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| Underground Joust {First Part} | |
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Invité Invité
| Sujet: Underground Joust {First Part} Ven 18 Sep 2015 - 14:05 | |
| Helen s’était entraînée dans plusieurs autres endroits avant de jeter son dévolu sur ce temple aux allures sinistres. Cela faisait deux jours qu’elle exerçait sa magie dans ce lieu, et une bonne semaine qu’elle perfectionnait sa maîtrise de cette dernière. Le temple Horra avait fait il y a de cela quelques années l’objet d’une macabre découverte. Des scientifiques y avaient en effet retrouvé des corps momifiés par dizaine. Ce temple avait alors subi une fouille monumentale avant d’être finalement laissé à l’abandon pendant plusieurs années de suite, permettant ainsi à la végétation environnante de reprendre ses droits sur la bâtisse. Il était clair qu’il était dangereux de se rendre dans un pareil endroit, le temple était insalubre et certaines parties de ce dernier menaçaient à tout instant de s’effondrer et ne tenaient en place que grâce aux buissons et aux ronces qui y avaient poussé tout au long. Encore plus à l’intérieur du temple, on trouvait même certains arbres devenus au fil du temps bien massifs. Bref tout cela condamnait cet ancien lieu de culte à l’abandon, car tenter de débroussailler tout cela entraînerait de façon irréfutable la chute de toutes ses fondations.
** Il fait encore assez doux aujourd’hui. **
Dix huit heures trente, une vingtaine de degrés, et un soleil à moitié caché sous l’horizon, un temps bien clément en somme, mais qui n’allait certainement pas durer une fois que Helen aurait débuté son entraînement. Sa magie lui permettait de contrôler les orages et autres cataclysmes météorologiques. A force d’acharnements, Helen était aujourd’hui capable de provoquer de fortes pluies ainsi des vents violents sans trop de difficultés. Par contre lorsqu’il s’agissait de se faire manifester la foudre ou la grêle, la tâche se révélait plus ardue.
** Aujourd’hui il faut vraiment que j’y arrive. **
Si Helen venait en effet s’entraîner chaque jour jusqu’à la tombée de la nuit, c’était dans un but bien précis, parvenir à user de sa magie comme d’une arme. Les Undergrounds Jousts allaient avoir lieues dans quelques jours et il lui fallait impérativement être au niveau de la compétition pour espérer atteindre l’objectif final qu’elle poursuivait.
** Commençons par des petits nuages. **
Des petits nuages couleur cendre si dense qu’ils permettaient de soutenir le poids de sa propre personne sans problème. Helen s’était entraînée à les créer de plus en plus rapidement afin de s’en servir dans ses déplacements. Ces derniers se généraient donc presqu’automatiquement sous ses pieds et formaient en l’espace de quelques instants une sorte d’escalier nuageux permettant à notre demoiselle d’atteindre une haute impressionnante de cinq, six mètres sans peine.
** Bien contente de ne pas être sujette au vertige. **
Il aurait été en effet très handicapant pour elle de l’être, surtout que depuis son nouveau point d’observation elle pouvait voir le temple presque dans sa quasi-totalité. La bâtisse était énorme, et sa toiture trouée et transpercée par des arbres bien robustes, laissait à l’endroit une impression d’outre temps. Mais pas le temps de laisser son esprit divagué, le ciel commençait à se teinter d’une couleur orangée, cela était signe qu’elle n’allait pas avoir tout son temps. Après tout, avec l’arrivée imminente de l’automne, les journées se raccourcissaient à la faveur des nuits. Helen ouvrit alors le parapluie qu’elle avait pris avec elle, sa magie lui permettant rarement de finir au sec, ce petit objet se révélait bien précieux lors de ses exercices.
Ainsi protégée des pluies à venir, Helen commença à masser de nouveaux nuages sombres au dessus de sa tête, rapidement des gouttes d’eau commencèrent à tomber de ces derniers alors qu’ils assombrissaient un ciel déjà bien sombre. Le début était toujours facile, c’était à présent que les choses se corsaient, se souvenant de ses expériences passées, Helen commença à se concentrer afin de faire jaillir la foudre en un point donné. Son premier essai fut infructueux, mais redoublant d’efforts, notre jeune amie parvint finalement à faire jaillir un éclair devant elle dans un tonnerre des plus assourdissants. Malheureusement ce dernier fut bien trop près d’elle, et si la foudre ne l’atteignit pas, elle eut le mérite de la déstabiliser en l’aveuglant et en la déséquilibrant. Helen perdit alors pied sur son nuage et chuta, rapidement elle créa sous elle des nuages sous elle pour amortir sa chute. Mais cette dernière se faisant bien trop vite, Helen n’avait guère le temps de créer des nuages bien solides. Elle passa donc au travers de ces derniers et finit par atteindre la toiture du temple qui céda sous son poids, avant de s’enmêler avec elle à travers les branches et les lianes de la végétation régnant en mettre sur ces lieux. Le choc de la chute avait fait perdre connaissance à notre apprentie magicienne, ses vêtements à présent trempés et encrassés, notre pauvre amie demeurait en équilibre précaire à plus de deux mètres du sol. Juste en dessous d’elle, son parapluie avait trouvé un sort bien triste et demeurait brisé entre quelques gravats.
Vu qu’elle était dans les vapes, le temps dehors ne tarda pas à retrouver sa normalité, et le début d’orage qu’elle avait initié ne tarda pas à laisser de nouveau place à une fin de journée tranquille. Toutefois à en juger par les immenses flaques d’eau qui jonchaient désormais tout autour du temple, il était difficile de douter du déluge qui était tombé ici de façon pour le moins très localisée. Quoi qu’il en soit, il était à espérer que Helen retrouve rapidement ses esprits, car inconsciente comme elle l’était, elle était là en proie à bien des dangers.
