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| Arrivée de nulle part [terminé] | |
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Invité Invité
| Sujet: Arrivée de nulle part [terminé] Mer 6 Jan 2016 - 22:44 | |
| Mélodie ne se souvenait pas de s’être endormie, et encore moins sur un palier de porte. Mais bien qu’elle émergeait difficilement, elle se faisait petit à petit une raison que ce n’était pas un deuxième rêve qu’elle était entrain de commencer. Les cheveux emmêlés et plein d’épis, on pouvait facilement la croire toute droite sortie de son lit. Et c’était grosso-modo le cas, car notre amie se souvenait bien de s’y être endormie la veille. Dès lors comment expliquer sa présence ici ? Une crise de somnambulisme ? C’était peu probable, étant donné que cela ne lui était jamais arrivé auparavant. Il lui fallait donc réfléchir et remettre un peu d’ordre dans sa tête, mais se souvenir allait être difficile car jetant un coup d’œil à sa montre, Mélodie se rendit compte qu’elle souffrait d’amnésie non négligeable sur ces seize dernières heures.
18h34, elle se trouvait déjà en beau milieu d’après-midi. Se relevant sur ses deux jambes, Mélodie s’aperçut qu’elle était vêtue avec les mêmes vêtements qu’elle avait portés la veille. Ces derniers étaient froissés, vu qu’avant de se glisser sous sa couette, elle les avait enlevés et boulotés dans un coin de sa chambre. Bizarre, de plus en plus bizarre, à côté d’elle se trouvaient plusieurs de ses sacs et sa grosse valise. Sans attendre plus longtemps, elle les ouvrit et découvrit que pratiquement toutes ses affaires étaient là. De ses vêtements à ses affaires d’école, de sa petite tablette surface au moindre de ses carnets de dessin, toutes ses affaires étaient là, comme si elle se serait apprêtée à emménager dans un nouveau pensionnat ou une nouvelle famille d’accueil.
Bon, les choses devenaient de moins en moins claires, et Mélodie éprouvait le besoin de faire le point. Déjà savait-elle qui elle était encore ? Car vu qu’elle souffrait d’amnésie partielle, il était peut-être bon pour elle de s’assurer de l’intégrité du reste de sa mémoire. Je m’appelle Mélodie Gravier, j’ai 15 ans, j’en aurais 16 le 13 mars de cette année. Je suis la cadette d’une fratrie de trois frères, mais je ne les ai plus revus depuis Noël dernier. Leurs noms sont Guillaume, Anthony et Thomas. Guillaume et Anthony ont plus de la vingtaine et vivent seul chacun de leur côté, Thomas lui a un an de plus que moi et est placé comme moi dans une famille d’accueil. Oui, parce que nos parents sont morts alors que j’avais six ans. Ma mère est morte d’un cancer, et mon père n’ayant pas supporté sa mort nous a abandonné quelques mois plus tard en se suicidant. Mouais, il y a mieux comme souvenir, mais au moins je sais toujours qui je suis.
Mélodie se mit alors à marcher vers une fenêtre, et put voir à travers cette dernière plusieurs lycéens et lycéennes en uniforme se promener. Là sur le coup, elle se dit alors que soit il devait avoir une école privée pas loin ou soit qu’elle avait pour une raison ou une autre atterri au Japon. Mais à en juger par les frimousses des jeunes qu’elle dévisageait du regard avec ses mains en visière, cette deuxième option n’était pas plausible. Dommage, car en tant qu’otaku digne de ce nom, elle aurait été plus que comblée d’une telle immersion dans le pays de la japanimation et du manga. Elle-même était auteure de spins offs, et avait écrits et dessinés pas mal d’histoire. D’ailleurs à ce sujet, elle était contente que toutes ses affaires geekesques l’aient accompagnée, jusqu’ici. Enfin tout cela ne lui disait pas où elle était, et comment elle y était arrivée.
