Au fil du temps, de l'eau et du ciel [Pv Seiko & Lyce]

Seiko ne semblait pas surprit par la jambe artificiel, qu'il tenait à présent en main. Il l'aida à la mettre avec délicatesse. Quand elle lui aait demandé de l'aide, c'était au départ juste pour la chaise, mais c'était très gentil de sa part d'aller jusque là.
Sa prothèse était quelque chose de très personnel, qu'elle préférait cacher que montrer, et elle pensa un instant que Seiko savait ce que cela représentait pour elle, c'était celon elle la raison pour laquelle il n'avait pas bronché, eut l'air surprit, voir même horrifié. C'était pourtant déjà arrivé.
Mais il s'était contenté d'air comme si c'était la chose la plus naturelle au monde, ce qui fut plutôt rassurant pour la jeune fille. Il en profitta pour donner des explications sur l'arme, ainsi que l'aspect de son espace de vie. Ainsi, il était détective ? Elle était loin de s'en douter.

_ C'est original comme mêtier.

Elle gratifia sa phrase d'un sourire. Ce n'était pas à prendre comme une moquerie, bien entendu, mais elle savait qu'il ne le prendrait pas comme tel.
Elle sentait que c'était à nouveau le bon moment pour se rapprocher un peu de lui, la tension qui avait occasionnée tant de gêne ayant disparue. La sérénité des jours précédents l'avait regagné, et elle commençait à retrouver l'atmosphère qui avait précédement reigné dans le parc, quand ils étaient assit à côté. Ils étaient passés au niveau superieur, cela se sentait tout de suite, le contact visuel n'étant plus un problème.
Une certaine chaleur se dégageait de ses yeux, quelque chose de doux, et d'assez insaisissable, voir inexplicable. Elle voulait le comprendre, savoir pourquoi elle ressentait cette chaleur qui se risquait à brûler au fond d'elle.
Elle fit apparaître de petites billes noires dans ses mains. Bien qu'elles parraissaient faîtes de fumée, elle avait réussi à leur donner une consistance. Elle les fit s'entrechoquer un moment dans sa main.

_ C'est quand même étrange, que tu manipules la lumière...

Elle marqua une courte pose, tout en déposant la moitié de ses billes dans la main du jeune homme, ce qui causait de leger crépitement, et altéra un peu la noirceur des billes.

_ Et moi les ombres...

Cela faisait un petit moment qu'elle s'était fait la réflection, mais parfois, le hasard faisait bien les choses...
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L'inconnu lui avoua avoir ranger hier soir. C'était plutôt comique, mais qu'il sente le besoin de ranger à cause, ou grâce, cela dépendait de l'état des lieu, à sa présence lui faisait plaisir.

Quand elle lui dit son nom, il perdit son équilibre et se vautra par terre, elle ne savait pas trop comment il avait fait, mais c'était un spectacle plutôt surprenant, et plus elle passait du temps avec lui, plus elle le trouvait amusant. Après s'être remit de sa chute, il était allé s’asseoir devant elle en tailleur, puis se présenta sous le nom de Seiko Iweko. Un nippon alors, décidément, elle en rencontrait beaucoup. Son voisin était du même pays.
Cela faisait un peu bizarre de ne plus simplement le nommé "l'inconnu", terme auquel elle s'était habituée. Mais ça ne faisait que rendre leur relation un peu plus vraie, réelle, et plus humaine. Elle leva les yeux vers la bosse qui était apparu sur sa tête. Il n'avait pas du se loupe pour avoir une bosse. A l'aide de ses mains, elle glissa sur le sol, s'approchant de lui, et se mit à genoux pour être plus à sa hauteur. Il était en effet beaucoup plus grand qu'elle.
Elle passa le plus doucement possible ses doigts sur la bosse.

_ Il faudrait de la glace...

