémissement. Quel supplice! Mais c'était ça ou rien du tout, pas vrai? Elle grogna un moment, comme pour donner son approbation et en même temps protester un peu. Elle posa ses mains brûlantes sur ses épaules alors qu'il venait dévorer son cou, descendant lentement, jouant avec ses tétons en passant, lui arrachant un autre gémissement alors qu'elle cambrait le dos. Il agrippa ses cuisses avec force,
les faisant s'écarter. Elle ne résista pas une seconde. Oh putain. Il allait...

Ses ongles se plantèrent avec force dans la peau de ses épaules alors que ses lèvres atteignaient son intimité. D'un mouvement de mains, il la fit glisser sur le comptoir, la rapprocha de lui. Elle écarta encore plus les jambes et vint même déposer celles-ci sur les épaules de son amant. Ses mains remontèrent pour fourrager dans sa chevelure, la seule partie de son anatomie qu'elle pouvait atteindre dans cette position. Les mains de Matt venaient glisser sous sa veste, agrippant sa poitrine, s'amusant à faire rouler ses tétons entre ses doigts. Oh bordel de... Elle se crispa, les dents serrées, laissant échapper un cri. Il était... génial. Bordel. Sa langue jouait divinement bien avec son petit bouton de plaisir. S'il continuait... Pas encore...

« Matt... »

Elle était, encore une fois, au bord de l'orgasme, c'était impossible... Mais il tardait à arriver, comme si son corps, poussé au supplice par les nombreux ébats de la journée, ne pouvait en prendre davantage. Elle rejeta la tête vers l'arrière, s'agrippa comme elle le pouvait à la chevelure d'ébène sans non plus lui arracher les cheveux. Ses hanches bougeaient d'avant en arrière au même rythme que ses coups de langue, jusqu'à ce que.. que...

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING!

À nouveau, elle sursauta avec force, les joues écarlates sous le plaisir, les yeux dans le vague, le souffle court. Que, quoi? La sonnerie.. Putain de bordel de merde...

Finalement, les yeux fermés, c’était peut-être même pire… étant privé de ma vue, mes autres sens étaient quant à eux poussés à fond. Mes oreilles captaient le moindre son qu’elle émettait, allant du simple souffle au gémissement, et ces bruits sexy faisait énormément grimper mes envies. Ce qui pouvait aisément se voir à travers ce simple boxer moulant que j’avais enfilé. Sous mes mains, je pouvais sentir sa poitrine se soulever régulièrement, de plus en plus vite, de plus en plus brusquement à mesure que ma langue experte opérait entre ses cuisses. Cuisses qui se trouvaient de part et d’autre de mon visage, ses jambes posées sur mes épaules. Et ses doigts qui parcourraient mes cheveux, s’y amusant fougueusement… c’était si bon. Pour tout vous dire, si j’avais été encore vierge, j’aurais probablement joui rien qu’en la sentant autant prendre son pied.

« Matt... »

Sa voix, si assurée habituellement, trahissait tout son plaisir. Rien que ce simple mot me signifiait qu’elle aimait vraiment ça. Et vu ses gestes par la suite… elle s’agrippait avec force à mes cheveux, les tirant légèrement alors qu’elle bougeait son bassin pour augmenter son plaisir, jouant avec moi ainsi. Mes lèvres et ma langue parcourraient avec délice son intimité et j’en oubliais le temps qui passait, perdant le fil des secondes dans ma tête, ne voulant qu’une seule chose : la faire jouir, le plus vite possible, avant que cette putain d’alarme ne retentisse. Autrement… aucune chance qu’elle puisse se contenir le temps d’un repas, elle me jetterait au sol et me déshabillerais pour jouer avec mon corps. Et je ne pourrais pas refuser malgré la faim me dévorant les entrailles.

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING!

DÉJÀ ?! Merde… cinq minutes, c’était peut-être trop court finalement… j’avais perdu la main ? Non, impossible.

Et c’est donc légèrement déçu que je m’arrêtais, couvrant délicatement ses cuisses de doux baisers avant de me dégager doucement de son étreinte, sans la brusquer. J’essuyais discrètement mon visage avant de remonter face à elle, mes mains quittant sa poitrine pour venir se loger sur ses hanches, la maintenant encore quelques instants sur le comptoir le temps qu’elle reprenne son souffle et que moi aussi.

« T’es devenue plus résistante avec les années… oublie pas, la suite, ce sera après le repas, ok ? Laisse-moi t’essuyer avant de remettre le bas, ce serait désagréable sinon… »

Ce n’était pas vraiment pour la provoquer encore, cette fois-ci, c’était totalement innocent. Alors qu’elle reprenait son souffle j’allais en vitesse chercher une serviette propre dans la salle de bain avant de revenir vers elle, me plaçant à nouveau à genou pour la débarrasser de tous ses fluides, essuyant avec tendresse ses cuisses et son intimité avant de repasser le pantalon à ses chevilles, le remontant jusqu’à ses hanches avant de la soulever de ce comptoir et de la reposer au sol.

