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| Se changer les idées [Ku/Jess] | |
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Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
Date d'inscription : 25/08/2014 Occupation : Etudiant en 2e année en informatique. Mi-temps dans une librairie Sexualité : Hétérosexuel/Jessophile Messages : 1464
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| Sujet: Se changer les idées [Ku/Jess] Ven 22 Mai 2015 - 23:03 | |
| Dans l’obscurité, assis sur son lit, le bras posé sur le genou et la tête sur l’avant-bras, le jeune homme regardait dans le vide. Son téléphone sonna, mais il se contenta de l’ignorer. Même la lumière qui se dégageait de l’écran n’arrivait pas à attirer son attention. Il poussa un soupir et referma les yeux, se contentant de revivre son impuissance, sans cesse. C’était toujours la même chose. Sur son bureau, divers objets étaient posés. Mais, dans l’immédiat, rien ne l’intéressait. Cela faisait plus de quatre jours qu’il était dans cet état. Plus de quatre jours qu’il était revenu…
*Après cet enfer qu’il avait vécu dans le laboratoire, il avait reçu l’occasion de rendre une visite à ses proches. Invitation qu’il avait d’abor déclinée dans un premier temps avant de changer d’avis suite à un coup de fil passé par la secrétaire de son père. En effet, son père était à l’hôpital. Et, malgré leurs conflits, Kurai ne pouvait pas ignorer une telle chose… Il avait donc accepté cette invitation à renouer avec son passé, alors que sa vie toute entière était maintenant sur l’île. C’était pour cette raison qu’il s’était finalement retrouvé à Tokyo. Et, étrangement, il n’avait pas vraiment été heureux de retrouver cette ville où il avait vécu tant d’années.
La première raison était simplement qu’il n’avait plus de souvenirs ici. Mais en vérité, la véritable raison était que son bonheur était sur l’île, auprès des personnes qui lui étaient chères. Après tout, il n’était ici que pour régler une affaire vieille de plus de dix ans. Et, ainsi, il s’était rapidement dirigé vers le bureau de son père, avant de se morigéner et de virer de direction pour aller à l’hôpital. Là-bas, il n’avait eu aucun problème à obtenir le numéro de la chambre de son père. Il ignorait de combien de temps il disposait, mais il savait qu’il ne valait mieux pas le perdre.
Quand il avait ouvert la porte, il ne savait pas vraiment à quoi il devait s’attendre, mais certainement pas à ça. Dans ses souvenirs, son père était un homme imposant, grand et bien bâti. Mais ce qu’il voyait, maintenant, n’avait rien à voir avec ces souvenirs. Clairement, son père n’était plus que l’ombre de lui-même. Mince, pour ne pas dire maigre, il semblait en plus avoir rapetissé. Il aurait pu croire s’être trompé de chambre si, à cet instant, cet homme n’avait pas tourné la tête vers lui et, le reconnaissant, avait murmuré son nom…
-Kurai… Tu es venu… Tu as changé… Fils….
Kurai avait déglutit et s’était approché. Il ne s’était pas enquis de l’état de son père, étant loin d’être aveugle. A la place, les deux Ikazuchi avaient discuté. Pendant plusieurs heures. Inconsciemment et sans se concerter, ils semblaient plus ou moins avoir tous les deux choisi de jouer cartes sur table, même si au moins certaines choses devaient bien évidemment rester cachées. Mais, pour l’heure, ils avaient presque retrouvé le lien qu’ils avaient avant la mort de sa mère. Tant et si bien que, petit à petit, le rythme cardiaque de son père avait ralenti petit à petit.
Une dernière fois, le père et le fils avaient pu parler. Et beaucoup d’abcès avaient été crevés. Finalement, ses dernières paroles furent un mot de remerciement envers son fils. Il partit ainsi avec le sourire, tandis que Kurai laissait doucement couler des larmes silencieuses le long de ses joues. Finalement, même s’il avait eu beaucoup de conflits avec son père, ce dernier l’aimait… Et la réciproque était vraie aussi. Il s’arrangea donc pour pouvoir rester jusqu’à l’enterrement.
Mais, ce jour-là, un homme vint le voir et se présenta comme un notaire. Il lui tendit une lettre, la présentant comme le testament de son père. Le jeune homme remercia l’individu et, ayant finalement réglé tout ce qu’il avait à faire, était allé voir l’homme en noir qu’il savait attendre non loin de là. Il avait, cette fois, véritablement dit adieu à son ancienne vie, préférant embrasser la nouvelle. Certes, il était triste d’avoir perdu son père en plus de sa mère, mais, étrangement, il était plutôt apaisé. Car il avait crevé tous les abcès et combler tous les fossés qu’ils avaient tous les deux instaurés.
Quand il était revenu sur l’île, il avait tenté de contacter Sayuri. Mais celle-ci ne lui avait répondu que brièvement. Apparemment, Elina avait été soignée de ses blessures… Mais depuis, elle ne donnait plus de nouvelles à la nippone, ce qui l’inquiétait grandement. Sensible à l’inquiétude de sa petite sœur, le raijin voyait donc déjà son humeur fortement s’assombrir. Mais, alors qu’il réfléchissait à un moyen de rassurer Sayuri, il était retombé sur le testament de son père. Par curiosité, il l’avait lu. Et sa colère avait explosé une première fois, causant une coupure de courant pendant deux ou trois heures dans tout le quartier… Car son père l’avait malgré tout nommé héritier de l’entreprise. Autrement dit, il se retrouvait maintenant à la tête de la multinationale de son père…*
Le jeune homme ignora la sonnerie de son téléphone et se leva brutalement, énervé par ce souvenir ingrat qui était revenu. Dans un geste de rage bien dérisoire, il marcha à grand pas vers son bureau, avant d’écarter d’un large geste du bras tout ce qui traînait dessus, notamment la fameuse lettre qui avait tout déclenché, et divers autres objets, envoyant tout balader au sol avec grands fracas. En même temps, il poussa un hurlement de frustration.
-PU-TAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN !
Il referma son poing et le cogna contre le mur, haletant et pleurant. Sa détresse, son inquiétude pour sa petite sœur, sa tristesse et sa colère se mélangeaient en lui, l’étouffant dans ce sentiment de frustration et cette impression d’oppression.
Tout à coup, il entendit des coups frappés à la porte. Dans un premier temps, il les ignora. Mais ils redoublèrent d’intensité.
-Il y a personne !
Kurai, tu devrais ouvrir, c’est peut-être important.
La ferme…
KURAI ! Bouge-toi un peu !
Le jeune homme soupira et se dirigea vers la porte, cédant aux injonctions de son esprit. Finalement, il ouvrit en râlant, mais s’arrêta vite en voyant la personne qui le faisait maintenant face.
-Jess ? Qu’est-ce que…
En effet, devant lui se trouvait Jess, la jeune raijin avec qui il partageait tant de points communs et qui, il devait bien se l’avouer au fond de lui-même, ne le laissait pas tout à fait indifférent, ce qui était loin de plaire à Akane. Et qui était aussi, accessoirement, sa voisine. Il se demanda pourquoi elle venait soudainement, même si sa visite ne lui déplaisait pas vraiment…
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Sam 23 Mai 2015 - 17:49 | |
| Quelques semaines seulement s’étaient écoulées depuis que l’enfer s’était terminé. En Janvier, plusieurs personnes avaient été envoyées sur le continent et s’étaient vu attribués diverses missions. Jess était de la partie. Elle avait été chargée d’une destruction informatique et d’un sauvetage humain. Elle avait rencontré l’étrange Faërye, avec qui elle avait accompli sa mission non pas sans égratignure. Il y avait aussi cette fille, Ran, qu’elles avaient rencontré dans ce laboratoire. Elle était étrange, vraiment étrange. Et elle possédait un pouvoir réellement spécial. Pour dire la vérité, Jess n’avait aucune confiance en elle. Elle s’était refusée à la laisser prendre les rênes et à les diriger. Pourtant, elle savait que cette fille était la mieux placée pour les guider. Mais peu lui importait. Jess était une vraie tête de mule, plus têtue, c’était difficile. C’était d’autant plus vrai depuis qu’elle avait débloqué ce nouveau pouvoir. Incontrôlable encore, il lui avait pourtant été bien utile au cours des divers combats. Elle avait juré d’égorger Ran, un jour. Oui, cette fille lui sortait vraiment par les yeux. Aujourd’hui, plusieurs semaines après, elle s’énerve toujours lorsqu’elle repense au fait qu’elle a été rapatriée sur l’île en même temps que la manieuse d’ombre et elle-même. Comment une enfant sortie d’un laboratoire avait-il sa place parmi les personnes qui détenaient leurs pouvoirs de manière naturelle ? Quelques semaines s’étaient écoulées, mais depuis ces quelques semaines, de nouveaux cauchemars avaient fait leur apparition. Ils mouvementaient les nuits de la brunette qui ne dormait déjà pas beaucoup. Les scènes du laboratoire se mélangeaient aux scènes d’Halloween, et la peste aux cheveux bleus lui réapparaissait comme coupable de tout ça. Jess le savait, cette fille était une peste ambulante dont il fallait se débarrasser au plus vite. Seulement, sa puissance de frappe était bien trop forte pour eux.
La nuit était tombée depuis un bon moment sur l’île. Sans doute que c’était déjà le milieu de la nuit, il devait être plus de quatre heure déjà. Jess avait trouvé le sommeil vers deux heures seulement et cela ne faisait pas plus de deux heures donc qu’elle dormait. Un sommeil agité, mouvementé par ces cauchemars horribles et désagréables. Elle se réveilla en sursaut, s’assied d’un coup dans son lit. La couverture lui était tombée sur les hanches, laissant son corps exposé à la fraicheur de la pièce. Elle avait chaud, vraiment chaud. Elle était en sueur, les yeux perdus dans le néant et haletante comme si sa vie en dépendant. Chaque rêve était plus réaliste que le précédent, rendant l’endormissement plus difficile à mesure que le temps avançait. Jess angoissait, elle ne voulait pas que ses pouvoirs ne se déclenche au milieu de la nuit. Cela serait embarrassant et véritablement dangereux. Mais à nouveau, elle n’avait dormi que deux courtes heures. Elle était fatiguée de ce rythme de sommeil irrégulier. Une fois qu’elle eut repris son souffle, elle se leva et prit possession du salon. Alors, comme tous les jours, elle se jeta sur le canapé et perdit son regard dehors, dans les lumières de la ville. Parfois, elle arrivait à dormir encore un petit peu, mais aujourd’hui ce n’était pas le cas. Lorsque le soleil pointa son nez, il était déjà presque huit heures. Alors, elle s’assied. Elle se prépara un petit déjeuné à base de cookies et de thé à la menthe. Alors, l’ennuie la prit de nouveau. Après une douche, elle se posa à nouveau sur le canapé. Elle s’était habillée d’un pantalon noir et d’une veste en polaire blanche dont la capuche était décorée qu’oreille de chats plus qu’adorables. Après cela, elle retourna s’asseoir dans le canapé. L’ordinateur sur les genoux, elle tourna le regard vers le placard encastré au mur, qui était à moitié ouvert. Elle soupira profondément. Puis, elle se leva et ouvrit le placard. Elle saisit l’objet qui attirait son attention et, avant d’avoir vraiment pu comprendre ce qu’il lui passait par la tête, elle refermait le placard immédiatement. Seulement, elle avait gardé sa basse entre ses mains et maintenant, elle se retrouvait face à une partie de son passé. Jess n’avait plus touché à sa basse depuis qu’elle avait compris être l’assassin de sa mère. Alors, face à son passé douloureux, elle s’assied sur le canapé et, sur un coup de tête, brancha la basse à l’ampli qui était posé juste à côté. Elle soupira. Ses doigts se placèrent. Le premier son qui sortit la fit frissonner et, après un instant, elle reprit ses marques sur cet instrument qu’elle aimait tant.
Mais cet instant fut de courte durée. Un fracas se fit entendre chez le voisin. Son voisin. Ce voisin. Elle sursauta. C’était vrai que, déjà, Kurai avait fait des siennes. Elle n’avait pas eu besoin d’être avec lui pour le savoir. Elle l’avait comme ressentit lorsque le courant avait été coupé pendant plusieurs dizaines de minutes. Cela aurait pu être une panne générale, mais Jess n’y croyait pas. Elle l’avait aperçu dans le hall quelques jours plus tôt et le pauvre semblait complètement dans un autre monde. Jess ne s’était pas beaucoup inquiété, ce n’était pas rare que les gens soient fatigués ou énervés. Elle n’avait pas eu réellement l’occasion de reparler avec lui depuis le jour où il l’avait accueilli quand elle était à la porte de chez elle. Elle réfléchit un instant à peine avant qu’un cri ne se fasse entendre, suivi d’un coup dans le mur. Jess sursauta et, sans réellement réfléchir, elle attrapa ses clés et claqua la porte pour aller sonner chez son voisin.
Elle eut d’abord l’impression de frapper dans le vide. Elle savait qu’il était là, c’était certain. Elle n’avait pas pu inventer les bruits qu’elle avait entendus. Maintenant, elle était là, devant sa porte, à attendre qu’il veuille bien lui ouvrir. Une nouvelle pulsion, ou simplement un instinct ? Peu importait, elle, elle voulait juste qu’il ne sombre pas dans la solitude. Il avait suscité chez elle une certaine forme d’intérêt qu’elle ne savait nommer. Souvent, le matin, les yeux perdues aux lueurs de la ville, elle se retrouvait à repenser à ce faux baiser qu’elle lui avait donné. Il n’était pas rare qu’elle en rougisse encore, toujours perdue dans une incompréhension quant à sa propre attitude envers lui. Seulement, elle n’avait pas réellement réfléchit avant de claquer sa porte. Se précipiter ainsi chez quelqu’un, sans aucune raison valable, ce n’était pas toujours une chose à faire. Au fond d’elle, elle avait pris le vacarme causé pour un appel à l’aide. Peut-être qu’elle se faisait trop d’idée. Mais peut-être également que, dans le fond, elle espérait ne pas se tromper. Non seulement elle savait très bien qu’elle était ridicule à venir frapper ainsi, sans aucune raison ; mais alors si elle était en plus là pour une mauvaise raison, elle ne se sentirait plus jamais capable de lui faire face. La brunette le savait : ça ne serait déjà pas une mince affaire après les derniers événements en sa compagnie. Cependant, son cœur la poussait à agir de la sorte. Elle voulait savoir. Elle voulait comprendre. Et surtout, elle voulait le revoir, encore.
Le cœur battant, elle continuait de frapper à cette porte qui refusait de s’ouvrir. Elle se demanda alors si elle ne le dérangeait pas. Peut-être qu’il n’avait simplement pas envie de voir quelqu’un, surtout pas elle qui était déjà venue frapper à sa porte une fois et qui l’avait sans doute bien embarrassé. Alors, elle soupira un instant. Et puis, la porte s’ouvrit dans un grommèlement caractéristique de la personne qu’on vient embêter dans une activité. Jess se mordit la lèvre inférieure ; elle savait bien qu’elle devait le déranger. Pourtant, lorsque sa tête apparue dans l’entrebâillure de la porte, elle laissa échapper toutes ces pensées.
« Jess ? Qu’est-ce que… »
Elle restait face à lui, la bouche en « o », surprise. Soit, elle s’attendait un peu à ce qu’il lui ouvre : c’était chez lui tout de même. Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui ouvre avec une tête pareille. C’était sûr et certain qu’il n’allait pas bien. Vraiment pas bien. Ça se lisait sur son visage, se comprenait dans ses yeux embrumés. Sur ses joues, elle pouvait distinguer des traces de larmes qu’on n’avait même pas prit la peine de dissimuler. La brunette s’approcha un peu de lui. Elle tendit une main tendre vers son visage, et presque machinalement elle vint essuyer les larmes qui avaient coulées. Un sourire pincé était apparu sur son visage. Elle ne savait pas pourquoi il avait l’air aussi mal, mais étrangement, ça l’atteignait elle aussi. Elle sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. C’était bizarre, mais là, maintenant, elle voulait plus que tout le serrer dans ses bras. Pourtant, elle n’en fit rien, caressant juste sa joue avec sa main.
« Kurai… Je… Qu’est-ce qu’il se passe ? »
Une question directe à laquelle elle attendait clairement une réponse. Ce n’était pas pour satisfaire sa curiosité, mais pour satisfaire son cœur serré et son cerveau plein de questions. Alors, elle s’aperçu que derrière lui, les pièces étaient encore plongées dans une obscurité anormale. Les volets devaient être fermés, les lumières éteintes. C’était assez inhabituel à cette heure de la matinée. Seules les personnes qui dormaient étaient plongées dans une telle obscurité. Pourtant, elle était certaine que Kurai ne dormait pas. Il n’aurait pas fait un tel vacarme sinon. Alors, elle planta ses yeux dans ceux du garçon. Des yeux inquiets, qui ne demandaient que des réponses. Elle n’était pas sûre d’obtenir ce qu’elle voulait, mais maintenant qu’elle était ici, autant que cela serve à quelque chose. Un sourire doux sur le visage, elle continuait d’essuyer ses larmes sur son visage ; un travail auquel elle joignit sa seconde main sur son autre joue.
« Héé, qu’est-ce qui ne va pas… ? Faut pas pleurer comme ça… »
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| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Dim 24 Mai 2015 - 0:09 | |
| Lorsqu’elle le vit, la bouche de Jess se transforma en un o de surprise. Il faut dire qu’il se doutait qu’il ne devait pas offrir un beau spectacle. Mais en l’occurrence peu lui importait. Il la regarda s’approcher de lui et frissonna légèrement lorsqu’elle posa sa main sur sa joue, comme pour y cueillir les larmes qui y traînaient encore. Et, tandis qu’elle lui caressait doucement la joue, arrivant par sa seule présence à percer la bulle obscure dans laquelle il se trouvait auparavant, elle prit la parole, lui demandant ce qu’il se passait. Une question simple, directe, et qui n’attendait qu’une seule chose : une réponse. Pourtant, il garda encore le silence, comme s’il était perdu. Et sans doute était-ce véritablement le cas. Elle planta son regard dans le sien, vrillant ses yeux ambrés inquiets dans ceux, verts, du jeune homme, et lui adressa un sourire doux. Et elle porta son autre main sur son autre joue, toujours pour y recueillir les larmes. Ainsi, la tête entre les mains de la jeune femme, il l’écouta lui demander à nouveau ce qui n’allait pas, en ajoutant d’une voix apaisante qu’il ne fallait pas pleurer comme ça. Et pourtant, la sollicitude de Jess manqua le faire craquer à nouveau.
Le jeune homme la regarda quelques instants, hésitant. Pendant quelques instants, il fut tenté de mentir, de dire que tout allait bien. Mais, finalement, il savait qu’il ne pouvait pas lui mentir. Pas à elle. Alors il se résigna. Puis il finit par pousser un soupir et s’écarter doucement en faisant signe à son amie d’entrer. Il ouvrit le volet et lui fit signe de s’assoir. Et, comme lors de la dernière visite de celle-ci ici, il allait chercher deux tasses de chocolat chaud. Il lui en tendit une et s’assit en face d’elle avant de pousser un nouveau soupir, puis il commença à raconter.
-Dis, toi aussi tu as été convoquée par ces types en noirs, il y a quelques temps ? A propos d’un laboratoire et d’expériences sur des demi-dieux ?
Un hochement de tête silencieux fut la seule réponse qu’il eut, mais c’était largement suffisant pour lui. Etrangement, il n’en était pas surpris. Jess semblait faire partie de ces personnes comme lui. Ces personnes qui se retrouvaient toujours embarquées contre leur gré dans des choses extraordinaires. Si bien qu’au final, ce n’était plus vraiment une surprise. Il but une gorgée de chocolat et prit une inspiration. Puis il entreprit de raconter ce qu’il s’était passé. Mais, au moment de raconter sa visite, il ouvrit une grande parenthèse pour raconter ce que Jess ignorait encore de son passé. A savoir, de qui il était le fils, et les relations calamiteuses qu’il avait entretenues avec son père. Puis il raconta la récompense. La visite qu’il avait rendue à son père. La réconciliation. L’enterrement. Puis le notaire. Et son retour. L’inquiétude de sa petite sœur, qui avait déteint sur lui. Et enfin, la trahison finale, quatre jours plus tôt.
Quand il eut fini de raconter, il se contenta de garder le silence. Il savait que Jess le comprenait suffisamment pour qu’il n’ait pas besoin d’en dire d’avantage. Et, encore une fois, Jess était la seule personne à qui il racontait tout de son passé, lui qui préférait d’habitude tout oblitérer. Encore une fois, elle lui faisait cet effet bizarre qui lui faisait baisser complètement sa garde. Et, encore une fois, ça ne lui déplaisait finalement pas tant que ça. Mais cette fois, il n’avait même pas la force de sourire. Il était… retombé. A plat... Il n’était certes pas aussi bas qu’avant son arrivée sur l’île, mais, sans aucun doute, il était beaucoup plus bas que Jess ne l’avait jamais vu. Le cynisme semblait, pour le moment, l’avoir complètement déserté. Il se força néanmoins à afficher un petit sourire doux, mais surtout un sourire triste et désolé tout en la regardant.
