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| Premiers pas dans l'univers urbain | |
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Invité Invité
| Sujet: Premiers pas dans l'univers urbain Lun 20 Oct 2014 - 19:18 | |
| Ce RP est la suite de celui-ci ♥
Maman, j'ai peur...
Après une longue heure de marche ayant été entrecoupés bons nombres de fois par des petites pauses, les deux adolescentes passèrent d'un décor champêtre à un monde urbanisé. Sayuri se sentait mal à l'aise dans cet environnement. Le bruit incessant des voitures larguant leurs toxines polluantes dans l'atmosphère, la foule ne prêtant aucune attention à ce qui les entoure, focalisé sur leurs boîtiers électroniques servant à communiquer. Tous ces détails qui, pour un habitant de ville étaient des caractéristiques tout à fait normales, pour une petite fille comme Sayuri, débarquant à peine, c'était une atmosphère pesante qui régnait en ces lieux. La nippone était à la fois admirative et curieuse envers toutes ces choses inconnues, mais elle se montrait aussi méfiante, comme si les vitrines où trônaient les meilleurs articles des boutiques allaient lui sauter à la gorge. De plus, la blonde sentait se poser sur elle des regards désagréables. Dans la foule se trouvaient des gens la dévisageant comme s'ils avaient face à eux un déchet. La jeune fille parvint même à ouïr: "On dirait une bergère cette gamine, d'où est ce qu'elle sort?"
Cherchant quelque chose à quoi se raccrocher, Sayuri trouva du bout des doigts la main d'Élina et machinalement l'agrippa, la serrant ainsi dans la sienne. Elle tremblait comme une feuille, elle se sentait de trop ici. Elle voudrait tant pouvoir retourner dans les bois pour se cacher de tous ses regards hautains, or elle ne le pouvait pas. Baissant la tête, pressant un peu plus la main de la violine, elle lui demanda à voix basse.
-Je suis si étrange que ça?...Pourquoi j'attire ce genre de regard?...Je ne leur ai rien fait... Je suis bizarre à tes yeux aussi?
Dernière édition par Sayuri Suki le Mer 22 Oct 2014 - 13:17, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Mar 21 Oct 2014 - 0:29 | |
| Les deux demoiselles venaient enfin d’atteindre la ville d’Awashima, non sans difficultés. Si elle avait cru que faire le chemin inverse serait plus facile, elle s’était largement trompée. Il avait certes été plus rapide, probablement parce que la pente était légèrement en pente sur la plus grande partie du chemin. Cependant, la distance parcourue n’était pas plus courte pour autant… Aussi, et malgré les nombreuses pauses qu’elles s’étaient accordées, ce fut bien fatiguée qu’elle mit les pieds dans la ville. Néanmoins, elle n’eut pas l’occasion de relâcher sa vigilance pour autant. Car maintenant qu’elles avaient rejoint la civilisation, Sayuri se trouvait face à bien des découvertes. Et la plupart ne semblaient être rassurantes pour la demoiselle. Elle dévorait cependant du regard tout ce qui passait dans son champ de vision, probablement avide de découvrir toutes ces choses qu’elle ne devait pas connaître. Tant de choses inconnues rassemblées en un si petit espace… Cela devait être déroutant, si pas angoissant. C’était comme débarquer dans un autre monde, un monde dans lequel on n’avait aucun repère auquel se raccrocher… Sans compter que les habitants de la ville dévisageaient la jeune fille, et ce d’un air peu engageant.
Malheureusement, Elina était trop occupée à chercher à se diriger dans cette ville dans laquelle elle n’était pas souvent venue que pour s’en rendre compte. Sa mémoire devait faire un effort de concentration tout particulier, et cela lui demandait donc toute son attention. Elle ne se rendit compte du problème que lorsqu’elle sentit une main venir se glisser dans la sienne, et la serrer. Surprise, Elina faillit avoir le réflexe de retirer sa main d’un geste brusque. Mais elle sentit alors les tremblements dont était parcouru Sayuri, et cette idée s’évapora comme neige au soleil. Elle n’avait pas imaginé l’impact que cet environnement nouveau pourrait avoir sur elle, et à quel point elle serait affectée. Avec une légère hésitation, elle serra légèrement la main de la demoiselle en retour. Était-ce en réponse à ce léger mouvement ? En tout cas, Sayuri serra encore davantage sa main, comme si elle se raccrochait à une bouée en pleine mer. Elle lui jeta un regard interrogatif, afin de l’inviter à confier la cause de tant d’émois. Mais la demoiselle avait la tête baissée, il lui était donc impossible de croiser son regard… Mais il n’était pas nécessaire qu’elle lui fasse savoir qu’elle désirait savoir ce qui lui posait problème, car la jeune fille lui en fit part de façon spontanée. Le regard des habitants lui était hostile, pour une raison inconnue, et cela la perturbait. Maintenant qu’elle y regardait attentivement, elle se rendait compte qu’effectivement, on la regardait comme si elle était une bête de foire. Non, mais c’était quoi ça, pour des manières ? La pauvre Sayuri se demandait maintenant si elle était bizarre. Et si aux yeux d’Elina aussi, elle paraissait bizarre… L’air anxieux qu’elle employa semblait indiquer que l’image qu’on avait d’elle l’inquiétait. Et était-ce elle, ou bien la façon dont elle la voyait semblait l’inquiéter davantage encore ? Elina sentit son cœur faire un bond devant la détresse de la jeune fille. Et la colère l’envahir, aussi. C’était quoi, cette façon hostile d’accueillir une personne qui venaient de se faire enlever ? Elle n’avait pas demandé à se retrouver ici ! Aussi, ne répondit-elle pas à Sayuri. Non, elle s’adressa aux badauds qui passaient, et qui dévoraient du regard la demoiselle :
- Qu’est-ce que vous avez à la regarder comme ça ? Vous n’avez jamais vu une jolie fille ou quoi ? Ça ne se fait pas de dévisager les gens comme ça !
L’expression farouche du visage d’Elina dissuada les « observateurs » de continuer à fixer la demoiselle des yeux. Certains eurent une expression amusée devant ses dires, d’autres semblaient s’en offusquer, et d’autres encore semblaient vouloir la remettre à sa place pour leur avoir adressé la parole de cette façon. Mais il y avait aussi ceux qui hochaient la tête avec approbation, ceux qui ne s’étaient pas montré hostiles envers elle. Car heureusement, tout le monde ici ne la considéraient pas comme un phénomène. Et ces personnes semblaient approuver la réaction de la jeune russe, ce qui dissuada les plus agressifs de venir demander réparation. En voyant ainsi la foule reprendre sa route, Elina s’adressa cette fois à Sayuri, en balayant toujours du regard les environs :
- La seule chose bizarre ici, c’est la façon dont ces idiots te regardaient. Heureusement, ils n’étaient qu’une minorité…
Elle dit cela en affirmant sa prise sur la main de la demoiselle. Elle aussi avait eu droit à son lot de regards hostiles, et y avait toujours droit d’ailleurs. En effet, sa couleur de cheveux originale ne manquait pas de faire se retourner les têtes. Seulement, elle, était habituée au mépris des autres, aussi ne se laissait-elle plus affecter par les remarques sardoniques. Mais pour Sayuri, cela semblait être quelque chose de nouveau, aussi, mieux valait rembarrer ces guignols avant qu’ils ne l’effraient. Ce qu’elle ne s’était pas privé de faire, d’ailleurs, en leur disant… en leur disant quoi déjà ? Elina n’avait pas fait attention à la teneur de ses propos, ceux-ci étaient venus naturellement et elle n’avait fait que les ressortir tels qu’ils venaient. Ce n’était que maintenant qu’elle y réfléchissait qu’elle se disait que quelque chose d’étrange était sorti de sa bouche. Un instant… Est-ce qu’elle n’avait pas dit… jolie fille ? Non, elle n’avait pas fait ça ?! Pas devant… pas devant toutes ces personnes, quand même ! Elina sentit le feu lui monter aux joues en se rendant compte à quel point ce qu’elle avait dit pouvait être gênant. Le pire, c’était que ces mots lui étaient venus spontanément. Autrement dit, ils reflétaient ce qu’elle pensait vraiment ? Sur le coup, il lui était devenu difficile de tourner son regard vers la demoiselle. Elle devait paraître bien ridicule, en cet instant… |
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| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Mar 21 Oct 2014 - 14:19 | |
| Ange gardien
Le silence profond d'Élina pesait sur le cœur de la petite blonde. Si elle était sans réponse, était-ce parce qu'elle n'avait pas d'excuses et que, par conséquent, avait le même point de vue que ses vautours la fusillant du regard? Non, l'adolescente ne pouvait pas le croire. Cette dernière s'était montrée si gentille avec elle, c'était impossible qu'elle puisse la voir de la même manière que ces gens. La tête toujours basse, la jeune fille fermait les yeux. Les gens pouvaient se montrer si cruels... D'après sa mère, si les gens étaient ainsi c'était parce qu’ils avaient une vision du monde qui évoluait selon les nouveautés et avancées en tous genres. Et que de ce fait, celles et ceux n'ayant pas leur point de vue étaient obligatoirement considérés comme étrange. C'était idiot de se fixer des préjuger comme ceci, mais comme le disait le proverbe, l'erreur est humaine. La bêtise aussi, probablement.
Une voix forte transperça le brouhaha des alentours. Cette voix, ce n'était pas n'importe laquelle, non. C'était Élina qui venait de prendre la parole, haut et fort.
Qu’est-ce que vous avez à la regarder comme ça ? Vous n’avez jamais vu une jolie fille ou quoi ? Ça ne se fait pas de dévisager les gens comme ça !
À ces mots, agréables mots, la jeune fille redressa le menton, regardant sa camarade, les larmes au bord des yeux. Elle n'était pas triste, non, ses larmes étaient causées par la surprise fusionnée avec la joie, des larmes de bonheur. Car, pour une raison qu'elle ignorait, cela lui faisait baume au coeur de savoir que la violine ne la voyait pas bizarrement. La phrase suivante confirmée cela. Elina la voyait comme une fille tout ce qu'il y avait de plus normal. Ou presque..."Jolie fille" voilà ce qu'elle avait utilisé pour décrire la petite blonde. Sayuri sentit ses joues s'empourprer, c'était un compliment des plus agréables. Elle avait déjà auparavant eu ce genre de compliment dans son village, mais d'un côté c'était normal, elle et sa mère étaient les seules habitantes à avoir une toison de couleur claire et non pas le brun typique des Asiatiques. Mais là, la raison était plus complexe à savoir. Elina avait dû voir moult blondes avant! Mais cela était égal aux yeux de la jeune fille, elle était appréciée de son amie et cela lui suffisait amplement.