J’espérais vraiment qu’elle puisse rester calme alors que j’essuyais à la hâte le comptoir, lui aussi légèrement mouillé grâce à cette charmante créature. Une fois cela fait, je balançais la serviette en direction de la chambre, me disant qu’elle pourrait sûrement resservir plus tard avant de dormir, puis je prenais les assiettes et les emmenait à la table en bois sur laquelle nous avions joué quelques heures plus tôt. Rien que cette pensée m’octroyait un sourire, et la bosse qui s’était dessinée au niveau de mon entrejambe n’en fut que plus grosse, ce qu’elle allait finir par remarquer.

« Assieds-toi, le repas est encore tout chaud et t’attends… et ensuite, si t’es toujours partante, ton dessert t’attendra lui aussi… dans la chambre. »

Pitié, résiste à l’envie de continuer Ava, s’il te plaît… me force pas à devoir commander une pizza parce que la bouffe aura refroidi, j’ai pas bouffé de viande depuis plus d’un mois à part du poisson offert par les clients, et j’en ai marre du poisson.

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

Toute groggy, elle le sentit s'éloigner, couvrant ses cuisses de baisers. Tout son corps cria au supplice et elle lâcha un gémissement plaintif. T'en va paaaaaaaaaaaaaas! C'était clairement ce qu'il voulait dire.

Il finit par remonter vers son visage, ses mains suivant le chemin inverse, glissant à ses hanches. Elle cligna plusieurs fois des yeux, pas encore redescendue sur terre.

« T’es devenue plus résistante avec les années… oublie pas, la suite, ce sera après le repas, ok ? Laisse-moi t’essuyer avant de remettre le bas, ce serait désagréable sinon… »

En moins de deux, il était loin d'elle et elle tendit les bras comme pour le retenir. Un réflexe qu'elle s'empressa de dissimuler, les laissant retomber le long de son corps. Il finit par revenir vers elle, s'occupa d'elle doucement et elle ne put empêcher un petit sourire de fleurir sur ses lèvres tout en l'observant. Elle... elle n'avait plus l'habitude qu'on prenne soin d'elle comme ça. C'était... très agréable.

C'est avec tout autant de douceur qu'il la fit redescendre du comptoir et elle dû s'accrocher à ses épaules pour ne pas chuter bêtement au sol. Ses jambes étaient faites de coton! Impossible de tenir dessus...

Sauf que Matt dû lui tourner le dos pour aller chercher les assiettes et elle se laissa tomber comme une roche sur la première chaise qu'elle trouva. Ouf, c'est bon, pas de casse. C'était vraiment moins une.

« Assieds-toi, le repas est encore tout chaud et t’attend… et ensuite, si t’es toujours partante, ton dessert t’attendra lui aussi… dans la chambre. »

Un regard malicieux et un petit sourire répondit à sa phrase. Elle avait repris un peu ses esprits.

« J'y compte bien... »

Le ton employé, vu la phrase, aurait pu être bien plus... suggestif. Mais là, il était plutôt... calme, faute d'un autre mot. Elle jeta un œil au repas et sourit. Un homme qui faisait la cuisine pour elle. Était-ce déjà arrivé, sincèrement? Elle n'en avait pas le souvenir...

Alors qu'elle commençait à déguster ce qu'avait préparé Matt, une envie monta au fond de son ventre, mais elle la réprima méchamment. Non. C'était trop dangereux. Il y avait une très bonne raison au fait qu'elle avait fermé son cœur à double tour. Et cette raison... se trouvait juste en face d'elle.

Pour reprendre contenance, elle se mordit la langue. La douleur la sortit de ses sombres pensées. Aller. Profite de cette soirée Ava et arrête de réfléchir. Ça ne te ressemble pas.

« C'est très bon, merci. »

C'était simple oui, mais il avait quand même fait l'effort de cuisiner pour elle, ce que personne n'avait jamais fait hormis sa mère. Et elle savait apprécier ce genre de petits gestes. Oui, la photographe pouvait être une vraie garce parfois, mais elle ne fermait pas les yeux sur les bons coups des gens autour d'elle.

« J'y compte bien... »

Ce regard et ce sourire… ce que j’aimais cette expression. Malgré le calme apparent de sa voix, elle semblait n’avoir qu’une seule envie : que ce fameux dessert arrive au plus vite. Et plus je la regardais, plus je regrettais l’idée du chronomètre tant sa beauté semblait m’attirer, comme une lumière dans la nuit. Cependant, cette délicieuse odeur de viande parfaitement cuite venait de parvenir à mes narines, et mon esprit se focalisa à nouveau bien vite sur le repas, mon estomac décidant de me rappeler qu’il avait besoin d’énergie.

