Danse, oh oui danse, fait comme si j'étais pas là. Qu'elle chance de te voir danser comme ça [Atra et Jane]

Enfermée dans sa salle de bain, Jane entendait les petites hurler. Comme dans les premiers jours, quand elles refusaient de se séparer d’elle. La jeune femme en avait eu marre, et leur avait donné un tee shirt sale imprégné de son odeur, pour les calmer. Depuis, elles n’avaient pipé mot, jusqu’à aujourd’hui, ou elle récidivaient, et faisaient vraiment chier. La tête contre la cuvette, Jane les ignorait pourtant, malade qu’elle était. Le médecin joufflu était revenu, car c’était l’heure de ses médicaments. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, n’y pourquoi elle avait ce genre de souvenirs, mais elle était sure d’ une chose, son crâne était sur le point d’exploser.

Aller voir les chiots en ce moment n’était n’y la bonne chose à faire, n’y quelque chose d’on elle avait envie. Et puis d’abord, elle avait rien demandée elle, des chiens, elle en voulait pas, et allait vite trouver un moyen pour les donner. S’en débarrasser ouais, ne plus jamais avoir à s’occuper de ces petits monstres qui ne faisaient que pleurer, et réclamer du lait toutes les quatre heures. Jane attendait juste que la spa ré-ouvre, oui, dans deux semaines. Dans deux semaines elle serait enfin libre de ces responsabilités.

Et alors que les heures s’égrainaient, les petites arrêtèrent de pleurer. Elle ne s’en rendit pas tout de suite compte, et ce ne fut que quand le calme fut plat que Jane se força à aller voir ce qui clochait. Dans son état, elle pensait juste avoir à jeter un coup d’oeil. S’assurer que tout allait bien, avant d’aller se recoucher. Mais ce qu’elle vit lui glaça le sang, et alors que le sien tambourinait dans ses tempes, elle s’approcha en titubant du carton ou elles étaient logées. Ses petites pleurnicheuses étaient allongées dans une marre blanche. Se mettant a genoux, Jane essaya de voir ce qui clochait, mais elles respiraient trop faiblement. Toutes deux allongées sur le flan, les chiots ne faisaient que gémir de plus en plus lamentablement. Toujours plus faiblement. Et merde.

Courant dans sa salle de bain, se cognant la tête contre le meuble haut, la jeune femme attrapa une serviette propre. Que c’était t’ il passé ? Elle n’avait pas le temps d’y réfléchir. Chopant les deux petits boudins, elle les plaça délicatement sur la couverture improvisée, qu’elle plaça contre son épaule. Elle ne voulait pas de chiens, elle ne voulait pas s’occuper d’elles, avoir la moindre incidence sur leurs avenir, mais merde, si elle les avait sauvées de la noyade c’était pas pour qu’elles clamsent maintenant. Alors, pianotant sur son smartphone, elle chercha l’adresse d’un vétérinaire pas loin.

Entrant dans sa voiture pourrave, elle se rappela, en tournant la clé, que cette dernière l’avait lâchée la semaine dernière. Réfléchir, redevenir calme. Réfléchir, redevenir calme. Un taxi, il lui fallait un taxi. Sortant en trombe de son tas de ferraille, elle se cogna pourtant à quelqu’un, et le regarda un instant sans comprendre. Ce fut le moment que choisit l’une des petites pour lui revomir sur l’épaule.

Du liquide qui dégouline sur une épaule nue, c’est magnifique comme sensation. Jane pourtant, était trop paniquée pour ressentir le moindre dégout. Les petites étaient malades. Alors, peu importait la nuisette maintenant spongieuse, peu importait ses cheveux défaits et son teint blafard. Oui, elle s’en fichait. Pour cette fois, cette unique fois, elle ne faisait pas attention à elle. Pour cette fois, c’était les deux monstres qui passait en premier. Quitte a devoir montrer son véritable visage, en ces temps troubles, ce n’était pas si grave. Alors, quand elle se cogna au géant, quand elle tomba presque à la renverse, elle ne s’en formalisa pas. Elle se rendit juste compte qu’elle ne portait pas ses chaussures préférées. Celles qui la grandissaient, celles qui lui montraient le monde sous un jour nouveau. Cette perspective l’affola un court instant, car sans elles, la jeune femme se sentait démunie, mais elle se reprit. Forçant son esprit a se calmer, elle le regarda essayer d'arrêter une voiture. Avant de le voir se mettre carrément en avant pour en obtenir une.

Un éclair de joie la traversa, éclair pourtant vite stoppé par une douleur au crâne. Fulgurance. Jane tomba à terre. Son corps ne semblait pas s’être remit de la crise passée. Peu importait, la jeune femme se releva, et tenant toujours les chiots dans ses bras, se tourna vers l’homme qui essayait de l’aider. Elle regarda son jogging gris, maintenant sale sur les genoux, et l'épousseta vulgairement, avant de courir vers la voiture arrêtée. Grimpant dedans, elle fit tomber un chausson, et le ramassa à la va vite, sans pour autant le remettre à son pied.

La voiture fonça à travers la ville, et alors que le monde filait à toute vitesse, la jeune femme déposa les petites dos contre ses cuisses. Leurs caressant doucement le ventre, elle leurs souffla doucement sur le museau. Jane elle même ne savais pas ce qu’elle faisait, mais cela les fit réagir. Elles ouvrirent un peu les yeux, se mirent à gémir, avant de bouger leurs petites pattes comme si elles voulaient courir. La brune leurs adressa un petit sourire, avant de se souvenir qu’elle était accompagnée. Le retirant alors, elle se tourna vers lui, et se mit à le dévisager.

Merci.