Beaucoup de bruit pour rien [PV Nelly]

« Tu m’as tapé dans l’œil, ça doit être pour ça. »

Mais quel charmeur ce Logan ! Il n’en perdait pas une miette. J’étais sur lui, dans une position à la fois amusante et équivoque. C’est vrai que dans une situation pareille, ça aurait vite pu dégénérer. Très vite même. Ça n’était pourtant pas le cas. Ou pas encore, je ne le savais pas. Il restait doux, sans qu’il n’y ait plus que cela des sous-entendus purement sexuels. Ah, la douceur de ses mains… Parties de mes hanches, elles remontaient tout doucement le long de mon corps, m’extirpant des frissons sur leur passage. Je profitais de ces quelques instants, les yeux fermés, comme pour ne pas en laisser une miette de côté. Mes rêveries prirent fin lorsque la main posée sur mon cou m’attira en avant et qu’il me vola un nouveau baiser. Ses lèvres étaient si douces et sucrées… Je l’avais déjà remarqué au fil de la journée, j’en avais certainement déjà fait la remarque à plusieurs reprises ; mais ces lèvres, j’aurai pu ne jamais les quitter. Elles avaient ce petit truc qui vous donne l’impression d’avoir une sucrerie au bord des lèvres.

Mon regard se perdait encore dans le sien. Vous savez, comme une forêt qu’on connaitrait par cœur mais qu’on continuerait de visiter et dans laquelle on continuerait de se perdre. Sauf que je ne connaissais pas Logan par cœur. Loin de là. J’aurai, à cet instant, aimé savoir lire ses émotions dans ses yeux. Enfin, je n’en aurai pas eu besoin bien longtemps puisqu’une de ses mains vint se promener sur mon joli postérieur rebondi. Surprise, j’avais lâché son regard un instant avant de sourire bêtement. Moi aussi, j’avais les mains baladeuses. Mais je ne descendais pas trop bas. Non seulement mon propre corps m’en empêchait, mais je ne voulais pas le mettre en plus dans une situation délicate. Je me contentais d’imprégner son corps dans ma mémoire. Je n’étais pas sotte, je savais que c’était une situation plus qu’embarrassante, délicate et excitante. Je le savais, et je le sentais. Difficile d’en faire abstraction ; mais face à un bel homme comme lui, je ne pouvais pas me permettre de faire un faux pas. L’air de rien, il m’intriguait. Il m’intriguait même beaucoup. C’était certainement ce qui m’empêchait de lui bondir dessus. Ah, non, ça je l’avais déjà fait. Roooh, vous avez compris ce que je veux dire, quoi !


« Je crois qu'on ferait mieux de se mettre au chaud. Tu voudrais que je te ramène ou ... ? Tu peux dormir dans ma caravane si tu veux. C'est pas obligé qu'il se passe quoique ce soit ... »

Il avait cet air gêné qui le rendait atrocement attirant. Erf, comment résister à une proposition pareille. Me proposer de rester chez lui, pour la nuit… C’était fort attrayant. J’avais réfléchis un moment. Bien que l’idée ne me déplaise pas, j’avais comme une appréhension. J’étais loin de vouloir qu’il se passe absolument quelque chose ; non, le taquiner semblait me suffire pour le moment. J’avais pourtant une angoisse, certainement idiote. Je le regardais un moment, pendant qu’il se redressait et partait à la recherche de quelque chose. Lorsqu’il revint, il posa son débardeur sur mes épaules. C’était vrai qu’en cette saison, il faisait bien frais. Le soleil s’était presque entièrement couché, il ne réchauffait plus comme il l’avait fait. J’avais regardé Logan et je lui avais souris un peu timidement.

« Donc tu m’invites à boire un bon chocolat chaud ? J’accepte volontiers ! »

C’était ma version du « dernier verre » après un rendez-vous. Le chocolat chaud, il n’y avait rien de mieux. Enfin, bien sûr, s’il me proposait un verre d’autre chose ou même juste des sucreries, je n’aurais pas dit non. Je l’avais suivi jusqu’à notre lieu de pique-nique. J’avais regroupé mes affaires et je l’avais aidé à ramasser nos restes. Un petit peu à la traine, je le suivais jusqu’à sa caravane qui semblait ne pas être trop loin de notre campement de fortune.


Je n’avais encore jamais mis les pieds dans une caravane jusqu’à aujourd’hui. C’était étrange et petit, mais pourtant il y avait globalement tout ce qu’il faut dedans ? Je me demandais intérieurement s’il y avait les toilettes et une salle de bain cachée quelque part : en gros, si c’était un « vrai » petit appartement sur roues. Lorsque nous serons installés, il faudra que je lui demande de quoi me sécher. L’idée d’attraper froid ne me plaisait que très moyennement et avec mes cheveux longs et mouillés qui se baladaient dans mon dos, cela n’arrangerait rien.