-Désolé de t’avoir inquiété… Et désolé de te causer encore des problèmes… Mais merci, rien que de m’avoir écouté. Encore… Vraiment désolé… Et j’espère au moins que je ne t’ai pas réveillée, avec ma crise de nerfs de tout à l’heure…
Même si, en vérité, sur ce point, il avait quelques doutes, car il savait que son amie avait quelques troubles du sommeil. A peu près les mêmes qui peuplaient ses propres nuits, en temps normal, même si, en l’occurrence, si ces dernières nuits avaient été blanches, c’était bien entendu pour d’autres raisons… Mais, dans l’instant présent, il attendait et espérait une réaction de Jess. Car, s’il existait une personne capable de le rehausser, il s’agissait sans aucun doute de la raijin avec qui il partageait tant de points communs. Car, plus que quiconque, elle était capable de le comprendre, quant à cela, il n’y avait aucun doute qui fut possible.
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Dim 24 Mai 2015 - 16:10 | |
| Il avait semblé hésiter. Comme s’il avait pensé à lui mentir pendant un instant. Comme s’il avait cru en avoir la force. Elle pouvait lire dans ses yeux une tristesse profonde et une hésitation au moins tout aussi certaine. Pourtant, au bout d’un moment, il se résigna et fit signe à la jeune demoiselle d’entrer. Alors, sans pour autant être plus rassurée, la brunette le suivit à l’intérieur de l’appartement. A sa demande, elle prit place autour de la table, attendant qu’il ressorte de la cuisine après avoir apporté un peu de luminosité à cet appartement jusque-là si sombre. Il revint, sans grande surprise, avec une tasse de chocolat chaud. Jess était plutôt une habituée du thé, et elle devait bien admettre qu’elle ne buvait de ce chocolat qu’ici. Lors de sa dernière visite, déjà, elle avait eu le droit à deux de ces tasses délicieuses et si bien dosées. Peut-être qu’elle ne savait pas le préparer, mais elle préférait tout de même lorsqu’il était fait par le charmant jeune homme. Ainsi, elle le remercia d’un petit sourire lorsqu’il posa la tasse face à elle. Il s’assied en face, poussa un soupire, et commença son récit tant attendu.
« Dis, toi aussi tu as été convoquée par ces types en noirs, il y a quelques temps ? A propos d’un laboratoire et d’expériences sur des demi-dieux ? »
Comme réponse, Jess lui offrit un hochement de tête perdu entre deux gorgées de chocolat. Sans relâcher son regard posé sur lui, elle l’écoutait simplement parler. Qu’il lui pose cette question n’avait rien de surprenant. Elle se doutait bien que Faërye et elle n’étaient pas les seules embarquées dans cette drôle d’histoire. Elle en était certaine. Kurai venait simplement confirmer son hypothèse. Sans grand étonnement, elle conclut qu’il avait été particulièrement affecté par ces événements et ceux qui ont suivis. Alors, il lui raconta à nouveau une partie de son sombre passé. Elle concernait son père et la relation conflictuelle qu’il avait avec celui-ci. Il lui raconta toutes ses aventures, de la fin des missions terrestres jusqu’à son retour sur l’île. Le décès de son père avec qui il avait pu se réconcilier, son retour, l’inquiétude pour sa jeune sœur, le testament. Elle le devinait particulièrement énervé par ce dernier élément. Elle se doutait également que sa sœur n’était pas sa sœur biologique, mais elle n’avait rien contre l’idée de se créer sa propre famille en dehors des liens de sang. De ce fait, elle ne s’attarda pas sur ce qu’elle considéra comme un détail. Lorsqu’il eut terminé, il ne rajouta pas un mot inutile ou rassurant. Un silence pesant, que Jess était la seule à pouvoir briser actuellement. Pourtant, il n’y avait rien à dire là-dessus. Elle avait eu la chance, elle, de toujours garder de très bonnes relations avec son père. Il était tout ce qu’elle avait et tout ce qu’elle chérissait jusqu’à présent. Retourner le voir avait été comme une bénédiction du Dieu en qui elle ne croyait pas. Alors, dans un sens, elle ne pouvait pas réellement comprendre ce sentiment. Mais pourtant, elle le comprenait complètement anéanti par la traitrise de son père. Il serait hanté par son passé jusqu’au bout, jusqu’à la mort, même là où il n’aurait vraiment pas voulu l’être.
Ses yeux vides laissaient un blanc dans l’esprit de Jess. C’était vrai qu’elle ne le connaissait que depuis six mois, mais jusqu’à présent, elle ne l’avait jamais vu ainsi. Soit, elle l’avait déjà vu dans un état pire que tout ce qu’elle avait pu voir, mais jamais il n’avait été aussi bas. Elle le sentait perdu, complètement déserté par les émotions positives. Même ses sourires étaient désertés de douceur, laissant seulement apparaitre tristesse.
« Désolé de t’avoir inquiété… Et désolé de te causer encore des problèmes… Mais merci, rien que de m’avoir écouté. Encore… Vraiment désolé… Et j’espère au moins que je ne t’ai pas réveillée, avec ma crise de nerfs de tout à l’heure… »
Jess lui sourit avec une certaine douceur. Elle posa sa tasse sur la table en la gardant entre ses mains. Elle se disait qu’en quelques sortes, il l’avait réveillée d’un bon dans le passé qui ne se serait pas déroulé sans dégâts morals qu’elle aurait été obligée d’aller régler au dehors, en partant à la chasse aux bandits des rues. Un bon dans le temps qu’elle avait pourtant tellement envie de faire. Sa basse représentait une partie de sa vie qu’elle n’avait pourtant pas réellement envie d’oublier. Elle aimait véritablement cet instrument et c’était difficile pour elle de ne pas avoir le courage de lui faire face. Elle mit ses pensées entre parenthèse et sourit finalement à Kurai avec une douceur proche de celle d’un câlin.
« Ne t’en fait pas pour moi. J’étais réveillée depuis un moment déjà. Disons seulement que tu m’as sorti d’un saut dans le passé, merci. »
Elle gardait ce sourire simple et doux sur son visage, comme s’il faisait partit d’elle à présent. Dans une telle situation, elle ne savait pas réellement quoi faire à part garder un sourire à lui offrir. Alors, elle tendit une main vers ses cheveux. Elle aimait jouer avec ceux-ci, et elle ne se priva pas de venir glisser sa main dans sa chevelure foncée. Puis, sa main glissa le long de sa joue et alors, elle vint caresser à nouveau sa joue. Face à un tel visage, elle ne savait pas réellement quoi faire pour lui rendre son sourire, même si ce n’était que celui qu’elle voyait tout le temps. Celui plein de cynisme, celui derrière lequel il se cache. Elle se leva, passa derrière lui, et glissa ses mains de chaque côté de son cou. Elle posa simplement sa tête sur la sienne en l’entourant de ses bras.
« Tu sais, tu as raison d’être fâché. Tu en as le droit. Tu en as parfaitement le droit même. C’est vrai, quoi. Tu es humain après tout. Alors tu peux être en colère. Tu peux crier si tu veux. Tu peux même frapper ce qui t’emmerde. Bien sûr, tu peux aussi pleurer. Ça fait du bien, parfois. Mais pardonnes-moi, dans ce cas. Parce que je resterais là. Je resterais là jusqu’à ce que ça ailles mieux. Parce qu’il est impossible que je te laisse tout seul dans un état pareil. »
Elle avait fermé les yeux, profitant simplement de la sensation de ses cheveux contre son visage. Un instant d’une douceur étrange, qui procurait une sensation inconnue et indéfinissable. Elle attendit un moment, réfléchissant à un moyen de lui rendre le sourire qui lui allait si bien. Elle avait, elle, que lorsqu’elle se sentait mal, il lui suffisait parfois de partir à la chasse aux vilains et de leur faire un peu peur. Ça lui permettait de se sentir vivante et c’était une sensation forte appréciable. Mais cette fois, c’était assez différent puisqu’il ne s’agissait pas d’elle. Pourtant, une idée germa dans son esprit. Elle se rappelait de cette nouvelle ville qui était découverte depuis peu de temps. Elle réfléchit un moment, imagina un itinéraire pour s’y rendre. Ça ne leur prendrait pas bien longtemps. Alors, elle lui proposa simplement son idée.
« Que dirais-tu… de sortir avec moi ? »
Quelques secondes de silence s’en suivirent. Une gêne apparue soudainement dans l’esprit de Jess. Elle savait qu’elle avait mal formulé son idée. Mal formulé sa phrase. Elle ne savait pourtant pas pourquoi elle était sortie de cette manière. Alors, elle rougit. Bien que, dans le fond, l’idée ne lui déplaisait pas réellement, elle ne voulait pas provoquer de quiproquo qui pourraient devenir gênant.
« Enfin... Je veux dire… » Et merde.
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| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Lun 25 Mai 2015 - 11:52 | |
| [justify]Suite à son histoire et à ses excuses, le jeune homme n’eut finalement pas longtemps à attendre. Car son amie lui présenta un sourire d’une douceur qui lui fit l’effet d’un câlin, avant de répondre qu’il l’avait juste sauvée d’un saut dans le passé, puisqu’elle était déjà réveillée, et de le remercier pour cela. Et, étrangement, ce sourire fit à Kurai l’impression d’un coup dans le cœur. Car, malgré tout, alors qu’il se montrait dans cet état, elle continuait à se soucier de lui, alors qu’il n’était pas loin de penser qu’il était loin de vraiment en valoir la peine…
Elle garda ce sourire simple et doux qui, pourtant, apportait un peu de lumière dans l’esprit obscurci du jeune homme. Et, comme elle en avait l’habitude, elle porta une main à ses cheveux pour commencer à jouer avec une de ses mèches. Mais, rapidement, sa main glissa le long de sa joue, caressant simplement son visage. Puis elle se leva et passa derrière le jeune homme, qui ne savait plus comment réagir. Elle l’enlaça et appuya sa tête contre la sienne, comme si elle voulait simplement rappeler au jeune homme qu’il était loin d’être seul. Car elle était là, simplement. Et ce fut confirmé par ses dires qui suivirent…
-Tu sais, tu as raison d’être fâché. Tu en as le droit. Tu en as parfaitement le droit même. C’est vrai, quoi. Tu es humain après tout. Alors tu peux être en colère. Tu peux crier si tu veux. Tu peux même frapper ce qui t’emmerde. Bien sûr, tu peux aussi pleurer. Ça fait du bien, parfois. Mais pardonnes-moi, dans ce cas. Parce que je resterais là. Je resterais là jusqu’à ce que ça ailles mieux. Parce qu’il est impossible que je te laisse tout seul dans un état pareil.
Le jeune homme resta figé, tandis que les mots de la jeune femme pénétraient peu à peu dans son esprit. Et dans son cœur, s’inscrivant petit à petit au fer rouge et éclaircissant au moins légèrement son esprit qui commençait à sombrer dans les ténèbres. Et les mots prirent peu à peu la forme d’un constat. Il n’était pas seul. Il n’était plus seul. Il ne l’avait jamais été. Pas depuis qu’il l’avait rencontrée. Et pourtant… Même si elle lui assurait qu’il n’était pas seul… Pourquoi continuait-il à craindre les liens ? Tout simplement car la blessure que lui avait infligée son père ne pouvait guérir avec la seule force de quelques mots, même s’ils venaient de Jess et venaient droit du cœur. Car leur sincérité ne faisait aucun doute. Mais le jeune homme était encore trop bas pour pouvoir remonter si facilement. Il resta cependant ainsi quelques instants, profitant silencieusement de l’étreinte de la jeune femme. Mais surtout, de sa présence. De son soutien. Il s’apprêtait cependant à rompre cette étreinte, à cause d’une espèce de stupide culpabilité, ou peut-être comme s’il avait l’impression que, si elle restait à ses côtés trop longtemps, elle finirait par être touchée par ce qu’il considérait comme une espèce de malédiction, mais, avant qu’il ne puisse parler, elle reprit la parole, lui faisant une proposition qui le surprit et le choqua. Car elle ne lui proposait ni plus ni moins que de… sortir avec elle !
Le décalé de la proposition fut presque suffisant pour le remonter entièrement. En un sens, il avait peur de ce qu’elle voulait vraiment dire avec cette proposition, mais il avait immédiatement émis une petite hypothèse quant à sa réelle intention. Après tout, il la connaissait. Peut-être pas parfaitement, mais il la connaissait. Alors, quand elle commença, immédiatement après, une phrase bafouillante dans laquelle elle tentait d’expliquer ce qu’elle avait en tête, le jeune homme se contenta d’avoir un petit sourire, bien qu’il fût toujours triste. En même temps, il porta sa main au visage de la jeune femme qui se trouvait toujours derrière lui, lui rendant la caresse délicate qu’elle lui avait donnée tout à l’heure, dans le but de lui demander de se calmer. Il avait compris son intention. Même s’il se demandait pourquoi elle avait sorti cette phrase de cette manière. On pouvait néanmoins sentir, dans sa voix, que rien que cette proposition avait commencé à le faire sortir de l’état dans lequel il était, quand il prit la parole.
-Par sortir, je suppose que tu voulais dire m’inviter à aller dehors avec toi, je me trompe ?
Il secoua la tête dans un mouvement qui était sensé être désabusé, mais qui était en réalité plutôt amusé. Car il savait qu’il allait accepter. Simplement car c’était Jess qui lui avait proposé cela. Et, parce que c’était Jess, il ne pouvait qu’accepter, tout simplement, puisque la jeune femme était sans doute la seule personne qui était apte à pouvoir le faire bouger peu importe son état. Sans doute la seule personne qu’il se sentait capable de suivre jusqu’en enfer, s’il le fallait. Alors il tourna légèrement la tête vers elle avec un léger sourire, moins triste que tout à l’heure.
-OK. Je vais aller prendre une douche. Attends-moi ici, d’accord ?
Il enleva délicatement les bras de Jess de son cou et lui caressa une dernière fois la courbe du visage avant de se diriger vers la chambre, puis la salle de bain. Sa douche fut plutôt rapide, mais elle lui permit de continuer à se remettre les idées en place. Une fois habillé, alors que ses cheveux étaient encore mouillés, il ouvrit les volets dans les différentes pièces. Après tout, si lui-même allait voir la lumière du jour, son appartement en avait aussi besoin. Et, finalement, il retourna dans le salon, où Jess l’attendait. Il savait qu’elle n’avait sans doute touché à rien, tout simplement car il lui vouait une confiance absolue. Alors, à ce moment-là, il reprit la parole en la regardant droit dans les yeux, même s’il n’était pas encore capable de lui adresser son sourire habituel.
-Je suis prêt. Je te suis. Je te suivrais toujours.
Sans même te demander où on va. Même si on doit aller jusqu’en enfer. Parce que tu es la seule personne que je suivrais toujours, peu importe la situation. Parce que je te fais totalement confiance. Parce que ce qui nous lie est au-dessus des mots. Parce que j’ignore ce qui nous lie. Mais je suis sûr d’une chose. De même que tu seras toujours là pour moi, je le serais aussi toujours pour toi. Simplement.
Etrangement, son regard prononçait tout cela. Et il savait qu’il n’avait aucun besoin de mettre de mots sur ce discours silencieux. Car, plus qu’un discours, c’était avant toute chose un fait…
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Lun 25 Mai 2015 - 18:12 | |
| « Par sortir, je suppose que tu voulais dire m’inviter à aller dehors avec toi, je me trompe ? »
Dieu merci, il était perspicace ! Au moins, il ne s’était pas méprit sur les intentions de la jeune brunette. Dans le fond, cela ne lui aurait sans doute pas déplu. C’était vrai, quoi. Elle était loin d’être insensible aux charmes du garçon. Elle avait beau le voir dans tous les états possible, pas souvent les meilleurs, elle n’avait absolument aucune envie de le laisser de côté. Elle aurait pu s’agacer de son comportement, le prendre pour un pleurnichard et vouloir lui trancher la tête à nouveau. Mais il en était une tout autre chose. Etrangement, elle ne ressentait que le besoin de rester avec lui et de trouver un moyen de lui remonter le moral, aussi bas qu’il soit. Il tourna la tête vers elle, légèrement. Assez pour lui faire soulever un peu la sienne, pour planter son regard dans le sien, encore. A sa surprise, son sourire avait changé. Il arborait un léger sourire moins triste et plus vrai.
« OK. Je vais aller prendre une douche. Attends-moi ici, d’accord ? »
Comment dire non ! Il s’écarta de l’étreinte de Jess, lui caressant une dernière fois le visage avant de disparaître dans sa chambre et la salle de bain. Surprise, la jeune suédoise resta dans le vague un instant. Les joues rosies, elle restait là, les bras pendant le long de son corps. Puis, lorsque la porte de la salle de bain se ferma, elle secoua la tête et se pinça les joues. Bon sang, à quoi elle pensait, maintenant ? Elle devait disposer, tout au plus, d’une dizaine de minutes pour réfléchir à ce qu’ils pourraient faire une fois là-bas. Alors, elle se tourna et jeta un œil au dehors. Le temps était gris, mais il était difficile de savoir s’il allait pleuvoir, neiger, ou si ça allait simplement passer. Elle soupira un instant, puis, elle prit appuie sur la table. Ainsi, les fesses posées contre la table, elle réfléchissait simplement. Pour dire vrai, elle était partie à penser sur le temps, mais ses pensées avaient rapidement déviées vers d’autres choses plus amusantes. Ou plus obscènes. Après tout, il y avait un homme, là, juste derrière la porte de la salle de bain. Nu, qui plus est. Et sur lequel coulait de l’eau qu’elle devinait chaude. Et si… Non, non et triple non ! Jamais elle n’aurait le culot, tout de même, de venir pousser cette porte. Il ne fallait pas être fou. Elle n’avait aucune chance. Aucune. Elle le savait.
Alors, elle poussa un soupire, se demandant à quoi elle pensait dans un moment pareil. Elle tourna son regard et tomba nez à nez avec celui de l’instrument posé dans le coin de la pièce. La basse attendait sur son socle, comme la dernière fois. Elle avait déjà eu un combat de regard avec elle, et elle était prête à en relancer un s’il le fallait. Les secondes étaient longues, l’ennemie ne baissait pas sa garde, au plus grand désarroi de Jess qui, les bras croisés sur la poitrine, continuait de jouer à ce jeu de celle qui tiendra le plus longtemps. Alors, Kurai rompit le duel enflammé avant que cela ne finisse en bain de sang musical.
« Je suis prêt. Je te suis. Je te suivrais toujours. » Whow, whow, whow ! Je… QUOII ?!
D’un coup, d’un seul, Jess rougit subitement. Ses yeux clairs planté dans le vert du garçon, elle restait là, à essayer de réaliser ce qu’il venait de dire. Elle décryptait son regard, comme s’il s’agissait d’un simple code secret. Ce qu’elle y lisait la rendait d’autant plus mal à l’aise qu’elle ne l’était. Que dire après une telle… déclaration ? Pourtant, les paroles, le regard de Kurai ; tous deux l’avaient touché au plus profond de son cœur. Ce dernier battait au plus fort dans sa poitrine. Elle espérait, doucement, qu’il disait vrai et qu’il resterait à ses côtés. A jamais. Alors, comme embarrassée, elle baissa un peu la tête. Elle inspira fortement puis, elle le regarda à nouveau. Enfin, elle essaya, puisque ses yeux refusaient un contact direct avec ceux du jeune homme.
« Je… Tu… Enfin… Je... Te... Euh... Que... » HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! C’est bon ? Ça va mieux ? « Tu permets… un instant ? »
Elle disparut un court instant dans la salle de bain puis revint avec une serviette qui était posée sur l’étendoir. Le regard toujours gêné et les joues éternellement tintées, elle revint se poser face à Kurai. Même sans réellement croiser son regard, elle lui sourit d’un sourire sincère puis, elle posa la serviette sur sa tête. Alors, elle commença à agiter ses mains pour sécher ses cheveux.
« De…Désolée ! C’est juste que… Tu vas attraper froid, si tu… ne les sèches pas... »
Elle avait beau être touchée par les paroles qu’il avait eues envers elle, des paroles douces et qui sonnaient parfaitement à ses oreilles, elle éprouvait un plaisir sincère à lui sécher les cheveux actuellement. Soit, c’était une excuse pour qu’il ne soit pas trop exposé à son visage rougit. Elle ne voulait pas le mettre mal à l’aise. Il aurait pu croire qu’elle n’avait pas aimé ses paroles, qu’elle était fâchée, gênée d’une mauvaise façon. Mais en réalité, c’était tout le contraire. Elle était heureuse, vraiment. Même si elle avait l’impression de se faire de sérieuses idées, elle était tout simplement heureuse. Lorsqu’elle eut terminé, elle retira la serviette de sa tête en souriant toujours. D’un geste inconscient, elle lui fit une petite pichenette toute gentille sur le nez avant de repartir mettre la serviette à sa place. Maintenant, ils étaient prêts. Enfin presque. Jess devait toujours aller chercher ses affaires, elle aussi. Car si elle sortait sans sa veste, et surtout sans chaussures, elle risquait d’être fortement embêtée.
