/-18\ L'encre dans la peau [PV Abel]

Un éveil sous des pleurs grincheux, et pourtant, Lilith restait la femme la plus heureuse du monde. La maternité lui réussissait plutôt bien. Ouvrant les yeux, elle s'étira avant de poser les yeux sur sa table de chevet. Huit heures, les jumeaux leur avait fait grâce d'un réveil brutal à l'aube cette fois. La jolie blonde avait dormi comme un bébé pour ainsi dire et ce fut sourire aux lèvres qu'elle accueillit son bel américano-finlandais, le gratifiant d'un doux et long baiser.

"Bonjour ..."

Un cri plus perçant  se fit entendre, Elyn avait tout de même de la voix, et cette particularité, elle la tenait sans nul doute de sa génitrice. Un dernier baiser énamouré, quelques petites caresses tendres et la Kagutsuchi s'extirpa des draps, synchrone à l'élu de son coeur. Ils étaient des parents patients et épanouis. S'avançant vers la fenêtre de leur chambre, elle tira les rideaux, caressant d'un doigt le pelage de son familier qui avait rejoint la petite famille il y a peu. Il gazouilla quelque peu dans son sommeil, sous le sourire de sa maitresse. Fuuka était calme, contrairement à un certain félin pervers.

La belle sautilla vers son aimé pour lui voler un nouveau baiser avant qu'elle ne passe dans la chambre voisine pour retouver ses deux petits anges. Comme à l'accoutumé, chacun s'occupait d'un des bébés. La routine du matin. Tantôt Elyn, tantôt Liam. Et en cette matinée, Lilith attrapait sa chère petite fille entre ses bras. Portrait craché de sa mère, celle-ci gazouillait déjà sous les multiples baisers de la tatoueuse. Bientôt huit moi, que le temps passe vite !

L'heure qui suivit se déroula dans le plus grand des calmes. Mais pourtant la berlinoise  s'en trouvait excitée puisqu'aujourd'hui, elle reprenait du service. Elle avait pris beaucoup de temps pour elle, pour eux, pour les bébés, pour préparer leur mariage qui serait bientôt célébré. La belle avait pu reprendre également sa taille de guêpe, tout en gardant ses courbes voluptueuses tant appréciées par son futur mari.

Un dernier baiser aux trois amours de sa vie et là voilà qui s'aventurait dans son salon flambant neuf. Une nouvelle maison, une nouvelle vie, et un atelier tout neuf aménagé à quelques mètres de leur demeure familiale. La belle à la crinière dorée avait revêti un pantalon de cuir rouge, mettant en valeur son corps parfait, tout autant que son débardeur noir qui laissait paraître quelques tatouages, notamment la date de naissance des jumeaux au creux de son épaule droite.

Elle s'attela à quelques croquis avant d'être interrompue par la clochette signifiant un visiteur. Sortant de la pièce pour rejoindre la petite salle d'attente parfaitement aménagée, elle offrit un sourire radieux au nouveau venu.

"Bonjour ! Je peux t'aider peut-être ?"

Un léger bruissement se fit entendre. La douce n'eut guère besoin de tourner la tête pour savoir que son magnifique phénix s'était posé sur son épaule pour accueillir comme il se doit son premier client depuis bien longtemps.

La réputation de cette tatoueuse n’était plus à faire et grâce à ton réseau tu avais été de capable de connaître la date de sa nouvelle ouverture. Un congé maternité était la conséquence de sa précédente fermeture à priori. Tu poussais donc la porte du salon très proche de cette maison bourgeoise avant qu’une blonde, la tatoueuse sans doute ne t’interpelle. Un sourire se dessina sur tes lippes avant de voir l’oiseau mythique se poser sur son épaule. Un familier de ce type n’était pas banal ce qui te faisait dire que tu avais choisi la bonne tatoueuse.

« Je l’espère. J’ai des cicatrices à couvrir si tu veux bien. »

Sans gêne, tu retirais ton blouson de cuir pour le déposer sur un des sièges de la salle d’attente puis ton tee-shirt. Ainsi vêtu ou plutôt dévêtu tu te montrais à la jeune femme qui pouvait donc découvrir tes précédents tatouages dont celui avec le prénom de ton fils mais aussi les multiples cicatrices plus ou moins récentes.

« Comme tu peux le voir il y en a une belle au niveau de la ceinture abdominale, une autre au-dessus de la hanche et encore une autre dans le dos. » Tu te tournais pour mieux te montrer et ajoutais : « Je ne veux pas tout couvrir, simplement les plus grosses dans la mesure du possible et encore si tu juges que ce n’est pas faisable je repars et basta. »

Machinalement, de par ta position tu regardais dehors, par la fenêtre. Ce fut à cet instant que tu captais une scène pour le moins pas banal, un homme blond poursuivant un chat volant avec une poêle à la main ! Scène cocasse qui te força à te retourner, l’air interrogateur.

« Euh c’est normal qu’un type poursuit un chat volant qui tient lui-même une poêle ? » Légèrement amusé par la situation il allait enchaîner sur ses envies d’encre dans la peau quand une voix masculine venant de l’extérieur se faisait entendre.

« Reviens ici tout de suite ! On ne passe pas Fuka à la poêle ! Que va dire Lilith ! NI-Oh reviens ! »

Tu laissas passer quelques secondes de flottement avant d’embrayer.

« Pour le tatouage, tu peux faire ce que tu veux je m’en moque. Ça te va ? »

La jolie berlinoise détourna la tête pour venir caresser les plumes sanguines de son familier. Les paupières closes, l'oiseau savourait calmement ce contact avec celle avec qui il était lié. Fuuka était sage, noble, et dégageait la prestance que l'on espérait d'un animal de son espèce. Lilith l'adorait, le comprenait. Il était un symbole pour elle, semblable à ce dessin qui encrait sa cuisse depuis de nombreuses années déjà. La douce reporta ses pupilles d'océan lorsque son client lui répondit.

"Des cicatrices hein ?" rétorqua la tatoueuse dont les lippes s'arquaient d'un sourire malicieux.

Un défi. Les défis, elle adorait cela. Ce n'était pas chose aisée de recouvrir parfaitement des stigmates de plaie. L'on pourrait presque croire que la belle à la crinière des blés dévorait le corps du beau jeune homme qui se dénudait devant elle, mais il en était tout autrement, elle admirait les quelques oeuvres qui parcouraient sa peau, et analysait les cicatrices barrant l'épiderme. L'un des dessins attira son attention, la fit cligner des yeux, une calligraphie traçant un prénom qu'elle affectionnait particulièrement puisqu'elle en avait fait cadeau à son petit garçon.

Désormais dos à elle, l'inconnu lui expliquait ce qu'il attendait d'elle, il ne semblait pas bien compliqué sur ses voeux. S'avançant près d'un perchoir arborant un cendrier en cas de combustion spontanée de son oiseau, Lilith l'incita à y prendre place avant de s'approcher de son client. Mais celui-ci eut l'attention attiré par un phénomène étrange se déroulant au dehors.

"Ne fais pas attention c'est juste mon fiancé qui réprimande son familier ..."

Si elle avait tous les droits d'être agacée, bien au contraire, la douce afficha un air amusé à l'écoute des cris de son aimé. Ces deux-là n'avaient pas fini de la faire rire. Elle se posta devant le jeune homme avant de croiser les bras, l'air pensif.

"Carte blanche ? Hmm ... Ca me va ! Je vais t'épargner les curiosités quant aux causes de ces cicatrices, même si j'aime les faits croustillants." dit-elle en agrémentant ses mots d'un clin d'oeil.

