Himitsu no Kii
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 Je suis pas fait pour être prof... [Elina]

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Kurai S. Ikazuchi
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Kurai S. Ikazuchi


Masculin Date d'inscription : 25/08/2014
Occupation : Etudiant en 2e année en informatique. Mi-temps dans une librairie
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MessageSujet: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyVen 19 Sep 2014 - 14:40



Je suis pas fait pour être prof...




-Ah, ce cher Kurai ! Tu tombes à pic !

Tu tombes à pic, tu parles, il t’a juste convoqué aux aurores. Alors il a intérêt à abréger et dire ce qu’il veut, parce qu’on est crevés ! Pas vrai, Kurai ?

La ferme, Akane…


Le jeune homme réprima un bâillement. Akane avait raison, il avait été convoqué aux aurores, et il ne savait pas trop pourquoi. Ce prof était plutôt sympathique, mais il aurait bien prolongé un peu son temps de sommeil, pour une fois qu’il pouvait dormir. Mais apparemment, ce n’était pas au goût de ce prof.

-Je peux savoir pourquoi j’ai dû venir aussi tôt le seul jour où je peux dormir un peu, monsieur ? Un rapport avec le test de la semaine dernière ?
-Tu y es presque ! Mais il est vrai que tu as eu beaucoup de mal au dernier test… Tu m’avais habitué à mieux.

Kurai grimaça. Ledit test était un gros échec. Parce que, la veille, il avait passé toute la soirée à mettre au point au léger programme, pour un devoir qu’il avait à faire, il n’avait pas dormi du tout. Résultat, lors de l’interro surprise qui était tombée le lendemain, tout ce qu’il avait trouvé à faire était de dormir pendant plus de la moitié du test. Autant dire que c’était un bel échec. Il soupira.

-Je vous ai déjà expliqué pourquoi je l’avais raté, il me semble… Bref, qu’est-ce que vous me voulez encore avec ça ?

Le professeur sourit. C’était étrange, avec sa dégaine à moitié débraillée, il ne donnait vraiment pas l’impression d’être un enseignant à l’université. Ni même d’être enseignant tout court, d’ailleurs. Il faut dire qu’avec ses cheveux jamais coiffés, sa barbe de trois jours, son air un peu ailleurs, ses manières d’hyperactif accro à la caféine et ses vêtements qui étaient rarement accordés, ce n’était pas le premier métier qu’on l’imaginait faire. Mais, malgré tout, il était très bon. Il avait une méthode bien personnelle pour enseigner, mais, généralement, elle portait ses fruits, donc c’était tant mieux.

-Mon cher Kurai, tu sais que je te considère comme l’un des meilleurs élèves de mon cours. Je ne sais pas vraiment pour les autres modules, vu que je ne m’y intéresse pas, cela dit. Enfin, bref, si l’on excepte cette petite maladresse de la semaine dernière, tes résultats et ton comportement parlent d’eux-mêmes. Tu es doué. Donc, j’aimerais que tu me rendes un petit service…

Instinctivement, le jeune étudiant se raidit. Il avait beau apprécier ce professeur, il n’était pas sûr de vouloir lui rendre un service, qui pouvait très bien être très bien…

-Tu sais que je suis aussi professeur au lycée Denshi, n’est-ce pas ?
-J’en ai entendu parler, oui. Pourquoi donc ?
-Hé bien il se trouve que demain, je ne pourrais pas assurer mon cours là-bas…
-Oui, et… Oh non ! Je refuse !
-Tu as parfaitement compris. Je veux que tu assures le cours à ma place.

QUOI ? Mais il est dingue ? Genre, tu pourrais donner des cours, toi !

Merci de ta confiance, c’est rassurant…

Ceci-dit, elle n’a pas tort, Kurai nii-chan.

Fermez-la…


Cependant, il est vrai qu’il s’estimait lui-même totalement incapable d’assurer le moindre cours que ce fut. Il n’était pas pédagogue et s’embrouillait dans ses explications.

-QUOI ?! Mais… Mais c’est impossible ! Je suis pas fait pour être prof ! Vous le savez bien !
-Oh non, mon cher Kurai. Vois-tu, je te laisse le choix. Tu sais, on peut un peu comparer ton test au problème du chat de Schrödinger. Tu connais ?
-Vaguement, c’est l’histoire du chat qui est en même temps mort et non-mort ?
-Précisément ! Tant que la boîte qui contient le chat – ton test, ici – n’est pas ouverte, on ne peut pas savoir s’il est vivant ou mort. Donc, j’ouvre la boîte. Est-ce que tu préférerais qu’il soit vivant ou mort ?
-Vous savez que vous êtes encore plus incompréhensible que d’habitude ?

Nul irrespect dans cette dernière phrase, c’était même presque un compliment. En effet, ce professeur aimait à donner des images qui paraissaient totalement absconses au premier abord mais qui, dès qu’il les expliquait, prenaient tout leurs sens et devenaient parfaitement clair. C’était une de ses fiertés, et il aimait qu’on le dise incompréhensible. Il eut d’ailleurs un sourire.

-Pour l’instant, peut-être, mais si m’écoutais, tu comprendrais vite. Si ton test est mort, alors, il n’y aura plus qu’à l’enterrer et à acheter un autre chat, donc refaire le test. Par contre, s’il est vivant, alors, il restera là, présent, dans l’ombre, et n’hésiteras pas à revenir pour s’amuser à tes dépends. Comme un chat, quoi.

Kurai déglutit. Une fois n’est pas coutume, l’explication du professeur rendait son image très claire. Il s’offusqua cependant !

-C’est du chantage !
-Non, non, j’appellerais plutôt ça un échange de bons procédés. Si tu me rends service, je te rendrais service en faisant sauter ce test pour que tu puisses le refaire… A condition que tu ne dormes pas encore sur ta copie ! Alors, ta réponse ?

Le plus jeune des deux grimaça à nouveau. Il avait l’impression de s’être fait piéger en beauté, parce qu’il n’avait pas vraiment le choix. Ce n’était même pas un choix entre la carotte et le bâton…

-Bon, j’accepte. Vous savez, je suis un peu rouillé, niveau programme scolaire du lycée… ça remonte un peu trop.
-Ce n’est pas grave, je suis sûr que tu feras un excellent professeur !
-Permettez-moi d’en douter…

Et c’est ainsi qu’il se retrouva professeur remplaçant pour, espérait-il, la durée d’un seul et unique cours. Le soir, en réglant son réveil, il poussa un soupir en se demandant ce qu’il allait bien pouvoir raconter aux élèves le lendemain matin. Cette… mission s’annonçait relativement difficile…

Il se coucha alors que, au loin, commençaient à retentir les grondements du tonnerre. En les entendant, il pria pour que l’orage ne déclenche pas une coupure de courant. Son réveil était branché sur le réseau électrique, après tout…

KURAI ! DEBOUT ! Réveille-toi !

Hein ?


Le hurlement d’Akane s’accompagnait d’une musique. Ah oui, c’est vrai, il avait mis du Imagine Dragons pour l’alarme de son téléphone. C’était ça qu’il entendait. Attendez, quoi ?! L’alarme de son téléphone ? Il avait oublié de l’enlever hier ? Elle était réglée pour le réveiller une heure avant son départ à la fac, le temps qu’il déjeune, s’habille et fasse le trajet depuis Ikazuchi. Mais normalement, ce matin, il n’avait pas cours… Pas cours ? L’alarme du téléphone ? Pourquoi est-ce que ?...

Il saisit son téléphone et, tout en éteignant l’alarme, en profita pour regarder l’heure. 7h15. Environ quinze minutes après l’heure à laquelle il se levait habituellement. Bon, ce n’était pas trop gr… Il tourna la tête et son regard tomba sur son réveil, dont le cadran clignotait en indiquait 1h25. Et, à ce moment-là, la lumière déchira la brume du sommeil.

-RHAAAAAA ! MERDE ! MERDE ! MERDE !

Le cours au lycée ! Il commençait à 8h tapante ! Il était en retard ! En coup de vent, il s’habilla avec les vêtements qu’il avait préparés la veille, avant de manger rapidement un bout de pain et de prendre une bouteille d’eau qu’il comptait boire en route. Il n’oublia évidemment pas son téléphone et partit en claquant la porte. Tant pis si ces voisins – dont Jess, désolé – étaient réveillés par le bruit… Mais c’était peu logique. Normalement, la plupart devaient être partis, maintenant. Il ferait mieux de faire pareil. Ce qu’il fit, toujours en courant, bien sûr.

Le lycée Danshi, seul lycée de l’île, mais qui regroupait toutes les filières. A 8h00, le concierge commençait à fermer le portail d’entrée. Après tout, les élèves étaient déjà censés être tous présents. Et s’ils étaient en retard, hé bien, ils étaient forcés d’appeler pour qu’on vienne leur ouvrir. Et leur retard était ainsi notifié. Tout simplement.

-ATTENDEEEEEEEEZ ! Fermez pas la porte ! Je suis le remplaçant du professeur Yawn ! Attendeeeeeeeeez !

Kurai arriva, essoufflé, mais tentant tout de même de continuer à courir, pour ne pas arriver trop en retard, sous le regard étonné du concierge. Il avait entendu parlé que le professeur Yawn avait demandé à quelqu’un de le remplacer, mais il ne pensait certainement pas qu’il allait se retrouver face à ce qui semblait être une copie dudit professeur, en plus jeune, qui semblait avoir quelques difficultés à récupérer son souffle.

Haletant, Kurai lui demanda, tout en essayant de prendre une grande inspiration.

-Han… Han… Vous pourriez… Han… M’indiquer… Han… La salle… Han… E315… S’il vous plaît ?
-Euh… Troisième étage dans le bâtiment en face de vous, et après, c’est sur votre gauche… Mais…
-Merci beaucoup !

Sans même lui laisser le temps de se ressaisir, Kurai était reparti, se préparant à affronter l’ascension de trois étages, et ce, en courant, ce qui n’est une tasse de thé pour personne de normalement constitué…

-Excusez-moi !

La porte claqua, s’écartant du chemin du professeur malgré lui, toujours aussi haletant. Il pénétra à grands pas dans la salle où l’attendaient les élèves.

-Bonjour, désolé du retard, je m’appelle Kurai Ikazuchi. Votre professeur – je l’aurais un jour, celui-là – ne peut malheureusement pas assurer votre cours aujourd’hui. Il m’a donc demandé, à moi, un étudiant en informatique qui l’a comme professeur, de le remplacer aujourd’hui. Voilà, je crois que ça sera tout pour la présentation. Maintenant, nous pouvons commencer.

Il commença à fouiller dans un sac qu’il n’avait pas amené lorsqu’il se rendit justement compte qu’il était en train de fouiller dans le vide. Pour se donner une contenance, il écrit son nom et son prénom au tableau avant de se tourner à nouveau vers les élèves, avec l’impression d’être un prisonnier lâché dans une arène où régnaient des lions qui n’avaient pas mangé depuis plus de trois jours…





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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyDim 21 Sep 2014 - 21:15

La journée avait commencé comme beaucoup d’autres. Elina s’était levée,  réveillée par Emily qui avait une expression exaspérée sur le visage. Sachant déjà ce qui l’attendait, elle poussa un soupir parfaitement audible, de façon à ce que cette dernière sache à l’avance ce qu’elle pensait de son petit discours à venir. Et en effet, une fois encore, elle eut droit aux remarques comme quoi il serait plus simple pour toutes les deux qu’elles dorment ensemble plutôt que chacune dans un lit séparé. Persuadée que son raisonnement était sans faille, elle revenait à la charge régulièrement, espérant sans doute qu’elle finisse par se résoudre à suivre son avis plutôt que de continuer à s’entêter. Mais comme à chaque fois, elle resta camper sur ses positions, pas question de dormir avec elle.

Le petit-déjeuner se déroula dans cette ambiance boudeuse, jusqu’à ce qu’Emily doive partir pour son travail. Malgré la conversation légèrement animée d’un peu plus tôt, cela ne les empêcha pas de se souhaiter une bonne journée l’une l’autre, ou plutôt un hochement de tête dans le cas d’Elina. Les mots n’étaient décidemment pas ses meilleurs amis, mais la jeune femme avait fini par comprendre qu’il s’agissait moins d’une marque de dédain à son encontre qu’une habitude bien ancrée dans sa personnalité. Et encore, si elle l’avait vu communiquer avec les autres…

Quoiqu’il en soit, il était temps désormais pour elle de s’apprêter à se rendre au lycée. C’est qu’elle avait un bus à prendre, et celui-ci n’allait surement pas lui faire le plaisir de l’attendre. Elle débarassa donc la table, rangeant ce qui devant l’être, lavant rapidement la vaisselle, avant d’aller replier son lit, source de tant de débats houleux. Il ne lui restait plus qu’à faire un passage obligé à la salle de bains, qui consistait en une douche rapide et à enfiler son uniforme. Pas de maquillage ou d’autres artifices inutiles, excepté bien sûr sa fidèle épingle à cheveux. Depuis qu’elle avait emménagé avec Emily, elle reprenait l’habitude de la retirer pour aller dormir, car ici au moins, personne ne risquait de la lui voler. Elle devait donc reprendre le pli de l’accrocher au sortir de la douche, sans quoi elle partirait certainement sans. Et dans ce cas-là, elle se sentirait presque aussi nue que si elle n’avait pas porté de vêtements…

Désormais fin prête, il ne restait plus à la jeune fille qu’à se rendre à l’arrêt de bus, non sans oublier de prendre avec son sac de cours. Le véhicule arriva à l’heure, et fort heureusement pour elle, il n’était pas trop bondé à ce moment de la journée. Elina s’installa donc aussi confortablement que l’on pouvait l’être sur une banquette de bus, regardant le paysage défiler par la fenêtre. À l’arrêt suivant, un vieil homme monta, et malgré le large choix de place vide qui s’offrait à lui, il décida de venir s’installer face à elle. L’existence de ce pauvre hère lui étant presque aussi inintéressante que celle des mouches posées sur la fenêtre, elle ne lui jeta même pas un regard. Mais au bout de quelques minutes, il se passa ce qu’elle craignait : le vieil homme se mit à lui parler :

- Quelle belle journée, n’est-ce pas ?

Tout était question de point de vue. Le soleil brillait sans qu’aucun nuage ne vienne masquer ses rayons, et le thermomètre dépassait les vingt degrés Celsius. Autrement dit, la météo était loin d’être la favorite d’Elina, pour qui la température était tout juste supportable. Toujours est-il que ce genre de mondanité ne réclamait pas réponse, chose qu’elle n’aurait de toute façon pas daigné lui donner. Mais cela n’empêcha pas le nouveau venu de poursuivre sur sa lancée :

- Oh, ce ne serait pas l’uniforme du lycée Danshi ? J’y ai été, moi aussi. Mais à l’époque, ils étaient d’une couleur plus claire… Ma petite-fille aussi, va là-bas, d’ailleurs.

Elina continuait à fixer le décor, trouvant cela plus intéressant que le monologue du vieillard. D’ailleurs, ce dernier ne se formalisait pas le moins du monde qu’elle ne montre aucun signe indiquant qu’elle écoutait ce qu’il disait. Il avait réussi à trouver une personne avec qui il avait l’impression d’avoir une discussion, cela devait lui suffire. À deux, ils formaient la combinaison parfaite. Entre elle qui n’écoutait pas quand on lui parlait, et lui qui parlait quand on ne l’écoutait pas…

Le bus finit par arriver près du lycée, et Elina quitta son siège, laissant le vieil homme seul, ce dernier lui adressant un petit signe d’au revoir, comme si ils venaient de passer un bon moment ensemble. Largement à l’heure pour le début des cours, la jeune fille se dirigea vers sa classe, passant entre la foule d’élèves rassemblée près de l’entrée. Ils étaient tous plongés en pleine discussion avec leurs amis, profitant pour retrouver ceux qui iraient dans d’autres classes une fois que la sonnerie de la cloche retentirait. Elina, elle, ne s’arrêtait pas, il faut dire qu’elle n’avait personne avec qui faire papote, ce qui d’ailleurs ne l’intéressait pas. Elle n’était pas là pour se faire des amis, mais pour suivre ses cours. Et encore, quand cela valait la peine de les suivre.

Arrivée en classe, Elina alla s’asseoir à sa place, ses camarades de classe lui lançant un regard rapide avant de reprendre leur conversation. À peine installée, elle sortit un livre de son sac, ouvrage qu’elle avait emprunté à la bibliothèque du lycée et qui traitait de théories scientifiques compliquées. Elle s’absorba rapidement dans sa lecture, si bien qu’elle n’entendit pas qu’on l’interpellait :

- …lina. Elina !

Cette fois, elle avait entendu, mais cet appel n’était pas suffisant pour qu’elle relève la tête. Seulement, son interlocuteur s’obstinait à obtenir une réponse de sa part, si bien qu’au final, elle posa son regard sur le propriétaire de la voix. Celle-ci appartenait à une jeune fille à la chevelure noire, dont le visage exprimait en cet instant un soulagement proche du ravissement. Après quelques secondes d’observation, Elina reconnut ce visage. Il s’agissait d’une de ses « camarades » de classe qui venait régulièrement lui parler. Ce qui l’étonnait, c’était que malgré le manque de réceptivité dont elle faisait preuve, elle revenait sans cesse à la charge. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui vouloir, cette fois ?

- Ah Elina, comment tu vas ?

Quoi, c’était pour ça qu’elle interrompait sa lecture ? Juste pour lui demander comment elle allait ? Elina haussa les épaules en guise de réponse, avant de se replonger dans sa lecture. Mais elle n’en eut pas l’occasion, car déjà on lui adressait à nouveau la parole :

- Qu’est-ce que tu lis ?

Légèrement agacée, Elina montra la couverture du livre, et vit la jeune fille hocher de la tête comme si elle comprenait ce dont il traitait rien qu’avec le titre. Une fois fait, elle remit son livre en place, mais hésita un bref instant à reprendre sa lecture. Alors qu’elle se décida à le faire, la voix se fit à nouveau entendre :

- Tu n’as pas eu trop de mal pour le devoir de math ? Il était vraiment difficile, je trouve.

Enervée, Elina finit par prendre la parole :

- Non, je n’ai eu aucun mal, je l’ai trouvé ridiculement facile. Mais je peux comprendre que pour quelqu’un d’un niveau limité, cela puisse paraître difficile.

Là, elle venait de la remettre à sa place, elle allait enfin avoir la paix. Ou du moins était-ce qu’elle pensait…

- Oh, je vois, tu es vraiment intelligente ! J’aimerais bien avoir aussi facile que toi pour toutes ces choses !

