[-18] Pas classique comme nuit, non ? [ETHAN]

Bienvenue chez moi.
« Me remercier ? Une récompense ? Je ne l’ai pas fait pour toi tu sais, ce type m’énervait au plus au point. Je me suis juste défoulé sur lui, c’est tout. Et je trouve qu’on a encore été trop gentil avec lui, on devrait y retourner et le corriger encore un peu. »

Elle le savait parfaitement, qu’il ne l’avait pas fait pour elle. Après tout, elle ne représentait sans doute qu’un logement d’au moins une nuit et un repas gratuit. Et un beau souvenir dans un bain, d’accord. Pour elle, il n’était pas plus que cela non plus. C’était vrai qu’elle avait bavé sur lui aujourd’hui. Mais ce caractère de cochon était sans doute ce qui était le plus repoussant chez lui. Dans un certain sens, ils semblaient partager un idéal, sans pour autant qu’elle ne sache ce que c’était exactement. En quelques mots, on pouvait simplement dire que « c’est bizarre ». Pourtant, il l’avait en quelque sorte sortie de ce mauvais pas. Seule, elle aurait peut-être eu plus de mal à s’en sortir. Ou alors elle aurait fait exploser le quartier en essayant de s’en sortir en vie. Pour le coup, elle n’avait pas grand-chose hormis quelques bleus. Hey, les chutes, ça use !

« Je viens de San Antonio sinon. »

Ethan semblait apprécier la nourriture que lui tendait Jess. Sans doute qu’il avait faim. Depuis quand n’avait-il pas mangé d’ailleurs ? Sans Antonio ? Inconnu au bataillon. Ça sonnait quelque peu américain.

« C’est en Amérique, si tu veux plus de précision, look un atlas. »

Bingo ! Elle avait vu juste. Alors il venait du pays magique où les rêves sont censés se réaliser. Ce mythe du rêve américain l’avait toujours bien fait rire en cours d’Histoire. Il s’en était passé des choses à cause de cette histoire ! Pourtant, certaines personnes semblaient avoir réussi à atteindre ce pour quoi elles étaient venues dans ce pays. C’était pour le moins rassurant, on apprenait donc pas tout ça pour rien !

« Au fait il est comment ton appart ? T’y vis toute seule ou t’y squatte avec une copine ? »

Jess arqua un sourcil. La colocation, elle n’avait jamais été fan. Encore moins avec une fille. EURK ! Habiter avec une fille, une vraie ; qui met cent ans dans la salle de bain et qui se parfume beaucoup trop ; qui se maquille comme les murs d’une célèbre émission télévisée sur la décoration d’intérieur ou qui porte des talons assez hauts pour l’entendre se plaindre toute la journée de douleurs. Ah non, surement pas ! Elle n’en voulait pas ! Elle secoua la tête vivement pour sortir ses idées sordides de la tête.

« Non. Je vie seule, dans un immeuble. L’appart n’est pas grand, mais il y a un certain confort tout de même. Salle de bain, espace de vie, chambre. Trois pièces. C’est suffisant je pense. »

Il fallait dire qu’à part dormir, manger et lézarder, Jess ne faisait rien de mieux dans son appartement. Le bus s’arrêta à plusieurs arrêts avant de desservir celui qui était convoité. Jess et Ethan descendirent à quelques pas de l’immeuble en question. La jeune femme passa la porte d’entrée suivie de son compagnon et tous deux prirent les escaliers jusqu’au deuxième étage. A droite, la porte de Jess s’ouvrit grâce à la bonne clé et enfin, ils purent entrer dans la pièce centrale.

La porte se refermait. En face, la vaste pièce s’offrait à eux. Elle se composait d’une petite cuisine moderne, ouvert sur l’espace de vie. Le salon-salle à manger était composé d’une table juste assez grande pour accueillir deux personnes, d’un canapé, d’une télévision, d’une console de jeu, d’une grande armoire et d’une table basse. Sur la table base trainaient quelques revues.

« Voilà mon chez moi. A droite, la porte de la salle de bain. Au fond, celle de la chambre. Je prendrais le canapé. »

Jess avait l’habitude de dormir sur le canapé. Elle s’en servait plus que de son lit, finissant ses nuits sur celui qu’elle appelait son « meilleur ami ». Elle se déchaussa, retirant ses bottines. Les talons en moins, elle paraissait tout de suite plus petite, bien moins grande. Il faut dire qu’elle venait de perdre pas loin d’une dizaine de centimètre en quelques secondes. Elle s’étira et se laissa tomber sur le canapé, comme si sa vie en dépendant. Au bout de quelques instants, elle se redressa et se mit en tailleur.

« Tu peux t’installer, hein. Pose tes affaires par ici et la nourriture sur la table. »

Elle montrait un coin de mur laissé vide pour poser les affaires. Elle tendit la main, ouvrit le bocal posé sur la table basse et y prit un cookie qu’elle enfourna dans sa bouche. Puis elle se releva. Elle posa enfin son épée qui la gênait, retira son veston et s’assied à table sous le regard d’Ethan.

« Comme tu peux le voir, c’est assez sobre. J’aime pas la déco. »

Alors elle sorti les sandwichs, les boissons et les frites, croquant sans plus attendre dans le sandwich qui était à elle, dégustant cette merveille culinaire comme un enfant mangerai un bonbon au goût tellement particulier. Et qu’il s’en mettrait partout, aussi…

Provocation.

« C’est vrai que la déco craint un max, on se croirait revenu dix, vingt ans en arrière. Je parie que le proprio est un vieux croulant qui pense que les goûts de la jeunesse d’aujourd’hui sont les mêmes que les siens étant jeune. Bref, respect, oser vivre dans un lieu aussi déprimant, il faut être capable de le faire. »

Jess aurait pu s'étouffer avec sa nourriture. C'était vrai que la décoration avait été laissée à l'abandon, mais tout de même ! Les murs étaient blancs, juste blancs. Certes, ça évoquait le froid, la solitude. En fait, le manque de décoration laissait presque penser que l'endroit était inoccupé. Il laissait aussi penser que l'occupante n'était pas forcément la plus gentille, adorable. Solitaire. Oui, c'était ça. Elle n'avait pas réellement d'ami, et encore moins de petit ami. Elle était seule, seule depuis deux ans. Seule depuis qu'elle était arrivée ici.

Pendant qu'elle pensait, perdue ailleurs, un jet de sauce vint lui tâcher le visage. Un visage ferme, stricte, qui était a présent… Simplement tâché. Jess fut surprise. Surprise et momentanément agacée.