Cela dit, je devais l’admettre… c’était mon premier repas en compagnie d’une autre personne depuis… longtemps. Depuis que je m’étais installé seul, j’avais pris l’habitude de manger avant de sortir, ou alors après avoir raccompagné la demoiselle en fin d’après-midi. Je refusais de manger en leur compagnie, pour être sûr de ne pas m’attacher. Mais elle, même si je l’avais voulu, il m’aurait été impossible de la jeter dehors après coup. J’avais déjà passé la journée à en énumérer les raisons et j’en trouvais encore maintenant. Ce qui m’offrait un léger sourire mais aussi, une très légère douleur dans la poitrine. Douleur que je faisais taire, me concentrant sur mon assiette, découpant un morceau de steak que j’amenais ensuite entre mes lèvres.

« C'est très bon, merci.

- Mais de rien c’est normal… j’allais pas laisser une aussi jolie demoiselle mourir de faim sous mon toit. Surtout lorsqu’elle m’a tenu compagnie une aussi grande partie de la journée. Et que j’apprécie grandement sa compagnie. »

Bon. Effectivement, la bouffe était bonne malgré sa simplicité. La viande était parfaitement cuite, bien assaisonnée, et tendre en bouche. Pour les pâtes, hé bien rater des pâtes était quasiment impossible, alors… disons simplement qu’elles accompagnaient parfaitement le steak. Néanmoins… j’aurais dû faire mieux pour elle, non ? Et est-ce que c’était assez nourrissant ? Enfin… de mon côté, j’aurais certainement assez d’énergie pour la suite.

Et j’allais m’amuser encore un peu avec ses envies. Après tout, il fallait conclure la soirée en beauté, non ? Ça avait été un super moment sous la douche, mais pour le bouquet final, il fallait quelque chose à la hauteur de sa beauté, d’intense, de profond… aussi, je plongeais mon regard droit dans le sien, un regard prédateur, prêt à lui bondir dessus, accompagné d’un sourire plein de malice, alors que je déposais mes couverts sur la table. J’ouvrais les lèvres et je lançais un simple :

« Il fait chaud ici… tu trouves pas ? »

De manière innocente, avant de simplement me lever de ma chaise pour retirer mon t-shirt, prenant tout mon temps, la laissant observer la musculature de mon torse se dévoiler peu à peu. Une fois ce dout de tissu retiré, je le laissais simplement tomber au sol, l’abandonnant au milieu du salon avant de me rasseoir, ne lâchant pas son regard un seul instant, un léger air de défi au fond des yeux, l’invitant à faire pareil si elle l’osait avant de reprendre mon repas ou il en était. Après tout… j’étais aussi vorace sexuellement qu’au niveau de la nourriture, et ce depuis qu’elle avait pris mon innocence, il y a bien des années…

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

« Mais de rien c’est normal… j’allais pas laisser une aussi jolie demoiselle mourir de faim sous mon toit. Surtout lorsqu’elle m’a tenu compagnie une aussi grande partie de la journée. Et que j’apprécie grandement sa compagnie. »

C'était on ne peut plus réciproque. Elle était bien contente d'être retombée sur lui. Elle sentait qu'ils allaient follement s'amuser ensemble. Comme avant, même si c'était un peu différent. Ils avaient vieillit tous les deux, ils n'étaient plus en couple, mais ça n'empêchait pas qu'ils passent de bons moments ensemble... Au lit... Ou ailleurs.

Oh non. Elle connaissait ce petit regard. Il allait tout faire pour la faire craquer. Le vilain. Mais ça pourrait bien se retourner contre lui ce petit jeu... Ça pouvait très bien se jouer à deux! Et elle n'avait pas l'intention de le laisser gagner à ça... non... Ava était assez mauvaise perdante quand elle s'y mettait... Et elle répondait au quart de tour à ce genre de provocations.

« Il fait chaud ici… tu trouves pas ? »

C'est avec une lenteur extrême qu'il se leva et retira son t-shirt tel un mec dans une pub de shampoing bien trop sexy pour être correcte. Elle le regarda faire avec un petit sourire en coin alors que son haut finissait bêtement sur le sol. Elle croisa les bras sur sa poitrine un moment et finit par répondre simplement:

« C'est pas faux... »

Elle ne se contenta pas de retirer la veste. D'un mouvement rapide, elle se débarrassa de la veste et du jogging. Le t-shirt prêté par Matt ne pouvait cacher entièrement son fessier rebondi. Elle fit mine d'échapper les vêtements qu'elle avait en mains pour se lever lentement... se pencher outrageusement dos à Matt, lui offrant une vue de ses fesses, alors qu'elle les ramassait avec le t-shirt du jeune homme également. Elle passa à côté de lui, très proche, l'effleurant pour aller poser le tout sur une autre chaise.

Puis elle se retourna vers lui en souriant simplement.

« Franchement, je trouve que tu es... bien trop loin là... »

Elle contourna la table pour prendre son assiette et la poser à côté de celle de Matt. Langoureusement, elle passa une jambe par-dessus son corps et s'assieds simplement sur lui, faisant bien attention à ce qu'il ait ses fesses juste sous les yeux le temps qu'elle s'installe. Une fois en place, elle remua un peu des fesses, les faisant frotter contre son membre.

