Là où tentation et raison s’entrechoquent. /part 1/ (pv Sakura)

Cela faisait un bon bout de temps que Jordan avait repéré cette petite boutique de tatouages et de piercings. Il faut dire que lorsqu’elle faisait la route à pied de son bar jusqu’au night shop de sa rue, elle passait immanquablement devant. Dès lors à force de ces multiples allées et venues, l’envie de se faire faire tatouer était née chez elle. Toutefois elle ne savait pas quel genre de tatouage lui irait, elle avait avoir visité plusieurs sites internet et plusieurs banques d’images, Jordan n’avait trouvé qui lui plaisait. Elle avait toutefois bien réfléchi au genre de tatouage qu’elle voulait. Un tatouage bien visible de tous qui se trouverait au niveau de son cou et qui symboliserait son homosexualité. Oui, c’était là le message qu’elle voulait graver sur sa peau et faire passer à tous ceux et celles qui croiseraient sa route. Elle avait donc cherché en vain un sigle lesbienne original sur la toile, avant de finalement se dire qu’elle pourrait trouver conseil dans la boutique même où elle comptait se faire tatouer.

Nous étions lundi, seul jour de la semaine où son bar affichait portes closes toute la journée. Jordan avait passé sa matinée à faire l’inventaire de son commerce, ce weekend avait été superbe pour elle car son bar n’avait jamais connu un taux de fréquentation aussi élevé. Et aussi et surtout, il avait été superbe parce que samedi, elle avait su s’offrir une nuit torride avec une de ses clientes. La pauvre s’était faite plaquée par un mec en début de semaine, Jordan n’aurait pas dû profiter de sa fragilité, mais au final aucune des deux ne regrettaient rien. De son côté, Jordan avait apprécié la dominer, et du côté de la demoiselle, cela lui avait bien changé les idées et prouver que ce mec n’était qu’un idiot fini. Car oui, il y avait eu du sexe, mais Jordan avait su également se montrer fine psychologue pour l’amener jusqu’à son lit. Honnêtement, notre amaterasu doutait fort de revoir sa donzelle dans son bar, cette soirée et cette nuit là n’avaient qu’un moment d’égarement, un interlude pour lui permettre de rebondir. Après tout, elle n’avait pas été lesbienne à la base.

Quatorze heures trente, Jordan s’était finalement décidée à sortir pour se rendre à la dite boutique de tatouage. Même pas dix minutes pour l’atteindre, c’était vraiment le must d’en avoir une à deux pas de chez elle. Par contre ce qui était moins cool, c’était le fait que cette dernière était bien fréquentée, si cela avait été une clientèle exclusivement féminine, cela ne l’aurait pas dérangé, mais malheureusement c’était l’inverse qui semblait s’offrir à ses yeux. Restant quelques instants devant la vitre, Jordan compta environ cinq hommes pour une femme à l’intérieur. La pauvre allait devoir prendre sur elle si elle ne souhaitait pas revenir plus tard. Lorsqu’elle fit son entrée dans la boutique, celui qui était visiblement le gérant la salua, mais tout ce qu’il obtenu en retour fut un vent monumental. On aurait pu croire que Jordan avait des écouteurs dans les oreilles et ne l’avait pas entendu, mais non ces dernières étaient complètement dégagées et parfaitement fonctionnelles. Heureusement cela n’alla pas plus loin, le gérant étant occupé avec trois autres clients venus ensemble, il n’avait que faire de s’occuper d’une impolie pour le moment.

Pour cette journée, Jordan s’était habillée comme à son habitude dévoilant beaucoup de surface de sa peau malgré les températures encore fraîches de dehors. Il faut dire qu’être née amaterasu lui avait conféré un net avantage contre le froid. Bref elle portait là un minishort noir s’arrêtant au premier tiers de ses cuisses et laissant voir ses longues jambes glabres. Pour accompagner ce dernier, un court débardeur blanc qui laissait entrevoir son nombril encore imberbe de tout piercing. Sous ce dernier, Jordan ne portait pas le moindre soutien-gorge, cela n’était pas une provocation de sa part, mais plus une fatalité et un confort pour sa personne. Notre amie s’était coiffée comme à son habitude, une coupe très à la garçonne, et n’avait pas omis également son maquillage et vernis sur les ongles. Rien de trop exagéré, juste un peu subtilité pour lui ajouter de la féminité bien comme il faut. Avec elle, Jordan portait également un petit sac à main noir contenant tout son petit nécessaire personnel.