La nippone remarqua la gêne sur le visage de la... La quoi d'ailleurs? Elina avait un drôle de prénom d'origine étrangère... Une chose était sure elle n'était pas japonaise, ni asiatique tout simplement. Bref, la violine semblait mal à l'aise après s'être rendu compte de l'ampleur de ses dires.
-Euh...M-Merci...Pour le compliment... Tu sais...Tu es une très jolie fille aussi! Elle lui sourit d'un sourire éclatant. Tu te souviens ce que je t'ai dit dans les bois, non?
Elle referma ses doigts contre sa paume, et quand elle desserra son poing, une petite rose rouge lévitait au-dessus de sa main grande ouverte. Dans le but de rafraîchir la mémoire de sa compagne.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Mar 21 Oct 2014 - 19:34 | |
| Les joues en feu, Elina s’évertuait à ne pas tourner son regard vers la jeune fille à ses côtés. Qu’est-ce qu’elle était bête ! On ne disait pas ce genre de chose à voix haute ! C’était le genre de chose qu’on pensait intérieurement, et là encore, ça restait gênant aussi… Mais ici, non contente de l’avoir dit à haute voix, elle avait partagé son impression avec tout le monde autour, y compris la principale intéressée. Inutile de dire qu’il y avait de quoi être gênée, d’autant plus qu’elles se tenaient encore la main… Qu’est-ce que Sayuri allait penser, maintenant ? Qu’elle voulait l’aider parce qu’elle avait un motif ultérieur ? Son aide était pourtant gratuite… Enfin, elle ne voyait pas trop ce qu’elle aurait pu lui vouloir simplement en disant qu’elle était jolie, non plus. Heureusement, la demoiselle ne tarda pas à reprendre la parole, mettant un terme au malaise qui régnait. Elle la remerciait pour le compliment, tout en précisant qu’elle la considérait aussi comme étant une jolie fille. C’était un compliment qu’elle lui avait déjà servi plus tôt, lorsqu’elle se trouvait dans le bois. Elina s’en souvenait encore bien, il n’y avait pas grand monde à l’avoir complimenté de cette façon, après tout…
La jeune russe décida de quand même fixer son regard sur la demoiselle, et put alors voir le sourire éclatant qu’arborait à présent son visage. Ainsi que quelques traces de rougeurs… Mais elle vit aussi la petite rose sortie de nulle part qui flottait dans sa main, qui était censé l’aider à se rappeler la scène qui s’était déroulée dans le bois. Se grattant la joue de sa main libre, Elina lui répondit :
- Oui, je m’en rappelle… C’est euh… C’est gentil, merci…
Dit-elle tout en détournant le regard du visage souriant de Sayuri. S’entendre appelé « jolie » n’était pas moins gênant que de le dire soi-même… Elle attrapa néanmoins la rose, et l’accrocha à la sangle de son sac. Elle essaya de changer de sujet, en disant précipitamment :
- Bon bin, on… on y va ?
La main serrant toujours celle de Sayuri, elle reprit sa marche, essayant de se rappeler comment atteindre la banque. Mais au bout de quelques mètres, son regard accrocha une chose qui tombait à pic. Sans dire un mot, elle se dirigea devant une petite échoppe, qui vendait des gaufres chaudes. Arrivée devant l’échoppe, elle dit à la jeune fille :
- J’ai une petite faim, j’achète vite quelque chose et on continue, promis !
Lâchant la main de la jeune fille afin de pouvoir faire son achat, elle se tourna de façon à ce que Sayuri ne puisse la voir, et commanda discrètement deux gaufres. Elle sortit son porte-monnaie afin de donner la somme requise, porte-monnaie qu’elle rangea à la va-vite dans son sac, le laissant dépasser en partie. Elle revint alors vers Sayuri avec ses deux gaufres, et lui dit alors :
- Ahlala, je n’ai vraiment pas de chance… Le vendeur a cru que je voulais deux gaufres, alors que je n’en voulais qu’une… Et comme il les avait déjà chauffées, j’ai été obligée de les acheter…
Prenant un faux air désespéré, elle poursuivit :
- Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Je ne saurais jamais manger tout ça… Est-ce que je vais devoir jeter celle de trop ? Si seulement quelqu’un voulait bien m’aider, en en mangeant une… Quelqu’un qui aurait faim, par exemple…
Plaçant l’une des gaufres de façon à ce que l’odeur vienne chatouiller les narines de la demoiselle, Elina secouait la tête comme si elle ne savait pas quoi faire. En réalité, elle n’avait pas spécialement faim, loin de là. Cette mise en scène n’avait pour but que de faire accepter l’une des gaufres à Sayuri. Ce n’était certes pas très sport de lui forcer la main de cette façon, mais un estomac vide n’était pas l’idéal pour une excursion en ville. Dès lors, elle combattait l’excès de politesse de la jeune fille, en faisant appel à cette même politesse. Allait-elle refuser de lui venir en aide en refusant cette gaufre aux doux effluves sucrés ? |
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| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Mer 22 Oct 2014 - 13:53 | |
| ô douce effluve sucrée...
Sayuri devait vraiment revoir ses techniques d’apaisements. Le coup de la fleur qu'elle avait fait été dans le but de calmer sa camarade, cependant le résultat obtenu était tout le contraire et semblait gêner davantage Élina. La nippone aurait aimé entendre sa phrase précédemment dite dans les bois, sortir de la bouche de la violine, mais en vue de sa réaction elle ne pouvait l'obliger. Elle ne savait pas pourquoi elle souhaitait extirpaient ces mots des lèvres de l'adolescente, néanmoins elle sentait au fond d'elle que cela lui ferait plaisir. Oui, Sayuri aimait la compagnie d'Élina, mais certaines choses qu'elle aimerait plus étaient inexplicables, comme le fait d'apprécier le contact physique qu'elles entretenaient, leurs mains liées, solidement agrippait l'une à l'autre.
Dans une tentative se voulant certainement discrète mais ne l'étant pas, la violine proposa à la blonde de continuer leur chemin bien que de toute évidence elle avait dit ça pour changer de sujet. Mais la poupée de porcelaine ne fit aucun commentaire là-dessus et fit comme si elle n'avait pas compris les raisons de la jeune fille. Elle se laissait guider par Élina qui était la seule du duo à connaitre cette ville semblable à un labyrinthe pour la petite campagnarde! Elle en profitait tout de même pour regarder avec attention ce qui l'entourait, il fallait bien qu'elle trouve des petits repères pour les jours à venir où elle sera probablement seule dans cette foule d'inconnu dans cette ville aussi inconnue que ses habitants. Sayuri remarqua que sa guide s'était arrêté. Regardant dans la même direction que son amie à l'arrêt, elle remarqua la cause de la pause. Un vendeur ambulant proposant des gaufres. La douce odeur lui parvenait aux narines alors qu'elles se trouvaient toutes deux encore à une certaine distance. Cet effluve donna rapidement l'eau à la bouche de la jeune fille. Elina lui demanda d'attendre, le temps qu'elle s'achète l'un de ces délices. Sayuri hocha la tête et patienta tranquillement le temps que son amie face commande. Lorsqu'elle revenu vers la blonde, elle prit une voix ainsi qu'une expression exaspérée.
Ahlala, je n’ai vraiment pas de chance… Le vendeur a cru que je voulais deux gaufres, alors que je n’en voulais qu’une… Et comme il les avait déjà chauffées, j’ai été obligée de les acheter…Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Je ne saurais jamais manger tout ça… Est-ce que je vais devoir jeter celle de trop ? Si seulement quelqu’un voulait bien m’aider, en en mangeant une… Quelqu’un qui aurait faim, par exemple…
Le délicat arôme ainsi que l'envieux mets devant les yeux, Sayuri qui s'était pourtant efforcé de refuser l'offre lorsqu'elle était en chemin ne put s'empêcher de tendre la main vers l'une des gaufres fumantes.
-Je...Je peux?...
Un petit signe de la tête indiqua l'accord de la violine. Les deux adolescentes continuèrent donc leur route paisiblement, dégustant leurs gaufres sur le chemin, quand la petite blonde remarqua un type louche les suivre. Elle n'y prêta pas attention au départ, pensant que ce n'était qu'un passant empruntant le même chemin, jusqu'à ce qu'il glisse agilement sa main dans le sac d'Élina pour y subtiliser son portefeuille.
-Elina-chan! Attention!
Se retournant face à elle pour attraper la main du voleur, celui-ci fit un brusque mouvement de bras pour s'en dégager et pris la fuite en lâchant le porte-monnaie avant de quitter les lieux aussi furtivement qu'il était arrivé. La blondinette perdit l'équilibre et tenta de se rattraper à la violine mais elle ne réussit qu'à engendrer la chute de sa camarade, l’entraînant avec elle sur le sol. L'adolescente rougit rapidement en voyant qu'elles s'étaient retrouvées dans une position délicate, l'une au-dessus de l'autre, le visage un peu trop près l'un de l'autre.
-J-J-J-Je...D-Désolée! Bégaya t-elle en se relevant d'un bond.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Jeu 23 Oct 2014 - 0:01 | |
| L’astuce d’Elina pour que Sayuri accepte sa générosité fonctionna à merveille. Il ne fallut pas longtemps pour que la demoiselle montre du doigt la douceur sucrée qui lui était mise sous le nez, et qu’elle lui demande si elle pouvait être cette fameuse personne. La jeune russe ne savait pas si sa compagne avait mis à jour sa supercherie, mais si c’était le cas, cela ne l’empêchait pas d’accepter. Elina acquiesça donc, et laissa la demoiselle se saisir de la friandise qu’elle avait spécialement acheté pour elle.