Sentant le besoin d’une sucette pour s’aider à réfléchir, Mélodie glissa une main dans la poche de sa veste et y découvrit en plus d’une sucette une mystérieuse enveloppe. Et après avoir mis sa sucrerie en bouche, elle déchira cette dernière afin de pouvoir lire la lettre qu’elle contenait. Et là, au fur et à mesure de sa lecture l’incompréhension fut plus que perceptible sur son visage. Sérieusement c’était quoi cette mauvaise blague, si elle résumait cette affaire sans queue ni tête, elle avait été kidnappée pour des soi-disant pouvoirs surnaturels qu’elle ne possédait même pas. Tout çà dans le but de la protéger elle et l’équilibre du monde. On avait déjà fait pire comme scénario de manga, mais là c’était bien de la réalité dont il était question. Et le pire dans tout cela, c’était qu’on ne lui disait même pas où est-ce qu’elle était !! Comment pouvait-on à ce point oublier le plus important ? Mélodie poussa un profond soupir tout en froissant la lettre dans sa main, ce fut à cet instant là qu’elle remarqua qu’il y avait quelqu’un derrière elle. Peut-être allait-elle enfin avoir les explications qui lui fallait, quoi qu’il en soit c’était là le début de l’aventure pour elle.
Dernière édition par Mélodie Gravier le Lun 18 Jan 2016 - 11:16, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Arrivée de nulle part [terminé] Mer 6 Jan 2016 - 23:12 | |
| J’aime pas l’université. Quand j’y vais, j’ai envie de me tuer. Les gens sont bruyants, ils posent des questions qui tombent sous le sens, et les professeurs qui répondent innocemment, comme s’ils les trouvaient intéressantes. C’est trop facile, trop ennuyant. Je veux mourir. Je veux mourir. Je veux mourir. Aujourd’hui, quelqu’un m’a parlée. Il a demandé mes notes, et je les lui ai donnée. C’est agaçant qu’il ait aimé. Il va les montrer à ses amis. Dessus, j’avais écrit la conclusion du prochain devoir. C’est tellement logique que je ne vois pas en quoi il faut réfléchir. Il m’a remerciée, mais j’ai hochée doucement la tête. Ce ne sont que des notes, des gribouillages. Ça ne mérite pas une flatterie.
Puis je me suis rendue compte que sur la marge de l’un de ces papiers, j’avais aussi écris mes plants pour les trois prochaines années. En temps normal, je ne me soucie pas de ce genre de conneries. Mes plants, ils sont bien ancrés dans ma tête. Le seul souci, c’est que maintenant qu’ils sont à portée de vue, je ne veux pas qu’on tombe dessus. Sur cette marge, il y a écrit mon sujet de thèse, avec les grands points soulignés deux fois. C’est important quand on souligne deux fois. Assez pour ne pas avoir envie de réfléchir à autre chose pendant son temps libre. C’est chiant d’y réfléchir, je ne veux pas recommencer. Alors j’ai trouvée son adresse, ne me demandez pas comment, et je vais lui rendre visite. S’il me pique mon projet, je serais ennuyée. J’aime pas la chimie, raison de plus pour le récupérer.