** Bon, il m’avait semblé avoir vu une femme avant de rentrer. ** Et elle ne s’était pas trompée, semblant revenir de l’arrière boutique, une jeune demoiselle vint s’entretenir quelques instants avec le gérant, avant de se tourner et se diriger vers elle. Ce coup-ci, Jordan la salua bien aimablement, à un tel point qu’on aurait pu croire à des retrouvailles entre deux vieilles connaissances. Pourtant les deux femmes ne se connaissaient pas, elles s’étaient tout au plus déjà croisées l’une l’autre dans la rue.

« Salut, j’aurais besoin de conseils pour un tatouage. Mais avant… Est-ce qu’il y a des femmes qui font les tatouages chez vous ? Parce que je ne veux absolument pas un homme. »

Vu sa demande, il était normal de penser que Jordan souhaitait un tatouage dans une zone bien intime de son corps. Mais ce n’était pas vraiment le cas, elle refusait tout simplement et catégoriquement qu’un homme la touche et se permette de souiller son corps. Mais çà, personne ne pouvait le deviner mis à part celles qui la connaissaient un minimum.

Jordan n’avait eu aucun mal à s’attirer l’attention de la jeune femme, cette dernière vint rapidement vers elle et lui offrit une réponse des plus rassurantes. Visiblement sa première exigence allait pouvoir se voir exaucer. Et c’était non sans l’avoir tout de suite mise à l’aise que la jeune femme l’invita à lui donner plus de détails sur ce qu’elle désirait. Jordan se mit alors à réfléchir, rassemblant tout ce qu’il y avait de certains dans ce qu’elle voulait.

« J’aimerais un tatouage partant du sigle lesbienne, quant à sa localisation, je le souhaite au niveau de mon cou, plus ou moins ici. »

Joignant le geste à la parole, Jordan lui indiqua à l’aide de l’index et du majeur de sa main droite l’endroit exact où elle souhaitait se faire tatouer. Si la plupart des gens préféraient se faire tatouer leur nuque, Jordan préférait pour sa part se faire tatouer le côté gauche de son cou. Histoire que toutes jeunes demoiselles venant lui déposer un baiser dans le cou puisse contempler son tatouage de près. Une seconde raison qui lui poussait à ce choix était la visibilité de son tatouage, elle souhaitait que ce dernier soit un avertissement à tous les hommes désireux de venir la draguer impunément. Notre demoiselle se fichait pas mal que leur conversation soit entendu par les hommes présents dans la boutique. Pour elle, ces derniers n’existaient plus, et continueraient de n’être rien à ses yeux tant qu’ils se maintiendraient suffisamment à distance de sa personne.

« J’ai une photo de ce que je veux plus ou moins. »

Sortant son iphone de son sac à main, Jordan partit chercher une photo bien particulière parmi toutes celles qu’elle conservait sur son appareil. Au terme de plusieurs secondes, elle finit par trouver ce qu’elle cherchait et l’afficha dès lors en plein écran sur son téléphone. (www)

« Bon j’aimerais quand même quelque chose de plus élaboré. Mais dans l’idée, c’est ce que je veux. »

Jordan tendit alors son téléphone à la demoiselle, sans se douter un instant que le trio d’hommes – que le gérant avait momentanément laissé seuls pour chercher quelque chose en arrière boutique – étaient entrain de lorgner sur elle de manière forte tendancieuse. La tenue légère de Jordan semblait avoir réveillé certains bas instincts en eux, et il était dans leur intérêt qu’ils en restent là. En effet Jordan n’avait pas peur de foutre le souque dans une boutique si c’était pour remettre à sa place un pervers. Mais bon il avait fort à parier que les personnes gérant cette boutique ne laisseraient jamais telle chose arriver, n’est-ce pas ?

La jeune femme avait écouté sa demande jusqu’au bout et n’y avait apporté aucun jugement de valeur. L’homosexualité ne la choquait visiblement pas, et d’un autre côté il aurait été dommage pour Jordan qu’une fille avec autant de style ne soit pas ouverte aux relations idylliques de deux femmes. Bref afin d’arriver à se fixer sur un tatouage bien précis, la demoiselle s’en alla lui chercher un catalogue d’images où elle serait susceptible de trouver son bonheur. Se retrouvant seule quelques instants, Jordan ne tarda pas à sentir malgré elle le regard de ces hommes sur sa personne. Faisant comme si elle ne les avait pas remarqué, notre amie sentait que s’ils persistaient de la sorte qu’ils en subiraient de lourdes conséquences. Mais bien avant que ses pensées se muent en actes, la jeune demoiselle qui s’occupait d’elle vint les interpeler pour les remettre à leur place. Mais est-ce que ces hommes allaient trouver suffisamment de bon sens pour en rester là avec de simples mots.