Elles ne tardèrent pas à reprendre leur route, grignotant en même temps la gaufre qu’elles tenaient chacune. Elina n’en avait pas spécialement envie au moment de l’achat, mais elle devait bien avoué qu’elle était à son goût. Et puis, la journée n’était pas encore trop avancée que pour se caler l’estomac pour le dîner en avalant cette petite chose ! Mais quelle heure était-il, au fait ? La jeune russe n’avait pas de montre, aussi lui était-il impossible de recourir à cet objet pour obtenir cette information. Elle aurait normalement attrapé son portable nouvellement acquis pour consulter sur l’écran numérique l’heure qui y serait affichée, mais celui-ci se trouvait tout au fond de son sac, et avec sa gaufre en main, elle n’avait vraiment pas envie de s’évertuer à fouiller dedans avec une seule main. Aussi, décida-t-elle de recourir à ce que le décor pouvait lui offrir comme possibilités. Si elle croisait une pharmacie, elle aurait ce qu’elle désirait. Et si pas, il lui suffirait de prendre son portable une fois sa friandise dévorée. De toute façon, même si l’heure s’était révélée tardive, elle n’avait pas l’intention de repartir de sitôt. Elle avait pris quelques engagements, et elle comptait bien s’y tenir. Et puis, elle devait bien se l’avouer, la compagnie de Sayuri ne la dérangeait pas… Bizarre d’ailleurs, était-ce l’amélioration de ses capacités sociales qui était en cause ? Ou bien était-ce directement la jeune fille qui était responsable de ce fait ? Elina n’avait pas la réponse à cette question, et n’avait pas envie de se creuser la cervelle pour la trouver.
Continuant leur chemin en silence, la jeune russe continuant à scruter les environs. Elle arrivait à retrouver certains points de repère, et petit à petit, elles se rapprochaient de leur destination. Malheureusement trop concentrée sur sa tâche, Elina n’avait pas remarqué que quelqu’un l’avait pris pour cible. Son porte-monnaie dépassait toujours du sac dans lequel il avait été grossièrement rangé, et cela, l’œil acéré du pickpocket qui la suivait n’avait pas manqué de le repérer. Inconsciente de la menace qui pesait sur elle, elle ne se rendit compte du problème que trop tard. Elle n’avait rien senti, les compétences du voleur étaient au top. Par contre, Sayuri, elle, avait tout vu. D’un geste rapide, elle attrapa le poignet du pickpocket, manquant de peu percuter Elina. Malheureusement, le voleur eut un geste brusque pour de dégager de la prise de la demoiselle, ce qui le libéra en même temps que le porte-monnaie fut libéré de sa main à lui. Il prit aussitôt la fuite, sans demander son reste, et disparut dans la foule. Mais cela, Elina n’était pas à même de le remarquer. Il faut dire qu’elle avait un autre problème sur les bras… En effet, à cause du mouvement qu’il avait eu pour se dégager, le pickpocket avait fait perdre l’équilibre à la jeune blonde, qui essaya de se rattraper à ce qui lui tombait sous la main. En l’occurrence, il s’agissait d’Elina… Prise pas surprise par les différents évènements qui venaient de se succéder, elle ne put réagir de façon adéquate. Résultat : elles tombèrent toutes les deux à la renverse sur le trottoir.
Le contact froid du sol se répartit sur l’ensemble du corps d’Elina, qui se retrouvait allongée de tout son long. Cette sensation lui rappelait vaguement un évènement qui s’était passé quelques jours plus tôt seulement. Mais non… Cela ne pouvait pas se reproduire. Pas encore une fois. Pas en plein milieu de la rue. Pas avec des dizaines de personnes autour d’elle… Ouvrant les yeux, elle découvrit alors l’horrible vérité. Enfin, horrible… Bizarrement, ce ne fut pas le premier sentiment qui l’envahit. Elle se trouvait allongée sur le sol, avec Sayuri au-dessus d’elle, son visage à quelques centimètres du sien seulement. Un tout petit peu plus, et leurs lèvres se toucheraient… Lorsque cette pensée lui traversa l’esprit, son visage s’embrasa. Non mais, à quoi est-ce qu’elle pensait !? Elle s’était cognée la tête ou quoi ? Qu’est-ce qu’elle venait d’imaginer, à l’instant !? Sayuri se releva d’un bond, et se mit à bégayer des excuses. Elina, elle, ne bougea pas. Elle devait encore se remettre du choc qu’elle venait de recevoir. Puis, d’un coup, elle se redressa, et toujours en position assise, pivota sur ses fesses pour tourner le dos à la demoiselle. Posant les mains sur les joues, elle put sentir à quel point elles étaient brûlantes. Et puis, elle entendit un étrange sifflement, et comprit que celui-ci était émis par sa tête. Tout comme la vapeur qui montait vers le ciel…
La gêne qu’elle ressentait en cet instant dépassait largement ce qu’elle avait connu jusqu’ici. Déjà avec Asami, cela n’avait pas été de tout repos, mais ici… Contrairement au comité réduit de la dernière fois, il y avait une large foule qui venait d’assister à la scène. Elina sentait le regard des autres peser sur elle, tout comme les murmures amusés des badauds qui appréciaient le spectacle. L’horreur ! Et le pire, c’était cette petite voix au fond d’elle qui semblait lui dire « dommage ! » en repensant à la proximité qu’elle venait de partager avec Sayuri. Oh non ! Pourquoi est-ce qu’elle repensait à ça ! Se relevant d’un coup, elle se mit à courir, non sans avoir le réflexe d’attraper la demoiselle par le poignet pour l’entraîner derrière elle, le tout en criant :
- Pourquoi toujours en dessous !!!
Quelques dizaines de mètres plus loin, Elina s’était arrêtée. Accroupie, la tête entre les genoux, elle essayait de calmer le nuage de fumée qui s’échappait de sa tête. Elle n’arrivait pas à redresser la tête vers sa compagne, trop gênée. Gênée de cette proximité qu’elles venaient de vivre, gênée que cette scène ait été vue par tant de monde, gênée de sa réaction… Comment diable allait-elle pouvoir relever la tête, maintenant ? |
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| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Jeu 23 Oct 2014 - 15:01 | |
| Je suis un boulet...
Sayuri s'en voulait, elle s'en voulait tellement. Pourquoi était elle si malchanceuse? Elle en faisait voir des vertes et pas mures à Élina qui ne méritait aucunement ce traitement. Une nouvelle sensation désagréable se fit sentir au fond de l'adolescente, elle était à nouveau épiée par la foule mais cette fois si elle n'était pas seule à être sujet de moqueries. Elle avait entraîné sa camarade dans cette catastrophe. La blonde regardait en direction de son amie, et la vit de dos, assise en tailleur sur le sol. Elle baissa les yeux honteuse.
"Je suis un vrai fardeau...Elle doit m'en vouloir..." pensa t-elle.
Un violent pincement au coeur se ressentit dans sa poitrine à l'idée qu'Élina la déteste à cause de cela. Elle ne voulait pas... Elle voulait que l'adolescente l'aime, devienne une amie, elle voulait rester avec cette fille qui avait tant fait pour elle. Elle voulait la remerciait, mais voilà le résultat que cela donnait, des gaffes, encore et toujours des gaffes. Faisant deux pas en avant, s'abaissant, la jeune fille ramassa le petit porte-monnaie qui par chance n'avait pas été embarqué par le voleur. Elle semblait hésitée, puis s'avança vers sa compagne. Elle s'apprêtait à lui tendre l'objet et s'excuser à nouveau quand cette dernière se releva brusquement, empoignant par le poignet la nippone et s’enfuyant du lieu du drame, en criant.
À une dizaine de mètres plus loin, les jeunes femmes s'arrêtèrent dans une petite rue vide. Elina était accroupis, le dos tournait à la blonde, le visage enfoui sur ses genoux. C'était dans cette position qu'elles s'étaient rencontrées le matin même. Cependant ce n'était pas la violine en position de faiblesse, mais Sayuri, qui, désormais était debout, pétrifiée. Elle avait peur. Peur de la haine et la rage que pouvait en ce moment même ressentir sa collègue, peur du criant perçant qu'elle avait lâchait quelques instants plus tôt... Peur de perdre cette personne qui, malgré le fait qu'elles ne se connaissent que depuis ce jour, lui était devenu chère.
Les poings resserraient sur le drapé de sa robe, l'empoignant fortement, le corps tremblant, des gouttes d'eau éclatèrent sur les pavés de la rue. Il ne pleuvait pas, non, c'était des gouttes salées, des larmes. Les larmes de la jeune fille qui dégoulinaient sur ses joues avant de faire une chute du haut de son petit mètre cinquante-huit avant de heurter violemment le sol. D'une voix presque inaudible, étouffée par les sanglots, Sayuri serra davantage ses poings contre sa robe, lâchant ainsi le petit portefeuille.
Je suis désolée...Désolée...Je voulais pas...Je suis désolée! Elle frotta ses mains sur ses yeux, essayant d'arrêter ses pleurs mais rien ne semblait pouvoir les arrêter.M'en veux pas..S'il te plaît...Je suis désolée...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Jeu 23 Oct 2014 - 23:17 | |
| La tête enfoncée dans ses genoux, Elina n’avait pas conscience de ce qui se passait autour d’elle. Ses pensées étaient envahies par les diverses scènes de ce qui venait de se passer : Sayuri au-dessus d’elle, le visage à quelques centimètres du sien. Le regard des gens, sur elle. Le visage de Sayuri. Sa réaction stupide face à la foule hilare. Les lèvres de Sayuri… Argh ! Pourquoi donc était-elle à ce point affectée par cette proximité avec la demoiselle ? Avec Asami aussi, elle s’était sentie perturbée, mais pas autant ! Est-ce que c’était parce que la jeune nippone était une étrangère à ses yeux ? Cela voudrait dire que ce n’était pas le cas pour sa voisine de table… Non, ce qui la perturbait vraiment, c’était cette pensée qui l’avait envahie, ce regret incompréhensible que la distance qui les séparait n’avait pas été davantage réduite… Pourtant, cette fois, elles étaient habillées, toutes les deux ! Aussi, elle n’aurait pas due se sentir affectée de la sorte… Argh ! Mais quelle était donc l’explication ?!!