Elle s'assit sur le canapé et l'invita à faire de même tout en attrapant l'un de ses books, le feuilleutant distraitement avant de se stopper et lever les yeux vers le tatoué. Elle chassa une mèche dorée qui plongeait devant ses prunelles azurées avant de s'adresser de nouveau à lui.

"Liam. Joli prénom."

La belle ne posa guère de questions et reprit sa recherche avant de reposer l'album sur sa petite table, une petite moue contrariée marquant ses traits. Non, elle n'avait trouvé aucune idée là-dedans, elle devrait chercher dans son esprit. Glissant ses fins doigts distraitement sur la cicatrice ornant sa hanche, elle reprit la parole.

"On peut soit partir sur une grande pièce recouvrant les trois d'un seul coup ou bien en faire trois plus petites à thème semblable ou différent. On peut par exemple imaginer un animal, carnivore de préférence, comme un loup ou un lion qui s'élancerait la gueule ouverte, je pense pouvoir recouvrir les trois cicatrices avec quelques ombres autour pour lui offrir un décor. Ou bien ... Un crâne au niveau de la cicatrice de l'abdomen duquel sortirait des flammes qui viendraient recouvrir les deux autres."

Elle s'était appuyé sur le look du jeune homme pour tenter de comprendre ses goûts. Marquant une pause, la belle croisa l'une de ses jambes sur l'autre.

"Enfin, après, si ça ne te plait pas, je peux m'adapter ou faire des croquis. Ce que j'aime le plus dessiner ce sont les phénix. Là aussi, c'est une hypothèse qui pourrait recouvrir le tout. Je suis plutôt partante pour une grosse pièce en réalité, même si cela demanderait plusieurs séances. Mais avant, y'a-t-il quelque chose que tu aimes par dessus tout ?"

Tu aurais préféré éviter le sujet mais comment le pourrais-tu ? Comment pourrais-tu ignorer le prénom de ta progéniture qui te manque tant ? Ce prénom, celui de ton fils comptait beaucoup pour toi. Tout d’abord parce qu’il a été celui de ton grand-père, lui aussi un fier militaire mais aussi et surtout parce que prénom incarnait à lui seul l’Irlande que tu aimes. Liam, anciennement William, anciennement Uilliam, tellement de générations, de racines dans ce prénom. A lui seul tu étais capable de sentir l’odeur des prés verdoyants, de la marée haute d’où les vagues salées se fracassaient sur les parois rocheuses dans un terrible grondement et aussi le whisky, ce délicieux breuvage typique de ton pays natal. Avec un petit pincement au cœur tu répondais à la tatoueuse :

« C’est le prénom de mon fils. Il vient de mon grand-père, une sorte de tradition familiale. »

Tu ne disais plus rien, ne voulant pas trop t’épancher sur ta vie intime avec une inconnue surtout que cette information, même Tihana ne l’avait pas. Aussi tu te rappelais de ce que la tatoueuse t’avait dit juste avant, sur le fait qu’elle aimait les informations croustillantes, notamment sur tes blessures. En effet les derniers affrontements t’avaient laissé des petits « souvenirs » pas vraiment anodin. Peux-tu seulement lui dire ouvertement que tu as été impliqué dans une guerre de gang ? La blondinette semblait rayonner de bonheur, surtout lors de l’évocation de cet hurluberlu qui courait avec un chat et une poêle.

« Une guerre de territoire pour les cicatrices rien de plus. »

Etais-tu jaloux de la tatoueuse ? Enviais-tu sa situation ? Tu aurais très bien pu être à sa place si l’IRA ne s’en était pas mêlée. Quel dommage non ? Un véritable gâchis…. Non Abel ce n’est pas ta faute, tu sais très bien que j’irai toujours dans ton sens, je suis de ton coté. Quoi qu’il en soit la jeune femme semblait savoir de quoi elle parlait, te proposant une grosse pièce ou trois petites. Ta préférence allait pour la grosse pièce, le carnivore et plus précisément le loup te plaisait bien, bien qu’un lion te plairait également.

« Personne ne m’a demandé mes gouts, t’es bien la première. » Répondais-tu tout d’abord avec d’enchainer rapidement : « La grosse pièce me plait bien, un loup fera l’affaire. » Tu sortais alors de la poche arrière de ton jean ton portefeuille pour en sortir de grosses liasses de billets. « Tu demandes combien ? Tu peux le faire quand ? » Histoire de paraître le plus honnête possible tu faisais de ton mieux pour être aimable tout en tendant une première liasse de billets, comme une avance en somme.

« Ce serait faisable quand selon toi ? et pour un dos entier en prime c’est faisable ? » Sans vraiment savoir pourquoi tu avais décidé de lui demander, espérons que cela soit du gout de ta jolie poupée qui devait d’attendre à ton domicile, bien impatiente comme toujours.

Le prénom de son fils ? Jolie coïcidence, puisqu'il en était de même pour Lilith. Mais pour le jeune homme, il signifiait bien plus qu'un simple patronyme, il en était d'une tradition familiale d'après ses dires. La berlinoise sentit que son interlocuteur ne souhaitait pas en dire plus, tout comme lorsqu'il évoqua les causes de ces cicatrices qu'il voulait recouvrir d'encre. Une guerre de territoire ? De plus en plus intéressants. L'inconnu semblait avoir un mode de vie à part. Et si la douce était loin d'avoir eu une adolescence facile, elle n'avait jamais trempé dans ce genre d'histoire.

La professionnelle qui sommeillait jusque là en elle prit la parole, donnant de multitudes d'idées à son client afin de le satisfaire au mieux. Plus qu'un travail, il s'agissait là de sa passion, bien que désormais, sa famille avait certainement dépassé celle-ci. Mais elle n'oublierait jamais à quel point le dessin lui avait permis de s'évader autrefois, lorsqu'elle était seule et rejetée. Mais le principal était de respecter les goûts de la personne qui se présentait à elle. Donner des idées : oui, imposer les siennes : jamais.

Lilith haussa un sourcil. Jamais on ne lui avait demandé ce qu'il préférait ? Etonnant, bien qu'elle s'interrogeait sur le fait qu'il ne parle des tatoueurs ou des gens en règle générale. A son plus grand plaisir, le jeune homme semblait partant pour l'une de ses idées. Un loup. Elle adorait les loups. Elle adorait les dessiner. Ces animaux humbles et majestueux, souvent incompris et craints des humains.

Le voir sortir une liasse de billets la surprit quelque peu. Il semblait être prêt à mettre le prix et nombreux artistes en auraient certainement profité. A vrai dire, la belle allemande était habituée aux négociateurs. Cet homme n'était réellement pas prise de tête. Il vint jusqu'à demander un dos complet.

"Et bien, on peut dire que tu n'as pas froid aux yeux. Un dos complet, d'entrée, sans avoir pris connaissance de mon travail ?" Elle eut un sourire en coin. "Ca me plait assez ce genre d'attitude mais laisse-moi au moins de faire une esquisse du loup et on pourra discuter des autres projets ensuite."

Joignant le geste à la parole, elle se releva pour s'éclipser vers son atelier, revenant bien vite avec un carnet de croquis et un crayon de bois en main. Reprenant place aux côtés de son client, elle commença à tracer quelques courbes sur le papier à grain. Concentrée, elle ne manqua néanmoins pas de poursuivre la conversation, mentionnant le tarif plutôt raisonnable qu'elle lui proposait pour le loup. Elle ne manqua guère de préciser qu'il serait bien plus important en cas de projet plus grand.

"A vrai dire, je peux être disponible assez vite, même aujourd'hui. Je reviens tout juste de congé maternité. Moi aussi, j'ai un petit Liam qui fait mon bonheur depuis plusieurs mois avec une petite Elyn en prime."