Satisfaite, elle tourna la tête vers lui, un grand sourire aux lèvres.

« C'est bien mieux ainsi, tu ne trouves pas? »

Et puis, tout bonnement, elle repris sa fourchette et son couteau et continua de manger, se penchant vers la table, frottant encore plus son fessier contre l'entre-jambe de son amant. S'il résistait à ça...

« C'est pas faux... »

Toujours aussi joueuse… j’adore. Et surtout, elle ne se contenta pas de retirer la veste. Il y avait eu un bonus très intéressant… le jogging lui aussi glissa. Moi en boxer, elle en simple t-shirt… égalité. J’arrêtais quelques secondes mon repas pour admirer son petit stratagème. Les affaires glissèrent de ses mains et elle se leva avant de se pencher dos à moi pour les ramasser, m’offrant une vue splendide sur sa chute de rein complètement à nue. J’étais déjà très sensible à cause de la petite séance offerte plus tôt, aussi ma virilité était très intéressée par ce qu’elle voyait.

Alors qu’elle se redressait, je reposais doucement mes couverts sur la table et je la fixais, un petit sourire en coin, alors qu’elle s’approchait de moi. Elle m’effleurait et je pouvais sentir son parfum arriver à mes narines alors que les habits finissaient sur une chaise plus loin. Mon regard était toujours droit sur elle, passant de ses yeux à ses jambes alors qu’un brasier ardent s’allumait au fond de mes pupilles. Mes lèvres se fendaient d’un sourire carnassier alors que le sien était si simple, presque innocent. Elle savait toujours aussi bien masquer ses émotions lorsqu’elle provoquait…

« Franchement, je trouve que tu es... bien trop loin là... »

Aurais-je trop joué avec le feu ? Mon cerveau me soufflait de désamorcer la situation, de calmer le jeu… mon membre lui, au contraire, voulait que ça aille jusqu’au bout, quitte à complètement sauter le repas et arriver directement au dessert, sur cette table ayant déjà accueilli la demoiselle plus tôt. Je n’avais pas lâché des yeux son magnifique derrière alors qu’elle contournait la table pour prendre son assiette et la poser à côté de la mienne. Le tentatrice passait une jambe au-dessus de mon corps, de manière très érotique, et j’avais son magnifique derrière sous les yeux alors que mon membre commençait à me faire mal, se sentant vraiment à l’étroit dans son pyjama en coton. Elle s’installait ensuite et commençait son petit jeu, ses fesses flattant mon orgueil, m’arrachant un long soupir et des frissons le long de mes bras. Elle souriait toujours, visiblement très fière de son petit jeu, alors qu’elle tournait son visage vers moi.

« C'est bien mieux ainsi, tu ne trouves pas ? »

C’est sûr, je vais avoir énormément de mal à me concentrer sur mon repas ainsi… ma charmante partenaire de jeu sur mes genoux, mon membre érigé coincé entre ses fesses, stimulé au possible par ses mouvements de bassin. Elle voulait jouer de manière aussi intense, hein… ? Je craquerais pas le premier. Pas avant la fin du repas… j’ai assez de volonté pour résister. Mais on va jouer selon mes règles.

Je restais silencieux, essayant de ne pas montrer à quel point j’appréciais ses attentions, saisissant mes couverts pour finalement… découper totalement ma viande, afin d’avoir une main libre. Mais surtout de pouvoir la finir rapidement. Je mangeais cette dernière, étouffant parfois un grognement de plaisir, le faisant passer pour un simple raclement de gorge, puis je m’essuyais à la hâte les lèvres avec une serviette avant de commencer ma revanche.

« Hmmm… possible, mais… »

Mon visage glissait contre son cou alors qu’un grognement sensuel quittait mes lèvres. Je mordillais ensuite la fine peau de ses épaules avant de remonter lentement son cou, embrassant sa peau, gémissant doucement, soufflant érotiquement sur sa peau alors que ma main libre glissait de la table pour venir se poser sur son genou, remontant ensuite lentement le long de sa cuisse, resserrant ma prise à chaque millimètre parcouru. À mesure que mes lèvres se rapprochaient de son oreille, ma main s’approchait quant à elle de son bassin et butait contre ce dernier, à quelques millimètres de son intimité que j’avais déjà bien choyée plus tôt avec ma langue. Un autre grognement s’échappa de mes lèvres avant que je ne vienne coincer son lobe d’oreille entre mes dents, le léchouillant du bout de ma langue avant de le mordiller.