Toute à son désarroi, Elina ne se rendait pas compte que son comportement laissait croire à la jeune fille à côté d’elle des choses qui étaient bien fausses… Ce ne fut que lorsqu’elle entendit un bruit sourd et métallique à ses pieds qu’elle se tourna vers la source de celui-ci. Elle découvrit alors… son porte-monnaie. Qu’est-ce qu’il faisait là, lui ? Après une brève réflexion, elle se rappela qu’un voleur avait essayé de s’en saisir. Ne l’avait-il pas emporté ? Non, grâce à Sayuri, il l’avait lâché avant de prendre la fuite… Mais maintenant qu’elle y pensait, elle n’arrivait pas à se remémorer l’avoir ramassé avant de s’enfuir de façon aussi pathétique. Alors, comment… La réponse était tellement simple que de ne pas y avoir pensé tout de suite était presque insultant. Non pour elle, mais pour Sayuri. Car elle était sans aucun doute la personne qui avait ramassé son porte-monnaie pendant qu’elle se laissait submerger par son trop plein d’émotions. L’idiote ! Non seulement, elle avait laissé derrière un précieux objet, mais en plus, elle n’avait pas remercié la personne qui le lui avait rendu ! Il fallait de ce pas qu’elle se rattrape ! Mais comment allait-elle réagir face à Sayuri ? Si elle se mettait à bégayer, elle aurait l’air tellement stupide…
Elina se tourna vers la demoiselle, et… resta muette devant le spectacle qui s’ouvrait à elle. Sayuri était en larmes, et ce n’était clairement pas des larmes de joie. Non, elle pleurait à chaudes larmes, et sa voix étouffée par ses sanglots laissait entendre des excuses. Elle lui demandait pardon, et l’implorait de ne pas lui en vouloir. Mais qu’est-ce qu’elle racontait ? Pour quelle raison elle devrait lui en vouloir ? Elle n’avait rien fait de mal… Alors, pourquoi ? Elina comprit alors, et cette révélation lui donna presque l’envie de se donner des gifles. C’était de sa faute à elle, si la demoiselle pleurait. Elle se sentait coupable de ce qui venait de se passer, et sa réaction stupide devait avoir accentué ce sentiment. Et là, elle était restée recroquevillée dans son coin, en lui tournant le dos, sans dire un mot… Apparemment, elle croyait qu’elle était fâchée contre elle. Et pourtant, elle n’aurait pas pu être plus loin de la vérité ! Elle lui était même reconnaissante, car sans elle, l’argent contenu dans son porte-monnaie, et le porte-monnaie lui-même auraient été perdus. Et ce, pas une, mais deux fois ! Cependant, Elina ne put s’empêcher d’être étonnée. Tout d’abord, par la réaction de Sayuri. Le fait qu’elle puisse être en colère contre elle semblait l’attrister, et plus que de raison. Peut-être parce qu’elle était la seule personne qu’elle connaissait sur cette île ? Elle devait craindre qu’elle l’abandonne sur place, seule, livrée à elle-même. Qui plus est, les évènements récents devaient l’avoir perturbée, aussi il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’elle ait les nerfs à fleur de peau. Mais l’autre chose qui l’étonnait, c’était son propre ressenti. Elle avait fait pleurer la demoiselle, et cela lui faisait mal au cœur. Pourquoi ? C’était une inconnue, elle n’avait pas à se soucier d’elle, comme ça… Et pourtant, ses larmes lui semblaient aussi douloureuses qu’elles ne devaient l’être pour Sayuri. Vraiment, elle était bizarre, aujourd’hui… Depuis sa rencontre avec la demoiselle, elle se comportait comme si… comme si elle se souciait d’elle. Elle, qui pourtant, évitait autant que possible les contacts avec les autres ! Les larmes de la jeune fille semblait ne jamais vouloir s’arrêter, peut-être qu’elle se laissait aller, qu’elle évacuait tout le stress qu’elle avait accumulé ? Toute la peine de découvrir avoir été enlevée, prisonnière d’une île inconnue, loin de sa famille, et entourée de dangers et de personnes hostiles à son égard devait se déverser dans ses larmes, dont le déclencheur était la crainte de perdre son seul repère ici. Elina ne pouvait pas la laisser ainsi, elle devait faire quelque chose pour l’apaiser…
- Sayuri, écoutes, je ne suis pas fâchée… Tu n’as pas à t’excuser.
Voilà, finies les larmes ! Ou pas… Ses mots ne semblaient pas avoir atteint la demoiselle, peut-être ne les avait-elle pas entendu, à travers ses sanglots ? Ou bien n’étaient-ils pas suffisants pour calmer le chagrin qui l’accablait ? Mais que pouvait-elle faire d’autre, alors… Une idée lui vint, une idée qui n’était vraiment, vraiment pas de son genre… Mais peut-être, oui peut-être, que cela fonctionnerait. Mais il fallait oser le faire, aller jusqu’au bout… Bizarrement, la gêne qu’elle aurait due ressentir à cette idée ne vint pas. Non, la situation ne permettait pas ce genre d’obstacle. Alors, Elina se lança, et… elle prit Sayuri dans ses bras. Elle la serra contre elle, pas trop fort pour ne pas l’étouffer, mais suffisamment que pour lui faire ressentir cette étreinte. Bon, finalement, elle se sentait quand gênée… Mais le plus important en cet instant était de calmer le chagrin de la jeune fille. Aussi, lui dit-elle aussi apaisant qu’elle pouvait le faire :
- Je suis désolée, à cause de moi, tu pleures… Tu n’as rien à te reprocher tu sais ? Au contraire, tu m’as rendu un grand service. Merci beaucoup, Sayuri. Je te suis très reconnaissante de ton aide. Alors, arrête de pleurer, maintenant. Je ne vais pas te laisser seule…
Elina savait bien qu’elle ne pouvait pas régler tous les problèmes de la demoiselle, elle n’en avait pas le pouvoir. Elle ne pouvait faire que ce qu’elle pouvait, comme en cet instant, essayer de la consoler. Elle ne savait pas si cela serait suffisant, mais en tout cas, elle avait mis tout son cœur dans ses paroles… Elle resta ainsi, serrant la demoiselle dans ses bras, en attendant de voir comment elle réagirait. |
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| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Ven 24 Oct 2014 - 21:20 | |
| Dans les bras de Morphée ...Euh...Elina!
Les yeux fermaient, noyés par les larmes, la jeune fille ne parvenait pas à se calmer. L'idée que sa camarade puisse la détestait la briser, elle essayait de penser à autre chose mais elle n'y parvenait pas. Pourquoi avait-elle si peur de perdre Élina? Elle ne le comprenait pas elle-même. Était-ce la gentillesse de cette dernière? Non, il y avait quelque chose d'autre, bien plus puissant que de la reconnaissance. De l'amitié? Oui, peut-être bien, l'adolescente se liait souvent rapidement aux autres, mais il y avait autre chose... La nippone se mit à repenser à leurs corps l'un contre l'autre, leurs visages proches, tellement proches que Sayuri sentait le souffle de sa camarade sur sa face... Ce contact lui avait été si agréable... La chaleur de la jeune fille lovait contre elle, elle donnerait tout pour ressentir ceci une fois de plus.
Il suffisait de demander, car quelques secondes après cette pensée, Sayuri sentit une pression l'encerclait. Elle rouvrit les yeux et remarqua Elina, l'ayant enlacée. D'une voix apaisante, la violine expliqua à la fille en pleures qu'elle ne lui en voulait pas, qu'elle lui était même reconnaissante. Le coeur de la jeune fille battait de plus en plus vite, resserrant ses doigts dans le dos d'Elina comme si elle voulait s'assurait qu'elle ne partirait pas et que tout ceci était réel.
Merci...Merci Elina-chan...Répondit-elle d'une faible voix encore tremblotante bien que les larmes aient cessé de couler.
Sayuri enfouit son visage dans le creux de la nuque de sa compagne, humant le doux effluve qu'elle dégageait. Cela apaisait davantage la petite, à un tel point qu'elle voulait plus quitter l'étreinte de la violine...
Malgré la délicieuse envie de rester blottit contre son amie, Sayuri leva le menton, regardant la teinte orangée que prenait le ciel, il se faisait tard, de plus en plus tard. Les jeunes femmes devaient trouver la banque avant l'heure de fermeture.
E-Elina...On est loin de la banque?...S-Si on tarde trop...
Elle ne poursuivit pas sa phrase. Elle craignait ce qui allait arriver si elle n'avait ni argent ni logement. Pour le logement dans le pire des cas elle pouvait aller dans un hôtel ou même dormir à la belle étoile. Mais sans argent, ne serait-ce qu'une maigre somme, elle ne pourrait pas se nourrir et ça elle ne pouvait pas....
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| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Sam 25 Oct 2014 - 16:40 | |
| Ses bras entourant toujours la jeune fille, Elina continuait son étreinte dont le but était d’apaiser les craintes et la peine de la demoiselle. N’étant pas habituée à ce genre d’exercice, Elina n’était pas sure de s’y prendre de la façon adaptée. Elle-même n’appréciait pas les contacts physiques à outrance, alors peut-être qu’elle commettait une erreur monumentale en se permettant un geste aussi audacieux. Enfin, si Sayuri se mettait en colère, elle devrait cesser de pleurer, et ce serait déjà un bon point ! Il resterait encore à lui faire des excuses, cependant… Ce que les relations humaines pouvaient être compliquées !
Mais les craintes de la jeune russe étaient infondées, car il ne fallut guère de temps pour que la jeune fille vienne elle-même renforcer cette étreinte en serrant Elina contre elle. On aurait dit qu’elle cherchait à se nourrir de ce contact, comme si celui-ci était l’unique bouée à laquelle elle pouvait se raccrocher. Elina avait appris au contact d’Emily, ou plutôt s’était rappelée, que parfois, la chaleur humaine était le meilleur des remèdes au chagrin qui pouvait nous accabler. D’ailleurs, la jeune femme ne devait pas être étrangère au changement de personnalité dont elle faisait preuve en cet instant… Néanmoins, elle n’était pas Emily, aussi ce genre de situation restant gênante pour la demoiselle, qui essaya malgré tout de faire fi de cette gêne qu’elle ressentait.
