La chaleur dans le froid {Lyra}

Visiblement, elle avait compris rapidement dans quelle direction elles se dirigeaient. Ikazuchi, ville habituellement très lumineuse, joyeuse, pleine de vie. Pourtant, ce soir-là, tout était mort. Les lumières étaient éteintes et les gens n’avaient pas fait long feu à rentrer chez eux. Sans doute que les manieurs de l’eau ou du temps avaient rapidement comprit que la météo n’allaient qu’empirer et, de ce fait, ils avaient poussé tout le monde à rentrer vite. C’était là un point de vue adopté par la jeune Hailee. Hayden, lui, n’en pensait pas un mot pareil. En vrai, il ne pensait plus. Il avait été jusqu’à oublier le moyen de transport peu commun qu’ils utilisaient pour rentrer. Rentrer « chez lui ». Ça devenait trop dangereux. Beaucoup trop. Alors, pourquoi est-ce que ça le tentait à ce point ?

Il y avait chez la jeune Yuki quelque chose qui semblait l’attirer. Il n’aurait pas su dire quel genre d’attirance. En tout cas, il était trop étrange comme garçon, alors ce n’était surement pas une attirance sexuelle. C’était vrai qu’elle était toute chou, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait envie de lui sauter dessus. D’ailleurs, il n’avait pas manqué de le remarquer, mais Hailee elle-même ne souhaitait pas réellement la mettre dans son lit. Pas pour « ça ». Elle faisait beaucoup d’allusion, mais contrairement à Kathleen plusieurs mois plus tôt, ou même à Noémie l’année précédente, rien de tout cela ne semblait l’attirer. Yuki… Qui était-elle réellement, dans le fond, pour l’attirer ainsi ?

« Hé hé, comme ça j’aurai ton adresse, je pourrai venir squatter quand je veux. ~»

Ça sonnait sur le ton de la plaisanterie. Elle venait de tirer Hayden de son état second, à mi-chemin entre les abysses froides profondes de son cerveau et la chaleur de son pouvoir. Le froid, le chaud. Deux opposés qui cohabitaient dans le même corps. Il eut un frisson un instant. Finalement, peut-être que le froid l’atteignait un peu plus qu’il ne l’avait pensé. Il lui sourit doucement. Un sourire timide, inquiet. Pensif. Presque effacé, au coin de ses lèvres. Pourtant, il était sincère.

« Quand tu veux ! Je t’accueillerai avec plaisir. »

Certes, ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps. Mais pourtant, il était prêt à l’accueillir quand bon lui semblait. Quand elle en aurait besoin. On avait tous besoin, à un moment ou à un autre, d’une personne sur qui compter. Bien qu’il n’avait pas la prétention de devenir cette personne, il espérait néanmoins rester un (bon) ami chez qui elle pourrait passer du bon temps si besoin.

Face au visage surprit de Yuki, il avait affiché un sourire plus affirmé que le précédent. Il leva la tête vers le haut de la bâtisse.

« Rassures-toi, je ne vis pas seul ici. On est plusieurs, et y’a encore de la place. »

Elle avait accepté la pause chocolat. Et ça, ça l’avait surpris. Hayden ne s’attendait pas le moins du monde à ce qu’elle accepte sa proposition. Il se retrouvait prit dans son propre piège. A trop laisser agir Hailee, il aurait dut se douter qu’à un moment ou à un autre, ça allait bloquer. Et tandis que sa jumelle féminine rigolait de son plan diaboliquement réussi, il reprit ses esprits et invita, enfin, son amie à entrer.

A l’intérieur, l’espace spacieux et simplement décoré montrait déjà la capacité d’accueil de cette maison. Dans la pièce principale, on pouvait tenir bien plus que nécessaire. Cette maison était vraiment bien trop grande, même pour six ou huit personnes. Hayden constata que la lumière ne fonctionnait plus. Alors, ici aussi, le courant avait été coupé ? Puisque la maison n’était pas éclairée, il avait conclus que Kathleen n’était pas là. Sinon, son pouvoir aurait déjà empli la maisonnée d’une lueur éclatante. Mais non, aujourd’hui, il devra se débrouiller seul. Le jeune homme claqua des doigts et une petite flamme apparue à leurs côtés. Elle prit plusieurs formes en quelques instants. D’abord une boule simple, elle devint dans cet ordre : un flocon de neige, un chamalow sur un bâton, une licorne, un oiseau, une bouche qui tirait la langue, un phallus, une idole qui dansait et enfin, un petit lapin plein de tendresse qui resta tout sage. Hayden avait été irrité par les changements de son pouvoir. Il savait qu’il en était la cause et qu’« elle » avait joué un rôle intéressant dans tout ça. Il pouvait encore l’entendre rire bêtement au fond de son âme. Je suis fini…

Il riait bêtement en présentant le rez-de-chaussée à Yuki. Il se dirigea vers le fond de la pièce principale, découvrant la salle à manger et sa cuisine attenante. Dans la cuisine, le lapin de flamme se posa sur le plan de travail tandis qu’Hayden s’activait à sortir deux tasses, le lait et le chocolat.

« Tu l’aimes avec beaucoup de chocolat et des chamalow ? »

Il souriait. Une sorte de lueur luisait dans ses yeux bleus. Ce bleu si profond qu’il semblait parfois être le seul à avoir.

« Plus y’a de chamalow, et mieux c’est ! »

Alors que le lapin de feu faisait chauffer le lait, il lui montra l’escalier un peu plus loin.

« Y’a deux étages. Je suis au dernier, sous les toits. Mais si tu préfères, je peux faire du feu et on reste en bas. »

Au milieu de la pièce à vivre trônait l’immense cheminée qui ne demandait qu’à être allumée.

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★ La chaleur dans le froid ★

« Chamalows & Chocolat »

Hailee ne vivait donc pas seule ici, il y avait d’autres occupants. Il y aurait même encore de la place pour d’autres locataires, à ce qu’elle disait. Ca devait être amusant de vivre ici, avec plein de visages différents. Tu l’enviais un peu, dans un sens. Ta vie t’étudiante n’était pas à plaindre non plus, même si tu aurais bien aimé avoir une colocataire. Mais maintenant, peut-être que tu pourrais venir ici de temps en temps, profiter d’une chaleur familière quand le froid glacial de l’hiver devenait trop dur à supporter toute seule. C’est vrai, tu n’aimais pas t’imposer, mais si elle était d’accord... il n’y avait pas de mal alors, non ? Hailee avait l’air sincère en disant cela. Ses mots te touchaient beaucoup.

Une fois à l’abri du froid à l’intérieur, il fut confirmé que la lumière ne s’allumerait pas ici non plus. La panne avait bel et bien atteint Ikazuchi... ça devait être sérieux alors ? Pourvu que tout le monde ai pu rentrer à temps...
Ce fut donc la Hailee d’user de sa magie pour éclairer les lieux. Le pouvoir du feu, il était sympa aussi. La petite boule projetait de jolies ombres dansantes sur les murs de la pièce spacieuse. Cependant, Hailee ne put pas s’empêcher de faire la pitre avec son pouvoir, et la flammette se transforma tour à tour en diverses formes toutes aussi loufoques les unes que les autres. Un chamalow sur un bâton, une licorne, et bien d’autres que tu ne citerais pas, pour finalement se figer en l’apparence d’un petit lapin tout mignon. Elle aimait vraiment les lapins, pas vrai ? En tout cas, ça avait l’air de l’amuser. Tu aimais bien l’entendre rire.

Suite à cette petite scène, Hailee te mena jusqu’à la cuisine, au fond de la pièce principale. Tout était vraiment immense ici, tu te sentais toute petite. Ton enfance, tu l’avais passée tassée dans un petit appartement avec ta famille. Et encore, même ça c’était trop grand pour deux, après qu’ils t’aient quittés. Il était vide, un peu comme ce manoir en cette soirée d’hiver. Mais heureusement, Hailee était là.

« Tu l’aimes avec beaucoup de chocolat et des chamalows ?
- Je n’ai pas mangé de chamalows avec mon chocolat depuis que je suis petite, tu sais... »

Tu eus un petit rire amusé, c’était elle tout craché. Le lapin faisait chauffer le lait tandis que la jeune femme préparait les ingrédients en souriant, posant sur la table un gros paquet de chamalows. Il y en avait vraiment trop là, jamais vous ne pourriez finir tout ça à vous deux. Mais ça lui faisait plaisir, au moins vous n’en manqueriez pas. Une fois tout sorti sur le plan de travail, elle sortit un moment de la cuisine pour te montrer l’escalier menant vers les étages.

« Y’a deux étages. Je suis au dernier, sous les toits. Mais si tu préfères, je peux faire du feu et on reste en bas. »

A cette proposition, tu hésitas un instant. Ton regard se perdit sur le foyer de la grande cheminée au centre de la pièce, qui semblait n’attendre qu’à être allumée. A quoi pensais-tu ? Sans doute à des choses trop compliquées pour être exprimées à ce moment. Puis, tu te tournas vers elle avec un grand sourire, un sourire heureux :

« Mettons un peu de vie ici d’abord, on montera après. »

Allez dans la chambre d’Hailee... une chambre sous les toits, comme la tienne dans ton ancien appartement. Etre le plus près du ciel, c’est pratique pour regarder les étoiles, tu le faisais souvent quand tu étais petite. Peut-être qu’elle aussi ?

Une fois le feu allumé, la grande pièce semblait déjà un peu plus accueillante. La simple musique du bois crépitant dans l’âtre au gré des flammes dansantes suffisait à rendre l’ambiance parfaite pour une soirée chocolat-chamalow au coin de la cheminée. On n’y voyait pas beaucoup, mais c’était juste ce qu’il fallait. Il ne restait plus qu’à aller les chercher en cuisine. Tu suivis donc Hailee pour l’aider à transporter la précieuse marchandise, et pris place sur l’un des canapés à côté d’elle. Sur la petite table basse trônait un petit plateau avec deux tasses de chocolat fumant et un énorme paquet de friandises à la guimauve.

« C’est calme ce soir, c’est comme si on avait ce grand manoir rien que pour nous deux. Ca ressemble à un rêve, tu trouves pas ? »

Tu pris ta tasse entre les mains et souffla doucement sur la fumée, la regardant s’élever doucement en petites volutes blanches. Il était encore un peu chaud pour le boire, tu n’avais pas la température corporelle d’Hailee, mais la tenir entre tes mains faisait du bien. La pièce était encore un peu froide, il fallait laisser le temps au feu de réchauffer l’espace. Bon... on attaque les chamalows ?

Elle avait fait le choix de rester en bas. Hayden avait simplement sourit pour approuvé ce qu’elle avait choisi, puis était retourné à son ouvrage. Préparer le chocolat était un labeur simple, mais pourtant, il demandait de la précision. Bientôt, le lapin de flamme avait terminé de faire chauffer le lait. Hayden retira soigneusement la couche de « crème » du lait, et versa simplement le contenu de la casserole dans deux gros mugs. Ensuite, il ajouta quelques chamalow dans son propre mug mais comme il ne savait pas si son amie aimait les tremper ou pas, il fit simplement le choix de ne pas lui en mettre. Il transporta les deux mugs et le gros paquet de chamalow dans le salon, sur un plateau qu’il déposa sur la table basse.

Les deux personnes prirent place sur une des canapés, face à la cheminée. Hayden adorait regarder le feu crépiter. C’était quelque chose qu’il pouvait faire pendant des heures. Pourtant, ça avait comme un pouvoir sur lui. Il devenait nostalgique, repensait au passé. A elle. Et à « elle » aussi. Surtout à « pourquoi « elle » ». Ce soir-là, il se sentait tendu. La présence de Yuki amusait Hailee, mais Hayden était perturbé par elle. Elle était la cause de sa remise en question. Elle avait comme un pouvoir sur lui, c’était particulièrement étrange. Pourtant, elle ne le dérangeait pas le moins du monde : il aimait sa compagnie. C’était quelque chose qu’il pouvait affirmer bien qu’ils n’aient pas passé beaucoup de temps à s’amuser. Leur première rencontre avait été fortement mouvementée, mais la seconde était bien plus enrichissante. Elle avait un côté apaisant.

Face à la cheminée, il effectua rapidement quelques signes avec ses mains. Ça ressemblait à une succession de formes géométriques pour ceux qui ne connaissaient pas réellement. Un petit feu s’installa dans la cheminée. En quelques secondes, il éclairait légèrement la pièce et commençait à la chauffer d’une chaleur apaisante. Hayden sourit simplement puis il se tourna vers son amie. Elle semblait encore avoir froid ; ce ne fut pas sans rappeler à Hayden que s’il avait chaud, c’était à cause de son pouvoir. Quand il y pensait maintenant, il comprenait enfin pourquoi il n’avait jamais eu froid pendant l’enfance. Toute cette chaleur qui sommeillait en lui l’avait protégé tout ce temps.