La petite serviette froide lui revint en mémoire, et elle se leva rapidement, passant au dessus des jambes de Seiko, pour se rediriger vers le lit d'appoint, ou elle ramassa la serviette, puis revint vers lui et lui colla directement sur la tête, tout en reprenant sa place.
Elle était étonnement à l'aise et familière, elle n'avait certes pas la pudeur des asiatiques, mais gardait généralement ses distances, les contacts n'étant pas son truc. Comme quoi, il fallait se laisser apprivoiser...

_ C'est quand même étonnant que ton "chez toi" n'est pas de cuisine...

Cela faisait un petit moment qu'elle avait remarqué ce détail, et elle n'en avait pas tenu rigueur, mais ça ne devait pas être pratique dans la vie de tout les jours.
Tandis qu'elle continuait d'observer les alentours, elle gardait le bras tendu, pour maintenir en place la compresse froide.

Lyce se dit que quelque chose clochait à partir du moment ou...euh.... Seiko ? devint tellement rouge qu'on aurait dit que sa tête allait exploser sous la pression. Vu la vitesse impressionnante à laquelle il avait rougit, elle doutait que ce soit de la fièvre, surtout qu'elle n'avait rien sentit quand elle avait passé sa main sur sa tête.
Elle le fixa un moment, plutôt intriguée, et n'eut pas trop de mal a comprendre la raison vu la manière gêné dont il s'exprimait. Allons bon, il était timide ? C'était pas plutôt censé être inversé ? Accompagné d'un petit haussement d'épaule, Lyce se dit que chacun avait sa pudeur, et que c'était a vrai dire plutôt mignon...
Mieux valait lui laisser le temps de se calmer et prendre un peu de distance pour l'instant. Quand il lui parla de sa "super" salle de bain, elle se dit que c'était l'occasion de le laisser se reprendre.

_ Si tu permets alors, je vais l'emprunter.

Sur ce, elle se leva, et alla chercher dans son sac son kit de soin, qu'elle avait cette fois prit avec elle. Elle en profiterait pour refaire la protection de la prothèse. Elle se glissa a l'intérieur de ce qui semblait être la salle de bain, puis avant de fermer la porte, elle sortit sa tête par l'encadrement.

_ Je partirais après, si je gêne.

Et elle ferma la porte, en lâchant un soupire. Elle était un peu gênée de l'avoir embarrassé, et comptait bien présenter ces excuses.
Elle se déshabilla rapidement, enleva sa prothèse et son bandage, et fila a cloche-pied dans la douche. C'était toujours un peu compliqué de se déplacer avec une jambe en moins. Elle tourna le robinet, et se mit sous l'eau. Elle fit plutôt vite, évitant d'élever la facture d'eau de son hôte. Par habitude, elle tendit le bras pour attraper une serviette. Serviette qu'elle n'avait pas pensée a demander et qui était donc inexistante.

_ Bordel.

Lyce s'extirpa difficilement de la douche, prenant garde à ne pas glisser à cause de son pied mouillé. Elle regarda autour d'elle, pas de serviette en vue.... Et elle n'allait tout de même pas lui prendre la sienne... Et hors de question d'utiliser ses habits pour se sécher !
Il était plutôt déconseiller de mouiller sa prothèse, elle l'avait fait une fois par mégarde et avait grincer toute la journée.
Elle aperçut la silhouette de son hôte à travers la porte. Ya, que faisait-il là ?
De toute façon, elle n'avait pas trop le choix, elle n'allait pas attendre de sécher toute seule, il fallait lui demander de l'aide.
Honteuse, elle saisit sa veste, se couvrant pudiquement le devant du corps avec, et elle se dirigea en sautillant vers la porte, ce qui donnait une image assez... ridicule...
Entrouvrant doucement la porte, elle glissa sa tête par l’entrebâillement, et afficha un sourire embarrassé.

_ Excuse-moi, j'ai oubliée de te demander une serviette...