« Hé ! Mange un peu proprement, t’as beau être chez toi, un peu de manières s’te plait. »

C'était gonflé ! Franchement, gonflé ! Jess s'énervait rapidement. Mais là, elle prit un certain temps pour souffler, pour ne pas se laisser abuser. Elle prit une serviette, essuya délicatement ce qu'elle avait sur le visage. Alors, sous les yeux d'Ethan, elle s'approcha de lui. Après avoir tremper son doigt dans la sauce ketchup qu'elle avait servi pour ses frittes, elle vint le déposer sur le mignon petit visage d'Ethan. Elle lui dessina des cornes de diable sur le front, pendant qu'il bougeait tant bien que mal pour ne pas avoir droit à se châtiment.

« Alors, on fait moins le malin hein ! »

Elle souriait. Un sourire amusé. Un sourire joyeux. Un sourire qu'elle cacha rapidement. Pourtant, la tête d'Ethan qui était en train de s'essuyer était vraiment très drôle !

« Hé ! Mange un peu proprement ! »

Elle trempa à nouveau son doigt dans la sauce, qu'elle enfourna dans sa bouche gaiement. Puis, elle reprit le chemin des frites. Elle finie rapidement son menu, comme si sa survie en dépendait. Peut-être même qu'elle pensait faire une course avec Ethan, inconsciemment. Jess s'étira. Son dos craqua. Elle émit un gémissement. Elle se leva alors. Sans attendre plus, elle commença à déboutonner son chemisier qu'elle avait pourtant retiré d'un coup aux bains. Elle laissa son haut ouvert, détachant ses cheveux ; soupirant de soulagement comme toute bonne fille lorsqu'elle détache ses cheveux le soir.

Playing with fire.
La jeune brune regardait son colocataire d’une nuit du coin de l’œil. Il ne semblait pas atteint par cette manière de se mettre à l’aise. En même temps, elle était chez elle. Et ce n’était pas la présence du garçon qui allait l’empêcher de faire ce qu’elle voulait.

« Houlà, houlà, avant de t’exhiber complètement, tu ne me montrerais pas où je vais pouvoir pieuter ? »

S’exhiber ? Hm, ce n’était pas le meilleur terme à utiliser selon Jess. « Se mettre à l’aise » aurait été bien plus approprié. Elle se serait exhibé si elle s’était exposée face à lui sans aucun retenue, voir même si elle l’avait provoqué. Mais elle n’avait rien fait de tout cela. Jess semblait presque dérangée par ce terme pas forcément bien employé. Mais sans pourtant dire quoi que ce soit de peur de dire une bêtise, elle se tue et montra la chambre à son nouveau compagnon.

La pièce était, comme l’autre, sommairement décorée. On pouvait cependant voir que des efforts avaient été fournis. La grande penderie intégrée au mur avait été repeinte et décorée de miroirs. La pièce était lumineuse, grâce à de nombreuses petites lampes aux quatre coins de la pièce. Le lit, posé au centre de la pièce, collé au mur, avait revêtu une parure noire et violette. Les meubles étaient principalement de bois noir, foncé. Une commode avait été ajoutée pour compléter la penderie ; un miroir et quelques accessoires trainaient sur le meuble. Dans le coin, entre la penderie et la fenêtre, devant une haute lampe, un fauteuil n’attendait qu’à être visité.

« Je sais. C’est… Pas pareil. »

Jess fit la moue. A vrai dire, il avait fallu que la fille du propriétaire vienne faire l’état des lieux pour constater le manque de décoration. Jess s’était faite disputée. Elle avait presque été forcée de décorer sa chambre. Après tout, « une fille doit avoir une chambre de fille » avait-elle dit. Elle entra dans la pièce et avança vers le lit. Elle s’assied sur celui-ci en faisant signe à Ethan de venir tester la « moelleusité » du matelas. Il fallait avouer qu’il était bien bon, son matelas. Il était ferme juste comme il le fallait pour garder le moelleux du premier jour. Dedans, on y dormait vraiment bien ! Mais pour ce soir, elle dormirait dans le salon, avec sa console et ses bouquins. Bah, le canapé était vachement confortable aussi ! Elle l’avait testé à de nombreuses reprises et pas uniquement pour dormir. Ahahah. Jess sourit.

Elle se releva et partie près du fauteuil pour récupérer son « pyjama ». Elle n’aimait pas vraiment dormir trop habillée. Mais il n’était pas forcément bon de dormir nue ou presque en présence d’un homme. Alors, elle ouvrit la penderie et prit le premier t-shirt à manches longues, trop long pour elle qu’elle trouva. C’était une t-shirt d’homme, c’était certain. Mais fallait-il vraiment le dire ? La jeune femme regarda Ethan en choisissant de nouveaux sous-vêtements dans le tiroir de la commode.

« Tu as besoin de quelque chose tant que je suis là ? »

En attendant sa réponse, elle retira sa chemise déjà ouverte, la jetant sur le fauteuil. Puis elle s’approcha d’Ethan en relevant ses cheveux.

« Tient, tant que t’es là. Retire-moi ça, s’te plaît. »

Jess détestait plus que tout au monde, c’était les agrafes des soutiens gorges. Elle n’avait jamais trouvé le moyen de les retirer une fois qu’elle les avait mises et, tous les soirs, c’était la même galère pour les enlever. Elle espérait seulement qu’Ethan n’allait pas lui refuser cette faveur : elle ne voulait pas encore paraître ridicule.

Tentation.
« Pas de problème, tourne-toi. »

Ethan s’exécuta sans broncher un seul instant. Il posa ses doigts sur les bretelles du soutien-gorge de la demoiselle, les glissant jusqu’aux agrafes si bien accrochée. Sentir ses doigts glisser sur sa peau avait donné un Jess un frisson auquel elle ne s’attendait pas. Elle sentait la sensibilité de son dos s’accroitre à chaque centimètre parcouru. Ce frisson lui descendait jusqu’au bas du dos, lui remontait jusqu’en haut du cou. Un énorme ressenti, pour une si petite action.

Lorsqu’Ethan défi les agrafes, Jess se sentit comme déçue. Elle en venait à souhaiter que ces instants durent plus longtemps. Elle aurait beaucoup apprécié qu’il prenne plus son temps, qu’il se joue d’elle, qu’il continue de la faire frissonner comme il avait pu le faire. Le jeune homme n’avait pas permis à son hôte de partir. Il maintenait les agrafes entre ses doigts, fermement, comme s’il était déterminé à ne pas la laisser terminer sa tâche dans une autre pièce. Qu’avait-il en tête ?