Elina était partagé entre la stupéfaction et l’irritation. Soit elle était trop bête pour comprendre le caractère insultant de ce qu’elle venait de dire, soit elle avait une faculté innée pour ne prendre que le positif de ce qu’on lui disait. Heureusement, la cloche vint à sonner, elle n’eut donc pas à renchérir. La jeune fille dont elle ne connaissait même pas le nom alla s’asseoir à sa place, la laissant seule. Malheureusement, cela signifiait que les cours allaient commencer, et donc qu’elle allait devoir interrompre sa lecture. Enfin, cela ne comptait que si elle avait vraiment l’intention de le suivre… Après tout, la matière actuellement abordée en cours, elle la maitrisait déjà. Alors, qu’elle suive ou pas, pour ce que cela changerait… Elle se replongea alors dans son livre, parcourant les lignes inlassablement. Certains verraient cela comme une lecture barbante, mais pour elle, presque toutes les lectures valaient la peine d’être parcourues.

Le temps passa, sans qu’un professeur ne vienne se manifester. Elle n’avait peut-être pas de montre, mais elle pouvait sans aucune hésitation affirmer qu’il était en retard. D’ailleurs, les murmures curieux des autres élèves appuyaient cette affirmation. Finalement, la porte s’ouvrit en claquant, et un jeune homme en franchit le pas, hors d’haleine. Quelle drôle façon de faire son entrée… Le nouveau venu se présenta alors, et il s’avéra qu’il était leur professeur du jour. Eh bin, on les prenait de plus en plus jeune ! La suite de ses propos révéla alors qu’il n’était là qu’en remplacement, mais le pire était qu’il n’était même pas professeur. Non, ce n’était qu’un simple élève, en informatique de surcroît. Qu’est-ce qu’on venait leur mettre comme prof, vraiment ? Le peu d’intérêt que ce cours aurait pu avoir venait de disparaître comme la flamme d’une bougie que l’on venait de souffler. Bon, au moins, elle n’avait pas besoin d’avoir de remords en poursuivant sa lecture. Ce qu’elle ne se priva pas de faire après avoir vu le dit professeur remplaçant fouiller dans un sac invisible.

Elina l’entendit écrire quelque chose au tableau, probablement son nom, pour ce qu’elle en savait. Elle daigna néanmoins lever les yeux, et vit le prof arboré l’expression typique du gars qui préférerait se trouver dans à peu près n’importe quel autre endroit que celui-ci. Vraiment pathétique… Pourquoi donc avoir accepté ce remplacement s’il ne s’en sentait pas capable ? Quelque chose lui disait que ce cours risquait d’être intéressant, mais dans un mauvais sens. Le professeur commença alors à parler, mais déjà l’intention d’Elina était repassée sur son livre. Quelques minutes s’écoulèrent ainsi, jusqu’à ce qu’un chuchotement pressé l’interpelle. Sa voisine de table, la jeune fille qui avait tenu de lui faire la conversation cherchait à attirer son attention. Quoi encore ? Son regard se posa entre elle et le professeur remplaçant, dont le regard était fixé sur elle. Ce dernier lui avait-il donc adressé la parole ?
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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptySam 4 Oct 2014 - 18:17



Je suis pas fait pour être prof...




Hé bien, au moins, on pouvait dire que la (il l’espérait très courte) carrière de professeur de Kurai commençait bien ! Non content d’arriver en retard, il avait, dans sa précipitation, et ce, à cause d’une panne de réveil, oublié de prendre ce qu’il avait préparé la veille au soir. Autrement dit, l’ersatz de cours qu’il avait prévu de donner. Bah oui, il allait quand même pas venir ici les mains dans les poches et improviser, quand même !

Hé bien si ! Enfin, il n’était certes pas arrivé les mains dans les poches, mais il allait tout de même devoir improviser, et tenir pendant deux heures. De quoi faire pâlir de jalousie les plus grands acteurs de théâtre, qui n’avaient que rarement des improvisations totales à faire, devant un public évidemment très exigeant sur la première image donnée, pendant deux heures, sur un sujet qui leur était plus ou moins totalement inconnu (bien que ce dernier point relève de la définition même de l’improvisation, me direz-vous). Enfin, de jalousie, ou de panique, au choix.

Ici, bien entendu, Kurai était… mort de peur, on peut dire. Alors, pendant qu’il écrivait son nom au tableau – bien qu’il ne fut toujours pas énormément habitué à écrire ce dernier en Romanji – il essayait de réfléchir à toute vitesse sur ce qu’il allait bien pouvoir leur dire…

Hé Kurai, c’est un cours de quoi, déjà ? De maths, de physique, d’info – ah non, pas d’info, c’est pas ton prof d’info, Yawn – d’anglais, de…

LA FERME ! Je réfléchis !

Hé, Onii-chan, pourquoi tu commences pas par leur demander où ils s’en étaient arrêtés ? Avec ça, tu devrais pouvoir gagner un peu de temps, non ?

Ah bah ça, c’est une intervention utile ! Tu vois, Akane ?

Hmpff !


Pendant qu’Akane se détournait en croisant les bras et en arborant une moue boudeuse, Kurai prit une grande inspiration et, constatant qu’il ne pouvait plus guère perdre du temps en écrivant son nom, il se tourna vers les élèves, totalement résigné, avant de prendre la parole, cette fois sur un ton beaucoup moins paniqué que celui qu’il avait employé lors de son entrée pour le moins fracassante.

-Bon, je dois vous avouer que votre professeur n’a pas eu l’amabilité de me prévenir, donc j’ignore où vous en êtes arrêtés dans le cours. Enfin, je suppose qu’à force, vous devez savoir comment est Yawn. Totalement imprévisible.

Ah, un léger rire de la plupart des élèves. Il avait vu juste, Yawn avait la même réputation au lycée qu’à la fac. Bon point. Mais par contre, ce n’était pas vraiment ce qui allait pouvoir l’aider à avancer dans ce cours. Il jeta un coup d’œil rapide à sa montre et jura intérieurement lorsqu’il vit qu’à peine une minute s’était écoulée. Il n’allait jamais survivre, à ce rythme. Qui a dit que faire du stand-up, c’était facile ? Non mais !

-Sinon, je ne crois pas que vous ayez répondu à ma question… Donc, où est-ce que Yawn en était la dernière fois que vous avez eu cours avec lui, ce qui doit faire… avant-hier, non ?

Léger brouhaha d’acquiescement, puis un élève au premier rang lui indiqua obligeamment qu’il avait commencé à leur enseigner quelques bases de trigonométrie. En entendant cela, l’étudiant en informatique se renfrogna. Trigo. Il avait toujours détesté ça et avait été plus qu’heureux de ne plus en entendre parler après qu’il eut terminé le lycée. Et voilà qu’il devait replonger dedans à froid. Il maudit une fois encore son professeur en se promettant de s’assurer que celui-ci annulerait effectivement son test dès que cette corvée serait terminée… Ce qui allait s’annoncer tout de même très long…

Priant intérieurement pour qu’un miracle survienne, il laissa une dernière fois son regard planer dans la salle, observant les élèves. Certains arboraient déjà un sourire mauvais, persuadés – à raison – qu’ils allaient assister à une mise à mort des plus délectables. D’autres attendaient, simplement. Certains semblaient prolonger un peu leur nuit de sommeil. Grand bien leur en fasse. Quelques autres bavardaient en attendant que le cours ne commence enfin. Mais une élève attira l’attention du professeur du jour. Contrairement aux autres, elle semblait rester isolée. En soit, cela ne le dérangeait pas vraiment, puisque si elle restait à lire, elle ne risquait pas de lui mettre de bâtons dans les roues. Mais voilà, le problème était qu’il ne pouvait pas vraiment…

Il s’éclaircit la gorge en maintenant son regard fixé sur elle, pour attirer son attention. Mais elle ne sembla pas réagir. Heureusement, sa voisine semblait avoir compris le message et attira l’attention de la jeune fille aux cheveux violets, qui leva les yeux de son livre en le regardant. Son air semblait indiquait qu’elle se fichait royalement du cours, mais aussi de l’existence de Kurai. En un sens, ça ne le gênait pas vraiment. Mieux valait susciter l’indifférence que la haine, mais en l’occurrence, puisque sa journée commençait bien mal, de toute façon…

-Mademoiselle, je ne doute pas que ça soit très intéressant, mais je vous prierais tout de même de me remettre ce livre. Je vous le rendrais à la fin du cours. Malheureusement, les règles sociales nous obligent à agir en tant que professeur et élève. Je dois donc vous demander d’écouter le cours, et vous devez donc au moins faire semblant d’obéir. D’ailleurs, ce dernier point vaut pour tout le monde. Personne n’a envie d’être ici, donc essayons au moins de faciliter les choses. Cela ne durera que deux heures, après tout.

Puis il s’avança vers le fond de la classe avant de s’arrêter à la table de la susmentionnée jeune fille et de tendre le bras, main ouverte, pour lui signaler de lui remettre le livre. Mais il n’eut cependant pas le temps de le prendre, car il sentit un léger relâchement de la pression au niveau de son ventre, avant de sentir de l’air sur la partie inférieure de son corps.

Puis il entendit quelques chuchotis amusés. Il baissa les yeux. Et, pour une fois, ses yeux ne furent pas la seule chose à virer au rouge. Tout simplement car le relâchement qu’il avait senti était tout simplement le bouton supérieur de son pantalon qui avait décidé de vivre sa vie tout seul, en indé, et ce, sans demander l’avis de quiconque ou se soucier des conséquences. Non mais quel idiot celui-là, je vous jure ! Résultat, son pantalon était tombé. Donc, il n’était pas allé jusqu’au sol. Non, il n’arrivait même pas à ses genoux. Mais disons qu’il était suffisamment abaissé pour rendre visible un certain paquet masculin caché dans le boxer. Bref, pour faire court, il était dans la merde. Kurai, pas autre chose, hein !

Et c’est à ce moment-là que survint ce qui pouvait être plus ou moins assimilé à un miracle, même si ce n’était pas vraiment le cas. Après tout, si vous m’avez bien suivi, j’ai dit que ses yeux n’étaient pas la seule chose à devenir rouge. Vous l’aurez donc compris, ses iris avaient, une fois encore, changé de teinte. Et puisqu’il ne touchait pas son téléphone, il ne pouvait pas le canaliser si facilement, ce fichu pouvoir. Et, en plus, il avait pu constater que plus il l’utilisait, plus il devenait puissant. Pas de quoi être dangereux, pourtant, non ?

En fait, si. Voyez-vous, le réseau électrique du lycée était certes étendu, mais surtout, puissant. Il fallait bien ça pour alimenter tout l’établissement. Surtout qu’en ce moment, il y avait des travaux, et certaines machines y étaient directement branchées. Donc il était beaucoup plus facilement court-circuitable. Hé bien, ce fut exactement ce qu’il se produisit lorsque Kurai perdit le contrôle. Instinctivement, son esprit, ou son pouvoir, avait cherché un moyen de faire diversion. Et, sans même qu’il ne le sente agir, il l’avait trouvé.

Libéré, son pouvoir de contrôle de l’électricité se répandit dans tout le réseau du lycée, provoquant un black-out général. Vous me direz qu’à passée 8h, le matin, à la fin du mois de septembre, ça n’avait guère d’influence. Certes. Mais l’atout majeur de cette distraction était un imprévu. Une machine, qui acheminait certains matériaux de construction, était branchée sur le réseau. Subitement court-circuitée, elle cessa de fonctionner en laissant tout tomber. C'est-à-dire en lâchant toutes les planches de bois, et tant pis si quelqu’un se trouvait à proximité à ce moment-là.

Or, il se trouve qu’un des ouvriers se trouvait juste à côté. Il n’eut pas le temps de réagir qu’environ 350 kilos de bois lui tombaient sur le pied. Il fit alors ce que tout individu normalement constitué aurait fait dans cette situation : pousser un cri de douleur si puissant qu’on devait l’entendre depuis l’espace avant de s’évanouir. Et, bien entendu, ce cri attira l’attention de tous les élèves de la classe de Kurai, qui se trouvait juste à côté de l’endroit où se faisaient les travaux.

C’est toi qui as fait ça ?

Impossible. Comment j’aurais fait ? Je suis quand même pas si puissant.


Même s’il était catégorique, il était pourtant bel et bien le responsable. Mais, doutant de sa puissance et n’ayant rien senti, il n’y voyait qu’un coup de chance. Pendant que les élèves avaient leur attention détournée et s’étaient presque tous précipités à la fenêtre, le jeune étudiant s’était précipité vers la porte de sortie. Une fois dans le couloir, il n’alla pas très loin, se contentant de s’appuyer quelques secondes contre le mur, le temps de réfléchir à une solution. Il n’avait rien pour remplacer le bouton rebelle, et de toute façon, il était nul en couture. Heureusement, il avait tout de même un moyen d’empêcher son pantalon de retomber.

Il le releva et le maintint fermé avec une main, tandis que, de l’autre, il tirait sur le cordon de la capuche de son sweat tout en grimaçant. Avec ça, son sweat était fichu. Quel dommage, il l’aimait bien, celui-là. Mais bon, puisqu’il n’avait pas d’autre choix, il devait se résoudre à le sacrifier. Alors, il prit le cordon et le sortit entièrement, avant de le passer dans le passant pour ceinture. Là, il serra fortement, avant de nouer totalement sa ceinture improvisée. Une fois cela fait, il rentra à nouveau dans la salle, comme si rien ne s’était passé. Peut-être que les élèves n’y penseraient-ils pas, distraits qu’ils étaient par le spectacle des autres ouvriers qui essayaient de prodiguer des premiers secours à leur collègue qui avait selon toute vraisemblance le pied complètement brisé, tandis qu’un peu plus loin, un autre semblait avoir une grande discussion, sans doute avec les urgences.

L’étudiant ne comptait cependant pas laisser les élèves regarder le spectacle tout leur saoul. Alors, il se racla la gorge, les faisant se tourner vers lui avec un air étonné, comme s’ils avaient carrément oublié sa présence. Ce qui n’était pas forcément plus mal. Puis, voyant qu’il ne semblait pas d’humeur à patienter très longtemps, ils allèrent se rasseoir lorsqu’il leur fit signe. Puis il se dirigea à nouveau vers la jeune fille de tout à l’heure et tendit la main.

-Ton livre.

On sentait qu’il ne fallait pas vraiment le contrarier, là...





[HS : Désolé du temps d'attente ^^". J'espère que la réponse te conviendra ^^]
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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptySam 4 Oct 2014 - 22:55

La suite lui prouva que sa supposition s’avérait exacte. Alors qu’elle le regardait d’un air ennuyé, ce qui reflétait à la perfection l’effet que lui procurait cette interruption, le jeune professeur prit la parole. S’ensuivit un sermon comme quoi il fallait suivre le cours, blablabla règles sociales, blablabla faire semblant d’obéir, blablabla juste deux heures à tenir. La seule information utile qu’elle tira de tout ce discours soporifique était qu’il voulait qu’elle lui remette son livre. Pourtant, elle ne faisait rien de mal, là, assise sur son banc, à lire tranquillement. Il lui aurait simplement suffit de l’appeler et de lui poser une question, et elle la lui aurait donnée sans même avoir besoin de vérifier dans son manuel. Non, il se tenait là, devant elle, la main tendue comme s’il demandait l’aumône, le pantalon sur les chevilles, une expression décidée sur le… Un instant !

Elina dû s’y reprendre à deux fois pour confirmer ce qui se trouvait devant elle. Mais le verdict était sans appel : le jeune professeur remplaçant était en train de lui exhiber son caleçon. La scène était tellement surréaliste qu’elle avait du mal à pénétrer jusqu’à son cerveau. Ou plutôt, il devait s’agir là d’un mécanisme d’autodéfense qui l’empêchait d’assimiler cette information qui avait tous les risques de la traumatiser à jamais. Cependant, cela n’empêchait pas un tourbillon d’émotion diverses et variées de l’assaillir. Le dégoût tenait incontestablement la palme du sentiment le plus fort qu’elle ressentait. Elle s’était déjà imaginé, il y a de cela un moment, ce qu’elle ressentirait face à un homme en petite tenue. Mais le sentiment qu’elle avait ressenti alors n’était même pas digne d’être comparé à ce qu’elle ressentait en cet instant. Pour peu, elle en aurait eu la nausée ! À ce dégoût profond se mêlait une once de gêne. Bin oui, après tout, aussi horrible pouvait être le spectacle qui s’offrait à ses yeux, le fait qu’elle se trouvait face à une personne en sous-vêtements était indéniable, et forcément cela restait gênant. Mais les quelques rougeurs qu’elle aurait pu arborer était ternies par la pâleur qui l’avait envahi. Enfin, la colère tenait une place non négligeable sur le podium. Mais qu’est-ce qui pouvait bien prendre à ce sombre individu de venir lui montrer des horreurs pareilles ?! Il était complètement fêlé ! Ce n’était pas dans une école, mais dans un asile qu’on aurait dû l’envoyer !!!