Le tout accompagné d'un petit rire gêné, Lyce sentait le rouge lui monter furieusement au joue, et elle réduit légèrement l'ouverture de la porte, l'utilisant comme un bouclier.
La salle de bain s'emplit de l'air frais apporté par la fenêtre ouverte, et la jeune fille eut vite froid, elle serait bien retournée sous l'eau chaude, mais deux douches c'était un peu abusé...
Lyce gardait à l'esprit l'interrogation de la présence de Seiko devant la porte. Elle trouvait peu probable qu'il cherche à l'observer, à vrai dire, elle lui faisait confiance, elle se serait laisser tomber en arrière les yeux fermés si elle savait qu'il était derrière pour la rattraper.
En attendant sa serviette, Lyce observa rapidement la salle de bain. Et... , n'était-ce pas un flingue posé bien en évidence sur le lavabo ?!

_ H-Huh ?!

Le cri de surprise était sorti tout seul. Mais dans la tête de Lyce, ce qui paraissait évident n'était pas que cela appartenait à son hôte. Non. Ce revolver était arrivé par hasard, le fourbe !

"_ Mais d'ou ça sort ce truc !?"

Ça avait été une scène vraiment bizarre... Seiko lui avait donné une serviette, et elle avait tout juste eut le temps de s'emballer dedans, car il entra précipitamment dans la salle de bain et après plusieurs cabrioles et une chute dans la baignoire ou le pauvre sortit trempé, il récupéra l'arme a feu et sortit rapidement. Lyce n'avait même pas eut le temps de penser qu'il aurait pu voir quoi que ce soit, car il était sorti aussi vite qu'une tornade. Elle l'entendit s'excuser se l'autre coté de la porte, et elle sourit légèrement. Peut importe a quoi lui servait cette arme, c'était une personne gentille, c'était évident. Se regardant un instant dans le miroir, elle remarqua les deux gros katanas sur sa serviette avec écrit "BOSOZOKU OSAKA – THUG 4 LIFE". Elle ne savait pas vraiment ce que ça signifiait mais le desing en disait beaucoup plus que l'écriture...

_ Whaat...

Plutôt étrange pour une serviette... Elle se demanda ou il avait bien pu l'avoir. Ça plus l'arme a feu qui trônait précédemment sur le lavabo, il avait peut être des fréquentations louches, mais au fond ça je la regardais pas vraiment.  
Elle se dépêcha de se sécher, puis de s'habiller. Comme elle n'était pas rentrée chez elle, elle n'avait rien d'autre a se mettre que son uniforme. Elle enfila ses sous-vêtements, sa chemise, sa jupe, le short qu'elle mettait sous sa jupe... Elle n'était pas vraiment a l'aise en jupe, robe et autre, alors elle avait toujours un short en plus. De plus, le froid de l'hiver l'encourageait a mettre la double, voir la triple couche de vêtements.

« Si tu veux partir après ce qu’il vient de se passer je t’en tiendrais pas rigueur … »

Elle n'avait pas vraiment envie de partir, même si elle l'avait suggérée un peu avant. Elle était bien avec lui, et peu importe ce qu'il fabriquait pour avoir ce genre de serviette plus un flingue dans sa salle de bain, elle s'en fichait. Elle était elle-même bizarre, de toute façon.
N'ayant pas d'endroit stable ou s’asseoir pour faire son bandage et mettre sa prothèse, elle préféra sortir. Elle étendit sa serviette, et en prit une autre posée dans un coin, pour son hôte trempé. Elle ouvrit la porte, sa prothèse sous le bras, se tenant pour ne pas perdre l'équilibre.
Le jeune homme était a la fenêtre, en train de fumer.

_ Tu pourrais m'aider ?

Elle lui montra la chaise en bois posée dans un coin, lui suggérant ainsi de la rapprocher d'elle, pour qu'elle n'est pas besoin de clopiner jusqu'à elle. Elle en profiterait pour lui donner la serviette qu'elle avait prise pour lui.

To be continued ...