« Tu as besoin d’aide aussi pour le bas ? »

Ah. Voilà ce qu’il avait comme arrière-pensées. Il ne voulait pas seulement se charger du haut : il souhaitait aussi l’aider à se débarrasser du bas. Pourtant Jess n’avait aucun problème avec les élastiques de sa culotte en dentelle noire. Non, absolument aucun problème. Pourtant elle était prête à simuler, juste pour qu’il garde ses mains un peu plus longtemps sur elle. Ses mains chaudes et agréables. Oui, c’était sans doute ce qui l’attirait le plus chez ces mains étrangères : leur chaleur.

Elle haussa les épaules. De l’aide, elle n’en avait pas besoin. Mais pourquoi se passer d’une demande si gentille. Elle réfléchit un instant. Il ne fallait pas qu’elle fasse de bêtises, sinon, elle risquerait d’en faire de plus grosse encore. Son esprit la tortura un instant qui lui parue une éternité. Elle descendit ses mains jusqu’à son short, le déboutonnant. Elle sourit doucement pendant que le vêtement glissait le long de ses jambes. Elle le retira définitivement et recula d’un pas, pour presque frôler le corps d’Ethan.

« Concrètement, je n’ai pas besoin d’aide. »

Alors elle se baissa, retirant ses collants noirs pour les jeter avec le reste de ses vêtements sur le fauteuil en coin de pièce. Elle plaça ses mains sur ses hanches, glissant ses pouces dans l’élastique de son dessous. Jess se retourna et s’approcha de l’oreille d’Ethan.

« Après, rien ne t’empêche de m’aider quand même. Je crois que mes pouces sont coincés. »

Mon dieu, mais quelle excuse stupide !

Retour impossible.

« A présent ne pense pas pouvoir te défiler, tu es à moi pour cette nuit. »

Ça sonnait comme une promesse aux oreilles de Jess. Cette nuit, elle ne serait pas seule, pour la première fois depuis deux ans. Peut-être que ça ne sera qu’une expérience d’une nuit. Sans doute que ce qui allait se passer ne se reproduirait pas. Enfin, personne ne pouvait le savoir. La jeune femme comptait juste profiter de cette nuit que lui offrait son locataire d’aujourd’hui. Même si, au final, elle n’aurait qu’un simple câlin, le fait de ne pas être seule la réjouissait déjà suffisamment. Mais si, en plus, il s’offrait à lui autant qu’elle pouvait s’offrir à lui, Jess serait comblée l’espace d’un instant qui durerait une éternité dans sa mémoire.

Il avait scellé sa phrase d’un baiser. Déposé dans le cou de la brune, il la fit frissonner comme il avait déjà pu le faire précédemment ; même plus. Ce n’était plus ses mains qui la faisaient frissonner de la sorte, c’était un baiser. Un baiser chaleureux, déposé au creux du cou ; des lèvres humides mais chaudes, dont on voulait s’emparer. Des lèvres qu’elle aurait apprécié, dans doute, sentir se balader sur son corps tiède.

Ethan fit glisser doucement la culote de Jess le long de ses jambes. L’invitation était clairement lancée. La marche arrière était, officiellement, impossible. Jess pouvait sentir la douceur dans les doigts de son compagnon. Une douceur agréable, un geste trop court pour pouvoir en profiter pleinement. Le dernier vêtement qu’elle portait était devenu de l’histoire ancienne. Elle pouvait sentir la fraicheur de l’appartement sur sa peau, caressée par le jeune homme.

Alors, elle glissa une main dans ses cheveux, plongeant ses yeux dans les siens avec un regard malicieux qu’elle ne connaissait plus depuis longtemps. Sa main glissait le long des épaules, puis du torse d’Ethan, jusqu’à atteindre le bord de son pantalon. Ses doigts passèrent sous le t-shirt du garçon. Elle les remontait, frôlant sa peau du bout des doigts puis, la caressant doucement. Elle effectua quelques allers retours, doucement. Rien ne pressait : ils avaient toute la nuit pour s’amuser un peu. Ses mains se posèrent sur les hanches du garçon. Elles prirent le t-shirt qu’il portait et avec toujours autant de délicatesse, le retira pour laisser apparaitre la peau si douce du jeune homme. Le voir ainsi ne provoqua pas le même effet qu’aux bains. C’était étrange, mais elle pouvait dessiner avec ses doigts la délimitation de ses muscles sur son torse. Cette sensation était loin d’être la même que plus tôt.

Elle s’approcha, déposant ses lèvres sur le haut du torse d’Ethan, au creux du cou. Ses mains glissèrent dans son dos, le caressant au cours de ce baiser délicat. Elles descendaient un peu, encore, jusqu’à à nouveau rencontrer le jean du garçon. Ses doigts glissèrent quelques centimètres à peine sous le tissu, frôlant ses fesses, ses hanches et bien plus encore. Elles s’arrêtèrent à l’ouverture du pantalon. Fallait-il continuer, aller plus loin ? Ou simplement faire durer le plaisir encore un peu ? Elle déposa à nouveau un baiser dans le cou du garçon, puis elle remonta ce baiser au niveau de l’oreille. Elle arborait un sourire en coin, presque pervers.

« Ça te dit de visiter la dernière pièce ? »

Evidemment, ils avaient déjà pris un bain. Mais la situation n’était-elle pas différente ? Pourtant, Jess pensait bel et bien à se glisser sous l’eau chaude avec son compagnon de jeu. L’eau chaude n’est-elle pas plus agréable à deux, après tout ?

Visite guidée.
Elle lui avait proposé une visite guidée approfondie de la dernière pièce de l’appartement. La salle de bain allait bientôt s’offrir à eux, dans toute sa grandeur et sa chaleur. Ethan semblait ne pas refuser cette idée. Cependant, contre toute attente, il demanda à son hôte un « véritable baiser ». En réalité, il n’attendit pas qu’elle lui réponde pour attraper son menton et venir relever doucement son visage pour y déposer ses lèvres. Des lèvres aussi douces que sur le reste de son corps, des lèvres chaudes et agréables, qui venaient se mêler à celle de Jess. Elle accepta sans broncher de participer à ce que lui « imposait » son camarade, venant mêler sa langue à la sienne lorsque le moment vint. Un échange long, langoureux, agréable ; et pourtant si court. Les secondes s’étaient écoulées comme si le temps était accéléré puissance seize.  Le baiser prenant fin, Jess releva les yeux vers Ethan, passant délicatement sa langue sur ses propres lèvres. Hm, oui. C’était vraiment agréable comme sensation.