« Alors, on est partis ! Enfin, je dois juste passer rapidement chercher des chaussures et une veste. Fait froid, un peu. »
Difficile à croire, mais Jess était frileuse. C’était un chat, dans le fond. Elle aimait les endroits chauds et la chaleur en général. Ainsi, elle était toujours blottie sous une tonne de couverture lorsqu’elle dormait et portait régulièrement des gilets ou des pulls pour garder son corps au chaud. Kurai sur ses pas, ils sortirent tous les deux de l’appartement. Jess fit signe à Kurai d’entrer avec elle, le temps qu’elle prenne ses affaires. La porte s’ouvrit et, après qu’ils soient rentrés, elle la referma. L’entrée n’était pas très grande et ne donnait même pas sur un couloir. Un mur en commun avec la cuisine, elle donnait directement sur le salon qui donnait lui-même sur la salle de bain et l’unique chambre de l’appartement. Ainsi, lorsqu’on entrait, on avait le salon en face, la cuisine à droite et, plus loin dans la pièce principale, il y avait deux autres portes qui donnaient sur les deux dernières pièces. La décoration était loin d’être jolie. Tout était sobre, de blanc et de noir. Il y avait, soit, un peu de bazar tout de même : l’ordinateur portable trainait sur la table basse, entre une boîte de cookies et une tasse vide, pas loin de la télécommande du téléviseur. Posée contre le canapé, la basse n’avait pas bougé d’un pouce depuis qu’elle l’avait posé. Jess se figea un instant lorsqu’elle l’aperçue. Elle était loin d’avoir envie d’en parler maintenant, et espérait fortement qu’une mèche de cheveux rebelle viendrait s’immiscer dans le champ de vision de Kurai, l’empêchant de voir l’instrument. Elle disparut un instant dans la chambre et en ressorti complètement habillée, avec sa veste en cuir noir, son écharpe –de la même couleur- remontée jusqu’en haut de son cou, et une paire de bottes noires qui lui remontaient à mi-mollet. Elle saisit ses clés qu’elle mit dans sa poche et enfourna son téléphone portable dans l’autre. Elle était prête, ça y est.
« On peut y aller, maintenant ! »
Elle affichait un sourire amusé. Elle était contente, là, maintenant. Alors, ils de dirigèrent vers la sortie de l’appartement, puis, celle de l’immeuble. Une fois en bas, elle passa son bras dans celui de Kurai et le regarda avec un air sérieux. Très sérieux. Elle approcha son nez du sien, jusqu’à le toucher. Alors, son air sérieux disparu pour laisser apparaître un énorme sourire. Elle retira sa tête soudainement en pointant l’horizon.
« T’es prêt ? Je vais te faire vivre une journée magique ! J’peux même t’offrir une crêpe si tu veux. C’est bon les crêpes ! »
Alors, sa main frôlant la sienne, ils avançaient doucement en direction de l’arrêt de bus le plus proche. Jess ne pouvait s’empêcher de jeter des regards dans sa direction. Cachée dans son écharpe, ses joues rougies, elle l’observait en silence. Alors que le bus arrivait en leur direction, elle releva un peu la tête vers lui et, en un court instant, elle vint l’embrasser sur la joue. Un baiser appuyé et sincère, qu’elle n’avait simplement pas eu envie de retenir. « Merci. » Un chuchotement caché par les bruits de moteurs du bus qui arrivait.
Le bus s’arrêta. Les portes s’ouvrirent. La journée ne faisait que commencer, et le cœur de Jess menaçait déjà de s’arrêter. | |
| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Lun 25 Mai 2015 - 21:32 | |
| Suite à son étrange déclaration muette, la jeune femme rougit et bégaya pendant quelques instants, avant de lui demander de l’attendre parce qu’elle revenait. Intrigué, il la regarda se diriger vers la salle de bain et reçut, par surprise, l’assaut de sa propre serviette, que la jeune femme se mit ensuite à agiter en s’excusant en disant qu’il allait attraper froid s’il ne se séchait pas les cheveux. Etrangement, le jeune homme se laissa faire. Car cela ne lui déplaisait finalement pas tant que ça que son amie s’occupe un peu de lui. Une fois que ses cheveux furent suffisamment secs, la raijin donna le signal de départ, avant de se raviser en arguant qu’il valait mieux qu’elle prenne d’abord une veste et des chaussures. Ce qui, d’ailleurs, était plutôt véridique. Ils sortirent donc de son appartement et, le temps qu’il ferme sa porte, Jess avait ouvert la sienne et l’invitait à entrer. Le jeune homme s’exécuta donc en se disant que c’était la première fois qu’il visitait l’appartement de Jess.
La première chose qui l’accueillit fut l’écart impressionnant qui existait entre leurs deux appartements. En effet, celui de Jess était petit, mais surtout, purement fonctionnel. La décoration était minime et on sentait que Jess n’y avait pas accordé d’effort particulier. Son regard survola rapidement ce qui traînait dans la pièce sans vraiment s’y attarder, puisque, finalement, il s’agissait d’un désordre normal. Il s’arrêta un peu plus longtemps sur la basse qu’il voyait allongée sur le canapé en se demandant pourquoi Jess s’était figée en la voyant, mais il eut la délicatesse de ne pas poser de questions dessus. Il l’attendit donc dans la salle à manger tandis qu’elle disparaissait derrière une des deux portes, qui donnait sans doute sur sa chambre. Elle ne tarda toutefois pas à réapparaître, chaudement habillée, avant de donner le véritable signal de départ. Les deux raijins descendirent donc les escaliers avant de se retrouver dehors.
A ce moment-là, Jess prit le bras de Kurai dans le sien et se plaqua contre lui avec un grand sourire, lui promettant une journée des plus amusantes. Elle proposa aussi de lui payer une crêpe. Proposition à laquelle le jeune homme se contenta de répondre avec un petit sourire. La gaieté sincère de la jeune femme lui faisait déjà du bien au cœur et, dans l’immédiat, il avait plus ou moins réussi à laisser ses soucis de côté. Ou du moins, à ne pas y penser. Et, s’il était toujours déprimé, son sourire était beaucoup moins triste qu’auparavant. Pourtant, alors que le bus attendait, il eut la surprise de se faire embrasser pendant quelques secondes sur la joue. Un baiser qu’il avait senti parfaitement sincère et spontané. Mais le pauvre était maintenant complètement perdu, si bien qu’il n’entendit pas le remerciement que lui murmurait son amie. Son esprit semblait s’être déconnecté pendant au moins quelques secondes, si bien qu’il ne retrouva ses esprits que lorsque le bus se trouva devant eux. Secouant la tête pour essayer de chasser son trouble, il grimpa dans le véhicule, bien évidemment accompagné de Jess. Et, s’il se demandait jusqu’où ils iraient, il attendait simplement de se faire guider, sans poser de questions.
Alors que les deux s’étaient assis dans le bus, il constata qu’il n’y avait presque personne d’autre dedans. Si l’on excluait le chauffeur, il n’y avait que trois autres personnes avec eux. Et les raijins s’étaient placés au fond du bus, comme si, inconsciemment, ils voulaient s’isoler des autres passagers. Les deux jeunes gens s’étaient appuyés l’un contre l’autre, sans se concerter, et leurs mains pendaient l’une à côté de l’autre, comme si elles n’attendaient que de se saisir au détour d’un cahot. Et, en effet, lorsque le bus passa dans un nid de poule, l’impact fut tel que leurs mains se retrouvèrent en contact et, par pur réflexe, Kurai referma doucement ses doigts sur ceux de Jess. Presque comme s’il avait peur qu’elle finisse par s’envoler, comme si tout cela n’était qu’un rêve. Il voulait simplement s’assurer que Jess était toujours là. Et ce, sans même s’en rendre compte.
Plusieurs arrêts passèrent, mais Jess ne fit à aucun d’entre eux mine de se lever. Alors, Kurai restait assis à ses côtés, sans parler, simplement à profiter de sa présence pour se ressourcer. Leurs mains étaient toujours entrelacés, et leurs têtes s’appuyaient l’une contre l’autre, presque comme s’ils dormaient. Pourtant, il n’en était rien. Car il savait que Jess était tout aussi éveillée que lui, puisqu’il voyait ses yeux. Les deux jeunes gens ne pouvaient en effet résister à la tentation d’échanger quelques regards, avant de détourner ces derniers, hésitants. Finalement, au bout de dix arrêts, Jess se leva et Kurai fit bien évidemment de même. Ils descendirent au dernier arrêt et furent accueillis par l’air qui semblait de plus en plus froid. Alors, inconsciemment, les deux se rapprochèrent un peu plus, comme s’ils voulaient se tenir chaud mutuellement. Et Kurai se demandait encore une fois ce qu’il lui prenait, mais il savait aussi qu’il se contentait pour l’instant de se comporter naturellement. Et cela, en un sens, l’effrayait. Alors, il se tourna vers Jess et lui demanda la suite du programme.
-Et maintenant ? Je te suis, où qu’on aille, mais autant savoir le programme, non ?
Le jeune homme attendait la réponse de la jeune fille, se préparant même à ce qu’elle choisisse de garder la surprise. Après tout, il lui avait assuré à l’instant qu’il la suivrait où qu’ils aillent. Alors, au final, peu lui importait. Car, pour le moment, ce qui comptait pour lui était d’être avec Jess et de profiter sa présence, comme si elle n’était qu’un rêve qui allait finir par s’envoler entre ses doigts. Il ne lui avait toujours pas lâché la main, et sans doute ne comptait-il pas le faire pour le moment. Et sans doute ne s’était-il même pas rendu compte qu’il tenait encore la main de son amie. Après tout, il avait agi parfaitement inconsciemment, tout à l’heure… Et à l’heure actuelle, Jess était comme le seul point d’ancrage à la réalité qui lui restait. Une réalité qui lui semblait pourtant presque irréelle. Comme si elle était issue d’un rêve et qu’il était encore en train de dormir. Il ignorait d’où venait cette sensation, mais pourtant, au fond de lui, il avait peur de se réveiller. Mais il avait tout aussi peur que ce ne fût pas un rêve.
Aussi s’accrochait-il à la main de Jess, doucement, mais fermement, sans aucune intention de la lâcher, puisqu’il ne s’en rendait même pas compte… Et il attendait ainsi la réponse de Jess…
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Mer 27 Mai 2015 - 21:48 | |
| Sans en avoir décidé, ils se dirigèrent vers le fond du bus. Installés sur les sièges, ils étaient comme isolés du reste du monde. Isolés, et appuyés l’un à l’autre. Une certaine douceur ressortait de cette scène. Leurs mains se frôlaient sans jamais se saisir l’une l’autre. Elles attendaient, chacune était comme souhaitant être prise par l’autre. Et puis, elles ne se cherchaient plus. La route avait eu raison d’elles, et Kurai avait saisi la main de la brunette. Il avait refermé ses doigts sur ceux de la jeune femme, sans pour autant échanger ne serait-ce qu’un regard avec elle. Ils étaient appuyés l’un sur l’autre, mais ils ne communiquaient pas réellement. Pas autrement que par ces contacts délicats. Jess lui envoyait pourtant toujours des regards furtifs, comme avant de monter dans le bus. Mais avant tout, elle appréciait le contact actuel qu’elle avait actuellement avec lui. Ce n’était pas grand-chose, mais pour elle c’était beaucoup. Enorme. Elle posa doucement sa tête contre la sienne et ils restèrent ensemble jusqu’à la fin du voyage.
Une route de campagne. C’était là que le bus les arrêtait. Enfin, c’est ce qu’on aurait pu croire au vu des arbres et du peu de monde qui passait par là. Ils étaient pourtant bien arrivés à Hizumu, cette drôle de ville. Enfin, il semblait. Jess n’était encore jamais venue, mais elle avait lu la presse. Ainsi, elle savait qu’il y avait quelques activités sympathiques à faire dans cette ville. Majoritairement touristique, elle attirait de grosses vagues de visiteurs les week-ends et pendant les vacances. Aujourd’hui, par chance, il n’y avait pas beaucoup de monde. Ils pourraient profiter de toute la ville, à commencer par son centre-ville. C’était affolant de voir tous ces bâtiments couchés. Jess avait vraiment l’impression que la pesanteur avait disparu, ici. Une fois la première impression passée, elle réfléchit à quelques activités.
« Et bien… Il n’y a pas de programme défini. Je t’aurai bien proposé le centre aquatique, mais nous n’avons pas pris nos maillots. On peut aller faire une promenade dans le centre-ville et après… »
Elle fit une tête de fantôme typiquement japonais.
« On ira voir le temple maudiiiiiiiiit ! »
Si, si ! Avec la petite voix qui va bien avec. Elle donnait l’illusion du « tout va bien », mais en réalité, c’était pas tout à fait ça. Elle pouvait toujours sentir ses joues rosies et son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Elle avait beau ne pas réellement en comprendre les raisons, c’était une sensation réconfortante. Depuis qu’ils étaient montés dans ce bus, elle se sentait apaisée, comme transporter ailleurs. Peut-être que c’était elle qui tentait de le ramener sur Terre, mais lui, il l’emportait dans un autre monde totalement étranger, mais tellement agréable. Cette main dans la sienne lui procurait une telle sensation de plaisir ! Et pourtant, elle se sentait presque coupable. Bien qu’elle ne regrettait nullement d’être allée le chercher, elle avait toutefois un peu peur de passer pour une commère à la curiosité mal placée. Dans le fond, elle savait que ça n’était pas le cas, elle ne pouvait simplement pas s’empêcher de s’inquiéter. A vrai dire, chaque chose qui concernait Kurai l’inquiétait. L’entendre crier, taper du poing ; elle avait détesté ça. Elle n’avait fait qu’un bond, et sans réfléchir, elle avait sauté sur ses clés et avait claqué la porte. En repensant à cela, son regard s’obscurcis un peu, sa main serrant celle de Kurai. Il était bien là, oui, c’était certain. Il était à ses côtés, tout comme elle était aux siens, c’était sûr. Il était précieux, elle s’y était attachée contre toute attente. Et contre toute attente, elle adorait ça. Elle enfonça son nez dans son écharpe bien remontée. Alors, un flocon tomba sur son nez. La neige venait de faire son apparition, amenant avec elle un froid sec qui tirait sur la peau. Lorsque les flocons commençaient à tomber vraiment, elle s’arrêta un instant. Elle avait envie, maintenant, de le tirer vers elle et de le serrer contre elle. Le serrer aussi fort qu’elle aurait pu le faire. Elle avait envie. Envie de bien plus qu’un simple câlin. Alors, elle se remémorait ce faux baiser, ses lèvres frôlées et douces, leur sieste. Que devait-elle dire, maintenant ? Excuse-moi de ne pas t’avoir embrassé convenablement.
Elle soupira un instant et sourit simplement. C’était rien, pourtant, un baiser. Elle en avait déjà échangé plein. Mais cette fois, c’était différent, elle n’y arrivait pas. Elle avait comme un blocage. Elle ne voulait pas être rejetée. Surtout pas. Surement pas. Ça faisait trop mal.
« Bon, alors. T’as envie de quoi ? »
Evidemment, elle parlait de la nourriture. Et éventuellement des activités du jour. Mais à nouveau, elle s’était mélangée dans ses mots et sa parole reflétait le fond de sa pensée. Elle, elle avait envie de lui. Ou plutôt, elle avait envie de le câliner jusqu’à ce que son chagrin s’en aille. Naturellement, avec son pouce, elle caressait la peau de sa main, attendant sa réponse avec une certaine impatience. Puis, elle vint planter son regard dans le sien au milieu de cette grande place bordée de commerces en tous genres.
Pour dire vrai, elle mourrait d’envie d’aller au centre aquatique. Oui, elle voulait seulement profiter de la vue que cela lui offrirait.
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| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Dim 31 Mai 2015 - 21:31 | |
| Suite à sa question, elle sembla réfléchir quelques instants avant de répondre qu’elle n’avait rien prévu de particulier. Donc son invitation était vraiment venue sur un coup de tête. Elle ajouta cependant qu’ils pouvaient par exemple aller au centre aquatique, mais malheureusement, ils n’avaient pas pris leurs maillots. En souriant, elle imita ensuite un fantôme et déclara qu’ils pouvaient, dans le pire des cas, aller dans le temple maudit… Dont il n’avait jamais entendu parler avant aujourd’hui. Mais pour sa décharge, il fallait bien évidemment dire qu’il avait été loin de prêter attention à l’actualité de l’île cette dernière semaine… Le jeune homme eut un léger sourire en voyant l’imitation de son amie, qui avait réussi à percer momentanément les ténèbres qui envahissaient son cœur et son esprit. Puis, finalement, elle lui demanda de quoi il avait envie. Et, encore une fois, sa formulation était assez étrange, comme si elle pensait à quelque chose d’autre en même temps. Pourtant, il la savait ici, mais il avait l’impression qu’elle ne l’était pas totalement. Il leva sa main et effleura quelques secondes la joue de Jess avant de lui poser une simple question.
-Tu es sûre que ça va ? Tes formulations sont bizarres depuis tout à l’heure… Tu n’as pas de problèmes par hasard ? Si c’est le cas, tu peux m’en parler, tu sais.
Il lui adressa un regard véritablement inquiet, mais fut rassuré par l’absence de détresse qu’il pouvait lire dans celui de Jess. Elle avait l’air d’aller bien. Ou en tout cas, bien mieux que lui, ce qui, finalement, n’était pas difficile en ce moment mais était malgré tout une bonne chose. Car il ne voulait pas que Jess se force à sembler aller bien si ce n’était pas le cas. Après tout, de même qu’elle voulait toujours être là pour lui, lui-même voulait toujours être là si elle avait des problèmes. Pourtant, à ce moment-là, le ridicule de la situation lui traversa l’esprit. Quelle ironie, lui qui s’était montré dans un état aussi pitoyable devant Jess essayait de jouer les forts devant cette même personne. Mais il ne pouvait s’en empêcher. C’était plus fort que lui, tout simplement. Il lui adressa un petit sourire dans lequel brillait une trace de son cynisme habituel. Et il reprit, d’une voix douce.
-Mais si tu ne veux pas en parler, peu importe. Je resterais à tes côtés.
Il laissa plana le silence quelques instants avant de reprendre la parole en constatant qu’il n’avait toujours pas répondu à la question de son amie quand à ce qu’il désirait. Il y réfléchit pendant quelques secondes puis donna enfin sa réponse, d’une voix toujours aussi calme et posée, mais surtout, que l’on pouvait sans mal qualifier de triste. S’il commençait à remonter, c’était malheureusement encore loin d’être terminé…
-Si l’invitation tient toujours, j’accepte volontiers une crêpe. Et après… Hé bien allons voir ce fameux temple maudit, d’accord ? Même si je dois avouer que je doute de l’existence d’une vraie malédiction…
Sa main se resserra doucement sur celle de Jess tandis qu’elle le guidait vers un café. Ils s’installèrent à une place libre, en face à face, comme le jour où ils s’étaient rencontrés, et passèrent chacun leur commande. Quand celles-ci arrivèrent, Kurai poussa un soupir en vrillant son regard dans celui de son amie pendant quelques secondes, puis le détourna en murmurant.
-Je… Je sais pas comment te remercier…
Il s’interrompit quelques instants et constata que, à l’heure actuelle, Jess pouvait peut-être croire qu’il la remerciait juste pour la crêpe. Alors, avant qu’elle n’ait eu le temps de protester, il ouvrit la bouche et reprit la parole.
-Pas seulement pour la crêpe, mais pour… Pour tout. Pour être venue tout à l’heure. Pour être à mes côtés, pour me soutenir. Pour…
Il s’interrompit et déglutit. Et, pour reprendre contenance, il mordit dans sa crêpe et mâcha lentement, pour se donner du temps. Quand il eut avalé sa bouchée, il rouvrit la bouche et la referma. Il avait l’impression que les mots ne pouvaient suffire à exprimer sa reconnaissance et tout ce qu’il ressentait. Alors il la regarda à nouveau droit dans les yeux avec un petit sourire.
Merci de ne pas me laisser seul. Merci de t’inquiéter pour moi alors que je ne le mérite pas. Merci de me soutenir. Merci d’être toi, tout simple, finalement, même si je ne mérite pas autant de lumière. Merci d’être venue. Merci de m’avoir fait sortir. Merci d’être là.
Mais n’était-ce vraiment que de la reconnaissance qu’il ressentait pour elle à cet instant précis ? Au plus profond de lui, il était le premier à en douter. Mais pourtant, il ne voulait pas y réfléchir d’avantage. Il ne voulait pas penser à la véritable nature de ces sentiments. Les choses seraient plus simples ainsi.
Il continua de manger sa crêpe en silence, l’utilisant comme un prétexte pour ne plus parler. Car il avait peur de ce qu’il pouvait dire. Peur de ce qu’il voulait dire. Peur de ce qu’il ne voulait pas dire. Peur de ce qu’il ne pouvait pas dire. Alors il se contentait de garder le silence. D’attendre une réponse de Jess. Et de profiter de sa présence. Et, en profitant de sa présence, il continuait son ascension, retrouvant de plus en plus le chemin de la lumière. Un chemin duquel il s’était écarté trop de fois. Un chemin qu’il devait absolument retrouver… Un chemin que Jess lui montrait, simplement par sa présence, et qui éclairait le sien. Alors, même s’il était loin d’être remis, il profitait de cet instant, se penser ni au passé ni au futur. Il était, et Jess était à ses côtés. Cela seul comptait pour le moment, même s’il ignorait combien de temps allait durer ce sentiment. Occupé à manger, il ne remarqua même pas qu’une petite noisette de crème chantilly avait décidé de voyager de sa crêpe à son nez. Occupé à regarder Jess, il ne voyait plus rien d’autre. Pourtant, son esprit semblait capter quelque chose…
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Mar 2 Juin 2015 - 21:18 | |
| Alors, allons-y pour une crêpe ! Jess avait seulement répondu d’un sourire lorsque son ami lui avait demandé si elle allait bien. Un sourire, et un hochement de tête. Simplement, oui. Pour dire vrai, elle ne savait pas quoi lui répondre. Bien qu’elle ne se sente pas mal, elle n’était pas franchement certaine d’aller « bien ». Ou plutôt, elle ne pouvait pas mettre de mot sur ses pensées étranges et désordonnées. Des mots, des paroles, des chansons lui passaient dans la tête. Des souvenirs, parfois. Pas forcément les plus heureux, mais pourtant, ça ne la rendait pas triste. Il y avait foule dans son esprit. Une foule bruyante, assommante, et pourtant mise en sourdine. Jess l’avait mise en sourdine. Elle les avait mis en sourdine. Son esprit était aveugle et sourd. Car bien que les idées se bousculaient, elle en faisait totalement abstraction. Totalement, oui. Elle ne savait pas comment ; mais elle savait qu’il n’y était pas pour rien. C’était certain qu’il causait ce brouhaha incessant, mais c’était certain qu’il en était aussi le remède. A présent, elle devait trouver pourquoi.