Mon envie d’elle était réellement intense… mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, j’entendais son battement résonner dans mes tempes, alors que mon membre était stimulé au supplice, encore enfermé sous la fin tissu séparant nos zones intimes. Il me suppliait de le laisser sortir, de satisfaire les caprices de cette rousse brûlante, jusqu’à ce que je puisse plus bouger un seul muscle, jusqu’à l’épuisement total de nos deux corps… ma main glissait et se posait directement sur son intimité, mais je ne la caressais pas. Pas encore… à la place, je venais sensuellement murmurer à son oreille, entre deux soupirs d’excitation :

« Mais… le dessert n’arrivera pas plus vite. Joue de ton corps tant que tu le voudras, tu devras attendre d’être dans la chambre pour que je me déchaîne… t’auras peut-être plus assez de forces pour repartir demain… tu veux prendre ce risque ? T’en fais pas, dès que les assiettes sont vides, je me laisserais guider si t’es vraiment pressée… »

Avec un léger sourire, mes lèvres finissaient sur sa joue pour un tendre baiser avant que je ne la mordille légèrement, riant malicieusement. Puis, je reprenais mon repas, mon assiette presque vide. A la seconde ou j’aurais fini et qu’elle aussi, elle allait m’entraîner vers elle, c’était sûr. Et j’allais lui faire hurler son plaisir cette nuit, pour clore cette soirée en beauté. Elle serait mienne jusqu'au lever du jour...

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

Le silence de Matt, c'était toujours évocateur. Il essayait avec force de ne pas exprimer ce qu'il pensait là. De toute façon, il ne pouvait pas lui mentir, elle sentait son érection contre ses fesses et elle en jouait toooooootalement. Oh, il pouvait bien faire genre... Elle n'était pas dupe. Pas du tout.

« Hmmm… possible, mais… »

Il tentait de gagner le petit jeu de résistance qui s'était établit entre eux. Mais elle avait plus de ressources qu'il le pensait, elle aussi. Il soufflait sur sa peau, laissait échapper des gémissements sensuels contre sa nuque, mordillant sa peau avec envie, faisant tout pour être le plus attirant possible. Sa main glissait le long de sa cuisse pendant que ses lèvres et ses dents s'amusaient avec le lobe de son oreille. De son côté, elle souriait à pleines dents. Bien sûr, elle n'était pas totalement insensible. S'il faisait un peu attention, il sentirait bien qu'elle était en train de mouiller son caleçon de son désir pour lui... Mais elle avait encore toute la maîtrise de ses sens.

La main du surfeur finit par arriver à destination, se posant simplement sur son intimité. S'il pensait l'avoir comme ça, il se trompait lourdement.

« Mais… le dessert n’arrivera pas plus vite. Joue de ton corps tant que tu le voudras, tu devras attendre d’être dans la chambre pour que je me déchaîne… t’auras peut-être plus assez de forces pour repartir demain… tu veux prendre ce risque ? T’en fais pas, dès que les assiettes sont vides, je me laisserais guider si t’es vraiment pressée… »

C'est un grand rire qui lui répondit. Elle termina la bouchée qui lui restait et se leva pour lui faire face, se réinstallant sur lui. Elle passa ses bras sur ses épaules et lui sourit.

« Moi? Pressée? C'est toi qui a commencé ce petit jeu, Matthew... »

Elle s'amusa un moment à faire frotter son intimité contre son membre, ses lèvres dangereusement proches des siennes, les effleurant parfois.

Elle lui lança un regard un peu machiavélique.

« Ça se joue à deux, chéri... »

Elle passa sa langue sur la lèvre de Matt et finit par simplement se lever, lui tournant le dos.

« Je n'ai pas besoin de toi pour jouir... »

À nouveau, elle s'assit sur le plan de travail, face à lui, écartant les cuisses pour lui offrir une jolie vue... et elle laissa sa main glisser le long de son ventre tout en se mordillant la lèvre... jusqu'à arriver à son sexe, qu'elle caressa allègrement, laissant même deux doigts entrer à l'intérieur. Elle gémit doucement, fermant les yeux. S'il ne voulait pas d'elle, elle s'occuperait de se faire jouir toute seule...

Elle était si humide… que ce soit ma main ou mon boxer, aucun des deux n’était sec après avoir été au contact de ses lèvres intimes. La, tout de suite, ma petite voix intérieure me disait clairement de la faire basculer en avant, de virer les assiettes, la chaise, et de la prendre avec force sur le bois de la table, malgré mon petit discours… et pour seule réponse, je n’eus que son rire, un rire si attirant… elle semblait avoir fini son repas et changeait d’un seul coup de position, se plaçant maintenant face à moi. La prédatrice avait décidé d’augmenter la dangerosité de son jeu…

« Moi ? Pressée ? C'est toi qui as commencé ce petit jeu, Matthew... »

Ses bras sur mes épaules, j’étais à sa merci, coincé sous son corps de déesse, mes yeux alternants entre son visage et cette zone si chaleureuse située entre ses cuisses, qui frottait allègrement contre ma virilité. Le fin morceau de tissu séparant ces deux zones était de plus en plus mouillé à mesure de ses va-et-vient, ma respiration plus saccadée à mesure que l’excitation et le plaisir grimpaient en moi. Ses lèvres frôlaient les miennes, me torturant inlassablement. Approche… scelle-les d’un baiser, donne moi l’envie de craquer, vas-y franchemeeeent…

Je fermais les yeux alors qu’un long soupir quittait mes lèvres, ma voix tremblotant doucement sous tous les efforts que je devais déployer pour garder mon calme.