« C’est calme ce soir, c’est comme si on avait ce grand manoir rien que pour nous deux. Ca ressemble à un rêve, tu trouves pas ? »

Il ne put s’empêcher d’afficher un sourire amusé et content. Hailee s’approcha doucement mais soudainement de Yuki. Elle lui sourit de toutes ses jolies dents et lui vola le chamalow qu’elle s’apprêtait à manger.

« Ce n’est pas un rêve, on a réellement le manoir rien que pour nous deux. »

Après avoir englouti la friandise, elle en tendit une à la demoiselle en rigolant.

« Tient ! Et puis, retire cette écharpe, tu vas finir par attraper froid si tu restes emmitouflée à l’intérieur. »

Elle aurait adoré se jeter sur elle pour l’aider, mais quelqu’un l’en empêchait. D’ailleurs, on pouvait le voir rougir à présent. Il se marmonna à lui-même, se demandant pourquoi elle était apparue, celle-là. Il entreprit de boire une gorgée de chocolat. Mais c’est ce moment précis qu’a choisi la neige accumulée sur le toit pour tomber dans un vacarme étonnant. Hayden sursauta. Sa tasse vacilla. Son chocolat venait de terminer sa course sur son t-shirt plutôt que dans son estomac.

Il se leva en sursaut, fit une mine dépité. Il eut envie de pleurer en comprenant qu’il devrait recommencer toutes les étapes de fabrication. Il se leva, les yeux larmoyant et les sanglots dans la voix. Le désespoir se lisait sur son visage.

« Je… reviens… »

Il soupira. Il prit sa tasse et se dirigea vers la cuisine en décollant le t-shirt de son torse. Une fois dans la cuisine, pendant que le lait chauffait de nouveau, il retira complètement son t-shirt dans l’idée de le nettoyer.

« Fait chier… »

Il posa son t-shirt dans l’évier et mit immédiatement du savon dessus. Puis, il se tourna pour trouver sa tasse. Et Yuki. Qui visiblement, venait cherche une éponge.

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★ La chaleur dans le froid ★

« Knock first, you say ? »

C’était plus fort qu’elle, tu ne pouvais pas l’en empêcher. Hailee venait de s’approcher fourbement, tu savais pourtant qu’elle préparait quelque chose. A peine eus-tu le temps de le réaliser que le chamalow avait quitté tes mains pour celles de la bleuette. Dire que tu t’étais encore laissée surprendre... c’est drôle à dire, mais avec ce peu de temps passé ensemble, tu avais l’impression de déjà la connaitre par cœur. En dépit la mine boudeuse que tu voulais bien afficher en réponse à cet honteux larcin, tu ne lui voulais pas du tout ; elle se fit d’ailleurs rapidement pardonner en te tendant une autre friandise en échange du premier. Enfin, si elle pensait que tu n’avais pas vu l’arnaque... celui là est rose, l’autre il était blanc !

« Tiens ! Et puis, retire cette écharpe, tu vas finir par attraper froid si tu restes emmitouflée à l’intérieur. »

Elle avait raison, tu n’avais toujours pas enlevé ton écharpe depuis que vous étiez rentrés. Il faisait encore froid à l’’intérieur, alors tu l’avais gardée, comme elle ne te dérangeait pas. Tu acquiesças néanmoins à son conseil et mis le chamalow dans ton mug avant de le poser sur la table basse.
Ce fut à ce moment précis qu’un vacarme à en faire trembler tout le manoir retenti au dehors. Cet idiot t’avait fait sursauter... quelque chose était tombé ? Peut-être la neige sur le toit, cela arrivait parfois. Si tu avais eus le temps de poser ta tasse avant de te laisser surprendre, ce n’était malheureusement pas le cas d’Hailee... et cette dernière venait visiblement de renverser son chocolat. Aie... L’idée de recevoir du chocolat brûlant sur ses vêtements n’était guère agréable, même si on avait le sang chaud. La jeune femme se releva en sursaut et s’éclipsa vers la cuisine, les larmes aux yeux. Tu te sentais un peu mal pour elle, mais tu ne pouvais rien faire pour l’aider malheureusement. Elle ne pouvait qu’aller se changer et refaire un peu de chocolat.

Alors, en attendant... quoi, en attendant ? Tout ce qu’il te restait pour te tenir compagnie, c’était les flammes dansantes de la cheminée et un énorme paquet de chamalows. Tu retiras d’ailleurs celui que tu avais mis dans ton chocolat pour le manger, avant de l’oublier.

« Mmh... c’est vachement bon en fait. »

C’était peut-être aussi le chocolat d’Hailee, elle devait savoir y faire pour travailler dans un café. Mais tu ne pouvais pas profiter toute seule de la soirée, ce serait trop triste. Alors, laissant ta tasse sur la table, tu quittas le foyer pour rejoindre ton amie dans la cuisine. Peut-être que tu pourrais lui filer un coup de main quelque part ? Et puis elle en avait mis sur le canapé, il fallait bien éponger tout ça.

Sauf que... en passant la porte, tu ne t’attendais pas à trouver une Hailee à moitié nue. Tu as buggé quelques secondes, ne sachant pas comment réagir. C’est que, tu n’avais pas frappé, mais c’était la cuisine, tu ne pouvais pas savoir, et puis... tu te doutais bien qu’Hailee était plate, mais elle ne portait même pas de soutif ?

« Je venais juste chercher une éponge... désolée. »

Il y avait une pointe de culpabilité dans ta voix... elle s’était retournée en hâte, ça devait être embarrassant. Tout était allé si vite, tu n’étais pas certaine de ce que tu avais vu, mais son corps était... eh bien, étonnamment masculin pour une fille. A cette pensée, tu rougissais un peu. C’était stupide comme idée, surement ton imagination, mais cela ne voulait plus partir de ton esprit...
Après t’être ressaisie, tu t’approchas de l’évier pour prendre une éponge, évitant de fixer ton amie pour ne pas trop la déranger. Elle était timide, c’était mignon. En fait, tu avais presque envie de la taquiner maintenant, mais tu t’en abstins malgré tout. A la place, juste avant de sortir, tu lui glissas quelques mots.

« Si tu as besoin d’aide, fais-moi signe. J’suis ton invitée, mais je peux bien te rendre un service. Tu allais repartir, mais stoppa dans ton élan. Tu veux que j’aille te chercher des vêtements de rechange ? »

A y repenser, c’était un peu une manière détournée de s’infiltrer dans sa chambre... ce qui n’était pas du tout ton intention de base, d’ailleurs, tu n’y fis même pas attention sur le coup. Parce que c’était Hailee... Tu attendis donc sa réponse sur le pas de la porte, sans la moindre malice. Il ne fallait pas trop trainer tout de même, avant que le chocolat ne s’infiltrer dans le canapé.

Sujet: Re: La chaleur dans le froid {Lyra} Sam 5 Mar 2016 - 17:20

La chaleur dans le froid

La main tendue vers la tasse, Hayden ne pouvait qu’avoir bogué face à son amie. A cet instant, il ne pouvait plus ni penser, ni agir. Il était là, le bras tendu et la bouche entre-ouverte, face à elle. Il la regardait dans les yeux. Elle aussi, elle semblait avoir comme bogué complètement face à « elle ». C’était assez soudain mais Hayden ressentait au fond de lui une sorte de peur. Elle l’avait vu. Maintenant, sans doute qu’elle allait le détester. Ses yeux devinrent brumeux ; à leurs coins venaient de perler de petites larmes. Il se retourna rapidement, peut-être qu’elle n’avait encore rien vu.

« Je venais juste chercher une éponge... désolée. »
« Si tu as besoin d’aide, fais-moi signe. J’suis ton invitée, mais je peux bien te rendre un service. Tu allais repartir, mais stoppa dans ton élan. Tu veux que j’aille te chercher des vêtements de rechange ? »

Elle s’était approchée, avait pris l’éponge et au moment de quitter la pièce, elle lui avait fait cette proposition. En temps normale, Hailee aurait bien sûr saisie l’occasion pour la taquiner. Mais pour une fois, elle restait très discrète et ce fut à Hayden de trouver, lui-même, la réponse qu’il devait donner. Pour le coup, il aurait beaucoup aimé avoir un coup de pouce. Réfléchir par lui-même, ce n’était pas trop son truc. C’était comme si son cerveau arrêtait de fonctionner. Un gros bug. Un court-circuit. Oui, ça devait être ça. Les yeux vides, comme s’il avait été trahit par lui-même. Yuki n’était pas Kathleen. Elle ne savait pas. Alors pourtant avait-il baissé sa garde au point de se faire avoir ? Elle était tournée vers le salon, dos à Hayden, lorsqu’il se retourna vers elle. Il s’approcha doucement, d’un pas assez lent jusqu’à ce retrouver juste derrière elle. Il l’entoura de ses bras. Son dos venait toucher le torse encore nu du jeune homme alors que les bras de ce dernier étaient passés par-dessus ses épaules pour venir pendre devant elle.

« Yuki. Je crois que… Je crois que je dois te dire un secret. »

Il avait parlé d’une voix basse, comme si l’heure ne pouvait plus se prêter au jeu ou au divertissement. Sa tête vint doucement s’approcher jusqu’à parvenir au niveau d’une de ses épaules sans pour autant se poser dessus. Ses cheveux bleus pouvaient sans doute venir chatouiller les oreilles de son amie qui semblait comme figée.

« Il n’y a que Kathleen qui le sait ici. Ça fait… tellement longtemps… Il s’interrompit. J’en ai marre de mentir. »

Il inspira profondément alors qu’il ravalait les petites larmes qui perlaient toujours. Il était inutile de mentir plus longtemps. Elle devait s’en doutait. Elle devait déjà le détester. Il ne voulait pas la laisser partir sans lui dire, même si elle devait le détester réellement après.

« Hayden. »

Il ferma les yeux alors qu’il pouvait sentir le petit sursaut qu’elle venait d’avoir.

« C’est mon prénom, en tant que garçon. »

Maintenant, c’était certains, elle allait le haïr. Sur la joue du jeune homme, une larme venait de se frayer un chemin.

C’était la première fois qu’il l’avouait de lui-même.
C’était la première fois qu’il se sentait coupable et blessé d’avoir certainement déçu et trahit quelqu’un.

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★ La chaleur dans le froid ★

« Secretkeepers »

Un secret à te dire. Tu pouvais le ressentir au son de ses pas, à la façon dont il t’enlaçait de ses bras, quelque chose lui pesait sur la conscience. Et ce quelque chose... avait probablement un rapport avec ce que tu venais de voir, n’est-ce pas ? Alors, tu t’abstins de réagir. C’était à Hailee de parler, tu ne voulais pas l’influencer, simplement l’écouter. Ecouter ce secret si important qu’elle avait à dire. Les bras de la jeune femme pendaient mollement le long de tes épaules, comme un pantin désarticulé. Sa voix sonnait faiblement malgré sa proximité, entrecoupée de sanglots étouffés. Elle pleurait... dans un sens, tu voulais la consoler, mais tu savais que ce n’était pas la chose à faire. Pas avant qu’elle ne se doit débarrassée de ce fardeau qui lui pesait sur le cœur.

« Hayden. C’est mon prénom, en tant que garçon. »

...
Alors, c’était ça ? Un silence lourd prit possession du manoir, alors que tu restais silencieuse et stoïque face à cette révélation. Elle était bien... un garçon ? Hayden, Hailee. Ce n’était pas un petit mensonge qu’il venait d’avouer. Ca faisait bizarre... de t’avouer que tu t’étais laissée tromper.

Et puis, finalement... tu lâchas un soupir. Tu te dégageas doucement de son étreinte, repoussant ses bras qui n’opposèrent aucune résistance. Mais au lieu de t’en détacher complètement, tu en gardas un, le retenant par le poignet. Les yeux clos, dans une longue inspiration, tu te demandais. Comment réagir... comment lui faire face ? Juste en étant « toi-même », cela suffirait ?