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| Sujet: Re: Underground Joust {First Part} Sam 19 Sep 2015 - 14:33 | |
| Encore tout jeune arrivant sur cette Ile plus qu’étrange, Johan s’était mis en tête de se familiariser avec la flore environnante. Il faut dire que depuis son arrivée, il n’avait pas encore eu le temps de s’intéresser à son nouvel environnement. Tout avait été si vite. Son départ de Maastricht –dont il n’avait aucun souvenir-, son réveil sur cette plage avec ce message et ses informations venues de nulle part… Il lui avait fallu plus de deux semaines pour pouvoir s’installer de nouveau dans un quotidien « normal », même si la normalité devenait un concept de plus en plus abstrait ici. Ainsi, sur un coup de tête, il avait postulé pour cet emploi de professeur de biologie au lycée. Il n’était même pas sûr d’avoir l’étoffe d’un enseignant mais cette nouvelle carrière avait deux avantages indéniables : d’une part, elle réglait son problème de logement, puisque ce poste s’accompagnait d’un appartement de fonction, et d’autre part, cela lui laissait suffisamment de temps libre pour se consacrer à ses recherches. Après tout, il avait beau avoir « magiquement disparu » des Pays-Bas, cela ne l’empêcherait pas de continuer donner des nouvelles sur l’avancement de sa thèse à son chef. Son sujet impliquait invariablement qu’il entreprenne de longs voyages aux quatre coins du monde. Il avait eu un mal fou à leur faire croire qu’il était déjà reparti, seul qui plus est, en laissant sa chère grand-mère, mais au final tout s’arrangeait. Il n’était pas stupide au point de dévoiler les caractéristiques « spéciales » de l’Ile et n’osait imaginer ce qu’on lui réserverait dans le cas contraire.
Le néerlandais avait quitté son appartement très tôt ce matin, avant l’aube, emportant avec lui tout son nécessaire à dessin. Il n’était encore jamais vraiment sorti de Kousha, encore moins pour se rendre dans la forêt et dans l’éventualité fort probable qu’il ne puisse rentrer chez lui dehors ce soir, il avait emmené son nécessaire de camping. Après tout, si celui-ci avait pu l’aider dans la jungle brésilienne… C’est donc armé de son sac en toile style militaire et de sa planche à dessin qu’il s’était enfoncé dans la forêt.
Cette forêt…oh, dieu, cette forêt ! Elle était magnifique ! Un paradis pour le descendant de la Terre et le botaniste qu’il était ! Elle regorgeait d’animaux, elle regorgeait de plantes venant de tous les continents, elle regorgeait tout simplement de vie ! Les yeux pleins d’étoiles, comme un enfant face à une tour de gâteau, il n’avait cessé de s’émerveiller tout au long de cette journée. Même en cette fin d’été, la nature avait encore beaucoup à dévoiler. Lilas, Crocosmia, Guimauve, Jasmin étoilé,… son carnet était déjà bien rempli de dizaines de croquis. Et dire qu’il s’était tenu à l’écart de cet endroit magique tout ce temps !
Avançant au hasard durant de longues heures, sans jamais vraiment chercher à savoir où il était, ses pas avait fini par le mener vers un endroit étrange à mi-chemin entre urbain et végétal mais indubitablement en ruine. Il chercha la carte de l’Ile dans son sac, histoire d’avoir au moins le nom de cet endroit, mais ne la trouva pas. Il avait du –encore- l’oublier chez lui. Dépité dans un premier temps, il reprit rapidement sa bonne humeur ainsi que sa route. Après tout, en ce lieu si proche de leur Mère, il ne risquait rien.
Au détour d’un bâtiment, tenant debout par miracle, il la vit.
Une magnifique et énorme fleur qu’aucun manuel qu’il avait lu n’avait encore recensée. Il s’approcha en courant puis s’accroupit pour mieux la voir. Il n’avait jamais vu pareille plante, où même quelque chose de morphologiquement semblable en fait. La tige en elle-même était épaisse, courte et brune, un peu comme un tronc mais en plus souple et sans écorce. Une couronne de feuilles vertes-argentée entourait les pétales rougeoyant étrangement bordé d’épines. Le cœur de l’ensemble était d’un violet profond et un pistil et 4 étamines étaient visibles. Johan sortit de suite son carnet et commença son croquis. Elle était réellement fascinante. Son premier dessin terminé, il approcha la pointe de son porte mine du centre, souhaitant effleurer l’une des étamines. La réaction ne se fit pas attendre, puisque brusquement, elle se referma, manquant de le mordre. Il sourit puis griffonna cette information. Insufflant tout naturellement son pouvoir dans l’objet qu’il tenait, il piqua l’un des pétales qui se rouvrirent de suite.
Alors qu’il allait entamer un second croquis, une pluie aussi soudaine qu’inattendue s’abattit sur lui. Il faut dire que complètement plongé dans ses observations, il n’avait ni remarqué le jour déclinant, ni les nuages menaçants qui s’étaient formés au-dessus de lui. Protégeant ses recherches sous son pull, il courut se mettre à l’abri dans la bâtisse la plus proche. Ce temple était une vraie ruine –d’ailleurs, il y avait pénétré non pas par l’entrée mais par une brèche dans le mur du fond-, l’intérieur ressemblant plus à une serre qu’à un bâtiment religieux. Puis, la foudre se fit entendre, il sursauta, plaquant ses mains sur ses oreilles. L’éclair avait dû tomber très proche de lui pour que le bruit soit si fort ! A peine quelques secondes plus tard, un objet inconnu transperça le plafond de tuiles dans un vacarme assourdissant pour finalement s’écraser sur l’une des branches d’arbre. Le botaniste ne put qu’observer la scène, impuissant.