Seiko ne semblait pas surprit par la jambe artificiel, qu'il tenait à présent en main. Il l'aida à la mettre avec délicatesse. Quand elle lui aait demandé de l'aide, c'était au départ juste pour la chaise, mais c'était très gentil de sa part d'aller jusque là.
Sa prothèse était quelque chose de très personnel, qu'elle préférait cacher que montrer, et elle pensa un instant que Seiko savait ce que cela représentait pour elle, c'était selon elle la raison pour laquelle il n'avait pas bronché, eut l'air surprit, voir même horrifié. C'était pourtant déjà arrivé.
Mais il s'était contenté d'air comme si c'était la chose la plus naturelle au monde, ce qui fut plutôt rassurant pour la jeune fille. Tout en se séchant, il enleva sa chemise pour révéler de nombreuses cicatrices. Elle vit ce geste comme une manière de dire "Hey, tu n'es pas seule !" qui eut pour résultat de la faire légèrement sourire. Évitant de trop regarder son torse mis à nu, elle releva les yeux vers lui.
Il en profitta pour donner des explications sur l'arme, ainsi que l'aspect de son espace de vie. Ainsi, il était détective ? Elle était loin de s'en douter.

_ C'est original comme mêtier.

Elle gratifia sa phrase d'un sourire. Ce n'était pas à prendre comme une moquerie, bien entendu, mais elle savait qu'il ne le prendrait pas comme tel.
Elle sentait que c'était à nouveau le bon moment pour se rapprocher un peu de lui, la tension qui avait occasionnée tant de gêne ayant disparue. La sérénité des jours précédents l'avait regagné, et elle commençait à retrouver l'atmosphère qui avait précédement reigné dans le parc, quand ils étaient assit à côté. Ils étaient passés au niveau superieur, cela se sentait tout de suite, le contact visuel n'étant plus un problème.
Une certaine chaleur se dégageait de ses yeux, quelque chose de doux, et d'assez insaisissable, voir inexplicable. Elle voulait le comprendre, savoir pourquoi elle ressentait cette chaleur qui se risquait à brûler au fond d'elle.
Elle fit apparaître de petites billes noires dans ses mains. Bien qu'elles parraissaient faîtes de fumée, elle avait réussi à leur donner une consistance. Elle les fit s'entrechoquer un moment dans sa main.

_ C'est quand même étrange, que tu manipules la lumière...

Elle marqua une courte pose, tout en déposant la moitié de ses billes dans la main du jeune homme, ce qui causait de leger crépitement, et altéra un peu la noirceur des billes.

_ Et moi les ombres...

Cela faisait un petit moment qu'elle s'était fait la réflection, mais parfois, le hasard faisait bien les choses...
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Il dit avoir son avis sur la question.... Ah oui ? Elle aurait bien aimé le connaître...
Il s'était reculé, lui remettant ses billes dans la main.
Après un moment de silence, il se levait et allait chercher des vêtements. Elle baissa les yeux sur les billes, le petit crépitement qu'elles avaient émit dans les mains de Seiko lui résonnait encore dans les oreilles. Il se dirigeait vers la salle de bain, et lui dit avant d'entrer dans la salle de bain :

_ Es ce que tu penses, que notre magie, définit qui nous sommes au fond de nous ?

Quelques instants après, elle entendait déjà l'eau coulée.
Elle réfléchit à sa question. Elle ne s'était jamais demandée ce genre de détail, à vrai dire... Mais si c'était vrai, si sa magie la représentait ? Se rappelant l'image de son ombre essayant de lui broyer le crâne, elle se dit qu'elle devait être une bien horrible personne, si on suivait cette logique... Mais une autre question était cachée sous la première. Bien sur, est ce que sa magie la représentait elle, mais est-ce que sa magie à lui était aussi représentative de ce qu'il était ?
Elle baissa les yeux sur les billes se trouvant dans sa main. Elle en saisit une entre son pouce et son index. Une telle chose, créé par de la "magie", ça lui faisait pensée à ses croyances de petite fille. A l'époque, elle aurait cru à n'importe quoi, du moment que cela lui faisait une accroche pour ne pas perdre la tête.
Elle pressa ses doigts sur la bille, si fort qu'elle la fit éclater. Les morceaux de la bille brisée revinrent à leur état initiales, et elle se dispersèrent un peu partout dans les ombres de la pièces.