« Lyra. C’est mon prénom en que... fille aussi, du coup, mais ça tu devais t’en douter ?
Tu te retournas vers lui, pour le regarder dans les yeux. Tu ne avais pas trop si tu devais sourire ou faire la tête, tu ne voulais pas choisir, alors tu restais neutre.
- On a tous nos petits secrets, tu vois ? Je voulais te le dire depuis un moment, mais je n’en ai pas eu l’occasion...
Interrompant tes explications un moment, tu réalisas que c’était un peu gênant de continuer à le tenir par la main comme ça, alors tu le lâchas. Enfin, tu avais pu lui dire...
- Dis, je peux savoir pourquoi tu te caches derrière Hailee ? J’imagine que c’est compliqué, et, euh...
Tu parles trop Lyra, c’est l’heure de s’arrêter.
- On serait mieux pour continuer au coin du feu, non ? Va te rhabiller, tu vas attraper froid. »

Ponctuant ces paroles d’’une petite tape sur la tête qui t’obligea à tendre le bras bien haut, tu lui souris et t’en retournas vers le salon pour faire ce qui était prévu initialement. A savoir, éponger le chocolat... parce qu’une éponge humide dans les mains n’est pas des plus agréable à garder pendant des heures, il fallait l’avouer. Tu t’occuperais du chocolat aussi, ce ne serait peut-être pas les mêmes dosages, mais la recette Rioka était tout aussi bonne. A chaque famille ses secrets de cuisine, comme on dit.

Sujet: Re: La chaleur dans le froid {Lyra} Dim 6 Mar 2016 - 22:59

La chaleur dans le froid

« Hayden. C’est mon prénom, en tant que garçon. »
« Lyra. C’est mon prénom en que... fille aussi, du coup, mais ça tu devais t’en douter ? »
Sur le moment, elle semblait vexée. Pas un sourire, mais pas non plus d’expression de dégoût. Actuellement, c’était comme une confession entre amis, c’était comme cela qu’Hayden le ressentait.
« On a tous nos petits secrets, tu vois ? Je voulais te le dire depuis un moment, mais je n’en ai pas eu l’occasion... »

Il se sentait moins seul, comme si la vie venait de lui offrir une occasion de créer un vrai lien avec une personne qu’il appréciait. Il était resté bloqué, comme si le monde s’était arrêté de tourner. Elle s’était tournée vers lui, se défaisant de son étreinte sans réellement s’en défaire. Elle tenait sa main dans la sienne. Elle finit par lâcher sa main.

« Dis, je peux savoir pourquoi tu te caches derrière Hailee ? J’imagine que c’est compliqué, et, euh... Elle avait marqué une pause, comme si elle venait de trop parler. On serait mieux pour continuer au coin du feu, non ? Va te rhabiller, tu vas attraper froid. »

A vrai dire, sa question déstabilisa un peu Hayden. Il était assez con, c’était vrai. Il venait d’avouer son secret le plus lourd, et il ne s’était même pas attendu à recevoir des questions sur l’existence d’Hailee. Il ne savait pas trop s’il devait lui répondre, mais pourtant, il ne voulait plus lui mentir.

Une petite tape sur la tête le tira de ses pensées. Lyra, face à lui, lui offrait un sourire doux auquel il répondit de bon cœur. Elle prit ensuite le chemin du retour menant à la cheminée, armée de son éponge. Hayden se dépêcha de reprendre ses esprits et d’essuyer ses larmes. Il assista comme impuissant à la préparation du chocolat de son amie, alors qu’il finissait de nettoyer la tâche sur son t-shirt. Il laissa le vêtement sur le rebord de l’évier et s’empara de la tasse que venait de lui préparer son amie. Ensemble, ils se dirigèrent vers la cheminée où chacun reprit finalement sa place.

Mais Hayden n’avait pas encore répondu à sa question. Il resta d’un silence profond pendant un certain temps. Une minute ou deux qui parurent réellement longues. Il sirota son nouveau chocolat chaud en souriant bêtement, discrètement.

« C’est chaud… »

Avait-il murmuré. C’était une chaleur qu’il ne connaissait pas réellement. Pourtant, lui qui n’aimait pas réellement le chaud en plus de celui qui se dégageait de son corps, il appréciait particulièrement celui de la boisson. Alors que Lyra lui avait dit de se rhabiller, il s’était assied par terre, près du feu et face à elle, avec une couverture sur le dos. Finalement, il prit la parole.

« Elle me protège. Hailee me protège. J’ai été déçu il y a quelques années. Hailee a été ma doublure pour essayer de reprendre ce que j’avais perdu. Mais depuis c’est devenu un parasite, je n’arrive pas trop à la contrôler parfois. »

Il esquissa un sourire.

« Désolé si elle te torture un peu, ça veut dire qu'elle t'aime bien. C’est une personne perverse, un peu débile, mais réellement attachante… »

Est-ce qu’il ne faisait pas là son autobiographie ? Lui aussi, il était débile et attachant. Et con. Très con. Hayden leva un peu la tête vers Lyra. Il s’approcha doucement.

« Dit… tu m’en veux... un peu ? »

Lui, il ne lui en voulait pas. Pas du tout. Chacun avait le droit d’avoir ses petits secrets, comme elle l’avait dit. Il avala un chamalow qu’il était allé chercher dans le paquet posé juste à côté de Lyra.

« At-chiiiioum… »

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★ La chaleur dans le froid ★

« Secretkeepers »

Baka Hayden. Tu lui avais pourtant dit d’aller se rhabiller, mais c’était comme s’il ne voulait plus te quitter. Il était resté dans la cuisine avec tes côtés, finissant de laver son t-shirt pendant que tu préparais le chocolat. C’était mignon, un peu bête aussi, mais puisque la chaleur était son élément... de toute manière, tu avais déjà abandonné l’idée de la raisonner.

Une fois le chocolat prêt, tu retournas avec lui près de la cheminée pour reprendre où la pause gourmande avait été laissée. A savoir... sur un vol de chamalow ? Dommage, Hayden n’avait pas l’air de vouloir en prendre, tu ne pourrais pas lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais il y avait autre chose qui avait été interrompu... une discussion importante. Pendant que tu avais repris ma place sur le canapé, lui s’était assis sur le sol en face de moi, une simple couverture sur le dos pour se couvrir. Cela donnait à votre soirée un air de veillée camping au coin du feu.

« Elle me protège. Hailee me protège. J’ai été déçu il y a quelques années. Hailee a été ma doublure pour essayer de reprendre ce que j’avais perdu. Mais depuis c’est devenu un parasite, je n’arrive pas trop à la contrôler parfois.

Un parasite ? On dirait un peu... comme une sorte de dédoublement de la personnalité. Tu pouvais comprendre ce sentiment, celui qui l’avait motivé à se réfugier derrière cette personne. Toi-même, tu avais déjà eu envie de te cacher du monde et de te faire oublier, par le passé. Malheureusement, ces souvenirs n’étaient jamais très agréables à ressasser...

- Désolé si elle te torture un peu, ça veut dire qu'elle t'aime bien. C’est une personne perverse, un peu débile, mais réellement attachante… »

Là, il ne t’apprenait pas grand-chose. Perverse, débile et attachante : trois qualificatifs qu’on pouvait décerner à Hailee, et à l’unanimité. Mais... c’était vraiment bizarre, sa façon de parler d’elle. Ce ton presque nostalgique qu’il employait... il en parlait comme d’une amie, une personne chère à son cœur. Celle qui l’avait soutenu quand tout allait mal, qui l’avait aidé quand tout le monde l’avait abandonné. Enfin ça, c’était peut-être que tu lisais juste un peu trop de comédies dramatiques, à voir.

Et maintenant, il te posait la question. Est-ce que tu lui en voulais, pour cette histoire ? Tu repris un chamalow dans le paquet pour le faire tremper dans ta tasse, l’air de rien. C’était une question... un peu compliquée, non ? Tu ne pouvais pas vraiment lui répondre... alors, tu répondis simplement ce que tu en pensais.

« Je n’en ai pas envie. C’est pas amusant de faire la tête, ça gâcherait la soirée, alors je ne veux pas.

Tu grimaças un peu, laissant ton regard dévier doucement sur les flammes dansantes dans le foyer de la cheminée. Il faisait un plus chaud maintenant, la température était un petit peu plus douce dans la pièce. Pourtant, Hayden avait trouvé le moyen de s’enrhumer... d’éternuer, tout du moins. Irrécupérable, ça lui apprendra.

- Tu sais, j’aimerais comprendre... il s’est passé quoi ? Je veux dire... quand Hailee est apparue. »

Tu voulais en savoir plus... juste un peu, pas grand-chose. C’était peut-être un sujet sensible que tu essayais d’aborder, mais si Hayden voulait parler un peu de ce passé qui l’emprisonne, peut-être que tu pouvais l’y aider. Doucement, à ta manière. C’était plus simple de poser les questions que de tourner éternellement au tour du pot. Attendant sa réponse, tu repris calmement une gorgée de ton chocolat, réalisant qu’il commençait à refroidir. Ca, c’est embêtant aussi, tiens...

Sujet: Re: La chaleur dans le froid {Lyra} Mar 15 Mar 2016 - 22:51

La chaleur dans le froid

Cette fille était décidément adorable. Refuser de lui en vouloir pour ne pas gâcher une bonne soirée : c’était la première fois qu’on lui disait quelque chose d’aussi gentil et doux depuis son arrivée sur cette île. Hayden renifla doucement. Un tout petit bruit discret, comme si c’était un simple reflex. Il enfouie un peu plus ses épaules sous la couverture. Hm, sans doute qu’il devrait aller chercher un pull à un moment ou à un autre. Il avait réellement peur de la perdre de vue, comme s’il pensait réellement qu’elle allait s’enfuir. Hayden fut tirée de ses pensées par Lyra.

« Tu sais, j’aimerais comprendre... il s’est passé quoi ? Je veux dire... quand Hailee est apparue. »

Une question qui venait de lui donner un coup de fouet. Il affichait un sourire amer. Il se doutait pourtant qu’elle allait lui poser cette question également. Lui, il se sentait ridicule. Comme s’il avait honte de l’apparition d’Hailee. Il chercha un moment ses mots, buvant au passage une gorgée de son chocolat encore tout chaud. Il était maintenant assis près de Lyra, et après avoir plongé sa main pour chercher un nouveau chamalow, il leva les yeux vers elle. Il constata alors qu’elle semblait comme déçue par le goût de son chocolat. Hayden comprit rapidement qu’à cause de lui, il avait eu le temps de refroidir.

Il finit sa gorgée avant de poser sa tasse sur le sol, près de lui. Il avait toujours ce sourire amer, mais teinté d’une certaine bonne humeur malgré tout. Il posa ses mains avec douceur sur celle de Lyra. Il était comme ça, Hayden. Doux et attentif avec les gens qui l’entourent. Il avait posé délicatement ses mains sur les siennes, une petite chaleur venait se propager sur sa peau, et chauffer son chocolat lentement. Ça chauffait juste assez pour ne pas la brûler, ne souhaitant tout de même pas lui faire mal. Il profitait de ce moment pour prendre la parole.

« Je… J’aimais quelqu’un. Le premier amour, le genre qu’on n’oublie pas. On est resté un moment ensemble, jusqu’à ce qu’elle me largue pour une fille. »

Son sourire se crispa un peu.

« Hailee est née après ça. Je voulais juste… la récupérer… »

Il soupira. Ce n’était pas tous les jours qu’il avait à dévoiler ses plus profonds secrets. Surtout, d’habitude, les gens ne cherchaient pas à l’écouter lorsqu’ils savaient. Ils fuyaient juste. A ce moment, il se sentait affreusement ridicule. Il pensait que, sans doute, elle allait se moquer de lui.

Lorsque le chocolat fut chaud, il retira ses mains des siennes. Il avait toujours ce léger sourire fixé sur le visage, comme s’il ne pouvait plus partir. Ce ne fut que lorsqu’un frisson le parcouru qu’il quitta le regard de Lyra. Il reprit un chamalow dans le paquet et lui tendit, le positionnant juste devant sa bouche.

« Je vais monter chercher un pull. Tu veux… Monter… aussi ? »

Bien loin de lui proposer une jolie nuit de plaisir, il lui offrait néanmoins la possibilité de visiter le rester du manoir. Hayden la regarda un moment avant de se lever. Il laissa tomber par terre la couverture après avoir récupéré sa tasse. Il lui fit signe de le suivre. En somme, c’était presque comme si elle n’avait pas le choix. Même s’il n’allait pas l’y obligée si elle refusait, après tout.