Quand les divers nuages retombèrent, il put apercevoir que cet ‘objet’ n’en était pas un mais qu’il s’agissait d’une jeune fille, inconsciente. Sans plus attendre, il déposa ses affaires sur le sol et se précipita vers elle. Elle menaçait de tomber d’un instant à l’autre mais elle était bien trop haute pour qu’il puisse l’atteindre. A peine pouvait-il effleurer ses chaussures du bout des doigts en se mettant sur la pointe des pieds. Il regarda tout autour de lui, à la recherche d’une solution. Elle s’imposa d’elle-même à son esprit. Il grimpa sur une des épaisses racines rampant sur le sol et, libérant sa magie, lui imposa de l’élever d’une quarantaine de centimètres. Ainsi, il put atteindre la jeune femme prisonnière des lianes. Elles étaient solides et bien emmêlées. Il soupira et réellement peiné, murmura :
« Désolé »
D’un seul geste, il sorti son porte-mine et le planta dans la liane la plus proche. Elles se flétrirent instantanément, libérant l’otage involontaire. Il n’aimait vraiment pas utiliser son ‘don’ pour de telles extrémités, mais, ici, la situation l’exigeait. Puis, la mort aussi faisait partie du cycle imposé par la Mère. Ensemble, Johan tenant la belle endormie dans ses bras, ils redescendirent sur la terre ferme.
*Pourvu qu’elle n’ait rien de grave*
Il l’installa sur le sol, puis enleva et boulotta son pull pour le placer, ainsi que son sac, sous la tête de l’inconsciente. Inquiet de son état, il prit son pouls à son poignet délicat –puisque son cou n’était pas accessible- et tendit l’oreille pour entendre son souffle. Il poussa un soupir de soulagement quand il sentit les battements sous ses doigts ainsi que son souffle s’échappant à intervalle régulier de sa gorge. Elle était bien vivante. Le botaniste s’écarta donc un peu et prit place contre le mur. Peu importait le temps que ça prendrait, il comptait bien veiller à son réveil. Le temps passa.
Se détendant contre la pierre pour la première de cette journée, il sentit peu à peu la fatigue engourdir ses sens. Ne pouvant plus lutter, il finit par fermer les yeux et par s’endormir à son tour.
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| Sujet: Re: Underground Joust {First Part} Sam 19 Sep 2015 - 15:49 | |
| De l’inconscience, Helen semblait lentement émerger. Ses yeux encore clos, elle sentait néanmoins le froid lui procurait de désagréables sensations. Pour suppléer à son inconfort, elle avait en prime l’impression que son corps pesait une tonne, ce dernier lui semblait si lourd, qu’elle se sentait tout bonnement incapable d’esquisser le moindre mouvement. Helen avait aussi la sensation d’être complètement trempée, ses vêtements saturés d’eau par endroit lui enserrer la peau et lui ajouter une nouvelle once d’inconfort. Si bien que rassemblant ses forces, Helen se motiva et ouvrit finalement les yeux.
** Où est-ce que je suis ? **
Il lui fallut plusieurs secondes pour trouver ses repères. Au dessus d’elle, notre demoiselle pouvait voir les branches feuillues d’un arbre et au-delà ce qui semblait visiblement être un trou dans une toiture. Par cette ouverture, Helen pouvait distinguer un ciel dégagé et étoilé, il faisait nuit et son champ de vision se trouvait limité par l’obscurité ambiante. Les sensations qu’elle avait ressenties précédemment étaient entrain de se confirmer doucement à elle. Il ne faisait pas chaud et sentait qu’elle avait la chair de poule sur tous ses membres, elle frissonna et ce simple mouvement réflexe la fit grimacer de douleur. Un élancement partant de ses épaules jusqu’au milieu de son dos, serrant les dents tout en cherchant à reprendre une position confortable, Helen se souvenait de l’accident qu’elle venait d’avoir.
** Au moins je suis toujours en vie. **
Oui, elle avait bien conscience qu’il n’aurait fallu que peu de choses pour que cet accident ait des conséquences bien plus dramatiques que sa présente situation. Son pouvoir se révélait bien plus puissant qu’elle ne l’aurait espérer, et Helen comprenait désormais qu’elle allait devoir comprendre et apprendre les mesures de sécurité nécessaires à son utilisation.
** Je suis trempée. **
Les pluies importantes qu’elle avait généré ne l’avaient pas épargnée durant sa chute, ses vêtements étaient humides et regorgés d’eau par endroit. Helen pouvait sentir ces derniers lui coller à la peau, et épouser fidèlement sa silhouette. La fraicheur de la nuit qu’elle ne ressentait que trop bien n’allait guère l’aider à se sécher, il fallait qu’elle se mettre en mouvement au risque d’attraper la crève et de voir son état empirer.
** Qui est-ce ? **
Helen s’était redressée et immédiatement ses yeux s’étaient posés sur un jeune homme endormi non loin d’elle. D’où est-ce qu’elle était, elle ne pouvait guère le voir en détails, mais pas de doute il s’agissait bien d’un garçon. Se mettant un peu plus assise, sa main buta sur ce qui semblait être un sac et aussi visiblement un pull. Prenant le temps de comprendre, Helen réalisait un peu mieux ce qui avait dû se passer. Faisant fi de la douleur qui ne l’empêcha pas de grimacer, elle se leva alors afin de se rapprocher du jeune homme.
« Hé ! »
Fit-elle en haussant sa voix morne de quelques décibels, et tout en posant une main sur une épaule de ce gars afin de le secouer un peu et de le réveiller. Ce dernier réagit alors, et Helen s’arrêta alors immédiatement pour reprendre un peu mieux ses distances. S’étant rapprochée de lui, elle pouvait mieux deviner ses traits à travers cette pénombre dans laquelle ses yeux s’accoutumaient de plus en plus. Dans quelques instants, elle aurait peut-être quelques éclaircissements sur la présente situation.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Underground Joust {First Part} Mar 22 Sep 2015 - 23:06 | |
| Cette journée avait été bien longue et pleine d’émerveillement pour le jeune botaniste. Cette forêt magique, l’étrange endroit hybride en ruine, cette magnifique fleur avec du mordant et puis…
Cette fille.
La fille tombée du ciel comme un fruit trop mûr tombe de l’arbre. Il n’avait pas cherché à savoir comment elle avait pu se retrouver dans cette situation aussi précaire qu’insolite, il n’avait pas cherché à savoir quoique ce soit d’ailleurs. Elle était en danger, il l’a aidée, voilà tout. Et alors qu’il s’était dit qu’il la surveillerait jusqu’à son réveil –une commotion cérébrale pouvait être encore à craindre, après tout-, il était parti la rejoindre dans le sommeil du juste. Il n’était pas un très bon garde malade.