Elle se stoppa. La belle à la crinière dorée n'était pourtant pas si bavarde sur sa vie privée à l'accoutumé. La maternité l'avait beaucoup changée, elle en avait conscience. L'artiste poursuivit pourtant son oeuvre.

"Pour la forme, je te propose de faire ce loup en plusieurs séances, même si je me doute que tu as subi bien pire et que tu es en mesure de serrer les dents pour plusieurs heures. Je pourrais commencer tout de suite, mais avant, j'aimerais m'assurer des règles d'hygiène et de sécurité."

Du coin de l'oeil, elle observa le jeune homme.

"As-tu consommé de l'alcool ou autres substances ces dernières vingt-quatre heures ? Je ne juge pas, hein, c'est juste la routine pour moi. Je ne t'apprends rien puisque tu es déjà passé sous une aiguille. As-tu pratiqué un sport ces dernières quarante-huit heures ?"

Son esquisse de loup terminée, elle leva son calepin pour le mettre devant les yeux du jeune homme.

"Ca te convient ? Bien sûr, les traits seront plus nets, je n'ai pas dessiné les ombrages. Je te laisse le choix des couleurs ou non. Et si tout est bon, je prendrais une heure ou deux pour travailler sur le rendu définitif." Elle marqua une pause. "C'est quoi ton nom d'ailleurs ?"

Tu souriais doucement. Croyait-elle vraiment que tu n'avais pas pris connaissance de son travail ? Jamais tu ne laisserai quelqu'un te charcuter la peau sans t'être renseigné ou alors cette personne devait s'appeler Tihana Green ! Croisant les bras, tu ne tardais pas à répliquer à ta tatoueuse. "Crois tu vraiment que je serais venu ici, le jour de ta reprise sans connaitre ton travail ? Future Madame Hiroven ?" Tu lui adressais un clin d'oeil avant d'ajouter : "Rien de personnel, je me renseigne toujours avant de faire affaire avec quelqu'un." Tu voulais lui préciser car peu de personne ne verrait d'un très bon oeil qu'un inconnu soit au courant de certaines choses personnelles. Et en plus elle serait capable de te dessiner n'importe quoi sur l'épiderme, son caractère bien trempé était ce qu'il ressortait le plus lors de ton enquête.

Un simple signe de tête lui signifiait que tu étais d'accord pour voir son esquisse bien que si elle te proposait de te tatouer sans voir ce qu'elle avait dessiné tu n'aurais pas dit non ! En plus la jeune femme proposait des tarifs vraiment intéressants, tu avais beaucoup trop d'argent. Enfin tu savais ce que tu ferais du surplus, tu lui donnerais en qualité de pourboire. C'était le prénom de son fils qui te faisait réagir de la sorte, le même que le tient. Cette révélation avait eu le même effet qu'un coup de couteau en plein ventre. Aussi tu devais vite partir sur un autre sujet et heureusement Lilith t'aida pour le coup. Elle voulait ainsi travailler en plusieurs séances ? Ce n'était pas trop ton truc aussi tu allais essayer de négocier.

"C'est toi le boss mais si tu es capable de le faire en moins de séances possibles ça me va. "

Abel éclata ensuite de rire lorsqu'elle lui demanda si il avait consommé des substances la veille. Bien qu'il ne touchait jamais à la drogue il devait avouer qu'il consommait régulièrement de l'alcool, pas au point de finir totalement défoncer mais il ne se privait pas non plus généralement. Sa réaction avait été incontrôlable et ce n'était en aucun cas pour se moquer de son interlocutrice.

"Non pas d'alcool mais un peu de sport..." Tu tiras la langue faisant référence à quelques petites cabrioles intime. Ta belle semblait d'ailleurs libérée sur ce plan pour ton plus grand bonheur bien que tu y allais encore doucement. "Enfin bref je peux t'assurer que tu peux me tatouer sans aucune contrainte, je peux même te signer une décharge si ça peut te rassurer. Je ne veux pas de problème, mes histoires ne toucheront pas ton salon de tatouage et mes hommes ne viendront jamais ici se faire tatouer. J'ai entendu dire que tu es la meilleure et non une scratcheuse comme celle du centre ville. C'est toi que je veux."

Ensuite la jolie et néanmoins sympathique tatoueuse te montra ce qu'elle avait dessiné. Regardant le dessin avec attention il ne faisait que confirmer ce que tu pensais, c'était elle qu'il te fallait. Tu ne manquas pas de le lui signaler.

"C'est ce que je disais, c'est toi que je veux. Tu as carte blanche, ombrage, couleur, tu fais ce que tu veux." Tu marquais une pause pour finalement te présenter : "Oui pardon, je m'appelle Abel."

Lilith ouvrit la bouche de stupeur. Comment savait-il, pour le mariage ? Le nom n'était certainement pas difficile à trouver, mais la belle à la crinière dorée n'avait pas crié leur future union sur tous les toits. Seuls leurs amis proches étaient au courant. A moins que le motard ne les connaisse et en ait entendu parler ? La tatoueuse en doutait. Son interlocuteur avait quelque chose d'étrange, une certaine prestance qui piquait sa curiosité, même si elle se gardait de le questionner. Quelque chose lui disait que c'était mieux ainsi. Alors, elle se contenta de l'observer d'un air entendu avant de poursuivre leur discussion. Peu de choses étaient capables de la choquer et le sous-entendu "sportif" du bel irlandais ne la surprit pas. Au contraire, la jolie berlinoise arbora un sourire en coin.

"Je pense que ce genre d'activité n'est pas vraiment proscrite pour se faire tatouer."

Elle avait des doutes sur la véracité des informations, mais ne pouvait guère l'accuser à tords, surtout au vu de la remarque qui suivit. Lui faire signer une décharge ? Elle n'y manquerait pas, c'était la procédure, et Lilith était très à cheval là-dessus en bonne professionnelle qu'elle était. Ses paroles l'amusèrent tout de même. Elle rêvait où le motard lui réciter ses louanges ?

"Pour la décharge, de toute manière, c'est obligatoire. Non pas que je n'ai pas confiance, mais c'est une manière de me protéger contre toute plainte. Les gens de nos jours sont loin d'être les plus honnêtes. Je ne te vise pas particulièrement, tu m'as l'air plutôt ... vrai. Et ça tombe bien, moi non plus, je ne veux pas de problème, je veux simplement continuer à vivre ma passion tout en m'occupant de ma famille."

La blonde marqua une pause. Parler de sa famille lui faisait réellement chaud au coeur. La belle européenne avait toujours cette petite étincelle dans le regard lorsqu'elle la mentionnait. C'était ça, le bonheur. C'était ça, être heureuse, bien dans sa peau. Et pourtant, dieu seul sait les embuches qu'ils avaient dû surmonter, Oliver et elle. Elle reprit enfin la parole.

"Je ne dénigrerai pas mes concurrents mais je dois bien avouer que le compliment me va droit au coeur."

Lui adressant un clin d'oeil, l'artiste avait tout de même une fierté et entendre de la bouche d'un parfait inconnu qu'elle était celle qu'il voulait pour encrer sa peau gonflait quelque peu son égo. Ce fut plutôt fièrement qu'elle exposa son esquisse qui faisait réellement l'unanimité.

"Et bien, on ne peut pas dire que tu sois difficile, Abel. Mais je ferais en sorte que tu ne regrettes pas tes choix. J'adore laisser parler ma créativité, il est bien rare que mes cliens me laissent faire à ma guise."

Elle posa son calepin avant de reporter sa pleine attention sur le jeune homme, le menton entre ses mains placées en calice.

"Alors mon mignon, à quoi penses-tu pour ton dos ? Donne-moi quelques indices et je ferai le reste."