Ils étaient là, assied l’un en face de l’autre. Jess souriait toujours. C’était étrange, elle n’arrivait pas à décrocher ce sourire de son visage. Il était là, et plus elle regardait Kurai, plus elle avait envie de le regarder encore. Ses cheveux en bataille avaient attiré son regard un instant. Elle était tellement concentrée à observer les courbes de son visage, à épier chaque mèche de cheveux mal placée, qu’il avait fallu la tirer de son pseudo-sommeil par divers appels vocaux de la part de son ami. Alors, elle était redescendue sur terre, et elle avait commandé une crêpe. Un crêpe au chocolat. Elle s’était abstenue de commander un chocolat chaud : elle préférait que Kurai lui prépare. Il avait un goût spécial, qui lui procurait une étrange sensation de chaleur et de plaisir. Boire son chocolat, c’était comme manger un chamalow doux et sucré. Doux, et sucré. Comme lui.
« Je… Je sais pas comment te remercier… Pas seulement pour la crêpe, mais pour… Pour tout. Pour être venue tout à l’heure. Pour être à mes côtés, pour me soutenir. Pour… »
Alors, il mordit dans sa crêpe. Jess s’était comme figée, attentive à ce qu’il disait. Elle buvait ses paroles et se noyait dans ses yeux. Perdue dans une marée d’émotions contradictoire, elle parvenait pourtant à lire une forme de remerciement dans ses iris. Silencieusement, il la remerciait ; et silencieusement, il lui demandait de ne surtout pas le quitter. Peut-être qu’il ne disait rien, mais elle lisait son regard et le comprenait ainsi. Pourtant, Jess ne se sentait absolument pas obligée de rester près de lui, ou même simplement de le soutenir. Non, elle était là parce qu’elle en avait envie. Ça lui plaisait, d’être près de lui. Il avait écouté son passé sans la juger, l’avait fait sourire et lui avait offert un sourire magique qu’elle n’était pas prête d’oublier. Alors, elle croqua encore sa crêpe, et elle releva la tête vers lui. Alors, elle sourit à nouveau. Loin des pensées obscures, elle put apercevoir cette pointe de lumière sur le nez de Kurai. Le jeune homme était trop occupé à manger pour s’en rendre compte. Alors, la brunette prit ça pour une mise au défi. Oui, mise au défi par une noisette de chantilly. Elle s’approcha doucement, en souriant malicieusement. Et, lorsqu’il releva la tête en la voyant approcher, elle vint tout simplement lécher la noisette gourmande sur son petit museau. Un petit coup de langue rapidement suivit d’un baiser sur le nez. Son cœur battait la chamade à nouveau, si fort qu’elle avait l’impression que le jeune homme allait le recevoir dans la figure. Alors, elle essaya de se redressée, contente de son œuvre. Mais le destin en avait décidé autrement, et elle glissa légèrement. D’une manière étrange, ses lèvres venaient à nouveau frôler celles de Kurai. Là, perdue, elle attendait, savourant son souffle chaud sur sa peau. Ce n’était qu’un baiser, et pourtant, elle n’était pas capable de lui offrir. Ou du moins, elle ne savait pas si elle en serait capable, et même si il le souhaitait. En aucun cas elle n’avait envie qu’il lui tourne le dos à cause d’une pulsion. Alors, elle se résigna. Et ses lèvres vinrent se poser sur celle de son ami.
Elle était aussi surprise que lui, étrangement. La brunette mit même quelques secondes, longues secondes, à comprendre la situation. Elle avait cédé à la pulsion à laquelle elle tentait de résister depuis longtemps.
« Ah, excusez-moi mademoiselle. »
Le serveur s’excusait. Il avait bousculé la chaise de Jess, qui avait glissé un peu plus, et qui –par un concours de circonstance- avait embrassé ce garçon qui l’attirait. Elle rougit soudainement et brutalement. Elle se recula et se rassied sur sa chaise presque avec brutalité. L’air de rien, elle finit sa crêpe, sans réellement fuir son regard, presque satisfaite.
« Dés… »
Elle s’interrompit. Un air soudainement sérieux se lisait sur son visage. Elle avait une drôle d’impression, une drôle de sensation. Quelque chose qu’elle avait déjà ressenti avant. Elle restait ainsi, méfiante. Puis, son regard se reposa sur Kurai, et un sourire doux réapparu. Pourtant, cette méfiance était toujours bien présente. Lorsqu’ils eurent terminé leur crêpe, l’addition fut payée et ils disparurent dans la masse de gens qui s’était formée dehors. A la fois pour ne pas le perdre, mais surtout sans réellement s’en rendre compte, elle avait repris sa main. Elle la serrait plus fort qu’avant. Au détour d’une rue, cette étrange sensation revint. Elle serra la main de Kurai un peu plus fort encore. Dans son corps, son flux de magie s’affolait. Elle savait. Elle avait déjà ressenti ça lorsqu’elle l’avait rencontrée, elle. Elle était là, pas loin. Jess le savait. Jess s’affolait. Et surtout, Jess ne voulait pas qu’on gâche sa journée. Jess ne souhaitait pas, non, la recroiser. Et naturellement, elle ne souhaitait pas la recroiser alors qu’elle était en si bonne compagnie. Elle ne voulait pas lui infliger une histoire supplémentaire. Alors, secrètement, elle espérait simplement qu’ils ne la verraient pas. | |
| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Sam 13 Juin 2015 - 0:27 | |
| Alors qu’il mangeait sa crêpe, perdu dans ses pensées mais continuant quand même à regarder Jess, bien qu’il ne la voyait pas vraiment, il fut soudainement pris par surprise lorsqu’elle se pencha vers lui. Et sa surprise fut encore plus grande lorsque, d’une léchouille, elle fit disparaître la noisette de chantilly qui avait eu le malheur de vouloir voyager sur le nez du jeune homme. Mais même cette surprise n’était rien à côté de celle qui suivit, lorsqu’elle l’embrassa rapidement sur le nez. Ou au moins, ça y ressemblait. Beaucoup. Mais pas trop. Mais son esprit s’arrêta quelques instants de fonctionner lorsque leurs lèvres se frôlèrent. Il ne savait plus quoi penser, car il ne pensait plus, simplement. Les yeux dans le vide, il semblait tout de même émettre une certaine détresse… Et… Une certaine déception. Leurs lèvres n’avaient fait que se frôler. Alors pourquoi se sentait-il… déçu ? Effrayé ? Surpris ? Embrouillé ? Sur ce dernier point, en tout cas, il n’y avait aucun doute. Il ne savait plus lui-même ce qu’il ressentait. Et soudain… Leurs lèvres se touchèrent et s’unirent. Et le temps sembla, pour le raijin, se figer pendant ces quelques secondes. Il eut l’impression de flotter ailleurs. Hors du temps et de l’espace, dans un lieu plein de magie, de mystères et de promesses si fragiles qu’elles semblaient disparaître dès qu’il tendait l’oreille pour les écouter.
Et finalement, cette éternité de quelques secondes prit fin. Car ce baiser n’avait pas été volontaire, apparemment. Mais actuellement, le jeune homme était toujours ailleurs, flottant entre le lieu actuel et ce rêve plein de promesses, si bien qu’il ne se rendait pas compte des excuses que le serveur adressait à son… amie ? Vraiment ? Ce simple qualificatif était-il suffisant pour décrire ce qu’il ressentait pour elle ? Finalement, mieux valait opter pour la meilleure option : Jess. Tout simplement. Ainsi, il ne revint dans l’instant présent que lorsque Jess commença à s’excuser. Mais plus que l’excuse, ce fut le fait qu’elle s’interrompit en plein milieu de son mot qui attira suffisamment son attention pour que son esprit cesse de divaguer. Il la regarda à nouveau, intrigué, mais arborant tout de même un petit sourire lorsqu’il la vit pensive et sur ses gardes. Cependant, ce sourire disparut rapidement. Il n’avait jamais vu Jess aussi tendue. Ou plutôt, autant sur le qui-vive. Comme si elle avait un mauvais pressentiment et ne voulait pas qu’il se réalise… Ou qu’elle avait vu ou senti la présence de quelqu’un qu’elle ne voulait absolument pas voir…
Le comportement de la jeune femme avait mis le jeune homme sur ses gardes, si bien qu’ils finirent rapidement leur crêpe en silence et sortir, se retrouvant à nouveau au milieu de la foule. Et soudain, la main de Jess se glissa dans la sienne et la serra fort, mais pas au point de lui faire mal. Alors, en retour, il lui serra aussi la main, doucement, d’une pression rapide, simplement pour lui signaler qu’il était à ses côtés et ne comptait pas s’éloigner. Et, ce faisant, il la sentit se détendre imperceptiblement. Elle était toujours sur le qui-vive, mais, avec Kurai à ses côtés, elle semblait tout de même réussir à ne pas se transformer en boule de nerfs dangereuse pour la sécurité de toute la ville. Alors, intrigué, le jeune homme augmenta légèrement son niveau de perceptions télépathiques, qu’il avait jusque là laissé en sourdine. Et soudain, il se figea pendant quelques secondes, au milieu de la rue, tenant toujours la main de Jess. Il secoua la tête et recommença à marcher… Mais en même temps, il demanda, en hésitant, après avoir attiré l’attention de sa camarade, sur la façon dont il pouvait formuler ce qu’il ressentait et fit une brève pause après son premier mot.
-Jess ? Est-ce que… Tu sais ce que c’est que ça ? Ce… Cette anomalie que je sens dans le coin ? C’est ni humain pur, ni descendant…
Anomalie. C’était exactement ça. A force d’entraînement, il était devenu capable de distinguer les demi-dieux des simples humains rien qu’avec la télépathie. Mais pourtant, rien ne l’avait préparé à percevoir ce qu’il venait de percevoir. Il avait l’impression d’être face à une erreur de la nature. Et, inconsciemment, dès qu’il avait perçu cela, il était passé en mode action. Il n’y avait plus trace de tristesse ou d’hésitation dans son regard. Sa posture était droite, résolue. Un observateur averti et consciencieux aurait remarqué des petites étincelles qui commençaient à courir le long de son bras libre. Mais il n’y avait pas d’observateur dans le coin. Personne ne pouvait voir qu’il était maintenant prêt à tout moment à laisser son pouvoir l’envahir et à prendre sa forme divine. Car, à l’heure actuelle, il ne voulait qu’une chose : protéger Jess. Cette présence semblait l’avoir effrayée. Alors, bien sûr, cela aurait du l’effrayer aussi. Quelque chose capable d’apeurer quelqu’un d’aussi fort que Jess devait vraiment être effroyable. Mais dans son esprit, l’heure n’était pas à la peur, pas plus qu’elle ne l’était à la dépression. C’était aussi simple que cela.
Et pourtant, il pouvait la sentir. L’anomalie se rapprochait. Est-ce qu’elle venait pour eux, ou était-ce le hasard, il ne pouvait évidemment pas le déterminer. Mais une chose était sûre. Dans ses yeux qui viraient périodiquement au rouge, dans sa posture et dans la poigne douce mais ferme avec laquelle il tenait la main de Jess, on pouvait devinait qu’il était prêt. Peu importait la menace, il saurait la recevoir. Et pourtant… Il ne s’attendait pas à ce que la fameuse menace prenne l’apparence d’une jeune femme qui semblait parfaitement normale. Mais qui semblait, seulement, car on devinait à sa démarche élastique et au petit sourire qui étirait ses lèvres qu’elle ne l’était pas. Elle s’arrêta un instant devant le duo et un grand sourire éclaira soudain son visage.
-Tiens, miss Jess-lightning ! Quelle bonne surprise de te retrouver ici !
Puis elle se tourna vers Kurai et mima une courbette en le saluant.
-Désolée, je ne me suis pas présentée. Vous pouvez m’appeler Ran. C’est sous ce nom que je suis connue ici, grâce à votre… hum… petite-amie, peut-être ? Enfin bref, c’est grâce à Jess que je suis sur l’île aujourd’hui ! Et vous pouvez m’appeler Ran, mais je crois que je l’ai déjà plus ou moins dit, là !
Trop étonné et méfiant envers l’inconnue, Kurai ne pensa même pas à la corriger sur la nature de sa relation avec Jess. Pourtant, une partie de lui tiqua. Sa… sa… petite-amie ? Non, non, non, impossible. N’est-ce pas ? Oui, complètement impossible. Ils étaient juste de très bons amis. Vraiment ? Il se secoua mentalement, ignorant, comme d’habitude, Akane qui s’énervait. Et il porta à nouveau son regard sur l’anomalie. Car elle en était clairement une. Elle vibrait d’une énergie étrange… Et était-elle vraiment apparue ici par hasard ? Sa phrase suivante semblait confirmer que non, car à ce moment-là, elle tendit la main à Kurai.
-Quelle chance j’ai de tomber sur le fameux Kurai Spark Ikazuchi. Un de mes amis n’arrête pas de parler de vous ! -Comment sais-tu qui je suis ? Je ne me suis pas présenté ! Qui t’as dit mon nom ?
Elle se contenta de sourire. Et ce sourire fit froid dans le dos du jeune homme. Il n’était pas fait pour être effrayant… Mais il le mettait étrangement mal à l’aise. Alors, à contrecœur, il serra la main de la femme. Et vit, à sa grande horreur, que les étincelles qui dansaient autour de son poignet disparaissaient sans qu’il ne les commande ! Et, comme si cela n’avait aucune espèce d’importance, elle se tourna à nouveau vers Jess et reprit la parole :
-Et donc, qu’est-ce que vous faites ici ? Une ballade ?
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Mer 1 Juil 2015 - 22:24 | |
| Une anomalie. Il avait bien cerné le fond du problème. Cette chose n’était ni humaine, ni magique. Alors, elle était quoi ? La brunette avait eu beau l’avoir déjà croisé, elle n’avait pas encore la réponse à sa question. Et très franchement, elle n’en avait rien à faire. Rien du tout. Cette fille, elle ne pouvait juste pas la supporter. Elle l’avait en horreur. Elle la haïssait. Elle l’agaçait au plus haut point. Face à elle, elle n’arrivait simplement pas à garder le contrôle d’elle-même, ni celui de son pouvoir. Ni celui de son esprit.
Le regard sombre de la brunette s’adoucie l’espace d’un très court instant. « Petit ami ». « Petit » et « Ami ». Deux mots collés qui avait perdu leur sens sacré aux yeux de Jess. Déçue par le passé, elle avait oublié ce qu’était l’amour. Vous savez, aimer… Elle ne s’était jamais vu en couple avec qui que ce soit après « lui ». Mais aujourd’hui, ces mots qu’elle ignorait habituellement lui parurent d’une douceur exceptionnelle. C’était vrai qu’il n’était pas son petit ami. C’était même certain qu’il n’éprouvait pas la moitié de ce qu’elle pouvait ressentir pour lui. Etonnée par ses propres pensées, elle baissa doucement la tête. Et elle, elle ressentait quoi pour lui ? Un respect profond et une étrange envie de le protéger. Le garder près d’elle, oui, c’était ce qu’elle souhaitait. Mais, pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi ce désir si intense de le serrer contre elle, de le câliner, de le garder, le posséder… L’em…
« Kurai Spark Ikazuchi » Euh… Et ça, c’était quoi ? Spark ? Alors, il avait un second prénom, caché, invisible aux yeux des autres. Associé ce nom au terme « un ami » représentait pour la jeune femme une menace sans précédent. Dans son regard, on pouvait lire de la méfiance, et surtout beaucoup de colère. Quoi, c’était vrai, après tout : cette fille n’était pas humaine. Et si son « ami » était à nouveau un rat géant maniant le feu, elle préférait rester assez loin de lui. Jess restait silencieuse. Sa main serrait fortement celle de Kurai ; la sienne, à lui. Elle y cherchait une sorte de réconfort, comme si le savoir près d’elle pouvait lui procurer une sensation de calme interne instantané. Evidemment, c’était raté, et à contrecœur, elle laissait ses doigts se détacher légèrement de sa douce et chaude main. Pourtant, sa paume n’avait pas encore quitté la sienne. Et malgré tout, on Jess était inquiète. Inquiète par sa colère. Elle se souvenait assez bien de ce qui avait pu se passer lors de ce drôle d’événement. Elle savait parfaitement que le risque que cela recommence était très grand. Trop grand. Bien trop grand même. Mais plus elle essayait de se calmer, et plus elle s’énervait. Elle tourna légèrement la tête, tournant désormais les yeux de Kurai, mordillant nerveusement sa lèvre inférieure. Etrangement, elle pouvait sentir les larmes monter jusqu’à ses yeux. Elle savait qu’elle n’avait aucune arme contre elle. Elle avait peur, à nouveau ; encore. Elle qui était pourtant si robuste, toujours seule et habituée à garder la tête haute. Là, elle se sentait désemparée et son seul point de rattachement à la réalité, c’était lui. Encore, il réapparaissait dans son esprit, embrumant son esprit et accélérant son cœur. Les battements étaient plus rapide et sa respiration, plus courte. Sa compagnie la mettait dans un état différent, presque plaisant. Non, franchement plaisant. Elle adorait passer du temps avec lui. Oui, elle l’adorait. Non… C’était bien plus que ça.
« Lâche-le. »
Un ton sec. Une phrase claire, juste dite à la bonne hauteur de voix. Juste assez fort pour qu’elle l’entende. Elle voulait lui dire qu’il était à elle. Elle voulait lui dire qu’elle voulait le garder pour elle. Juste elle. C’était vrai, dans le fond, elle voulait juste le garder précieusement, le chérir, pouvoir se l’accaparer. Elle aurait aimé être la seule qui compte à ses yeux. Et puis merde, pourquoi je pense à ça maintenant, moi… Sans doute qu’elle se sentait menacée. Menacée par Ran. Cette chose venue d’on ne sait où. Menacée par elle-même. Jeune femme totalement hors de contrôle lorsqu’on l’énervait un peu trop. Elle n’avait pas uniquement peur pour elle, elle avait peur pour lui. Kurai. Ce garçon a qui elle tenait vraiment plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Ce garçon si spécial à ses yeux. Celui qui lui avait montré qu’elle n’était plus seule, à présent. Alors, elle ne voulait pas le redevenir. Mais surtout, elle ne voulait pas qu’il soit seul à son tour. Egoïstement, elle avait pensé l’espace d’un instant que c’était grâce à elle s’il n’était pas un solitaire invétéré, geek à plein temps et vampire confirmé. Mais elle avait tords. Elle le savait parfaitement. Alors pourquoi est-ce qu’elle s’obstinait à penser qu’elle avait une importance à ses yeux ?
« Quelle sacrée paire on forme, tous les deux, quand même, tu trouves pas ? » « Je suis prêt. Je te suis. Je te suivrais toujours. » Vraiment ? Tu serais prêt à me suivre partout ? Même en enfer ? Non, je ne crois pas que tu iras jusque-là… Moi j’irai… Je te suivrai. Je resterai près de toi. Tu sais, comme une peluche qu’on trimballe partout. Kurai… Merci. Merci d’être là. Merci d’être toi. Je…
La réaction de Ran ne se fit pas attendre bien longtemps. Jess le savait : elle réagissait au quart de tour. Sur ce point, es deux jeunes femmes se ressemblaient beaucoup. La brunette pouvait s’énerver très rapidement. Trop rapidement. Comme maintenant, d’ailleurs. Car derrière son air calme, sa colère grandissait. Si elle était là, ce n’était pas pour rien. Ran en voulait à Kurai. Elle le sentait, et surtout, elle le sentait mal. Alors, un sourire apparu sur son visage. Un sourire sadique, que son ami n’avait pas encore rencontré. Elle s’approcha doucement du jeune homme puis, elle s’accrocha à son bras. Sa tête posée contre son épaule, elle avait gardé ce sourire presque maléfique. Un regard de défi, elle pointa ses yeux vers Ran.
« Ouais, c’est mon petit ami. Et alors, t’es jalouse ? »
Un large sourire, toujours. Une voix rauque, effrayante, amusée et amusante surtout. Il n’allait pas être difficile pour Kurai se s’apercevoir qu’elle n’était pas sérieuse et qu’elle provoquait simplement l’anomalie. Mais pour Ran, cette fille si compliqué d’esprit, il allait être difficile de faire la différence. Du moins, c’était sur ça qu’elle misait pour avoir une certaine forme de tranquillité. Au moins une tranquillité magique. En jouant contre elle-même, Jess tentait de s’assurer que son autre elle n’allait pas sortir. Elle ne voulait pas que sa partie sombre sorte. Non, elle souhaitait qu’« elle » reste au placard. Pourtant, on pouvait voir de petits éclairs apparaître à ses pieds. L’électricité parcourait son corps, ses membres, ses organes. Au fond, elle savait parfaitement qu’il ne lui suffirait de pas grand-chose pour que cette partie sombre, puissante et dangereuse ressorte. Toujours son sourire fixé sur son doux visage, elle s’approcha de Kurai. Dirigeant ses lèvres vers son oreille, elle se plaça pour ne pas qu’on la voit lui chuchoter à l’oreille.