Me voila sur le palier, mais il y a une fille allongée par terre. Je ne veux pas savoir ce qu’elle fait là. Cela ne me concerne pas. Elle reprend connaissance devant moi, et n’est qu’à quelques pas. Je l’ignore, cela ne me concerne pas. Je toque à la porte une fois, puis deux, puis trois. Je continue jusqu’à ce que je sois sure qu’il ne m’entende pas, sans élever la voix. Ce n’est pas grave, j’appelle un serrurier. Il arrivera dans l’heure, je n’ai qu’à patienter en compagnie de cette femme dépravée, qui a certainement elle aussi, oubliée ses clefs. Je ne veux pas m'asseoir par terre, il a l’air d’y faire froid. Je n’aime pas le froid. Alors je reste debout, et regarde ailleurs. Je ne veut pas qu’elle me regarde. Je ne veut pas qu’elle me parle. |
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| Sujet: Re: Arrivée de nulle part [terminé] Jeu 7 Jan 2016 - 9:02 | |
| Mélodie prit le temps de dévisager un peu cette personne, il s’agissait d’une jeune fille sans doute un peu plus âgée qu’elle mais clairement plus chétive que sa personne. Pour la peine, Mélodie lui aurait bien refilé ses quelques kilos en trop. C’était clairement une étrangère comme on pouvait en voir souvent en Belgique désormais, s’agissait-il d’une roumaine ? Bien possible, dès lors Mélodie ne pouvait s’empêcher de penser à toutes les rumeurs et les préjugés qui circulaient sur cette communauté de personne. Et honnêtement cela ne lui donnait pas trop envie d’aller l’aborder. Mais il fallait être réaliste, dans l’immédiat elle n’avait personne d’autre sous la main et cette dernière était seule. Et tout le monde savait qu’il était plus facile d’aborder un inconnu lorsque ce dernier était isolé et non en groupe. Du moins c’était ce que certains garçons de sa classe lui avait dit, ils trouvaient plus facile de draguer une fille lorsque cette dernière était seule, et non avec tout son groupe de copines prêtes à vous dévisager du regard.
Bon que cela soit claire, Mélodie n’avait aucunement l’intention de lui faire la moindre déclaration enflammée. Non, elle avait juste envie d’éviter de passer pour une idiote devant trop de monde. Car oui, notre amie avait bien conscience que sa situation était grotesque. Mélodie se souvenait avoir fait la fête avec ses frères la veille, et être rentrée dans les alentours de deux heures du matin. Qu’elle fasse dès lors une grasse matinée ne soit guère surprenant, mais qu’elle se retrouve ici avec tout son ramdam était incompréhensible. Elle n’avait pourtant pas touché à un verre d’alcool, et on ne pouvait pas l’avoir droguée non plus puisqu’elle était persuadée d’être rentrée chez elle se coucher. Bon dieu que tout cela était chiant, pourquoi les réponses ne pouvaient-elles pas lui tomber du ciel ? Ce serait tellement plus simple.
« Hé ! Salut ! Tu peux peut-être m’aider ? »
Mélodie venait de lui faire signe tout en l’interpelant en français, car jusqu’à preuve du contraire cela devait bien être toujours en Belgique qu’elle se trouvait, dans sa belle Wallonie et donc bel et bien en terre francophone. Bref c’était avec un certain naturel, qu’elle se rapprochait de la demoiselle. Il faut dire qu’avec ses vêtements froissés et ses cheveux en désordre, on pouvait difficilement faire plus naturel qu’elle en ce moment. Toujours sa sucette en bouche et sa lettre froissée dans sa main droite, Mélodie venait de réduire la distance entre elle et la jeune fille. Se tenant à environ un mètre de cette dernière, elle prit son silence comme une invitation à lui poser les quelques petites questions qui la turlupinaient.
« Est-ce que tu sais me dire où est-ce que je me trouve ? »
Une question à la fois, il serait impoli et peu productif de la noyer sous un flot de questions. Dans tous les cas, tant que la demoiselle ne se montrerait pas contraire, ce serait en français qu’elle continuerait de s’adresser à elle. Petite précision, Mélodie prenait la peine de retirer sa sucette de sa bouche lorsqu'elle lui parlait. Ben oui, ce n'est pas une malpolie non plus !