Elle entendit alors la voix faible et légèrement tremblotante de Sayuri s’adresser à elle. Elle la remerciait, ce geste de réconfort semblait avoir atteint ses objectifs, car elle ne sanglotait plus. Par contre, elle semblait ne pas avoir compris quel était son prénom. Oui, elle venait de l’appeler Elinatchane. Et maintenant qu’elle y repensait, c’était la deuxième fois qu’elle la nommait de cette façon. Il faudrait qu’elle pense à la corriger là-dessus… Mais pour l’instant, elle avait d’autres préoccupations que cette correction. En effet, la jeune fille qu’elle tenait dans ses bras décida de venir enfouir son visage dans le creux de sa nuque, ce qui ne manqua pas de lui arracher quelques rougeurs. Du calme Elina, elle cherchait juste à trouver un peu de réconfort, elle n’avait aucune arrière-pensée, ni aucunement l’intention de déposer un baiser à cet endroit ! Il n’en restait pas moins qu’elle sentait son souffle sur sa peau, et cela lui provoquait quelques frissons. Frissons dont elle ne pouvait affirmer avec certitude qu’ils étaient uniquement dus à la légère démangeaison que provoquait la respiration de la demoiselle… En plus, dans cette position, elle pouvait sentir l’odeur qui se dégageait de ses cheveux. Les résidus de ce qui devait être son shampoing lui parvenait aux narines. À cela se mélangeait l’odeur naturelle de la jeune fille, quelque chose de… féminin. Et aussi l’odeur de la terre, probablement due à la chute qu’elle disait avoir faite dans le bois. Lorsqu’elle se rendit compte qu’elle était en train d’humer Sayuri, Elina eut l’impression d’être une vraie perverse. Qu’est-ce qui lui prenait, bon sang ?! Elle ne se reconnaissait plus…
Heureusement, la jeune blonde releva la tête, coupant net la douce odeur qui embrumait l’esprit d’Elina. La jeune russe parvint à garder un visage égal, même si de légères rougeurs persistaient encore sur celui-ci. Mais les paroles de la jeune fille ne permettaient pas de perdre du temps en délires inutiles. En effet, Sayuri voulait savoir si la banque se trouvait encore loin. Et la fin de sa phrase laissait deviner ce qui l’inquiétait. Vu l’heure, perdre trop de temps reviendrait à prendre le risque de se retrouver devant porte close, or, il était légitime qu’elle souhaite voir régler ces détails aujourd’hui même. Et pour sa part, Elina aussi préférait que ce soit fait aujourd’hui, car le lendemain, elle devait aller au lycée, et l’idée de laisser la demoiselle sans ressources et livrée à elle-même la mettait mal à l’aise. Si au moins elle pouvait l’aider à récupérer ses avoirs… Non pas que le fait de s’absenter pour une journée la dérange, bien sûr… Mais sur ce point, elle n’était pas sure qu’Emily se range à son avis. Enfin, il suffisait d’attendre de voir ce que la suite des évènements allaient leur réserver. Pour l’instant, il valait mieux se mettre en route. Aussi, Elina relâcha son étreinte, se séparant ainsi de la jeune fille. Alors, après un instant d’hésitation, elle lui tendit sa main, pour qu’à nouveau, elles restent ainsi liées. D’ailleurs, la jeune russe commençait à s’habituer à cette sensation, et même à l’apprécier… Sayuri accepta son offre silencieuse, et elles se remirent à marcher main dans la main, comme le ferait un couple, sauf qu’Elina s’efforçait à ne pas penser à cette comparaison.
Les deux jeunes filles marchèrent en silence, Elina se refaisant dans sa tête le plan mental qu’elle avait créé, basé sur ses souvenirs de cette ville. Sa concentration fut cependant détournée par l’état du ciel. De gros nuages noirs se rassemblaient à une vitesse affolante, on aurait pu croire qu’un Susanoo était derrière le coup. Peut-être était-ce le cas ? Quoi qu’il en soit, la jeune russe espérait qu’elles seraient épargnées par la pluie. Après tout, elle n’avait rien sur elle pour se protéger… En attendant, elle se décida à poser une question qui lui brûlait les lèvres depuis un moment :
- Dis Sayuri, je me demandais, par deux fois, tu m’as déjà appelé par un nom bizarre. C’était Elinatchane si je me souviens bien. Au départ, j’ai cru que tu n’avais pas bien compris mon prénom, mais tu l’as bien prononcé juste après. C’est… euh, il y a une raison particulière à cela ?
C’était peut-être une préoccupation un peu stupide, mais cela lui trottait dans la tête, et Sayuri était la seule à pouvoir l’éclaircir à ce sujet. |
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| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Dim 26 Oct 2014 - 17:13 | |
| Explications nippones
Lorsque l'adolescente lâcha prise, Sayuri sentit un manque, la chaleur de la jeune fille agissait comme une drogue psychologique, elle voulait ressentir cette chaleur, encore et encore... Ce manque fut bien heureusement comblé par la main de la violine qui cherchait à se loger dans la sienne. Agrippant sa main, non pas comme des enfants car leurs doigts étaient entremêlés, la jeune fille suivit docilement son amie. Les contacts physiques avec Élina, aussi banales et faibles pouvaient-ils être semblés apaiser la blonde. Non, ceci était faux, il y avait autre chose que de l’apaisement...
La voix d'Élina brisa la réflexion de la nippone.
-Elina-chan...
La jeune fille ne comprenait pas la question de sa camarade. "-chan" était quelque chose de normal, de poli, d'amical... Elle eut une soudaine illumination. "-chan"... C'était purement nippon, or Élina n'était pas originaire du Japon elle ne connaissait donc pas la signification de cela. Mais, du coup, expliquer quelque chose qui aux yeux de la campagnarde est d'une logique enfantine se montrait difficile.
Oh euh... Non je connais ton prénom... C-C'est juste que...comment expliquer... Au Japon on dit le prénom de quelqu'un suivit d'un mot... Un "suffixe". "Chan" c'est affectif par exemple! D-Du coup comme je te considère comme une amie... Je t'appelle Elina-Chan... Mais si ça te dérange j'arrêterais!
Si Élina lui demandait d'arrêter, cela serait dérangeant pour Sayuri. Après tout -Chan, -kun, -sama... Tout ceci était le minimum de la politesse et du respect. Pour sa camarade l'appelait tout simplement "Élina" était suffisant, mais pour la campagnarde ceci était irrespectueux. Mais bon, la jeune fille présumait qu'elle devait changer ses habitudes. Après tout elle n'était plus sur la terre du soleil levant...
Les adolescentes marchaient sans vraiment prêter attention à où elles allaient. Levant les yeux pour regarder ce qui l'entourait, Sayuri s'arrêta et tira sur la manche d'Élina pour attirer son attention.
R-Regarde!
Elle pointa du doigts une grande insigne au dessus d'un bâtiment. "Banque".
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| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Lun 27 Oct 2014 - 14:36 | |
| La question d’Elina sembla laisser perplexe la demoiselle. Sa question était-elle vraiment si bizarre ? Pourtant, elle lui semblait normale… Après tout, il lui semblait naturel de se demander pourquoi on déformait son prénom. Était-ce un surnom ? Peut-être… Mais seul Sayuri pouvait lui révéler la nature exacte de cette façon dont elle l’appelait. Ce qu’elle ne tarda pas à faire, d’ailleurs. En réalité, la demoiselle se contentait de rajouter un suffixe, -chan, derrière son prénom. Il s’agissait d’une marque de politesse, propre à son pays. Dans ce cas-ci, ce suffixe était un signe d’affection, que la jeune fille utilisait parce qu’elle considérait Elina comme son amie.
Une amie ? Déjà ? La jeune russe était plutôt surprise d’être déjà qualifié comme tel après aussi peu de temps. Elle se connaissait à peine toutes les deux, à part son prénom et ses origines, Elina ne connaissait rien sur elle. Et de son côté, elle n’était pas sure qu’elle en sache autant. Alors, elle avait du mal à imaginer que leur relation en soit déjà à ce stade. Mais cependant, cette idée ne la dérangeait pas… Elle appréciait sa compagnie, calme et apaisante. Alors, elle lui répondit :
- Non ça ne me dérange pas, je me demandais juste ce que ça voulait dire. Tu peux continuer si tu veux.
Après tout, en matière de surnom, elle avait connu pire. Et puis, si c’était une habitude pour elle, elle pouvait la lui concéder. Cela la dépayserait un petit peu moins… Poursuivant leur marche, Elina ne put que constater à quel point le ciel se couvrait. Désormais, de gros nuages noirs en recouvraient l’ensemble, et le vent qui se levait était signe d’une averse à venir. Elles n’avaient vraiment pas besoin de ça… C’est à cet instant qu’elle sentit une traction sur sa manche, traction dont l’origine ne pouvait être que sa camarade. Qu’est-ce qu’il y avait ? Elle la vit alors pointer du doigt un grand bâtiment droit devant elle, bâtiment dont l’insigne indiquait « banque ». Et bin voilà ! Elles avaient quand même réussi à mettre la main dessus, à cette fichue banque ! Mais comme pour tempérer la satisfaction d’avoir enfin leur objectif en vue, les vannes du ciel s’ouvrir à cet instant précis. Quelques grosses gouttes tombèrent pour commencer, mais avant même d’avoir eu le temps d’envisager de se mettre à l’abri, c’est une véritable averse qui vint se déverser sur leur tête ! En quelques secondes, Elina sentit ses vêtements se tremper, et ni une ni deux, elle se mit à courir, se dirigeant droit sur la banque qui se trouvait encore à une distance raisonnable. Résultat, les deux jeunes filles dégoulinaient lorsqu’elles arrivèrent devant la banque. Et avec les températures modérées dues à la saison, le froid était amplifié par l’état de leurs vêtements. Même Elina, habituée aux grands froids, ne put retenir un frisson. Quant à Sayuri, elle était percluse de tremblements. La pauvre grelottait de tous ses membres… Et ce n’était pas comme si elle allait pouvoir se changer ou se réchauffer dans l’immédiat. Or, rester dans cet état équivalait à tomber malade à coup sûr. Elina lui aurait bien épargné de se retrouver trempée, tout comme elle se serait bien épargné cette peine à elle-même, mais la pluie était la seule forme d’eau qu’elle ne contrôlait pas. Cette eau tombant du ciel était en dehors de ses compétences, il était probable que cela relève du domaine des Susanoo… Néanmoins, il y avait une chose qu’elle pouvait faire, mais elle ne s’était encore jamais essayée à cet exercice. Néanmoins, le moment semblait venu de faire un essai, si elle voulait éviter que Sayuri ne tombe en hypothermie.
Peut-être aurait-elle pu la prévenir avant de son geste, mais l’idée ne lui vint pas. Toujours est-il qu’elle attrapa la demoiselle dans ses bras, la serrant étroitement. Puis, fermant les yeux, elle se concentra sur l’eau qui les recouvrait toutes les deux. Difficile… D’autant plus qu’elle ne pouvait s’empêcher de penser à l’embarras que cette situation générait. Mais ce n’était pas le moment pour ça ! Petit à petit, la température de l’eau qui les recouvrait augmenta, passant du froid mordant à une agréable tiédeur, et finissant par atteindre une douce chaleur qui les entourait. Pour peu, elles auraient pu se croire dans un bon bain chaud. Alors, maintenant que les tremblements de la demoiselle avaient cessés, Elina transforma tout simplement l’eau en vapeur, ce qui assécha leurs vêtements. Heureusement qu’elles étaient restés sous le porche d’entrée de la banque, sans quoi elles auraient provoquées la panique dans le bâtiment en fumant de la sorte… Et puis, cela faisait moins de spectateur pour cette situation embarrassante !