_ Je pense qu'il y a une part de vérité dans nos pouvoirs, comme il y a une part de mensonge...

Serrant les billes restante dans sa main, elle se leva en prenant son temps, et se dirigea vers la fenêtre ouverte. Elle appuya ses coudes sur le rebord et mit sa tête dans ses mains. Lyce ouvrit la main dans le vide, laissant tomber les billes une à une, qui redevenait une fumée noire sitôt échappées de sa main, puis venaient s'engouffrer dans ses cheveux.
Son ombre derrière elle s'était allongée, et peu à peu une silhouette s'en extrayait avec souplesse. des cheveux ébouriffés, un corps masculin, maigre, à peine plus grand qu'elle. Il n'avait jamais aimé qu'elle lui rappelle sa petite taille.
Il s'approcha d'elle, glissant sa main autour de sa taille pour rapprocher leurs corps, comme il aimait souvent faire de son vivant. Mais cette étreinte était glacée.
Son ombre aimait lui jouer ce genre de tour parfois, et agir comme lui, et Lyce avait prit l'habitude de ne pas broncher quand elle imitait les habitudes du jeune décédé. Elle pouvait déjà prévoir les mots qu'il aurait dit, et les entendaient résonner dans sa tête comme un écho : "Déjà levée ?"
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"_ Lyce ?"

L'ombre disparu immédiatement à ses mots, laissant Lyce seule à la fenêtre. Cela faisait toujours un peu bizarre quand l'illusion disparaissait.
Elle avait entendu chaque mot de la réponse de Seiko, mais commença seulement à réfléchir dessus.
Elle se retourna vers lui, et à son appel, elle se contenta de répondre à son précédent discours.

D'une certaine manière, Seiko répondait aux réflexion de la jeune fille, donnant un angle aux choses qu'elle n'avait jamais envisager. La question d'équilibre était plus que plausible, cela parraissait même évident si on suivait la logique de la nature, ou du moins ce qu'on en savait.
De plus, cela résumait plutôt bien ce qu'elle trouvait en la présence de Seiko, un équilibre.
Elle apprit par la même occasion que leur ancètres étaient amants. Elle ne s'était pas attardé plus que ça sur les mythes de la religion shintoïste depuis son arrivée. Mais c'était un détail plutôt interessant.

_ Ta façon de voir les choses est interressante.

Il s'était rasé, ça lui affinait le visage. Ne se laissant pas le temps de se perdre dans ses yeux, elle croisa les bras et prit un air pensif.

_ De plus, j'ignorais qu'ils étaient amants... C'est un détail plutôt intéressant...

Elle marqua une pause, se rappelant le crépitement qui avait lieu à chaque fois qu'une ombre entrait en contact avec lui.

_ L'un n'existe en effet pas sans l'autre, je suppose que ça explique pourquoi les mythes les décrivent comme étant marié.

Elle s’écarta de la fenêtre, s'approchant un peu de lui. Elle regarda un moment les cicatrices présentent sur son torse. Chacun avait les siennes.

_ Tu voulais juste savoir mon avis, ou tu voulais en venir autre part ?

Elle s'était posé la question dés qu'il lui avait demandé ce qu'elle en pensait. Pourquoi est-ce que son avis l'interessait, au juste ?
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Visiblement, il voulait juste savoir ce qu'elle pensait, et reprocha d'être allé trop loin dans ses réflexions. Tout en finissant de s'habiller, il lui conseilla de ne pas trop se torturer le cerveau sur les détails des vieilles légendes. Le fait qu'il précise qu'elle pourrait finir comme lui la fit un peu sourire.