« Bon on continue la visite, mademoiselle ? »

Jess redescendit sur terre. Ah oui, elle avait proposé ce changement. Ses esprits lui revenaient progressivement et elle ne tardait pas à se mettre en marche vers la salle de bain. Pour cela, ils repassèrent par le salon. Elle ne s’était pas approprié ses mains, pour une fois. Elle se contentait de le diriger en le tenant par la ceinture du pantalon. Evidemment, à peine avaient-ils passé la porte de la chambre que le bouton de fermeture de celui-ci sauta comme par magie, grâce aux doigts habiles de la jeune femme. Elle sourit en coin, continuant sa route, continuant de défaire chaque bouton qui fermait la braguette du garçon.

Elle poussa la porte de la salle de bain avec ses fesses. La sensation que ce geste lui procura lui fit penser qu’elle devrait refaire la peinture un jour : celle-ci devenait rugueuse, elle rappait la peau. Là n’étant pas la question, cette idée lui sorti vite de l’esprit ; esprit qu’elle redirigea immédiatement vers son cher locataire. Les boutons étant tous défaits, elle pouvait désormais lui descendre le pantalon. Alliant le geste à le pensée, elle fit glisser le pantalon du jeune homme jusqu’à ses chevilles. Alors, ses yeux remontèrent un peu : il restait un obstacle.

Jess remontait ses mains du bas des chevilles d’Ethan jusqu’à son bassin. Elle n’hésita pas un seul instant à venir caresser du bout des doigts le sexe de son compagnon. Fallait-il déjà réveiller ce qui dormait sous ce caleçon ? La jeune brune n’eut pas à se poser la question très longtemps : si ça n’était pas fait prochainement, ça le serait dans un futur très proche de ce prochainement. Elle glissa ses doigts sous le tissu pour venir caresser ces fesses sur lesquelles elle bavait tout à l’heure. Fermes. Juste comme il faut. Elle ne s’attarda pas dessus et vint glisser ses mains jusqu’au sexe de son ami, glissant ses doigts sur ses hanches. Elle vint déposer un baiser sur sa joue, puis son torse, tout en laissant tomber au sol ce qu’il restait au garçon pour être dans le même apparat qu’elle. A présent, ils étaient à armes égales.

Elle le prit par la main, l’entrainant sous la douche. L’eau froide coulait à côté d’eux, puis elle dirigea le jet sur eux une fois qu’il fut chaud. Jess fut parcourue d’un frisson. Son corps tiède venait de faire face à une chaleur soudaine. La brunette s’approcha d’Ethan un peu plus, déposant ses lèvres sur les siennes et lui rendant le baiser langoureux qu’il lui avait offert tout à l’heure. Elle glissa sa langue dans son cou, jusqu’à baiser son torse à nouveau. Ses mains avaient glissé le long des courbes du jeune homme : sur le torse, le ventre, les hanches, et maintenant sur le pénis du garçon, qu’elle caressait doucement.

« Tu crois que je ferais une bonne vendeuse dans l’immobilier ? »

Elle plaisantait, évidemment. Et comme pour se faire taire elle-même de sa bêtise, elle échangea de nouveau un baiser avec Ethan, qu’elle fit durer assez longtemps cette fois-ci pour pouvoir commencer à jouer avec les parties intéressantes de son corps.

« Très mauvaise, c’est plus la promotion de ton corps que de ton appart que tu me fais là. »

Ah oui, on pouvait voir ça de cette façon. Eh bien, au moins, elle faisait la promotion de quelque chose, c’était déjà ça. Elle n’avait pas tout à fait échoué. Au cours d’un baiser fort agréable, elle avait pu sentir l’excitation monter en son locataire de cette nuit. Cette excitation traduite par une érection qu’il ne prenait pas la peine de cachée, cette excitation qui faisait naitre en elle un désir encore plus grand qu’elle ne cachait pas non plus. Ethan vint glisser sa main dans son dos. Il colla le corps de Jess au sien, éveillant de la surprise chez celle-ci. Elle le regardait d’abord avec de gros yeux puis, très rapidement, elle retrouva son sourire pervers et provocateur. Sa poitrine dénudée et mouillée par l’eau chaude qui leur coulait dessus vint à la rencontre du torse du garçon. Il pouvait sentir à son tour l’excitation qui naissait de ce contacte, la poitrine de la jeune femme montrant parfaitement que la sensation ne la laissait pas indifférente. Il glissait sa main jusque sur les fesses de Jess. Un frisson la parcourue de haut en bas. Puis, de la vaisselle tombée au sol chez les voisins vint mettre fin à ce baiser très particulier.

« Hm… On dirait que tes voisins ne dorment pas encore, il va falloir éviter de faire trop de bruit. »

En effet, à l’heure qu’il était, il y avait peu de chance pour que son voisin dorme. Pourtant, cela ne dérangeait en aucun cas ni Ethan, ni Jess. Tant pis pour le bruit, si elle en faisait beaucoup, c’est qu’au moins elle aurait passé une bonne nuit. Une des mains d’Ethan profitait de ce moment pour remonter plus loin que son postérieur. Il se frottait à elle, cherchant à l’aveugle l’entrée du sexe de sa partenaire. Il tournait autour, sans vraiment y entrer. Peut-être qu’il le faisait exprès, peut-être que non. Mais cela procurait à Jess un certain plaisir qu’elle essaya premièrement de cacher. Elle ne devait pas perdre la face, montrer son désir d’un coup. La nuit ne serait pas amusante s’il n’y avait plus de jeu. Alors, elle se contenta de venir nicher son nez dans le cou de son partenaire, glissant des baisers dans celui-ci, le mordillant doucement par endroit. Peut-être qu’il pouvait sentir sa respiration s’accélérer un peu, mais ce n’était pas très grave. Ça lui donnait une preuve qu’il était en bonne voie.

Pourtant, Jess n’était pas du genre à se laisser faire sans bouger. Elle commença alors à faire de réels vas et viens avec le sexe d’Ethan. Plus rapide, mais pas trop non plus, il fallait faire durer le plaisir. Elle le caressait sur tout le corps de son autre main, passant du haut de son dos à ses hanches, glissant sur ses fesses du bout des doigts. Elle voulait profiter de ce moment et comptait également en faire profiter son jeune ami, qui ne semblait pas vouloir se refuser ce plaisir. Jess s’approcha de l’oreille d’Ethan et vint doucement croquer son lobe. Il paraissait que c’était une zone érogène. Hm… Sceptique.