Maintenant qu’elles étaient au sec, Elina relâcha son étreinte, le visage légèrement rosi par la vapeur qui venait de s’échapper. Et par autre chose, mais cela, elle n’y prêtait guère attention. Elle proposa alors :
- On y va ? L’avantage, c’est qu’au moins on sera au sec, à l’intérieur.
L’heure était venue de récupérer les richesses de Sayuri, première étape indispensable à sa réinsertion sur cette île. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Mar 28 Oct 2014 - 22:26 | |
| Par où commencer?
Elina ne semblait pas gênée par le surnom, heureusement, voilà enfin une chose qu'avait dit la blonde et qui n'avait pas engendré un rougissement chez cette dernière. Étrangement, intérieurement Sayuri trouvait cela dommage, elle aimait voir s'empourprer les joues de sa camarade, elle trouvait cela mignon.
Lorsque la jeune fille avait tiré sur la manche d'Élina, le sourire de satisfaction d'être enfin arrivé qu'était dessiné sur ses lèvres s’effaça rapidement lorsque les pavés commencèrent à être tachés par des petites gouttes venant s'écraser sur eux. Il pleuvait. Mais ce n'était pas une simple pluie, non, c'était une violente averse froide que se prenaient de plein fouet les deux jeunes femmes. Les adolescentes se précipitèrent vers le bâtiment, cependant cela n'empêcha pas le fait d'être trempées jusqu'aux os. Elina semblait bien plus résistante aux intempéries que la nippone qui était parcourue de violents tremblements.
Sans comprendre pourquoi, la violine serra contre elle Sayuri. Mouillées comme elles étaient, même la chaleur corporelle de sa compagne qui lui était si plaisante n'était pas assez puissante pour la réchauffer. Toutefois, un miracle fit que l'humidité contenue dans les tissus se transforme en vapeur d'eau, séchant ainsi les habits comme si rien de tout cela n'était arrivé. Non, en réalité ce n'était pas un miracle, la campagnarde venait de le comprendre, c'était Élina et sa magie. Ce qui expliquait le fait que la jeune fille avait subitement enlacé notre protagoniste.
Relâchant son étreinte, elle proposa d'entrée. Sayuri accepta sans plus de cérémonie et, pénétra dans la Banque, endroit inconnu pour la demoiselle. Il y avait foule au sein de la bâtisse malgré l'heure qui se faisait tardive, des gens assis derrière une vitre, d'autres faisant une file d'attente. La jeune fille regarda en direction de son amie, et demanda une pointe d’inquiétude dans la voix.
O-On doit faire quoi maintenant? Il faut voir quelqu'un en particulier?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Mer 29 Oct 2014 - 17:45 | |
| Sans un mot, sans un regard, les deux demoiselles entrèrent dans la banque, laissant derrière elles le vent et la pluie, pour l’intérieur lumineux et chaleureux de la bâtisse. Il y avait pas mal de monde qui semblaient avoir eu aussi besoin des services qu’offrait l’établissement. Pas de chance pour les deux demoiselles, qui allaient devoir faire la file derrière les autres. En espérant que les guichets ne ferment pas le temps qu’elles arrivent devant l’un d’eux… D’ailleurs, plusieurs guichets étaient déjà fermés, si les autres suivaient, elles seraient venues pour rien. Outre la perte de temps, cela serait aussi problématique pour Sayuri, car sans argent, elle risquait fort de se trouver démunie pour cette nuit. Sauf si… Mais non, il n’était pas encore temps de penser à cette éventualité ! La demoiselle à ses côtés ne semblait pas trop savoir quoi faire ensuite. Elle n’était visiblement jamais entrée dans une banque, contrairement à Elina qui, bien que cela remonte à sa vie antérieure, avait déjà eu l’occasion de visiter ce genre de lieu. Encore que, à cette époque, il suffisait qu’elle et l’un de ses parents mettent un pied dans le bâtiment pour qu’un employé vienne s’occuper d’eux à force de roucoulades et de minauderies. Ici, elles n’étaient personne, elles devraient donc faire comme le commun des mortels et attendre leur tour. Elina ne put s’empêcher de sourire à cette pensée, car on ne pouvait pas vraiment les qualifier de mortels de base, étant donné qu’elles étaient toutes deux de descendance divine, des demi-déesses. Hmm, elle n’avait toujours rien dit de cela à la jeune fille, peut-être devrait-elle encore s’en abstenir un moment ? Apprendre que l’un de nos descendants est une entité toute puissante, c’était peut-être un peu de trop pour son premier jour sur l’île ?
Peut-être que finalement, les deux jeunes filles auraient droit à un traitement de faveur, après tout. Car de loin, une jeune employée portant l’uniforme de la banque leur fit signe de s’approcher, avant de s’installer derrière un guichet qui l’instant d’avant encore, était fermé. Bon, elle n’allait pas se plaindre que les choses aient évoluées en leur faveur, non plus. Aussi, tenant la demoiselle par la main, à croire qu’elle ne pouvait plus s’en passer, Elina se dirigea vers le guichet où la jeune femme tout sourire leur demanda :
- Bonsoir ! Bienvenues à la banque d’Awashima. Que puis-je pour votre service ?
Le ton poli qu’elle employait était typique de ceux travaillant dans un service public. Enfin, mieux valait cela qu’une personne à l’air revêche. Cependant, Elina ne savait pas trop quoi dire. Était-ce à elle de prendre la parole, ou bien devait-elle laisser Sayuri le faire ? Peut-être que c’était un peu trop compliqué pour la jeune fille, après tout, elle n’était pas habituée à ce genre de démarche. Enfin, elle-même n’était pas experte en la matière… Néanmoins, faisant appel à ses maigres souvenirs, elle commença à exposer sa requête devant l’employée qui tapait sur son ordinateur :
- Alors voilà, on…
- Mademoiselle Vochkev, c’est bien ça ? Je crois savoir que ce n’est pas vous, mais mademoiselle Suki qui a besoin de nos services, non ? Nous avons été prévenus.
Bon, les choses étaient claires, ce qui l’était un peu moins, c’était de savoir comment cette jeune femme connaissait leur nom à toutes les deux. Ce n’était pourtant pas gravé sur leur front… Et puis, elle avait été prévenue de leur visite, ou du moins de celle de Sayuri. Si on mettait de côté le caractère flippant d’un tel fait, il fallait reconnaître que c’était bien pratique. Elina ne savait pas comment la demoiselle ressentait cette révélation, pour sa part, elle n’en était pas à sa première bizarrerie du genre, alors elle ne se formalisa pas trop. Elle reprit donc la parole, adoptant un ton dégagé :
- Vous devez alors savoir pour quelle raison nous nous trouvons ici, n’est-ce pas ?
- Bien sûr ! Je m’apprêtais justement à mandater un coursier qui serait venu vous trouver. Enfin, je parle de mademoiselle Suki, bien évidemment. Bien que vous vous seriez surement trouvées ensemble, n’est-ce pas ?
Elina ne savait pas trop ce qu’elle sous-entendait par-là, mais elle s’en fichait pas mal. La seule chose qui l’inquiétait vraiment, c’était de savoir comment diable le coursier aurait fait pour retrouver la jeune fille, étant donné qu’elle n’avait aucune adresse sur cette île. À moins qu’on ne lui en ait attribué une, mais quand bien même, elle ne risquait pas de s’y trouver sans avoir eu cette information au préalable… Maintenant, la jeune femme saisit une grosse enveloppe qui disait vaguement quelque chose à Elina, et la passa sous la vitre de son guichet en disant :
- Vous trouverez dans cette enveloppe tous les documents adéquats par rapport à la création de votre compte bancaire, ainsi qu’une carte qui vous permettra de faire des retraits dans tous les distributeurs de l’île. Nous avons récupéré vos avoirs depuis chez vous, mademoiselle Suki, et les avons automatiquement convertis en Koliz, la monnaie officielle ici. Nous nous sommes également permis d’ajouter une petit somme d’argent à l’enveloppe, dont le montant a été déduit de votre compte, bien entendu. Ainsi, vous pouvez d’ores et déjà disposer d’une petite somme pour les éventuels achats que vous souhaiteriez faire. Nous avons mis cet argent dans un petit-portefeuille, cadeau de la banque, que vous trouverez dans l’enveloppe également.
La jeune femme continuait d’afficher son sourire commercial, comme si rien de ce qu’elle venait de dire n’avait de caractère autoritaire. Elle tenait toujours un coin de l’enveloppe, et le regard fixé sur Sayuri, elle attendait qu’elle la saisisse. La demoiselle semblait hésiter à s’en saisir, mais avec un hochement de tête, Elina l’encouragea à le faire. À peine eut-elle saisit l’enveloppe que l’employé se leva, et quitta le guichet, en leur souhaitant une bonne soirée. À présent seules devant le guichet, Elina continuait à fixer des yeux l’endroit où était partie l’employée de la banque. Les choses s’étaient déroulées sans problèmes, mais cela restait bizarre… Qu’est-ce que pensait Sayuri de cette situation ? Elle se tourna donc dans sa direction, afin de le découvrir… |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Mer 29 Oct 2014 - 23:26 | |
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Drôle d'enveloppe
Sayuri ne connaissait rien à toute l'administration que formait une banque, en fait elle ne connaissait strictement rien aux villes. Elle comptait donc sur Élina sans même que l'éventualité que cette dernière soit aussi perdue qu'elle ne lui traverse l'esprit. En réalité elle misait tous ses espoirs sur sa camarade, c'était un lourd fardeau elle en avait bien conscience, mais la violine était pour le moment la seule personne en qui la petite blonde pouvait compter. Leurs mains toujours liées, les deux jeunes femmes restaient l'une près de l'autre, parmi la file d'attente. Il y avait quelques personnes devant elles cependant le service restait long. L'heure tournait et se rapprochait dangereusement de celle de la fermeture des portes vitrées du bâtiment. Toutefois, pour une raison inconnue, une femme coiffée d'un chignon et d'une tenue réglementaire, celle des caissières. L'employée accompagnée d'un sourire radieux mais qui semblait toutefois forcé -ce genre de sourire obligatoire pour accueillir de la clientèle n'étaient jamais franc-, s'avancer vers les deux adolescentes, ses talons aiguilles claquetant sur le carrelage. Elle leur fit signe de la main de la suivre jusqu'à une caisse qui semblait pourtant fermée. L'avait-elle rouverte exceptionnellement pour elles? Mais en quel honneur avaient-elles droit à ce traitement de faveur? Bon, il fallait bien avoué, Sayuri n'allait pas se plaindre de pouvoir passer avant tout le monde!