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★ La chaleur dans le froid ★

« Stairway to heaven ♥ »

Il avait l’air perdu face à cette question. Comme s’il foulait dans ses souvenirs, le regard perdu dans son mug encore fumant. Et puis, tandis qu’il prenait un chamalow dans le paquet posé à tes côtés, il remarqua la tête que tu faisais. Ton chocolat était froid, c’est toujours meilleur chaud. Alors il posa sa propre tasse pour apposer sa main sur la tienne. Sa chaleur était plus intense... mais vraiment agréable. Un peu comme quand tu mettais tes mains sur le radiateur en rentrant lorsqu’il faisait très froid dehors. Le chocolat aussi commençait à se réchauffer, plus doucement encore, mais surement. Ca lui laissait le temps de parler.

Après une hésitation, il te confia ce qui l’avait tracassé. Un premier amour. Ca sonnait cliché comme réponse, franchement, tu n’aurais pas cru cela d’Hailee. L’amour était un drôle de sentiment pour toi, encore un inconnu. Mais tu pouvais comprendre ce qu’il avait dû ressentir... d’être rejeté pour une autre. Il s’était fait femme pour la reconquérir ? C’était une idée totalement stupide, personne ne ferait une chose pareille. Ca aurait été ridicule, vraiment... s’il ne l’avait pas fait réellement. Il était vraiment devenu elle, au point d’en être effacé par ce masque. Tu le sentais bien dans sa voix, qu’il se sentait ridicule lui aussi.

« Je vois... et tu as réussi ? »

Alors que son récit prenait un air d’histoire d’amour tragique, tu ne pouvais réfréner mon envie d’en savoir plus sur lui. Après coup, tu eus un peu honte de ta curiosité... mais ton intérêt était sincère. A la manière d’un livre que tu parcourrais et dont il tenait les pages, tu voulais qu’il tourne la suivante.
Mais finalement, il retira ses mains de sa tasse. Tu n’avais pas réalisé que le temps passait si vite, ton chocolat était déjà chaud et Hayden venait de prendre un chamalow pour le donner. Mais pas dans les mains, les tiennes étaient prises, alors il le tenait devant ta bouche. Plus personne ne faisait ce genre de trucs, franchement... Cela dit, tu n’en étais aucunement gênée, et tu mordais à pleines dents dans la friandise.

« Je vais monter chercher un pull. Tu veux… Monter… aussi ?
- Hm. Tu acquiesças d’un signe de tête. Depuis le temps que j’attends pour que tu te décides à aller t’habiller. »

Prenant une dernière gorgée de chocolat avant de la poser sur la table, tu quittas le canapé pour t’étirer. L’immobilité te donnait des fourmis dans les jambes, tu avais bien besoin de te secouer un peu avant de pouvoir marcher normalement. Ceci fait, tu repris ta tasse dans une main, le paquet de chamalows dans l’autre, et lui fis un grand sourire.

« Bon, on y va ? J’te suis. »

Hayden te guida donc vers les étages, par ce grand escalier au coin de la pièce. Une petite visite des lieux ne te déplairait pas, mais se trimbaler partout avec un mug de chocolat et un paquet géant de chamalow dans les bras, c’était peut-être un peu risqué pour la moquette. Quoi qu’il en soit, Hayden vivait au deuxième étage, sous les toits... il ferait un peu plus froid là-haut, surement. Pourvu qu’il y ait des couvertures bien chaudes pour s’emmitoufler, ça irait bien avec la veillée feu-de-camp en plus. Et avec toutes ces idées en tête, difficile pour toi de ne pas trahir ton excitation en grimpant les marches du grand escalier. C’était presque comme si de petites étoiles s’étaient mises à scintiller autour de ton visage où se mêlaient curiosité et bonne humeur. La soirée promettait d’être encore longue...

Sujet: Re: La chaleur dans le froid {Lyra} Ven 18 Mar 2016 - 19:27

La chaleur dans le froid

« Depuis le temps que j’attends pour que tu te décides à aller t’habiller. »

Il lui sourit. Un sourire sincère, bien qu’un peu tordu. Il lui tendit une main pour l’aider à se relever et ensemble, ils prirent la direction de l’escalier. Situé plus loin dans la pièce, il menait aux étages supérieurs du manoir. Les chambres, les espaces de « vie privée ». Ils passèrent rapidement au premier étage. Il n’y avait que Terrence ici, et vu l’heure, il valait mieux qu’il ne soit pas là. Hayden grimaça légèrement un montrant sa chambre, parce qu’il connaissait juste assez Terrence pour savoir de lui que c’était un grand coureur. Il n’avait aucunement envie de le croiser ici, encore moins en compagnie de Lyra. Elle était trop jeune pour lui, voyons ! Elle ne devait pas tomber entre ses griffes.

Ils continuèrent la visite du premier étage aussi rapidement que possible. L’ascension des dernières marches jusque sous les toits pouvait commencer. Elle fut assez rapide puisqu’il n’y avait pas plus de marche que pour monter au premier étage. Là-haut, sur le palier, Hayden pouvait sentir une sorte d’anxiété montée en lui. Son cœur se mit doucement à battre plus vite. Il avait oublié, totalement, à quoi ressemblait sa chambre. C’était la première fois depuis son arrivée au manoir qu’il avait un invité. Une invitée.

Les chambres voisinent des siennes étaient encore inoccupées, il n’eut pas à les lui présenter plus que nécessaire. Il commençait à ressentir le froid accumulé sous le toit. Ici, le chauffage avait dut être coupé avec l’électricité. Hayden n’avait pas souvent froid. Du moins, il n’avait pas froid au point de greloter. Mais il ressentait les frissons et le mordant venir lui chatouiller la peau. Il tourna la poignée de la porte qui s’ouvrit sans même grincer.

Et là, c’était le drame. Le bordel qu’il avait laissé le matin en partant n’avait absolument pas bougé. Heureusement pour lui qu’il avait rangé hier, tout de même ! Du coup, le bazar se limitait à quelques fringues par terre, les peluches en vrac, du tissus partout et la machine à coudre trônait en maîtresse au milieu de la pièce. Contre le mur à leur gauche, le lit n’était pas fait. Le fauteuil au coin gauche était recouvert de vêtements aussi bien féminins que masculins. De l’autre côté de la pièce, le bureau était recouvert de patrons divers qu’il utilisait pour coudre. Somme toute, elle avait un aperçu très réaliste de la personnalité d’Hayden.

Il ne put s’empêcher de pouffer de rire, poussé par Hailee. C’était la seule à vouloir rire dans ce genre de situation. Pourtant, ça le détendit un peu et il entra finalement dans la pièce, suivit de son amie. Il se pencha un peu pour ramasser les vêtements qui jonchaient le sol et les poser sur la pile déjà existante du fauteuil. Il poussa un peu les peluches en les envoyant sur le lit sur lequel il venait de tirer la couverture. Avec plus de soin, il décala la machine à coudre et les tissus un peu plus loin, près du bureau. Le chemin était libre, Lyra pouvait entrer. Le plafond n’était pas très haut, mais pas trop bas pour autant.

« Désolé pour le bordel. C’était rangé pourtant hier soir… »

Il avait toujours du mal à comprendre pourquoi le bazar revenait, c’était le plus grand des mystères chez lui. Il lui fit signe de s’asseoir où elle trouverait la place. A vrai dire, il pensait qu’elle allait s’installer sur le lit. Il avait posé sa propre tasse sur un coin libre du bureau. Près du lit, la table de nuit était dégagée et laissait à Lyra la possibilité de poser la sienne ainsi que son gros paquet de chamalow dans lequel il venait de se servir à nouveau. Il avança vers la pile de vêtement et fini par en tirer un t-shirt à manche longue d’un joli bleu marine. Propre, sorti le matin même et déjà froissé. Il soupira et l’enfila rapidement. Il reprit sa tasse et vint poser ses fesses contre son bureau, face à Lyra. Si on y faisait attention, ses joues étaient comme teintées de rose.

« Je… enfin… Oui. »

Il la regardait, tout en fuyant son regard. C’était étrange : il la cherchait, il la fuyait du regard.

« J’ai réussi. A la récupérer, je veux dire. Mais je l’ai reperdue. A cause d’Hailee, parce qu’elle a fini par voir que je n’étais justement pas… Enfin. »

Il posa sa tasse et s’étira. Il fit quelques pas avant de venir se jeter sur son lit. Ses pieds dépassaient juste et son corps était totalement étalé juste derrière Lyra. Sa tête arrivait juste au niveau de son bras, plus haut que ses hanches. Il se tourna vers elle, la regardant, souriant. Il tendit le bras et reprit deux chamalow qu’il tendit à son amie.

« Et toi, alors… Pourquoi tu ne pas dit que ce n’était pas ton nom, Yuki… ? »

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★ La chaleur dans le froid ★

« Encore plus de guimauve ♥ »

La visite fut bien plus vite expédiée que prévu... en fait, le manoir ressemblait plus à une sorte d’hôtel. Un hôtel hanté, même... bon, ça, c’était à cause de la panne de courant. Mais explorer à la bougie, ça donnait aussi un côté plus excitant à l’exploration. Hey, si tu frappes trois fois à la porte, un esprit va répondre tu crois ? L’idée était franchement trop tentante, mais le jeune homme ne t’en laissa pas vraiment l’occasion. Pour une raison qui t’échappait, Hayden ne semblait pas vouloir s’éterniser dans le coin. Peut-être qu’il avait peur de déranger les autres locataires ? Personne ne dormait à cette heure pourtant, il n’était pas si tard et puis... l’étage semblait bien trop calme pour être habité. Ils devaient s’être laissé surprendre par la tempête et avoir trouvé refuge ailleurs.

Après un rapide tour des lieux donc, la petite flamme dévoila l’escalier menant au dernier étage. Les marches grincèrent un peu quand Hayden commença à monter, comme s’il voulait jouer à vous effrayer lui aussi. Mais cela n’avait pas l’air de prendre sur lui... il avait l’air préoccupé.
Au deuxième, il y avait encore d’autres chambres, toutes aussi calmes qu’à l’étage du dessous. Le froid aussi était au rendez-vous... tu pouvais même entendre le vent hurler au dehors, à travers les murs. Un frisson te secoua, manquant de te faire renverser ton paquet de chamalows qui penchait dangereusement. Plus de peur que de mal pour cette fois...

Et puis, Hayden ouvrit la porte de sa chambre, et... ah, oui, quand même. Tu observas en silence la décoration somme toute originale de la chambre, sans trop savoir si tu devais détourner le regard pour le laisser ranger, pour faire comme si de rien n’était. C’est que, c’était... une chambre de garçon, quoi. Enfin, la machine à coudre, c’était pour Hailee surement. Alors que tu attendais une réaction de sa part pour savoir si tu pouvais entrer, ton regard s’attardant sur sa collection de peluches, il pouffa de rire. Finalement, il se décida à faire un peu d’ordre, ou plutôt à rassembler le désordre ailleurs pour faire un peu de place. Toujours diaboliquement efficace pour une méthode de flemmard.

« Désolé pour le bordel. C’était rangé pourtant hier soir…
- C’est un peu ma faute de débarquer sans prévenir. »

Le bazar ne te dérangeait pas plus que ça, on pourrait même que tu l’aimais. Dans ton vieil appartement avec ton frère, ça avait toujours été un peu comme ça. Un vrai bordel plein de souvenirs. Pendant que le jeune homme cherchait un t-shirt pour s’habiller, tu pris la liberté de t’assoir sur le lit et d’y poser le gros paquet de chamalows qui t’encombrait les mains depuis trop longtemps à ton gout. Par la suite, tu t’empressas de fourrer ta main dedans pour en gober deux d’un coup, pour la peine !

C’est à ce moment qu’il reprit la conversation laissée en suspens plus tôt. Alors, il l’avait récupérée... pour la reperdre, à cause de ce secret ? Te laissant pensive face à ce dénouement, il posa sa tasse et vint se jeter sur son lit, juste derrière toi. La secousse brusque déchaina une mini-déferlante de chocolat dans ton mug, qui heureusement était suffisamment entamé pour ne pas déborder. Tu ferais mieux de le finir vite, avant qu’il ne fasse encore une bêtise...

« Et toi, alors… Pourquoi tu ne pas dit que ce n’était pas ton nom, Yuki… ? »

Heh ? Voilà qu’il devenait bien curieux, lui. Tu pris le chamalow qu’il te tendait pour le mettre dans ton mug, une moue boudeuse au visage. Il avait un air faussement inquisiteur, genre tu étais obligé de lui répondre. Croquant dans ton chamalow pour le faire languir encore un peu, tu finis par poser ta tasse sur la table de nuit et leva les deux vers la fenêtre au plafond...