« Hé, doucement ma belle, je ne suis pas comestible. Par contre toi, tu m’as l’air forte appétissante. »

Ah bon ? Il ne se mangeait pas ? Pourtant, elle avait bien envie de le dévorer, le jeune Ethan. Elle avait bien envie de le goûter, de le mordiller. Peut-être même qu’elle pourrait donner son avis sur un blog culinaire s’il n’était pas mauvais. Quoi qu’il en fût, la vue que lui offrait son corps était loin de laisser à désirer. Elle aimait la vue qu’elle avait sur son corps, ce corps si doux et si attrayant. Il était bien sculpter, le jeune ! Et elle ne laissait pas ses yeux trainer que sur son torse ou son visage, elle les laissait aussi vagabonder sur les parties plus sensibles du jeune homme. Notamment, sur sa verge qui semblait vouloir atteindre le ciel.

Ethan explorait les profondeurs de son corps. Ses doigts se promenaient à l’entrée de son sexe humide, procurant un plaisir particulier à la demoiselle. Il n’était pas à l’intérieur, donc il ne pouvait pas lui procurer un plaisir plus grand que ce qu’il procurait déjà. Jess avait envie. Oui, elle voulait qu’il lui donne ce plaisir qu’elle attendait avec impatience.

Un coup de langue déposé à la commissure des lèvres. Puis, un baiser rapide sur les lèvres, un baiser rapide, trop rapide pour Jess qui en demandait toujours plus. Le baiser suivant, qu’il vint lui déposer dans le cou, ne fit que monter un peu plus le plaisir qui montait en elle. Un baiser prolongé, qu’il transforma en un suçon. Jess lâcha un soupire profond dans le cou d’Ethan. Elle reposa sa tête sur l’épaule du garçon. L’eau qui coulait sur son corps, le corps d’Ethan collé au sien, tout semblait fait pour exciter ses sens. Elle pouvait sentir ses tétons dressés venir frôler le torse de son compagnon. Elle pouvait sentir son cœur battre assez fort pour jouer dans un groupe de rock. Elle se sentait bien. Peut-être même un peu trop.

Ses mains n’avaient pas lâché le sexe durci de son compagnon. Non, au contraire, elle le gardait fermement en main, effectuant toujours ces vas et viens qui se faisaient plus longs, plus intenses à chaque fois qu’il s’approchait un peu plus de l’entrée de l’antre sacrée. Ça devenait intenable, elle n’en pouvait plus. Elle en voulait plus. Beaucoup plus !

Elle glissa sa main libre au niveau des reins du jeune homme. Elle le ramena à elle, appuyant son propre dos sur la paroi de la douche. Elle amena le garçon contre elle de nouveau, réduisant un peu plus l’espace qui les séparait. Elle était complètement collée à Ethan, comme si elle voulait le sentir au plus près, comme si elle souhaitait qu’ils ne fassent plus qu’un.

Le garçon n’avait pas bougé ses lèvres jusqu’à maintenant. C’était certain : elle aurait une magnifique marque dans le cou. Elle glissait à nouveau sa main libre sur les fesses du garçon. Les vas et viens avaient cessés. Elle voulait le faire languir. Elle voulait qu’il le désir comme elle le désirait actuellement. Alors, elle retira sa main. Elle approcha son visage pour lui faire partager son désir au travers d’un baiser langoureux, passionnel, au cours duquel sa langue se mêlait sans contrainte avec celle du garçon. Lorsqu’elle rompit le baiser, ce fut pour venir déposer d’autres petits baisers sur son torse. Elle descendait, plus bas, toujours plus bas avec ses baisers. Puis ces baisers se transformaient petit à petit en de petits coups de langues laissés sur le torse, le ventre. Le bas ventre n’y échappa pas. Et ce qui était auparavant entre les doigts de Jess ne tarda pas à y passer non plus. Audacieuse, Jess avait laissé ses lèvres vagabonder sur le corps nu de son camarade pour finalement venir glisser sa langue sur la partie qui devait sans doute être la plus sensible de ce corps : le gland. La brune s’attarda sur cette partie du corps d’Ethan et, par la suite, fit glisser la verge dans sa bouche, continuant le mouvement qu’elle avait fait plus tôt mais avec sa bouche cette fois. Elle espérait seulement qu’Ethan n’allait pas l’empêcher de reprendre la danse.

L’eau chaude dévoile les désirs les plus enfouis.
Les limites étaient dépassées depuis bien longtemps, mais pourtant certaines semblaient subsister. La dernière n’avait pas été franchie. Pourtant, la marche arrière n’était plus envisageable depuis le moment où elle l’avait fait rentrer dans ses quartiers personnels. Sa chambre ; son lit. Son soutien-gorge. Oui, Jess jouait avec lui. Elle jouait avec ses sens, avec son corps. Elle aimait ça, pouvoir dominer un peu son partenaire. Oui, elle aimait ça.

Les mouvements d’Ethan se faisaient de moins en moins discrets. C’était presque comme s’il n’arrivait plus à retenir ce qu’il ressentait à ce moment précis. Il avait envie d’elle, de plus en plus. Ça se ressentait, encore et toujours plus. Il semblait retenir de petits cris de plaisir qu’il transformait en soupire profonds. Jess accentuait ses mouvements. Sa langue glissait sur le sexe de son partenaire, mêlant ainsi les mouvements de ses lèvres à ceux d’une langue très entreprenante. Elle s’attarda sur la partie la plus sensible, encore. Elle insista, jusqu’à le voir se cambrer de plaisir. Le voir se tordre, pousser ces soupirs était vraiment excitant pour la demoiselle qui y prenait déjà un plaisir fou. Elle le laissait remarquer grâce à ses actions entrepreneuses, à ses mains baladeuses, à ses gestes délicats mais pourtant addictifs.

Lorsqu’elle jugea bon de s’arrêter, elle quitta doucement la verge d’Ethan. Le jeune homme semblait dans une autre dimension, appréciant le plaisir qui venait de lui parvenir. Jess souris, satisfaite que ce qu’elle venait de faire lui avait plu. Elle le regarda, un sourire malicieux et des yeux quémandeurs. Se relevant, elle s’approcha de lui pour venir remonter ses mains sur sa peau nue. Doucement, elle vint le mordiller dans le cou, réclamant une suite à ce qu’elle venait de commencer.