Lorsque la femme s'installa derrière la baie vitrée, qui donnait l'impression qu'elle se trouvait prisonnière d'une petite boîte de verre, elle demanda d'une voix fluette et courtoise la raison de notre visite. C'était son tour, la nippone devait prendre la parole, mais, pour dire quoi? La jeune fille n'en avait aucune idée. Elle cherchait ses mots, triturant les plis de sa robe sous le stress. Cependant, son amie avait dû remarquer la difficulté qu'éprouvait la blonde et prit la parole à sa place, puis fut presque aussitôt coupée par la caissière. Sayuri sursauta à l'attente de son nom. Comment peut-t-elle le savoir? Est-ce que les mystérieux hommes en noir qui avaient emmené la jeune fille ici avaient prévenu cette salariée de leur arrivée? Après tout, cette île et son contenu étaient tout sauf normal.
Passant sa main par le petit trou dans le mur de verre, la femme tendait à Sayuri une enveloppe qui semblait chargée. Elle lui expliqua qu'en son coeur se trouvait une carte, de l'argent... En fait l'adolescente s'était égarée dans ces paroles, mais en gros c'était plutôt une chose positive d'avoir en sa possession cette enveloppe. Regardant la lettre sans oser la frôler du bout des doigts, elle porta son regard vers Élina qui, d'un hochement approbateur de la tête, encouragea la nippone à s'en saisir. Quand ce qui revenait de droit à Sayuri fut en sa possession, l'employée se leva, les salua à la japonaise et quitta la pièce de verre.
Tenant fermement l'enveloppe d'une main, la deuxième retournant se loger dans celle de la violine.
Euh...Je présume que l'on a plus rien à faire ici...Non?
La jeune fille se dirigeait donc vers la sortie, un regard interrogateur en direction de sa compagne.
On doit aller à une agence immobilière maintenant?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Jeu 30 Oct 2014 - 17:06 | |
| Bien que Sayuri semblait perplexe suite à ce qui venait de se passer, elle s’accommoda de la situation, bien qu’elle ne manqua pas de venir glisser à nouveau sa main dans la sienne. Ce geste était devenu presque naturel, si bien qu’Elina ne s’en formalisait plus, au contraire, elle commençait à trouver cela agréable. Vraiment, elle était bizarre, aujourd’hui… La demoiselle énonça alors un fait avéré : elles en avaient fini avec cet endroit. Et comme elle ne manqua pas de le faire remarquer, la prochaine étape était désormais l’agence immobilière. Le seul problème, c’était qu’Elina n’avait pas la moindre idée d’où elle pouvait se trouver. Si elle était déjà passée devant la banque, une fois, il n’en était pas de même pour cet office-là. Dès lors, elle ne pouvait pas compter sur sa mémoire cette fois-ci pour se tirer de cette affaire.
Sortant son portable nouvellement acquis de son sac, elle constata l’heure avancée. Il était bientôt dix-huit heures, il semblait utopique à présent de pouvoir être rentrée avant Emily… Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir inventer comme excuse ? Elle pourrait toujours prétendre qu’Asami l’avait supplié de bien vouloir l’accompagner dans le centre-ville d’Amishawa, à tel point qu’elle n’avait pas pu refuser. Elle pourrait dire aussi ne pas avoir pensé la prévenir à cause de son acquisition récente de son portable, et qu’elle n’avait pas non plus fait attention à l’heure. Bon, il restait à espérer qu’Emily la croit, il faudrait absolument qu’elle l’empêche de venir fureter de son esprit, ou alors elle devrait imaginer de fausses scènes de sa prétendue journée avec sa camarade de classe. Dans tous les cas, cela revenait à lui mentir, et elle n’aimait pas ça. Mais si elle apprenait qu’elle s’était rendue près du bois, elle risquait fort bien de lui passer un savon dont elle se passerait bien…
Mais pour l’instant, il y avait d’autres priorités dont elle devait s’occuper. Comme de s’assurer que Sayuri ai un toit sur la tête cette nuit. Cependant, elle ne savait toujours pas où se trouvait cette fichue agence immobilière, et quelque chose lui disait qu’elle n’allait pas jaillir de terre juste devant elles. Il n’y avait qu’une solution qui lui venait en tête, mais cette dernière ne lui plaisait guère… Maintenant qu’elles avaient quitté la banque, les deux jeunes filles pouvaient constater avec soulagement que l’averse qui les avait surprises était terminée. Les nuages noirs étaient toujours là, par contre, aussi le risque qu’une nouvelle vienne leur tomber dessus n’était pas à exclure. Cependant, ce n’était pas en regardant le ciel qu’elle trouverait le chemin de l’agence, aussi reporta-t-elle son attention sur les badauds qui passaient devant elles. Un homme d’âge mûr passa juste à côté d’elle, et elle en profita pour le harponner. Au sens figuré du terme, cela va de soi…
- Excusez-moi !
L’homme se retourna, surpris d’avoir été interpellé. Voyant Elina, il la regarda avec une curiosité polie. Pour un homme il semblait savoir se tenir.
- Oui ?
- On cherche une agence immobilière, vous ne sauriez pas où il y en a une ?
Le regard de l’homme se posa sur les mains toujours jointes des deux jeunes filles, et un sourire apparut sur son visage. Ce changement d’expression inquiéta quelque peu Elina, qui commençait à regretter le choix de son interlocuteur…
- Je vois. Il n’y a qu’une seule agence immobilière, ici. Elle se trouve à quelques rues seulement, il faut que vous preniez dans cette direction, et que vous preniez la troisième rue sur la droite.
- Merci.
Elina s’apprêtait à prendre congé de son informateur, n’ayant plus rien d’autre à lui demander. Mais celui-ci plaça une petite remarque avant qu’elle ne lui tourne le dos, qui expliquait le sourire qu’il affichait :
- Comme c’est mignon, vous vous installez ensemble ? Les jeunes de nos jours sont si précoces… Je vous souhaite tout le bonheur du monde, jeunes filles !
Elina le regarda un instant, sans comprendre ce qu’il venait de dire. Puis, involontairement, son esprit entra en contact avec celui de son interlocuteur, et elle vit alors ce qu’il entendait par-là. Il était en train de s’imaginer des scènes… intimes entre les deux demoiselles, passant des simples baisers fougueux à des passages plus… adultes. Rougissant jusqu’à la racine des cheveux, elle se mit à bégayer :
- C-C-C-Ce n’est pas ce que vous croyez !!!!! Pervers !
- Faut pas être gênée voyons ! Aaaah, l’amour…
Et il partit, dans un grand éclat de rire, laissant les demoiselles en plan. Les hommes étaient décidemment tous pareils ! Simplement parce qu’elles se tenaient par la main, il s’imaginait tout de suite que… Et qu’elles avaient déjà… Raaah, il ne fallait pas qu’elle se mette à se remémorer les pensées de l’homme, ce n’était pas bon pour sa tension… Heureusement que Sayuri n’était pas télépathe, car Elina se demandait bien comment elle aurait réagi. D’ailleurs, qu’avait-elle compris de ce qui venait de se passer ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Ven 31 Oct 2014 - 23:30 | |
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Tic, Tac, le temps presse.
Une fois que les deux adolescentes passèrent la porte vitrée du bâtiment, elles eurent l'agréable surprise de constaté que la pluie s'était stoppé. Les cumulonimbus étaient toujours présents, mais ils commençaient à se dissiper et se fondre dans la teinte foncée que prenait la voûte céleste. Il ne restait plus qu'à croisaient les doigts en espérant que les nuages n'allaient pas à nouveau lâcher une averse froide. Tout comme l'indiquer le fin drapé d'obscurité, il se faisait tard. Les rues se vidaient petit à petit, les lampadaires s'allumaient, éclairant les pavés humides qui reflétaient tout, comme un miroir. Sayuri suivait Élina qui elle, ne semblait pas plus renseignée qu'elle au sujet de l'emplacement de l'agence. Aussi bien que la violine arrêta un passant pour lui demander le chemin. Celui-ci prit gentiment la peine de leur expliquer les directions à prendre, un sourire aux lèvres. Un drôle de sourire d'ailleurs, que cachait-il? La nippone ne pouvait le dire, c'est pourquoi elle n'y prêta guère plus attention. Toutefois il était difficile, pour ne pas dire impossible, de ne pas porter un minimum d’intérêt à la phrase suivante. S'installer ensemble, c'était normal, l'homme pouvait croire qu'elles cherchaient un logement pour deux après tout il ne les connaissait pas. Mais, pourquoi donc "je vous souhaite tout le bonheur du monde"? Vraiment, la nippone nageait dans l'incompréhension complète! De plus, Élina le traita par la suite de pervers, tandis que lui se contenta de partir en riant. Clignant plusieurs fois des yeux, Sayuri avait l'impression d'avoir manqué un épisode.
-Elina-chan...Pourquoi tu l'as traité de pervers? ce monsieur n'a rien dit de méchant... Et pourquoi il...
La jeune fille ne termina pas sa phrase, portant son regard sur leurs mains jointes. Elle se mit alors à comprendre et rougit de honte, lâchant ainsi la main de sa camarade.
-Oh...Je vois c'était ça...P-Pardon c'est ma faute...
À l'idée de se dire que cet inconnu avait eue pour première impression qu'elles étaient un jeune couple, Sayuri prit une teinte écarlate. Est-ce que tous les gens durant cette journée avaient eu cette même impression? Qu'en pensait Élina? Et surtout... Pourquoi cette idée ne gêner-t-elle pas tant que ça la campagnarde?!
-I-Il a bien dit d'aller par là? A-Allons y ne perdons pas de temps.Dit-elle dans le but de changer de sujet.
Sans attendre de réponse elle se mit en marche. L'homme n'avait pas menti, l'agence immobilière était bien dans les parages! Hélas, les jeunes femmes arrivaient sur les lieux trop tard. Le gérant venait de fermer à double tour la boutique avant de s'engouffrer dans la pénombre du bout de la rue.