« Yuki, c’est un pseudo... un nom que je ne me donnais sur le net, tu sais. Ca fait un moment que je ne l’utilise plus trop. En fait, j’avais pris Hailee pour une perverse psychopathe en liberté et j’avais peur qu’elle me retrouve et me saute dessus si je lui donnais mon vrai nom !
Tu pouffas de rire à ton tour, avant de finalement te retourner vers lui.
- Tu m’en veux pas, hein ? »

Bon, ce n’était peut-être pas la stricte vérité, mais l’histoire, pour tout dire, tu l’avais un peu oubliée... c’était un jeu, un truc qui t’était passé par la tête, une envie du moment. Un peu comme maintenant, tu avais envie de la charrier un peu, ce n’était pas méchant. Quoique... une revanche bien méritée ? Peut-être...

Sujet: Re: La chaleur dans le froid {Lyra} Dim 27 Mar 2016 - 22:03

La chaleur dans le froid

Avoue que là, tu es un peu dans une impasse, Hayden. Avoue-le. Avoue que tu as besoin de moi. Je suis essentielle à ton existence. Sans moi, tu n’es qu’une coquille vide, Hayden. Il va bien falloir que tu comprennes ça un jour. Tu ne m’as pas créé uniquement pour elle, sinon j’aurai déjà disparu depuis longtemps. Je pensais que, depuis le temps, tu avais compris que sans moi tu n’es rien.

Tu es lamentable. A la questionner sur des choses aussi futiles que pourquoi elle ne t’a pas donné son vrai nom dès le départ. Et alors, tu es déçu, c’est ça ? Tu te demandes certainement si tu peux lui faire confiance après ça. Je te connais, c’est toi qui m’as créé après tout. Tu n’es pas en droit de te demander si tu peux lui faire confiance alors qu’elle n’a certainement pas envie de t’accorder la sienne maintenant qu’elle sait que tu n’es pas moi. C’est quoi le pire d’après toi ? Mentir sur son nom ? Ou mentir sur son sexe ? Le choix est vite fait.

Ressaisis-toi, sale enfant. J’espère que tu ne comptes pas la laisser s’échapper ! Ne compte pas sur moi pour rattraper tes conneries. Tu t’es mis tout seul dans ce pétrin, tu t’en sors tout seul. C’est la vie mon coco ! Elle est dure, mais il faut bien s’y habituer. Regarde-toi. A boire ses paroles comme du petit lait. Tu la regardes comme si c’était un trésor. C’est qu’une fille, bordel ! Et bien trop jeune pour toi en plus. Tu ferais mieux d’essayer de te taper Kathleen, t’aurais cent fois plus de chance mon poulet.

Comment ça, tu sais tout ça ? Tu sais qu’elle doit te détester au fond d’elle. Tu sais qu’elle avait l’air bien mieux en MA présence qu’en la tienne. Tu devrais me laisser revenir. Ça serait mieux pour tout le monde, tu sais. J’vais finir par avoir de la peine pour toi. Attend. Attend ?! Qu’est-ce que tu fais là ? Attend, laisse ses cheveux tranquilles ! Les filles détestent qu’on touche leurs cheveux. Tu vas t’attirer ses foudres.

Et elle, bien sûr, elle ne bouge pas plus que ça. Enfin remarque, ça se trouve, tu l’agaces mais elle ose juste ne pas te le dire. Et pendant que je rouspète et que tu m’ignores totalement tu vas lentement te redresser et tenter de l’embrasser. Tes lèvres vont frôler les siennes et c'est seulement à ce moment-là que tu vas te rendre compte que c’est une connerie. Non, NON ! Attend ?! HAYDEN ! NE FAIT PAS CA !

Hayden s’était redressé lentement. Son corps presque assis reposait sur son bras. Face à Lyra, une main dans ses cheveux, son visage approchait du sien. Il pouvait sentir son parfum, alors que ses lèvres venaient frôler ses siennes. Ses yeux croisèrent les siens. Il s’arrêta. Il la regarda un moment, hésitant. Et puis, il se recula soudainement avant de bondir hors du lit pour se réfugier près du bureau. Il s’assied dessus en tailleur, face au mur.

« Je… Je suis désolé. Hailee m’embrouille. Enfin j’veux dire… C’était elle. Enfin non, c’était pas elle. Ça aurait pu mais ce n’était pas elle. Elle m’influence. C’est pas non plus comme si j’avais pas envie. Mais… Enfin… AAAAAAH ! »

Bien sûr, elle a bon dos, Hailee…
Il se tourna vers elle et lui tira la langue. Le visage rougit non seulement parce qu’il avait l’impression d’être dans une situation de honte, mais aussi parce que, mine de rien, il la trouvait vachement jolie d’aussi près qu’il avait pu la voir… Pour détendre un peu l’atmosphère, il avait pris une peluche près de lui et s’apprêtait à lui lancer. Ou peut-être que c’était Hailee… Qui aurait pu le savoir, après tout…

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« Baka baka baka ♥ »

Hailee avait raison, tu n’aimais pas qu’on touche tes cheveux. Tu n’aimais pas, mais c’était la main d’Hayden... elle te faisait frissonner, te mettait un peu mal à l’aise. Ce n’était pas désagréable, mais c’était gênant. Son regard aussi, il semblait ailleurs... alors quand il s’est approché, se redressant en prenant appui sur son bras, tu restas perdue un instant dans l’immensité de l’océan qu’étaient ses yeux bleus. Elle te faisait un peu penser à une mer déchainée.

Et vos lèvres se sont effleurées. Le pourpre te montait légèrement aux joues alors que tu réalisais le baiser furtif qu’il t’avait donné. Hayden, qu’est-ce que tu fais ? Cette sensation ne t’était pas inconnue pourtant, non ? Tu avais déjà embrassé un garçon, ce n’était pas la première fois. Non. Il n’avait rien de comparable... il s’était déjà retiré, il s’était esquivé comme s’il venait de faire une erreur. Il avait bondit hors du lit en hâte, avait manqué de s’étaler par terre en se prenant les pieds dans la couverture, avant d’aller se réfugier dans le coin de sa chambre. Hé, Hayden, pourquoi es-tu désolé ? Ecoutant ses paroles sans les comprendre, tu restais assise sur le lit, le regard dans le vague. Il était devant tes yeux, mais tu ne le voyais plus.

« Menteur... tu avais murmuré, d’une voix si faible qu’il ne l’avait probablement pas perçue alors qu’il faisait ses pitreries pour te distraire.
- Tu m’as dit que tu ne voulais plus mentir, alors pourquoi tu fais ça ? »

Ta voix devenue monocorde, tu continuais de parler à mi-voix, comme si tu espérais qu’il ne t’entende pas. Involontairement peut-être, tu avais pourtant haussé la voix sur la dernière partie. Il avait une peluche à la main, comme s’il s’apprêtait à te la lancer. Alors, machinalement, tu en avais attrapé une autre au bord du lit et l’avait serrée contre toi. Un ours en peluche tout doux... le menton posé sur sa tête, ton regard avait décidé de le fuir, comme si le mur en face semblait plus digne d’intérêt. Tu n’avais plus envie de jouer... un étrange sentiment de frustration s’emparait de toi, sans que tu en connaisses la raison.

« T’es con Hayden. »

Tu l’avais dit, le fond de ta pensée. Il agissait comme un imbécile, c’est tout ce que tu avais à lui dire. Voilà, il avait réussi faire bouder Lyra maintenant. Tu lui en voulais, mais ce n’était pas non plus de la haine... un besoin d’attention, peut-être ? Tu ne voulais pas le savoir, c’était son problème de comprendre ça. Stupide Hayden.

La chaleur dans le froid

« Menteur… Tu m’as dit que tu ne voulais plus mentir, alors pourquoi tu fais ça ? »

H-hein… ?
La peluche qu’il tenait entre ses mains fut posée sur le bureau. Il ne l’entendait presque pas, jusqu’à la fin de sa phrase. Il avait cet air trop sérieux, celui qu’on a quand il y a un problème ou quand on se rend compte que quelque chose de vraiment bizarre est en train de se passer. Hayden posa son regard sur elle. Il la voyait, son menton posé sur cette peluche aussi douce que ses cheveux. Elle, elle fuyait son regard. Comme si elle lui en voulait pour ce qu’il venait de se passer. Non, elle lui en voulait pour ce qu’il s’était passé. Hayden ne comprenait pas trop pourquoi ; il était désemparé par la situation. Il l’avait presque embrassée. N’importe qui aurait été furieux après ça, surtout en connaissance son « secret ».

« T’es con Hayden. »

Pourquoi ? Le visage d’Hayden prit une teinte assez étrange. Il passait du blanc au rouge, alternant la colère qu’il avait contre lui avec les émotions qu’il pouvait ressentir par rapport à Lyra. Elle boudait. Ça l’énervait, parce que c’était de sa faute à lui. Même pas celle d’Hailee. Non, Hailee n’avait rien fait. Maintenant, c’était à lui d’assumer ses conneries, pas vrai ? Il resta un moment comme ça, face à elle, les yeux presque larmoyant alors que son poing se serrait et venait « doucement » heurter le bureau par à-coups.

Quelques longues minutes passèrent, mais pas assez pour laisser le temps à la neige de fondre quand même. A vrai dire, il semblerait que seules deux ou trois minutes soient passées alors qu’on aurait pu en penser cinq fois plus. Il s’approcha de Lyra doucement et s’assied par terre, face à elle, en tailleur.

« Lyra je… pardon. C’était pas Hailee, juste moi. Et aussi… J’avais juste envie de goûter à toi, c'est tentant. »

Il lui avait promis la vérité, alors il avait dit la vérité. Il tourna légèrement le regard, rougissant. C’était étrange pour lui, il ne savait pas trop ce qu’il se passait en ce moment. S’il s’était arrêté, c’était parce qu’il avait trop peur. Peur de la blesser, la vexer. Il avait toujours cette envie de pleinement goûter à ses lèvres mais, maintenant, il savait qu’elle allait certainement l’en empêcher.

Il prit la peluche qu’elle avait entre les mains et il la décala. Il posa sa main avec douceur sur la joue de son amie, un sourire un peu tordu sur les lèvres et les yeux légèrement humides.

« J’ai promis de ne plus te mentir. »

A défaut de prendre possession de ses lèvres, il l’embrassa au coin de celles-ci avant de la prendre dans ses bras. Il la serrait plus fort qu’on ne pouvait le penser, plus fort que lorsque ça venait d’Hailee.

« Arrête de bouder, sinon… Sinon… » Il rougissait et bégayait rien que d’y penser. « Sinon je t’embrasse partout jusqu’à ce que tu meurs de chatouilles. »

Hayden, explique-toi : quel rapport entre les chatouilles et les baisers ?

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★ La chaleur dans le froid ★

« Laisse-moi seule... »

Assise sur le bord du lit, ce petit ours en peluche sur tes genoux, tu continuais de l’éviter. Hayden était allé trop loin... ou pas assez ? Tu ne savais plus comment le considérer, c’était perturbant... cela troublait le flot habituellement calme de tes pensées. Tock. Le poing d’Hayden vint heurter le bureau, ébranler les piles d’objets qui s’y entassaient, menaçaient maintenant de s’écrouler. Tock. Le son résonna encore à travers le bois, dans la chambre, dans le manoir tout entier. Tock. Parce qu’il était... juste un ami. Il faisait souvent des choses peu bizarres, tu ne passais pas souvent du temps avec lui, alors tu voulais apprendre à mieux le connaitre. Ce n’était que la vérité, rien que la vérité, n’est-ce pas ?
Après quelques instants, quelques éternités peut-être, peu importe, il se releva enfin. Pour se poser face à toi, assis sur la moquette en face de tes yeux de jade qui ne pouvaient plus l’éviter. Il allait parler, tu ne voulais pas l’entendre parler. Il allait encore dire quelque chose de stupide.

« Lyra je… pardon. C’était pas Hailee, juste moi. Et aussi… J’avais juste envie de goûter à toi, c'est tentant. »

Tu vois, je te l’avais dit. Pourtant, tu esquissas un sourire... mais il était amer. C’est un peu tard maintenant, t’es con ou quoi ? Apparemment, il l’était vraiment. Cela s’est confirmé quand il a commencé à tendre la main pour te caresser la joue, tout en écartant la peluche qui te consolait. Tu ne voulais pas la laisser partir, mais tu le laissas faire malgré tout. Et puis, des larmes ont commencé à couler. Roulant le long de ta joue jusque sur les doigts du garçon, des larmes aussi brûlantes que pouvait l’être sa main sur ta joue. Alors, tu attrapas son poignet pour le retirer, le tordant légèrement pour l’obliger à céder. Puis, de ton autre main, ce fut une gifle qui s’ablatît sur sa joue. Il allait encore essayer de t’embrasser, tu le lisais dans ses yeux.