La tentation était forte pourtant tu ne pouvais rien faire, rien tenter. Cette Lilith semblait heureuse avec sa petite famille et mettre à mal son petit bonheur n'était pas de ton ressort. Toutefois tu ne pouvais pas t'empecher de légèrement la draguer. "Dommage que tu sois presque mariée on aurait pu... faire plus ample connaissance autour d'une quelconque activité physique." Tu lui faisais un petit clin d'oeil taquin avant de reprendre le fil de votre conversation. Ton interlocutrice tentait de se justifier par rapport à la décharge et tu levais les mains en signe d'apaisement : "T'inquiètes, t'inquiètes je signerai tous les papiers que tu veux ma bichette c'est pas un problème."

Tu faisais ensuite quelques pas pour regarder à l'extérieur et revoir passer ce fameux chat volant des sous vetements rouges plutôt affriolant dans la gueule et encore et toujours le blondinet qui était son maître lui courir après. Tu souriais devant ce tableau comique comprenant que la jeune femme se sentait si bien avec son compagnon. "Je dois avouer que les sous vetements que ton chat à volé son plutôt sympa" Puis tu murmurai : "Vraiment dommage." Si seulement tu avais moins de principes, la belle blonde aurait pu passer à la casserole !

Par la suite tu posais ton regard sur l'esquisse enfin terminé de Lilith. Le dessin était à la hauteur de tes attentes, très beau et exactement ce que tu voulais. Tu acquiesçais silencieusement tout en réfléchissant. "C'est nickel rien à redire, exactement ce que je voulais." Puis Lilith aborda le sujet de ton dos tout en affublant d'un jolie surnom. Mais c'est qu'elle était joueuse la future mariée et tu n'allais pas manqué de jouer aussi.

"J'avais dans l'idée de te demander un lion mais en réalité tant que tu poses les mains sur mon corps je te laisse faire ce que tu veux ma beauté." Tu réitérai un clin d’œil tout en attrapant un des books de la jeune femme présent dans la pièce. Elle avait du talent c'était presque effrayant et tu avais le sentiment d'avoir choisi la bonne personne pour s'occuper de ton épiderme.

"Tu as toujours fait du tatoo ou tu as en plus de ton talent et ta beauté d'autres qualités ?" Tu souriais te prenant au jeu de la séduction auquel la tatoueuse ne semblait pas récalcitrante. Mais jusqu'où serez vous capable d'aller ?

La taquinerie était au rendez-vous durant cet entretien professionnel. Lilith avait plutôt l'habitude de ce genre de flirt, elle n'était pas réellement contre, pourtant, la douce savait qu'elle ne devait pas se laisser aller. Elle ne voulait pas blesser son adoré, bien que dans son coeur, il était le seul et le resterait. Une fois le motif du loup confirmé, l'artiste se lança de nouveau vers les autres projets, souriant à la nouvelle remarque du motard.

"Oooh, tu n'es pas le premier à dire ça, mais pourtant beaucoup se mettent à me maudire au bout de quelques heures passées sous mon dermographe."

Il était bien vrai que certains ne faisaient guère les mâlins, se prenant pour des gros durs jusqu'à chouiner comme des fillettes sous quelques piqûres encrées. La belle en avait déjà vu de toutes les couleurs au cours de ces années d'exercice de son métier. Elle n'était pas du genre à se moquer de ses clients, mais certains caïds le méritaient tout de même, bien qu'elle se doutait que le fameux Abel ne faisait guère partie de ceux-là.

"D'autres qualités ? Hmm ... Disons que je suis parfaite, tout simplement."

Souriant malicieusement, elle se reprit tout en griffonnant quelques traits sur une nouvelle page de son calepin, le dessin prenant peu à peu la forme d'une tête de lion. Il faudrait qu'elle le montre à Oliver une fois celui-ci terminé, elle était sûre qu'il adorerait. Elle laissa échapper un léger rire.

"Non, en réalité, j'ai pleins de défauts. La perfection, c'est surfait et ennuyeux. J'ai beau être une artiste mais je suis d'une nullité absolue en cuisine, même si je tente de m'améliorer. Et puis, je suis loin d'être facile à vivre, je me demande parfois comment mon fiancé supporte mon sale caractère. Même si je ne peux que le remercier pour ça."

La sincérité et la modestie étaient tout de même deux qualités premières chez la jolie berlinoise. Jamais elle ne se mettrait plus en avant, bien qu'elle ait tout de même un certain orgueil. Enfin, tout dépendait de la situation. Un fin sourire se dessina sur ses lippes alors qu'elle continuait de tracer les courbes de la crinière du fauve.

"Pourquoi un lion ? Juste parce que tu aimes cet animal ou y'a-t-il une signification plus profonde ?"

Et oui, Abel n'était pas le seul curieux quant à son interlocutrice, lui aussi aurait droit à son lot de questions au vu des heures qu'ils passeraient ensemble prochainement.

Tu n'en doutais pas et tu ne pouvais le donner tort. Beaucoup devaient faire les grandes gueules devant un aussi jolie petit lot et pleurer à chaudes larmes lorsqu'ils passaient sous les aiguilles. Ce genre d'individu te faisait doucement rire mais sans vouloir te vanter tu allais montrer à cette beauté que tu ne faisais pas parti de cette catégorie. Tu étais un dur avec une expérience solide dans ce domaine. Lilith en serait épatée ! Continuant ton petit jeu taquin tu avais demandé à la belle si elle avait d'autre qualité que ces oeuvres d'arts qu'elle était capable de graver sur la peau et elle répondit tout simplement qu'elle était parfaite ce qui te faisait sourire. Puis elle se reprenait bien rapidement et ce fut là qu'elle marquait des points. Et dire que son futur époux passait son temps à courir après un chat pervers dans le jardin, quel dommage de laisser une aussi belle plante sans surveillance.

Pouvais-tu te laisser tenter par la jeune femme ? Serait-elle réceptive à de possibles avances ? C'était risqué de se mettre celle qui allait dessiner une oeuvre à vie sur ta peau Abel. Hum le choix était dur, compliqué car tu ne voulais pas non plus semer la zizanie dans ce couple. "Un sale caractère ? Honnetement à parler avec toi j'ai plus envie de te sauter dessus que de prendre la fuite." Cette fois ce n'était pas de la drague de ta part mais vraiment de l’honnêteté. Tu semblais très bien accrocher avec la demoiselle et tu aimerai bien l'accrocher tout court.

La tatoueuse te présenta ensuite le dessin représentant le lion que tu avais demandé, très rapide ! Examinant le croquis avec attention tu scrutais chaque détails avant de lui répondre : "Pour moi il signifie la fierté, la puissance et mes objectifs futurs. Je deviendrai le roi de la savane si je puis dire !" Tu riais de bon coeur avant que ton attention ne soit de nouveau attiré par le bruit dehors. Ce blondinet et ce chat ne s'arretaient donc jamais ! "Hé bien c'est animé ici c'est dingue. Du coup tu peux me tatouer quand ? Chez moi autour d'un verre ?" Tu lui faisais un clin d'oeil avant de lui rentre son dessin que tu trouvais très beau et d'ajouter "Donc combien de séances pour que tu tombes dans mes bras ? Je plaisante mais je peux être dispo facilement avec mon boulot donnes moi simplement les dates ma beauté."

Et revoilà que tu jouais de nouveau avec la jeune femme. Ne franchis pas la ligne Abel où tu risques bien de te brûler à nouveau.

"Me sauter dessus ? Ton honnêteté t'honore." s'exclama-t-elle en riant quelque peu.