« Pardon d’avance… Face à elle, j’ai tendance à perdre facilement mon sang froid. »
Et comme pour agrémenter ses paroles, elle mordilla l’oreille de Kurai avec plaisir et délice, avant de se retourner et d’envoyer une vague électrique d’une puissance qu’elle ne se connaissait pas encore totalement sur l’anomalie qui se dressait face à eux. | |
| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Lun 20 Juil 2015 - 18:05 | |
| Alors que l’anomalie essayait sans grand succès de se montrer joviale, Kurai se tenait sur ses gardes. Mais, pourtant, il ne s’attendait pas à ce que la première véritable attaque viennen de son côté. Enfin, de Jess. D’un ton sec qu’il ne connaissait pas chez elle, elle intima à la fameuse Ran une seule et unique chose. Le lâcher, lui. En cet instant, il eut l’impression absurde d’assister à la réaction d’un félin lorsqu’un autre pénètre son territoire. Mais étrangement… Cette idée ne lui déplaisait pas vraiment. Simplement car il savait sans oser se l’avouer qu’il aurait sans doute la même réaction si un individu masculin commençait à tourner autour de Jess. Une réaction… Jalouse, possessive. Une réaction, finalement… Qu’il appréciait.
Mais la suite ne lui laissa pas le moindre temps de répit pour qu’il puisse espérer pouvoir réagir. Parce que Jess, que Kurai sentait de plus en plus énervée malgré son calme apparent, se colla contre lui en lui prenant le bras. Puis elle posa sa tête contre son épaule. Et elle présenta Kurai comme son petit ami. A ces mots, le raijin faillit se déconnecter pendant quelques secondes, mais quelque chose dans la voix de sa camarade lui fit prendre conscience de la situation. Jess se contentait de provoquer Ran. Alors, tout naturellement, Kurai glissa sa main dans celle de Jess, entrelaçant leurs doigts.
Il baissa à ce moment-là les yeux et vit des étincelles danser sur le sol. Pourtant, il savait qu’il n’en était pas responsable. Alors il ne restait qu’une seule solution. Jess. Elle semblait sûr le point de perdre le contrôle. Et il avait peur. Peur de ne pas pouvoir l’aider. Car même en lui serrant doucement la main, il sentait la tension augmenter. Alors, quand il la sentit se déplacer pour venir lui chuchoter à l’oreille, il ne put s’empêcher d’avoir peur. Pas de Jess. Mais POUR elle. Et les excuses qu’elle lui adressa, disant que face à Ran, elle avait du mal à garder son sang-froid, furent loin de le rassurer. Elle lui mordilla l’oreille, mais il ne put réprimer un frisson. Il sentait l’intention de Jess, mais ne pouvait pas l’en empêcher. Il n’avait pas le temps. Et, presque au ralenti, il la vit tendre le bras et lancer une décharge dont il pouvait facilement sentir la puissance sur l’anomalie. Alors, il tendit lui aussi son bras en poussant un hurlement tandis que ses yeux viraient au rouge.
-NOOOOOOON !
Concentrant rapidement son énergie, il lança lui aussi une décharge. Il savait que lui et Jess avaient à peu près la même puissance. Il espérait que son pouvoir était supérieur. Ce fut ce qui se produisit. Les deux éclairs se heurtèrent et fusionnèrent, continuant dans la direction de la décharge de Kurai. Finalement, les deux passèrent à proximité de Ran, sans la toucher, et heurtèrent le mur de briques qui se trouvait derrière elle, le faisant voler en miettes. La foule commença à se réunir autour d’eux, au grand déplaisir du jeune homme qui aurait préféré éviter qu’un attroupement se forme… Alors il se tourna vers Jess.
-Désolé. Mais… Mais j’avais l’impression que… si je t’avais laissée faire, je… je t’aurais perdue. On se serait perdus tous les deux. Laisse-moi m’en charger.
Il lâcha la main de Jess et s’avança d’un pas avant de tendre le bras, faisant apparaître son arc. Il ne voulait pas avoir recours à toute sa puissance et déployer sa forme divine. Il y avait trop de civils dans le coin. Alors il se contenta de son arc normal. Il tendit la corde et l’amena jusqu’à sa joue, visant Ran. Mais, au moment où il allait tirer, il hésita, comme s’il sentait qu’il était en train de faire une erreur. Alors il ramena la corde doucement. Et, puisant malgré tout en partie dans la puissance de sa forme divine, il allongea son arc, le saisit à deux mains et le transforma en lance, qu’il fit tournoyer rapidement au-dessus de sa tête avant de l’abattre violemment au sol. Un éclair s’élança alors vers Ran, partant du sol. Alors, à ce moment-là, il fit disparaître sa lance. Puis il saisit à nouveau la main de Jess.
-On dégage !
Il commença à courir sans se retourner. Il ne vit donc pas Ran sourire et contourner le trou qu’il avait créé, comme si tout cela l’amusait tout particulièrement comme jamais. Il ne la vit pas non plus s’éloigner en sifflotant. Non, il ne vit pas cela, car il était trop occupé à courir et à entraîner Jess dans sa fuite. Car il s’agissait exactement de cela. Une fuite. Car il avait eu peur. Pas de Ran. Pas de Jess. Pas pour lui. Il avait eu peur pour Jess. Tout simplement. Finalement, haletant, il s’arrêta et posa ses mains sur ses genoux. Il reprit sa respiration en souriant.
-On a eu chaud, pas vrai ? Cette fille… Elle est vraiment chelou… Mais… Je ne la sentais pas. Si on l’avait affrontée, on aurait perdu plus qu’on en aurait gagné, je pense… J’aime pas fuir. Mais là, on avait pas le choix… Cette fille… Elle est trop dangereuse. Il faudra qu’on règle ce problème un jour… Mais… Pas maintenant. On n’est pas assez forts. Pas pour l’instant. Même en utilisant ma pleine puissance, je sais que je n’aurais rien pu lui faire, même pas une petite égratignure…
Il s’interrompit et inspira longuement pour se calmer. Il tenait toujours la main de Jess, mais il ne voulait absolument pas la lâcher. Encore une fois, elle était son rempart.
-Dis… Cette fille… Je me trompe en supposant que tu l’as connue dans ce foutu laboratoire ? Dans ce cas, je suppose qu’elle est une sorte de cobaye… Quand j’étais là-bas, j’ai vu des sceaux, qui scellent nos pouvoirs… Alors… C’est pas impossible que les scientifiques voulaient créer des espèces d’armes vivantes…
Il s’interrompit, choqué par ce que ses propres mots impliquaient. Une arme vivante… C’en était vraiment glaçant… Il attendit alors une réponse de Jess… | |
| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Lun 3 Aoû 2015 - 4:11 | |
| Comme glacée. Elle était comme glacée lorsque l’attaque de Kurai rejoint la sienne. Au fond d’elle, elle l’avait souhaité. Non pas qu’il se joigne à elle, mais simplement qu’elle attaque cette garce la première. Elle ne voulait pas laisser à cette « chose » le temps d’attaquer, d’entamer un combat que la brunette savait pourtant perdu d’avance. C’était ce qu’elle voulait au fond d’elle, mais a bien y penser, elle ne le voulait pas tant que ça. Elle savait que cela allait mettre en danger, premièrement, Kurai et ensuite les gens aux alentours. Jamais elle n’aurait souhaité blessé un pauvre civil qui n’avait rien demandé. Pourtant, c’était ce qu’il s’était passé. Elle avait cédé si facilement à cette pulsion qu’elle prit, l’espace d’un instant, cela pour une action de survie. Désolé. Mais… Mais j’avais l’impression que… si je t’avais laissée faire, je… je t’aurais perdue. On se serait perdus tous les deux. Laisse-moi m’en charger. Elle releva doucement la tête. Son visage neutre se retrouvait à présent face à la foule qui se formait autour d’eux. Ils avaient fait assez de grabuge pour attirer les visiteurs et les passants. Sans doute qu’ils étaient fous. Ils se mettaient en danger. Elle les avait mis en danger. Alors que son regard se tournait doucement vers Ran, la Jess stupéfaite se faisait embarquer au loin.
On dégage… ? Surprise, la jeune femme se trouvait à présent à courir au travers de cette étrange ville qui défiait les lois de la nature. Sans prendre réellement le temps de contempler les environs, elle laissait le paysage défiler sous ses yeux perdus dans un vague profond. Alors, son regard se posa sur sa main. Celle que tenait Kurai. Celle qui l’avait tiré de cette foule agaçante et dangereuse. Elle ne saurait dire combien de temps ils ont couru, ni même dans quelle direction. Mais maintenant, ils étaient loin de cette « fille ». Loin d’elle, de sa magie, de sa puissance. Alors que Kurai tirait sur sa main, elle posa enfin son regard sur lui. Essoufflé, il reprenait son souffre. Légèrement penché en avant, les mains posées sur les genoux. Il venait sans doute de leur éviter la mort, et pourtant, il souriait. Il souriait, comme d’habitude. Il avait ce sourire que Jess avait déjà croisé chez lui. Ce sourire qu’il avait pourtant perdu ce matin.
« On a eu chaud, pas vrai ? Cette fille… Elle est vraiment chelou… Mais… Je ne la sentais pas. Si on l’avait affrontée, on aurait perdu plus qu’on en aurait gagné, je pense… J’aime pas fuir. Mais là, on avait pas le choix… Cette fille… Elle est trop dangereuse. Il faudra qu’on règle ce problème un jour… Mais… Pas maintenant. On n’est pas assez forts. Pas pour l’instant. Même en utilisant ma pleine puissance, je sais que je n’aurais rien pu lui faire, même pas une petite égratignure… »
Alors, elle s’en rendit compte. Kurai avait les mains posées sur ses genoux. Une de ses mains tenait la sienne. Jess avait donc une main sur un genou de Kurai. Elle ouvrit de grands yeux et, instantanément, elle rougit. Ses joues empourprée, elle continuait ses découvertes. Dans la position dans laquelle ils étaient, le visage de la demoiselle était très proche de celui de son ami. Alors, comme gênée, elle fixait son regard. Ces yeux dans lesquels elle avait pourtant plongé de si nombreuses fois depuis leur rencontre exprimaient actuellement une certaine forme d’inquiétude dont elle ne saurait en dire l’exacte nature.
« Dis… Cette fille… Je me trompe en supposant que tu l’as connue dans ce foutu laboratoire ? Dans ce cas, je suppose qu’elle est une sorte de cobaye… Quand j’étais là-bas, j’ai vu des sceaux, qui scellent nos pouvoirs… Alors… C’est pas impossible que les scientifiques voulaient créer des espèces d’armes vivantes… »
Son sang se glaça. A ce moment, elle sentait le froid mordre la peau. Evoquer de tels souvenirs n’était pas forcément ce qu’elle aurait souhaité dans un tel moment. Pourtant, elle hocha la tête en réponse à sa question. Jess ne connaissait pas l’exacte histoire de Ran. Pourtant, elle savait que cette fille avait subi de drôle de chose. Comme le rat qu’elles avaient rencontré. Comme Faërye. Car même si cette dernière était restée silencieuse sur son passif, Jess avait bien deviné qu’il avait dut lui arriver quelque chose d’un style semblable. Des choses horribles qu’aucun être humain ne devrait avoir à subir. Décidément, cette île regorgeait de mystères et ses habitants n’en étaient pas moins garnis. Soudain, elle soupira. Un soupire long, profond, libérateur.
« Cette fille n’a rien d’humain. Mais ça n’est pas la seule chose étrange qu’on ait rencontrée dans ce labo. Il y avait… Un rat. Géant. Qui maniait le feu. C’était… Spécial. »
Jess se souvint un instant de son « pétage de plomb » ayant précédé l’apparition du rat. Elle tourna le regard quelques secondes, puis elle soupira. Décidément, elle n’avait vraiment plus envie de retourner dans ce genre de situation. Pourtant, elle le savait : elle aurait droit à pire. Pire encore. Et ce qui les attendait risquait fortement de ne pas lui plaire.
La brunette se redressa. Leurs mains se décollèrent du genou de Kurai. Alors, Jess fit quelques pas et, sans lâcher sa main, elle tournoya sur elle-même pour se retrouver face à lui. A présent, la main qui tenait Kurai se trouvait dans son dos et, ainsi, le bras du jeune homme passait dans le dos de la demoiselle qui s’était, il fallait bien l’avouer, fortement rapprochée de lui. Elle plongea à nouveau son regard pétillant dans le sien. Peu importait l’angle sous lequel elle le voyait : il était toujours aussi agréable à regarder. Alors, elle s’approche doucement de lui, jusqu’à venir plonger son nez froid dans le cou chaud du garçon. Sa tête appuyée contre la sienne, elle restait là plusieurs secondes sans bouger.
« Merci… J’avais un peu peur de tout péter… »
Elle déposa un baiser dans son cou. Un baiser tendre, déposé avec une douceur inconnue à Jess. Jess qui, il y a quelques mois, avait bien faillit lui couper la tête. Jess qui, le soir, trainait dans les rues pour se défouler sur les petits caïds sans cervelle. Jess qui, dans le fond, s’était beaucoup attachée à lui. Et puis, elle se recula. Elle lui sourit quelques instants, avant de faire à nouveau une pirouette dans l’autre sens, les ramenant à une situation normale. Ou presque. Rien n’était « normal » ou « simple ». Pas entre eux. C’était bien trop étrange, bien trop fort pour que ce soit « simplement normal ». Elle planta ses yeux dans les siens en souriant presque gaiement.
« Alors, tu t’es décidé ? J’ai bien envie d’aller me faire maudire au temple ! Les esprits, au moins, je pourrais les toucher avec ma magie ! »
Presque convaincue par ses propres propos, elle lui tira soudainement la langue.
« On est là pour s’amuser, après tout. »
Autant en profiter ! Profiter. Pro…fiter… Pro… PUTAIIIIIN SORT DE MA TÊTE !!!!! | |
| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Mar 4 Aoû 2015 - 19:13 | |
| En réponse à sa question concernant les circonstances de rencontre entre Ran et Jess, cette dernière hocha silencieusement la tête, confirmant ainsi les soupçons de Kurai et ses pires pressentiments. Il avait l’impression qu’une tête allait bientôt se lever sur l’île… Et que lui, Jess et Sayuri se trouvaient déjà dans l’œil du cyclone. Il détestait ce sentiment d’impuissance, mais malheureusement, pour le moment, il ne pouvait rien faire d’autre que de tenter de limiter les dégâts, sans même savoir ce qui pourrait bien les provoquer…
Mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir, car Jess poussa un soupir qui donnait l’impression qu’elle se libérait d’un poids, comme si elle le retenait depuis bien trop longtemps. Mais ses mots en ajoutèrent un sur les épaules de Kurai. Un rat géant qui maniait le feu. Autrement dit, un animal doté de pouvoirs magiques. Même s’il n’ignorait pas que les dieux pouvaient parfois avoir d’étranges pratiques sexuelles, il doutait fortement que des animaux puissent hériter de la magie… Ou du moins, de manière naturelle. Ce rat était donc un cobaye. Et pourquoi n’aurait-il pas été un cobaye pour une expérience visant à doter d’autres personnes de la magie ? Mesure et contre-mesure. Si les sceaux ne marchaient pas, on envoyait des soldats modifiés. Un plan diablement ingénieux. Créer des armes humaines… Mais pour les utiliser contre quoi ? Ou plutôt, contre qui ? Des armes humaines… Dans les conflits militaires ? Ou bien… Pour éliminer les abominations… Les descendants. Non, ça ne pouvait pas fonctionner… Ni les scientifiques, ni les militaires ne connaissaient Awashima, donc la plus grosse concentration de descendants existante… Peut-être s’emballait-il un peu trop… Mais il devait tout de même avouer que tout cela était très inquiétant…
A ce moment-là, Jess se redressa. Et c’est là que Kurai s’aperçut qu’il tenait toujours la main de la jeune femme dans la sienne. Il n’eut pas le temps d’en rougir car la brune tournoya sur elle-même de façon à se retrouver en face du raijin… De telle sorte que son bras se trouvait dans son dos. Et que la camarade de Kurai s’était étrangement rapprochée de lui. Leurs yeux se croisèrent à nouveau. Ces yeux qui, ces temps-ci, hantaient souvent son esprit sans même qu’il ne s’en aperçoive. Elle se rapprocha encore de lui, jusqu’à plonger son nez dans le creux du cou du garçon. Cela lui valut un frisson, pourtant, il ne lui vint absolument pas à l’idée de s’écarter. Il appréciait cette situation… Et c’est à ce moment là qu’elle le remercia, ajoutant qu’elle avait eu peur de tout péter. Cette peur, il l’avait partagée. Mais en l’occurrence, les mots n’étaient pas nécessaires. Car de toute façon, il serait resté à ses côtés. Il le savait déjà. Les remerciements étaient inutiles. Et, soudain, il fut prit par surprise, encore une fois, lorsque Jess l’embrassa dans le cou avec une étrange tendresse. Encore une fois, pour lui, cet instant dura malheureusement trop peu de temps. Puis elle lui sourit et pirouetta, la ramenant dans la même position qu’auparavant.
Après quoi, elle lui demanda s’il s’était décidé, ajoutant qu’elle avait envie de se faire maudire au temple. Et sa blague finale, concernant la vulnérabilité des esprits à la magie, montrait qu’elle était loin d’être remise de l’altercation avec Ran qui venait de précéder. Puis elle lui tira la langue, ajoutant qu’à la base, ils étaient venus ici pour s’amuser. Sur ce point, il était d’accord. Autant en profiter. Il n’était pas encore temps de penser à toutes ces choses inquiétantes. Autant qu’ils se changent les idées pour l’instant, c’était une bien meilleure chose à faire… Il rit légèrement devant l’enthousiasme feint de Jess.
-Très bien, c’est d’accord, allons donc nous faire maudire par tous ces esprits errants et vider les nôtres.
Alors qu’il lui tenait toujours la main, les deux raijin reprirent alors leur balade, en direction du temple. Ils avaient choisi d’y aller à pied même si ce n’était pas très proche, et ce, sans se concerter. Simplement pour apprécier la présence et la compagnie exclusive de l’autre. Ils ne discutèrent pas, ne parlèrent pas. Ils étaient plongés dans leurs pensées, mais Kurai essayait aussi tant bien que mal de se débattre au milieu du maelström d’émotions qui l’assaillait. Et, bien évidemment, au cœur et à l’origine de ce maelström se trouvait Jess. Comme d’habitude, à vrai dire. Alors même qu’elle se trouvait à ses côtés, il avait une conscience accrue de sa présence. Sans même la regarder, il était capable d’invoquer une image mentale d’elle parfaite. Il ne comprenait plus. Il n’arrêtait pas de penser à elle. Et elle était sans doute la personne qu’il craignait le plus de perdre. Même ave Akane, Blake ou Sayuri, il n’avait jamais ressenti cela aussi fortement… Cela n’avait aucun sens… La seule chose qu’il savait, c’était que lorsque la jeune femme était dans les parages, son esprit se retrouvait retourné dans tous les sens.
Finalement, toujours main dans la main, ils arrivèrent à proximité du temple. Le jeune homme se tourna vers sa camarade et lui sourit doucement, amusé. Cet état dans lequel il était ce matin n’était plus qu’un souvenir. La simple présence de la jeune femme à ses côtés avait suffi à lui faire trouver le sourire et à lui changer les idées. Il resserra légèrement ses doigts autour de ceux de la raijin et désigna le temple, qui se trouvait à moins de 100m d’eux.
-Alors, tu es prête à te faire maudire ? Encore une fois, je te suis. Si tu veux aller te faire maudire, je te suis. Comme toujours.
Encore une fois, sa formulation pouvait prêter à confusion. Mais peu importait. Il avait juste exprimé ce qu’il ressentait. Car oui, il aurait sans aucun doute été prêt à se damner pour Jess. Donc affronter la malédiction d’un temple était tout de même le minimum à faire. Et, à vrai dire, il devait bien avouer qu’il doutait très fortement de la véracité de ces rumeurs bien étranges…
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Lun 10 Aoû 2015 - 0:34 | |
| Mais, bon sang, arrête de dire ça… Les pensées obscures étaient loin à présent. Loin, mais pas trop. Elle les rattrapait à chaque pas. Elles avaient pris pour cible ces deux personnes qui avançaient en se tenant la main, vers le temple maudit. Décidément, c’était une drôle de relation qu’ils entretenaient. Jess n’en était pas réellement consciente, et peut-être même que Kurai ne l’était pas non plus. Ambigu à souhait. Sans qu’elle ne sache pourquoi, la brunette revoyait ces fois où elle l’avait croisé. A leur rencontre, et à comment elle avait failli l’égorger, puis à comment il avait été soudainement happé par une boîte aux lettres ; au fait qu’elle s’était inquiétée pour lui, déjà, dès le début. A sa visite chez lui, à cause de ce courant d’air malicieux ; comment il l’avait accueilli, la forte tension qui régnait entre eux à ce moment-là, sa sieste sur son torse, son chocolat chaud. Son visage rougissant. La douceur de sa peau. La douceur de ses lèvres. Elle tourna la tête machinalement, cachant une rougeur qui venait s’installer sur ses joues. Alors, elle se rappelait de sa veste, encore posée sur son lit, à attendre qu’elle ait le courage et surtout l’envie de lui rendre. Car bien que Jess ne fût pas une voleuse, elle n’avait aucune envie de lui retourner sa veste. Elle l’avait gardé longtemps sur le dos, enivrée par le parfum qu’elle dégageait. Un parfum doux, délicieux. Une odeur agréable qu’elle avait encore pu sentir tout à l’heure, alors qu’elle avait déposé un baiser dans son cou. Oui, ce parfum, elle l’aimait.