« Je veux pas... tu crois que tu peux juste t’excuser et faire comme si rien ne s’était passer ? Pas moi. »

S’il continuait comme ça... les choses allaient encore se répéter. J’ai envie de te goûter... sérieusement ? Laissant le jeune homme encore hébété, tu te levas brusquement et sorti de la chambre, manquant de claquer la porte. Cependant, au moment de la refermer... tu sentis tes forces, ta colère te quitter. Tu faisais juste ce qu’il fallait, non ? Alors pourquoi... était-ce si dur de t’en convaincre ?
Après quelques secondes, tu lâchas la poignée de cette porte fermée et tourna les talons. Tu voulais retourner en bas. Il faisait plus chaud, le feu brûlait toujours, tout s’était bien passé là bas. Peut-être qu’au fond, c’était ce que tu voulais toi aussi. Faire comme si rien ne s’était passé.

La chaleur dans le froid

« Je veux pas... tu crois que tu peux juste t’excuser et faire comme si rien ne s’était passer ? Pas moi. »

Non, en fait, il n’y croyait pas non plus. Lorsqu’elle s’était levée, il avait ouvert de grands yeux surpris. Il cherchait, mais il ne trouvait pas. Il ne savait pas comment rattraper ses conneries. Sa joue lui faisait mal. Il restait là, planté comme une tulipe au milieu d’un jardin.

Et maintenant ? Tu vas simplement la laisser partir ?
Non, ça, il ne voulait pas. Il ne voulait pas qu’elle s’en aille, pas après ça. Pas après l’avoir vexée ainsi. Certainement qu’il aurait dû foncer tête baissée, quitte à se prendre un mur. Là, il avait renoncé au dernier moment et en plus, le mur lui était tombé sur la tête. Il laissa sa tête tomber lourdement sur le lit.

Et maintenant, Hayden ?
Et maintenant, il ne savait plus. Il ne savait même pas pourquoi il avait fait ça. Dans le fond, est-ce qu’il en avait réellement eu envie ? Oui, certainement. Mais pourquoi, alors ? Pourquoi s’était-il interrompu ? Il n’avait pas confiance en lui, et ça avait tout gâché. Il se redressa rapidement. Manquant de s’étaler une nouvelle fois, il saisissait le plaid en polaire douce posé à côté, au pied du lit avant de sortir de la pièce. Il redescendit au salon, espérant la trouver encore dans le manoir.

Et maintenant, tu comptes faire quoi ?
Il n’en n’avait toujours aucune idée. Guidé par ses émotions, il avait dévalé les marches jusqu’au salon. Elle était là, plantée au pied des marches. Il soupira de soulagement : elle n’était donc pas partie ! La pièce était toujours éclairée et chauffée par le feu qu’il avait allumé. Mais aux extrémités de la pièce, il faisait toujours froid. Pourquoi avait-il eut ce besoin de prendre le plaid avec lui ? C’était comme s’il l’avait senti. Ou alors, il l’avait juste préparé pour entrer en mode larve si jamais elle était sortie précipitamment… Il regarda la couverture et lui déposa sur la tête en faisant attention à ne pas la brusquer. Lorsqu’elle leva les yeux vers lui, il baissa le regard un instant avant d’esquisser un sourire.

« Tu vas attraper froid si tu restes planter là. Cet escalier est plein de courant d’air. Paraît que c’est les fantômes. »

Et maintenant, tu me laisse revenir ?
Non, Hailee devait rester au placard. Ou plutôt, elle n’avait pas réellement envie de venir. Plutôt vexée parce qu’Hayden avait fait à Lyra, et la joue encore endolorie par la gifle, elle n’était pas prête de revenir. Il avait cet air naturel, celui qu’il avait après une déception, une bêtise. Un air naturellement neutre, ni joyeux, ni triste. Cet air qui affichait sur son visage « j’ai fait une connerie. Je ne recommencerais pas. ». Il s’en voulait de ne pas avoir demandé son avis à la demoiselle. Il avait égoïstement agis. Il en était conscient.

Et maintenant ?
Il eut comme une lumière dans son esprit. Il grimpa les escaliers quatre à quatre et redescendit avec le paquet de chamalow qu’il posa sur la tête de Lyra. Il avait un sourire discret alors qu’il posait son regard sur son visage.

« Je ne veux pas faire comme s’il ne s’était rien passé. Et en fait, il ne s’est rien passé. Mais je tiens à m’excuser pour mon comportement. J’aurai dut… Demander ton avis, avant. J’ai été égoïste, pardon. »

Quoi, c’est tout ?
Il avait failli et en plus, il ne faisait que s’excuser. Il lui montrait le feu et l’invitait à nouveau à se joindre à lui autour de celui-ci. Il s’installa à un bout de la cheminée et fit signe à Lyra, si le cœur lui disait, de s’installer à l’autre bout. C’était pour lui une manière de dire « je ne ferais rien qui puisse te nuire ». Il ne s’attendait pas à ce qu’elle redevienne sympa avec lui, et imaginait même qu’elle pourrait être froide et distante. Il la regarda, au coin de la cheminée, la tête soutenue par son coude posé sur son genou. Alors qu’il plongea ses yeux dans le feu de la cheminée, il prit de nouveau la parole.

« Si ça peut te soulager, tu peux… Me faire ce que tu veux. Je suis prêt à me faire frapper, je le mérite largement. »

Et tu crois vraiment que ça va suffire, Hayden ?

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★ La chaleur dans le froid ★

« Tu sais, pour être honnête, je ne peux pas l'abandonner »

Echos dans la pénombre des escaliers, tes pas résonnaient silencieusement à travers le manoir. Tu voulais partir, rester ici était devenu impossible. Il faisait peut-être froid dehors, mais cela n’avait plus d’importance. Ton pouvoir te protégerait. Comme il l’avait toujours fait. Le cœur serré, ta démarche se ralentissait en voyant se dérouler les dernières marches, le bas de l’escalier, la vue troublée de tes yeux encore humides. Ta main vint chercher la rambarde, caresser le bois, tandis que ton regard lui se perdait dans les flammes de la cheminée plantée au milieu de la pièce. Hésitante, tu l’étais... mais après un long moment, tu finis par venir t’y accouder, croiser tes bras sur la surface oblique pour contempler la lumière dansante et les ombres mouvantes du mobilier.

* Je fais quoi, maintenant ?... il est vraiment tombé amoureux de moi ?

A quoi penses-tu, Lyra ? Tu as l’air perdue. Hayden était un abruti, mais il ne pensait pas à mal. Ca, j’ai du mal à y croire... Le gout amer sur tes lèvres persistait, comme un léger picotement alors que tu la mordillais. Evidement que tu lui en voulais, il t’avait embrassé sans penser aux conséquences. Il t’avait embrassé et accusé Hailee de ce geste plutôt que de l’assumer lui-même.

Puis, de nouveaux pas se firent entendre au loin, en haut. Ceux là étaient pressés, rapides. Le grincement des marches à l’étage dévala l’escalier, mais la présence qui les accompagnait ne se heurta qu’à ton indifférence. Pourtant, cet imbécile n’avait pas abandonné. Il avait apporté une couverture pliée qu’il vint déposer sur ta tête, t’abreuvant encore de paroles maladroites. Qu’est-ce que t’en foutais, d’avoir froid...
Pourtant, il ne renonça pas. Il remonta les escaliers quatre à quatre pour revenir déposer le paquet de chamalows entamés sur la pile.

« Je ne veux pas faire comme s’il ne s’était rien passé. Et en fait, il ne s’est rien passé. Mais je tiens à m’excuser pour mon comportement. J’aurais dû… Demander ton avis, avant. J’ai été égoïste, pardon. »

Tu le regardas un instant. Il avait l’air sincère. Que pouvais-tu répondre à cela ? Ses paroles te laissaient songeuse. Alors ce soir, il ne s’était rien passé... cette solution semblait trop simple, elle ne te plaisait pas. Finalement, il s’éloigna pour aller s’installer à côté de la cheminée, attendant que tu viennes le rejoindre. Machinalement, tu attrapas le paquet sur ta tête et le déposa sur une marche, venant y piocher un chamalow pour le mettre entre tes dents. Tes yeux eux ne lâchaient plus la petite flamme, captivés par le jeu de lumières et le crépitement du bois serti de braises rougeoyantes comme des rubis.

« Si ça peut te soulager, tu peux… Me faire ce que tu veux. Je suis prêt à me faire frapper, je le mérite largement.

Un instant de silence imprégna la salle, léger, bref. Hayden, tu ne le connaissais pas vraiment, mais tu l’appréciais quand même, malgré tout. Si ce n’était pas le cas tu ne serais pas en colère contre lui, n’est-ce pas ? Alors tu pris une inspiration, une profonde, pour t’apprêter à lui répondre.

- Hayden... ferme-la, s’il te plait. Arrête de dire des conneries, cinq minutes. Tu veux vraiment de ce genre de pardon ? Je suis pas ta sœur, je ne veux pas te punir pour te faire comprendre que tu fais n’importe quoi. Tu crois que j’ai envie de te frapper mais il n’y a que toi que ça arrange, si tu t’excuses d’être égoïste alors arrête d’agir comme tel. »

Les mots étaient partis, avaient résonné haut dans le grand hall, plus vite que tu ne l’aurais voulu. Vos yeux se sont croisés, un regard pénétrant, planté avec un sérieux inébranlable dans les iris du jeune homme, jusqu’au dernier mot. Tu l’avais soutenu encore un moment, comme pour attendre sa réaction. Puis, tu avais à nouveau reporté ton attention sur les flammes attrapant un autre chamalow pour me manger. Ta gorge était un peu sèche, maintenant. Tu avais trop parlé, surement ? Peut-être.

La chaleur dans le froid

Ferme-la.
Arrête d’agir comme tel.

Ça faisait mal. La dernière personne qui lui avait parlé comme ça, c’était « elle ». A son souvenir, les yeux d’Hayden se vidèrent de leurs émotions. Il n’y avait plus rien, ils auraient pu devenir noir que cela n’aurait pas été plus étonnant que cela. Il n’avait donc rien appris depuis « elle » ? Il n’avait donc pas changé ? Non, il n’avait pas changé. Il n’avait pas changé parce qu’Hailee était toujours là. Et si elle était là, c’était justement pour le protéger jusqu’à ce que quelqu’un vienne enfin faire bouger les choses.

Hayden resta là, son regard vide quitta celui de Lyra qu’il ne voyait déjà plus. Il se fixa sur la cheminée. Au fond de lui, il savait que c’était à cause de son égoïsme. Pourtant, on lui avait déjà dit d’être plus égoïste et de penser un peu moins aux autres. Il fallait croire qu’il n’était pas fait pour ce genre de chose. Dans la cheminée, le feu prenait un peu d’ampleur. Le petit feu grandissait, brûlant les dernières brindilles de bois. Car même si c’était lui qui l’avait allumé, il l’avait déposé sur les restes de bois de la veille, pour qu’il reste alimenté. La chevelure bleue du garçon fini par complètement se relâcher. La pince qui la maintenait en hauteur avait glissé au fil de la journée, de leurs jeux dans la neige, de son passage allongé sur son lit. Elle était tombée, mais lui, n’avait pas réagis. Il n’avait eu qu’un « hm », sans plus d’émotion.

Il ne s’était écoulé qu’un temps très court avant qu’Hayden ne commence à s’énerver un peu. Il avait été agacé par les paroles de Lyra, lui rappelant des souvenirs qu’il aurait préféré ne pas voir revenir. Il soupira. Dans sa poitrine, son cœur s’accélérait. C’était son combat contre lui-même. Seulement, il ne savait même pas comment il devait être face à une situation telle que celle-ci.

J’en ai marre. Il va tout faire sauter, le con.
OOOOY ? Toc toc ? Y’a quelqu’un ?
…
Il est mort ?
Bon…

Hayden se leva doucement et s’approcha de Lyra, toujours assise dans les escaliers. Il s’approcha assez pour la coincer entre elle et le mur. Un sourire un peu étrange apparu sur son visage. Elle planta ses yeux dans ceux de la demoiselle. Lyra semblait un peu surprise, mais elle pouvait surtout lire un peu de colère. Surprise, elle ne lâchait pas les yeux de la demoiselle. C’était étrange, elle donnait l’impression d’être à la fois surprise, énervée, dégoûtée peut-être. Elle, ça l’agaçait un petit peu. Après tout, un pauvre petit baiser, c’était rien du tout. Ils auraient pu régler ça avec une bataille de polochon mais non.