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| Sujet: Re: Arrivée de nulle part [terminé] Jeu 7 Jan 2016 - 15:17 | |
| Je regardais à droite et à gauche, puis derrière moi, mais non, elle c’était bien moi qu’elle fixait. Elle me parla, visiblement pas dans la langue locale, et avec un accent vraiment vraiment laid. Je ne compris rien, et n'eut pas spécialement envie de comprendre. Alors je leva les deux mains dans un signe de paix. Les scientifiques adoraient ce signe, et bien que je ne le comprenait pas, il me semblait approprié à la situation. Ce signe devait servir à l’apaiser, et à l'empêcher de continuer à m’ennuyer avec ses mots sortit d’un bouquin de SF bon marché. J'espérais qu’elle comprendrait, ou du moins, qu’elle essayerait. Après tout, j’étais dans une situation délicate. Rester dehors, sur un palier inconnu, c’était beaucoup demandé, même pour moi.
Toujours debout, je sortis de mon sac un paquet de chips, des bonbons et une bouteille de ketchup. J’avais estimée a quarante trois pourcent les chances qu’il soit absent. Comment une grande fille, j’avais donc prévue le coup. Il y avait aussi un paquet bien emballé de légos, mais je n’en avait pas l’usage. On ne peut pas manger et construire, sinon, les mains sont glissantes, et je n’aime pas avoir les mains glissantes. J’ouvris le paquet de chips, puis me rendis compte que les conventions sociales m’obligeaient à demander si je devais partager. Vu qu’elle avait une sucette dans la bouche, cela me paraissait fort peu probable, mais il était de mon devoir de demander.
“ Chips ? Bonbon ? “
Je n’avais pas l’accent anglais. A vrai dire, ma langue première était relative à mon pays de naissance. Comme tous le monde dans notre milieu, ma mère m’avait prit des cours quand j’étais petite. D'où le fait que je n’avais pas eu besoin de baragouiner pour me faire comprendre à mon arrivée. Pas comme cette inconnue, assise sur un palier, priant pour qu’on déchiffre ce langage venu des cieux et qu’on lui dise, enfin, ou elle se trouvait.
Alors je mangea, posant cette merveilleuse invention qu’est le ketchup sur mes réglisses préférées. Je n’avais jamais eu de telles sucreries au complexe. Rien que de penser au roquefort à la maison, rien que de penser au saumon fumé qui allait l'accompagner, j’en salivais. Ou même à cette moutarde, qui allait se mélanger à merveille avec la sauce harissa dans mon pain de déjeuné. Y’a pas à dire, j’adorais les possibilités qu’offrait cette putain d'île. Malheureusement pour moi, je n’avais pas d'appétit, ou très peu. Avec sept réglisses, j’avais fait mon dîner. Ce devait être à cause de mon ablation de l’estomac. Une certitude même. Alors je les rangeaient bien précieusement, maintenant prête à jouer aux légos. Et a construire, enfin, quelque chose à la hauteur de mon talent. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arrivée de nulle part [terminé] Jeu 7 Jan 2016 - 15:51 | |
| La demoiselle ne semblait pas avoir percuté à ses mots, elle levait d’ailleurs les deux mains en l’air tout en lui paraissant navrée de n’avoir rien saisi de ses quelques mots échangés. Mélodie ne tarda pas faire un certain rapprochement, cette fille était selon ses propres critères une étrangère, de ce fait pas étonnant qu’elle ne puisse pas capter un seul mot de français. Cela s’était déjà vu après tout, avec tous ces gens qui fuyaient leur pays en guerre pour espérer trouver la paix en Europe. Que c’était ennuyant, son aide la plus probable se révélait inutile à cause d’une stupide barrière linguistique. Comment allait-elle faire à présent ? La réponse ne tarda pas à venir à elle, sa camarade de palier venait de lui adresser quelques mots et ces derniers avaient percuté dans son cerveau. De l’anglais, ouais c’était bien de l’anglais qu’elle venait d’entendre. Chips, candy,… Pourquoi cela n’avait-il pas fait tilt dans sa petite tête ? L’anglais était une langue universelle après tout. Dès lors il y avait peut-être une chance pour elle d’obtenir quelques renseignements de cette inconnue. Cette dernière lui avait demandé si elle voulait de ses chips ou de ses bonbons, mais avec déjà une sucette en bouche, Mélodie déclina d’un signe de tête.