Jordan en avait douté, mais le fait qu’ils se retrouvent ensuite encadré par le gérant de la boutique mit fin à la débauche de leur regard et leur air hagard. La demoiselle s’excusa pour la gêne que ces imbéciles venaient de lui occasionner. ** Inutile, les hommes sont tous des cons. ** Jordan s’était bien gardé de dire cela de vive voix, elle ne voulait pas faire dégénérer la situation vu que cela ne lui serait pas profitable. Les ignorant, notre camarade se mit à feuilleter les pages du livre qu’elle lui avait apporté. Finalement au terme de plusieurs minutes de recherche, elle finit par trouver ce qui lui conviendrait. Bon elle partait sur un tatouage plus imposant que ce qu’elle avait prévu à la base, mais bon rien d’autre ne lui avait tapé dans l’œil. Il y avait certes d’autres beaux tatous, mais aucun n’avait provoqué ce déclic.

« Oui, je voudrais ce sigle tribal, ainsi que ce cœur tribal là. »

Devant ce double choix, Jordan s’expliqua tout en montrant à la jeune femme ce qu’elle voulait exactement. Le sigle lesbienne tribal se trouverait à l’endroit qu’elle lui avait montré plutôt, et le cœur tribal au même niveau mais de l’autre côté de son cou.

« Je souhaiterai ensuite relier ces deux tatouages par un collier tribal. »

La demoiselle écouta sa demande jusqu’au bout, elle semblait jauger la faisabilité de cette dernière. Puis lui faisant signe que c’était ok, elle invita notre camarade à la suivre en arrière boutique. Jordan était pour la peine soulager de ne plus se côtoyer la présence de ces primates en rut. Suivant les consignes qui lui furent données, Jordan s’installa sur un siège et écouta la jeune femme se présenter à elle. Son petit nom était Sakura, Jordan ne mit pas plus d’une seconde à le mémoriser.

« Moi c’est Jordan, enchantée. »

Jetant un œil tout autour d’elle, notre amaterasu s’intéressait autant à ce que Sakura était entrain de préparer qu’à tout ce qui pouvait se trouver dans cette pièce. Notre amie avait l’impression d’être entrée dans un autre univers, tellement la déco des murs montrait des photos de tatouages aussi diverses que variées. Son attention se refocalisa bien vite sur Sakura qui souhaitait quelques renseignements et approbations de sa part.

« J’ai un seuil de douleur assez élevé, tu peux y aller. »

Puis jetant un œil sur ce que le miroir lui montrait, Jordan finit par approuver devant l’emplacement indiqué par Sakura.

« Oui, c’est parfait. »

Et alors que Sakura plaçait la copie sur de sa cliente, cette dernière vint à lui demander quelques renseignements avant que leur séance ne commence véritablement.

« J’ai tout mon temps mais juste par curiosité, il y en aura pour combien de temps environ ? »

C’était là sa première question, et aussitôt qu’elle y aurait obtenu réponse, Jordan comptait bien enchaîner avec une deuxième : « Est-ce que je pourrais continuer à parler pendant que tu travailles ? » En effet, le tatouage se trouvant au niveau de son cou, Jordan craignait que le fait de parler gêne le travail de Sakura. Aussi, elle voulait ainsi éviter de faire une bêtise lorsque l’artiste commencerait à lui tatouer la peau.

Il y en aurait donc pour approximativement deux bonnes heures, mais ce temps pourrait se rallonger ou non en fonction du fait si Jordan se montrait fort loquace ou pas. Comme elle s’en était doutée, il était préférable pour ne pas souiller sa peau avec un échec qu’elle se complaise dans une certaine forme de silence. Toutefois, Sakura lui offrit un moyen de lui signaler lorsqu’elle ressentait un impérieux besoin de lui communiquer quelque chose de vive voix. Mais alors qu’elle lui donnait ses explications, Sakura lui parut tout à coup bien confuse, ne voyant sur le coup pas la raison, la jeune demoiselle vint la lui offrir sur un plateau. En l’entendant se justifier, Jordan ne put s’empêcher de se mettre à rire ouvertement, accentuant sûrement sur le coup la gêne de sa tatoueuse. Cette dernière pensait décidément à bien des choses, mais cela n’était pas pour la déranger.