« Ça se joue à deux, chéri...

- Et j’adore jouer… Avaaa… »


Sa langue glissait sur mes lèvres et au moment ou j’allais totalement perdre le contrôle, tout s’arrêta. D’un seul coup, sans prévenir. Son corps quittait le mien, qui protestait lourdement. Mes yeux se rouvraient et se posait sur son dos alors qu’elle s’éloignait.

« Je n'ai pas besoin de toi pour jouir... »

Je restais là à l’observer, bouche bée, le souffle court, le teint livide à cause de l’excitation. Ma tête tournait encore légèrement et ma virilité palpitait sous le tissu maintenant complètement trempé et rendu transparent avec tout ce fluide chaud le recouvrant. Je l’observais se diriger vers le plan de travail, de sa démarche si sensuelle… je mourrais d’envie de la rejoindre. Son assiette était vide après tout, et la mienne presque… et puis la chambre était siii loiiiiin…

Elle s’installait sur le plan de travail, la ou quelques minutes plus tôt je lui avais offert cinq minutes de plaisir, bien trop courtes à mon goût maintenant… j’avais oublié qu’Ava était un volcan impossible à éteindre une fois actif. Ses cuisses s’écartaient et m’offrait une parfaite vue sur son anatomie intime. Et ce t-shirt bien trop grand ne gâchait en rien le tableau… bien au contraire. Et voir cette main glisser le long de son corps, cette lèvre mordillée et ce regard d’émeraude brûlant d’excitation… me fit prendre conscience que ce torrent d’émotion qui envahissait mon corps depuis son retour était réellement ce que je craignais : J’aimais toujours cette femme. A en crever.

La voir ainsi, dans ma cuisine, à jouer avec mes envies et se soulager seule, ses doigts s’infiltrant en elle alors que ses yeux se fermaient… me donnait envie d’assister à ce spectacle chaque soir. De l’avoir à mes côtés pas seulement cette nuit, mais aussi les suivantes. Je la regardais faire quelques secondes alors qu’elle fermait les yeux, ses doux gémissements résonnant à mes oreilles, mon regard s’attendrissant et laissant transparaître tout autre chose que du simple désir pour elle… je ne pouvais me permettre de la laisser découvrir ça, pas maintenant… pas après cette scène, sous la douche.

Pourtant, à l’intérieur, un torrent d’émotions déferlait en moi. Mon cœur s’emplissait à nouveau de doux sentiments à son égard, plus que de simples sentiments amicaux. Il s’ouvrait à nouveau à elle, après avoir été totalement changé en glace au cours de ces dernières années. Après tout, j’avais promis de ne plus m’attacher à nouveau… mais pas de rouvrir la porte à d’anciens sentiments. Je comprenais enfin d’où venaient toutes mes interrogations, toute cette douce chaleur qui avait empli ce corps lorsque nous avions fait l’amour sous la douche. Les flots étaient sans fin. J’aurais voulu les laisser circuler librement, lui crier mes sentiments, l’étreindre puis l’embrasser avant de ne plus jamais la laisser quitter mes bras mais…

J’allais devoir reconstruire un barrage pour l’instant. Du moins temporairement… attendons de voir comment les choses évoluent, si de son côté il y avait une chance que cela arrive aussi ou si elle m’était définitivement perdue. Et puis, si je voulais la récupérer… j’allais devoir affronter un ancien ennemi commun dans tous les cas : son paternel. Et je préférais éviter de penser à cette ordure alors qu’une déesse n’attendait que moi, que mon corps tremblait d’envie à l’idée de s’unir au sien, que mes lèvres étaient sèches, et avaient besoin de s’abreuver des siennes.

J’oubliais totalement les dernières bouchées de mon plat, me redressant subitement, laissant la chaise tomber au sol sous la fulgurance du geste. Je titubais ensuite jusqu’au comptoir, un voile noir se faisant devant mes yeux. Je m’étais levé bien trop vite et j’avais des vertiges et pourtant, par chance, mon corps arrivait directement contre le sien. Je pouvais sentir sa main qui s’agitait en elle, mon membre posé contre cette dernière alors que mes mains venaient quant à elle sur ses hanches durant quelques secondes, le temps de retrouver mes esprits. Mon front posé contre le sien, je souriais, tremblant encore légèrement, un rire doux s’échappant de mes lèvres alors que je retrouvais peu à peu la vue.