Il faut dire que l’excitation de ce voyage l’avait tenu éveillé une bonne partie de la nuit avant son départ. Puis, son paquetage enfin finalisé, alors qu’il comptait se reposer, son devoir lui revint en mémoire. Les plantes ! Ses plantes ! En à peine deux semaines, il avait accumulé un nombre d’essences et de variétés de végétaux tout bonnement impressionnants. Si bien que son modeste appartement se retrouvait envahi, du sol au plafond, son espace vital s’étant réduit comme neige au soleil. Alors, et malgré l’heure avancée, comme lui avait si bien appris sa grand-mère, il prit soin de chacune d’entre-elle, ne sachant pas quand il pourrait revenir. Un petit mot gentil ou d’encouragement, couper les feuilles et fleurs flétries par la vieillesse, changer de terre quand c’était nécessaire,… oui, tout cela prenait un temps infini mais ça valait le coup. Et même si elles ne lui répondraient sans doute jamais, il avait l’impression de ressentir comme de la reconnaissance. Il était seul désormais pour s’occuper de ce jardin d’intérieur à la croissance exponentielle.
Alors que Johan dormait à poing fermé dans cette position plus d’inconfortable, une voix monocorde perça le voile qui le séparait de l’éveil. Le fait d’être secoué sans ménagement eut définitivement raison de lui.
« Hé »
Encore dans les vapes, il ouvrit lentement les yeux et battis plusieurs fois des paupières. Puis, voyant que ça ne suffirait pas, il se les frotta de sa manche de chemise. Se sentant littéralement cassé en deux d’être resté aussi longtemps assis sur le sol inconfortable, il s’étira le dos et les bras tout en baillant à s’en décrocher la mâchoire. Il faisait bien sombre d’un seul coup, combien de temps avait-il dormis ? Sombre… ? En fait, pas vraiment, car s’il faisait bien nuit noir au dehors, l’intérieur de ce temple bénéficiait d’une pale lueur bleutée, comme les couleurs d’un néon. Cette constatation titilla son esprit scientifique. Qu’est ce qui pouvait bien causer ce phénomène ? Il regarda tout autour de lui, ignorant complètement son interlocutrice, comme si elle n’existait tout simplement pas, jusqu’à ce que son regard s’accroche à quelque chose, un point lumineux plus intense, juste derrière elle.
Mais bien sûr !
Sans plus attendre, il se leva, décrocha son petit carnet et son porte mine de sa ceinture bardée d’instruments et se précipita vers la lumière, lui passant tout à fait à côté.
*Incroyable…On dirait… mais c’est impossible*
Il s’accroupit et approcha son visage d’une touffe de champignons qui avait poussé sur l’un des gravats couvert de mousse qui jonchaient le sol. Il devait bien y en avoir une trentaine, tous regroupé en un petit paquet gros comme une balle de football. Ils avaient une tige longue, fine et tordue et leur sommet était coiffé d’un chapeau d’environ 5 centimètres de diamètres pour les plus gros. Cerise sur le gâteau de cette bizarrerie, ils brillaient, de la tête aux pieds! Il avait déjà pu observer diverses espèces de champignons bioluminescents lors de son voyage au Brésil, mais ceux-ci luisait faiblement dans la nuit d’une couleur verdâtre. Ici, l’intensité était tout autre, et ils produisaient un doux rayonnement bleuté.
*On dirait une Mycena Lucentipes, mais en plus gros et en bleu, en fait*
De suite, il réalisa un croquis de sa découverte, notant nombre de petits détails qu’il observait, puis, il se releva d’un seul coup, semblant chercher quelque chose. Il se dirigea vers son sac puis le retourna, éparpillant une partie de ses affaires sur le sol. Entre la boite d’allumette, la lampe torche et la bonne quinzaine de barre de chocolat, il trouva enfin ce qu’il cherchait. Il prit une boite translucide puis retourna près des champignons. Avec une délicatesse infinie, il approcha la pointe de son porte-mine chargé de magie de la base, à la jonction entre plante et pierre et frappa à trois reprises. La botte se décrocha simplement, accompagnée de son mycélium complet et intact. Il put donc récupérer l’ensemble avant de le ranger dans sa boite. Il comptait bien étudier en détail cette espèce. Encore maintenant, le mécanisme de bioluminescence restait assez méconnu, encore plus à cette longueur d’onde plus faible. Et puis, ce type en particulier aurait dû pousser dans un climat tropical, non pas en climat tempéré. Tant de chose encore à découvrir ! Aurait-il assez de sa vie pour percer les secrets des végétaux de cette Ile ?
Visiblement très content de lui, il se retourna… et fit face à une silhouette gracile et visiblement transie de froid. Quand est-ce qu’elle était arrivée ? Interloqué, il regarda l’endroit où il avait laissé la jeune fille plus tôt dans la journée. Elle avait disparue, ou plutôt elle s’était réveillée. Sans particulièrement se hâter, il rangea son carnet et sa mine puis s’approcha, légèrement confus. Durant quelques secondes, il sembla chercher ses mots, l’anglais n’étant pas sa langue maternelle, il lui fallait réfléchir avant de formuler ses phrases. Il trouva enfin et lui dit, avec un léger accent néerlandais.
« Oh …désolé, je n’avais pas vue que tu étais réveillée. Ça va mieux ? » Il pointa l’ouverture dans la toiture « Tu m’as fait peur lorsque tu es tombée du toit, j’ai bien cru que je n’arriverai jamais à te décrocher ou même que tu ne t’en étais pas tirée.»
Il soupira, soulagé puis fit mine de reprendre la parole. Il ouvrit la bouche mais la referma rapidement, détaillant rapidement son interlocutrice. Elle semblait avoir bien froid. Il est vrai que la fraicheur avait fini par tomber bien que lui, bien sec, n’en souffrait pas plus que cela. Sans un mot, il alla donc ramasser son pull, le secoua rapidement pour en retirer les éventuelles saletés dessus puis revint et lui présenta, tout sourire.