_ Je trouve tes réflexions intéressantes, alors ce n'est pas vraiment un bon argument pour me dissuader...

Et lentement, elle recommençait à être absorber par son regard. Elle se sentait attirer comme un aimant. Elle fit un pas, puis l'autre... Et fut arrêter par son portable qui vibra violemment dans sa poche. Ce brutal retour à la réalité la fit sursauter, et elle sortit son téléphone. Un message de son patron, qui lui signalait son retard... Le calme que lui apportait la présence de Seiko lui avait complètement fait oublier son travail. Comme elle venait d'être embauchée, elle allait éviter d'arriver encore plus en retard qu'elle ne l'était déjà...
Elle rangea son téléphone dans sa poche et redirigea son regard vers Seiko.

_ Je dois aller travailler, ça m'était complètement passé par la tête... Merci beaucoup pour m'avoir accueilli cette nuit et ce matin.

Elle accompagna ses paroles d'un petit signe de tête en signe de reconnaissance, puis dessina un sourire enthousiaste sur son visage.

_ Je te rendrais la pareil demain !

Lui donnant ainsi indirectement rendez-vous au parc, elle s'avança pour lui serrer la main en signe d'au revoir, et se dirigea vers la porte, enfila ses chaussures, son manteau, prit son sac, et sortit en lui adressant un dernier au revoir.

Elle se dirigea vers la librairie, et entra, commençant ainsi son service.

Quand elle sortit quelques heures après, elle avait à présent un sac en main contenant un livre pour apprendre les bases du japonais.

Jour 7

Elle était venue en avance par rapport à d'habitude, son mug de café dans une main, son livre de japonais dans l'autre.

_ O-.... Okae-... Okaeri...

Elle prononçait difficilement les mots écrits sur le papier blanc, et son "bienvenue à la maison" ressemblait plutôt à un mot purement inventé de toute pièce tant son accent anglais résonnait dans chacune de ses syllabes.
Raah, décidément, s'en était presque pitoyable tant c'était ridicule.
Embarrassée par ses propres actions, elle but une gorgée de café. Attardant son regard sur sa montre, elle remarqua que c'était bientôt l'heure du rendez-vous habituelle.
Comme c'était un dimanche, elle avait laissé son uniforme au placard, et c'était habillé de manière plus décontracté. Un jean, un pull... Elle n'aimait pas le chichi et préférait avoir un gros pull en laine qu'un haut transparent ou la moitié de sa poitrine était visible, soit disant parce que c'était plus esthétique. Ou plus vulgaire, au choix.
Le vent lui soufflait dans ses cheveux et lui mettait dans les yeux. Exaspérée, elle se saisit d'une pince accrochée au col de son t-shirt et coinça ses mèches rebelles et gênante en arrière, les fixant à l'aide de la pince.
Elle se reconcentra sur son livre, prononçant lentement, détachant chaque syllabe et forçant sa langue à s'adapter aux sonorités étrangères.

_ O...Okaeri...

Réussi !
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_ Tadaima.

_ Wah !

Surprise par l'arrivée subite de Seiko derrière elle, elle s'était violemment retournée en sursautant, agrippant son livre comme pour se défendre. Les yeux grands ouverts de surprise, elle dévisagea un moment le jeune homme avant de le reconnaître, et lâcha un soupire de soulagement.

_ Tu m'as surprise...

Un peu gênée d'avoir été surprise en pleine essaie de prononciation, elle remballa rapidement son livre dans son sac et lâcha tout bas.

_ Je m'entraînais...

Elle se leva, essayant de feindre que rien ne c'était passé. Elle toussota un instant, reprenant son sérieux. Elle comptait tenir sa "promesse" d'hier, quand elle lui avait assurer lui rendre la pareille. Elle avait longuement réfléchit à ce qu'elle pourrait bien faire pour le remercier. L'inviter à manger un morceau quelque part était la chose la plus logique à faire, mais elle devait faire attention à ses économies. Elle pensait donc l'inviter à boire une succulente tasse de café instantané chez elle. C'était peut être un peu trop familier, mais tant pis. Elle avait acheter un paquet de biscuit à la petite boulangerie pas loin de chez elle, qui vendait des bonnes choses pas trop cher.