« Can you tell me where I am? »
La question restait la même, mais cette fois-ci Mélodie avait toutes ses chances de s’être faite comprendre. Remettant sa sucette en bouche, elle attendit patiemment que la demoiselle termine de manger et lui réponde. Nullement pressée, cette dernière prit le temps de ranger ce qu’elle mangerait sûrement plus tard dans son sac. Sentant une certaine pointe d’impatience la déranger, Mélodie se racla volontairement la gorge afin de ramener l’attention de la jeune fille à sa personne. C’était qu’elle lui avait posé une question, et ce coup-ci, notre amie espérait bien une réponse plus utile que des chips et des bonbons.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arrivée de nulle part [terminé] Jeu 7 Jan 2016 - 16:31 | |
| “ here “
Question stupide, réponse stupide. Ou est t’ elle ? Ici. Sur le palier. En train de jouer avec mes légos, j’essaye de ne pas lui accorder trop d’importance. Cette femme n’est qu’un bruit de fond, un parasite, que je me dois d’éliminer. Voyant qu’elle s'apprête à encore l’ouvrir, je la devance, un air de chien battu sur le visage.
“ please, I want play with my legos “
Honnêtement, de mon point de vue, cette phrase ne sonne absolument pas faux. Accoutrée comme je suis coiffée, c’est à dire une malpropre, je ne pense pas un seul instant qu’à ses yeux, j’ai peut être l’air d’une folle. Ou d’une conasse, c’est au choix. Dans ce contexte précis, il faut penser que je ne pense pas à mal. A vrai dire, j’en doute être capable. La malice chez moi n’existe pas. Cela peut paraître présomptueux, mais il n’y a que des faits. Les réponses à des conclusions que je tire sans doute trop vite. Je ne comprend pas les autres, mais la réciproque est sans nul doute vraie. A leurs yeux, je ne suis qu’une femme diminuée, incapable d’interactions sociales. Ils n’ont pas tord, mais il faut comprendre que je ne suis pas que ça. Je suis tellement plus que ça.
Alors, les jambes fléchies, je joue avec mes légos, parce que je suis incapable de lui répondre correctement. Sa question n’est pas précise, et mon cerveau refuse de donner réponse à une équation incomplète. Il y a trop de variables, il y a trop de réponses. Peu le comprennent, alors je reste seule. Seule a passer pour une folle, ou une conasse c’est au choix.
“ But… i’m not a bitch. I'm nice, that's my grandfather who says it. “
Parce que le deuxième terme me parait vraiment inconcevable, j’ose lui préciser ça. Ou comment s’enfoncer lors d’une première rencontre qui ne devrait absolument pas tourner de cette façon. Moi qui ne voulais pas parler, je lui contais mes histoires de famille. Pourquoi toutes mes conversations tournaient t’ elles de cette façon ? je m’ennuyais toute seule, c’est vraiment frustrant vous savez; |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arrivée de nulle part [terminé] Jeu 7 Jan 2016 - 17:15 | |
| Mélodie tomba des nues en entendant sa réponse, se foutait-elle de sa gueule ? Non, mais ce genre de réponse était typique de celle d’un gamin souhaitant faire chier son monde. D’ailleurs le message était très bien passé, cette fille ne souhaitait nullement prendre le temps de l’aider. En somme si elle avait bien saisi ses mots, et les sous-entendus qu’ils semblaient dégager. Dans le monde d’aujourd’hui qui irait après tout sortir l’excuse de vouloir jouer aux légos en pareille situation ? C’était clairement une excuse bidon pour lui dire de lui foutre la paix. Après, peut-être avait-elle tout simplement mal saisi son anglais, et qu’il s’agissait là d’une expression typique des jeunes anglophones de nos jours. Mais elle en doutait fort, surtout que cette fille n’avait guère le profil d’une américaine et encore moins celui d’une anglaise.