Elle n'avait bizarrement pas cette impression d'avoir un gros lourd dragueur sur le dos. Plutôt charmeur et ... cash, c'était le moins de le dire. L'artiste resta quelques instants silencieuses afin de terminer son esquisse. Elle était plutôt rapide lorsqu'un motif l'inspirait. Les animaux étaient certainement ce qu'elle préférait dessiner le plus en réalité. Un sourire s'épanouit sur ses lèvres.

"C'est plutôt intéressant comme ambition. Tu veux régner sur le monde ?"

Au soudain bruit à l'extérieur, Lilith secoua la tête, l'air amusé en imaginant la scène qui se déroulait dans le jardin. De manière habituelle, elle vérifia que son oiseau était toujours sur son perchoir, sachant que Ni-Oh, en bon félin chasseur qu'il était, avait tendance à le pourchasser. La vie n'était pas de tout repos pour le phénix, même si celui-ci restait toujours calme en toute circonstance. Un trait de caractère que la jolie blonde avait développé également, même si elle savait parfaitement que le calme deviendrait bien vite tempête si quelqu'un venait à s'en prendre à sa petite famille.

Reportant son attention sur son client, elle lui adressa un nouveau sourire. L'irlandais semblait plutôt tenace, et bien qu'il n'était absolument pas désagréable au regard, la douce ne répondrait pas à ces quelques avances dissimulées sur le ton de la plaisanterie. Plantant son regard d'océan dans les pupilles de son interlocuteur, elle arborait toujours ce même sourire amusé.

"Pour les tatouages je dirais quatre séances selon ton seuil de tolérance à la douleur. Disons deux pour chaque motif. L'une consistant à faire les contours, et la seconde pour les ombrages. Je suis d'avis de rester sur du noir et gris, ça collerait mieux à ton style je trouve."

Elle marqua une pause avant de se lever, tournant le dos au bel irlandais pour sortir un calepin du comptoir, l'ouvant sur celui-ci afin de noter les rendez-vous.

"Par contre, pour que je te tombe dans les bras, navré, tu as quelques années de retard."

Elle l'observa du coin de l'oeil. Elle avait gardé un ton aimable, quelque peu plaisantin à son tour pour ne pas le vexer. Elle tourna les pages une à une pour se positionner à la semaine actuelle.

"Pour le premier rendez-vous, on peut dire ... demain en début d'après-midi ? Après tout dépend au rythme où tu veux aller. Comme je te l'ai dit, je suis assez disponible pour l'instant."

Régner sur le monde ? Non tu n'avais pas cette prétention et tu ne l'avais jamais eu. Même s'il y a eu une époque où le jeune fou que tu étais avais l'impression que rien ne pouvait lui résister. Epoque lointaine dont certaines choses commençaient à te manquer. Même si ton environnement était encore plus dangereux à l'époque tu avais plus de stabilité dans ta vie ce qui n'était plus le cas à l'heure actuelle. "Non pas besoin de régner sur le monde pour en tirer profit." Cette phrase lourde de sens te résumait plutôt bien finalement. Pourquoi se montrer, prendre tous les risques alors que si tu venais à agir dans l'ombre tu aurais tous les bénéfices sans les inconvénients ? Et oui tu savais ce que tu voulais, au moins sur ce plan là.

Vous reveniez au sujet intéressant du jour : tes futurs tatouages ainsi que le nombre de séance afin que tout soit parfait ! Lilith te donnait son avis et de toi à moi on était sûr que tu résisterais à la douleur. Enfin elle te parla des couleurs et sa proposition te convenait parfaitement, pas de couleur ou de tralala pour toi du noir et du gris c'était très bien ! "C'est nickel pour les couleurs, je préfère rester sobre..." Enfin façon de parler bien évidemment ! Tu avais seulement une interrogation sur le rythme des séances te forçant à te demander si la blonde maîtrisait aussi bien son sujet que cela, ou alors c'était à cause de ton charme.

"Pour les séances on est d'accord que c'est tous les mois finalement ? Le temps de cicatrisation est bien de quatre semaines ?" Un fin sourire apparut sur ton visage avant que tu ne reprennes la conversation. "Demain aprem ça me va !" Oui c'était super et tu avais hâte de passer sous les aiguilles de la jeune femme. Tu finissais par déposer quelques billets sur le comptoir en gage d'acompte et tu tournais les talons pour sortir de la boutique avant bien évidemment de déposer un baiser sur la joue de la tatoueuse. "Un petit acompte aussi si jamais tu changes d'avis." Charmeur, le Kagutsuchi quitta les lieux pour ne revenir que le lendemain.

"Pour les grosses pièces, c'est à peu près ça, mais je te demandais surtout ça pour savoir si tu souhaitais faire les deux tatouages sur un court laps de temps ou si tu préférais en faire un puis ensuite l'autre."

Déjà, la jolie tatoueuse notait le rendez-vous du lendemain, précisant l'heure alors qu'elle écrivait le nom de son client. Consciencieusement, elle lui rappela chaque consigne à bien respecter d'ici le lendemain, espérant qu'Abel les respecterait à la lettre avant qu'elle n'ajoute une boutade d'un air amusé.

"Si tu ne respectes pas tout ça, tu auras affaire à moi."

L'irlandais ne tarda pas à déposer son acompte sur le comptoir avant de voler un baiser sur la joue de la jolie berlinoise. Un peu surprise, elle finit par secouer la tête tout en riant un peu. En d'autres circonstances, sans doute aurait-elle pu passer du bon temps avec celui-ci, mais ça, elle se garda bien de l'avouer.

Une fois que le motard avait quitté la pièce, la belle à la crinière dorée ne put s'empêcher de faire un saut dans la demeure familiale afin de voler un baiser tendre à son futur mari et de papouiller ses bambins quelques minutes.

***

13h30. Abel sera bientôt là.

Lilith avait travaillé ses motifs durant une bonne partie de la soirée. Elle devait s'avouer très satisfaite de ses oeuvres et elle espérait qu'il en soit de même pour son client. Elle avait reçu les encouragements de son bel américain. Vêtue d'un mini-short en jean et d'un débardeur rouge, la belle releva sa crinière des blés en chignon grossier afin de se mettre dans les meilleurs conditions de travail. Fuuka était là, se posant sur l'épaule de sa maitresse en veillant à ne pas lui lacérer l'épaule.

Une fois les préparatifs terminés, il ne manquait plus que le tatoué.

"Coucou toi.... On a combien de temps avant que ton client n'arrive ?" Il s'agissait d'Oliver qui avait subtilement passé par la porte arrière pour venir enlacer tendrement sa future femme. Depuis leur escapade aux sources un vent nouveau soufflait sur les deux amants qui jouaient de plus en plus. Le mélomane déposait de tendres baisers sur la nuque de sa démone d'amour avant de lui caresser les fesses. "Tu sais que ce petit short m’excite comme un dingue ?" Il continuait ses caresses avant de commencer à ôter un à un les boutons du minishort, exactement comme au complexe hôtelier.

Le Rajin brûlait d'envie pour sa Kagutsuchi, envie que cette dernière devait déjà ressentir. Les enfants dormaient sous la bonne garde de Ni-Oh qui était de corvée depuis les derniers incidents. Une fois le short complètement tombé, Oliver s'attaqua à faire glisser le petit dessous de dentelle noir et rouge de la même manière avant d'investir la féminité de la tatoueuse de sa virilité.

Dès le début, le blond donnait tout ce qu'il avait prenant sa belle de nouveau avec passion. Il glissa ses mains sous le tee-shirt de sa partenaire pour en libérer sa poitrine, poitrine qu'il adorait peloter lors de leurs rapports intimes.

"Chaque jour que dieu fait tu es de plus en plus belle..." Puis après cette nouvelle déclaration le jeune homme vint lui mordiller l'oreille avant de la faire s'appuyer sur le fauteuil de tatouage.