« Oui mais… c’est tellement mieux à deux… et j’ai quelqu’un de très jaloux qui réclame l’attention de tes mains… »

Je voulais tant faire durer les choses… mes doigts quittèrent ses hanches et je retirais sa propre main de son sexe, la posant sur le mien, refermant la prise de ses doigts sur ce long membre dressé, palpitant d’envie sous ce tissu encore humide. Tissu que je venais finalement faire glisser au bas de mon corps, l’envoyant valser à l’autre bout de la pièce d’un coup de pied. Je n’en aurais plus besoin ce soir. Et alors que je laissais enfin sa main seule, les miennes prenaient place. La gauche venait remplacer la sienne sur son intimité, laissant mon majeur et mon annulaire s’insinuer entre ses lèvres intimes alors que l’autre se glissait sous le t-shirt, au creux de son dos, la maintenant fermement dans cette position pour que ce soit le plus confortable possible pour elle.

« Tu peux aller jusqu’au bout, t’en fais pas… j’peux tenir toute la nuit avec une aussi charmante demoiselle… »

Et ses lèvres furent ensuite scellées des miennes pour un baiser passionné, fiévreux, alors que mes doigts s’activaient soudainement en elle. Elle avait beau avoir gagné, la défaite n’avait jamais eu aussi bon goût, et ce n’est pas le hurlement triomphant que mon cœur poussait qui allait me contredire.

Des retrouvailles explosives
Automne 2018

Un bruit sourd l'avisa qu'il avait craqué. Ou, enfin, qu'il allait au moins la rejoindre. La chaise s'était basculée d'un coup alors qu'il se levait.  « Hmm.. Oui, vient là Matt... Comble-moi encore une fois... » Elle frissonnait d'anticipation alors que, soudain, un douce chaleur l'envahit. Il était là, tout contre elle. Elle sentait son membre érigé contre sa main, ses doigts chauds sur ses hanches et son front contre le sien. Souriant simplement, elle ouvrit les yeux pour plonger ses émeraudes dans les ambres de Matt. Il lâcha un rire qu'elle trouva affreusement sexy alors qu'il laissait échapper, joueur:

« Oui mais… c’est tellement mieux à deux… et j’ai quelqu’un de très jaloux qui réclame l’attention de tes mains… »

Mais elle ne demandait que ça, vraiment... Délicatement, il prit sa main dans la sienne, la délogeant de sa chaude caverne pour la poser sur son membre dur, il devait avoir affreusement mal quand même... Elle ne protesta pas le moins du monde alors qu'il la remplaçait par la sienne, laissant deux doigts s'infiltrer en elle. Elle lâcha un long gémissement incontrôlable. C'était teeeeeeeeeeeeellement mieux quand il s'occupait d'elle... Elle ne le lui avouerait pas tout de suite, bien sûr, mais... Il avait raison.

« Tu peux aller jusqu’au bout, t’en fais pas… j’peux tenir toute la nuit avec une aussi charmante demoiselle… »

Hors de question... Ce serait vraiment du gâchis... Mais elle n'eut pas le temps de répondre puisqu'il fondait sur ses lèvres pour lui offrir un baiser passionné qui la fit totalement fondre. S'il continuait comme ça, elle allait finir par perdre connaissance...

Elle gémit contre ses lèvres alors que ses doigts s'activaient vivement en elle. De son côté, elle l'empoigna, commençant de doux va et vient, juste pour lui faire comprendre qu'elle n'allait certainement pas le laisser en reste. Au bout d'un long moment, elle s'extirpa du baiser pendant qu'elle en avait encore la motivation.

« Hors de question que tu jouisses dans mes mains... »

Elle approcha encore son visage du sien, plantant son regard de braise dans le sien. Elle dirigea son membre vers son intimité, ne faisant pas mine de déloger sa main pour la remplacer, mais elle voulait juste lui faire comprendre... L'envie, depuis qu'elle l'avait revu, n'avait cessé de grandir au fond de son ventre. Elle ne voulait pas réfléchir au pourquoi du comment. Cette envie, elle ne l'avait jamais eue... Et c'était singulier... Elle allait briser une de ses règles d'or... Mais elle en crevait tellement d'envie...

C'est presque dans un gémissement qu'elle finit par avouer, les joues rouges sous l'excitation, mais aussi une certaine gêne:

« ...Je veux que tu jouisses en moi... »

Le regard qu'elle avait, là, n'avait rien à voir avec celui qu'elle avait d'habitude. Elle était gênée de son envie, de sa demande. Elle n'avait généralement que peu de tabous... Mais ça... ça... Elle avait le menton baissé, elle le regardait par en-dessous, n'osant plus dire un mot. Elle attendait son verdict... Accepterait-il de se déverser en elle? Juste à l'idée, elle en frissonnait d'envie... Faites qu'il dise oui...

Ses gémissements, même étouffés contre mes lèvres, me faisaient frémir d’excitation. De doux frissons parcourraient mes bras et mon dos alors qu’elle commençait de lents mouvements avec sa main le long de mon membre, m’arrachant aussi quelques soupirs de satisfactions et des grognements. Ma langue s’amusait avec la sienne, caressant cette si douce petite chose rose, s’enroulant autour, la laissant parfois s’insinuer entre mes lèvres alors que la mienne reculait pour qu’elle vienne la chercher. Pour être tout à fait honnête, en cet instant, j’avais l’impression d’être de retour en 2011, lorsqu’on était encore ensemble et qu’on devait se cacher de ses parents, dans sa maison… ce genre de petit jeu m’avait tant manqué.