« Enchanté, Je suis Johan. Tu as l’air frigorifiée, tu peux prendre mon pull, si tu veux. » |
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| Sujet: Re: Underground Joust {First Part} Mer 23 Sep 2015 - 16:58 | |
| Helen avait été complètement ignorée, si bien qu’elle ne pouvait s’empêcher de restée bouche bée devant l’audace que ce garçon venait d’avoir à son encontre. Visiblement de simples plantes lumineuses se révélaient plus importantes et tape à l’œil que sa personne. Helen s’était pourtant tenue juste devant lui, certes il faisait assez sombre mais quand même pas au point de la faire sembler invisible aux yeux d’un jeune homme en parfaite santé.
** Je suis encore tombée sur un cas… **
Mais celui-là semblait toutefois moins dangereux que l’autre disjoncté qu’elle avait eu le plaisir de croiser lors de son arrivée sur l’île. Helen le regardait donc légèrement en retrait, bien qu’il restait muet, Helen pouvait voir l’émerveillement sur son visage grâce à la lumière qui l’éclairait. Ce genre de plante valait-il une telle extase ? Certes en la présente situation, un peu de lumière se révélait bien pratique, mais bon, il n’y avait rien à faire, Helen digérait mal le fait de se faire ignorer de la sorte.
** Bon c’est fini oui !? **
Et bien non, le voilà qu’il se mettait à dessiner sa trouvaille, évidemment, pourquoi n’y avait-elle pas pensé avant ? Mais peut-être que si elle tentait à nouveau un petit éclair qu’elle ferait assez de lumière pour être enfin remarquée ? C’était une solution certes tentante, mais pour le moment, Helen sentait le froid lui devenir de plus en plus insupportable. Elle avait la chair de poule et sa veste lui collait à la peau, rendant la situation encore plus désagréable à notre demoiselle transie. Et finalement sans qu’elle n’ait eu à faire quoi que ce soit le miracle se produisit, et le garçon la remarqua enfin.
« Oh …désolé, je n’avais pas vue que tu étais réveillée. Ça va mieux ? »
** Merci de t’en soucier, mais c’est un peu tard… **
« Tu m’as fait peur lorsque tu es tombée du toit, j’ai bien cru que je n’arriverai jamais à te décrocher ou même que tu ne t’en étais pas tirée. »
C’est vrai qu’Helen avait eu de la chance, et sur le coup, elle ne pouvait qu’être d’accord avec lui, et fit dès lors mine d’acquiescer légèrement à ses dires. Et à présent qu’elle faisait l’objet de toute son attention, ce jeune homme sembla remarquer sa détresse, et tout en se présentant à elle il vint lui offrir son pull. L’idéal aurait été qu’elle se débarrasse de ses vêtements mouillés pour enfiler ce pull sec, mais pudique comme elle l’était, Helen n’avait nullement envie de s’offrir en spectacle face à un inconnu. Elle attrapa alors son pull et se le passa rapidement dessus, ce dernier était bien trop grand pour elle, mais il lui offrait tout de même une protection correcte contre la fraicheur de la nuit. Mais le mettre lui avait arraché une grimace de douleur, car faire aller ses épaules pour l’enfiler n’avait fait que raviver la douleur qui l’irradiait dans le haut de son dos. Toutefois ne voulant pas se donner en spectacle devant le dénommé Johan, Helen retrouva bien vite contenance et se présenta à son tour.
« Je m’appelle Helen. »
Elle aurait pu rajouter un merci pour le pull, mais elle lui en voulait trop de l’avoir ignorée de la sorte pour se montrer sympathique avec lui dès le début. C’était que même pour des pacotilles, Helen pouvait se montrer très rancunière, alors pour avoir été ainsi ignorée, il fallait s’attendre à ce qu’elle se montre un tant soi peu froide avec lui. Dès lors il ne fallait pas compter sur elle pour relancer la conversation.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Underground Joust {First Part} Ven 2 Oct 2015 - 22:33 | |
| Maintenant que le jeune néerlandais avait récolté, étudié –superficiellement, le reste devant attendre son retour à son appartement-, et préservé ce spécimen de champignon bioluminescent hors du commun, il reprit contact avec la réalité du monde qui l’entourait. C’était quelque chose qu’il subissait souvent, plus qu’il ne le provoquait, surtout depuis qu’il avait repris ses études.
Il savait très bien que ce trait de sa personnalité pouvait en blesser plus d’un. Après tout, personne n’aime être ignoré au profit d’éléments inanimés de l’environnement. Mais c’était plus fort que lui, comme une pulsion incontrôlable, dès qu’il apercevait un objet, animal, plante ou personne digne d’un intérêt quelconque, il lâchait tout pour aller l’observer, au risque de partir au milieu d’un événement important. Il ne savait pas très bien d’où pouvait bien lui venir ces lubies, parfois stupides, mais il faisait avec. Après tout, il y avait certains avantages à se comporter ainsi. Il considérait le fait de pouvoir analyser ainsi les alentours immédiats aussi rapidement comme une bénédiction. Avec le temps, les personnes qui le côtoyaient depuis quelques années avaient appris à composer avec. D’un autre côté, il n’était pas rare que Johan rate des rendez-vous importants ou ne froisse l’un de ses chefs en coupant court à une réunion de recherche juste pour sortir au dehors et prendre le soleil. Bien que pour sa défense, trois heures d’affilées dans cette pièce étouffante à parler d’obtention de brevet et de financement de fond de recherche en aurait sans doute ennuyé plus d’un.
Mais maintenant qu’il tenait l’organisme lumineux en sa possession, toute son attention put se retourner sur son interlocutrice, sur Helen -puisque c’était son nom-. Il se rendit compte qu’il ne l’avait jamais vraiment regardé, bien qu’avec cette pâle lumière, on ne distinguait pas les détails. Elle devait avoir environs son âge et était de corpulence normale, bien que plus petite que lui. Elle avait des cheveux sombres et une mine renfrognée, ça il en était sûr. Quel dommage, un simple sourire aurait suffi à illuminer ce joli visage. Oui, il avait été trop loin en ignorant en bloc sa présence et il s’en rendait bien compte maintenant. Mais il ne voulait pas partir sur cette mauvaise première impression et comptait bien se rattraper.