"Vas-y bébé cambres toi bien. C'est bon...."

Cambres toi c'est bon ? Tu haussais un sourcil à l'entente de ces quelques mots. Ainsi le jeune couple s'adonnait à quelques plaisirs en attendant les clients ? Heureusement tu les avais déjà vu en passant devant la fenêtre et tu avais opté pour entrer silencieusement dans le studio, histoire de rire un coup. Tu devais avouer que tu jalousais le blondinet qui devait prendre un pied monstrueux avec cette beauté et que tu le remplacerais sans hésiter. Hum oui peut-être que tu avais un coup à jouer grâce à cette situation. Tu allais attendre le moment propice et faire ton entrée en scène. Bien sûr tu ne ferais rien de répréhensible, tu tenterais simplement ta chance.

Les gémissements commençaient à s'accélérer, se faire plus forts. La tatoueuse devait être sur le point de partir et c'est à cet instant que tu décidais de te lever et de te racler la gorge bien fort, de sorte à ce que les deux protagonistes t'entendent. Un bruit sourd te parvint alors aux oreilles puis une porte qui claque et tu entrais dans le salon tombant sur la jolie blonde. Culotte et short sur les chevilles, seins sortis du soutien gorge dont les extrémités pointaient fièrement, il n'y a pas à dire elle était magnifique.

"Je m'en doutais tu es très jolie." Disais-tu en t'approchant de Lilith tout en attrapant ses mains pour l’empêcher de se réajuster. "Pas si vite... ce serait un crime de cacher ces merveilles ma belle." Ta voix était enjôleuse.

Toi par contre, tu glissais ta main libre sur la joue de l'allemande pour venir voler ses lèvres pour un tendre baiser. Ta langue se mêlait à la sienne pour une danse intime avant que tu ne rompes l'échange ne voulant pas te montrer discourtois avec la future mariée.

"Ça ne tient qu'à toi d'en avoir plus...." Lui murmuras-tu avant de coler ton front contre le sien.

Lilith sursauta légèrement en entendant la voix de son aimé. Celui-ci s'était faufilé discrètement dans son atelier pour ce qui semblait être une petite séance conjugale. Frissonnant sous ses baisers, elle répondit tout en souriant béatement. "Pas très longtemps, les clients arrivent parfois en avance tu sais." Connaissant Oliver, ce n'était pas cela qui allait l'arrêter et comme attendu, elle sentit ses boutons sauter et son short la quitter.

"Oli ... C'est pas raisonnable ..."

Pourtant, malgré son timbre de voix sensuel, le mélomane ne pouvait que comprendre que la belle était elle aussi loin de vouloir rester raisonnable. Le goût du risque était à l'ordre du jour une nouvelle fois, son client attendrait un peu, tant pis. Il lui suffirait de battre des cils pour que ce fameux Abel lui pardonne un éventuel retard. Elle poussa un profond soupir d'aise tandis que son amant progressait déjà en elle. Le réclamant un peu plus, elle se cambra un peu plus comme son fiancé le lui demandait, prenant un plaisir non dissimulé sous les coups de reins du bel américain. Ses éclats de voix plus prononcés laissaient penser que la jouissance n'était plus très loin. Elle se sentait défaillir, trembler, prête à ...

La douce rouvrit précipitamment les yeux à l'entente de ce raclement de gorge. Sans doute tout aussi surpris, son amant recula, se cognant sur le siège dans un bruit étouffé. A la fois frustrée mais aussi amusée par la situation, la douce dut réprimer un petit rire alors que son bien aimé s'excusait avant de s'éclipser non sans lui avoir volé un léger baiser. La jeune artiste crut bon de prendre un instant afin de se remettre de ses émotions, mais ce fut sans compter sur son client qui avait décidé de faire irruption dans la pièce alors qu'elle était encore totalement débraillée.

Le rouge lui montant aux joues, elle ouvrit la bouche, voulant rapidement se rhabiller sous le regard enflammé du bel irlandais. Celui-ci ne l'entendait pas de cette oreille, la belle se trouvant emprisonnée par son assaillant.

"Abel, je ..."

Sa voix fut étouffée par la langue intruse de son client. L'ombre d'un instant, elle ne put résister, encore enivrée par les caresses récentes de son bien aimé et frustrée par cette interruption sur le fil. Ce fut un peu perturbée qu'elle répondit à ce baiser enflammé avant que lui-même ne le rompe. Il fallait bien avouer que cet Apollon embrassait comme un dieu. Reprenant son souffle, la sulfureuse blonde à l'accoutumée si joueuse et imperturbable ouvrit la bouche sans savoir quoi répondre.

"Je ... N-non ..." balbutia-t-elle en repoussant doucement le motard.

Se raclant à son tour la gorge, plutôt gênée par sa propre réaction, elle s'écarta du jeune homme afin de se rhabiller au plus vite. Le coeur au bord de l'implosion, elle porta ses mains à ses joues toujours aussi brûlantes. Elle avait merdé, oui...

"Hmm ... On a du boulot, je vais te montrer les motifs pour voir, si ça te va."

C'était ainsi la seule solution qu'elle avait trouvé pour tenter d'oublier ce petit écart de conduite.

Pour la première fois tu voyais cette jeune femme désemparée et perdue. Etait-ce ton baiser ? Sans aucun doute mais il n'y avait pas que cela. Les caresses de son futur mari, ton interruption, ton baiser, les sentiments qu'elle éprouvait pour le blondinet et tu savais aussi que tu ne devais pas la laisser indifférente. Seulement tu ne voulais pas spécialement être celui qui casserait son ménage aussi tu laissais le choix à la tatoueuse de continuer ou non. Si elle refusait ce serait dommage mais acceptable, par contre si elle venait à accepter tu lui ferais connaître des choses qu'elle avait jusqu'à lors insoupçonnée. Ton front reposait contre le sien attendant la réponse.

La fameuse réponse fut négative malheureusement et tu ne pouvais t’empêcher de sourire un peu déçu. Devais-tu tenter une nouvelle fois ? Elle te plaisait bien la jolie demoiselle quand même. "Non ? Tu es sûre ?" Tu t'approchais néanmoins d'elle lui laissant tout de même revêtir ses vêtements. "Je ne veux pas jouer au lourd mais tu es très belle sans tes vêtements, encore plus que les chefs d’œuvres que tu dessines." Tu étais sincère et ne tentais pas de l'amadouer sachant très bien qu'avec la blonde ça ne marcherait pas.

"Je suis sûr que ça me va" Disais-tu avant de poser ta main sur son front comme pour vérifier la chaleur qui semblait lui teinter tout le visage. Ta même main bifurquait sur sa joue que tu caressais doucement. "Tu en as envie je le sais et ta raison t'en empeche c'est louable et je le comprends alors te prends pas la tête."

Tu souriais encore tandis que tu quittais sa joue pour reprendre une attitude convenable lui précisant néanmoins :

"En tout cas tu embrasses très bien. Je vais t'attendre dans la salle d'attente, préviens moi quand tu es prete."

Tu tournais les talons pour aller patienter de nouveau dans la salle d'attente. Lilith viendrait te chercher une fois que tout serait en ordre.

Abel ne semblait pas se démonter, poursuivant sa séance de charme à la manière de compliments envers la beauté de la douce tatoueuse. Celle-ci se sentait honteuse de s'être laissée emportée. Elle aurait dû le rejeter, dès le départ. Lilith détestait cette idée d'avoir flanché. La belle à la crinière ne se déroba guère aux gestes de son client, écoutant ce qu'il avait à dire. Elle le laissa passer dans l'autre pièce sans répondre à sa remarque, elle ne savait pas quoi dire à cet instant.