Elina n’eut cependant pas le loisir de partager à haute voix ce qu’elle pensait de cet accoutrement pour le moins scandaleux. Le jeune homme semblait découvrir seulement maintenant que ses jambes étaient à nues, probablement aiguillé par les murmures moqueurs des autres élèves de la classe. Son visage vira au rouge vif, même ses yeux se tintèrent de cette couleur. Tiens, voilà qui était singulier. Mais la jeune fille n’eut pas davantage de temps pour observer ce phénomène particulier, étant donné que la pénombre venait d’envahir la pièce. Panne de courant, voilà qui tombait à pic ! Au moins, ce brusque changement d’éclairage réussit-il à lui faire reprendre ses esprits, et à décrocher son regard horrifié du jeune homme. Quelque chose lui disait que la situation n’était pas sans rapport avec le changement de couleur des iris de ce dernier. Après tout, le timing était trop parfait, sans compter que les circonstances s’y prêtaient plutôt bien elles aussi. Mais ce n’était pas le moment de s’aventurer dans des analyses complexes de cause à effet, car un cri déchirant résonna dans les environs, précédé d’un grand bruit qui semblait signaler que quelque chose d’un certain poids venait de tomber depuis une hauteur relativement haute. Et apparemment, la chute avait au moins fait une victime, car l’effervescence gagna l’extérieur. Nombre d’élèves se précipitèrent à la fenêtre, et les pauvres élèves, qui comme Elina, se trouvaient près de la fenêtre manquèrent de peu de se retrouver aplatis contre la surface vitrée. D’ailleurs, en cet instant, elle sentait quelque chose d’appuyé sur son dos, tout comme elle avait quelques cheveux qui autres que les siens qui pendaient dans son visage. Une voix familière résonna alors à ses oreilles, lui faisant sentir les vibrations typiques que l’on produisait en parlant :

- Excuse Elina, ça ne te dérange pas trop ? Je ne vois rien sinon…

Tiens, quelle surprise, il s’agissait de sa voisine de table… Apparemment, elle s’était estimée en droit de s’appuyer contre elle afin d’avoir une meilleure vue de ce qui se passait à l’extérieur. D’une voix légèrement étouffée, Elina répondit :

- Mais non voyons, j’adore servir d’accoudoir…

Elle n’était cependant pas sure que la jeune fille ait saisi le sarcasme. Elle était d’ailleurs surement trop occupée à tendre le cou pour assouvir sa curiosité que pour vraiment prêter attention à ce qu’elle disait. Mais bon, Elina avait d’autres sujets de préoccupations. Elle venait de voir le jeune professeur s’esquiver en douce d’une démarche claudicante, profitant sans doute de la confusion qui régnait pour se soustraire à la vue de ses élèves. Est-ce qu’il avait provoqué cette panne de courant dans ce seul but ? Si elle-même estimait qu’elle utilisait parfois ses pouvoirs à outrance, au moins n’avait-elle jamais blessé sérieusement quelqu’un sous le coup d’une simple lubie. À moins qu’il n’ait s’agit là d’une perte de contrôle ? Elle-même était familière de ce genre de cas, si bien qu’elle ne se serait pas permis de juger quelqu’un dans ce cas-là. Et puis, elle avait d’autres impératifs en tête. Maintenant que le professeur n’était plus là, elle avait l’opportunité de faire une petite entourloupe à ce dernier. Attrapant son sac posé à côté d’elle, elle en tira un second livre, qu’elle avait fini de lire le soir précédent. Il s’agissait d’un ouvrage traitant de différentes techniques de dessin, dont elle comptait s’inspirer pour améliorer ses compétences en la matière. La couverture, d’ailleurs, représentait un bouquet de roses à moitié dessiné posé dans un vase. Posant ce dernier sur son banc, elle glissa le livre qu’elle lisait précédemment dans son sac. L’échange n’avait été perçu de personne, et surtout pas du professeur qui n’était toujours pas revenu. Avait-il pris la fuite après avoir pris conscience de conséquences de ses actes ? Peu importait, car même s’il revenait, son beau petit livre était bien à l’abri dans son sac. Heureusement, il n’avait aucun moyen de savoir de quoi traitait l’ouvrage qu’elle consultait précédemment, étant donné qu’il s’était trouvé trop loin que pour en voir le contenu, et qu’après s’être approché suffisamment que pour le faire, il s’était retrouvé avec un sujet ô combien plus captivant sur les bras. Ainsi, non seulement elle s’assurait de pouvoir repartir avec son livre, au cas où le petit jeunot décidait de faire la teigne en le gardant par la suite, mais en plus, elle lui désobéissait, ce qui lui procurait une intense satisfaction. De quel droit cet homme se permettait de lui faire ce genre de remontrance ? Il l’avait sermonné, elle qui lisait gentiment, alors que les gros fainéants occupés quelques bancs plus loin à pioncer n’avaient pas été inquiétés ? Il s’en était surement pris à elle parce qu’elle était une fille, encore un misogyne surement. Il avait dû en plus l’identifier comme étant une proie facile, de par son aspect frêle, et s’était dit qu’il pourrait en faire un exemple afin d’asseoir son autorité sur la classe. Vraiment ridicule, sans compter qu’il avait choisi la mauvaise personne pour ce faire. Elle était loin d’être la personne la plus soumise de la classe…

La tête posée sur sa main, elle attendit la suite des évènements, essayant de ne pas prêter à la douce pression exercée dans son dos par la jeune fille qui s’appuyait contre elle. Elle n’avait jamais vraiment fait attention à elle, mais d’après ce que son dos lui disait, elle n’était pas dépourvue de formes… Heureusement, le professeur se décida à mettre un terme à son inexplicable absence, et attira rapidement l’attention de la classe d’un raclement de gorge sonore. Si c’était de cette manière qu’il l’avait interpellé tout à l’heure, il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’elle n’ait rien capté. Lorsqu’on voulait parler à quelqu’un, l’usage des mots était recommandé… Toujours est-il que les autres élèves, eux, furent plus réceptifs que la demoiselle, tournant presque simultanément la tête dans la direction du jeune homme, affichant pour la plupart l’étonnement de voir cette figure inconnue réclamer leur attention. Avaient-ils déjà oublié la tête de celui qui leur avait offert un spectacle aussi horri… ahem aussi divertissant ? Elina, elle ne risquait pas de le faire… À moins de se récurer le cerveau avec une pierre ponce ?

Les élèves regagnèrent peu à peu leur place, et la jeune fille jusque-là appuyé sur son dos lui glissa discrètement :

- Encore désolée, Elina. Et merci !

La jeune russe ne répliqua rien. Elle ne la considérait pas comme lui étant redevable d’une quelconque faveur pour si peu, d’autant plus qu’elle avait reçu une certaine compensation pour le service rendu… Une fois tout ce petit monde réinstallé à sa place d’origine, le professeur revint devant elle, comme elle l’avait redouté. Malgré tout ce qui venait de se passer, il ne voulait pas lâcher l’affaire, c’est qu’il était borné le bougre ! D’un ton sans appel, il exigea qu’elle lui remette son livre. D’un geste plein de désinvolture, elle referma l’ouvrage dont la couverture représentait le bouquet de roses et le plaça dans la main tendue du professeur, tout en lui disant :

- S’il-vous-plaît, monsieur le professeur.

Elle n’avait pu s’empêcher de rajouter un ton légèrement provocateur à sa phrase, mais que le jeune homme l’ait perçu ou non, il ne renchérit pas. Cependant, Elina, elle, n’en avait pas fini avec lui. La tête à nouveau posée sur la main, elle attendit qu’il lui tourne le dos pour ajouter :

- Je vous trouve bien présomptueux pour un pervers qui s’amuse à exhiber son caleçon devant l’une des jeunes filles dont il a la charge. Ce ne serait pas considéré comme du harcèlement sexuel, par hasard ?

Quelques éclats de rires accompagnés de murmures surpris se firent entendre dans la classe. Beaucoup étaient surpris de l’audace dont elle venait de faire preuve, étant donné qu’elle avait rarement pris la parole depuis son arrivée. Aussi, ses camarades découvraient-ils une facette insoupçonnée de la jeune fille, qui elle, se moquait bien de l’impression qu’elle faisait sur ses condisciples. Elle était toute entière à la satisfaction qu’elle ressentait d’avoir remis à sa place celui qui avait osé s’en prendre injustement à elle. Mais qu’allait donc faire ce dernier ? Allait-il surenchérir, ou bien allait-il essayé de faire passer cet épisode en douceur ?

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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptySam 11 Oct 2014 - 22:21



Je suis pas fait pour être prof...




Alors qu’il tendait la main, pour prendre le livre de la jeune fille, celle-ci le lui remit. Cependant, un coup d’œil à la couverture lui donna l’impression qu’il était différent. Enfin, il ne pouvait en être sûr, puisqu’il n’avait vu ledit livre que de loin. Pourtant, il ne pouvait se défaire de l’impression qu’il était en train de se faire totalement arnaquer. Enfin, ce n’était pas bien grave. Après tout, il comptait lui rendre son livre à la fin de cette corvée, donc autant ne pas s’en soucier. Ce n’était clairement pas cela qui allait changer sa journée, qui de toute façon risquait fort d’être pourrie, puisqu’elle avait commencé comme telle.

De même, il ne se formalisa pas du sarcasme non dissimulé de la jeune fille. Il appréciait la provocation et le sarcasme, puisqu’il maniait lui-même ces armes. Donc il aimait voir cette arme parfaitement maniée. Par contre, la réplique suivante de la jeune fille le prit totalement au dépourvu.

-Je vous trouve bien présomptueux pour un pervers qui s’amuse à exhiber son caleçon devant l’une des jeunes filles dont il a la charge. Ce ne serait pas considéré comme du harcèlement sexuel, par hasard ?

Hé bien là, elle t’a eu, bien joué !

Alors, Kurai nii-chan. Comment tu vas réagir, là ? Je crois que, de toute façon, tu es mal parti…

Sans déconner ? J’avais pas deviné, merci de me l’apprendre !


En même temps que se déroulait son dialogue mental quasi instantané, il entendait quelques murmures accompagnés de rires. Et il cherchait rapidement une répartie. Il n’avait d’habitude aucun mal à en trouver, mais, cette fois-ci, étrangement, il se trouvait à sec au moment précis où il avait le plus besoin de son art du sarcasme. Il commençait à désespérer trouver quelque chose quand il trouva. C’était en réalité d’une simplicité affligeante. Alors, il éclata de rire. Tout bêtement. Un rire franc, mais où on sentait aussi son goût pour l’ironie. Et cela stoppa net les murmures. Enfin, avant qu’ils ne reprennent, mais cette fois, c’était pour se demander si leur prof du jour n’était pas fou. Certes, il l’était plus ou moins, mais il avait tout de même toute sa raison.

Une fois son rire calmé, il essuya les larmes qui perlaient au coin de ses yeux, et prit une grande inspiration, pour se calmer. Puis, un sourire au coin des lèvres, il plongea son regard dans celui de l’impertinente avant de répliquer, amusé.

-Présomptueux ? Pervers ? Harcèlement sexuel ? Que de mots bien trop puissants pour désigner un simple incident. Enfin, je vous pardonne. Vous vous en prenez à moi, parce que je vous ai dérangée dans votre lecture, c’est parfaitement logique. J’aurais sans doute fait à peu près la même chose, dans votre situation, je pense. Mais n’est-ce pas puéril de se venger ainsi ? Il y a tellement de façons de faire, mais vous avez choisit la plus basique… C’est assez décevant, au final, non ?

Oui, tout simplement, il ne cherchait pas à repousser l’attaque, puisque n’ayant pas trouvé de parade assez forte. Il s’était contenté de la dévier. C’était certes une technique assez pitoyable, peu digne de lui, mais au moins, il avait détourné l’attention des autres. En effet, maintenant, les murmures semblaient médire de l’élève, et non plus du professeur, puisque, de ce qu’il entendait, certains étaient d’accord avec lui. Bizarrement, il s’agissait des élèves de sexe masculin… C’était affligeant de voir que ces jeunes ne semblaient guère réfléchis…  Mais bon, c’était plus simple de manipuler les faibles d’esprits. Au moins avait-il couvert l’incendie.

Sans laisser le temps à l’autre de répliquer – encore une technique pas terrible, félicitations – il se détourna et se dirigea à nous vers le tableau. Peut-être que le cours allait finalement pouvoir commencer ?

*Clap* *Clap* *Clap*

Quoi ?

Bravo, c’était vraiment nul.

C’est tout ce que tu as à dire ?

Oui ?


Alors ferme-la ! Et toi aussi Blake !

J’ai rien dit, Kurai nii-chan !

Hé bien continue !


Il s’éclaircit à nouveau la gorge avant de prendre la parole, adoptant un ton dégagé, comme si, pour lui, l’affaire était totalement close.

-Bien, ceci étant réglé, nous pouvons passer au cours. J’ai cru comprendre que Yawn venait tout juste de vous apprendre les formules trigonométriques ?

Acquiescement général dans la salle. L’étudiant hocha la tête et se tourna vers le tableau avant de commencer à écrire, tout en fouillant dans ses souvenirs pour retrouver ces formules qu’il avait toujours trouvées ridicules et insensées. L’une de celles qui lui revenaient concernait les sinus, une autre, les cosinus, la troisième, un lien entre les deux. Alors, il écrivit au tableau : cos (a+b) = cos(a)sin(b) + sin(a)cos(b), sin (a+b) = cos(a)cob(b)-sin(a)sin(b) et cos²(a) + sin²(a) = 1.

Il était presque sûr du résultat. Cependant, il restait loin d’être sûr de n’avoir fait aucune erreur. Il avait notamment un doute sur la première formule, alors qu’il savait que la dernière était bonne, mais impossible pour lui de s’assurer s’il était juste ou non, à part peut-être si un des élèves lui faisait remarquer son erreur, ce qu’il n’espérait bien sûr pas. Après, ce pouvait très bien n’être qu’une erreur de signe, qu’il pourrait toujours mettre sur le compte de la distraction. Donc, tout n’était pas perdu pour lui…

Au fond de lui, il se demandait quand même combien de temps il allait bien pouvoir tenir…






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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyDim 12 Oct 2014 - 16:35

Il s’écoula un court instant au cours duquel les deux protagonistes de cet échange tumultueux restèrent à se fixer sans dire un mot. Et soudain, le professeur remplaçant éclata de rire. Voilà une réaction pour le moins inattendue… Elle avait imaginé qu’il se mettrait en colère, peut-être même qu’il aurait été jusqu’à la punir pour son insubordination. Elle aurait aimé le voir retourner au tableau en pleurant, mais cela, elle se doutait bien que ce n’arriverait pas. Dommage… Au lieu de quoi, on aurait dit que le jeune homme venait de péter les plombs, un peu comme l’avait fait le système électrique de l’école. D’ailleurs, cette impression semblait partagée par les différents élèves de la classe, à la seule différence qu’ils semblaient s’inquiéter de l’état de santé mental du professeur contrairement à elle qui se contentait de le constater.

Une fois sa crise de folie calmée, du moins elle l’espérait, le professeur, les yeux en larmes, se décida à reprendre la parole. S’ensuivit alors un discours moralisateur sur le fait qu’un tel comportement à son égard était puéril, et qu’elle avait choisi le moyen le moins recherché d’obtenir vengeance. Ce qui à son sens était décevant. Elina le regarda, un sourcil levé un signe de réflexion. Qu’est-ce qu’il radotait, le pervers ? En quoi était-ce puéril de relever un simple fait ? Après tout, c’était lui qui avait fait tomber son pantalon ! Et c’était elle qui risquait d’en faire des cauchemars, cette nuit… Le plus marrant, si on pouvait appeler cela comme ça, c’est qu’il prétendait que le comportement de la jeune fille était décevant, alors qu’il venait lui-même d’avouer qu’il aurait sans doute fait pareil. Là, Elina hésitait entre le trouver pathétique ou bien à se sentir mal à l’idée d’avoir un point commun avec lui… Cependant, son discours navrant n’eut aucun effet sur la demoiselle. Pas plus que les murmures approbateurs que la gente masculine émettait suite à ce dernier. Apparemment, ayant repéré un mâle en difficulté, les autres mâles avaient décidé de le soutenir. Un peu comme des insectes se rassemblant pour venir à bout d’un ennemi trop fort pour eux… Quoi qu’il en soit, tout cela la laissait de marbre. Après tout, la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe ! Et ce, même lorsqu’il y a tout un tas de crapaud réunit dans une seule pièce…

Le professeur, craignant sans doute de se retrouver à nouveau au tapis dans une joute verbale, s’esquiva sans lui laisser le temps de réagir. Mais cela n’était pas nécessaire, vu qu’après tout, cet échange était loin de l’intéresser. Elle entendit cependant un bruit étrange à côté d’elle, comme une sorte de grognement. Tournant la tête en direction, elle découvrit sa voisine de table les joues gonflées, les sourcils froncés et les poings serrés, et le regard fixé sur le dos du jeune homme. Apparemment, elle avait quelque chose à reprocher au professeur, elle aussi, bien qu’elle ne voyait pas quoi exactement. Peut-être la scène du caleçon ? Après tout, elle était située juste à côté d’elle, elle avait donc dû elle aussi assister aux premières loges à ce spectacle affligeant… Sentant peut-être qu’on la fixait, la jeune fille se retourna vers Elina, qui lui offrit un hochement de tête compatissant. L’expression du visage de la jeune fille changea si brusquement que ça en était impressionnant. Finie la moue colérique, un large sourire lui fendait le visage, et ses yeux étaient remplis d’étoiles. Elle trépignait sur sa chaise, comme si elle se retenait à grand peine de lui sauter dessus. Peut-être aurait-elle dû s’abstenir de consentir à lui offrir ce geste de sympathie…

Un nouveau raclement de gorge se fit entendre, apparemment c’était une manie qu’avait leur prof de maths du jour. Cette fois, la demoiselle était bien forcée de lui prêter le minimum d’attention requis… Enfin, elle pouvait toujours ressortir son livre, l’idée de voir la réaction du jeune homme était passablement tentante. Mais cela aurait été lui accorder trop d’importance, aussi s’en abstint-elle. Au lieu de quoi elle joua les élèves modèles et sortit des feuilles de papiers vierges et s’arma d’un crayon, prête à prendre des notes qui ne lui serviraient à rien. La trigonométrie n’était pas sa spécialité, mais elle en connaissait déjà les bases, dès lors cette mise en bouche concernant cette matière allait se révéler aussi utile que d’arroser son jardin sous une averse. Faisant taper la mine de son crayon contre sa feuille de papier en signe d’impatience, elle observait le jeune homme confirmer en quoi consistait la matière. Posant le regard sur sa feuille de papier, elle remarqua les petits points apparus suite à son geste d’impatience. Après quelques secondes d’observation, elle en relia certains, et l’ébauche d’un visage apparu. Peut-être qu’en rajoutant de ci de là quelques détails, elle pourrait arriver à un résultat acceptable ? Zut ! Le cours la passionnait tellement qu’elle cherchait inconsciemment un moyen agréable de passer le temps. À contrecœur, elle reporta son attention sur le tableau, sur lequel le prof écrivait les formules de base de la trigonométrie. Enfin, du moins, était-ce qu’il était censé faire… En effet, d’un simple coup d’œil, la jeune fille remarqua qu’il avait fait une faute. En fait, il avait carrément inversé les formules ! Une erreur considérable, si on prenait en compte le fait que c’était la dessus qu’allait se baser la suite du cours. Dans sa grande bonté d’âme, Elina se fit un devoir de faire remarquer à son professeur préféré qu’il avait commis une bourde dans son énoncé :

- Professeur, vous avez fait une faute.

Le ton léger et innocent masquait à peine le plaisir qu’elle ressentait à faire savoir au jeune homme qu’il s’était trompé. Ce dernier se tourna vers elle, la mine suspicieuse. Il devait sans doute croire qu’elle cherchait à le mettre dans l’embarras une nouvelle fois, par simple désir de vengeance. Ou bien qu’elle cherchait simplement à attirer l’attention vers elle, comme le ferait une chahuteuse professionnelle, ce à quoi elle avait peut-être été cataloguée avec l’épisode précédent. Néanmoins, les faits étaient là : il s’était trompé, et s’apprêtait à enseigner à une classe entière des formules erronées, elle était donc tout à fait en droit d’intervenir ! Et si cela permettait au passage de l’embêter, c’était tout bénef ! La tête posée sur sa main en signe flagrant qu’elle s’ennuyait, Elina pointa les formules écries au tableau. Elle précisa alors ses dires :

- Vous avez inversé les formules, Monsieur. La somme des produits des sinus et cosinus opposés donne le sinus de la somme des deux termes, et non le cosinus. Il va de soi qu’il en est de même pour l’autre formule…

Une fois la faute révélée, Elina reprit le silence dans lequel elle se plongeait habituellement. Elle sentait les regards des autres élèves passés d’elle au professeur, cherchant à savoir lequel des deux avait raison. Elle entendit aussi quelques ricanements moqueurs, dirigés contre elle, comme quoi elle était stupide de croire pouvoir avoir raison par rapport à un professeur. Mais elle-même se fichait bien des murmures prononcés à son encontre, elle se contenta de marmonner entre ses dents :

- Il vient faire cours, et il ne connaît même pas la matière qu’il est censé enseigner. Franchement, quel système éducatif, je vous jure. Je me demande qui est le plus incompétent : le prof qui se trompe dans son cours, ou bien l’autre prof qui demande à quelqu’un incapable de faire cours de le faire à sa place…

Maintenant, le professeur était en train de vérifier les formules qu’il avait écrites. Mais pour sa part, elle savait qu’elle avait raison, dès lors le résultat de cette vérification ne faisait aucun doute.
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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyJeu 16 Oct 2014 - 20:21



Je suis pas fait pour être prof...