« Et toi, tu ne fais jamais d’erreur, Lyra ? »

Ses yeux étaient plantés dans ceux de la jeune femme, comme des couteaux qu’on ne pouvait déloger. Elle savait que c’était impossible que quelqu’un ne fasse pas d’erreur. Et pour elle, Lyra avait été injuste avec Hayden. Il aurait essayé d’abuser d’elle, encore ! Mais ce n’était même pas le cas : ce type était tellement pur que l’idée ne lui avait même pas traversé l’esprit.

« Jamais, c’est impossible. On est tous vulnérables. »

Le sourire étrange se transforma en un sourire sadique. On pouvait voir certaine de ses dents apparaitre. Une main vint jour avec les cheveux de Lyra.

« D’ailleurs, si tu n’étais pas toi-même vulnérable, tu serais déjà partie depuis un certain temps. Il y a quelque chose qui te retient ? »

Elle, au moins, elle n’y allait pas par quatre chemins. Et bien qu’elle ne sache pas trop si son but était de la retenir ou de la faire fuir, elle voulait pour le moment simplement savoir pourquoi elle était encore ici.

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★ La chaleur dans le froid ★

« Tu sais, pour être honnête, je ne peux pas l'abandonner »

On aurait pu en rester là. On aurait pu remballer et rentrer chacun de son côté, oublier cette soirée et n’en garder qu’un souvenir brumeux, comme ces lendemains de soirée un peu trop arrosés. Tu n’y étais pas allé de main morte, avec lui... Hayden était blessé, mais l’était-il assez pour réagir ? Probablement... ou bien il s’en foutait, c’était possible aussi. Le feu dans la cheminée semblait se raviver, grandissant doucement, tandis que lui au contraire, semblait s‘éteindre. Pour autant, tu n’y prêtais plus vraiment attention... tu songeais à partir, mais quelque chose t’en empêchait.

Mais au moment où cette pensée t’effleura l’esprit, Hayden se leva. Ses cheveux s’étaient défaits, la pince était tombée au sol, mais il ne la ramassait pas. Non, au lieu de cela, il s’approchait, lentement, imperturbable. Pas un seul mot n’était sorti de sa bouche. Mais quand il arriva à ta hauteur... il y eu comme un sifflement dans l’air. Sa main t’attrapa par l’épaule, te plaqua contre le mur d’en face.

« Et toi, tu ne fais jamais d’erreur, Lyra ?
Il était proche, trop proche. Son souffle venait te caresser la joue, ses yeux se teintaient d’une pointe de colère. Sur le moment, la surprise et le choc, tu n’avais pas compris ce qui se passait.
- Jamais, c’est impossible. On est tous vulnérables.
Maintenant, les choses devenaient plus claires, la voix persiffleuse du garçon... ou d’Hailee ? Très vite, la surprise s’effaça, laissant place à un étrange mélange, entre soulagement et mécontentement... gêne et tristesse. Tout ceci s’entremêlait en une sorte de grosse pelote de laine, une boule de sentiments dont tu ne pouvais plus te dépêtrer.
- D’ailleurs, si tu n’étais pas toi-même vulnérable, tu serais déjà partie depuis un certain temps. Il y a quelque chose qui te retient ?
C‘était frustrant, ennuyeux. Sa main venait jouer avec tes cheveux, tu n’aimais pas cela. Attrapant son poignet pour la faire cesser, sans lâcher ce regard inquisiteur qu’elle plantait sur ta personne, ce fut finalement un sourire un peu triste qui s’afficha sur tes lèvres. Finalement, elle avait réagi pour lui.
- C’est toi qui me retiens, arrête de jouer les victimes. Tu ne peux me dire ça et continuer de te cacher derrière elle, Hayden. T’es en colère contre moi ? Je ne te vois pas t’énerver là, c’est tout ce que je suis pour toi ? »
Repoussant brusquement le jeune homme en arrière, ton expression s’adoucit un peu. Cela faisait du bien d’être à nouveau libre de ses mouvements... et aussi, de lui sonner franchement les cloches. Comme tu aurais voulu que quelqu’un le fasse pour toi en ce moment. Comme Kiara l’aurait fait si elle avait été là. Hailee avait eu une bonne intention... elle avait raison, mais ce n’était pas d’elle que tu voulais entendre ces mots. Passant machinalement ton autre main dans ta crinière ébène, tu fis un pas en avant, dans l’attente d’entendre ce qu’il avait à dire.

La chaleur dans le froid

Son visage s’était comme bloqué un instant. Ce n’était pas du tout le genre d’Hailee de jouer les victimes, ni même celui d’Hayden. Elle sourit, un large sourire. Peut-être qu’elle ne considérait pas ses mots comme juste, mais ils venaient de le réveiller un petit peu. Le regard perdu d’Hayden n’avait-il pas retrouvé un peu de sa lueur ? Non, Hayden, sans le fond, n’avait plus cette lueur dans les yeux depuis plusieurs années. C’était Hailee, sa lueur. Le sourire sur le visage d’Hailee s’agrandit. Elle se mit un peu plus à l’aise sur les marches, préférant tout de même poser ses coudes sur ses genoux, les mains jointes en avant et poser sa tête contre la rambarde de l’escalier.

« T’es mignonne, Lyra. »

Hailee ferma doucement les yeux un instant. Elle avait dit ce qu’elle pensait, elle. Maintenant, c’était son tour de lui dire. Alors, elle s’effaça, obligeant l’autre partie de son être à prendre le relai. Un retour un peu forcé qui le rendait un peu bougon. Il n’aimait pas qu’on le rappelle ainsi. Pourtant, c’était son corps, il devait en reprendre possession. Son regard se perdit un moment sur le sol. Il vit, bien sûr, Lyra faire un pas en avant. Il releva doucement sa tête. Ses yeux avaient repris une teinte normale et son âme semblait lui être revenue. Les doux reflets bleus de ses pupilles avaient retrouvé toute leur beauté. Il s’étira. Il soupira. Et puis, un mince sourire apparu sur son visage.

« Aaah, je ne peux pas te laisser partir. »

Un petit lapin de feu était apparu devant Lyra. Il se demandait si elle allait se retourner, si elle allait s’en aller. Si elle allait le frapper, l’engueuler, le bousculer, l’insulter. Dans le fond, n’importe quoi, tant qu’elle réagissait aurait suffi. Mais il n’attendit pas éternellement, il avait déjà été bien assez maladroit. Hayden ne saisissait pas les subtilités des filles, des femmes. Bien qu’il en soit lui-même à moitié une. Il avait ce sourire presque digne d’Hailee qui était venu se fixer sur son visage. Ses yeux étaient rivés sur la chevelure de Lyra, la mignonne Lyra.

« Tu n’as pas le droit de partir parce que je ne sais pas pourquoi je te retiens. »

Il avait une intonation différente de la sienne. Sans tristesse, sans cet air de chien battu. On aurait pu presque penser qu’Hailee n’était pas tout à fait partie. Pourtant, Hailee n’avait pas ce regard. Non, pas du tout. Il y avait quelque chose de différent dans les yeux d’Hailee : il y avait un désir de jouer omniprésent ; un jeu de manipulation et de provocation. Dans les yeux d’Hayden, il n’y avait pas ça. Il avait seulement ce regard presque neutre, avec une pointe d’envie, de provocation, de tristesse, de joie, de feu.

« Tu veux savoir ? »

Il gardait toujours son sourire large, « Haileenien ». Tu veux savoir ce que tu représentes pour moi ? Pourquoi Hailee est intervenue ? Pourquoi j’ai fait ça ? Moi aussi, je veux savoir. Je veux savoir pourquoi tu as l’air aussi vexée que je n’ai pas été au bout de mon geste, que si je l’avais terminé. Hayden était, en réalité, d’un naturel assez curieux. Il aimait savoir, un peu.

Il passa une main dans ses cheveux, les ramenant un peu en arrière. Lâchés, ils montraient toute leur longueur, leurs ondulations que d’autres auraient certainement enviées. Ils lui tombaient dans le bas de la nuque, presque sur les épaules. Son geste fut interrompu par le vent qui venait de frapper les fenêtres, comme Kathleen aurait fouetté une de ses proies. Heureusement que c’était du double vitrage ici ! Le temps ne semblait pas vraiment vouloir s’améliorer pour le moment, c’était tout de même étrange. Peut-être que le dieu de la météo avait attrapé un rhume et qu’il s’acharnait sur l’île ! Cette idée fit sourire un peu plus Hayden qui, cette fois, s’adossa contre la rambarde.

« Lyra, c’est Hailee qui embrasse n’importe qui, ce n’est pas moi ! Tu sais ce que ça veut dire ? Ça veut dire que tu n’es pas n’importe qui. Et c’est parce que tu n’es pas n’importe qui qu’elle est revenue. Hahaha, pour le coup ce n’était pas uniquement moi qu’elle protégeait ! »

Il se mit à rire. Mais il disait vrai. Hailee avait choisi d’intervenir non seulement pour protéger et réveiller Hayden, mais aussi pour protéger Lyra. Hayden ne contrôlait pas vraiment ses pouvoirs, une des raisons de son silence prolongé avait été le fait qu’il s’acharnait intérieurement à rester calme pour ne pas faire sauter le manoir à cause d’une pulsion. Certainement que son subconscient avait appelé Hailee, la seule partie de raison qu’il lui restait encore à ce moment-là.

Il la regardait encore. Il attendait. Maintenant, elle avait le choix de le croire ou de ne pas le croire. Elle avait le choix de rester ou de partir. Elle avait le choix de venir s’asseoir et de l’écouter, ou celui de l’éviter et de le fuir. Hayden ne s’était pas plaint, cette fois. Il n’avait pas joué les victimes, n’avait pas non plus tenté de donner la responsabilité à quelqu’un d’autre. Il savait qu’il avait fauté. Maintenant, il aurait aimé savoir pourquoi est-ce qu’elle lui en voulait exactement : parce qu’il n’avait pas été jusqu’au bout ou, au contraire, parce qu’il avait juste tenté le diable. Et pourquoi elle était encore ici, aussi. Fallait pas abuser, ça comptait pas mal, ça, pour lui.

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★ La chaleur dans le froid ★

« Plus de mensonges entre nous... promis ? »

Mignonne, avait-elle dit avec un sourire. Hey, en quoi suis-je mignonne ? Ce n’était pas dans tes habitudes de remettre en question de genre de paroles. Mais c’était Hailee, et puis surtout, tu ne t’y attendais pas. Ce n’était pas mignon... c’était bête et méchant, un peu triste aussi. Imagine un peu, la tête que tu étais en train de tirer... et si Hayden te voyait comme ça ? Ce n’était pas grave, mais... ton esprit s’embrumait, tes pensées s’emmêlaient à nouveau dans une pelote inextricable.

« Aaah, je ne peux pas te laisser partir. »

Tu sursautas. Ses paroles venaient de te tirer de tes rêveries, et brusquement, tu te mis à rougir comme une enfant qu’on prenait sur le fait. Il y avait un petit lapin à tes pieds, une petite créature de flammes comme elle avait l’habitude d’en faire. Tu restas un moment à le regarder... à attendre, qu’il aille au fond de sa pensée.
Parce que je ne sais pas pourquoi je te retiens. Tu levas les yeux vers lui, étonnée. Pourquoi il te retenait ? Cette réponse, elle était facile... Parce que je tiens à toi, Hayden. Ce n’était peut-être pas le même sentiment que celui qu’il aurait voulu, mais c’était important aussi, non ? Pour toi, ça l’était. Lentement, ton regard glissa sur le sol, suivant les ombres dansantes sous la grande flamme de la cheminée. Tu fermas les yeux, avant de te poser à ton tour sur la marche de l’escalier.

Tu veux savoir ? A nouveau, il t’avait surprise. Cependant, ce n’était plus la gêne qui transparaissait sur ton doux visage, mais plutôt de la curiosité en cet instant. La question ne se posait même pas, évidemment tu voulais savoir. Tu avais toujours été curieuse, toujours à essayer de comprendre. La tempête battait les fenêtres au dehors, chaque coup résonnant à travers tout le manoir. Cela te rendait nostalgique... il y avait eu une tempête similaire, cette fameuse nuit. Quand tu y repensais... c’était aussi demain.

« Lyra, c’est Hailee qui embrasse n’importe qui, ce n’est pas moi ! Tu sais ce que ça veut dire ? Ça veut dire que tu n’es pas n’importe qui. Et c’est parce que tu n’es pas n’importe qui qu’elle est revenue. Hahaha, pour le coup ce n’était pas uniquement moi qu’elle protégeait !