« J’en veux plus. »

Glissé à l’oreille, c’était une révélation qu’elle venait de lui faire. Jamais, ô grand jamais elle n’avait dit quelque chose comme cela depuis son arrivée. Peut-être même qu’elle était redevenue vierge depuis le temps ! Cette idée la fit sourire. Elle savait ce qu’elle voulait. Elle l’attendait. Ethan. Elle attendait qu’il vienne reprendre le dessus sur ce le jeu qu’ils avaient entamé. Un large sourire sur les lèvres, elle vint quitter son cou pour prendre possession de ses lèvres à nouveau. Mêlant sa langue à ce baiser qu’elle rendit endiablé, elle laissait les mains d’Ethan reprendre possession de son corps.

L’impatience est parfois bien plus plaisante qu’on pourrait le croire.
Ethan reprenait ses esprits lors d’un baiser passionné, plaisant et surtout qu’aucun des deux ne retenaient. Ses mains avaient glissé sur ses hanches ; son sexe avait trouvé sa place entre ses jambes. Les frottements de ce dernier contre son intimité la plus intime annonçait une impatience que la brune partageait sans retenue. Sans lâcher ses lèvres, Ethan vint glisser une main jusqu’à sa taille, un autre jusqu’à sa jambe. Elle se laissa faire, se faisant relever la jambe pour se retrouver dans une position équivoque. La suite, elle la voulait et la suite, elle allait l’avoir.

Prendre son temps n’était pas dans les habitudes de Jess. Elle aimait quand ça allait vite, surtout quand il fallait préparer à manger, rentrer dormir ou même décapiter une tête ou deux dehors. Pourtant, maintenant qu’Ethan semblait avoir repris la main sur leur jeu sensuel, elle savait qu’il allait la faire languir jusqu’à ce qu’elle reprenne, à son tour, un rôle important dans l’action en cours. Elle pouvait sentir l’impatience qu’il éprouvait également à travers ce baiser qu’ils s’échangeaient encore, à travers les frottements du sexe contre le sien. Quelques minutes passèrent sans doute. Ou quelques secondes, elle n’aurait pas su le dire. Elle préoccupée par autre chose que le temps, il fallait bien l’avouer. Elle saisit le membre de son ami. Elle le guida doucement, jusqu’à l’entrée tant convoitée de l’antre au plaisir. S’en était trop. Elle en voulait plus. Ils en voulaient plus, encore. Tous les deux.

Son partenaire ne broncha pas une seconde, sa réaction fut sans doute semblable à celle de la brune. Un plaisir certain l’envahie au moment où il entra en elle, un plaisir qu’elle ressenti assez fort pour émettre un gémissement qu’elle ne pouvait pas retenir. Ethan quitta ses lèvres pour revenir prendre possession de son cou, accentuant le suçon déjà présent. Jess frissonna. Un long frisson de plaisir qui la parcourait à nouveau. Bientôt, son compagnon délaissa même son cou, concentré sur les vas-et-viens qu’il ne se retenait pas de faire. Depuis qu’il y était entré, c’était comme un automatisme de les faire. Les uns après les autres, les coups de reins qu’il lui donnait procuraient encore plus de plaisir à la demoiselle qui en redemandait à chaque fois.

Le garçon ne semblait pas en meilleur était qu’elle : il respirait profondément jusqu’à souffler, râler le plaisir incontrôlable qui montait en lui. La discrétion était oubliée, tout comme la protection contre ces horribles maladies bien que sur le moment, tous deux n’en avaient absolument rien à faire. Ils se contentaient de mutuellement s’exprimer leurs ressentis à la fois si semblables et si différents.

Jess ramena ses mains jusque sur les hanches d’Ethan. Elle suivait ses mouvements, l’instant à les accentuer encore. Elle lui vola un baiser perdu entre deux soupires qui laissèrent place à des gémissements bien audibles. Des gémissements qui pouvaient parfois s’apparenter à des cris, qu’elle dissimulait en se défoulant dans le cou de son camarade. Les mains qu’elle avait posées sur ses hanches vinrent se coller dans le dos du garçon qu’elle serrait contre elle comme elle le pouvait. Elle voulait que ça dure, que ça continu. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’exprimer ce qu’elle ressentait à ce moment précis. Les coups de bassins se faisaient tantôt plus rapides, tantôt plus lents, jouant avec les nerfs à vifs de Jess qui profitait de chacun d’entre eux. Elle ne pouvait plus voir le visage d’Ethan, enfoui dans son cou dans lequel elle sentait sa respiration sur sa peau. Ses râles venaient à ses oreilles et sonnaient comme un signe de victoire après une longue guerre. Encore. Et encore. Et « encore. » Il ne fallait surtout pas qu’il ne s’arrête. Oui, surtout, « ne t’arrête pas, Ethan. »

La fin d’un plaisir certain.
Impossible de résister à cela. Le plaisir était trop fort, trop grand. Ce petit jeu était devenu un jeu intense, presque un concours pour savoir lequel des deux donnerait le plus de plaisir à l’autre. L’échange était plus intense que précédemment. Plus fort, plus profond, plus grand. Ethan ne se limitait pas sur les coups de reins, laissant balancer le corps de la demoiselle au rythme endiablé qu’il lui avait imposé. Un rythme qu’elle suivait sans mal, laissant son corps frôler le sien à chaque mouvement. Elle pouvait sentir ses seins, durcis, se frotter au torse nu et humide de son camarade.

Les vas et viens se firent moins rapides, plus forts encore qu’ils ne l’étaient. Jess pouvait sentir à nouveau ce plaisir qu’il lui donnait monter en elle, venir enrouer sa gorge et imposer des spasmes dans son bas ventre. Elle sentait qu’elle non plus, elle n’allait pas tarder à connaître ce que le jeune homme était en train de vivre. Quelques secondes suffirent à la faire soupirer de nouveaux, des soupirs qui en disaient long sur son ressenti. Des soupirs qui se transformèrent rapidement en des gémissements aigus, rapide, alliés à son souffle irrégulier. Il lui imposa un baiser. Un baiser ultime, faisant suite aux derniers coups de bassin : c’était terminé. Elle pouvait sentir ce qu’il venait de laisser en elle, une part de lui qui était venue la combler de plaisir l’espace de plusieurs dizaines de minutes. Son front collé sur celui de Jess, Ethan la regardait, à bout de souffle. Il le reprenait doucement, gardant son visage au plus près de celui de la demoiselle. La brune ne put s’empêcher de sourire autant que lui lorsqu’elle vue le sien se dessiner sur son visage. Elle émit même un léger rire, le voir sourire ainsi lui procurant une certaine forme de satisfaction.

