Anju Nagasaki - Terminé~

Si vous demandez à Anju de raconter ses souvenirs, elle ne va malheureusement pas pouvoir vous en parler énormément. Depuis qu'elle est arrivée sur l'île, ses souvenirs d'avant sont flous, très flous et elle n'arrive pas à se rappeller de tout ce qu'elle a vécu à Tokyo. Cependant, il lui reste quand même quelques bribes de souvenirs à droite et à gauche.

Anju se souvient encore vaguement de sa famille et de sa situation. La japonaise vivait avec ses deux parents et une autre personne qui semblait être son frère, qu'elle prennait pour son frère, mais qui ne l'était pas en réalité. Ses parents lui avaient toujours dis qu'ils étaient jumeaux, mais au fond, la japonaise savait que c'était faux, mais si elle se raccrochait toujours à cette idée. Ils avaient tous les deux le même âge, quasiment le même physique et ils se ressemblaient énormément. Il agissait toujours comme un grand-frère pour elle, la guidant et la conseillant du mieux qu'il pouvait. Son frère essayait toujours de passer pour le chevalier et il l'appellait souvent "hime-sama" pour se moquer gentiment d'elle. Car il faut savoir que la jeune fille a toujours été modeste et elle détestait quand toute l'attention était portée sur elle. Anju ne se considérait pas comme une princesse, même si cette-dernière appréciait beaucoup les histoires chevaleresques.

Hormi sa famille, la japonaise se souvient encore de sa maison, des cerisiers en fleurs dans le grand jardin, des animaux qu'elle a eu, et plus particulièrement de son petit chat au pelage blanc soyeux. Elle se souvenait de toutes les journées qu'elle avait passé dans son jardin, en compagnie de son frère et de son chat.

Les deux enfants grandissaient et chacun commençait à changer. Anju mûrissait, et elle s'était même prise d'affection pour l'art plastique, tandis que son frère devenait plus mature lui aussi. Il avait changé, il ne parlait plus autant qu'avant à la jeune japonaise et il restait toujours avec ses amis, à l'inverse d'Anju, qui restait toujours seule dans le jardin à dessiner tout ce qu'elle voyait.

Sa petite vie lui plaisait et elle n'était pas dramatique. Enfin, si quelconque événement dramatique avait eu lieu, la japonaise ne s'en souvenait pas, d'ailleurs, en y réfléchissant bien, c'était peut-être mieux ainsi. Elle se souvient encore de son anniversaire, lorsqu'ils ont tous fêté ses 14 ans. Et depuis, plus rien. Le trou noir. Anju a beau essayé de s'en souvenir, elle n'y parvient pas.

C'est à ce moment là que la japonaise arriva sur l'île. Tout d'abord, elle se réveilla, puis on lui confia une enveloppe alors qu'elle somnolait encore et ne comprenait rien à ce qu'il se passait autour d'elle. Était-ce un rêve ? Ça ne pouvait être que ça. La japonaise allait se réveiller dans peu de temps, il ne fallait pas s'inquiéter. Mais malheureusement, le temps passait et Anju était toujours prisonnière de ce qu'elle croyait être un rêve. C'est là que l'angoisse monta tout à coup. Elle venait de prendre conscience de la réalité. La jeune fille était seule, dans un endroit inconnu, elle ne savait même pas pourquoi elle était là. Elle s'accroupit et prit sa tête entre ses mains. Elle était totalement perdue, elle était affreusement nerveuse et elle tremblait. Et ses parents, ils étaient où ? Et son frère ? Où était-elle tombée ? Qu'est-ce qu'elle faisait là ?

Anju était tellement stressée et elle était même en train de s'énerver sur la plage lorsqu'une toute minuscule boule de feu s'échappa d'un de ses doigts, comme si mystérieusement c'est elle qui l'avait produit. Cette minuscule flamme, projetée un peu plus loin sur la plage, vint s'abattre sur une petite brindille qui prit immédiatement feu. La japonaise, surprise, s'approcha et se demandait si c'était elle qui en était la cause.

"Ce n'est qu'un rêve" se répétait-elle inlassablement. Le feu s'éteignit lorsque celle-ci prit enfin le temps de lire la lettre. Après avoir lu l'ensemble du courrier, la jeune fille se posa sur le sable et regarda la mer pendant de longues minutes, silencieuse. Elle avait compris tout ce qui se passait, et qu'elle n'allait pas pouvoir revoir sa famille... Son sort était désormais de se reconstruire une vie sur cette île qu'elle ne connaissait même pas.