Il se mit à rire, mais tu ne comprenais pas où il voulait en venir. Elle te protégeait ? C’était bizarre, ce qu’il disait... pas n’importe qui ? Tu pris tes jambes entre tes bras pour venir poser ta tête contre tes genoux, songeuse face à ce qu’il venait de dire. Ce n’était pas vraiment... le genre de réponse que tu aurais voulu entendre.

- Alors, pourquoi tu n’es pas allé au bout ?... Tu ne m’as pas répondu, juste pas n’importe qui ça ne suffit pas ! Tu marquas une pause, tournant enfin ton regard vers le sien. Mais il était différent du précédent, comme empli d’une lueur, une étrange lueur. La raison pour laquelle tu me retiens... c’est parce que je tiens à toi Hayden. Je ne peux pas te laisser partir comme ça, on n’embrasse pas les gens par erreur, évidemment que je suis en colère.
Puis, dans un soupir échappé alors que tu laissais un bref instant le silence reprendre ses droits, tu murmuras : Il faut vraiment tout te dire pour que tu comprennes, toi... »

La chaleur dans le froid

Et alors, maintenant, il se passe quoi ?
Il était un peu perdu, bien qu’il semblait avoir retrouvé ses esprits. C’était assez étrange, contradictoire. Il avait m’impression qu’il ne se sortirait jamais de cette situation. Il s’enfonçait lentement dans les ténèbres, comme si… Comme s’il n’y avait plus aucune solution et que, de toutes les façons, elle finirait par le détester sans retour. Peut-être qu’il avait cherché, mais certainement que dans le fond, il aurait aimé pouvoir retourner un peu plus tôt en arrière pour éviter de faire cette « bêtise ». Bien que pour lui, ça n’en était pas une. Plutôt une pulsion, à vrai dire. Malgré le doux sourire fixé sur son visage, ses yeux demeuraient étrangement neutres. C’était comme si Hayden ne pouvait pas montrer les émotions qui le rongeaient.

« Alors, pourquoi tu n’es pas allé au bout ?... Tu ne m’as pas répondu, juste pas n’importe qui ça ne suffit pas ! » Elle avait marqué une pause, tournant enfin son regard vers le tien. Mais il était différent du précédent, comme empli d’une lueur, une étrange lueur. « La raison pour laquelle tu me retiens... c’est parce que je tiens à toi Hayden. Je ne peux pas te laisser partir comme ça, on n’embrasse pas les gens par erreur, évidemment que je suis en colère. »

Finalement, il se gratta la tête frénétiquement et énergiquement.
« Mais ce n’était pas par erreur ! J’en avais envie. J’en avais envie et si je le pouvais je finirais ce geste. J’en avais envie parce que tu es absolument adorable, pleine d’énergie et… » Il marqua une courte pause à son tour, sans vouloir l’imiter, seulement par nécessité envers ses propres idées. Il reprit la parole, très doucement. « Tu m’intrigues et tu m’attires, Lyra. »

C’était comme si un éboulement venait d’avoir lieu dans son esprit. Il tourna la tête pour ne pas croiser son regard, gêné. Les rougeurs qui perçaient sur ses joues attestaient de l’authenticité de ses propos. Il ne voulait pas dire qu’il l’aimait par amour, bien qu’il ne la détestait pas non plus. Non, il ressentait actuellement « seulement » une certaine attirance envers elle. Il l’aurait bien câlinée pendant des heures en buvant du chocolat et en mangeant des chamalows au coin du feu. Mais maintenant, c’était un peu… impossible, n’est-ce pas ?

Il affichait une mine déconfite, comme s’il venait de soudainement prendre conscience de la réalité. Pourtant, dès que les rougeurs se transformèrent en simples « roseurs », il tourna à nouveau le regarde vers elle en lui souriant à nouveau.

« Je me suis arrêté parce que j’avais peur de te vexer. Voilà toute la vérité, je tiens à toi, moi aussi… »

Dehors, la tempête semblait se calmer doucement. On pouvait le sentir car le vent soufflait un peu moins fort à présent. En le remarquant, Hayden eut un peu peur… Il avait peur qu’elle s’en aille avant qu’ils aient pu régler cette histoire et qu’elle ne veuille jamais plus le revoir.

HRP:Comme ça traine en longueur, j'ai joué carte sur table avec Hayden et on va dire que la tempête se calme ;) Comme ça, tu restes assez libre et en fonction des idées, ça peut se terminer assez vite ou continuer sur une autre lancée comme celle de départ : "fêter" son anniversaire. J'ai fait plus court, comme ça on pourra éventuellement avancer vite !

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★ La chaleur dans le froid ★

« L'aube d'une éclaircie »

Hayden agissait encore de manière étrange... comme s’il refoulait quelque chose en lui. Comme tout à l’heure, quand Hailee l’avait protégé. Hey, Lyra... tu ne crois pas que tu en as assez fait ? Tu devrais rentrer. Il va finir par vraiment te détester, si tu continues comme ça. Et dans un sens, c’était logique. Cela faisait beaucoup trop pour une seule personne... même toi, tu ne pourrais pas endurer ça toute seule.
A ce moment, les paroles qu’elle avait eues pour toi ce soir là te revenaient à l’esprit. « Tu n’as pas à t’en vouloir. Ca arrive à tout le monde de faire des erreurs. » Hailee l’avait dit elle aussi, non ?

« Et toi, tu ne fais jamais d’erreur, Lyra ? »

Alors tu n’as pas à en vouloir à Hayden. Juste parce que tu ne lui fais pas encore confiance, cela ne veut pas dire qu’il ne tient pas à toi lui aussi. Parce qu’il te trouve adorable, parce qu’il ne te comprend pas encore tout à fait. Ses paroles étaient... vraiment gênantes, et quand tu le regardas du coin de l’œil, c’était bien du pourpre que tu voyais sur ses joues d’ordinaire si pâles. Mais elles t’avaient atteinte.

« Je me suis arrêté parce que j’avais peur de te vexer. Voilà toute la vérité, je tiens à toi, moi aussi… »

Et maintenant... tu ne savais plus quoi faire. En fait, tu ne t’étais pas seulement énervée contre lui... mais aussi contre toi-même. Ce n’était pas si compliqué, si tu t’étais un peu moins enflammée, les choses n’auraient pas été aussi difficiles. Alors que tu prenais conscience de ce fait, le regard toujours plongé dans la cheminée, la tempête au dehors semblait se calmer à son tour.

« ... Haha. Tu vas me trouver bizarre, mais ce n’est pas grave.

Tu te relevas, un peu hésitante, avant de descendre les dernières marches de l’escalier. Tu ne te sentais pas de lui dire ce que tu ressentais comme il l’avait fait... tu n’en étais pas encore sûre toi-même. Mais tu avais encore une dernière chose à faire.

- Viens, Orage ! »

Brusquement, le vent qui était tût au dehors recommença à hurler de plus belle, et alors que toutes les fenêtres étaient fermées, une nuée de flocons se leva autour de ta silhouette. Elle t’obéissait un peu trop bien, ce soir... car à ton appel, la fenêtre la plus proche se brisa subitement, laissant alors s’engouffrer dans la pièce un courant d’air glacial venant se joindre aux forces que tu avais déjà invoquées et avec elles, la neige qui s’était accumulée contre la vitre vint s’éparpiller sur les tapis du salon. Puis, lorsque tout fut enfin en place, le blizzard s’était transformé en en ce sublime poney des neiges à la robe nébuleuse qu’il connaissait bien.

« Oups...
Laissas-tu échapper, levant un regard innocent vers la vitre que tu venais de briser... et ton invocation, sans doute trop heureuse de te revoir, t’adressa ses salutations à sa manière : un énorme coup de boule dans le visage.
- Aieuuuh, depuis quand tu m’attaques, saloperie ?! »

Rien de grave, tu saignais juste un peu du nez... on se l’accorde, il y avait plus classe comme sortie, quand même. Mais c’était ainsi, avec ce pouvoir... cela ne t’étonnait même plus de foirer totalement tes tours. Ce qui t’inquiétait le plus dans l’affaire, c’était qu’Hayden ai à payer pour la vitre que tu avais... oblitéré, vu ce qu’il en restait, c’était le mot. Tu fouillas rapidement dans tes moches pour trouver un mouchoir, te laissant finalement aller à rire de ce désastre qu’avait été ton tour.

« Désolée Hayden. Pour la fenêtre, et puis... à Hailee aussi. Malheureusement, je crois que je ne peux plus rester après tout ça... mais on peut se revoir, une autre fois... enfin si t’es d’accord.
Tu te grattas un peu la tête, ne sachant plus par où enchainer. Toute la poudreuse sur le tapis... ça allait être une plaie à balayer, tiens. Et puis, une idée te vint en tête.
- ... Toi aussi tu m’intrigues, tu sais ?... Je te laisse mon numéro, pense à balayer quand tu l’auras noté. »

Avec un sourire un peu espiègle, tu t’approchas à nouveau de lui pour dire au revoir. Il ne l’avait peut-être pas encore remarqué, mais ton numéro, tu l’avais dessiné avec ce qu’il restait de poudreuse sur le tapis. C’était un peu comme un message secret... il suffisait de l’effacer après l’avoir lu, c’était plus pratique que chercher un bout de papier et un crayon.

« A plus. »

Déposant un furtif bisou sur sa joue, tu fis un saut en arrière sans le quitter des yeux, puis te hissa sur ta monture pour te préparer au départ. La tempête s’était calmée, alors tu n’avais plus grand-chose à craindre du dehors. Sortir par la grande porte à poney... si c’était pas la classe ! Le vent glacé du soir souffla une dernière fois dans tes cheveux la vue d’Hayden, alors que tu regagnais la route enneigée vers ta lointaine demeure. Dehors, le courant n’était pas encore rétabli, il faisait nuit noire... mais ça irait. Tu connaissais la route.

A la prochaine.

HRP : Fin pour moi du coup, sans vouloir expédier, je pense juste que c'était plus cohérent pour moi de finir sur ça. Si tu as des questions ou autres, mp ~ ♥

LA CHALEUR DANS LE FROID

Et là ? Que venait-il de se passer exactement ? Il n’aurait pas réellement su le dire. Le poney des neiges venait de refaire son apparition, défonçant la fenêtre au passage et éparpillant de la neige un peu partout dans le salon. Ce n’était pas sans l’inquiéter, le Hayden. Il savait parfaitement que Kathleen allait être totalement furieuse ! Son visage était déjà livide d’avance, comme si elle était déjà là, prête à le tuer sur place. Il capta à nouveau son attention sur Lyra. Elle était réellement étrange comme personne, comme si elle était réellement à part dans ce monde. Elle se chamailla un instant avec son poney, puis elle lui adressa à nouveau la parole.

Alors, comme ça, elle ne pouvait plus rester. Il aurait aimé pouvoir dire quelque chose, mais rien ne sorti de sa bouche. Dans un sens, il s’en doutait. Il se disait bien qu’elle allait finir par s’en aller, comme ça… Et puis, elle n’aurait certainement pas pu rester ici éternellement. Pourtant, elle lui proposa de se revoir, plus tard. Et ça, ça venait d’illuminer son visage un court instant. Il esquissa un sourire, comme heureux. Et ce qu’elle ajouta par la suite ne fit que renforcer ce sentiment. Finalement, peut-être qu’il n’avait pas tout gâché, qu’elle ne le détestait pas ! Et puis, s’il l’intriguait aussi, ce n’était réellement pas quelque chose de mauvais. Il lui offrit un large sourire, un des plus sincères qu’il pouvait faire à ce moment. Alors, elle enfourcha son poney de neige et elle s’en alla, en laissant son numéro à Hayden.

« A plus. »

La douceur de ses lèvres sur sa joue resta un moment. Il lui fit un petit signe de la main, un « au revoir » un peu lointain. Et maintenant qu’elle était partie, il soupira longuement avant de laisser sa tête tomber en arrière. Il resta ainsi un long moment avant de se relever. Comme vidée d’énergie, il s’avança doucement vers le tas de neige pour le nettoyer. Dedans, quelques chiffres étaient dessinés. Cela suffit à lui redonner le sourire. Il nota soigneusement le numéro et se mit au boulot avant que Kathleen ne lui botte réellement le cul…

FIN

» Un nouveau départ dans le malheur [PV Lyra]
» Il règne une chaleur étouffante. [ PV Kidou Sharp ]
» Welcome to Awashima ! [Ku' & Lyra]
» Face à la Mer [PV : Lyra]
» Welcome to Awashima 2 [Ku/Lyra]