Sur qui je suis tombée moi ? Mélodie était sidérée de la voir réellement se mettre à jouer avec des légos devant elle. Mais devant quelle marginale venait-elle donc de tomber ? Mais bordel, dans quel endroit avait-elle atterri ? Un asile de fou ? Non, les jeunes qu’elle avait tantôt aperçus par la fenêtre semblaient tout à fait équilibrés. La seule folie ici présente était celle de cette fille, et devant cette situation improbable, Mélodie peinait à trouver ses mots. Elle n’avait plus beaucoup de patience, et sentait l’énervement la gagner progressivement. Il fallait qu’elle fasse une dernière tentative, après quoi elle laisserait tomber cette dérangée. Se prendre la tête avec elle n’allait pas résoudre ses problèmes, non, loin de là, c’était même le meilleur moyen pour se choper une migraine carabinée.
Et voilà que cette dernière se mettait à déblatérer des choses inutiles. Sur le coup, Mélodie se fichait royalement de son grand-père et de ce qu’il disait d’elle. Tout ce qu’elle désirait, c’était une véritable réponse à sa question. S’accroupissant brusquement en face d’elle, Mélodie laissa sa main droite atterrir en plein milieu des légos de cette dernière. Qu’importe qu’elle le veuille ou non, cette fois-ci elle allait bien l’écouter et lui répondre ce qu’elle voulait entendre.
« I asked where I am. In which building? Which street? Which town ? Did you understand ? »
Il y avait clairement une certaine irritation dans sa voix, mais Mélodie n’avait guère su faire autrement. Elle était complètement perdue ici, et sans repères l’attitude de cette fille lui était plus qu’énervante. Quoi qu’il en soit, elle s’était un peu trop rapprochée de la demoiselle, et son visage commençait à lui paraitre légèrement flou. Foutue presbytie, cette déficience visuelle était une vraie plaie, et Mélodie espérait bien retrouver ses lunettes dans tout son ramdam d’affaires. Mais pour l’heure, elle se contenta de se redresser un peu histoire de récupérer une vision nette de cette irritante jeune demoiselle.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arrivée de nulle part [terminé] Jeu 7 Jan 2016 - 21:03 | |
| Maintenant, il est temps de hurler. Il est temps de se débattre et de mordre. Il est temps de dire que cela ne va pas, qu’on ne touche pas aux légos impunément. Il est temps de dire à cette femme que son histoire n'intéresse personne, qu’elle ferait mieux de partir, parce que je n’aime pas être ennuyée. Il est temps, mais je ne bouge pas. Au lieu de quoi, je la regarde dans les yeux. Moi, Osnate, fait l’effort de soutenir son regard. Elle va me le payer, je le lui ferait regretter. Cette imprudente est entrée dans mon monde sans toquer. Je suis énervée, et dieu sait que je déteste ce sentiment, il est tellement contre productif. Il est tellement frustrant. Elle est méchante. Je n’aime pas les gens méchants. Elle va me le payer. Alors, quand elle demande son chemin, cette étincelle dans les yeux qui refuse tout compromis, je refuse de lui répondre. Ou du moins de lui répondre correctement.
“ No, I not understand “
Je ne comprend pas un tel comportement. Je ne comprend pas un tel entêtement. C’est méchant je sais, mais cela fait un bien fou. Je la regarde encore, sans ciller, les sourcils froncés. Ma réponse ne s’est pas fait attendre, et, sans le savoir, je l’ai certainement agacée. Je croyais l’avoir mouchée, mais soyons réaliste, ce genre de paroles, ya pas pire pour énerver.