« Helen… Je saurai m’en souvenir » dit-il comme pour lui-même, un grand sourire enfantin s’étirant.
Puis, une idée lui traversa l’esprit. Puisqu’ils étaient là tous les deux dans cet endroit inconnu et valant terriblement le détour –il faisait de gros effort pour ne pas partir en exploration tout seul-, pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi ne pas partir à l’aventure ? La mine espiègle, il retourna vers son tas d’affaire en désordre et en rangea une partie. Il remit son sac sur son dos et se planta face à la jeune femme. Sans lui demander son avis, il lui fourra sa lampe torche et deux barres de chocolat dans les mains. Lui-même était déjà en train d’en grignoter une, qu’il goba sans ménagement. Après tout, peut-être avait-elle faim ? Et si ce n’était pas le cas, il n’était quand même pas bon de risquer l’hypoglycémie après une chute pareille. Quant à la lampe torche, il n’en avait plus vraiment besoin et pour cause.
Le récipient contenant son dernier échantillon dans la main gauche, il sorti son portemine de sa ceinture bardée de matériels en tout genre et l’imprégna de magie, instinctivement. Simultanément, ses yeux passèrent du brun au gris clair sans qu’il n’y prête vraiment attention. Il faut dire que tout ceci lui venait tellement… naturellement. Il n’avait pas à réfléchir sur comment déclencher son pouvoir ou sur comment le doser. Il n’avait qu’à y penser, à penser à ce qu’il voulait faire pour que ses dons suivent. Ici, sa requête était simple. Du bout de la pointe, il piqua la coiffe de l’un des champignons lumineux, lui transmettant sa force. La réaction ne se fit pas attendre, car d’un seul coup, toute la botte s’illumina comme une ampoule, tout comme son regard satisfait. Bien plus efficace et plus écologique qu’une simple lampe torche, non ? Il rangea son catalyseur à sa taille.
« Helen, Partons en exploration ! »
Sur ces mots, il l’attrapa par le poignet et la tira derrière lui à l’extérieur du temple, en sortant par où il était entré, c’est-à-dire l’arrière à moitié effondré. La nuit était magnifique avec son ciel dégagé et piqué d’un millier d’étoiles. Loin d’être menaçante aux yeux de Johan, la sombre forêt vierge semblait se parer d’autres atouts que la simple couleur de ses fleurs. Des dizaines de nouveaux parfums semblaient avoir éclot en l’espace de quelques heures. Çà et là, on pouvait voir quelques lucioles voletant mollement dans le sous-bois. Il fit quelques pas au dehors, avant de lâcher la jeune femme. Il avança encore vers la forêt, balayant le sol du regard et approchant sa lanterne improvisée de l’une ou l’autre plante.
**C’était par ici je pense…**
Enfin, au prix de longues minutes de recherches à l’orée du bois, il s’accroupit près de nombreuses petites fleurs bleues sur une tige ligneuse haute d’une quarantaine de centimètre. Il posa son bocal lumineux à côté et cueillit une dizaine de petites feuilles fines et longues d’environs cinq centimètres et les froissa dans ses mains, y imprégnant sans vraiment s’en rendre compte une étincelle de magie. Il se releva, son récipient dans une main, les feuilles dans une autre, et se présenta devant Helen.
« L’hysope est une plante efficace contre les contusions et les ecchymoses. Elle devrait faire des merveilles sur toi »
Même s’il avait fait mine de ne rien remarqué, pour ne pas froisser d’avantage l’ego de la jeune femme, le néerlandais avait bien vu que cette chute avait laissé quelques séquelles plus ou moins douloureuses. Il n’était pas médecin, loin de là, mais pouvait se baser sur ses solides connaissances en botanique pour soigner les maux mineurs. Il ouvrit la main contenant le broyat végétal. Il ne suffisait qu’à l’appliquer sur la zone douloureuse. Ne sachant pas exactement où elle se situait, il ne prit pas d’initiative malheureuse. Elle avait un problème, il présentait une solution.
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| Sujet: Re: Underground Joust {First Part} Sam 3 Oct 2015 - 17:56 | |
| C’était quoi ce sourire ? Est-ce qu’il croyait que cela suffirait à tout lui pardonner ? Et puis qu’est-ce qu’il avait à être excité comme une puce à présent ? En le voyant, Helen ne pouvait s’empêcher d’être légèrement exaspérée, ou plutôt irritée. Et bien que de prime abord, ce garçon pouvait sembler fort sympathique, Helen n’arrivait à le suivre. En effet se retrouver subitement dans une lampe de poche et deux barres de chocolat dans les mains, sans une once d’explication avait de quoi déstabiliser un chouïa. Toutefois, Helen n’enlevait rien à l’utilité de ces présents, ces derniers tombaient vraiment à pic dans la présente situation, où un peu de lumière pouvait apporter plus de sureté, et où quelques barres chocolatées pouvait lui permettre de tenir le coup dans ces conditions extrêmes. En effet car contrairement à son camarade d’infortune, Helen n’était guère fort équipée.
Helen procéda alors par priorité, elle déballa alors une première barre et mordit avec hardiesse dedans. Tout en la mâchant, Helen alluma sa lampe de poche nouvellement acquise et fit aller sa lumière sur les alentours. C’était impressionnant comme quoi de la lumière pouvait rassurer énormément. Et puis il y avait Johan, mais pour le moment, Helen ne savait pas dire si sa présence la rassurait ou l’inquiétait. Car il faut dire que le garçon était pour le moins unique, et à force de le voir jouer avec les plantes, Helen comprit qu’il devait être tout comme elle un prisonnier de cette île. Un Saruta-Hiko qui plus est, c’était la première fois que Helen en côtoyait un ainsi, il faut dire aussi que cela ne faisait pas encore un mois qu’elle était sur cette île à part du monde.