Alors qu’il était en train d’écrire ses formules trigo, tout en doutant très fortement de ce qu’il était en train d’inscrire sur le tableau noir, la jeune fille a qui il avait pris le livre prit la parole, réclamant son attention. Il se tourna donc vers elle, se demandant ce qu’elle pouvait bien lui vouloir encore, quand elle déclara qu’il s’était trompé, ayant inversé la formule du cosinus et celle du sinus.

Aussitôt, des ricanements moqueurs commencèrent à retentir, mais qui semblaient dirigés contre elle, comme si c’était impensable qu’elle put avoir raison face à un professeur. Professeur… Mais bien sûr ! Oubliaient-ils donc si facilement que ledit professeur n’était qu’un simple étudiant, qui se retrouvait là contre son gré ? A quel point étaient-ils donc idiots ?

C’était en se demandant cela que l’étudiant faisait de rapides vérifications sur ses formules. Par miracle, une autre formule lui était revenue à l’esprit : sin (a+π) = -sin (a). Il pouvait donc l’utiliser pour vérifier la formule du sinus de la somme et, de là, celle du cosinus. Cependant, avec les formules qu’il avait écrites, il trouvait l’opposé de ce qu’il était censé trouver. Donc, il s’était bel et bien trompé. Il effaça donc les premiers membres des deux premières équations pour les remplacer par le membre correct. Puis, assez fort pour que tous les moqueurs puissent l’entendre, il se tourna à nouveau vers la jeune fille et déclara :

-En effet, je vous remercie de me l’avoir signalée, mademoiselle.

Il inclina légèrement la tête en sa direction, pendant que les murmures revenaient, étonnés que leur professeur reconnaisse si facilement une erreur. Le jeune homme eut alors un sourire amusé.

-Connaissant le personnage, je suis certain que Yawn ne dirait jamais la phrase classique « c’est pour voir si vous suiviez », pas vrai ?

Un nouveau murmure d’acquiescement. Vraiment, la plupart des élèves de cette classe semblaient bien ennuyants, à toujours changer d’opinion toutes les trois secondes, et à oublier en deux. Bref, ils étaient sans aucun doute une assemblée de lycéens lambda. Le genre que Kurai n’avait jamais vraiment fréquenté. Trop semblables les uns aux autres pour lui. Et c’était en partie pour ça que l’île ne lui déplaisait pas. Après tout, il rencontrait des personnes très intéressantes…

Mais assez parlé de tout cela, revenons à nos moutons. Il était en train de se retourner vers le tableau pour continuer ce que nous sommes bien obligés d’appeler un cours, faute de mieux, quand quelqu’un frappa à la porte juste avant d’ouvrir sans même attendre la permission. Kurai continua donc son mouvement de rotation pour se retrouver non pas face au tableau, mais face à celui qui venait d’entrer. Enfin, il aurait bien voulu se retrouver en face, mais apparemment, il était trop grand. Alors, il baissa les yeux pour détailler le nouvel arrivant.

Nouvel arrivant qui, il faut bien le dire, était… très petit. Et très chauve, aussi. Un long nez aquilin, des petits yeux perçants, l’air sévère, des vêtements en tweed. Cet homme semblait être une caricature à lui tout seul. Et pourtant, même sans les regarder, Kurai sentait que les élèves étaient tendus, comme s’ils ne savaient pas trop comment se comporter. Il glissa un œil sur le côté et constata que la plupart semblaient avoir reculé leur chaise, comme pour se lever précipitamment. Il ramena son attention sur le petit homme, qui, il est vrai, dégageait une certaine aura.

-Excusez-moi, mais vous êtes qui, vous ?

L’inconnu le toisa et Kurai ne retint un mouvement de recul qu’à grand peine. Il ne savait pas pourquoi, mais il était mal à l’aise, tout à coup. Enfin, pas plus mal à l’aise que quand il avait perdu son pantalon, mais tout de même, il avait une mauvaise impression à propos de cet homme. Enfin, il parla, d’une voix suraiguë.

-Je m’appelle Ulysse S. Grant, et je suis le directeur de ce lycée. Alors la vraie question est qui êtes-vous, vous ?

Aïe, le dirlo ! T’es mal ! Je parie ce que tu veux que Yawn l’a pas

prévenu que tu le remplacerais !

Je prends pas le pari. Trop facile. Attends…

Quoi ?

Il a bien dit « Ulysse S. Grant » ?

Oui, nii-chan, pourquoi ?

Ce petit homme porte juste le nom exact du 18e président des Etats-Unis, mais c’est tout…


-Attendez… Ulysse S. Grant ? Comme le 18e président des USA ? Vous êtes sérieux ?

KURAI !

Il frissonna un instant en croisant le regard de Grant, avant de se forcer à quitter immédiatement le ton railleur qu’il avait commencé à prendre et de répondre à la question qui lui était posée.

-Euh, moi, je suis l’étudiant à qui le professeur Yawn à demandé de le remplacer pour ce cours, puisqu’il ne peut pas l’assurer. Mais je suis sûr que vous étiez déjà au courant, pas vrai, monsieur le Présid… euh, monsieur Grant ?
-Non, je n’étais pas au courant de ce… détail. Monsieur Yawn n’est pas très bavard quant à ses lubies et ses absences. Et pour répondre à votre première question, je suis on ne peut plus sérieux, ce qui ne semble pas être votre cas, jeune homme. J’étais venu voir l’élève qui est entrée dans mon établissement il y a peu, une certaine Elina Volchkev qui, si je ne me trompe pas, est dans cette classe, mais je crois que nous allons aussi avoir une petite discussion, vous et moi. Ainsi que Mlle Volchkev, bien entendu. Veuillez donc me suivre !

Quand le « président » avait parlé d’une nouvelle élève, tous les regards s’étaient instantanément tournés vers la jeune fille aux cheveux bleus. Elle était donc nouvelle, et s’appelait Elina Volchkev. Ce n’était certainement pas un nom très « occidental ». Elle devait donc venir d’un pays balte ou slave. Mais quant à dire lequel, il en était bien incapable. Alors, il se contenta de hausser les épaules et d’attendre que la jeune fille se lève. Puis il se tourna vers la brunette qui était sa voisine.

-Toi, comment tu t’appelles ?
-Asami, monsieur. Asami Murakami.
-Très bien, Asami, je te charge de surveiller la classe en mon absence. Maintenant, monsieur le président, je vous suis.

Inutile de chercher à le corriger, il restait bloqué sur le nom et il semblerait que son subconscient avait définitivement décidé de l’appeler président. Il suivit donc le petit homme dehors, bientôt rejoint par Elina. L’improbable trio se déplaça ensuite dans les couloirs.

A ton avis, qu’est-ce qu’il te veut ?

Tu veux savoir ? J’en ai pas le moindre bout d’une idée….





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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyVen 17 Oct 2014 - 15:32

Le professeur ne tarda à confirmer les dires d’Elina, ce qui ne manqua pas de faire taire les rires moqueurs à son égard. Dans vos faces, les guignols ! Elle n’aurait pas daigné prendre la parole si elle n’avait pas été sure de ses dires ! Enfin, elle ne cherchait pas la reconnaissance de ses pairs, aussi ils pouvaient bien continuer à se moquer d’elle si cela leur faisait plaisir. Après tout, en matière de moqueries et autres méchancetés du genre, elle avait connu bien pire… Mais ses inquiétudes étaient infondées, car les railleries cessèrent aussitôt après que le professeur ait avoué son erreur. Certains semblaient particulièrement étonnés qu’un professeur ait pu se tromper, et d’autres encore étaient davantage étonnés qu’il ait aussi facilement reconnu son erreur. Mais déjà, Elina s’était désintéressée de ce qui se passait maintenant, elle préférait largement améliorer l’esquisse qu’elle avait inconsciemment entamée. Aussi, ne prêtait-elle déjà plus attention aux dires du professeur remplaçant. Si elle percevait quelque chose digne de son intérêt, elle daignerait lever la tête de sa feuille à ce moment-là.

Malheureusement, elle n’eut pas l’occasion de poursuivre longtemps son œuvre, car un nouvel arrivant faisait son entrée. Décidemment, c’était moins un cours qu’un simulacre de spectacle… Une sorte de grand nain grincheux dégarni et vêtu à l’ancienne venait de faire son entrée. L’aura qui se dégageait de lui, et l’expression sévère de son visage lui donnait l’air typique des personnes habituées à diriger les autres. Autant dire que son arrivée ne lui disait rien qu’y vaille… Certains élèves d’ailleurs, qui chahutaient encore juste avant, se tenaient désormais coi, comme si un redoutable prédateur venait de pénétrer la pièce. Même la jeune fille à côté d’elle affichait une mine sérieuse, comme si le moindre faux pas pouvait lui coûter cher. Qui était donc ce petit bonhomme revêche que tout le monde semblait respecter avec le plus grand soin ? Cette information semblait intéresser aussi le jeune professeur, qui lui demanda de décliner son identité sans prendre de gants. Le regard perçant que lui lança le nabot sembla lui faire effet, mais il garda cependant contenance, écoutant en même temps que la demoiselle l’inconnu se présenter. Ulysse S. Grant, directeur du lycée, telle fut sa réponse. Ainsi, c’était lui la plus haute figure hiérarchique de l’établissement ? Enfin, haute, au sens figuré du terme, bien sûr. Retenant difficilement un sourire narquois à cette pensée, Elina écouta la suite de cette « passionnante » discussion. Le dirlo voulait savoir qui il était, lui. Ah tiens, la venue du jeune homme n’était pas officielle, apparemment. Elina se demandait même s’il n’avait pas inventé la prétendue demande du prof de maths de venir le remplacer. Il avait peut-être simplement entendu ce prof dire qu’il ne serait pas là, et avait vu là une occasion parfaite de venir harceler de pauvres lycéennes innocentes ? Cela ne l’étonnerait pas…

Le professeur remplaçant crut bon de faire de l’humour en comparant le nabot, enfin le dirlo au dix-huitième président des États-Unis. Apparemment, cette figure historique portait le même nom, ou bien était-ce lui-même ? Vu son apparence, c’était plausible… Cette fois, le sourire narquois ne put être évité, aussi Elina plaça-t-elle sa main sur la bouche dans une position naturelle afin que ce fait ne soit pas visible aux yeux des autres. Finalement, l’arrivée impromptue du directeur était amusante, cette journée ne serait pas complètement dénuée d’intérêt. Elle prit également plaisir à écouter la réaction du vieil homme par rapport à la tentative stérile de rattrapage de son homologue (beaucoup) plus jeune. La venue du professeur remplaçant n’avait pas été annoncée officiellement, apparemment. Si tant est que celle-ci était vraiment prévue, évidemment… Le directeur ne manqua pas de glisser au passage une remarque quant au sérieux dont faisait preuve, ou plutôt dont ne faisait PAS preuve, le jeune homme, contrairement à lui, cela allait de soi. Malheureusement, l’amusement que ressentait la jeune fille jusque-là ne tarda pas à disparaître, lorsque le directeur annonça la raison de sa venue. Non, ce n’était pas pour sanctionner le jeune homme pour le harcèlement sexuel qu’il avait osé faire sur sa personne, mais plutôt pour elle qu’il était venu. Qu’est-ce qu’il lui voulait, le papy ? Elle n’avait rien fait de mal ! Qu’est-ce qu’on allait encore lui reprocher, cette fois, d’avoir provoqué la panne de courant ? D’être à l’origine du déficit budgétaire de l’établissement ? Des guerres qui avaient lieu dans le monde ? Apparemment, il ne savait pas à quoi elle ressemblait, car il n’était même pas sûr qu’elle soit dans cette classe. Pourtant, lorsque son regard se posa sur elle, elle eut l’impression qu’il l’avait tout de suite reconnue. Cependant, elle eut la très forte tentation de prétendre un instant que ce n’était pas elle qu’il recherchait, juste pour avoir le plaisir de le voir repartir et fouiller chaque classe sans rien trouver. Malheureusement, tous les regards des élèves étaient tournés dans son direction, elle aurait porté une pancarte avec son nom écrit en lettres lumineuses que cela n’aurait pas été plus révélateur. Ne pouvant désormais feindre l’ignorance, la demoiselle fut bien forcée de se plier à la demande du directeur, et quitta à contrecœur sa chaise pour quitter la salle de classe. À son grand regret, le jeune homme allait lui aussi être du voyage, vraiment, entre le nabot colérique et le professeur pervers, elle allait se trouver en agréable compagnie… Ce dernier justement, chargea sa voisine de table, qui s’appelait Asami Murakami, de jouer les pions en surveillant les autres élèves pour éviter que ce ne soit le chaos dans la classe. Elle venait d’hériter d’une tâche ingrate, la pauvre… Une fois cette directive donnée, il affirma être prêt à suivre le « président », comme il venait de l’appeler, était-ce là une provocation volontaire, ou une parole inconsciente ? Quoi qu’il en soit, le directeur se contenta d’un haussement de sourcil pour toute réaction, avant d’ouvrir la marche. Elina et le jeune homme lui emboîtèrent le pas, gardant le silence pendant leur marche. Elina se demandait bien ce qu’il pouvait lui vouloir, elle avait pourtant encore du temps avant de devoir rendre les livres de la bibliothèque ! Le vieil homme les mena jusque devant une porte, sur laquelle était écrit le mot Directeur, ce qui devait signifier que c’était là que se trouvait son bureau. Sans être une experte, aller dans ce genre d’endroit était rarement le signe d’une conversation agréable. Enfin, une injustice de plus ou de moins à son égard, pour ce que cela changeait…

Le directeur entra le premier, et s’installa dans son fauteuil derrière son bureau. Elina se demandait s’il avait dû utiliser un tabouret pour s’asseoir dedans, car il était réglé suffisamment haut pour que ses bras reposent sur le bureau. Il invita ses deux proies du jour à prendre place sur les sièges libres placés devant, et Elina prit bien soin d’écarter le sien de celui du professeur afin qu’ils ne soient pas trop proches l’un de l’autre. Une fois installés, le directeur croisa les mains devant lui, peut-être pour prendre une pose imposante. Il faut dire, comme il n’était déjà pas très imposant, c’était peut-être nécessaire… Hmm, mieux valait qu’elle mette un terme à ses pensées sarcastiques pour l’instant, si elle se mettait à afficher un sourire moqueur devant le nab… dirlo, pas sûr que le principal intéressé apprécie son comportement. Aussi, se contenta-t-elle d’afficher un visage stoïque, comme elle savait si bien les faire. Le directeur prit alors la parole, s’adressant à elle dans un premier lieu :

- Bien, je vais donc commencer avec mademoiselle Volchkev, vu qu’elle était la raison de ma venue. J’irais droit au but mademoiselle : nous sommes un établissement respectable, aussi, nous n’encourageons pas les styles fantaisistes tels que le vôtre. Je parle bien évidemment de votre couleur de cheveux. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?

Quoi, c’était juste pour ça qu’on l’avait fait venir ? Franchement, le papy n’avait rien de mieux à faire que de venir embêter les élèves pour de telles futilités ? Eh bien, le boulot de directeur ne semblait pas des plus exigeants, apparemment… Enfin, le vieil homme attendait une réponse, aussi la lui donna-t-elle. Enfin, du moins était-ce l’impression qu’elle donnait…

- Je… être désolée. Je pas comprendre bien vous. Je avoir mauvais anglais. Moi pas savoir répondre.

Un air faussement désolée sur le visage, Elina jouait la carte de l’étrangère qui avait du mal à comprendre la langue. Elle n’était cependant pas très convaincante, et elle eut droit à un haussement de sourcils indiquant que son petit numéro n’avait pas fonctionné. Jouer la provocation n’était certainement pas le meilleur comportement à adopter, cependant, Elina n’appréciait pas qu’on vienne l’attaquer sur la couleur de ses cheveux. Après tout, elle n’avait pas demandé à l’avoir ! Même s’il était vrai qu’elle n’avait pas envie de s’en débarrasser pour autant… Et puis, elle n’appréciait guère le vieil homme, qui était l’image de l’établissement. Elle n’avait toujours pas digérer qu’on exige d’elle d’avoir un tuteur afin de pouvoir s’inscrire ici, condition qui avait mené bien malgré elle à cette mise sous tutelle qui lui faisait toujours horreur. Comme elle ne reprenait pas la parole, le directeur estima nécessaire de le faire à sa place :

- Mademoiselle Volchkev, je vous serais gré de mettre un terme à vos simagrées. L’humour est une qualité que j’apprécie, mais je vous demanderais d’exercer celle-ci en dehors de l’établissement. Vous êtes ici pour apprendre, et non pour faire l’intéressante. Je sais très bien que votre niveau d’anglais dépasse largement ce que vous essayez de faire croire. Pour preuve, vos résultats jusqu’ici sont excellents, ce qui n’aurait pu être possible avec un tel déficit linguistique. Ce sera donc mon seul avertissement, entendons-nous bien. Maintenant, pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, je vous ai fait venir ici simplement pour vous prévenir qu’une telle fantaisie ne serait être tolérée à outrance. Nous acceptons que vous gardiez votre couleur… originale, car vous semblez être une élève prometteuse d’après vos professeurs, et par souci d’intégration auprès de vos camarades. Mais nous n’accepterons pas davantage, mademoiselle. Aussi, veillez à réfréner vos tendances fantaisistes à l’avenir, ou je me verrais dans l’obligation de vous refaire venir ici. Et veillez également à contrôler votre comportement, l’insubordination caractérisée n’est pas une chose que je tolère. J’espère que nous nous comprenons bien.