Et puis, elle entreprit de s’excuser pour l’incident qui s’était déroulé au café, pendant qu’ils mangeaient leurs crêpes. Mais dans le fond, elle n’en avait aucune envie non plus. Elle avait trouvé ce moment bien trop agréable pour accepter d’y renoncer ainsi. C’était assez étrange. Kurai était loin d’être le premier garçon à avoir eu accès aux lèvres Jess. Généralement, ce n’était qu’un baiser, et rien de plus. Pas un frisson, rien. Mais cette fois, c‘était différent. Goûter à ses lèvres, c’était sans doute la chose la plus belle qui lui était arrivée depuis un moment. Mais maintenant, elle avait envie que ça recommencer. Dans le fond, c’est pour ne pas briser ses espérances de voir la chose se reproduire un jour qu’elle avait simplement décidé de ne pas aborder le sujet. Il était tellement… Qu’elle était persuadée qu’il avait une petite amie. C’était impossible qu’il n’en ait pas. Ou du moins, impossible qu’il n’ait personne dans son cœur. Et cette personne n’était sans aucun doute pas la petite Jess apeurée de la vie et détruite par sa magie.
« Alors, tu es prête à te faire maudire ? Encore une fois, je te suis. Si tu veux aller te faire maudire, je te suis. Comme toujours. »
Les mots de Kurai la tirèrent hors de ses pensées. Elle releva la tête pour découvrir une vieille bâtisse à l’aspect lugubre et complètement délaissée par les jardiniers. En soit, ce n’était pas rassurant. C’était cool, elle allait pouvoir se défouler un peu. Les fantômes, les malédictions, tout ça ne faisait pas peur à Jess qui se considérait déjà maudite par les dieux. Et puis, de toute façon, elle était avec Kurai. Et tant qu’elle était avec une personne aussi puissante qu’il l’était, elle savait qu’elle n’avait rien à craindre. Ou alors la raison était autre, mais pour la connaître il aura fallu creuser le cœur et l’esprit et ça, Jess n’était pas encore assez futée pour le faire. Alors, elle sentit la main de Kurai se resserrer sur la sienne. Elle fit quelques pas. Ils firent quelques pas. Le vent soufflait, emportant les cheveux de la demoiselle avec lui. Elle dégagea une mèche qui la gênait et releva la tête. Un frisson la parcourue de haut en bas. En fixant l’entrée du temple, elle sentit son corps devenir plus chaud. Elle pouvait sentir l’orage dans ses veines. Alors, elle fit un pas en arrière.
« Je le sens mal. »
Et pourtant, prête à se faire maudire à nouveau, elle s’élança à la conquête du temple.
Dedans, tout était sale, poussiéreux et lugubre. Son nez la chatouillait, c’était étrange. Mais la poussière des lieux ne la fit pas s’interroger plus. Alors qu’ils avançaient, Jess avait plus l’impression qu’il s’agissait d’un vieux dortoir abandonné, que d’un vieux temple d’on ne sait quelle religion. Et plus ils s’enfonçaient dans le bâtiment, et plus l’impression persistait. Quel Dieu pouvait-on prié en ces lieux si étranges ? Jess était sur ses gardes. Alors qu’ils entraient dans une sorte de chambre, elle se tourna vers le bureau. Laissé en l‘état, un carnet, des crayons étaient disposés dessus. Et puis, gravé dans le bois du meuble, il y avait une sorte de signe. Jess posa ses yeux sur le cahier. Mais à peine avait-elle commencé sa lecture qu’un bruit se faisait entendre au dehors. Un bruit sourd, suivit d’un envol massif d’oiseau. Jess releva la tête immédiatement. Elle tira Kurai au dehors pour voir ce qu’il s’y passait. Mais dehors, il n’y avait rien. Rien et personne. L’air était lourd, l’atmosphère devenait pesante.
« Tu sens ? »
Elle ferma les yeux quelques secondes et prit une profonde inspiration.
« Il y a… Quelque chose de puissant, pas loin… Encore... ça serait elle ? »
Alors qu’elle les rouvrit, elle repensait à leur rencontre avec Ran. Loin des esprits qui maudissent les voyageurs, cette bâtisse semblait cacher un secret bien plus terrible, et ses alentours n’étaient pas épargnés. Elle avait l’impression qu’à nouveau, ils étaient fourrés dans une drôle d’histoire. Et qu’à nouveau, ils allaient devoir faire face à on ne savait quelle menace plus terrible encore que la précédente. Aux aguets, elle serra la main de Kurai et le tira vers elle pour le rapproche. Elle le regarda furtivement. Alors, elle repensa à ce baiser impromptu, et rougit à nouveau. Elle baissa un peu la tête et lui montra un faux air boudeur qui n’aurait trompé personne.
« Je… Reste près de moi… »
Plus qu’une recommandation, c’était surtout une demande sincère et profonde de sa part. Elle se sentait menacée, mais son esprit restait embrumé. Et pour le moment, sous le couvert de le savoir en sécurité, elle en profitait pour qu’il reste le plus près d’elle. Reste près de moi… Pour toujours… pouvait se lire sur son visage.
Sort de ma tête… Tu perturbes mes neurones. | |
| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Jeu 20 Aoû 2015 - 22:50 | |
| Ils firent quelques pas en direction du temple. Pourtant, Kurai avait un mauvais pressentiment. Et apparemment, il n’était le seul. Car Jess fit un pas en arrière en ajoutant qu’elle ne le sentait pas. Non, Kurai ne le sentait pas non plus. Pourtant, sans se concerter, ils s’avancèrent à nouveau, prêts à se faire maudire. Et c’est ainsi qu’ils pénétrèrent dans le temple, en ne sachant pas vraiment à quoi s’attendre… Mais certainement pas à un intérieur aussi banal. Un intérieur certes sale et lugubre… Mais qui n’avait finalement rien d’hanté. A part peut-être par la poussière, qui, aux dernières nouvelles n’a jamais été considérée comme un fantôme…
Les deux jeunes gens s’avancèrent donc, circonspects, dans ce qui ressemblait plus à un dortoir délabré et abandonné qu’à un temple. Mais à chaque pas, ils se tenaient de plus en plus sur leurs gardes en se demandant qui pouvait avoir prié dans cet endroit… Mais surtout quelle entité avait été priée et vénérée ici… Avec ces questions en tête, ils finirent par entrer dans une chambre. A ce moment, ils se lâchèrent les mains pour pouvoir explorer chacun de leur côté. Tandis que Jess s’intéressait au bureau, Kurai fouilla l’armoire et trouva quelques dossiers. Il en ouvrit un au hasard et commença à le parcourir des yeux, mais, très vite, un bruit étrange retentit à l’extérieur. Kurai et Jess relevèrent la tête en même temps et Jess l’entraîna rapidement dehors. Ils devaient voir ce qu’il venait de se passer. Pourtant, à l’extérieur, ils ne virent aucun signe que quelque chose se fût produit. Rien. Ni personne. Comme s’ils avaient imaginé ce bruit. Pourtant, il était évident qu’ils ne l’avaient pas rêvé. De plus, l’air était lourd… L’ambiance semblait chargée de plomb, tant elle était presque irrespirable.
Jess lui demanda soudain s’il sentait. Il hocha doucement la tête. Il était difficile de ne pas sentir cette aura menaçante qui s’approchait. Cependant, il pouvait dire avec certitudes que les craintes de Jess étaient infondées. Non, cette présence, ce n’était clairement pas celle de Ran. Non, cette aura… Cette puissance… Il était certain de la connaître. Mais il n’arrivait pas à se souvenir. Il n’eut cependant pas le temps de s’interroger d’avantage à propos de cette puissance que Jess lui serra la main et le tira vers lui. Il se laissa faire sans résistance. Et, quand Jess le pria de rester près d’elle, il se contenta de lui sourire et de serrer doucement ses doigts. Il était là et comptait bien le rester…
Mais soudain, il se figea quand l’aura se fit encore plus oppressante. Cette fois, il l’avait reconnue. Et il savait très clairement que cela n’augurait rien de bon. Car même avec sa puissance actuelle, Kurai était dans la pire des postures et était beaucoup trop faible pour espérer triompher. Il soupira et se tourna vers Jess, avant d’ouvrir la bouche pour prendre la parole.
-Tu… Tu devrais…
Il allait lui demander de partir, ne voulant pas la mettre en danger. C’était son intention la plus profonde. Mais il s’interrompit brusquement. Il ne pouvait pas. Et il ne voulait pas qu’elle s’en aille. Il voulait qu’elle reste à ses côtés… Impuissant, il donna un coup de poing dans le vide. Quelques larmes de rage perlèrent au coin de ses yeux. Quel idiot ! A l’heure actuelle, il se serait giflé si cela avait pu changer quelque chose.
-Je suis beaucoup trop égoïste… Je voulais te dire de partir. Parce que la menace qui arrive en a après moi. Mais j’en suis incapable. Je suis désolé… Je suis un minable, même pas foutu de te protéger… Je suis tellement égoïste que je te mets en danger sur un caprice… Parce que je suis trop faible pour supporter de ne pas t’avoir à mes côtés. Alors je t’en prie, reste à mes côtés… Parce que… Je suis trop faible…
Jess ne répondit pas. Elle se contenta de se rapprocher de lui, comme s’il venait juste de proférer une absurdité. Le jeune homme soupira alors, rageant contre lui et son impuissance. Il commença alors à courir avec Jess en direction du temple, le seul et unique abri qu’il leur restait dans le cas présent. Leur seule échappatoire était de se cacher en espérant qu’il ne soit pas trop tard. Pendant qu’ils couraient, Kurai expliqua brièvement la situation.
-Tu te souviens, en octobre, quand tu étais venue pour… Il s’interrompit en s’efforçant de ne pas rougir. Pour le coup du serrurier ? Je t’avais dit que j’avais pris une balle. En vérité, c’est parce que j’ai été pris en otage lors du braquage de la banque. Au mauvais endroit au mauvais moment. Avec l’aide de ma petite sœur de cœur, j’ai réussi à tenir occupé les braqueurs jusqu’à l’arrivée de la police. Le chef a pu s’enfuir, mais depuis, il me juge, un peu à raison, responsable de l’échec de ses plans. Je l’ai recroisé depuis… Et il m’a assuré que la prochaine fois qu’il me verrait, il ferait tout pour me tuer… Notamment parce que j’ai refusé de le rejoindre. Et je sais qu’il est beaucoup plus puissant que moi. Même avec ma puissance actuelle, si j’y vais à fond, je suis pas sûr de pouvoir tenir plus d’une minute contre lui. C’est après moi qu’il en a… Si j’avais été moins égoïste, j’aurais tout fait pour te forcer à partir, mais… Je suis trop faible… J’ai besoin de toi à mes côtés.
Il interrompit sa course et ses paroles simultanément, guettant des bruits. Il entendit alors des bruits de pas. Mais pas ceux d’une seule personne. A en juger par les bruits, ils étaient poursuivis par au moins trois ou quatre personnes. Sans doute étaient-ils armés, en plus. Autant dire que Kurai et Jess étaient mal… Ils continuèrent alors à monter, se retrouvant finalement sur le toit du temple, à plus de 10m au-dessus du sol. Il jura. Ils étaient piégés. Il avait fait un mauvais choix. Alors que la porte derrière lui s’ouvrait à la volée, il lâcha la main de Jess, se préparant à combattre.
Il tendit la main, faisant apparaître son arc, tandis que ses yeux viraient au rouge. Il se préparait à tirer le premier, sachant que c’était sans aucun doute sa seule et unique chance, quand la porte s’ouvrit. Il n’eut pas le temps de lâcher sa flèche qu’il reçut une boule d’air comprimé dans l’estomac. Le coup le propulsa quelques mètres plus loin. Il n’eut pas le temps de se relever qu’il en reçut une deuxième. Qui le propulsa droit… Dans le vide ! Sa dernière vision fut Jess, qui était peu à peu encerclée par les ennemis. Leurs regards se croisèrent. Le temps sembla s’écouler au ralenti. Comme si la chute de Kurai ne pouvait être réelle. Comme si ce n’était qu’une mauvaise blague. Les lèvres de Kurai étaient encore figées sur la grimace de douleur. Il n’avait pas encore pleinement réalisé ce qu’il venait de lui arriver.
Puis le charme se rompit. Et, tout doucement, la vision de Kurai commença à s’abaisser, le faisant voir Jess dans un angle étrange. Il eut le temps de la voir encerclée. Puis elle disparut de son champ de vision…
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Mar 25 Aoû 2015 - 3:06 | |
| Elle l’avait senti se crisper, comme s’il savait d’où venait cette aura puissante qui se rapprochait d’eux. Plus le détenteur de cette aura se rapprochait et plus Jess pouvait sentir et confirmer qu’il ne s’agissait pas de Ran. Les secondes passaient et la brunette ne savait pas à quoi ils allaient avoir affaire. Elle se sentait comme maudite. Ils auraient dû passer une journée tranquille, à se promener, à profiter de la présence de l’autre… Savourant la douceur de sa main, la délicatesse de son parfum… Plongeant dans ses yeux, jouant avec ses cheveux… Jess, ce n’est pas le moment. En effet, c’était loin d’être le moment de penser à des choses aussi agréables alors que la suite allait beaucoup moins l’être. « Tu… Tu devrais… » La brunette leva la tête vers son compagnon. Elle le regardait avec de grands yeux inquiets. Elle ne voulait pas partir. Elle ne voulait pas le laisser là, seul. Elle ne voulait surtout pas qu’il subisse pour deux. Alors, elle refusait qu’il lui demande de partir. Et puis, même s’il le faisait, elle ne partirait pas. Ses yeux perdus dans le regard vide de Kurai, elle ne comprit pas réellement face à quoi ils allaient se retrouver. Elle vit les larmes perler au coin de ses yeux. Elle le vit lancer un coup de poing dans le vide. Les yeux de Jess exprimaient une inquiétude et une crainte qu’il n’avait encore jamais dû voir dans ses yeux. Que pouvait-il bien se passer pour que cela le mette dans un tel état ? « Je suis beaucoup trop égoïste… Je voulais te dire de partir. Parce que la menace qui arrive en a après moi. Mais j’en suis incapable. Je suis désolé… Je suis un minable, même pas foutu de te protéger… Je suis tellement égoïste que je te mets en danger sur un caprice… Parce que je suis trop faible pour supporter de ne pas t’avoir à mes côtés. Alors je t’en prie, reste à mes côtés… Parce que… Je suis trop faible… » Mais elle ne répondit pas. Que pouvait-elle répondre à cela ? Bouche-bée, elle se contente de s’approcher de lui. Il voulait qu’elle s’en aille, mais finalement il ne voulait pas. La tournure de ces phrases rendait l’esprit de la demoiselle très flou. Encore des ambiguïtés, encore des mots qui font rêver. Des tournures qui donnent envie de croire qu’au fond, on est bien plus qu’une simple amie. Des phrases qui veulent vous faire croire qu’on a tellement besoin de vous, qu’on se sent affaiblis et inutile lorsque l’on n’est pas là. Et puis, elle n’eut pas le temps de se faire plus d’illusions. Kurai l’avait empoignée par le poignet, et maintenant, ils couraient ensemble vers l’intérieur du temple. Trop d’illusion, ça casse les illusions. « Tu te souviens, en octobre, quand tu étais venue pour… Pour le coup du serrurier ? Je t’avais dit que j’avais pris une balle. En vérité, c’est parce que j’ai été pris en otage lors du braquage de la banque. Au mauvais endroit au mauvais moment. Avec l’aide de ma petite sœur de cœur, j’ai réussi à tenir occupé les braqueurs jusqu’à l’arrivée de la police. Le chef a pu s’enfuir, mais depuis, il me juge, un peu à raison, responsable de l’échec de ses plans. Je l’ai recroisé depuis… Et il m’a assuré que la prochaine fois qu’il me verrait, il ferait tout pour me tuer… Notamment parce que j’ai refusé de le rejoindre. Et je sais qu’il est beaucoup plus puissant que moi. Même avec ma puissance actuelle, si j’y vais à fond, je suis pas sûr de pouvoir tenir plus d’une minute contre lui. C’est après moi qu’il en a… Si j’avais été moins égoïste, j’aurais tout fait pour te forcer à partir, mais… Je suis trop faible… J’ai besoin de toi à mes côtés. » Elle avait pu voir quelques rougeurs s’incruster sur son doux visage. Des rougeurs si mignonnes, et si vite effacées par la réalité de la situation. Et puis, il s’était arrêté. De parler, de bouger. Jess aussi ne bougeait plus. Elle l’avait écouté avec attention, et maintenant, elle pouvait sentir son cœur battre assez fort pour faire éclater sa poitrine. Avait-elle peur ? Etait-elle, encore une fois, encore en train de s’illusionner sur la véracité de ses propos ? Alors, perdue dans un océan de questions, la demoiselle ne faisait qu’écouter. Elle écoutait, et elle entendait. Les assaillants étaient quatre. Ou peut-être trois, mais c’était moins sûr. Elle pouvait sentir leurs auras, leurs puissances respectives. Certes, ils étaient forts. Mais seuls deux d’entre eux étaient réellement puissants. Elle fut parcourue d’un frisson. Alors, Kurai reprit la course, et les mena au toit du temple. Encore plus loin. Encore plus haut. Encore plus étrange. Encore plus flippant. La suédoise constata qu’ils étaient piégés. Aucune chance de faire demi-tour. Aucune chance de se protéger. Aucune chance de fuir. Ils étaient deux. Deux contre quatre. Et même à deux, elle était persuadée qu’ils n’avaient aucune chance contre eux. Alors, elle sentit la main de Kurai se glisser hors de la sienne. Cette main douce et chaude s’éloignait, désormais prête à combattre. Lorsqu’elle jeta un œil au sol, elle ne pus que constater la hauteur qui les séparaient de la terre ferme. Une dizaine de mètre, si ce n’était pas plus. Impossible de sauter. Ils étaient piégés. Et puis, tout se déroula très vite. Très vite, mais Jess pouvait encore voir la scène au ralenti. Elle la voyait encore, et encore, se dérouler devant ses yeux. Kurai dégainant son arc, prêt à attaquer, prêt à se battre. Et juste après, la boule d’air qui lui arrivait dessus, le jetant à quelques mètres. Réagissant à peine, Jess ne pouvait qui suivre la scène des yeux. Tout allait trop vite. Beaucoup trop vite. Alors, lorsqu’elle le vit recevoir une deuxième boule d’air comprimé, elle ouvrit la bouche en un « o » parfait. Machinalement, elle avait tendu la main vers lui. Mais c’était trop tard : il était déjà tombé dans le vide. Elle revoyait son regard, encore. Ce regard qui s’excusait de mille manières différentes. Ce regard dans lequel elle se noyait. Ce regard qu’elle ne pourrait plus revoir, maintenant. Que… Qu’est-ce que j’ai fait… ? Est-ce que… c’est à cause de moi ? Pardon… Je n’aurai pas dût t’emmener ici. Tout est de ma faute. Mais je… voulais seulement t’aider. Parce que je déteste te voir ainsi, triste, perdu. Je déteste t’entendre hurler après toi-même. Je déteste quand les larmes perlent tes yeux. Je déteste quand tu n’es pas près de moi… Et maintenant… Maintenant… Les larmes montaient aux yeux de Jess, immobile et comme figée dans le temps. Elle était à, les bras le long du corps, la tête baissée. Encerclée, elle n’avait pourtant pas haussé le moindre sourcil pour faire face à ses agresseurs. Son esprit était mort. Elle ne pensait plus. C’était comme si elle ne vivait plus. Maintenant… Est-ce égoïste de… de vouloir qu’on m’aide ? S’il-vous-plaît… Aidez-moi. Aidez-moi. Aidez-moi. … … … Aidez… Moi…Une ombre noir passa derrière Jess à vive allure, se propulsant dans le vide à une vitesse inimaginable. Une ombre noire, et rassurante. Noire, et chaleureuse. Noire, et puissante. Qu’était-ce ? En tout cas, c’était loin d’être humain. C’était étrange. C’était magique. Et surtout, c’était allié. Mais Jess n’y prêta pas plus attention que cela. Elle sentait la colère monter. Elle pouvait sentir la magie dans ses veines, comme si c’était une drogue. Droguée à l’électricité. Droguée à cette magie qu’elle détestait. Le flux de magie l’entourait doucement, remontant à ses chevilles, ses genoux. Puis, ses hanches. Les éclairs sortaient du sol et se faisaient de plus en plus grand. Elle serra les poings. C’est alors qu’un des agresseurs se décida à l’attaquer. Bon, ou mauvais timing, ça dépend du point de vue. Jess le projeta plus loin grâce à un champ magnétique dont elle ne connaissait même pas l’existence. Sans laisser le temps aux autres de réagir, elle envoya un coup de pied sauté à l’un d’eux, en plein dans le visage. Avec une jolie marque de chaussure sur le visage, il tomba à la renverse sous le poids de la demoiselle, qui, désormais, se trouvait juste au-dessus de son visage. Elle soupira longuement. C’est alors qu’elle le va les bras jusqu’à sa tête. Et, sous les yeux ébahis des assaillants, elle attacha ses cheveux en une haute queue de cheval perchée sur le sommet de son crâne. Une fois son nœud remis en place, elle laissa toute la puissance de sa magie monter en elle. Jess, fait-moi confiance. Tu peux y arriver. Tu vas y arriver. C’est normal d’avoir peur. Mais tu n’as pas le temps, d’avoir peur.Elle ouvrit les yeux, déferlant une vague électrique autour d’elle. Ses yeux virèrent à un jaune tellement clair