-A-Attendez! Interpella l'adolescente dans l'espoir de le faire se retourner. Hélas il était déjà bien loin et l'appel de la campagnarde n'avait pas dû parvenir à ses oreilles. Qu'allait-elle faire maintenant?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Sam 1 Nov 2014 - 13:59 | |
| Dans un premier temps, Elina crut que les sous-entendus de l’homme qui venait de leur indiquer comment atteindre leur objectif n’avaient pas été perçus par la jeune nippone. Elle en aurait presque soupiré de soulagement lorsqu’elle l’entendit lui demander pour quelle raison elle l’avait traité de pervers. Bon, elle devait lui trouver une raison valable pour justifier son comportement, sans quoi elle risquait de la cataloguer comme étant à moitié folle, ou du moins comme une ingrate. Et quelque chose la poussait à vouloir éviter d’être considérée de façon négative par la demoiselle. Pourquoi ? Elle ne le savait pas… Mais le soulagement fut de courte durée, car bien vite, les allusions ne furent plus un mystère pour la jeune blonde non plus. Preuve en fut les rougeurs qui montèrent bien vite à ses joues, et à la main qu’elle retira promptement de la sienne. Une faible déception envahit le cœur d’Elina avec ce geste, sentiment qu’elle ne parvint une fois encore pas à expliquer… Le visage embarrassé, elle s’excusa, s’estimant probablement à l’origine de l’erreur d’interprétation. Ce n’était pas nécessaire que la demoiselle s’excuse, car elle ne lui en voulait nullement. Après tout, ce n’était pas tant le fait d’avoir été considérée comme étant en couple avec elle qui la dérangeait que les images osées qui avaient traversé la tête de leur interlocuteur. Mais alors qu’elle s’apprêtait à lui faire part de cette pensée, Sayuri montra qu’elle ne souhaitait pas discuter davantage de ce sujet en en changeant. Désormais écarlate, la demoiselle la pressait de poursuivre leur route, sans même attendre qu’elle acquiesce. Jetant un dernier regard à sa main désormais libre, Elina ne tarda pas à lui emboîter le pas.
Les indications de l’homme s’avérèrent exactes, car bien vite, les deux jeunes filles purent voir de loin l’agence immobilière devant leurs yeux. D’ailleurs, un homme en sortait… Elina ne comprit pas tout de suite de ce que cela signifiait, ce ne fut que lorsque qu’elle remarqua que les lumières de l’établissement étaient éteintes qu’elle eut la révélation. L’agence venait de fermer, devant leurs yeux ! Mais alors que Sayuri cherchait à interpeller l’homme qui venait de la quitter, Elina sentit qu’il s’éloignait à grande vitesse. Il devait avoir grimpé dans sa voiture et démarrer… La situation était vraiment mauvaise… L’homme à qui elle avait parlé plus tôt lui avait bien dit que c’était la seule agence immobilière. Peut-être qu’il parlait seulement de la ville, et non de l’île ? Mais même dans ce cas-là, le temps d’aller à Ikazuchi, et de trouver où se trouvait cette potentielle agence, cette dernière serait fermée, elle aussi… Qu’allaient-elles donc bien pouvoir faire ? Bon, Sayuri avait récupéré son argent, elle pouvait toujours chercher un hôtel pour passer la nuit. Mais ces chambres étaient en générales relativement onéreuses, aussi ce serait avoir recours à des dépenses qu’elle ne pouvait peut-être pas se permettre… Sans compter qu’il fallait être sûr qu’il y ait encore des chambres de libres, et que le gérant soit d’accord pour louer une chambre à une mineure. Pour peu que Sayuri le soit, car au fond, elle ne connaissait pas son âge. Si elle paraissait être une adolescente tout comme elle, il pouvait en être tout autrement. Après tout, nombre de gens croyait qu’elle était toujours collégienne, alors qu’elle était lycéenne. Il pouvait en être de même pour la jeune nippone, dans ce cas. Mais cela ne réglait pas le problème, car même en étant majeure, il n’y avait aucune garantie pour qu’elle trouve un toit pour la nuit. Or, Elina avait du mal à concevoir qu’elle puisse dormir à la rue… Les nuits étaient fraîches, en cette période de l’année, et même quelqu’un comme elle préfèrerait éviter d’avoir à se passer d’un toit. En plus, il y avait toujours le risque qu’elle se fasse agresser. Et si elle n’était pas capable de se sortir d’une situation délicate ? Il y avait eu ce pickpocket tout à l’heure, et si un autre type de criminel lui mettait la main dessus ? Elle possédait un pouvoir, certes, mais dans quelle mesure était-elle capable de l’utiliser pour se défendre ? Et si elle tombait sur un type comme Alan, ou pire, sur ce Mustapha dont Emily disait qu’il était si dangereux ? Non, elle ne pouvait pas rester dehors… Mais que faire ?
La réponse était toute trouvée, mais Elina avait du mal à y recourir spontanément. Et pourtant, cela réglerait tous les problèmes de la demoiselle ! Elle aurait un toit, et elle aurait même un repas, le tout sans frais, et bien à l’abri. Qui plus est, elle serait sure qu’elle serait entre de bonnes mains, vu qu’elle serait… entre les siennes. Oui, la meilleure solution consistait à inviter la jeune fille à passer la nuit à l’appartement où elle vivait avec sa grande so… enfin, avec Emily. Cependant, elle n’était pas la seule à pouvoir prendre cette décision, la jeune femme avait son mot à dire aussi. Elina était persuadée qu’elle accepterait, mais comment elle réagirait en se trouvant devant le fait accompli ? Et puis, elle ne connaissait pas grand-chose de Sayuri, pouvait-elle vraiment se permettre de la faire entrer ainsi ? Mais avec toutes ces heures passées en sa compagnie, Elina pensait l’avoir suffisamment bien cernée que pour lui accorder cette confiance. Confiance… Un mot auquel elle n’aurait pas accordé de crédit il y a peu encore…
Son regard se posa alors sur le visage désemparé de la demoiselle, et ses doutes fondirent comme s’ils n’avaient jamais existés. Comment diable pourrait-elle la laisser seule dans des rues mal fréquentées en pleine nuit ? L’idée qu’il lui arrive malheur lui était inacceptable ! Alors, sans perdre plus de temps, elle prit la parole :
- Sayuri ? Écoute, je… Enfin j’ai une idée pour régler le problème du logement. Tu pourrais… venir chez moi ?
Finalement, ce n’était pas si facile à dire… Cette proposition était quand même assez conséquente ! Et pouvait porter à pas mal de mauvaises interprétations. Elle se rappelait bien comment elle avait pris la proposition d’Emily à ce sujet lorsqu’elle était arrivée. Elle s’était déjà imaginée le pire, pour pas grand-chose au final. Est-ce que Sayuri allait penser la même chose ? Il ne fallait pas que ça lui fasse refuser. Non, elle ne voulait pas qu’elle refuse ! Elle devait la convaincre !
- Je ne vais rien te faire de mal, promis ! C’est juste que comme ça, tu aurais un toit pour la nuit, et puis, tu serais à l’abri et au chaud, et tu aurais même de quoi manger ! Et on ne te demandera rien en échange, ce serait totalement gratuit ! A-Alors, tu en penses quoi ?
S’était-elle montrée suffisamment convaincante ? Qu’est-ce qu’elle pouvait encore avancer comme argument ? Peut-être devrait-elle davantage insister sur le fait qu’elle n’avait aucune mauvaise intention ou arrière-pensée derrière cette proposition ? Que c’était simplement parce qu’elle voulait la savoir à l’abri qu’elle l’avait faite ? Mais est-ce qu’insister davantage ne paraîtrait pas suspect ? Alors qu’elle réfléchissait à ce qu’elle pourrait dire, Sayuri lui fit part de sa réponse… |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premiers pas dans l'univers urbain Sam 1 Nov 2014 - 21:17 | |
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Une fois de plus tu es ma sauveuse
Face aux portes closes, la flamme vacillante de l'espoir venait de s'éteindre sous une bourrasque brutale. Sayuri était désormais bel et bien à la rue, son unique moyen venait de lui passer sous le nez. Enfin, unique c'était faux, mais les hôtels étaient non seulement chers pour la nuit mais si un repas devait s'ajouter en supplément aux prix de base, il y avait de fortes chances pour que la nippone soit dans l’incapacité de donner la somme demander en échange. De plus, rien ne prouvait qu'à cette heure tardive des chambres soient encore disponibles et à prix raisonnable pour les maigres possessions de la blonde. Voilà donc que la pauvre adolescente se prenait en pleine figure la dure vérité. Elle aller passer une nuit seule, à la rue, dans le froid et la noirceur sordide de la nuit. Vraiment... Aujourd'hui n'était pas un bon jour pour la jeune fille, mis à part la charmante rencontre qu'elle y avait faite. Les larmes montèrent aux yeux de la blondinette, elle n'avait vraiment pas de chance aujourd'hui...
Mais tel un phénix renaissant de ses cendres, la lueur d'espoir se raviva lorsque Élina fit sa proposition à Sayuri. Toutefois ça seconde phrase fit rire la jeune fille.
Pourquoi tu précises ça? Tu n'es pas méchante, pas la peine de le dire. Après tout si tu me voulais du mal tu en aurais eu l'occasion durant toute la journée... Elle lui offrit un sourire radieux avant de poursuivre. J'ai confiance en toi Elina-chan! Mais...
Son visage s'emplit d’inquiétude, si ses souvenirs étaient bons, sa camarade lui avait dit qu'elle n'habitait pas seule. Du coup...Cette personne avec qui elle vivait en colocation, allait-elle être d'accord pour accueillir une parfaite inconnue sous son toit? Après tout Sayuri ne connaissait rien d'elle tout comme elle ne connaissait rien de Sayuri...
-La personne avec qui tu vis...Elle n'est pas au courant...Qu'est ce que l'on fait si elle refuse?
L'expression qu'abordait Elina indiquait qu'elle même ne le savait pas. C'était embêtant, mais...Il fallait tenter le coup, c'est pourquoi la nippone accepta l'offre en espérant être admise au sein de leur logement pour cette nuit. En un regard, les deux adolescentes se comprirent à se mirent en route en direction du logis de la violine. Le coeur serré et les doigts croisés.
HRP: Je pense ne plus avoir besoin de répondre par la suite. Si la fin de mon post te convient nous pouvons passer à la suite, sinon tu peux poster une dernière fois ;3
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