Une fois seule, la jolie blonde soupira, réajustant au mieux sa tenue, puis sa coiffure avant de se diriger vers un petit plan de travail où était posée une bouteille d'eau. L'attrapant, elle en but une longue gorgée pour profiter des bénéfices de la boisson fraîche tout en appuyant sur l'écran de son téléphone portable posé sur la surface. Là, la jeune mère put admirer une photographie de sa petite famille au complet, lui arrachant un léger sourire. Oui, peut-être que l'ombre d'un instant, elle avait eu envie de découvrir un peu plus de cette fougue qu'Abel lui avait laissé entrevoir. Mais le simple fait de voir les adorables bouilles de ses jumeaux lui suffit à ôter tous ses doutes.

Inspirant profondément, elle s'entreprit à stériliser au mieux toute la pièce pour revenir quelques minutes plus tard dans la pièce principale, là où attendait l'irlandais. Faisant mine de l'ignorer, la berlinoise attrapa l'un de ses portes-vues, sortant les deux dessins étant destinés à son client avant de s'assoir à ces côtés et de les lui présenter.

"Je préfère que tu les regardes en détail avant d'accepter. Je peux apporter quelques modifications s'il le faut."

Marquant une pause, ses iris bleutés restèrent fixés sur son interlocuteur. Son propre visage avait repris une couleur normale et un certain sérieux. Pourtant, elle n'en avait pas encore terminé avec lui.

"Peut-être que j'en avais envie oui. Mais je ne veux pas foutre en l'air tout ce que j'ai construit sous une simple impulsion ou pour une histoire de sexe. Il y a un temps où je t'aurais certainement sauté dessus dans les deux minutes suivant ton entrée dans mon salon, mais ça c'est plus moi. Donc, ne le prends pas mal, dans d'autres circonstances, on se serait certainement éclaté tous les deux, mais aujourd'hui, ça n'ira pas plus loin."

Le laissant appréhender ses aveux de toute franchise, elle poursuivit.

"Si tu es d'accord avec ça, à toi de décider quel motif tu veux faire en premier. Le lion, ou le loup."

Lilith était rapidement de retour avant littéralement de t'ignorer, cette dernière préférant se concentrer sur son travail et te montrer ses dessins. Tu avais conscience que la situation devait être difficile à gérer mais tout de même elle avait su répondre à ton baiser. Tu croisais les bras de dépit attendant la suite et refusant intérieurement de lui répondre. La tatoueuse enchaînait et tu poussais un ouf de soulagement car tout cela aurait bien pu mal se passer si jamais elle n'avait pas décidé de ne pas crever l’abcès. Faute ou non vous deviez en parler.

"Minute, minute. Déjà tu n'as pas à te justifier. Tu es majeure, vaccinée et tatouée non ? Ensuite je ne prends rien mal, j'ai tenté ma chance et j'ai perdu voilà tout. D'accord ?"

Tu lui souriais sincèrement avant de reporter ton attention sur les dessins. Ils étaient tous les deux très beau et ne faisaient que renforcer tes choix de lui faire confiance. Satisfait tu acquieçais : "Nickel comme je le pensais, tu fais vraiment tu très bon travail sincèrement." Clairement Lilith t'épatait il n'y avait pas d'autre mot, d'autre adjectif pour qualifier cela. "Bien évidemment que je suis d'accord. On commence avec le loup ? Pour cacher les cicatrices ?"

Tu te levais donc prêt à entrer dans le studio de tatouage pour te faire ancrer ce motif dans la peau avant de t'arrêter subitement et de faire volte face. Tu avais besoin de savoir une chose avant de passer à autre chose, une chose vraiment importante à tes yeux.

"Avant j'ai besoin de quelque chose s'il te plait. Soit tu m'accordes un dernier baiser aussi fabuleux que celui de tout à l'heure ou soit tu me réponds franchement dans les yeux, as-tu envie de moi ?" Tu marquais une pause pour finalement reprendre : "Après ça je peux te jurer sur mon fils que je ne tenterai plus rien pour te séduire."

Tu étais sincère, voulant simplement une réponse à ta question.

La situation se dénouait plutôt bien. Même si elle n'était pas dans l'obligation de se justifier, la douce ne se permettait pas de laisser une telle chose en suspend. Une fois les choses clarifiées, elle pourrait exercer son métier sans malaise. Ce fut ainsi que l'artiste présenta ses oeuvres au client, non sans une pointe de fierté. Celui-ci était clairement satisfait de son travail, ne manquant pas de la complimenter de nouveau. Pour une artisane, cela mettait du baume au coeur et gonfler quelque peu l'ego.

"Le loup ? C'est d'accord."

La belle à la crinière dorée se redressa à son tour, prenant le temps de soigneusement ranger le dessin du lion avant de suivre son client vers la salle de travail. Mais ce dernier fit volte-face, surprenant Lilith qui se buta quelque peu contre lui. Elle se confondit en excuses avant de lever les yeux vers l'irlandais, lui lançant un regard sous-entendant qu'elle écoutait sa requête. Celle-ci, la jolie berlinoise ne l'avait pas vue venir. Abel avait ce don de la surprendre, mais également de la perturber quelque peu.

"Je ... Pour le baiser, aussi fabuleux soit-il, c'est non. Par contre ..."

La belle à la crinière des blés baissa un instant les yeux, se mordillant la lèvre avant de soupirer. Bien vite, elle planta ses iris d'azur dans les siennes.

"Oui. J'en ai eu envie."

Une fois la réponse donnée, elle le fixa durant quelques infimes millièmes de secondes avant de le contourner et de s'occuper du calque du tatouage de façon minutieuse. Elle ne se laisserait pas déconcentrer pour si peu après tout. Poursuivant sa tâche, elle s'adressa de nouveau à son client.

"Tu peux enlever ton T-Shirt et t'allonger sur le côté s'il te plait ?"

Une simple réponse ou un dernier baiser. Le choix était simple pour la belle tatoueuse que tu ne voulais pas mettre plus dans l'embarras. Elle te plaisait certes mais elle était aussi bien sympathique et lui faire du mal n'était pas dans tes cordes. D'un coté tu étais en mesure de gagner un baiser et d'un autre tu aurais la réponse à une question qui trottait dans ton esprit depuis de longues minutes maintenant. Lilith refusa de te donner un second baiser ce qui n'était pas une réelle surprise pour toi en réalité. Tu avais bien vu sa gêne, ses rougeurs et tu pensais logiquement qu'elle se sentait mal vis-à-vis de son futur mari et c'est pour cela que tu n'avais pas insisté lourdement. La prendre contre son gré ? Très peu pour toi, ce n'était pas ton genre.

Enfin l'allemande répondait à ta question, avouant que OUI elle en avait eu envie. Voilà maintenant tu le savais et dans tes yeux elle pouvait voir que tu lui étais reconnaissant de s'être montrée honnete. "Oh oui on se serait éclaté ma jolie." Tu lui caressais tendrement la joue, tenté de lui offrir un ultime baiser mais puisqu'elle avait dit non tu t'abstenais. Un sourire nouveau s'empara de ton visage avant que tu n'entres totalement dans le salon. "Allez c'est parti, tu vas prendre du retard si on continue de se dévorer des yeux ma jolie."

Intérieurement tu étais très fier d'avoir réussi à séduire une demoiselle comme la jolie allemande sauf que par respect pour elle et son entourage tu ne préférai pas pavaner, ce qui est rare chez toi. Obéissant tu retirai donc ton tee-shirt pour t'allonger sur le coté n'ayant pas la force de résister à une nouvelle boutade. "Par contre tu dois aussi enlever ton tee-shirt." Charmeur, tu attendais patiemment qu'elle finisse de préparer son matériel pour de dessiner son motif sur la peau. Tu avais hâte en quelque sorte et puis elle allait être de nouveau proche de toi. Cependant....