« Je m’en souviendrai de celle-là. »

Pas de chance pour elle, Sakura venait de marquer son esprit mais pas de la manière la plus élogieuse qui soit. Dans tous les cas, c’était là un bon souvenir que Jordan garderait d’elle. Finalement, après avoir donné son accord, Jordan se tut et Sakura put alors débuter son long travail d’artiste. Ayant gardé les yeux ouverts au début, Jordan finit par les fermer et à sentir que plus encore Sakura qui s’appliquait au niveau de son cou. Se faisant, Jordan se mettait à penser à tout un tas de choses, certaines utiles d’autres futiles, certaines passées d’autres à venir,… Il était assez plaisant de laisser son esprit vagabonder de la sorte lorsqu’on était contrainte à une immobilité forcée. Fort heureusement, le temps s’emblait s’écouler assez rapidement, et Jordan sentait l’espèce de stylo de Sakura se déplacer sur son cou.

[C'est assez court, désolée ^^" sinon Jordan souhaitant son tatouage au plus vite, elle ne sera pas du genre à faire trop causette, donc tu peux avancer autant que tu veux dans le rp :)]

Jordan se montra être une cliente exemplaire, restant parfaitement immobile, ne bougeant qu’à la demande de Sakura, elle fit en sorte que son travail se fasse le plus rapidement possible. De temps à autre, la jeune tatoueuse lui demandait si elle supportait la douleur, cette dernière était certes présente, mais loin d’insupporter notre camarade qui lui répondit alors à chaque fois que tout allait bien. La jeune demoiselle ne lui avait pas menti, il lui avait fallu bel et bien deux heures complètes pour parfaire son tatouage. Et c'était non sans un certain soulagement que Jordan accueillait l’annonce de la fin de son travail. Et la première chose qu’elle fit fut de faire aller sa tête de tous les côtés, histoire de dégourdir son cou resté trop longtemps immobile dans une position pas toujours des plus confortables.

Sakura lui apporta dès lors un miroir, et ce fut avec satisfaction que Jordan put contempler le résultat de ces deux heures de labeur. Une réussite totale selon elle, le tatouage était magnifique et le serait encore plus, une fois que sa peau rougie par le traitement se serait remise. D’ailleurs à ce sujet-là, notre demoiselle se vit offrir une pommade afin de favoriser au mieux le rendu de son tatouage. Et comme l’avait si bien souligné Sakura, désormais plus aucune demoiselle – ainsi que plus aucun homme – ne pourrait se méprendre sur son orientation sexuelle. Et tout cela pour juste 1500 Coliz, un prix très commercial pour lequel Jordan ne chipota pas le moins du monde. Toutefois n’ayant pas assez en liquide avec elle, ce fut par carte qu’elle demanda à régler le paiement. Et une fois ce dernier effectué, Jordan ne put résister à l’opportunité de se faire un peu de publicité. Aussi, elle sortit alors plusieurs cartes de visite du Black Flower. Sur cette dernière on pouvait lire sous le logo du bar « lesbian’s bar », ainsi que l’adresse où ce dernier se trouvait ; de l’autre côté de la carte se trouvait noter les heures d’ouverture, ainsi qu’un numéro de téléphone et une adresse e-mail pour entrer en contact.

« Au fait, est-ce que je peux demander un petit service ? »

Tendant les cartes à Sakura, Jordan poursuivit sur sa lancée en lui dévoilant la nature du service qu’elle voulait.

« Je tiens un bar réservé aux lesbiennes, est-ce qu’il serait possible de distribuer ces cartes à tes clientes ? Tu dois bien en connaître quelques-unes comme moi. Si tu me fais ça, je t’offrirai un verre à ta première visite. »

Jordan lui avait habilement demandé ce petit coup de pouce publicitaire tout en l’invitant elle aussi à venir passer une soirée dans son établissement. Dans tous les cas, ses yeux n’avaient pas quitté ceux de la demoiselle durant tout le temps où elle lui avait parlé. Un regard soutenu qui trahissait que Jordan se risquerait bien à lui demander encore plus. Mais pour le moment, notre camarade se modérait, après si elle estimait avoir ses chances, Jordan comptait bien l’aborder pour toute autre chose.