qu’ils paraissaient parcourus par du courant. Et puis, sans réellement réfléchir, elle s’élança. Créant une épée solide, lumineuse et surtout électrique, elle assena divers coups à l’un de ses adversaires. Et se battait et se débattait avec la rage d’un dragon, d’un animal qui ne veut pas mourir. Un animal perdu, angoissé et attristé. Vous allez payer. Et puis, elle enchainait les attaques, plus puissantes encore que les précédentes. Elle sentait encore sa magie augmenter. Comme si elle puisait dans une source infinie. Comme si elle n’allait jamais sortir de cet état second. Déchainée. Oui, elle était déchainée. Anéantie et déchainée. Soudain, elle envoya un coup de pied retourné à l’un des hommes, en profitant pour envoyer un éclair bien placé à un autre. Le ciel virait au gris. Un gris sombre. Le tonnerre ne grondait pas, mais les éclairs, eux, manifestaient leur mécontentement. L’appel de l’orage… Jess, stop. Ça suffit. Mais Jess n’était plus capable de répondre, de se raisonner. Elle s’avançait de plusieurs pas vers ses ennemis. Le regard livide, les cheveux aussi électriques que le reste de son corps. Elle s’était transformée en une pile vivante. Une chose qui délivre un courant assez puissant pour vous tuer. Sans doute qu’ils l’avaient compris, puisqu’ils n’attaquaient pas au corps à corps. Le contact était limité, mais ça n’empêchait pas Jess de continuer à attaquer. Comme si elle ne s’épuisait pas. Jamais. Maintenant, on arrête le délire là. Mais ils avaient compris. Ils savaient d’où venait cette force décuplée. Cette puissance. L’un d’eux, sans doute le chef, s’approcha de Jess. Et à son tour, la demoiselle pu sentir de la puissance de l’homme augmentait. Elle se mit à nouveau en position de combat. Maintenant, elle était prête à tout. Elle pouvait mourir, elle ne manquerait à personne. Pas ici. Nulle part. Jamais. Un combat commençait. La suédoise encaissait comme elle le pouvait. Mais au bout de quelques minutes, elle aurait dut s’apercevoir qu’elle n’avait aucune chance. Renoncer ne faisait plus partit de son vocabulaire. Reculer, elle ne connaissait plus. Alors, elle encaissait. Alors, elle attaquait, balançant des vagues électriques autant qu’elle le pouvait. Elle se servait de ses couteaux. Ces espèces de mini broches à poulet qu’elle cachait dans la doublure de ses bas, et dans ses bottes. Elle les électrifiait. Elle les balançait. Et grâce au magnétisme, elle les faisait revenir. Mais ça prenait du temps. Trop de temps. Et du temps, elle n’en avait pas. Pas face à lui. Pas face à eux. Alors, elle défit les rubans autour de ses bras. En les frottant un peu, ils furent envahis pas l’électricité statique. Ils devenaient plus rigides. Elle décida de s’en servir comme arme. Une arme qui se retourna, au bout de quelques secondes, contre elle. L’ennemi l’avait attrapé. L’ennemi la tenait. Elle était à sa merci. Et pourtant, elle n’avait pas décidé d’abandonner. Son regard était déterminé. Son sourire, sadique. Elle créa une boule. Une boule qui grandissait. Une boule qu’elle envoya à son agresseur. Une boule qu’il encaissa avec un peu de mal, en gardant quelques séquelles sur son visage et ses bras. Il avait essayé de se protéger. Il avait presque réussi. Et maintenant, il envoyait sa puissance, toute sa puissance sur la jeune femme. La brunette fit un pas en arrière. Et, déterminée, elle s’élança vers lui. J’ai dit ! STOP !L’ombre noire surgit devant elle, s’interposant entre la demoiselle et l’homme. Il provoqua la surprise, l’étonnement chez les deux partis. Il était face à l’ennemi. Et il était doux. Il avait un pelage d’une douceur magnifique. Jess le savait, elle s’était retrouvée le nez dans sa fourrure. Elle le voyait, l’inspectait. C’était un chien. Un gros chien. Un chien au long pelage noir, parsemé de rouge. Et surtout, il était parcouru d’électricité. Jess le regarda et fit le choix de l’ignorer ; aveuglée par la colère qui embrumait son esprit. Elle s’avança prête à attaquer de nouveau. Mais le chien lui envoya un violent coup de museau qui la fit valser plus loin, près de la porte fermée qui menait en ces lieux. Là, assise au sol, elle ne put que réaliser l’ampleur de la situation. Désormais, elle était là, et elle regardait. Le regard toujours livide, comme sans âme. La colère toujours présente, impossible à catalyser. Elle assistait au combat de ce chien avec cet homme. Deux puissances surprenantes, l’une lui semblant pourtant familière. Au sol, elle luttait contre elle-même. Trop de magie en elle. Trop de puissance pour ce corps si peu habitué. Elle se tordait. Elle toussait, violemment. Mais toujours cette colère qui ne partait pas. Toujours cette envie de frapper. Alors, pour évacuer cette magie nocive, elle frappa un grand coup dans le mur derrière elle. Le mur s’écroula. Mais l’électricité lui montait toujours au cerveau. Son corps avait atteint une limite qu’elle ne connaissait pas. Les voix, les actions, le paysage. Tout lui parut soudainement flou. Flou, puis lointain. Lointain, puis presque inexistant. Elle perdait la réalité. Elle perdait le contrôle. Assise, presque inconsciente, elle s’était transformée en une énorme boule d’énergie. Une énergie envahissante, qui venait prendre part au combat que menait le chien contre l’homme. Sans réellement s’en rendre compte, elle leur envoyait des décharges d’une puissance inconnue. Rien ne semblait pouvoir la ramener à la réalité. Rien ne semblait pouvoir la calmer. Elle l’avait perdu. Elle devait se venger. La voix dans son esprit lui sommait de se calmer. Mais rien n’y faisait : elle était perdue. Emotions et sentiments avaient rapidement laissé place au désespoir et à la colère. Calme-toi. Mais calme-toi ! PUTAIN JESS CALME-TOI ! MERDE !Les mains posées sur le sol, elle laissa les larmes couler le long de ses joues. Au loin, elle pouvait entre sa voix. Sa voix, à lui. La sienne. Mais c’était impossible, il était parti. Ça ne devait être qu’une illusion de son esprit. « Kurai… Je… Pardon… Je t’avais promis de rester près de toi… Et voilà où j’en suis… Attend-moi. J’arrive… Je te rejoins. Kurai, tu sais… Je crois bien que… Enfin c’est possible que… » Elle semblait divaguer, elle sentit son parfum si délicat qu’elle aimait temps. Impossible… C’est impossible.Elle ferma les yeux, doucement. J’arrive. HRP : Aller, je te mets au défi de faire plus o/ *PAN* Bon, c'est assez loin et assez proche de ce que j'imaginais. Développé, répétitif, bref, c'est le bordel mais j'ai pas trouvé mieux que ça ._. Y'a quand même 2512 mots dont la moitié ne doivent pas servir à grand chose xD Et... C'est le plus long RP de ma carrière \o/ J'espère que ça te conviendra :D Amuse-toi bien \o/ | |
| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
Date d'inscription : 25/08/2014 Occupation : Etudiant en 2e année en informatique. Mi-temps dans une librairie Sexualité : Hétérosexuel/Jessophile Messages : 1464
Carte de Jeu Double Compte: Indra Deuxième Magie: Fujin
| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Dim 20 Sep 2015 - 22:06 | |
| Il tombait. Il pouvait sentir l’air siffler à ses oreilles. Il voyait la pierre défiler sous son regard. Mais ce regard n’était pas là. Il était resté là-haut. Il était resté fixé sur le visage de Jess. Sur l’expression qu’il avait prise. Il n’aimait pas cette expression. Il voulait l’effacer de ce visage. Mais il ne pouvait pas. Car il tombait. Même la douleur des coups avait disparu. Il ne restait plus dans son esprit que ce regard. Ce dernier regard qu’ils avaient échangé. Ce regard qu’il aurait voulu prolonger une éternité durant. Ce regard qui hantait son esprit en permanence. Mais aussi ce regard qu’il ne voulait plus voir de cette façon. Ce regard triste qu’il voulait faire disparaître. Ce regard triste qu’il voulait voir sourire. Ce regard qu’il aimait tant. Ce regard… Ce regard qu’il ne verrait plus. Parce qu’il ne le pouvait plus. Parce qu’il tombait. Et il ne pouvait rien faire pour ça. Parce que la douleur et la surprise l’empêchaient d’utiliser ses pouvoirs. Parce que le choc était trop grand. Et peut-être, aussi, parce qu’au fond de lui, une part de lui avait abandonné et était plutôt soulagée. Au moins, comme ça, c’était terminé. Tout était terminé. Il allait pouvoir rejoindre Akane et Blake. Il ferma les yeux.
Alors tu vas les abandonner comme ça ? Tu me déçois boss !
Sous l’invective mentale, il les rouvrit. Et son visage s’emprunt de colère. Non ! Il ne voulait pas abandonner ! Pas maintenant ! Pas alors qu’il avait retrouvé une raison de vivre ! Les visages de ceux qui comptaient pour lui défilèrent devant ses yeux. Brook, sa rivale qu’il considérait un peu comme une sœur. Sayuri, sa petite sœur. Et surtout, Jess. Jess, dont, il pouvait se l’avouer maintenant, il était tombé amoureux depuis bien longtemps. Jess qu’il aimait de manière absolue ! Non ! Il ne pouvait pas les quitter ! Il ne voulait pas ! Jamais ! Il refusait d’abandonner, quoi qu’il arrive ! Il devait s’en sortir ! Coûte que coûte !
Boss, dis mon nom.
Un nom s’imposa à son esprit. Indra. Il le murmura, circonspect, sans savoir à quoi s’attendre. Mais il savait qu’il espérait que ce nom allait l’aider à se sortir de là. Alors, à ce moment-là, un éclair déchira le ciel et fonça droit sur lui. Il sentit un impact sous lui… Et il perdit connaissance…
Quelques minutes plus tard, il revint à lui, allongé, mais ne sentant aucune douleur. Comme si les impacts successifs ne lui avaient finalement rien fait. Il se demanda un instant où il était. Il tendit la main et se retrouva en contact avec ce qui semblait être un tapis de plumes qui étaient étonnamment douces au toucher. Il s’appuya sur son coude et commençant à se relever lorsque ce qu’il venait de se reproduire lui revint en mémoire avec la force d’une armée de chevaux lancés au galop, lui coupant la respiration pendant quelques secondes. Il promena les yeux autour de lui et vit immédiatement qu’il se trouvait au-dessus du temple. Dans les airs. Il se redressa entièrement et regarda autour de lui, jusqu’à ce que ses yeux se posent sur ce qu’il avait sous lui. Sa réaction fut évidente : bouche bée, il regardait avec étonnement l’oiseau géant qui se trouvait sous ses pieds et qui survolait tranquillement le temple, inaperçu d’en bas. L’oiseau, entièrement jaune, tourna la tête vers le Raijin et lui adressa un regard où pétillait une intelligence vive ainsi que de… la joie ? Il n’était pas sûr, mais Kurai avait l’impression que l’oiseau lui souriait. Une voix résonna alors dans sa tête. Il ne s’en étonna pas plus que ça, habitué qu’il était avec ses hallucinations et sa télépathie.
Yo boss ! Content que tu m’aies enfin invoqué ! Je m’ennuyais comme c’est pas permis, là-haut ! Moi, c’est Indra. Et tu peux m’appeler Indra. Ouais, j’ai pas de diminutifs. C’est un peu la loose en fait. Enfin, bref, peu importe. Je t’aime bien, boss, sérieusement, mais bordel qu’est-ce que t’as été lent pour m’invoquer ! Tu te rends pas compte à quel point c’est long d’attendre et de rien faire ! Enfin, puisque tu m’as invoqué, ça va enfin être fun, je veux me défouler et me dégourdir un peu les ailes, moi ! Dis, tu crois que tu vas affronter des gens qui sont insensibles à la foudre ? La foudre, parfois, c’est trop facile, c’est chiant, il y a aucun challenge ! Enfin, après, clairement, ça dépend de ceux en face. D’ailleurs il va bien y avoir de la baston hein ? Bon sang j’ai hâte, tu peux pas savoir à quel point je suis content d’avoir enfin été invoqué ! Ah quoique je crois que je l’ai déjà dit, ça, en fait. Pardon, je parle peut-être un peu trop ? Enfin, bref, passons, je suis à tes ordres boss !
-A mes ordres ?
Yep. Je suis ton familier, ou un truc du genre. Mais au final les détails techniques importent peu. Quand tu m’invoqueras, je viendrais. Bien sûr, je peux être invoqué que dans les airs, vu que j’habite dans les éclairs. Mais normalement, c’est tout. Bon, je suppose que t’en as marre de m’entendre causer sans arrêt, t’as l’air un peu tendu. Peut-être à cause de ce qu’il se passe en bas ?
-En bas ?... JESS ! Il vaut vite que j’aille l’aider ! Tu peux nous concocter une petite chute libre ?
No problem, boss, accroche-toi ! On va se dépêcher, alors ça va secouer !
Sans plus de cérémonies, l’oiseau bascula son corps vers l’avant et battit des ailes, plongeant à grande vitesse vers le temple. Kurai, lui, s’accrochait aux plumes d’Indra tandis que le vent lui fouettait le visage. Il ne se maintenait pas debout, sachant qu’il n’aurait eu aucune chance de rester sur cet étrange moyen de locomotion. Et son inquiétude pour Jess l’empêchait d’apprécier la vitesse de la chute. Son visage témoignait d’une concentration absolue et ses yeux rouges montraient le pouvoir qu’il s’apprêtait à relâcher. Dans sa main, son arc était apparu sans même qu’il ne s’en rende compte…
Il s’approcha rapidement de la scène et la jugea rapidement. Et il n’en retint qu’une seule chose. Jess était en danger. Il fallait donc intervenir rapidement. Les éclairs commençaient à danser autour de ses poignets. Il murmura un seul et unique mot, même si cela tenait plus du grondement animal que du langage articulé.
-Frappe.
L’oiseau géant sembla comprendre directement l’ordre. Il concentra son pouvoir et relâcha toute sa foudre en un gigantesque éclair qui s’abattit sur le chef des braqueurs, qui semblait occupé à affronter une sorte de gros chien. Probablement le familier de Jess. Le bandit esquiva le coup et leva la tête, avant d’écarquiller les yeux, surpris par le spectacle qui se dressait devant lui. Mais il n’eut pas le temps de s’étonner du spectacle de Kurai en vie et visiblement remonté, debout sur un oiseau géant que celui-ci lâchait la corde de son arc, lançant une flèche chargée. Puis Kurai eut un sourire sadique et se laissa déborder par son pouvoir.
Il se retrouva enfermé dans une boule d’électricité. Lorsqu’il en sortit, il avait revêtu sa forme divine, celle qui le démangeait depuis tout à l’heure. Et malheureusement, sur son visage n’apparaissait nulle trace de bonté ou de bienveillance. Et la lance qu’il tenait à la main ne faisait que confirmer que, cette fois, c’était le Kurai le plus dangereux qui venait de dévoiler sa forme divine. Son rictus sadique s’agrandit tandis que son intention de tuer était presque palpable. D’un bond agile, il sauta du dos d’Indra et atterrit en abattant la lance. Comme précédemment, une lame de foudre s’étendit en ligne droite depuis le point d’impact. Mais, contrairement à tout à l’heure, la puissance de celle-ci était décuplée, tant elle était emplie de rage et de haine qui ne demandaient qu’à être relâchées. Sa fureur destructrice envahissait presque totalement son esprit. Il ne restait plus qu’une seule pensée consciente : il devait protéger Jess. A tout prix.
Il lança un nouvel assaut, forçant le braqueur à se reculer brusquement pour éviter d’être frappé de plein fouet. Ce même braqueur eut un sourire amusé, comme si tout cela n’était qu’un petit tour de passe-passe à peine digne de son attention. Il continua d’esquiver les assauts de Kurai, s’approchant petit à petit du bord. Quand il en fut suffisamment proche, il eut un dernier sourire et fit murmura silencieusement quelques mots que le raijin put lire sur ses lèvres. ‘’On se reverra petit, tu deviens de plus en plus intéressant’’. Puis, comme s’il faisait la révérence, il fit un dernier pas en arrière, se laissant tomber dans le vide. Comme s’il s’agissait d’un signal, les autres se retirèrent à grands pas. Kurai ne perdit pas de temps à regarder dans le vide. Il savait qu’il ne verrait pas le corps du bandit. Celui-ci s’était échappé. Mais il y avait plus important. Jess.
Il s’avança à grands pas dans sa direction, tout en annulant volontairement sa forme divine. Lorsqu’il arriva à quelques mètres d’elle, il était redevenu normal. Il ne pouvait avancer plus, les éclairs étaient trop forts.
-Jess ! Reprends-toi !
Rien à faire, elle ne semblait pas l’entendre. A côté, le gros chien noir semblait patienter en regardant Kurai d’un air peu amène. Celui-ci eut un dernier regard plein de détresse avant de s’avancer au milieu des éclairs….
Il fut plusieurs fois touché par les décharges électriques qui s’échappaient indépendamment. Mais il serra les dents et les poings, continuant à avancer tout en continuant de prier Jess de reprendre le contrôle. Mais elle ne semblait pas l’entendre, se faisant de plus en plus dangereuse… Mais surtout pour elle-même. Son cœur se serra à cette pensée et, réprimant un cri de douleur, il continua à avancer en haletant. Jusqu’à, finalement, s’effondrer, à genou, à côté d’elle. Il la prit par les épaules et hurla sous l’effet de l’incroyable décharge qui venait de traverser son corps. Sans doute était-il le seul, en ce moment, à pouvoir la toucher sans en mourir, peut-être grâce à son pouvoir. Mais peu importait. Il la secoua doucement tout en tentant d’ignorer la douleur. Car actuellement, pour lui, il n’était pas pire douleur que celle de voir Jess souffrir de la sorte.
-JESS ! Jess, je t’en supplie, reprends-toi ! Arrête ça ! JESS !
Rien à faire, elle ne semblait pas l’entendre. Mais, à ce moment-là, alors qu’il était désespérément perdu, qu’il ne savait plus quoi faire, Jess parla. Et si ses paroles qui mêlaient divagations et demandes de pardon ne lui montraient pas que Jess avait conscience de sa présence, au moins lui indiquaient-elles qu’elle n’était pas inaccessible, car elle semblait avoir plus ou moins réagi à ses imprécations.
Le regard du jeune homme se fit alors plus déterminé, sa prise se raffermit et il recommença à enjoindre Jess de se calmer sur un ton à mi-chemin entre la supplication et l’ordre. Mais comme cela ne semblait avoir absolument aucun effet, il sembla se calmer. Et, si les mots n’avaient aucun effet sur elle, peut-être les contacts marcheraient-ils. Alors, tout en gémissant sous la douleur qui le parcourait, il se serra contre Jess et la serra contre lui dans une étreinte protectrice. Comme s’il pouvait l’empêcher de se nuire à elle-même. Et il lui parla, lui murmurant ce qu’il ressentait à l’oreille. Certain que cela marcherait, parce qu’il y mettait littéralement tout son cœur.
-C’est bon. Tu peux tout détruire si tu en as envie. Tu peux tous les tuer. Tu peux laisser libre cours à ta colère. Tu peux frapper. Je resterais toujours à tes côtés, je te le promets. Mais je t’en supplie, arrête de te faire du mal. Je ne supporte plus de te voir souffrir. Quand tu souffres, je souffre. Quand tu es loin de moi, je souffre. Alors reviens. Ne reste pas là où je ne peux t’atteindre. Je t’en prie, reste avec moi. Je veux rester pour toujours à tes côtés. Parce que la vie n’a pas de saveur quand tu n’es pas là. Parce que j’ai l’impression d’être amputé sans toi. Parce que tu es tout pour moi. Alors je t’en prie, arrête de te faire du mal et reprends-toi. Je serais toujours à tes côtés. Parce que… Je t’aime.
Sa voix s’étouffa sur ces derniers mots, alors qu’il avouait enfin ce qu’il ressentait pour elle depuis si longtemps, comme si son esprit était enfin libéré d’un poids, ce qui était sans nul doute le cas. La serrant toujours contre lui, comme s’il pouvait l’empêcher de disparaître, il commença à pleurer doucement. Ses larmes coulaient sur ses joues. Mais aussi sur celles de Jess. Il continuait simplement à la serrer contre lui, dans l’espoir que ses mots aient pu, cette fois, l’atteindre… En réalité, sous les assauts électriques de celle qui hantait son cœur et son esprit, il avait fini par perdre connaissance. Mais sa volonté était telle qu’il refusait encore de la quitter. Le pourrait-il même seulement un jour ? Au plus profond de lui, sans même y réfléchir, il en doutait très fortement…
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
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| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Sam 26 Sep 2015 - 10:52 | |
| « T’as changé, Jess. » Pardon. Je n’avais pas prévue que ça allait arriver. Après tout, je ne suis qu’une gamine d’un quartier aisé. C’est clair, je vous ai côtoyé pendant un moment. Je vous considérais comme mes frères. Mais maintenant, « j’ai » changé ? Hm… Est-ce que vous ne faites pas un peur erreur… J’ai juste… Ouais. J’ai juste succombé à mes sentiments.