Elina se contenta d’un hochement de tête, ne ressentant pas la nécessité d’user de mots pour répondre. Quelle idée de la déranger pour si peu… Enfin, au moins, il semblait en avoir fini avec elle, mais peut-être lui réservait-il encore un sujet de discussion par la suite ? En tout cas, son attention était désormais tournée vers le jeune homme :

- À nous deux maintenant, jeune homme…
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Kurai S. Ikazuchi
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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyDim 19 Oct 2014 - 22:34



Je suis pas fait pour être prof...




Kurai suivit le directeur et la jeune fille jusqu’au bureau du premier, se demandant ce qu’il pouvait bien leur vouloir à tous les deux. Finalement, ils arrivèrent au susmentionné bureau, ce qui n’était finalement jamais bon signe. Le directeur entra, suivi par les deux autres. Il s’installa sur un fauteuil derrière son bureau, mais le plus étrange était qu’il arrivait à poser ses bras sur ledit bureau. Quel tricheur ! Il devait avoir un tabouret, ou quelque chose comme ça, car il était beaucoup trop petit pour réussir à s’installer de façon normale.

Mais passons, car il venait d’inviter les deux jeunes gens à s’asseoir, ce qu’ils firent sans tarder. Alors, le directeur croisa les bras.

Qu’est-ce qu’il essaye de faire, là, le petit président ? Se donner l’air imposant ?

Je crois, oui…

Alors qu’il laisse tomber. Il ne suffit d’avoir l’air sévère et de croiser les bras pour faire croire qu’on est imposant. Il y a d’autres facteurs qui aident. La taille, par exemple. Il paraît que c’est utile, aussi. Et la carrure.


Kurai retint à grand peine un sourire sarcastique face à la remarque d’Akane, puisqu’il était totalement d’accord avec elle. Certes, le directeur dégageait une certaine aura de sévérité, mais, finalement, il ne pouvait guère lui faire quoique ce soit. Kurai n’avait donc rien à craindre. Et à ce moment-là, le directeur prit la parole en s’adressant à Elina Volchkev, ce qui, en soit, était logique, étant venu pour elle. Mais la raison de sa venue était vraiment sidérante. Il l’avait emmenée dans son bureau… Juste pour l’admonester sur la couleur de ses cheveux ? Il n’avait vraiment rien de mieux à faire ?

Kurai était estomaqué. Et à raison, il faut le dire. Dans n’importe quel établissement scolaire normal, au pire, l’élève recevait une demande écrite pour modifier la couleur de ses cheveux. Ou, s’il persistait, un avertissement. Encore qu’un avertissement juste pour une couleur de cheveux, c’était déjà beaucoup. Un instant, il se demanda si Ulysse S. Grant était sérieux. Mais, au vu de sa figure, il ne plaisantait clairement pas. C’en était presque affligeant. Et du coup, il était clairement en droit de se demander pourquoi lui-même était là… Enfin, il verrait plus tard. Pour l’instant, écouter la discussion entre les deux autres.

Discussion qui était d’ailleurs très intéressante, puisque la jeune fille avait choisi de faire croire qu’elle était mauvaise en anglais. En entendant cela, l’étudiant faillit éclater de rire. Il avait eu l’occasion de l’entendre parler anglais pas plus tard que quelques minutes auparavant, et, bien que teinté d’un léger accent, son anglais était excellent. Il se demandait donc si quiconque pouvait tomber dans le panneau.

Apparemment, ce ne fut pas le cas du directeur, qui démarra alors une diatribe très impressionnante sur le fait qu’il appréciait l’humour, mais pas dans son établissement, qu’il ne fallait pas le prendre pour un idiot, bref, le genre de délires habituels. Il se désintéressa finalement assez rapidement de ce discours qui semblait des plus ennuyeux.

Alors, tu penses quoi de lui ?

Peuh. Juste un petit homme qui se croit surpuissant parce qu’il est le dirlo du seul lycée de l’île. De ce que je vois, il n’est rien. D’ailleurs, je me demande s’il a un pouvoir ou pas…

Possible. Alors ? Comment tu vas agir ?

Tu vas bien voir… Je pense que tu vas apprécier.

Ah ? J’ai hâte !


Il eut un léger sourire carnassier, qui disparut quand il constata qu’il venait de finir sa discussion d’une longueur vraiment impressionnante. Apparemment, il autorisait Elina Volchkev à garder sa coloration, parce qu’elle était prometteuse, mais ne tolérerait aucun autre écart de conduite avec son précieux règlement. Pitoyable. Cela ne méritait d’ailleurs apparemment même pas de mot, puisque la jeune fille se contenta de hocher la tête lorsqu’il lui demanda si elle avait compris. Satisfait, il se tourna vers Kurai.

-A nous deux maintenant, jeune homme…

Kurai sourit. Et, clairement, son sourire n’était pas respectueux. Il était limite insolent. Pas carnassier, mais pas innocent non plus.

-Je suis à vous, monsieur le petit président. D’ailleurs, vous saviez qu’Ulysse S. Grant, l’original, bien sûr, pas vous, était très grand ? Enfin, bref, passons. Qu’est-ce que vous me voulez exactement ?

Pas drôle, Kurai, tu l’as déjà cassé !

Il était en effet en droit de le penser. Puisqu’à son air sévère s’ajoutait une certaine rougeur sur son visage. Il se pencha en avant, près à exploser au visage de Kurai, quand soudain, tout simplement, il disparut. Avec un grand fracas. La raison en était en réalité toute simple. En se penchant, il avait perturbé le fragile équilibre de sa chaise, qui avait juste basculé, l’entraînant dans sa chute. Heureusement pour lui, il était tombé sur les fesses, donc la seule chose qui était blessée chez lui était son orgueil. Mais cela, Kurai n’en avait cure.

Car pendant la chute du directeur, le jeune homme avait saisi son téléphone et, l’utilisant comme catalyseur, il avait utilisé son pouvoir pour pirater l’ordinateur posé sur le bureau, une fois ses yeux devenus rouges. C’était d’ailleurs étrangement facile, tellement la sécurité était mauvaise. En combinant son pouvoir, l’utilisation de son téléphone et ses compétences en informatique, il lui fut aisé de trouver ce qu’il cherchait. Et qui lui arracha un sourire. Bien étrangement, cela ne l’étonnait pas. Il termina vite son inspection et ramena son attention sur le directeur, qui était tant bien que mal en train de se relever.

-Vous allez bien, petit président ? Euh, monsieur le Directeur ? D’ailleurs, à ce propos, je suppose que vous avez voulu que je vienne pour discuter du fait que je remplace le professeur Yawn. Hé bien je crois que vous devriez vérifier vos mails, de temps en temps. Vous savez, c’est un truc qui se fait, parfois, pour prévenir les gens d’une incapacité. Je pense que vous devriez essayer, c’est pratique.
-La ferme, jeune homme. Je me moque de qui vous êtes, mais on ne se moque pas impunément de moi comme ça, vous allez me le payer. Et pour le siège, aussi. Je suis sûr que c’est vous !
-Le siège ? Impossible, je ne contrôle pas la gravité. Je crois que dans ce genre de cas, la seule personne responsable de sa chute est… hé bien, la personne en elle-même. Vous ne trouvez pas ?

Le directeur se contenta de l’ignorer et d’aller vérifier sa messagerie. Il pâlit légèrement lorsqu’il vit le message, mais, lorsqu’il commença à le lire, il recommença à virer au rouge. Le spectacle du changement des couleurs était assez impressionnant. Mais s’il était limite à deux couleurs, au final, il finirait vite par devenir lassant. Kurai, pour continuer à s’amuser un peu, le récita à haute voix en même temps que le directeur le lisait.

-« Bonjour Mr le Président. Je vous envoie ce message pour vous signaler que je serais absent pour mon cours de maths de 8h à 10h. Mais j’ai trouvé un remplaçant. Il s’appelle Kurai S. Ikazuchi et est étudiant à la fac, où je donne aussi des cours. Il sera sans doute là plus ou moins contraint et forcé, mais je pense qu’il sera utile. Bonne journée Président. Professeur Yawn ». C’est à peu de choses près le contenu du message, non ? Désolé si je me suis trompé à certains endroits, je l’ai juste lu il y a quelques secondes rapidement. Ah euh, oui, j’ai piraté votre ordi pour lire le message. D’ailleurs, si je peux me permettre un conseil, vous devriez renforcer votre sécurité. Si, personnellement, je n’ai eu aucune difficulté, alors qu’en serait-il de personnes malveillantes qui vous en voudraient personnellement ?

Il avait pris un ton beaucoup plus proche du conseil sur la fin, juste pour voir la réaction d’Ulysse S. Grant. Réaction qui dépassa ses attentes, puisque son spectre de couleur s’élargit en s’ouvrant au violet. Puis il manqua s’étouffer et toussa un bon coup, avant de tempêter.

-C’est vous ! Je suis sûr que c’est vous ! Vous venez d’avouer avoir piraté mon ordinateur, donc vous avez pu insérer ce message ! Il n’y a que vous qui m’appelez Président !
-Donc, selon vous, j’aurais écrit ce message en quelques secondes, puis je l’aurais inséré entre deux messages en l’antidatant, juste pour vous insulter ?

Le ton de Kurai indiquait à la fois qu’il était scandalisé, mais aussi l’ironie de l’accusation. Le directeur, quant à lui, était encore plus énervé. A tel point qu’il ne tempêtait plus, il aboyait, là où Kurai restait calme.

-Oui, c’est ce que je dis, j’en suis certain !
-Rhaaa… C’est stupide. Premièrement, je dois avouer que vous me flattez en m’estimant capable d’écrire en quelques secondes un message de plusieurs longues phrases et, qu’en plus, vous croyez que je dispose de la technologie nécessaire pour antidater un message. Bien que cela soit en effet possible, vous êtes très clairement un néophyte dans ce domaine. Car il m’est impossible d’utiliser un simple téléphone portable pour faire une chose pareille. Deuxièmement, on voit que vous ne vous souciez que très peu des enseignants. Le professeur Yawn est loin d’être un prof classique. C’est d’ailleurs pour ça qu’il m’a envoyé ici, moi, et pas un étudiant qui désirerait devenir prof, pour le remplacer.  Et c’est parfaitement son genre de vous appeler Mr le Président. Vous ne connaissez même pas ceux qui travaillent pour vous. Quel genre de directeur êtes-vous donc ? Est-ce qu’au moins, vous vous intéressez à vos employés ? Est-ce que vous savez qui travaille pour vous ? Ou ne sont-ils que des pions, pour vous ?

Toujours calmement, Kurai avait énoncé ces questions en devenant toutefois un peu plus accusateur. Il avait renoncé au sarcasme depuis longtemps, se contentant d’enfoncer le directeur de plus en plus bas, faisant voler sa crédibilité à chaque seconde. Parfaitement maître de lui, il était en train de jouer une partie avec le directeur, et de gagner à plates coutures. Alors, finalement, il posa la dernière question qui finirait de le briser.

-Êtes-vous seulement vraiment le directeur de cet établissement, ou bien juste un vulgaire fonctionnaire haut placé qui se croit puissant et ne considère les élèves que comme une vache à lait ?

Cette fois, c’en était trop pour le directeur. Le ton calme et accusateur du jeune homme le fit exploser.

-LA FERME ! JE SUIS LE ROI, ICI ! TU NE PEUX RIEN CONTRE MOI, SALE GOSSE ! LES MIOCHES ME CRAIGNENT, CRAIGNENT MA PUISSANCE ! ET TU CROIS VRAIMENT POUVOIR VENIR ET T’IMPOSER LIBERATEUR OU SAUVEUR DE JE NE SAIS QUOI ?! TU NE MERITES QU’UNE CHOSE : CREVER ! COMME CES GAMINS, QUI CROIENT POUVOIR ME PRENDRE DE HAUT A CAUSE DE MA TAILLE ! MAIS ILS ONT UNE GRANDE SURPRISE ? QUAND JE LEUR MONTRE QUE JE TIENS LEUR AVENIR ENTRE MES MAINS ! TU CROIS POUVOIR CHANGER QUELQUE CHOSE A CA, PETIT CON ?

Ah oui, en effet, le spectacle n’est pas mal, bien joué.

Tu vois ?


-Excusez-moi, mais quand est-ce que j’ai dit que j’étais un libérateur ou un sauveur ? Je vous ai juste posé des questions. Enfin. Maintenant que j’ai mes réponses, clairement, je peux vous attaquer. Je déteste les personnes qui utilisent leur rang pour se croire supérieurs aux autres. Ce genre de minables de vaut jamais rien. N’êtes-vous pas d’accord…

Il marqua une courte pause pour marquer son effet. Il ne se tourna néanmoins pas vers Elina, ou vers la porte, se contentant de regarder le directeur.

-Miss Volchkev, miss Murakami ?
-Comment vous saviez que j’étais là ?
-Facile, je vous ai entendue. Il faut dire, la classe est tellement discrète qu’il est difficile de ne pas entendre… Je suppose que les autres se cachent ?

Le directeur commençait à s’énerver. Il sauta de manière étrangement agile et recommença à crier.

-JE VAIS TOUS VOUS TUER ! CREVEZ !

Alors apparurent des boules de feu dans ses mains, qu’il lança en direction d’une des personnes présentes…





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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyLun 20 Oct 2014 - 14:12

Maintenant que le directeur en avait fini avec elle, Elina serait volontiers retournée en classe, ou au moins, elle aurait pu ressortir son livre et le feuilleter tranquillement pendant ce qu’elle espérait un bon moment. Au lieu de quoi, elle devait rester assise ici, bras et jambes croisés, une expression de profond ennui sur le visage… Sans compter que la conversation entre les deux hommes ne l’intéressait pas, ce qu’ils avaient à se dire ne regardait qu’eux, alors pourquoi donc la mêler à tout ça ? Peut-être était-ce une nouvelle forme de torture psychologique ? Quoi qu’il en soit, la discussion entre les deux mâles de la pièce s’entama, mais contrairement à ce que l’on aurait pu croire, ce fut le plus jeune des deux qui prit la parole en premier. Il affirmait être tout entier à la disposition du vieil homme, bien que cette prise de parole n’était probablement qu’un prétexte pour pouvoir lancer un petit commentaire sur la taille de ce dernier. En effet, le professeur remplaçant venait de signaler à titre tout à fait indicatif que le VRAI Ulysse S. Grant était très grand, en insistant bien sur le fait que ce n’était pas le cas de son interlocuteur. Certes, il était amusant de voir l’expression furieuse du directeur face à ces propos, cependant, l’idée de déclencher une dispute ici et maintenant n’était pas au goût de la demoiselle. Car après tout, cela n’allait faire qu’augmenter le temps qu’elle avait à passer dans cette pièce… Ne pouvait-on pas au moins la congédier, afin qu’ils puissent se donner tout entier à leur joute verbale ?

Cependant, Elina devait bien avoué que la scène qui suivit était amusante, elle aussi. En effet, dans sa tentative pour approcher son visage de celui du jeune homme, le directeur fit basculer son fauteuil, dont la chute entraîna celle du petit homme aussi. À trop se presser, voilà ce qui arrive… Résultat, le directeur se retrouva avec son siège renversé et les fesses à terre. La scène aurait peut-être pu la faire rire si elle n’avait pas perçu un mouvement pendant ce temps-là. En effet, le jeune homme à côté d’elle venait de se saisir de son téléphone portable, profitant de la confusion censée régnée dans ce genre de situation. Qu’est-ce qu’il voulait faire avec ça ? Ce n’était pas vraiment le moment de passer un coup de téléphone… Un instant ! De ce qu’elle avait entendu dire, certains de ces appareils disposaient… d’un appareil photo ! Les intentions du jeune homme devinrent tout de suite plus claires. Il voulait sans doute profiter de la situation pour prendre des photos… de sous sa jupe ! Oui, il s’attendait probablement à ce qu’elle se lève pour voir comment se portait le directeur. La position la plus naturelle aurait été qu’elle se penche par-dessus le bureau pour voir ce qu’il en retournait, et à ce moment-là… *clic-clac* un petit cliché volé en même temps que sa pudeur. D’ailleurs, le petit sourire en coin qu’il affichait en disait long sur ses intentions… Mais manque de bol pour lui, Elina se fichait bien de ce qui pouvait arriver à ce petit homme, il aurait pu s’enflammer sur place que cela ne lui aurait pas arraché un rictus. Enfin, peut-être que si quand même, avec l’odeur…

Mais s’enflammer, le directeur n’en était pas loin tant son visage était d’un rouge hallucinant. Comme si tout le sang contenu dans son petit corps avait décidé de se ressembler à cet endroit uniquement. Cependant, malgré l’évidente fureur qui l’animait, le jeune homme semblait décidé à pousser les choses encore plus loin. Tiens, il avait rangé son téléphone, maintenant, ou du moins, l’avait soustrait à sa vue. Pas de chance pour ce pauvre pervers, il n’aura pas pu emporter de photo souvenir pour ajouter à sa collection de méfaits lubriques. Enfin, il aura toujours la satisfaction de l’avoir harcelé sexuellement en lui imposant cette… scène qui resterait à jamais un traumatisme pour la demoiselle. Peut-être était-ce la frustration de ne pas avoir pu mater sous sa jupe qui l’animait, car il ne se privait pas pour se passer les nerfs sur le vieil homme, qui pour l’instant en tout cas, ne lui avait pourtant pas fait grand-chose. La jeunesse, de nos jours, plus aucun respect pour ses aînés… Enfin, elle n’était pas vraiment en droit de faire ce genre de reproche, donc… Le professeur remplaçant encourageait le directeur à aller consulter ses emails, non sans ajouter une évidente touche d’insolence. Cette remarque ne manqua de faire réagir le directeur, qui en oublia de surveiller son langage. Apparemment, sa fierté de mâle avait été mise à mal, aussi promettait-il vengeance face à celui qu’il estimait responsable de son humiliation dont il était pourtant le seul responsable. Détail que ne manqua pas de souligner le jeune homme, non sans faire preuve d’un ton sarcastique.

Le vieil homme avait retrouvé contenance toutefois, si bien qu’il se contenta d’ignorer le professeur remplaçant afin de pouvoir confirmer l’hypothèse qu’il avait évoquée. Et à en croire le changement de couleur du visage du directeur, il s’agissait d’un fait avéré. Preuve en fut énoncée, car le contenu de l’email fut lut à haute voix, non pas par le destinataire de ce dernier, mais bien par l’insolent jeune homme qui en avait deviné l’existence. C’était bizarre, d’ailleurs… Sa récitation semblait trop complète, trop structurée que pour avoir été inventée ou devinée. C’était presque comme s’il avait eu le texte devant les yeux. Il devait y avoir une astuce cachée derrière cette aisance… Peut-être voyait-il le reflet de l’écran de l’ordinateur quelque part dans la pièce ? Il n’y avait pourtant pas de surface réfléchissante dans cette dernière susceptible de convenir à cela… Mais le mystère ne tarda pas à être dévoilé. S’il connaissait si bien le contenu de ce courrier électronique, c’était parce qu’il l’avait déjà lu. Et pour cause ! Il venait d’avouer sans l’ombre d’un malaise qu’il venait de pirater son ordinateur, ayant dès lors lu sa missive privée. Il s’autorisa alors même un petit commentaire sur le besoin de renforcer la sécurité informatique de l’ordinateur, comme s’il parlait à un ami de longue date pour lequel il se serait vraiment inquiété. Cet aveu fit faire prendre au directeur une teinte violacée inquiétante, comme s’il venait d’avaler quelque chose de travers et qu’il était en train de s’étouffer. Ce bref instant de silence permit à Elina d’entendre un bruit, non pas dans la pièce, mais derrière la porte qui en donnait l’accès. Apparemment, quelqu’un attendait derrière la porte, ou bien était-ce plusieurs personnes ? Peut-être le directeur avait-il d’autres personnes à admonester après eux, ou bien des petits curieux s’amusaient à écouter cette conversation animée qui devait filtrer à l’extérieur de la pièce ?

