Aujourd'hui, je ne savais pas vraiment quoi faire. Toujours à la recherche de nouvelles idées, j'écumais les livres et les souvenirs dans l'espoir d'avoir un éclair de génie. Et, comme depuis quelques jours... Rien. Rien du tout. Pas un début d'idées. Rien. La page blanche. Le néant...
Je suis partie dans plusieurs endroits, le parc, l'étang... Toujours rien. C'était... un vide d'inspiration. Et je n'aime pas ça. Je n'aime pas avoir envie de dessiner, de créer et ne rien avoir. Même pas un début de début d'inspiration... Absolument. Rien.
Mes pas ont fini par m'emporter dans le port, me laissant apprécier l'air salé qui vient envelopper mes sens. Lentement, je me suis assise sur un rebord de ponton, observant longuement les vagues remuer sous le vent qui semblait effacer l'intégralité de mon cerveau. Je ne pensais plus... C'était … calme... Mon portable vibra. Toujours aussi doucement, je l'ai déverrouillé et ai lu le mail nouvellement reçu. On me commandait une tenue pour un couple. Une tenue évoquant divers éléments. Le feu, l'impulsivité... Ce genre de chose... En temps normal, la commande m'aurait prit quelques heures. Et là... Je ne pense qu'à une longue étendue d'eau, calme et douce. Je ne pense qu'à une brise légère et fine, celle qui soulève les feuilles en automne ou fait virevolter les mèches colorées en été. Je n'avais rien de tempétueux en tête. Juste du vide, du silence.
J'espérais quelques fois, avoir une journée comme ça. Une journée calme et sereine, où la quiétude semble devenir mon carburant. Mais ces journées arrivaient toujours lorsque je ne le voulais pas. Ces journées paraissant déprimant, où la motivation est absente. Je dois donner l'air d'être morte... Je me suis déjà vue dans cet état. Et je ne ressemble pas vraiment à une fille pleine de joie...
Bah. La journée passera vite. J'espère que ça passera demain. Je sors mon calepin, priant intérieurement pour trouver un début d'idées, d'inspiration quelconque. Et rien. Toujours rien... Déprimant.
Avec des gestes lents, ignorant le reste du monde, je me laisse fermer les yeux, inspirant longuement. J'espère. J'espère tellement de choses... Entre autre, j'espère que mon ancien monde réapparaisse devant mes yeux, que tout ne soit qu'un long cauchemar... Je sais que non. J'ai conscience que non. Mais j'aurais aimé y croire. Avoir cette porte, cette possibilité, devant moi. Inaccessible, certes. Cependant elle aurait eu l'air accessible. Ce qui n'est A-BSO-LU-MENT pas le cas ici. Non non. Je sais parfaitement que je suis coincée ici. Que tenter de retrouver une vie « stable » relève de l'utopie et non plus du rêve.
Je m'entends chantonner, retraçant des traits déjà dessiner, espérant plus encore une vague d'idées créatives. Et je soupire longuement, reprenant patrons après patrons, laissant mon cerveau se mettre « en veille ».