_ Ça te va si je t'offre une tasse de café chez moi ? Ou une autre boisson si tu préfères, bien sur.

Elle s'était tournée vers lui, laissant de la fumée s’échapper de sa bouche. Il faisait plutôt froid ce soir. D'ailleurs, il faisait froid tout le temps, et Lyce avait du emprunter un chauffage d’appoint, ses radiateurs ne faisant pas assez de chaleur pour chauffé tout son appartement. C'est généralement dans ses périodes de froid intense qu'elle consommait des boissons chaudes en grande quantité. Enfin surtout le café. Déjà parce que ce n'était pas très cher, et en plus parce qu'elle aimait ça. Elle lâchait un peu le café en fin de soirée et sirotait alors du lait chaud.
Tirant sur ses bras pour les étirer elle fit le tour du banc pour aller se placer à côté de Seiko.
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Il avait mit un petit moment de lui donner sa réponse. Il hésitait ? Il était peut être plus pudique qu'elle ne le pensait. Embarrassée de l'avoir peut être embarrassé (pas très malin) , elle commença à marcher vers la sortie du parc.

" _ Tu invites souvent des hommes que tu connais à peine chez toi pour prendre des cafés ? Si c'est le cas je devrais te donner ma carte... tu aurais pile le profil de mes clients qui cherche les problèmes !"

Elle tourna sa tête vers lui, le regardant avec un air un peu moqueur, haussant un sourcil. Elle supposa que c'était une manière comme une autre de lui rappeler d'être prudente. Mais si il avait vraiment eu de mauvaises intentions, il en avait largement l'occasion hier, il n'aurait pas sagement attendu une invitation.
En haussant les épaules, elle répondit avec amusement.

_ Je ne vois aucun homme que je connais à peine ici.

Dire qu'elle le connaissait était peut être un peu fort, mais elle considérait avoir dépassée depuis un moment le stade de "l'inconnu qu'on connait à peine". Une idée lui vint cependant à l'esprit. Et si ce n'était pas la même chose pour lui ? Et si ce sentiment de proximité partagée n'était qu'une illusion ? Elle n'avait jamais envisagé la question. Perdue dans ses idées de désillusions, elle fut ramenée à la réalité par le frôlement de leur main. Un peu surprise, elle enfouit rapidement sa main dans sa poche. Pourquoi est-ce que toutes les parties de son corps qui entraient en contact avec lui continuait à lui brûler la peau si longtemps ?
Quelque chose de chaud lui entoura le cou, et une odeur enivrante lui parvint aux narines. Il avait calmement glissé son écharpe autour de son cou.

"_ Tu vas attraper froid ça si ça continue..."

Sérieusement... C'était le genre de gestes qu'elle affectionnait particulièrement, et auxquels elle était extrêmement sensible. Elle enfouit son visage dans l'écharpe, pour cacher la rougeur de ses joues, et sortit sa main de sa poche, saisissant ainsi celle du jeune homme à côté d'elle.

_ ...C'est toi qui va attrapé froid maintenant....

Elle accéléra le pas quand elle aperçut son immeuble, resserrant ses doigts autour des siens. Décidément, ça n'allait pas du tout... Si ça continuait, elle allait encore s'accrocher vainement à quelqu'un, pour finir en miette.
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Elle venait juste d'arriver devant sa porte. Elle regarda un instant la porte de son voisin avant d'ouvrir la sienne, présentant ainsi un petit studio. Les appartements d'étudiants étaient peu cher donc petit. Sa chambre n'était séparé de la cuisine que par une fine cloison, seule la salle de bain était isolé. Elle avait peu d'effet personnel, si ce n'était ses cahiers, ses vêtements pliés sur une chaise et un cadre photo sagement posé sur son bureau. Hormis ces quelques éléments, impossible d’identifié quel genre de personne vivait ici. Elle laissa entrer Seiko avant de fermer la porte et d'enlever ses chaussures et son manteau.