Sa jambe se reposa au sol, doucement. Il se retira, laissant apparaître une fatigue qui signifiait que recommencer ne serait pas envisageable avant un certain temps. Tant mieux, non ? Cela signifiait bien évidemment qu’il y avait réellement prit un plaisir intense. Elle était toujours logée dans les bras du garçon. Sans doute qu’elle ne souhaitait pas en sortir pour le moment. Un nouveau baiser ; plus doux, plus tendre. Une tendresse qui s’était imposée petit à petit au cours de cette partie de plaisir. Jess porta la main au visage du garçon et le caressa doucement en poursuivant ce baiser bien plus tendre que les fougueux qu’étaient les précédents. Rien désormais ne semblait pouvoir les atteindre.

Si ce n’était, bien sûr, l’eau froide qui venait subitement de remplacer l’eau chaude qui coulait sur eux. Jess eut un moment de freeze. Elle détacha lentement ses lèvres de celles d’Ethan et lui tira la langue en éteignant l’eau. Maintenant, elle avait froid. Gelée, elle savait que son ballon d’eau chaude n’était pas invincible comme il l’avait laissé présagé jusqu’ici. Combien de temps étaient-ils restés là, à s’occuper mutuellement l’un de l’autre ? Elle n’aurait pas su le dire mais maintenant, il fallait sortir d’ici. Alors, elle sortit de la douche et vint déposer une serviette sur la tête d’Ethan. Elle en profita pour poser son front contre le sien et l’embrasser à nouveau, tremblotante à cause du froid soudain qui gagnait la pièce. A son tour, elle s’entoura d’une serviette et ouvrit la porte. Ses cheveux longs, trempés, laissaient une traînée d’eau sur le sol à son passage. Pourtant, elle referma la porte soudainement en grelottant : hors de la pièce, le froid était encore plus intense. Elle regarda Ethan en ricanant légèrement.

« Pas moyen. Trop froid. »

N’était-ce pas là une simple excuse à revenir se loger dans ses bras ? Si, tout à fait. Elle s’exécuta d’ailleurs, venant lui glisser un baiser dans le cou par la même occasion. A ce jour, il avait réussi à lui faire passer la première nuit inoubliable qu’elle aura passée sur cette île en deux ans. Elle ferma les yeux, écoutant simplement le rythme de son cœur contre lequel elle avait posé sa tête.

Voyage vers la chaleur.
Blottie contre son corps chaud, plus rien ne semblait l’atteindre. Le froid se dissipait autour d’eux, laissant la chaleur du garçon envahir de nouveau le corps de la demoiselle. Là, dans ses bras, nue contre lui, elle ne pouvait que réaliser l’ampleur de ce qui avait pu se passer ce soir. Après tout, elle n’avait pas vécu quelque chose de similaire depuis fort longtemps. En réalité, même il y a fort longtemps, elle n’avait pas vécu quelque chose de comparable. Ses partenaires étaient loin d’être doux, délicats ou même un tant soit peu attentionné envers elle. Oui, on pouvait dire que jusque-là, elle n’avait su les choisir. Peut-être simplement que c’était ce manque d’affection de la part de quelqu’un qui avait rendu ces moments avec Ethan à ce point unique. Ou simplement le personnage… Avouons qu’il était loin d’être un type ordinaire, celui-là. Il avait son caractère, ses manies et ses cheveux roses. Ça suffisait pour faire de lui quelqu’un d’à part dans ce monde.

Abandonner son canapé pour venir se blottir dans ses bras. Oui, la proposition semblait alléchante et forte plaisante. Peut-être que le canapé serait vexé de cela, mais Jess aurait rapidement le temps de se rattraper en le câlinant lors d’une sieste impromptue survenue à la suite d’une journée de chasse au lapin dans l’animalerie. Il fallait sérieusement qu’elle pense à changer de travail… Elle adorait les animaux, mais leur courir après tout le temps l’épuisait. Enfin, pour l’instant, la question ne se posait pas. Elle ne fit même pas mine de réfléchir et, toujours lovée dans les bras de son partenaire, hocha délicatement la tête en signe d’accord.

Elle aussi, elle fatiguait. La journée avait été longue et pleine de surprises. Toujours contre son ami, elle avait fermé les yeux et se laissait bercer par les battements de son cœur et la chaleur qu’il partageait avec elle. Il caressait doucement son corps à présent presque sec. Seuls ses cheveux continuaient de goutter sur le sol sans aucun bruit. Elle le laissait glisser ses mains sur son corps, savourant ses caresses comme si elles étaient les dernières.

Elle ne fut pas surprise d’apprendre qu’il n’y aurait pas de second round pour ce soir. Ce n’était pas étonnant après tout : ils en avaient bien profité tous les deux et, de plus, la fatigue les gagnaient. Ethan ne pouvait plus retenir ses bâillements qui lui faisaient ouvrir grand la bouche et Jess ne savait plus comment garder ses yeux ouverts sans qu’ils ne se mettent à pleurer sans raison. Oui, c’était l’heure d’aller se coucher. Dormir n’était pas au programme pour autant. Les bêtises sous la douche étaient finies mais la nuit, elle, se prévoyait câline et douce.

La brunette rouvrir les yeux pour venir les planter de ceux du jeune homme. Sans quitter ses bras, elle lui prit un nouveau baiser. Ces baisers étaient tellement doux, qu’on avait du mal à s’en priver une fois qu’on y avait goûté. Elle entreprit de quitter ses bras chaleureux pour le mener à la chambre dans laquelle ils dormiraient finalement tous les deux. Le lit les attendait, froid et à peine froissé. Elle tira les couvertures pour finalement venir s’asseoir sur le lit en faisant signe à Ethan de venir la rejoindre. Lorsqu’il fut couché, Jess partit à son tour de l’autre côté du lit, ayant pris soin de fermer les volets et éteindre le plafonnier. Seul restait la lampe de chevet pour les éclairer. Elle se glissa à ses côtés et profita de l’ouverture de ses bras pour venir à nouveau s’y immiscer.