"Tu veux remettre la séance peut-être ? Je ne remets pas en cause ton professionnalisme mais il est normal que tu sois chamboulée. Ca ne me dérange pas que l'on remette la séance à plus tard Lilith."

Tu fixais la jeune femme attendant sa réponse.

"Enlever mon T-Shirt ? Je suppose que ça t'apaiserait pendant que je m'occupe de toi ? Malheureusement, je trouve qu'il fait un peu trop fisquet pour moi, ici, je préfère le garder." répliqua-t-elle, l'air amusé.

Abel ne semblait pas vexé d'avoir été repoussé, il poursuivait son jeu de charme sans pourtant insister lourdement. Il avait tout l'air de quelqu'un de bien dans le fond, malgré ses cicatrices douteuses. La jolie blonde terminait l'édition de son calque lorsque son client lui proposa quelque chose d'inattendu.

"Remettre à plus tard ? Non, je me sens bien et tout à fait apte à faire mon métier comme il se doit." La belle tatoueuse vint s'installer sur son tabouret de cuir aux côtés du jeune homme, décollant délicatement son calque avant de jeter un regard en coin à son interlocuteur. "A moins que ce soit une excuse pour toi de te sauver en courant parce que tu as peur de passer sous mon aiguille ?"

Lui tirant la langue, elle rit de bon coeur tout en posant avec précaution le calque sur la face non imprimée sur sa petite table de travail. Attrapant une paire de gants en latex, elle s'entreprit à hydrater au mieux la zone avec un peu plus de sérieux. Elle ne l'avait pas prévenu sur le fait que le gel lui semblerait froid, mais le motard n'en était pas à sa première fois.

"J'applique le calque, essaie de ne pas bouger s'il te plait."

Attapant le dessin, elle le déposa soigneusement sur la hanche du jeune homme, veillant à recouvrir les cicatrices comme elle le demandait. La dimension était parfaite et lentement, elle ôta le papier afin de vérifier si son esquisse était bien posée. Sourire aux lèvres, elle reporta son attention sur son client.

"L'orientation te convient ? Il recouvre les trois cicatrices comme tu me l'as demandé."

En attendant sa réponse, la belle à la crinière dorée s'entreprit de préparer son encre et ses aiguilles, comme toute bonne professionnelle du métier.

Dommage, Lilith ne semblait pas d'accord pour enlever son tee-shirt mais en même temps le contraire aurait été étonnant. Tu appréciais sa compagnie et sans aucun doute que le temps allait passer très vite en sa compagnie. Habituellement le tatouage de longues pièces pouvait s'avérer long et ennuyeux pour toi car certains tatoueurs n'étaient pas très bavard ! "Ah ça oui qu'il fait frisquet si on regarde ta poitrine !" Tu pouffas de rire avant de la voir appliquer le calque sur ton corps. Comme elle te le demandait, tu ne bougeais pas faisant abstraction du froid et surtout de la beauté de ta tatoueuse.

Tu baissais ensuite la tête afin de vérifier si le sens et tout le reste te convenait. Comme prévu c'était nickel. Hochant la tête tu lui disais : "Parfait comme prévu." Tu marquais une pause avant d'ajouter : "Bon il n'y a plus qu'à donc ? Promis je ne t'embeterai pas, j'attendrai que tu ais fini pour un nouveau baiser." Tu lui adressais un clin d'oeil avant de t'allonger totalement sur la table de tatouage

Fermant les yeux comme si tu faisais la sieste tu laissais la jeune femme travailler dans l’embêter comme promis. Hors de question que ton charme ne la perturbe et gâche ce fabuleux dessin n'est-ce pas ?

"Je suis vraiment ravi d'avoir eu l'occasion de te connaitre sincèrement. Ta petite famille a de la chance de t'avoir." Tu ouvrais alors les yeux pour la questionner de nouveau : "Tu as déjà remporté des concours par le passé ? Tu fais des conventions ?"

Une boutade avant que l'irlandais ne s'allonge. Tant mieux, il ne verrait pas les quelques rougeurs perler sur les joues de la belle à la crinière dorée qui sourit malgré elle. C'était tout de même flatteur pour elle qui était désormais mère de famille, de plaire encore de la sorte. Une fois les encres et les aiguilles prêtes, il était temps pour l'artiste de débuter son oeuvre. Hydratant de nouveau la peau du jeune homme, elle s'installa le plus confortablement possible, amenant son dermographe au plus près de la hanche de son client.

"J'y vais."

Et voilà que l'aiguille vint à la rencontre de la peau, laissant perler quelques gouttes de sang qu'elle essuyait d'une lingette propre. Concentrée, elle s'appliquait sérieusement sur les contours. Plus rien n'était en mesure de la perturber, même les paroles de l'irlandais. Celles-ci lui arrachèrent un sourire avant que ne vint une seconde question d'ordre plus professionnelle.

"Des conventions oui, j'en ai fait. Lorsque j'étais encore en Allemagne. Malheureusement, je n'ai pas pu décrocher de prix. Il faut dire que mon mentor était bien meilleure que moi à l'époque. Je lui dois tout, c'est grâce à elle que j'en suis là aujourd'hui."

Elle écarta un instant son matériel de son support de chair afin d'aspirer quelques doses d'encre avant de reprendre avec douceur. Oui, elle était plutôt réputée comme étant douce dans le métier, veillant au bien-être de ses clients.

"Ca va ? Pas trop douloureux ?"

Ce n'était guère moqueur, simplement, attentionné. Puis elle réfléchit, avant de reprendre la parole.

"Moi aussi, je suis ravie t'avoir fait ta connaissance et de pouvoir réaliser tes projets. Concernant ma famille, c'était un rêve pour moi irréalisable. J'essaie d'être à la hauteur pour eux, c'est tout nouveau pour moi."

Tu apprenais que la jolie blonde avait déjà fait des conventions mais uniquement sur le continent sans pour autant gagner de prix. A toi même tu pensais que les jurés devaient être aveugle devant son talent ! "C'est difficile de croire que ton mentor était plus doué que toi en voyant ton travail mais je te crois." Tu discutais machinalement alors qu'elle travaillait sur ton corps. Tu scrutais chacun de ses mouvements avant qu'elle ne te demande si tout allait bien. Tout sourire tu lui répondis : "Mis à part le fait que tu m'as brisé le coeur tout va bien ma belle." Ton sourire s'étirait encore plus, content de ta petite taquinerie.

Lilith se confiait ensuite sur sa famille, pas peu fière d'en avoir une désormais. La blonde espérait être à la hauteur chose dont tu ne doutais pas. "Je n'ai aucun doute là-dessus. Tu aurai pu céder à des pulsions tout à l'heure mais pour préserver ta famille tu t'es fait violence. C'est courageux et c'est uniquement pour ta famille." Ces quelques paroles tu les pensais sincèrement. Lilith avait tout d'une battante, un peu comme ta April en Irlande sauf que ça tu te gardais bien de lui dire bien entendu.

Trois heures plus tard le plus gros du dessin était désormais terminé et après quelques recommandations de la belle allemande tu prenais congé. La tentation de l'embrasser à nouveau était forte, bien présente néanmoins tu ne voulais pas qu'elle se sente encore plus mal et tu te contentas de lui déposer un baiser sur la joue en lui glissant "Merci pour tout." Tu sortais ensuite un petit papier où tu écrivais ton numéro de téléphone pour le laisse sur son comptoir. "Si jamais tu as besoin de moi. Avoir son réseau est assez utile. Allez à la prochaine séance ma belle." Et tu quittais les lieux.