Perdue dans un vide. Inerte, ou presque. Autour d’elle, sa magie jusqu’alors encaissée et contenue se propageait. Comme si la fin du monde était arrivée. Comme si la fin de son monde avait sonné. Elle gisait, accroupie au sol, les bras pendant le long de son corps. Elle n’avait plus aucun contrôle sur ses pouvoirs qui ne faisaient que se déchainer encore, sans répit, de part et d’autre. Dans son délire sentimental sans fondement apparent, elle laissait son cœur la contrôler, lointainement raisonné par son cerveau. Trop lointainement. Assez loin pour qu’elle n’ait même plus conscience de qui elle était ; de pourquoi elle agissait ainsi ; de comment elle en était arrivée là. Sa conscience n’était plus. Il ne restait rien de logique, rien de normal. Non, il ne restait que lui.
C’était comme si elle vivait pour lui. Lui qu’elle ne connaissait pas depuis si longtemps, pourtant. Lui qui occupait son esprit, ses pensées. Ses rêves. Car depuis qu’elle le connaissait, elle faisait moins de cauchemars. Plus de rêves. Des rêves emplis de douceur. Le chocolat chaud avait retrouvé sa saveur. Et puis, il y avait son odeur. Cette odeur sucrée. Elle l’aimait, cette odeur. C’était inavouable, mais elle n’avait pas quitté sa veste depuis « ce » jour. Cette veste chaleureuse, qu’il lui avait prêtée avec gentillesse alors qu’elle se trouvait dans une situation délicate. La chaleur de cette veste l’avait accompagnée toute la journée. Et même le jour suivant. Elle l’avait gardé sur elle, s’était lâchement endormie avec l’odeur apaisante qu’elle dégageait. A présent, elle trônait sur le dossier d’une chaise du salon, attendant que son propriétaire revienne la chercher. Elle croyait encore, parfois, sentir son parfum qui se dégageait du tissu.
Ses yeux vides laissaient pourtant couler des larmes. Des larmes chaudes, amer, salées. Ça faisait mal. Tout faisait mal. Son cœur lui faisait mal. Ses bras semblaient comme lacérés par le pouvoir qui se déversait dans ses veines. Sa tête allait exploser, ses oreilles bourdonnaient. Tout était si compliqué autour d’elle. Elle ne voyait rien, la vue obstruée par ses sentiments. Sa gorge nouée n’osait demander à l’aide. Elle essayait de renflouer ses sanglots, mais rien n’y faisait. Elle n’était plus elle. C’était une autre personne. Et la brunette que nous connaissions se battait contre elle-même pour se retrouver.
« Jess ! Reprends-toi ! »
H…Hein ? Elle eut comme un sursaut intérieur. On l’appelait.
« Jess ! Jess, je t’en supplie, reprends-toi ! Arrête ça ! Jess ! »
Cette fois, le sursaut fut réel. Au plus profond d’elle-même, elle revint doucement à la surface. Son pouvoir, si puissant, se relâcha légèrement. Elle le sentait. Elle le sentait près d’elle, elle pouvait sentir cette odeur si douce qu’elle adorait. Ku…rai… Je vois. Tu es en vie. Tant mieux. Elle ferma les yeux, rassurée. Les larmes coulaient sur son visage. Un sourire, discret, vint s’y inscrire.
« Pardon… Pardon pour tout… »
Et puis, le ton qu’il employait changea. Alors, l’attitude de sa magie changea. Comme si son cœur avait changé de sentiment. La haine semblait avoir laissé la place à un sentiment plus doux, plus fort encore. Pourtant, alors que les dernières images qu’elle avait de Kurai se projetaient encore dans son esprit, elle semblait se calmer et calmer, par la même occasion, la magie qui la possédait.
Le gros chien noir s’était assied près d’eux, observant la scène avec un certain dégoût. Il avait le mauvais œil pour Kurai. Il touchait à sa maîtresse. Il n’aimait pas ça. Lui, il en était certain, il allait la faire souffrir. Après tout, « lui » aussi, il l’avait fait souffrir. Alors, l’animal bailla. Il n’intervenait pas. A contre cœur, c’était vrai. Mais lui, il ne faisait qu’obéir. Et pour le moment, rien n’indiquait qu’il devait attaquer. Il le savait : le cœur de sa maîtresse était régi par ce sentiment étrange. Pis, il soupira. Il avait aussi bien comprit qu’elle était trop bête pour s’en être aperçu. Alors, il s’ennuyait, seul, dans son coin. A l’aide d’une de des griffes, il dessinait des nuages et des bonhommes bâtons dans le sol, agacé et ennuyé par cette situation. Soupirant et grommelant dès qu’il en avait la moindre occasion.
« C’est bon. Tu peux tout détruire si tu en as envie. Tu peux tous les tuer. Tu peux laisser libre cours à ta colère. Tu peux frapper. Je resterais toujours à tes côtés, je te le promets. Mais je t’en supplie, arrête de te faire du mal. Je ne supporte plus de te voir souffrir. Quand tu souffres, je souffre. Quand tu es loin de moi, je souffre. Alors reviens. Ne reste pas là où je ne peux t’atteindre. Je t’en prie, reste avec moi. Je veux rester pour toujours à tes côtés. Parce que la vie n’a pas de saveur quand tu n’es pas là. Parce que j’ai l’impression d’être amputé sans toi. Parce que tu es tout pour moi. Alors je t’en prie, arrête de te faire du mal et reprends-toi. Je serais toujours à tes côtés. Parce que… Je t’aime. »
Cette fois, il s’étrangla avec sa salive, se causant une quinte de toux dont il aurait préféré se passer. « QU-OI ?! Il ne perd pas de temps le gamin ! »
Dans un imaginaire lointain, elle l’avait entendu. Ces mots d’une douceur invraisemblables pour la jeune femme. Dans ce monde, elle souriait. Un sourire léger, comme si elle le retenait. Alors, il en était ainsi. Elle se demandait si elle devait le croire. Pourtant, elle chassa rapidement cette idée : elle ne devait pas le croire, elle le croyait déjà. Certes, elle ne le connaissait pas par cœur, mais elle savait, au fond d’elle, qu’il ne pourrait jamais mentir sur un point qu’elle se doutait aussi important. C’était donc ça, elle s’en était douté : il avait quelqu’un dans son cœur. Elle avait pourtant été loin d’imaginer que ça serait elle. Elle, la jeune brune aux cheveux longs, brisée par un passé sombre et triste. Celle-là même qu’il avait accueillie dans une situation délicate. Celle qui lui avait offert, sans doute, ses plus beaux sourires et à qui il avait extirpé de nombreuses rougeurs qu’elle s’efforçait de cacher au mieux. Celle qui souriait, et qui venait de passer ses mains dans son dos, l’étreignant du plus fort qu’elle le pouvait.
Reste avec moi… Son étreinte se resserrait au fur et à mesure que les derniers sursauts électriques disparaissaient. Bientôt, il n’y avait plus de trace d’une quelconque colère dans les yeux de la demoiselle. Elle reprenait totalement le contrôle sur sa magie, libérant son partenaire de la douleur qu’elle avait dut lui infliger dans cet état second. A présent, il ne restait plus qu’eux, enlacés sur ce toit, vaguement surveillés par leurs familiers respectifs d’un œil plus ou moins lointains sur cette scène qu’ils avaient sans aucun doute jugé indécente.
Alors qu’elle reprenait, enfin, totalement le contrôle de son esprit, elle fut surprise de trouver Kurai inconscient. Ses yeux vitreux avaient laissé leur place à ses yeux de cette étrange couleur jaune, emplis d’un mélange de tristesse, de joie, de panique. Alors qu’il gardait son étreinte sur elle-même inconscient, Jess libéra une de ses mains qu’elles occupaient jusque-là à l’enlacer à son tour. De cette main libre, elle dégagea délicatement les cheveux rebelles du jeune homme, ces mèches qui occupaient son visage. Puis, cette main glissa de ses cheveux jusqu’à son visage. Elle le caressa toujours avec cette tendresse qui lui était propre. A bien s’en rendre compte, il était le seul à qui elle accordait autant d’attention. Elle resserra son étreinte, vagabondant sa main libre dans ses cheveux, son cou. Comme pour simplement répondre à une envie, elle déposa un baiser au creux de son cou. Etait-ce une manière de le remercier, ou simplement un désir qu’elle avait caché ? La seule détentrice de la réponse posa sa tête contre celle de son ami. Elle soupira, remballant les sanglots qui lui montaient à la gorge.
« Je suis désolée… Pardon… Elle s’est emballée… Tu sais… Je-J’ai pas envie que tu partes. Reste avec moi, d’accord… ? Je ne te lâcherai pas. Jamais. C’est un peu fou… Mais je t’ai-… »
Il avait bougé. Jess s’était interrompue en le sentant bouger légèrement. Sans doute était-il en train de reprendre connaissance. Elle afficha un large sourire, accompagné de larmes de joie, de soulagement.
« Merci, bon dieu merci ! Il est vivant ! Kurai, c’est promis, je ne te lâcherai pas. »
Alors, elle resserra un peu plus encore cette étreinte, se redressant pour l’enlacer encore mieux, encore plus fort. C’était sans compter sur l’aide impromptue du gros chien noir qui, d’une patte agile, poussa sa maîtresse en avant, baillant de plus belle en repartant plus loin. Il leva les yeux au ciel, tirant la langue à l’oiseau de foudre.
Jess avait basculée, elle avait emporté Kurai, et comme à leur première rencontre, elle se retrouvait quasiment à califourchon sur lui. Rougissante, elle ne pouvait cacher ce sourire empli de joie sur son visage, alors qu’elle redécouvrait la lueur de ses yeux qu’elle aimait tant.
Elle se pencha en avant, prenant garde à ne pas écraser son compagnon. Cette fois, elle n’y goûtera pas par accident. Après tout, elle en avait envie, alors pourquoi s’en priver ? Ce n’était qu’un baiser. Un baiser plein de bonheur, de joie, de soulagement. Un baiser qui lui permit enfin de goûter pleinement à ces lèvres sucrées qu’elle avait tant de fois voulu croquer.
Elle ne le dira pas, hein… Raitei, tu as toute son éducation à refaire à cette petite. La faute à qui ? C’est de ta faute si tu es partie trop tôt. Maintenant j’me tape le sale boulot !
Raitei bailla. Il se replia, formant une boule avec son corps. Et comme si ça ne suffisait pas, il bailla à grande bouche. Difficile de croire que c’est un chien, quand on voit qu’il dort autant qu’un chat ! | |
| | | Kurai S. Ikazuchi ★ Absolute ★
Date d'inscription : 25/08/2014 Occupation : Etudiant en 2e année en informatique. Mi-temps dans une librairie Sexualité : Hétérosexuel/Jessophile Messages : 1464
Carte de Jeu Double Compte: Indra Deuxième Magie: Fujin
| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Dim 18 Oct 2015 - 22:07 | |
| Alors qu’il pleurait doucement pour celle qu’il aimait, désespérant de la voir revenir à son état normal, il l’enlaçait aussi fort qu’il le pouvait, mais aussi délicatement que s’il tenait une effigie de cristal qui pouvait se briser à chaque instant. Ses larmes coulaient sur leurs deux peaux, les unissant comme jamais ils ne l’avaient étés auparavant. Et, peu à peu, il sentit la puissance de Jess se calmer, s’apaiser. Et, finalement, les éclairs disparurent. Pourtant, Kurai ne la lâchait toujours pas. Non, en vérité, il ne pouvait simplement plus la lâcher. Et ce pour une seule raison : son corps avait fini par céder et il s’était évanoui sous la puissance déchaînée de la Raijin. Pourtant, même s’il était inconscient, au plus profond de lui, il sentait que Jess était de retour. Mais, sans aucun doute, ce fut le fait de la sentir l’enlacer à son tour. Puis, au plus profond de lui, il la sentit jouer avec sa mèche rebelle, comme elle en avait l’habitude, de ce geste qui avait l’étrange pouvoir de l’apaiser.
Puis elle parla. Il entendait sa voix, lointaine, mais pourtant parfaitement distincte. Ses mots se marquaient au fer rouge dans son esprit. Et ils le firent réagir. Il reprit conscience, porté par les mots de celle qu’il aimait. Et, alors qu’elle déclarait qu’elle ne le lâchait plus, il la serra à nouveau contre lui. Comme si elle était la seule chose dans ce monde à laquelle il pouvait se raccrocher. Comme à une bouée de sauvetage au cœur d’un tempête qui explosait à la fois dans son cœur et dans son esprit. Pendant un instant, il eut l’impression de voir Akane lui sourire et lui adresser un pseudo salut militaire de la main avant de s’éloigner. Mais il ne put s’en interroger, car, brusquement, il se sentit basculer en arrière, serrant toujours Jess contre lui.
Une Jess qui atterrit à califourchon sur lui, dans une posture similaire à celle de leur rencontre, quelques mois plus tôt. Mais cette fois, les choses étaient différentes. Notamment car, depuis, ils avaient évolué. Et les choses étaient différentes car, cette fois, ils s’embrassèrent. Ou plutôt, Jess prit l’initiative de ce baiser qui le foudroya avec une force incroyable. Mais rapidement, il l’attira contre lui pour l’empêcher de le quitter et lui rendit son baiser. Un baiser longtemps attendu et espéré. Un baiser passionné. Il goûta, pendant ce qui lui sembla être une éternité, la douceur de ses lèvres sucrées, alors que le temps suspendait son cours et que le monde se retrouvait réduit à une unique personne.
Il ne sut combien de temps ils s’embrassèrent. Mais il savait, par contre, que, lorsque leurs lèvres se séparèrent, à regret, plus rien n’était pareil. Et plus rien ne serait plus jamais pareil. Pour la première fois depuis des lustres, il avait pleinement ouvert son cœur pour en laisser exploser l’amour qui n’avait cessé d’y croître. Et au vu de la réaction de Jess, il doutait très fortement de la laisser indifférente. Pour son plus grand plaisir. Et, alors qu’il la tenait toujours contre lui, il lui caressa les cheveux. Et il lui sourit. Son sourire était lumineux et, dans ses yeux, brillait un ciel sans nuage. Oui, pour la première fois depuis longtemps, on pouvait considérer qu’il était heureux. Et sans nul doute, celle qu’il tenait contre lui, dans ses bras, celle dont il s’enivrait de l’odeur, n’y était pas pour rien. Il ouvrit la bouche, mais la referma. Il n’avait pas envie de gâcher ce moment par la parole. Et ces mots qu’il avait dit, il les avait prononcés en les puisant au plus profond de son âme. Ils étaient une vérité absolue et rien ne pourrait jamais changer cela. Alors il n’était pour l’instant nul besoin de les répéter, au risque de gâcher ce moment si magique. Ce moment qui n’appartenait qu’à eux deux.
Ils restèrent ainsi quelques minutes, profitant seulement de la présence de l’autre. Le monde n’avait plus d’importance, du moins pour Kurai, car celui-ci baignait dans un état de béatitude tel que tout lui paraissait merveilleux. Délicieusement et douloureux merveilleux, mais surtout délicieusement. Il aurait voulu que celui-ci ne se termine jamais. Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin. Délicatement, il l’éloigna un peu pour pouvoir se relever, même s’il la tenait toujours contre lui. Une fois que les deux raijin furent relevés, il la serra à nouveau contre lui et lui adressa un nouveau sourire.
-On devrait peut-être rentrer, non ?
Jess opina, et le duo (le couple ?) s’avança vers Indra, chacun se soutenant mutuellement. L’oiseau géant, qui les regardait sagement jusqu’à présent, n’émit aucun commentaire et se contenta de descendre un peu pour permettre aux deux demi-dieux de monter sur son dos. Son plumage jaunen’était plus parcouru d’éclairs. Mais peu importait, encore une fois. Car Kurai serrait Jess contre lui, comme s’il avait peur qu’elle ne disparaisse. Et, sans même attendre l’ordre mental de son maître, car il le savait occupé à penser à une jolie brune, il commença à batte lentement des ailes, prenant peu à peu de l’altitude, tandis que les deux humains étaient perdus dans leur pensées respectives.
Et, ainsi, alors qu’ils ne s’étaient en effet plus lâchés depuis qu’il s’était réveillé, les deux raijin volèrent en direction d’Ikazuchi, pour rentrer chez eux, comme si rien ne s’était passé. Rien, vraiment ? Même pas l’écriture d’une nouvelle page, ma foi forte intéressante, de leur histoire ? Cette histoire si merveilleuse qu’ils avaient l’impression de ne vivre qu’en rêve, alors que le soleil brillait haut dans le ciel, comme s’ils rêvaient de l’avenir. Mais cela, voyez-vous, c’est une autre histoire, dans un autre temps et un autre lieu. Laissons-les donc pour le moment profiter de ce qui n’appartient qu’à eux. Et n’oublions pas de leur accorder le répit qu’ils méritent. Après tout, même les plus braves ne sont finalement que des humains. Et rien n’est meilleur pour le mental que de se retrouver avec la personne pour qui notre cœur bat, n’est-ce pas ?
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| | | Jess L. Nyström 10 ★ - Hybride
Date d'inscription : 15/08/2014 Occupation : Etudes d'informatique | Barmaid Sexualité : Kuraisexuelle Messages : 2471
Carte de Jeu Double Compte: Raitei {chien de foudre} Deuxième Magie: Tsukuyomi
| Sujet: Re: Se changer les idées [Ku/Jess] Ven 23 Oct 2015 - 12:17 | |
| Et, c’est tout ? Maintenant, ils vont rentrer chez eux, reprendre une vie normale. Comme si rien de tout ça ne s’était passé ? Ou bien, elle avait rêvé, et rien ne s’était passé. Elle n’avait jamais posée ses lèvres sur les siennes dans ce restaurant. Pas plus qu’elle ne venait de le faire sur le toit de ce vieux temple délabré. Elle ne l’avait jamais invité à sortir avec elle ce jour-ci. Et il n’avait jamais failli mourir. Elle n’avait pas joué avec ses cheveux une énième fois. Elle ne s’était pas inquiétée pour lui comme s’il n’y avait que lui pour occuper son esprit. Non, elle n’avait rien fait de tout ça, alors ? Tout ça, elle l’avait seulement rêvé, donc ?
Et, c’est vraiment tout ? Non, la réalité était assez éloignée. Elle savait qu’elle n’avait pas rêvé tout ça. Elle savait qu’elle avait totalement perdu le contrôle d’elle-même. Perdu le contrôle de cette magie étrange, envahissante. Elle le savait. Elle avait failli se tuer. Le tuer. Elle avait eu peur. Peur de se perdre. Mais surtout, peur de le perdre. Ça, c’était certain, elle l’avait bien vécu.
Mais encore ? A présent, elle avait compris à quel point il comptait pour elle. Pourquoi elle pensait à lui, souvent, et même un peu trop. Pourquoi la chaleur de ses bras était ce qui était de plus apaisant pour elle. Pourquoi, avec lui, elle se sentait humaine. Peut-être qu’il était encore un peu tôt pour l’avouer totalement, s’y laisser aller, s’y abandonner. Peut-être qu’elle allait un peu… vite ? Ou peut-être simplement qu’elle avait peur à nouveau. Une autre peur plus étrangère que les précédentes. Mais maintenant, elle était là, blottie contre lui alors qu’un oiseau géant les ramenait chez eux.
Bon, et là, tu ne vas pas me dire que tout est normal, quand même ? Jess n’avait pas le vertige, et elle s’en estima grandement heureuse. Sur son visage, on pouvait lire une certaine forme d’admiration. Le ciel s’étendait à perte de vue et elle n’en lâchait pas une miette. Elle pouvait admirer les nuages, les rayons du soleil. Là-haut, elle se sentait intouchable et privilégiée par la nature. Le vent dans ses cheveux, pourtant, lui fit rentrer un peu le nez dans son écharpe. Mais, dans le fond, elle aimait tellement ça.
Indra se posa au sol, au pied de leur immeuble. Pas un chat ne passait, comme d’habitude. Leur cocon s’effondra soudainement. Plus ou moins. Moins qu’elle n’aurait pu le penser. Ils préservèrent leur bulle le temps de monter les étages. Face à eux, les deux portes d’entrées de leurs appartements respectifs se dressaient. Jess grimaça. Pour dire vrai, elle ne savait pas trop si elle voulait vraiment le quitter. Certes, elle avait presque besoin de se retrouver seule pour faire un point moral sur ce qui venait de se passer aujourd’hui. Mais aussi, elle ne ressentait absolument aucune envie de le quitter. Elle laissa sa tête tomber sur l’épaule de son compagnon, à la fois avec lourdeur, mais surtout avec une légèreté impossible à reproduire.
Et maintenant… ? Une sorte de doute envahissait son esprit. Et si, ils se laissaient, là, et qu’ils n’arrivaient jamais à se revoir ? Elle grimaça légèrement, et cette crainte vu effacée par le souvenir de ce baiser qu’elle lui avait offert tout à l’heure. Qu’il lui avait rendu. Ils étaient liés. Elle l’avait remarqué à plusieurs reprises. Aujourd’hui ne faisait que confirmer ce qu’ils savaient déjà : ils finiront toujours par se retrouver. Jamais elle ne s’excusera d’avoir succombé à ses lèvres. Jamais elle ne s’excusera d’avoir maté ses fesses sans réellement être gênée. Jamais elle ne s’en voudra d’avoir fait sa connaissance. Alors, elle sourit. Elle sortit les clés de son appartement de sa poche. Elle ne soupira pas, au contraire, elle souriait. Non pas parce qu’elle voulait le quitter, mais juste parce que là, maintenant, elle se sentait assez apaisée pour lui offrir un sourire digne de ce nom.
Une dernière fois, elle le sera dans ses bras. Une dernière fois, elle l’enlaça jusqu’à presque l’étouffer. Une dernière fois, ils échangèrent un regard complice, envieux. Une dernière fois, elle déposa un baiser au coin de ses lèvres, promesse d’une nouvelle rencontre au cours de laquelle elle achèverait ce qu’elle a commencé. | |
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