Mais le calme précédant la tempête venait de laisser place à cette dernière. Le directeur commença à accuser le jeune homme d’être à l’origine de l’email, dont il était sûr qu’il était frauduleux. La preuve, il venait d’avouer le piratage ! Et le fait qu’il soit appelé « Mr le président » constituait pour un indice faisant foi de preuve, là aussi. Enquête résolue, qu’on lui passe les bracelets ! Mais, à l’opposé du vieil homme, le professeur remplaçant ne se départit pas de son calme. Il rappela les faits qu’on lui reprochait, comme s’il lisait sa liste de commissions, tandis que le directeur acquiesçait avec hargne à cela. Il perdait le contrôle de lui-même, aboyant ses paroles comme si les personnes présentes dans la pièce étaient à moitié sourdes. Pour peu, il se serait mis à postillonner, or n’ayant pas de parapluie avec, Elina se serait pris une petite douche dont elle se serait bien passée. Aussi, recula-t-elle quelque peu sa chaise, afin de se trouver hors de portée des éventuels projectiles qui risquaient de lui tomber dessus dans le cas contraire. Oui, Elina était toujours là, à son grand regret, à assister à cet étalage de guéguerre entre les deux mâles. Enfin, si on pouvait encore parler d’affrontement, étant donné que pour l’instant, c’était un combat à sens unique… Il n’empêchait que la pauvre jeune fille était condamnée à assister à cet affrontement nimbé de testostérone pour voir lequel d’eux deux allait l’emporter sur l’autre. Peut-être que si elle se levait et quittait la pièce, on ne la remarquerait pas ? Si pas, elle pouvait toujours prétendre devoir aller aux toilettes, les cuvettes des WC seraient sans doute de plus agréable compagnie… Malheureusement, elle ne put s’esquiver de cette pièce où l’atmosphère devenait de plus en plus hostile. Et elle regretta amèrement cette fatalité, car le jeune homme se lança dans une longue tirade ennuyeuse sur les manquements du petit homme quant à ses connaissances sur son personnel, sur ses lacunes en informatique, et le fait qu’il devrait s’intéresser davantage aux autres personnes travaillant dans l’établissement. Et les élèves, dans tout ça ? Ne devrait-on pas s’inquiéter d’infliger à une pauvre étudiante innocente d’assister à ce calvaire psychologique ? Elle n’avait strictement rien à voir avec ce dont ils étaient en train de discuter, pourquoi diable devait-elle s’embêter à voir tout ça ? Peut-être avaient-ils simplement oublié son existence…

Mais voilà que se terminait la tirade interminable du jeune homme, dont elle n’avait pas écouté la moitié. Il acheva ses propos en demandant au directeur s’il était vraiment titulaire de cette fonction, ou s’il n’était qu’un simple fonctionnaire avide de pouvoir et se servant des élèves comme d’une vache à lait. Ces dernières paroles firent perdre le peu de retenue dont faisait encore preuve le vieil homme. Il se mit à vociférer, laissant quelques postillons s’écraser sur le bureau. Mais si ce spectacle était dégoûtant, la teneur de ses propos ne l’était pas moins ! Il se mettait à déballer toute sa haine et sa rancœur, s’exclamant être le roi de ce lycée, le seigneur tout puissant contre qui l’on ne pouvait rien. Il soupçonnait apparemment le jeune homme de chercher à prendre le parti des élèves, alors que jusqu’ici, il n’avait rien dit allant dans ce sens. Jusque-là, ce n’était rien de particulièrement déroutant, ce qui l’était davantage, c’était l’image qu’il avait des élèves, qui selon lui le prenait de haut à cause de sa taille. Si le fait qu’il faille baisser les yeux pour regarder son interlocuteur pouvait être considérer comme tel, alors là oui, sans aucun doute, c’était ce que faisait tout le monde de cet établissement, inclus le personnel… Mais son complexe d’infériorité ne se limitait pas à considérer les élèves comme des insolents, il en vint à leur souhaiter de trépasser, sort qu’il verrait bien le jeune homme devant lui partager. Ce type avait un grain, et encore, c’était faire preuve de courtoisie que de se limiter à ce terme. Il avait complétement perdu les pédales ici, on aurait presque cru à un spectacle prévu de longue date. Des exclamations étouffées, et même un petit cri terrifié, parvinrent de derrière la porte. Les personnes qui s’y trouvaient n’avaient pas perdu une miette de ce qui venait de se dire, et les occupants des locaux de chaque côté de la porte devaient eux aussi avoir pu apprécier la teneur de ces propos. Mais apparemment, il se fichait bien maintenant de garder son image propre et nette. Il était tout à sa fureur, comme s’il relâchait des sentiments qu’il avait accumulés depuis des années.

Seulement, ce comportement ne semblait pas affecter le jeune homme qui se contenta de signaler qu’il n’avait jamais prétendu vouloir soustraire les lycéens à leur calvaire, mais qu’il avait simplement posé quelques questions. Questions auxquelles il avait eu réponse, et ces dernières ne lui plaisaient guère. En effet, il n’appréciait pas les gens tels que le directeur qui se cachait derrière leur fonction pour avoir du pouvoir, allant jusqu’à le traiter de minable. Et pour appuyer ses dires, il demanda l’avis… d’Elina, et d’une certaine Murakami, dont la voix parvint de derrière la porte. C’était donc elle, et apparemment le reste de la classe, qui se trouvait derrière. Est-ce que la curiosité les avait poussés à venir écouter à la porte ? Drôle de passe-temps… Elina se demandait bien pourquoi il lui demandait son avis, à elle et l’autre jeune fille. Est-ce qu’il avait dit cela pour avoir l’air « cool » aux yeux de la petite foule rassemblée ? Histoire de faire genre « Je suis un rebelle de la vie moi, le robin des bois des élèves soumis et maltraités. Acclamez-moi, et laissez prendre des photos de vos petites culottes, mesdemoiselles ! » ? Eh bien, ce n’était pas sur elle qu’il fallait compter ! Car aussi outrageux pouvaient être les propos et la façon de penser du directeur, elle n’avait pas l’intention de se pâmer d’admiration pour un pervers, simplement parce que leurs point de vue concordait.

Mais il y en avait pour qui c’était la parole de trop. Le directeur se mit à sautiller dans tous les sens, et à faire apparaître… des boules de feu ! Et avec un « Crevez ! » de circonstances, il les lança à travers la pièce. Et l’une d’elle eut la bonne idée de foncer droit sur Elina !!! D’un geste rapide, elle posa ses pieds sur le rebord du bureau devant elle, et poussa dessus, ce qui eut l’effet salvateur de renverser sa chaise en arrière, avec elle toujours dessus. La boule de feu lui passa au ras des cheveux, brûlant légèrement la pointe de certaines mèches, mais ne fit pas davantage de dégâts. Elina crut entendre quelqu’un appeler son nom, mais la boule de feu qui avait failli l’embraser vint se fracasser contre une étagère, et le bruit qui en résulta l’empêcha d’entendre davantage de paroles. La panique gagna les élèves rassemblés dehors, qui essayèrent de prendre la fuite, se bousculant les uns les autres. Pendant ce temps, Elina se relevait péniblement, malgré le choc de sa chute. Ce type était fou, il avait complètement perdu l’esprit ! Et elle était bien décidée à le lui rendre ! Seulement, elle voulait éviter d’avoir à utiliser ses pouvoirs ici. Aussi, opta-t-elle pour une méthode à l’ancienne. Elle se saisit donc de sa chaise, et la fracassa sur le dirlo dingo qui lui tournait le dos, et il s’effondra au sol sous l’impact. Malheureusement, ce ne fut suffisant pour neutraliser le forcené, qui se releva, bien que légèrement titubant, et tourna son regard dément dans sa direction. Il créa de nouvelles boules de feu, qu’il lui destinait apparemment. Et elle n’avait plus de chaises sous la main… Cette fois, elle n’avait plus le choix, elle allait devoir user de ses pouvoirs… À moins qu’un élément imprévu ne se manifeste ?
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Kurai S. Ikazuchi
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Masculin Date d'inscription : 25/08/2014
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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyMar 21 Oct 2014 - 22:44



Je suis pas fait pour être prof...




Alors que le directeur, qui avait visiblement totalement pété un câble, hurlait aux personnes présentes dans le bureau, c'est-à-dire Elina Volchkev, Asami Murakami et Kurai lui-même, d’aller crever, il lança quelques boules de feu. L’une partit vers le mur, qu’elle percuta sans aucun danger. L’autre, par contre, se dirigea vers Elina. Le jeune homme n’eut cependant pas le temps de réagir, puisque la jeune fille eut l’excellent réflexe de faire basculer sa chaise en arrière, réussissant à esquiver la boule de feu à l’ultime seconde tandis qu’Asami hurlait son nom d’un air terrifié. Bien joué.

Mais elle ne s’arrêta pas là, puisqu’elle s’empara de sa chaise pour l’abattre sur le crâne du petit homme… Qui s’effondra. Pas mal ! Mais visiblement pas suffisamment fort, puisqu’il se releva presque aussitôt, légèrement titubant, avant de braquer son regard vers elle et de faire apparaître une autre boule de feu. Cette fois, elle était mal. Puisque Kurai ignorait si elle disposait de pouvoir, il ne pouvait guère restait là à observer.

KURAI ! C’est bon, j’ai ma réponse, on peut s’occuper de lui !

Parfait ! J’attendais que tu me dises ça, Akane. Il n’a aucune chance contre moi, apparemment…

Peut-être, mais dépêche-toi, sinon, il va cramer la gamine !

Je sais !


Il reprit son téléphone en main, se concentrant beaucoup plus que lorsqu’il avait piraté l’ordinateur, à peine une minute avant. Parce que ce qu’il voulait faire était pour lui tout de même plutôt difficile. Il avait encore du mal à assurer certaines choses…

Alors que le directeur, Ulysse S. Grant, ramenait son bras en arrière pour lancer sa boule de feu vers Elina, il se figea soudain, car, juste sous sa gorge, au niveau de sa pomme d’adam, venait d’apparaître ce qui ressemblait à une espèce de lance faite de foudre. Et à l’autre bout de cette lance se trouvait Kurai, toujours assis, de manière presque nonchalante. Il adressait un sourire carnassier au petit homme, et ses yeux totalement rouges renforçaient cet effet. Son téléphone caché dans la poche de son sweat, il dégageait clairement l’impression d’être une sorte de prédateur, qui sait qu’il n’a nul besoin de se presser ou de se donner à fond pour attraper sa proie. Enfin, il parla, certain que sa cible ne bougerait pas, avec une voix non dénuée d’ironie, mais toujours aussi calme que précédemment.

-Je serais vous, j’éviterais de faire le moindre mouvement. Voyez-vous, j’ai encore des problèmes avec cette forme pour ma magie. La lance est encore instable. Enfin, surtout l’embout, la partie qui vous touche, monsieur le président. Car, voyez-vous, j’ai appris récemment que la solidification de la magie nécessitait beaucoup d’énergie qui se condensait. Donc, vu que là, c’est instable, l’énergie risque de se relâcher à tout moment. Autrement dit, une espèce de mini-bombe de foudre peut vous exploser à la figure à chaque seconde. Et bien sûr, vous recevriez beaucoup de dégâts. Moi, par contre, je n’en recevrais quasiment pas. Mon pouvoir m’a déjà trop blessé, il ne peut plus le faire d’avantage, donc je ne serais pas blessé. Pas plus que vous, mademoiselle Volchkev, d’ailleurs. Aussi, monsieur Grant, vous prierais-je de vous détourner de cette jeune fille. D’autant plus que, bien qu’il se soit tout à l’heure produit un malheureux accident dont je suis tout autant désolé que vous, jeune fille, je reste, pour encore un peu plus d’une heure, la personne chargée de chaque élève de la classe. Donc, éloigne-toi, le vieux, ou tu finiras soit transpercé, soit brûlé vif, mais dans les deux cas, tu apprécieras pas.

Bizarrement, le ton faussement cordial qu’il avait employé au début de son discours avait totalement disparu sur la fin, laissant place à une menace qui ne laissait aucun doute possible. Et son air froid renforçait cette impression : il était clairement capable d’aller jusqu’au bout. Son regard était celui de quelqu’un qui a déjà tué. Ce qui, en un sens, était plutôt logique.

Impressionant, Kurai, quel joli discours ! Mais franchement, quand est-ce que tu es devenu aussi crédible quand au fait d’accepter sans broncher de tuer quelqu’un ?

Merci, Akane, merci… Et pour te répondre, la réponse est bien sûr jamais. Mais ce type m’énerve tellement…

Je vois… Par contre, tu te trompes sur un point.

Ah, lequel ?

Ce que tu tiens en main est pas une lance. C’est une pique.

N’importe quoi !

Vraiment ?



Alors ?

Bah, de toute façon, c’est pas important ! Les deux représentent le même danger : le bout pointu.

Ouais, ouais, on dit ça, on dit ça !

Oh, et puis la ferme !


La vision d’Akane mimant une fermeture éclair avec sa main lui apparut, avant de s’estomper aussitôt. Il faillit sourire, mais se reprit juste à temps, pour garder son air calme et froid, qui était, en un sens, beaucoup plus menaçant, avant de se contenter de toiser le nain. Celui-ci affronta quelques instants le regard du jeune homme, beaucoup trop fou pour réellement connaître la peur, avant de se reculer et de se tourner le dos à Elina et d’avoir un sourire carnassier assez proche de celui de Kurai, d’ailleurs, mais avec une lumière folle dans les yeux au lieu d’un air résolu.

-Oui, tu as raison, gamin ! Si tu te dis responsables de ces saloperies de mioches à la con, alors, TU DEVRAIS CREVER EN PREMIER !

Faisant preuve d’une agilité impressionnante, il sauta en arrière, se mettant hors de portée de la lance, avant de tirer sa boule de feu vers le jeune homme. Celui-ci ne put s’empêcher de laisser s’échapper un juron à voix basse, tandis qu’il fit disparaître la lance en agitant la main qui l’avait tenue.

-Bordel, tenir ce truc fait vraiment un mal de chien !

Il n’eut cependant pas le temps de continuer, car la boule de feu arrivait droit sur lui. Il tendit la main, comme s’il voulait l’attraper. Ce qui, entre nous, est un geste complètement stupide, mais bon…

-Professeur !

Il ignora le cri que venait de lancer Asami, repris par plusieurs élèves qui, prudents, observaient depuis le couloir, car, là, il savait parfaitement ce qu’il faisait. L’air crépita devant lui et la boule de feu grésilla avant de disparaître, après avoir percuté une sorte de bouclier. Abrité derrière, Kurai arborait un grand sourire.

-Bien tenté, mais dommage. Le bouclier est parfaitement stable, et très facile à déployer. Enfin, au moins, vous aurez eu le mérite d’y penser. Faut croire qu’il vous reste encore une lueur d’intelligence. Je suppose… Enfin, c’est pas sûr, en fait… Je sais pas trop !

Il se tourna alors vers les élèves qui observaient la scène, médusés et sourit, mais avec un sourire plus chaleureux.

-Vous en pensez quoi, vous ? J’avoue que je ne sais pas trop…

Il ne reçut cependant pas de réponses car, bien qu’ils assistassent à la scène depuis le couloir, ils restaient stupéfaits par ce qu’ils voyaient. En un sens, c’était compréhensible. Après tout, il faut dire aussi que la scène en question avait de quoi rester bouche bée. Ce n’était sans doute pas tout le jour qu’ils assistaient à un combat entre le directeur et un pseudo-professeur.

Kurai soupira alors que son bouclier disparaissait. Il devait faire en sorte que ce combat se termine vite. Tout simplement car il était loin d’être certain de pouvoir contrôler son pouvoir encore très longtemps. Qu’il ait réussi à l’utiliser aussi bien aussi longtemps tenait déjà en soi du miracle, donc mieux valait pour lui ne pas trop en demander… C’est pourquoi il devait vite mettre Grant hors d’état de nuire, même s’il ne savait pas vraiment ce qu’il allait faire de lui après coup. Profitant du fait que, pour quelques secondes, le directeur semblait ne pas poursuivre son offensive, l’étudiant se tourna vers Elina.

-Je crois, mademoiselle Volchkev, qu’il serait plus prudent que vous et mademoiselle Murakami quittiez ce bureau et que vous preniez avec vous les autres élèves. Après tout, j’ignore si vous possédez des pouvoirs, donc vous devriez sortir. Et au moins, je serais rassuré.

Il s’attendait à ce qu’elle s’exécute, mais, étrangement, elle ne le fit pas. Elle semblait regarder ailleurs. Il suivit son regard et se figea totalement. Dans l’encadrement de la porte se trouvait quatre personnes. On aurait pu penser que c’était normal, qu’il s’agissait de professeurs que le bruit avait intrigués et qui venaient voir ce qu’il se passait. D’ailleurs, il était étonnant que personne ne fût encore passé dans le coin. Mais là, en l’occurrence, l’apparition avait de quoi réduire au silence à peu près n’importe qui. Ce qui fut d’ailleurs le cas ici. Car, dans l’embrasure, se tenaient trois hommes et une femme, tous vêtus d’un costume noir. Pour être exact, ils ressemblaient beaucoup aux personnes chargées d’accueillir les nouveaux arrivants sur l’île.

Kurai… Cette fille…

Ouais, me disais la même chose. Cette cicatrice en forme d’étoile sur la joue… Je doute qu’elle ait une jumelle avec exactement la même cicatrice… Je crois que voici la MIB qui m’a remis la lettre parlant des descendants… Qu’est-ce qu’elle fout ici, bon sang ?

Onii-chan, tu as fait quelque chose de mal ?

A part combattre un directeur se prenant pour Dieu ? Aux dernières nouvelles, pas que je sache… Me demande pour qui ils sont venus…

Toi ou Grant, je dirais. Le timing est trop parfait pour autre chose.