Nous continuions ainsi de longues minutes, mes caresses s’ajustant à son rythme. Mon bassin bougeait lui aussi d’avant en arrière, l’aidant dans ses mouvements, mes grognements de plaisir se faisant plus intenses à mesure que la température grimpait entre nous. Mon visage rougissait encore de plaisir, elle était si douée de ses mains, c’était vraiment bon… elle pourrait me faire jouir avec celles-ci avec une facilité déconcertante… c’était même mieux que ce que certaines de mes conquêtes avaient pu faire avec leurs lèvres. Les sentiments s’ajoutaient probablement à tout ceci, décuplant ma passion pour nos ébats, mais tout de même…

Après quelques instants, ses lèvres quittèrent les miennes et j’en profitais pour gémir tendrement à ses oreilles, ne dissimulant pas mon plaisir.

« Hors de question que tu jouisses dans mes mains... »

Son regard émeraude flamboyait alors qu’il plongeait au fond du mien, et son visage, déjà très proche, ne faisait qu’avancer encore plus vers le mien. Il m’était maintenant impossible de lui échapper, et j’avais de plus en plus de mal à dissimuler une certaine tendresse au fond de mes prunelles ambrées. Néanmoins, à ces gestes, je comprenais que ce n’était pas un mal tant qu’aucun mot malencontreux ne quittait mes lèvres. Après tout, l’on peut bien offrir de l’affection à une personne que l’on s’apprête à satisfaire, non ?

Je sentais sa main qui dirigeait lentement mon membre autre part, le faisant maintenant pointer vers son intimité plutôt que vers le plafond. Mais… ici, maintenant, il n’y avait aucune protection dans cette pièce… voulait-elle vraiment reprendre le même risque que sous la douche ? Plus tôt, c’était par miracle que j’avais pu m’extirper à temps de son intimité… ici, maintenant, je ne pourrais absolument pas m’arrêter… je n’en avais pas envie. Plus envie du tout même. Et j’avais presque peur de ça… ma règle d’or était de toujours me protéger, toujours… et par deux fois déjà, j’avais enfreint cette règle. La première fois, j’étais resté frustré jusqu’à ce qu’on arrive dans la chambre. Puis, la douche… et là, tout de suite, j’allais craquer… faites que je me trompe…

Elle eut un dernier gémissement, puis, le visage aussi rouge que le mien…

« ...Je veux que tu jouisses en moi... »

Ma main se figeait en elle et mon visage devenait cramoisi. J’ignorais que c’était possible de finir dans un rouge aussi intense d’ailleurs. Je m’étais attendu à tout, sauf à ce qu’elle me le demande directement. Je mis quelques secondes à reprendre contenance, observant son visage fuyant. Elle semblait affreusement gênée par sa demande et ça me faisait doucement fondre… danger, danger… une alarme s’était déclenchée au fond de mon cerveau, une alarme que mon cœur fit taire instantanément. Ma main se retirait doucement de son intimité et je léchais mes doigts, me débarrassant comme je le pouvais de ses fluides corporels avant de venir la placer sous son menton pour planter à nouveau mon regard au fond du sien. Un sourire tendre se dessinait sur mes lèvres alors que mon visage s’approchait encore du sien, étant maintenant au plus près d’elle pour lui répondre dans un murmure :

« Je ne peux rien te refuser, Ava… mais tu seras la seule à avoir droit à ce plaisir… et je veux être le seul autorisé à le faire… »

Et à nouveau, je reprenais ses lèvres avec un baiser, bien plus doux cette fois, alors que je retirais sa main de ma virilité pour la glisser au bas de mon dos, juste au-dessus de mes fesses alors que mon membre venait doucement s’infiltrer à l’orée de ses lèvres intimes, ne s’enfonçant que très faiblement. Puis, alors que sa langue se glissait hors de sa bouche pour revenir saluer sa partenaire, je le laissais glisser un peu plus profondément, m’octroyant un long soupir d’extase alors que mon corps se mettait à doucement trembler, l’excitation arrivant à son comble, chaque sensation décuplée. Je pouvais sentir la main que j’avais glissée dans mon dos, je pouvais dire précisément à quel endroit étaient posés ses doigts, son index effleurant légèrement la cicatrice que j’avais au bas du dos, reçue lors de cette fameuse attaque de poulets furieux… un souvenir que je lui devais.

Quant à la main que j’avais laissée au creux de son dos, elle remontait le long de sa peau, frottant avec envie son corps pour arriver à sa nuque, maintenant son visage près du mien. J’allais devoir faire attention à chacune de mes paroles à partir de cet instant, mon cœur dictant chacun de mes actes, mon cerveau totalement éteint, anesthésié par autant de stimulations extérieures… si mes lèvres quittaient les siennes maintenant, j’étais foutu.