Nelly-Pi mène l'enquête ! /part 1/ (pv)

Kaley se surprenait elle-même avec la vitesse avec laquelle elle s’était accoutumée à sa nouvelle vie imposée par une quelconque autorité divine, gérante d’une île en constant déplacement et dissimulée de tous par une magie similaire à la sienne. Il ne lui avait pas été compliqué de trouver bons nombres de renseignements sur son nouvel environnement. Il faut dire qu’elle n’était pas la première à arriver de la sorte ici, résultat il ne lui avait pas fallu plus de deux semaines pour trouver tous ses repères et démarrer sur les chapeaux de roues sa nouvelle vie. Par elle ne savait quel moyen ou procédé, toutes les possessions qu’elle n’avait pas pu faire tenir dans ses valises avaient été convertie en monnaie sonnante et trébuchante sur son compte bancaire. Aussi, en avait-elle profité pour acheter une nouvelle voiture, et souscrire à un prêt pour une nouvelle maison. Pour la peine, elle s’en était choisie une plus grande qu’elle avait à Austin, toutefois s’étant rendue compte qu’elle s’était mise en difficulté d’un point de vue financier, elle avait décidé de louer les deux chambres libres de son domicile et de se faire embaucher en tant que professeure de mathématique au lycée Danshi et d’informatique à l’université Tetteiteki. Avec ses deux postes, Kaley se retrouvait à passer le plus clair de son temps sur le campus. A son grand malheur vu qu’elle préférait de loin rester chez elle à flemmarder, mais ses besoins financiers faisaient que tant qu’elle n’avait pas de locataires pour ses chambres, qu’elle ne pouvait pas se permettre de jouer les fainéantes.

« Ce problème se retrouvera à coup sûr dans le contrôle de la semaine prochaine, si vous avez des questions, c’est le moment de les poser. »

Vendredi et dernière heure de cours de la semaine, Kaley n’était pas mécontente d’avoir son weekend de libre. Elle allait pouvoir consacrer du temps pour elle et qui sait peut-être inviter l’une de ses collègues à passer une soirée, voire une nuit en sa compagnie. Hm… Qu’il était plaisant de penser à soi, et qu’il était plaisant également de voir qu’aucun de ses élèves n’avaient de questions.

« Très bien, je vous libère alors, passez un bon weekend. »

Il n’avait pas été simple au départ de se faire respecter par ses élèves, son apparence avait suscité bien des polémiques. Kaley avait du faire face à de nombreux perturbateurs et petits malins qu’elle sut rapidement recadrer. En effet bien que cela lui avait valu plusieurs remarques et plaintes de la part de certains parents, elle s’était rapidement fait connaître comme la prof lanceuse de craies. Avec une précision et une force sans pareille elle savait punir les indisciplinés dans sa classe. Encore une fois cela ne plaisait pas à tout le monde, mais face à un père fou de colère avait su mettre en avant des arguments implaquables. Si bien que le père révolté eut bien vite affaire avec sa femme qui l’était également devenue pour une toute autre raison. Bref, désormais l’agitation de ses premiers jours s’en était allée, mais de nombreuses rumeurs circulaient encore à son sujet.

L’annonce de la fin des cours de la semaine faite, la totalité de ses élèves avaient commencé à s’agiter et à rassembler leurs affaires bien contents de pourvoir laisser derrière eux une nouvelle semaine de cours. Kaley, elle aussi, était soulagée de pouvoir rentrer chez elle et de profiter de son weekend. En semaine, elle s’était arrangée pour boucler tout son travail pour la semaine prochaine, ce qui faisait qu’elle s’était assurée un weekend complètement tranquille. Rassemblant ses affaires à son tour, Kaley jeta un coup d’œil à l’une des lycéennes de sa classe. Cette Nelly-Pi l’avait décidément marqué par son impertinence, la pauvre s’était déjà rammassée quelques craies de sa part, mais cela ne semblait visiblement pas la calmer. Enfin aujourd’hui faisait exception, peut-être était-ce à mettre sur le compte de l’arrivée du weekend ? Quoi qu’il en soit, notre enseignante n’allait pas s’en plaindre.

Une fois prête, Kaley constata qu’il restait encore quelques élèves – dont la demoiselle en question – dans la classe. Soit, s’ils avaient décidé de jouer les prolongations, c’était leur problème et Kaley n’était pas d’humeur à leur donner un cours de rattrapage. Quittant la pièce pour s’engager dans les couloirs, elle n’aspirait qu’à une chose, retrouver sa voiture qui la conduirait dans son petit home sweet home. Comme d’habitude, il était aisé de la répérer dans les couloirs, elle dépassait d’au moins une tête la majorité des personnes présentes dans le lycée. C’était comme mettre un mouton noir dans un troupeau de moutons blancs, à cause de cela, il lui était arrivé de se faire interpeler plus d’une fois à la sortie des cours. La plupart du temps pour des questions, mais parfois même sans raison.

** Pas aujourd’hui. **

Kaley n’avait pas envie qu’on la stoppe dans son élan, de ce fait, elle pressa alors le pas. Un élève tenta de l’interpeler, mais notre professeure feinta de ne pas l’entendre et poursuivit sa route. Avec le brouhaha qui régnait dans les couloirs, personne ne pourrait lui reprocher de ne pas avoir perçu l’appel de son élève. Mais si çà tombe ce dernier souhaitait la prévenir de quelque chose d’important ? Non, il ne fallait pas se faire de fausses idées, dans la majorité des cas il s’agirait d’une question bidon sur un exercice pour avoir une vue de près sur son opulente poitrine. Dès lors, Kaley n’avait clairement pas de temps à perdre avec çà. Et en l’espace de quelques minutes, la voilà qui avait déjà atteint le parking du personnel. Sa voiture, une mazda3 de couleur grise ne tarda pas à faire clignoter ses feux à son approche. Kaley venait de la déverrouiller à distance alors qu’il lui restait encore une dizaine de mètres. Toutefois il ne lui fut pas permis de les parcourir en une fois car même sur le parking, elle se faisait encore interpellée, mais cette fois-ci il s’agissait de l’un de ses collègues. Manque de chance, si ce dernier semblait l’apprécier, ce n’était pas réciproque, de ce fait Kaley ne put réprimer un soupir en le voyant arriver. Ce dernier allait encore la mobiliser dix bonnes minutes faciles.