« Helen, partons en exploration ! »
Hein ? Comment ça ? Mais c’était hors de question, Helen avait d’autres choses de prévue pour sa nuit, et puis aussi dans l’immédiat, elle désirait rentrer chez elle afin de pouvoir pendre un bon bain chaud. Car malgré le pull de Johan, notre jeune demoiselle pouvait nettement sentir la fraicheur glaciale de ses vêtements trempés qui lui collaient à la peau. De ce fait partir en exploration n’était clairement pas une option pour elle, ce n’était même pas une option tout court vu que Johan ne lui laissa pas le choix. Lui attrapant le poignet, ce dernier l’entraîna avec lui, ils passèrent ainsi à travers ce temple en ruine pour finalement s’en extirper. Et une fois à l’extérieur, Helen ne put que sentir la fraicheur du vent de la nuit qui suffit à elle seule à lui donner la chair de poule malgré l’épais pull de Johan. Ce dernier ne semblait pas vouloir la lâcher, et visiblement il paraissait chercher activement quelque chose. Bon soit, Helen consentait bien à le laisser à ses fouilles, mais par contre d’un geste ferme elle l’invita à la séparation.
** Raah… La douleur ne passe pas… **
Ayant de nouveau sa main libre, Helen s’en servit pour se masser l’arrière de son cou douloureux. Et alors que Helen se demandait pourquoi elle restait encore en sa compagnie, Johan qui pour sa part semblait avoir trouvé ce qu’il cherchait. Et tel un enfant fier de son travail, il vint la surprendre en lui présentant une plante susceptible de la soulager de son mal. Et bien quel homme fort attentionné, il faut dire que si on mettait de côté le fait qu’il l’avait ignoré toute à l’heure, Johan s’était bien occupé d’elle. Il avait fait ce que d’autres personnes n’auraient peut-être pas fait avec tant de spontanéité. Finalement, sa rancune s’atténuant, Helen se rendait compte qu’il avait du bon à prendre chez lui.
« Merci… »
Prise un peu au dépourvu par l’attention qu’il lui témoignait, Helen en était devenue temporairement bien timide. Ce n’était pas tous les jours qu’on s’occupait à ce point d’elle, de ce fait elle se mit de dos face à Johan.
« Je connais l’hysope, elle est présente dans certaines de mes huiles de massage. »
Puis dégageant ses cheveux de sa nuque, elle poursuivit :
« C’est au niveau de mes épaules et du haut de mon dos que j’ai mal. »
L’idéal pour appliquer la concoction aurait été qu’elle se défasse d’au moins une couche de vêtement. Mais sur le coup Helen préférait avoir encore mal plutôt que froid, toutefois son côté pudique influençait également son choix. Ce n’était pas demain la veille qu’elle se découvrirait de la sorte devant quelqu’un fraîchement rencontré. Déjà elle prenait pas mal sur elle pour ne pas afficher la gêne que lui procurait cette situation. Elle qui arborait d’habitude un visage de marbre semblait faire quelque peu exception aujourd’hui. Il faut dire qu’après avoir échappé de peu à de terribles séquelles, Helen était fatiguée et n’était plus autant sur ses gardes, son état la faisait se relâcher un peu. |
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| Sujet: Re: Underground Joust {First Part} Mar 3 Nov 2015 - 1:38 | |
| Johan était content, presque euphorique d’avoir enfin rencontré quelqu’un d’autre sur cette Île coupée du monde. A tel point, qu’il devait bien se l’avouer, il s’était comporté comme un enfant, une véritable pile d’énergie et de curiosité. Il faut dire que ces deux dernières semaines avaient été d’un stressant. Il avait bien besoin de ça pour relâcher la pression. Son réveil sur cette plage inconnue, une foultitude d’informations nouvelles dans la tête, l’acclimatation à ce nouvel environnement, à ces nouvelles villes, à tous ces nouveaux visages, s’habituer à abandonner sa langue maternelle au profit de l’anglais… Tout ça, c’était beaucoup à encaisser d’un seul coup, même pour un homme habitué aux voyages dans des pays exotiques comme lui. Dorénavant coupé de sa seule famille survivante, coupé de cette routine qu’il avait mis un temps infini à mettre en place, autant pour rassurer sa grand-mère que pour se cadrer lui-même, le néerlandais était un peu perdu et surtout très seul. Alors, comme à chaque fois dans ces cas-là, il s’était réfugié dans le travail, reprenant contact avec cette Terre-mère dont la musique chantait à ses oreilles depuis sa plus tendre enfance, oubliant pour un temps ses interrogations sur cette situation plus qu’absurde.
Il savait…il le savait, il le redoutait même. Plus jamais il ne devait laisser cet état de perdition, de flou, de détresse s’emparer de lui. Il devait prendre les choses en main au risque de voir resurgir ce passé troublé qu’il préférait oublier, le sourire aux lèvres. Alors, pour s’enfoncer plus loin encore dans le travail, pour s’occuper l’esprit un maximum, il avait décidé de prendre un second job, en plus de ses recherches pour le compte du continent. Ne pouvant se résoudre à abandonner sa branche de prédilection, il avait épluché toutes les annonces qui se referaient, de près ou de loin, au monde scientifique et c’est un peu par hasard qu’il était tombé sur celle du lycée danshi. Quelle idée…il n’avait même pas le diplôme d’enseignant, mais avait bien compris que l’école manquait de bras en ce moment…Alors, sa bonté naturelle avait fait le reste et il avait postulé, sans grand espoir d’être accepté. Le plus éprouvant ayant quand même été sa prise de fonction au lycée, en tant que professeur de Biologie. Quelle idée d’avoir accepté ce poste en ce début de mois de septembre ! A peine quelques jours avant la rentrée ! Rien que d’intégrer le programme, la philosophie de l’école, faire des recherches, constituer sa matière et ses cours lui avait pris tout le reste de son temps, repoussant un peu plus sa venue dans la forêt. Pourtant, petit à petit, après les premiers stress se soient estompés, il s’était véritablement pris de passion pour ce nouvel emploi. Il n’avait pas encore vraiment eu l’occasion de donner cours, mais quelque part, c’était une occupation idéale pour lui. Guider des adolescents sur le droit chemin, pour ne pas qu’ils commettent les mêmes erreurs que lui, voir s’allumer dans leurs yeux l’étincelles du savoir et de la compréhension… Il ne savait pas pourquoi, mais de plus en plus, il se disait que ça lui plairait, que toute cette nouvelle vie lui plairait. Bien qu’il idéalisait plus qu’autre chose le métier d’enseignant, bien qu’il ne savait pas vraiment encore le pourquoi de sa venue forcée, bien qu’il ne savait pas quand est-ce qu’il pourrait rejoindre ‘Oma Stern’, il reprenait ses marques.