Je lui tourna le dos, et d’un grand geste de la main, je rapatriais tous les légos. Voila, le contact visuel était rompu, elle allait certainement me lâcher. Si elle s'entêtait encore, j’envisageais deux cas. Soit elle était débile, soit vraiment obstinée. Mais dans les deux, je ne voulais pas lui parler. N’y lui indiquer quoi que ce soit. Qu’elle se débrouille, comme les premiers avant elle. Elle avait reçue une enveloppe non ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arrivée de nulle part [terminé] Jeu 7 Jan 2016 - 22:04 | |
| Mélodie s’était fait violence pour ne pas l’étriper en l’entendant lui répondre de la sorte. Elle disait ne pas comprendre, mais il était clair qu’elle avait tout saisi de sa question. Cette fille avait juste décidé de l’emmerder. Bon dieu, ces foutus légos, elle allait les lui faire bouffer. Ah non, elle ne pouvait plus, la sagouine avait été rapide à les ranger. Soit si elle quittait les lieux, Mélodie allait faire de même, elle n’avait que trop perdu son temps avec cette peste. Remarquant qu’elle avait toujours son incompréhensible lettre froissée en main, elle la glissa sans once de délicatesse dans la poche de sa veste avant de partir rejoindre ses bagages qui trainaient devant la porte d’un des logements estudiantins que comptait le bâtiment.
Il va me falloir demander à quelqu’un d’autre, mais s’ils sont tous comme elle dans le coin, je risque de commettre un meurtre je le sens. Mais alors que ses pensées dérivaient vers de sombres penchants, son pied droit vint à marcher sur l’enveloppe dont elle avait extirpé sa lettre de bienvenue. En tant normal, elle ne se serait pas aperçue qu’elle marchait dessus, mais sous son pied elle sentit une bosse irrégulière comme si, comme s’il restait encore quelque chose dans l’enveloppe. Se penchant pour récupérer cette dernière, elle laissa ses doigts farfouiller à l’intérieur et… Bingo ! Si elle nageait déjà en plein mystère, ce qu’elle venait de sortir de cette enveloppe lui en rajoutait une couche, car au creux de sa main se trouvait désormais une clef.
Génial… Ma lettre ne parlait nullement d’une clef, suis censée ouvrir quoi avec ? Machinalement elle se tourna dans la direction où elle avait laissé l’autre fille. Mais se ravisa en chemin en sachant pertinemment qu’elle n’obtiendrait pas d’aide de sa part. D’ailleurs cette dernière n’était déjà plus là, bon débarras dans un sens. Soupirant face à un destin qui semblait avoir décidé de jouer avec ses nerfs, Mélodie se mit à examiner cette clef unique un peu plus attentivement.
Raah fichue presbytie !!! Elle tendit le bras tenant bien loin la clef entre ses doigts. Numéro 18A… Bon le fait que cela soit gravé sur cette clef était déjà un sacré bon indice et la seule piste qui s’offrait à elle, mais au final elle n’était pas plus avancée. Ce n’était pas comme si la réponse allait lui tomber sous le nez…. Bah en fait… Ce fut pratiquement le cas, regardant un peu plus loin que la clef qu’elle tenait entre ses doigts, elle retrouva la même immatriculation sur la plaque de la porte qui lui faisait face. Bon je nage en plein délire là. En effet c’était clair que là, quelqu’un s’amusait à faire ce qu’il voulait avec elle, car il était évident qu’elle allait tester sa clef sur cette porte. Il était évident que celle-ci allait s’ouvrir, tout comme il était évident qu’on voulait qu’elle fourgue toutes ses affaires à l’intérieur de ce studio. Et bien soit, parti comme c’était, Mélodie préférait s’exécuter, elle serait de toute façon plus à l’aise délestée d’une bonne partie de ses affaires pour enquêter. Et même si ces événements la dépassaient, elle n'était pas encore prête à se résigner et à simplement accepter les choses sans les comprendre. [Fin de mon 1er rp] |
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