_ Fais comme chez toi.

Elle posa ses affaires sur une chaise et fit quelque pas pour entrer dans l'espace cuisine, pour mettre de l'eau dans sa bouilloire. En attendant que l'eau chauffe, elle sortit les biscuits qu'elle avait précédemment acheté pour les mettre dans une assiette et les poser sur la table.

_  Je n'ai que du café instantané, j’espère que ça t'iras.

Elle lui montra une chaise des deux chaises présentent autour de la table de la cuisine, lui faisant signe de s'asseoir. Elle sortit deux tasses dépareillées d'un placard. La plupart de sa vaisselle était de la récupération, et elle n'avait aucune pièce similaire. Tout son argent passait dans le loyer, les factures et la nourriture, elle ne pouvait donc pas se permettre de s'acheter un service complet, et avait du faire avec les moyens du bord. Il ne lui en fallait de toute façon pas beaucoup pour vivre, après avoir passé son enfance enfermée dans une cave, elle avait acquis un certain sens de la débrouillarde. Elle versa quelques cuillère de café instantané dans chacune des tasses, puis versa l'eau chaude dedans. Elle posa ensuite les tasses sur la table, dont une devant le jeune homme.

_ Et voilà !

Sur ce, elle s'assit à son tour, et posa ses mains autour de sa tasse pour se réchauffer un peu. Elle leva quelques instants les yeux vers lui, se demandant si c'était vraiment une bonne idée de l'avoir inviter. "On ne se connait pas vraiment, mais nous avons acquis une sorte d'amitié, non ?". Elle valida ses propos, plutôt satisfaite de s'être trouvée une raison.  Même si, de toute les amitiés qu'elle avait eu, qui pouvait encore se compteur sur les doigts d'une seule main, elle n'en avait jamais eu de similaire. Mais elle plaça l'inexpérience comme justification, se disant qu'elle était peut être encore trop étrangère au concept d'amitié, et même de sentiments humains, pour pouvoir correctement analysé cette "amitié".
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Il avait doucement posé sa main sur la sienne. Une surprise, elle tourna son regard vers lui, mais il avait l'air perdu dans ses pensées. Il fallut peu de temps pour qu'il est l'air de réaliser ce qu'il était entrain de faire, et il balbutia une excuse tout en retira sa main avec la même lenteur et la même délicatesse que quand il l'avait posé. Il rougissait un peu, et elle ne put s'empecher de trouver ça mignon.
Elle sentait qu'ils commençaient tout les deux à s'habituer à la présence et au contact de l'autre, petit à petit. Peut être que dans quelques jours, les contacts physiques tels que se prendre la main seraient tout à fait naturel. Elle décida de se laisser s'ouvrir un peu plus. Après tout, qu'est ce qu'elle avait à perdre ?
Elle enleva ses mains de sa tasse et les porta à l'arrière de sa tête, et enleva doucement son cache oeil, pour enfin le poser sur la table. Elle laissa ainsi son oeil de verre apparent. La première question que l'on pouvait se poser était "A quoi bon mettre un cache-oeil, si elle a déjà un oeil de verre ?" .
Lyce le trouvait superflue, et s'en serait bien passé si elle n'avait pas été obligée de le porter pour sa propre santé. Elle préférait le cacher plutôt que de faire semblant. Inutile d'avoir un faux oeil quand on en a pas. Et il était tellement inerte, sans vie, et de plus immobile, que cela faisait une pietre contre-façon.

Elle reposa ses mains sur sa tasse de café, et la porta à ses lèvres, puis en but quelques gorgées. Et elle finit enfin par déclaré un bref :

_ Ce n'est rien... Après tout, je t'ai tenue la main en venant...
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