Pour une fois, je suis d’accord avec toi, Akane… Mais n’empêche, je me demande qui sont ces types…

Comme tout le monde, Kurai, comme tout le monde, je crois…


Attentif, il les regarda s’avancer, incarnation parfaite du calme, de la froideur, de la distance et de la maîtrise de soi. Ils n’observaient pas les alentours, se contentant de marcher en cadence, parfaitement synchrones, fixés sur leur objectif, qui semblait être le petit homme, qui était lui aussi figé de stupeur. Ils contournèrent Kurai sans même lui accorder un regard et s’arrêtèrent au niveau du bureau, là où se trouvait Grant. Ils le toisèrent sans pitié pendant quelques secondes, puis la femme, qui avait une cicatrice en forme d’étoile sur la joue, prit la parole d’une voix détachée, où l’on sentait l’absolue certitude d’être obéie. Il n’était nullement question d’orgueil. Juste un écrasant sentiment de supériorité de sa part. Et de devoir. Comme si absolument rien ni personne ne pourrait l’empêcher de faire ce qu’elle était censée faire.

-Ulysse S. Grant, vous êtes démis de vos fonctions de directeur du lycée Danshi. Veuillez nous suivre s’il vous plaît.

Sa voix ne montrait aucune émotion. Elle était presque robotique, tant elle était dénuée d’inflexions. Et, même si elle avait ajouté une formule de politesse à la fin de sa phrase, il était clair que c’était le genre de demande à laquelle seul un idiot refuserait d’obtempérer. Un idiot, ou, en l’occurrence, un fou. Comme celui que l’on peut dorénavant appeler l’ex-directeur. En effet, celui-ci n’entendait pas obéir aux Men In Black, apparemment, puisqu’il commença à prendre une grande inspiration tandis que, dans ses mains, apparurent deux boules de feu. Et, faisant mine de les lancer, il recommença à s’égosiller.

-JE NE VOUS SUIVRAIS NULLE PART ! JE SUIS LE DIRECTEUR TOUT-PUISSANT DE CET ETABLISSEMENT ! JE N’AI D’ORDRES A RECEVOIR DE PERSONNES ! NI DES ELEVES, NI DES PROFESSEURS, NI DE CE PETIT CON, NI DE QUATRE MERDEUX QUI SE PRENNENT POUR DES ROIS SURPUISSANTS ! JE VAIS TOUS VOUS BUTER ! D’ABORD, VOUS QUATRE ! ENSUITE, L’AUTRE PETIT CON. ET APRES, JE TERMINERAIS PAR LES ELEVES QUI M’ONT VU. ET CELA LEUR APPRENDRA A ME MANQUER DE RESPECT ! VOUS APPRENDREZ TOUS CE QU’IL EN COÛTE ! CREVEEEEEEEEEZ !

Sans se départir de son calme, la femme en noir se détourna. A ce moment-là, le petit homme commença à se recouvrir de glace. L’action commença au niveau de ses pieds. Et, rapidement, mais progressivement, la glace s’étendit sur toute la surface de son corps. Il fallut finalement moins d’une minute pour que le nain colérique soit transformé en statue de glace, son visage figé dans un rictus de haine. Et, comme s’ils obéissaient à un ordre muet, deux des trois hommes s’emparèrent de la statue. Les quatre personnes se dirigèrent à nouveau vers l’embrasure, prêts à sortir. Mais, quand ils passèrent devant Kurai, celui-ci réagit. Il disposait d’une chance unique, mieux valait la saisir. Alors, quand la femme passa devant lui, il l’arrêta en la saisissant par l’épaule.

-Attendez !

Elle se tourna vers lui, ne montrant toujours aucune émotion. C’était difficile pour lui. S’il savait jouer avec les émotions des autres, il était loin de pouvoir faire de même avec ceux qui ne laissaient absolument rien paraître. Mais là, il ne voulait pas renoncer. Il prit une inspiration et, plantant son regard dans celui de la femme, il commença à parler.

-Où est-ce que vous l’emmenez ? Qui êtes-vous exactement ? Qui sommes-nous ? C’est quoi cette île ? Vous savez tout, n’est-ce pas ? Alors répondez à nos questions. Vous savez, les humains ne peuvent pas vivre sans explications, quand leur vie est chamb... boulée… Hé, revenez !

La femme n’avait même pas fait un signe, n’avait pas bougé d’un pouce pendant qu’il parlait. Elle s’était contentée de le regarder comme si elle pouvait sonder son âme. Puis, alors qu’il tressaillait, elle s’était détournée et avait repris son chemin, suivie des autres hommes en noir. Très vite, ils disparurent sans un bruit, comme ils étaient venus, ne laissant derrière eux que des personnes médusées. Quelques secondes plus tard, dans la cour de l’établissement, un panneau signalant la destitution du directeur apparut.

Hé bien, quel vent magnifique elle vient de te mettre, c’était splendide !

La ferme…

Hé bien, ça manque de conviction, tout ça. Qu’est-ce qu’il se passe ?

Il se passe juste que je ne comprends pas du tout ce qu’il vient de se passer, qui sont ces types et pourquoi ils sont intervenus, et que je déteste ne pas comprendre ! Voilà ce qu’il se passe !

Bon, bon, calme-toi ! Je te préfère quand tu n’es pas convaincu quand tu me hurles dessus !

S’il te plaît, la ferme.

Bon, d’accord…


Un peu perdu, Kurai regarda autour de lui, même s’il savait ce qu’il allait voir. Après tout, les personnes présentés dans et proche de la salle n’avaient pas changé, à une exception près. Aussi pouvait-il se demander ce qu’il convenait de faire. La solution la plus logique aurait été de retourner en classe, mais cela aurait forcément impliqué de reprendre le cours là où il s’était arrêté… Et ça, le jeune homme ne voulait pas vraiment. Il avait réussi à repousser cette corvée grâce à la scène du directeur, mais cela n’empêchait pas que, normalement, il était censé faire cours… Enfin, rien ne l’empêchait, pour l’instant, de tenter de gagner le plus de temps possible. Alors, il lança, sans destinataire particulier :

-Est-ce que tout le monde va bien ? Vous n’avez rien, vous n’êtes pas blessés ?

Au moins pouvait-il s’inquiéter pour les élèves…






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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyMer 22 Oct 2014 - 22:48

Face à face avec le directeur, Elina sentait qu’elle n’avait plus le choix. Si elle ne voulait pas finir bortsch, elle allait devoir utiliser sa magie. Une petite fontaine, et hop ! Finis les allumettes de ce malade mental. Peut-être qu’après, elle pourrait le neutraliser avec quelques coups dans les parties sensibles ? De toute façon, ce n’était pas comme s’il avait encore besoin de se reproduire, alors… Mais Elina n’eut pas à recourir à son atout, car un truc bizarre se passa… Une pique de foudre apparut soudain, pointée sur la gorge du papy furax. Mais ce n’était pas une simple lance ! Non, elle n’était pas faite de bois et de métal, mais de… foudre ? Ou bien d’électricité ? En tout cas, ce n’était pas une matière naturelle, ça c’était sûr. Cela voulait dire que celui qui avait créé cette pique possédait un pouvoir, tout comme elle et le directeur. Mais qui en était donc à l’origine ? La réponse n’était pas bien difficile à trouver… Ils n’étaient que quatre, dans la pièce, et l’un d’eux avait déjà manifesté des affinités avec l’électricité… Ah non, elle ne devait pas chercher à rappeler cette douloureuse expérience de sa vie !

En tout cas, l’intervention du jeune professeur, car c’était bien lui qui venait de créer cette pique, avait stoppé net le désir du directeur de la transformer en torche humaine. Ce faisant, il ne lui était plus nécessaire de faire à sa propre magie. Enfin, pas pour l’instant, en tout cas… Elle profita du fait que le jeune homme avait désormais toute l’attention de son homologue plus âgé pour se déplacer latéralement, sortant ainsi de la ligne de tir de l’homme flamme. C’était le premier utilisateur de pouvoir qu’elle voyait comme tel depuis son arrivée sur l’île, et il ne lui faisait pas trop bonne impression… Enfin, exception faite d’Emily, mais bon, elle, c’était différent ! Non, il est vrai qu’il y avait aussi son très cher professeur remplaçant, bien qu’il ne lui ait pas montré volontairement son pouvoir. En parlant de ce dernier, maintenant qu’elle s’était décalée, elle pouvait le voir clairement. Il était toujours assis dans son fauteuil, comme si ce qui se passait se déroulait dans une autre pièce. Il n’affichait pas la moindre panique, il restait calme et serein, on aurait limite pu croire qu’il s’ennuyait s’il n’arborait pas ce sourire sadique du prédateur ayant mis la pat… euh la main sur sa proie. De toute évidence, la situation lui plaisait, s’en prendre à ce petit homme était à son goût. On aurait pu croire voir un boss de mafia devant un type qu’il s’apprêtait à abattre. Genre, « Eh petit, tu crois que je suis qui, moi ? Je suis le parrain ! Je vais t’envoyer nourrir les poissons au fond du lac, moi ! » Soit, s’il s’amusait, qui était-elle pour lui retirer ce moment de bonheur ? Ils n’avaient qu’à s’entretuer tous les deux, ce n’était pas ses affaires…

Elina s’apprêtait à reprendre ses pas chassés lorsque le jeune homme prit la parole. Et il était repartit pour une de ses longues tirades qui lui donnait l’impression de durer une éternité… Pas possible, ce type aimait s’entendre parler, elle ne voyait pas d’autres explications ! D’ailleurs, elle décrocha à la moitié de son monologue, tellement c’était passionnant. Qui plus est, il semblait vraiment prêt à l’abattre, bref, lui aussi semblait barge… Décidemment, les fréquentations dans cette pièce laissaient à désirer. Enfin, ce n’était pas nouveau. Enfin non, il y avait quand même une personne qui semblait fréquentable, dans ce bureau. Sa voisine de table, qui semblait paralysée parce qu’il se passait, était toujours là. Pourquoi donc ne prenait-elle pas la fuite ? C’était pourtant la réaction la plus logique, dans ce genre de situation. D’ailleurs, elle-même n’hésiterait pas à le faire, si elle n’était pas tenue en joug par une espèce d’illuminé… Mais ce dernier décida soudain de se tourner face au professeur, jugeant que celui-ci méritait de mourir le premier. Lucky ! Enfin, elle, pas lui. Car dans son cas à lui, une boule de feu lui fonçait droit dessus. Pas de chance… Restait à espérer qu’il s’embrase rapidement, il souffrirait moins. Mais s’inquiéter ne servait à rien, même si elle, ne l’avait pas fait, contrairement à ses camarades qui regardaient la scène, médusés. Bien joli tout ça, mais comment elle allait passée, avec tout ce beau monde agglutiné dans l’ouverture de la porte ? Son attention fut momentanément détournée par l’évolution de la situation. La boule de feu venait de s’écraser contre une sorte de bouclier électrique, ce qui avait donc laissé indemne le jeune homme. Il en profita d’ailleurs pour glisser une petite insulte à son adversaire, l’attaquant sur son intelligence, tout en demandant leur avis à tous ses petits spectateurs. Ces derniers restèrent muets comme des carpes, d’ailleurs on aurait pu croire qu’ils essayaient d’imiter ce brave poisson, avec leur bouche grande ouverte… Elina, elle, se demandait pourquoi il leur demandait leur avis. Logiquement, il aurait dû dire « barrez-vous ! », au lieu de quoi, il semblait apprécié d’avoir sa petite foule de spectateurs rien que pour lui. Cela expliquait pourquoi il cherchait à faire son intéressant en demandant l’intervention de ses admirateurs. Ahlala, c’était d’un affligeant…

Bon, les choses s’étaient légèrement tassées, il ne lui restait plus qu’à tirer sa révérence. Après tout, c’était au professeur de protéger les élèves, et non l’inverse ! Alors, il n’y avait pas de raison valable qu’elle s’attarde dans cette pièce. Surtout que les élèves avaient enfin dégagé le passage… Parfait, donc. Sauf que ce n’était pas pour sa personne qu’ils s’étaient écartés… Au grand étonnement de la demoiselle, vinrent se joindre à ce charmant spectacle rien de moins que des hommes en noirs ! Enfin, il y avait une femme, parmi eux, mais ce n’était pas ce qui comptait, ici. Non, l’important, c’était de savoir ce qu’il venait faire dans ce bureau… Pas possible, ils ne venaient quand même pas… pour elle ? Venaient-ils pour l’emporter ? Mais… Pourquoi ? Est-ce qu’ils allaient la renvoyer en Russie ? Pas ça… Maintenant qu’elle était libérée dans l’enfer de cet orphelinat, elle ne voulait pas y retourner ! Mais un instant… Elle n’était pas la seule, ici, à posséder des pouvoirs ! Alors, peut-être était-ce l’un des deux autres qu’ils venaient embarquer ! Elle était tellement concentrée sur l’arrivée de ces quatre personnes qu’elle en zappa complètement les paroles du jeune homme, qui lui étaient pourtant destinées. D’ailleurs, il sembla remarquer son manque de réaction, et lorsqu’il suivit son regard, il tomba à son tour sur la vision de ces hommes et de cette femme, qui faisaient vraiment décalés, ici. Il en perdit l’usage de la parole, lui aussi…

Le silence régnait dans la pièce, comme si le temps avait arrêté de s’écouler. Peut-être d’ailleurs était-ce le cas ? Car même le directeur déjanté avait cessé ses soubresauts et ses tentatives de mettre au bûcher le monde entier. Enfin, le silence fut brisé par la femme du groupe. Comme quoi, même parmi ses personnes bizarres, les femmes restaient les plus fiables ! Elle annonça la raison de leur venue, et elle n’était autre qu’annoncer la destitution du petit homme de son poste de directeur, et qu’il désirait qu’il les suive. Cependant, il ne semblait pas très enclin à se montrer coopératif. En effet, il reprit ses vociférations, comme si on venait de renfoncer le bouton play. Il créa de nouvelles boules de feu, mais cela ne fit ni chaud ni froid aux nouveaux venus. Enfin, pas tout à fait. En effet, à peine avait-il fait appel à son pouvoir que de la glace commença à recouvrir son corps. Or, Elina n’y était absolument pour rien ! Enfin, était-ce du moins ce qu’il lui semblait… Non, elle ne sentait pas qu’elle faisait usage de sa magie, alors, cela ne devait pas être elle… Mais qui alors ? Cette attaque… C’était la même que celle qu’elle avait utilisée contre Emily, de façon involontaire. Coïncidence ? Peut-être, ou peut-être pas… Quoi qu’il en soit, le directeur, enfin, ex-directeur, se retrouva complètement congelé, et deux hommes en noir l’emportèrent. L’histoire se serait arrêtée là, tout le monde aurait été heureux. Mais non, le jeune professeur voulait continuer à abuser de leur présence. Il retint la version femme de ces types, la harcelant de question auxquelles elle répondit avec le silence. Et alors, ils disparurent comme ils étaient venus.

Maintenant, le silence s’était de nouveau invité dans la pièce. Tout le monde se demandait quoi faire, après ce qu’il venait de se passer. Elina était d’avis de retourner en classe, car après tout, personne n’avait plus rien à faire en ces lieux. Mais le professeur semblait d’un avis différent, et il préféra s’enquérir de l’état de ses élèves. Tiens, un peu de considération ? S’il avait conseillé à ses élèves de prendre la poudre d’escampette au lieu de les encourager à regarder, personne n’aurait eu le moindre risque à courir. Un peu tard pour jouer les bons petits professeurs, selon elle. Enfin, au moins il avait toujours son pantalon ! Les autres élèves répondaient au jeune homme, contrairement à elle qui restait tranquillement appuyée contre un mur, à fixer l’endroit où la glace avait envahi le corps du nabot. Elle y réfléchissait, encore et encore. Ce n’était pas elle qui avait fait ça… Elle en était convaincue, et pourtant, un doute subsistait. Pesant les pour et contre de cette théorie, elle ne remarqua pas l’arrivée d’une certaine personne :

- Elina… Est-ce que ça va ? Tu… Tu n’as pas été blessée, n’est-ce pas ?

Tournant la tête, elle découvrit sa voisine de table, une expression anxieuse sur son visage. Pourquoi est-ce qu’elle s’inquiétait à ce point ? Elles ne se connaissaient pas, toutes les deux, elles se trouvaient simplement assise l’une à côté de l’autre en classe. Pas besoin de se considérer comme son amie simplement pour faire bonne figure ! Son expression inquiète semblait cependant authentique, aussi eut-elle la décence de lui répondre :

- Non, j’ai juste les pointes de cheveux roussies…

Le soulagement passa alors sur son visage, et Elina put l’ignorer en paix. Enfin, désormais, c’était au tour du professeur de reprendre la parole. Avait-il décider quoi faire désormais ?
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Kurai S. Ikazuchi
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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyDim 26 Oct 2014 - 19:28



Le cours change !




Alors qu’il demandait aux élèves s’ils allaient tous bien, il fut rassuré en les entendant répondre par l’affirmative. Enfin, tous, sauf un, Elina Volchkev, qui ne lui répondit pas. Heureusement pour lui, ou pour elle, selon les points de vues, Asami s’inquiéta de son état et elle répondit qu’elle allait bien. Bon, apparemment, il avait réussi à limiter les dégâts. Enfin, mieux valait quand même partir d’ici. Après tout, le panneau, dans la cour, était visible de tous. Donc, nul doute que, bientôt, des membres de l’équipe enseignante ou de l’équipe administrative viendraient pour voir le bureau du directeur. Et il n’avait pas vraiment envie d’être entraîné dans de nouvelles histoires. Aussi prit-il la parole pour proposer la solution la plus sage :

-Très bien, je pense qu’il est temps de retourner en classe. Je pense que ça devrait être plus prudent.

Il entendit les élèves râler lorsqu’il fit cette proposition, car cela impliquait d’arrêter de voir les combats. Et surtout, de reprendre les cours. Et ça, ils ne semblaient pas vraiment chaud pour. Ce qui pouvait bien sûr se comprendre. Si Kurai dégageait une certaine assurance lorsqu’il s’agissait de combats, il fallait bien avouer qu’il était un bien piètre professeur. Bon, il avait aussi joué de malchance, ce matin, mais cela n’excusait certes pas tout.

Cependant, quand il sortit de la salle, les autres élèves le suivirent. Bizarrement, ils semblaient le craindre, maintenant. C’était vraiment étrange. Il n’avait rien fait pour mériter la crainte, quand même. Si ? Enfin, là n’était pas vraiment la question. L’essentiel était que chacun aille bien. Alors qu’il se dirigeait vers la salle de classe, il entendit Asami parler avec Elina.