Cette journée s’était plutôt bien passée quand il y repensait. Il avait ramassé d’une tonne d’échantillons et identifié des dizaines et des dizaines de plantes. Il devait encore le confirmer avec la littérature, et rédiger son rapport hebdomadaire mais son prochain mail vers le continent serait sans doute pour son chef de recherche. Il avait eu un mal fou à reprendre contact avec lui, puisqu’il avait disparu sans vraiment donner d’explications. D’un côté, il ne le pouvait laisser sans aucun résultat de sa part mais d’un autre, les ordres avaient été clairs : personne ne devait savoir pour l’Île. Sur la corde raide, Johan avait décidé de prendre le risque, de se placer en équilibrer instable, histoire de conserver quelques reliquats de son ancienne vie.
Toutes ses informations en sa possession et le soir tombant, il avait finalement fait la rencontre d’Helen. Enfin, le terme approprié était qu’elle lui était tombée dessus, crevant le plafond de son corps gracile. Il ne savait pas très bien quoi penser de la jeune femme. Elle semblait fort peu causante et plutôt réfractaire à sa bonne humeur débordante. Il faut dire qu’il ne s’était tout à fait comporté comme un parfait gentleman lors de leur premiers échange de parole, préférant une fois encore, la compagnies des plantes à celle d’un autre être humain. Et depuis, il essayait de se rattraper peu à peu. Non pas qu’il se sentait fautif, ou obligé d’agir de la sorte –il se serait comporté exactement comme ça face à n’importe quel autre personne après tout-. L’emmenant avec lui à l’extérieur du temple branlant, il s’était mis en quête d’un moyen de soulager sa douleur qu’elle peinait à lui cacher, malgré tous ses efforts. Et il avait fini par la trouver, il savait bien qu’il avait vu de l’Hysope dans les parages. S’emparant de ses feuilles, y libérant une étincelle de son don pour renforcer leurs propriétés, il s’était présenté face à elle, la solution en main. Il n’avait pas la prétention de prendre l’une ou l’autre initiative malheureuse, ne sachant pas non plus exactement d’où cette douleur irradiait. Surpris de l’entendre le remercier, plutôt que de recevoir une remarque désagréable sur son comportement fort peu adulte, il le fut plus encore de la voir se mettre dos à lui, l’invitant à appliquer lui-même cet onguent plus qu’improvisé. Un instant, il resta interdit, ne sachant pas tellement à quoi il devait s’attendre ou comment réagir. Cette simple demande lui fit reprendre contact avec la réalité, quelque part. Il n’était plus question d’aller vadrouiller à droite et à gauche, de laisser son esprit vagabonder, sa curiosité prendre le pas surtout le reste…là, il était question d’aider quelqu’un qui en avait besoin. Toujours souriant, son visage reprit cependant son sérieux, et, pour la première fois de la journée, il reporta toute son attention sur Helen et s’approcha d’elle, pour exécuter sa demande. Elle ne lui facilitait vraiment pas la tâche, en fait. Certes, elle avait dégagé en partie son cou, mais n’avait pas daigné dégager ses épaules. Il soupira intérieurement. Il n’était pas question d’être maladroit cette fois-ci, ni d’aller trop loin dans ses gestes. Il ne pouvait s’empêcher de se sentir testé quelque part. Une chance pour lui, son pull étant bien trop grand pour elle, il n’eut aucun mal le dégager pour atteindre la couche de vêtement inférieur. C’est là que les choses devenaient plus compliquées. Encore en partie mouillé, le tissu était collant, rendant la tâche plus difficile. Prenant tout son temps, évitant au maximum les gestes brusques et respectant du mieux qu’il put la pudeur de la jeune femme, le botaniste glissa ses doigts sur sa peau, y appliquant le principe actif qu’il avait extrait magiquement en massant doucement et lentement les zones qu’elle lui avait indiquées. A chaque instant, il fit attention au moindre changement dans le comportement d’Helen, guettant ses réactions de douleur, modifiant ses gestes qu’il le fallait. Il n’était pas très à l’aise, il devait bien se l’avouer, il décida alors de briser ce silence qui s’était installé entre eux.
« Tu connais l’Hysope, alors… c’est plutôt rare… Tu es masseuse ou kiné, peut-être ? »
Elle avait effectivement mentionné l’utilisation d’huile de massage, or, Johan était quasiment certains que les huiles à base d’hysope n’était utilisé que par les professionnels. En tout cas, il n’en avait jamais vu en vente libre. Après, il était fort possible qu’elle s’en soit procuré en pharmacie, après tout. Qu’à cela ne tienne, il avait besoin de parler, pour rendre cette situation un peu moins étrange. Au bout de quelques minutes, il retira ses mains, replaçant son pull sur ses épaules et se débarrassant des feuilles, vidées de leur substance, non sans leur avoir soufflé un remercîment au préalable, pour leur travail accomplis. Il frotta ses mains contre son pantalon, tout en l’interrogeant une nouvelle fois, sa curiosité reprenant le dessus.
« Tu as mal autre part ?… avec une chute pareille aussi… » Il ne put retenir un petit rire, il ne se moquait pas d’elle, mais il repensait à l’étrangeté de cette rencontre. « Il faudra que tu m’explique comment tu as fait pour grimper sur le toit de ce temple ou même ce que tu y faisais… » - HRP:
Arf, désolée pour le retard >< je n'ai littéralement aucune excuse >< J'espère que ça ira pour toi o/
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