La tête posée sur son torse, au creux de son épaule, elle faisait glisser ses doigts sur le torse du garçon. Il avait la peau douce, c’était agréable à toucher. Alors, elle ne s’en privait pas, laissait ses mains vagabonder sur son torse de haut en bas et même sur les côtés. Elle pouvait sentir sa respiration, régulière, contre son oreille. C’était agréable, c’était fou à quoi point ça l’était ! Juste se sentir câlinée, suffisait à la faire sourire. Les mains d’Ethan se baladaient elles aussi, principalement dans son dos. Il le caressait de haut en bas, autant que sa position le lui permettait.

« Dis. Tu comptes faire quoi, maintenant ? »

Elle sentait l’interrogation emporter le garçon.

« Trouver du travail, un logement, étudier ? »

C’était sans doute de la simple curiosité. Elle savait que débuter était loin d’être facile. Elle savait aussi qu’il ne lui appartenait pas, mais elle était certaine d’une chose : leurs chemins allaient se recroiser.

Dans l’appartement voisin, on pouvait entendre des grommèlements tous plus explicites les uns que les autres. Le voisin ne dormait pas, c’était à cause d’eux et maintenant, il s’activait à la cuisine pour faire on ne savait quoi de bruyant pour les embêter. Calée sur l’épaule d’Ethan, Jess sourit en l’entendant, ne pensant plus à rien qu’à rester ici encore quelques temps.

Il avait prévu d’aller à la banque le lendemain, et par la suite d’improviser en fonction de ce dont à quoi il avait accès. C’était un programme qui était sans doute le meilleur dans cette situation. Jess pouvait sentir qu’il n’avait pas vraiment pensé à cela. Une personne normale se serait sans doute dit « ah mais, je fais faire quoi maintenant que je suis ici ? ». Mais ça n’était pas le cas d’Ethan qui, visiblement, considérait cela comme le dernier de ses soucis. D’ailleurs, à cet instant, il ne pensait plus à rien. Autrement, il se serait énervé contre le voisin, bruyant.

Il fit basculer Jess sur le côté, lui donnant un baiser tendre avant d’éteindre la lumière. Puis, à nouveau, il posait ses lèvres sur celles de la demoiselle. Optant ensuite pour une position confortable, il s’endormi peu après avoir prononcé un « bonne nuit » mangé par la fatigué. Jess lui répondit avec douceur un « bonne nuit ». Elle se tourna de manière à pouvoir veiller sur lui malgré sa position. Les yeux ouverts, elle avait posé son regard attentionné sur son compagnon. Repensant à sa journée, elle se dit que pour une fois, elle avait passé une journée hors norme. C’était rare. Les exceptions se faisaient parfois, lorsqu’elle grillait un neurone ou deux et qu’elle faisait sauter les alentours. Oui, ça arrivait. Mais très sincèrement, elle préférait ce genre de journée. Avec les rebondissements, elle avait pu faire la connaissance du garçon qui dormait actuellement à ses côtés. Ce même garçon qui lui avait fait connaître le désir et le plaisir qu’elle avait oublié depuis plus de deux longues années. Il avait fait preuve d’une tendresse, une délicatesse qui avait évoluée au fur et à mesure que les heures passaient. A présent, quelle heure était-il ? Jess venait de fermer les yeux, et elle n’avait pas la force de les rouvrir juste pour voir cela. Rapidement, elle tomba dans les abysses du sommeil.

Jess ! Qu’est-ce que tu fous ! Grouilles-toi !
Qu’est-ce qu’il se passe… Pourquoi… Pourquoi est-ce qu’il y a le feu ? Je… J’me rappel pas… Pourquoi… Pourquoi ça a pris feu ? C’est… c’est moi ? Je… J’ai la tête qui tourne. J’me sens pas bien, bordel.
Jess, putain ! Lève-toi ! Reste pas accroupie comme ça ! Tu vas finir pas flamber ! JESS ! DEBOUT !
Me tire pas comme ça… Liam, lâche-moi… J’veux pas… Je…
Professeur ! J’ai Jess avec moi !
Liam ! Jess ! Bon sang mais vous êtes malades ? Jess ? Jess est-ce que ça va ?
Elle s’est arrêtée au milieu du couloir comme ça aussi… Elle était roulée en boule. Elle se tenait les oreilles. Elle est pâle.
Maman… Maman s’il te plaît… Dis-moi… Dis-moi que je…

« AH ! »

Elle sursauta. Assise dans son lit, la brunette respirait avec profondeur. Elle avait le souffle court. Comme chaque nuit, elle l’avait encore fait. Ce rêve. Ce cauchemar qui ruinait son sommeil depuis deux ans. Une fois qu’elle eut repris son souffle, elle soupira profondément. A côté d’elle, Ethan dormait toujours profondément. Il avait poussé un profond soupire, s’était retourné et avait continué dans son sommeil si profond. Elle l’embrassa sur l’épaule et se résigna à sortir du lit. Au passage, elle prit un t-shirt trop grand pour elle et s’engouffra dans la pièce principale. Le soleil dormait encore. Cinq heures venaient de sonner. Elle s’assied sur le canapé, vérifia son portable. Rien. Elle soupira. Maman… Un texto parvenu à son père, elle se décida à faire un brin de ménage. Elle était fatiguée. Combien de temps avait-elle dormi ? Quatre heures tout au plus, elle le savait.

Les déchets de la veille avaient disparus. Le balai, la serpillère, le chiffon : tout avait été passé, tout était propre. Elle avait pris son temps et dix heures sonnaient bientôt. Alors, elle se mit à la cuisine. Des pancakes, des crêpes, des cookies : de quoi faire un bon petit déjeuné et renflouer son stock pour la semaine. Elle prépara aussi un papier contenant son adresse et son numéro de portable : Ethan pourrait revenir quand il le voudrait et la contacter dès qu’il le souhaiterait. Lorsqu’il pointa le bout de son nez, elle ne put s’empêcher de pouffer de rire face à ses cheveux décoiffés et son visage encore endormi. Elle lui fit signe de s’asseoir près d’elle sur le canapé. Une fois chose faite, elle déposa un baiser sur sa joue.

« Bien dormi ? »

Elle lui montra qu’elle avait préparé le petit déjeuné en croquant dans un cookie.

« Par rapport à hier… Tu peux revenir quand tu veux. J’peux même te garder quelques jours le temps que tu trouves un truc si ça te tente. »

Elle engloutie son cookie. Elle ne savait pas s’il allait accepter la proposition, mais elle l’avait proposé quand même. Elle lui sourit un peu, ramassant une petite miette au coin de ses lèvres avec l’aide de sa langue.