-Tu as vu, le professeur s’est excusé pour tout à l’heure, quand il menaçait le directeur. Et il t’a demandé de nous emmener ailleurs, aussi. Juste quand ces types bizarres sont arrivés. D’ailleurs, c’était qui, ces gens ? Ils faisaient peur !

L’étudiant sourit. Il semblait ne pas avoir effrayé tous les élèves, puisque la jeune fille faisait montre d’un incroyable enthousiasme. Ou bien peut-être faisait-elle juste preuve d’un optimisme à toutes épreuves… Mais peu importait. Peu importait que les élèves le craignent, ou bien qu’ils fussent optimistes. Voire même qu’ils le haïssent. Après tout, il ne luit restait qu’une heure à tenir, et après, il serait enfin libre. Enfin, d’abord, il irait sans doute demander à Yawn de rendre quelques comptes, car il ne lui pardonnait pas de l’avoir forcé à venir, mais après ça, il serait enfin libre et tranquille. Bientôt…

Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle de classe, il leur fit signe de s’asseoir à leur place tandis qu’il effaçait les formules trigonométriques qui étaient encore marquées sur le tableau, puisqu’il avait juste eu le temps de les corriger avant l’intervention de l’ancien directeur. Il venait de décider qu’il n’allait pas reprendre le cours de trigo, mais plutôt faire autre chose. Quelque chose qui allait sans doute éviter qu’il ne fasse de nouvelles bourdes. Il en avait, de son avis, fait assez pour aujourd’hui, après tout. Il ne fallait pas trop en demander, non plus !

Quand tous les élèves furent assis, il s’assit sur le bureau, délaissant la chaise. Les élèves se demandaient ce qui allait se passer maintenant. Ils n’eurent pas très longtemps à attendre, car il prit la parole après s’être éclairci la gorge.

-Je suis content que vous n’ayez rien. Honnêtement. Mais vous avez été totalement irresponsables de venir jusqu’au bureau du directeur. Certes, vous ne pouviez pas prévoir que vous seriez mis en danger, mais tout de même ! C’est à se demander pourquoi j’avais demandé à miss Murakami de vous surveiller…

Il poussa un soupir. On sentait certes la désapprobation dans sa voix, mais aussi du soulagement qu’ils n’aient rien, ainsi qu’un léger amusement devant leur refus d’obéir à une règle toute simple. Mais de toute façon, il ne servait à rien de les réprimander d’avantage, le mal était fait, de toute manière. Il passa derrière le bureau et ouvrit le tiroir dans lequel reposait le livre qu’il avait confisqué tout à l’heure. Il le saisit, puis, après avoir refermé le tiroir, s’avança vers la table d’Elina et lui tendit le livre.

-Tenez, je vous le rends. Je suppose que j’ai été un peu trop virulent tout à l’heure. Et l’incident qui a suivi – et pour lequel je m’excuse encore – n’a pas vraiment aidé…

Oh, ça alors, tu sais t’excuser !

La ferme ! C’était un accident. Et puis bon, c’était ce matin. Les choses ont changé, maintenant. Et puis j’ai décidé de changer un peu les règles. Après tout, je suis le prof, pour l’instant, non ?


Il posa le livre sur la table et retourna s’assoir sur le bureau, faisant face à tous les élèves, puis prit à nouveau la parole, sur un ton légèrement amusé, mais dénué de provocation, cette fois.

-Bon, puisque, pour ce cours, je suis le professeur, je décrète qu’il n’y aura pas cours de maths ce matin ! A la place, un atelier spécial pour découvrir la fac ! Et, pour vous présenter l’université, rien de mieux qu’un étudiant, non ? Donc, n’hésitez pas à me poser vos questions sur l’université, j’essaierais d’y répondre de mon mieux.

Il sourit en voyant la surprise des lycéens. Mais il en avait marre de se tromper, alors autant parler d’un sujet qu’il maîtrisait d’avantage, même si, bon, il n’était pas forcément le mieux placé, ayant tendance à être assez distant et assez discret, là-bas, mais il pouvait tout de même répondre à quelques questions.

Le moment de silence dura quelques secondes, puis le brouhaha commença à s’installer, chaque élève voulant poser sa question en même temps. Et, apparemment, certaines questions n’avaient rien à voir avec la fac.

Oulà, ça s’emballe ! Tu as peut-être fait une bêtise, là, non ?

Mais non, t’inquiète pas ! Je gère !

Mouais, si tu le dis…


Il attendit juste quelques instants, et rapidement, le bruit commença en effet à s’atténuer, car les lycéens voyaient que ce qu’ils faisaient était inefficace. Ne restait alors plus qu’à prendre les questions une par une. Il commença par la première personne à lever la main, qui lui demandait simplement si ce qu’on racontait de l’université était vrai, à savoir que l’on disposait d’énormément de temps libre pour très peu de cours. Il soupira.

-Hélas, c’est une légende urbaine. Enfin, ça dépend de la filière. Certaines sont très épuisantes et demandent beaucoup d’heures de travail. Donc, je ne peux pas vraiment répondre à ça par l’affirmative ou la négative. Par exemple, en info, il faut bosser beaucoup hors des cours, pour certains travaux. Donc ce n’est pas vraiment du temps libre, même si je n’ai pas énormément d’heures de cours. Dommage, je dois avouer que ça serait sympa.

Les élèves marmonnèrent, déçus. Kurai était désolé de briser leurs rêves, mais il n’avait pas vraiment le choix. Au moins, il leur rendait service, en un sens. Il regarda donc les mains levés, se demandant quelle pourrait bien être la question suivante et s’il allait encore devoir briser quelques illusions, quand il vit qu’Elina avait levé le doigt. Appréhendant ce qu’elle comptait lui demander, il la laissa cependant prendre la parole.






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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyLun 27 Oct 2014 - 22:53

Pour la première fois depuis son arrivée dans le bureau, le professeur prit une décision sensée, celle de retourner en classe. C’était la meilleure chose à faire, et surtout la seule. Car rester à poireauter ici ne servirait à personne, et surtout pas à elle. Cette proposition ne semblait pas enchanter grand monde, par contre. Certains étaient tentés apparemment d’assister à une nouvelle rixe entre deux possesseurs de pouvoirs. La bonne blague, ils n’avaient qu’à se taper dessus si la bagarre leur tenait tant à cœur, Elina, elle, avait eu son compte d’émotions fortes pour la journée. D’ailleurs, elle estimait qu’après ce qui venait de se passer, les élèves étaient bien en droit de voir annuler cette journée de cours. Mais bon, les choses n’allaient jamais dans le sens qu’elle désirait, alors elle n’allait pas se formaliser de quelque chose d’aussi habituel… Malgré le mouvement de grogne, les élèves s’exécutèrent comme de parfaits petits moutons, sans chercher à contester l’autorité nouvellement acquise du professeur. Était-ce le respect, ou la crainte qui les animait ? Elina aurait été bien en mal de le deviner, car il aurait déjà fallu qu’elle s’intéresse de près ou de loin au ressenti de ses camarades de classe. Or, comme ce n’était pas le cas…

Il y en avait une, par contre, dont l’enthousiasme n’avait pas été affecté par ce qui venait de se passer. Sa voisine de table marchait à côté d’elle, comme si cette place était celle qui lui était la plus naturelle. Elle n’avait donc pas envie d’aller faire mumuse avec les autres élèves, et la laisser seule avec elle-même ? Au lieu de quoi, elle commença à la soumettre à un flot de paroles ennuyantes, dont le principal sujet était le jeune homme qui ouvrait la marche. Il s’était excusé, disait-elle, lors de son aimable conversation avec le directeur. Ah ? Peut-être, elle n’avait pas prêté plus d’attention à cela aux dires du professeur, il faut dire qu’il aimait les monologues, aussi n’avait-elle pas jugé ses paroles dignes de son intérêt. Cependant, même s’il s’était excusé d’avoir exhibé son caleçon à ses yeux purs, cela ne changeait rien pour elle. S’excuser, c’est bien joli, mais cela ne restait que des mots. Il était facile de dire que l’on regrettait une chose, mais de là à ce que ce soit des paroles sincères, il y avait un monde de différence. Combien de personnes ne disaient pas une chose, sans la penser pour autant ? Comme le mari infidèle qui clame son amour à sa femme avant d’aller rejoindre sa maîtresse ? Le mensonge était probablement l’un des traits de caractère les plus omniprésents chez l’être humain… Et puis, Elina n’était pas du genre à accorder un crédit trop important à de simples phrases prononcées dans le but de se donner bonne conscience. Sans compter que, pour elle, les actes parlaient davantage que les mots. En parlant d’actes… Même les excuses les plus sincères ne pouvaient absoudre un crime ignoble. Lorsque le mal était fait, rien ne pouvait le défaire. S’excuser auprès de la famille du passant que l’on a écrasé avec sa voiture ne rend pas la vie plus facile pour autant. S’excuser d’avoir trompé son conjoint n’annule pas les infidélités commises. S’excuser d’avoir offert un spectacle ignoble aux yeux d’une pauvre jeune fille innocente n’effaçait pas les atroces images gravées dans son esprit. En bref, les excuses ne revêtaient pas une importance particulière à ses yeux. Car il fallait déjà accorder pour cela du crédit à la personne, or personne en ce bas monde n’en avait à ses yeux. À part Emily, peut-être…

Mais ce n’était pas la seule chose que sa voisine de table avait à lui faire entendre. Non, son plaidoyer du jeune homme ne s’arrêtait pas là. Malheureusement… Elle était tombée amoureuse de lui ou quoi ? Ou bien est-ce qu’il l’avait payé pour faire son éloge ? Elle lui annonçait qu’il lui avait demandé de faire évacuer les élèves. Encore une phrase qu’elle avait zappée. À sa décharge, il l’avait prononcée au moment où les personnes toutes de noir vêtues étaient arrivées, aussi elle avait eu autre chose de bien plus important que l’écouter à faire. Et puis, n’était-ce pas un peu tard ? Car avant de faire appel à la raison, il s’était tout de même complu à se faire observer par les élèves. S’il les avait directement renvoyé en classe plutôt que s’amuser à jouer les justiciers devant ses admirateurs, à aucun moment les élèves n’auraient été en danger. Et puis, s’il ne s’était pris la tête avec le dirlo, il n’y aurait pas eu de danger pour commencer. Certes, ce type était fou, et encore, c’était un euphémisme. Son désir de tyranniser les élèves à cause de son complexe le disqualifiait en tant que directeur de lycée. Mais ce n’était certainement pas le premier à abuser de sa position pour satisfaire ses désidératas personnels, alors un de plus ou un de moins. Il suffisait de voir le gouvernement de cette île ! On se permettait d’enlever des gens sans histoires sous des prétextes fallacieux, les obligeant à s’insérer dans un environnement étranger, allant même jusqu’à leur attribuer des tuteurs sans même avoir la courtoisie de s’enquérir de leur ressenti par rapport à cela. Si ce jeune homme avait abattu ce gouvernement, là peut-être qu’elle aurait reconnu la valeur de ses actes. Mais ici, pour ce que cela allait changer…

Enfin, la jeune fille qui semblait croire qu’elle était intéressée par ses dires en vint à parler de l’intervention de ceux qui avaient mis un terme à ce chaos. Ils faisaient peur, qu’elles disaient. Il est sûr qu’on ne pouvait ignorer le sentiment de puissance implacable qu’ils dégageaient, comme si la simple idée de leur opposer résistance était futile. Et cette magie que cette jeune femme avait utilisée… Elle n’avait pas encore croisé de personnes capables d’utiliser le même type de magie que la sienne, mais se pouvait-il que son pouvoir ne soit pas unique ? Ou alors… Avait-elle d’une quelconque façon réussi à la forcer à utiliser son propre pouvoir sans qu’elle ne s’en rende compte ? C’était une possibilité à laquelle elle ne voulait pas croire, mais au vue du caractère autoritaire de ce gouvernement, il n’était pas à exclure qu’ils aillent jusqu’à utiliser leurs prisonniers pour accomplir leurs sales besognes…

Une fois arrivés en classe, tout ce beau petit monde se dirigea vers sa place, bien qu’Elina ne savait pas s’ils l’avaient fait machinalement ou si la directive du professeur fut à l’origine de ce fait. Quoi qu’il en soit, tous les élèves s’installèrent, tandis que le jeune homme effaçait le fruit de son dur labeur du tableau. Tiens, il ne voulait plus utiliser les formules de base de la trigonométrie ? Ou bien estimait-il que les élèves avaient pris la peine de les réécrire. Il ne prit cependant pas la peine d’en écrire de nouvelles. Qu’est-ce qu’il mijotait ? Eh bien, pour commencer, un sermon. Oui, il reprochait aux élèves de s’être rendus près du bureau du directeur, même s’ils ignoraient ce qui allait se passer. C’était irresponsable, qu’il disait. Et c’était d’ailleurs pour éviter ce genre de situation qu’il avait confié la surveillance de la classe à Asami. C’était qui, déjà Asami ? Ah oui, sa voisine de table. Du peu qu’elle avait pu voir de la demoiselle, elle n’était vraiment pas la personne indiquée pour cette tâche. Elle était d’ailleurs prête à parier qu’elle c’était elle le cerveau derrière la petite escapade de la classe… La tête posée sur sa main, elle observait la scène, se demandant s’il était reparti pour un discours aussi long et ennuyeux qu’il avait pu en servir dans le bureau du directeur. Si elle s’était permise de donner son avis, elle aurait précisé qu’elle estimait irresponsable aussi d’avoir provoqué le vieil homme, vu que c’était cela qui avait tout déclenché. Mais ce n’était pas son genre d’intervenir dans une discussion à laquelle on ne l’avait pas conviée. Elle se contenta donc de regarder le professeur ouvrir un tiroir duquel il sortit… son livre. Tiens, il avait prévu de faire cours en utilisant ce dernier comme outil de référence ? Ce n’était pourtant pas un cours d’art plastique… À moins qu’il ne veuille utiliser les effets de perspective pour commencer son cours ? Ce n’était pas l’ouvrage idéal pour ça, cependant. Mais non, il se dirigea vers son pupitre, le livre dans sa main. Allait-il encore lui reprocher le fait d’avoir estimé qu’une bonne lecture était mieux adaptée qu’un cours bidon ? Non, cette fois, c’était pour le lui rendre. Le cours n’était pourtant pas encore fini, enfin même si pour elle il n’avait jamais vraiment commencé… Il lui offrit même des excuses, qu’elle entendit en direct cette fois. Oui, il s’excusait de son comportement plus tôt, lorsqu’il l’avait à moitié agressé pour compenser les rires moqueurs qui avaient fusés suite à la chute de son pantalon. C’était bien beau tout ça, mais le traumatisme restait là. Surtout qu’elle avait encore des doutes sur le caractère involontaire de ce qui s’était passé… Enfin, au moins avait-il su reconnaître ses torts, il n’était donc pas complètement irrécupérable… Bien que là encore, ça pouvait simplement être un baratin destiné à endormir sa méfiance et pouvoir abuser de sa confiance. Ce n’était pas à exclure…

Une fois qu’il en eut fini avec elle, il retourna s’asseoir sur son bureau, faisant face à la classe. L’expression de son visage laissa penser qu’il avait pensé à quelque chose. Et en effet, plutôt que de continuer à leur apprendre des erreurs, il avait décidé de traiter d’un sujet qu’il devait surement mieux maîtriser, à savoir la vie à l’université. La surprise gagna les élèves, surprise qui se transforma rapidement en enthousiasme. Apparemment, ce sujet semblait passionner nombre d’entre eux, car il voulait tous poser leur question en même temps. Le professeur attendit que le calme revienne avant de désigner un élève qui demanda s’il était vrai que les étudiants à l’université disposaient de beaucoup de temps libres. En voilà un qui espérait pouvoir se la couler douce ! La réponse du jeune homme brisa l’espoir de farniente de l’élève, lui révélant ô combien cette idée était basée sur de fausses interprétations. Cette réponse semblait également affecter ceux qui n’avaient pas encore posé leur question, peut-être était-ce là celle qu’ils voulaient poser eux aussi ? Ou alors, ils espéraient tout simplement que cela fusse vrai. Quoi qu’il en soit, le temps était venu pour une seconde question. Et bizarrement, Elina leva la main à son tour. Avait-elle une question ? En fait non… Son regard était rivé depuis quelques minutes déjà sur un détail qui mine de rien, focalisait son attention. N’y tenant plus, elle décida de faire en sorte de se débarrasser de ce dernier. Le professeur remarqua son bras levé, et bien que l’appréhension fut visible sur son visage, il lui accorda le droit de prendre la parole. Aussi, elle dit :

- Vous avez un chewing-gum collé sous la semelle de votre chaussure.

Le silence s’installa, et Elina sentit les regards se poser sur elle. Quoi, elle avait lancé une énormité ? Elle avait gentiment signalé qu’un chewing-gum déjà mâché s’était incrusté sur la semelle du jeune homme, n’était-ce pas là un geste de bonté ? Apparemment, on jugeait qu’il était malvenu de venir caser une réflexion de ce genre dans un moment pareil. Hmm, peut-être qu’elle ferait mieux de chercher à se rattraper…

- Ah euh, sinon, je voulais savoir… Est-ce que… C’est vrai qu’on peut faire des études d’infirmière à l’université de… Enfin, à cette université ?

Elle avait dit la première chose qui lui était venue à l’esprit concernant l’université, et cette chose n’était autre qu’Emily. Bon, il s’agissait là d’une piètre tentative de rattrapage, mais au moins on ne pouvait plus lui reprocher de ne pas avoir posé de question.
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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyMar 28 Oct 2014 - 23:00



Le cours est fini !





Kurai s’attendait à une remarque plus ou moins assassine, ou quelque chose qui lui ferait encore perdre la face, ou bien le signalement d’une erreur. Bref, quelque chose du genre. Et bien finalement, il ne s’était pas tout à fait trompé, puisque la jeune fille lui fit remarquer qu’il avait un chewing-gum collé sous la semelle de sa chaussure. Mais, à ce qu’il semblerait, elle n’était pas animée de mauvaises intentions puisqu’elle sembla surprise de l’attention qu’elle venait de susciter de la part des autres élèves, qui la regardaient un peu de travers. Alors, pendant que les autres la regardaient, il prit un mouchoir dans sa poche et ôta le parasite avant de le jeter à la poubelle.

Et, finalement, elle se rendit compte que la remarque était peut-être malvenue dans le contexte, car elle bafouilla légèrement une piètre tentative de rattrapage, qui ne trompa sans doute que peu de monde. Elle lui demanda s’il était possible de suivre des études d’infirmière à l’université. Cette demande l’étonna, car elle ne semblait pas être le genre de personne à se soucier des autres, donc à vouloir s’occuper d’eux. Mais peut-être connaissait-elle une personne qui suivait ce cursus ? C’était sans doute la chose la plus logique. Kurai eut un léger sourire avant de répondre à la question de la jeune fille.

-En vérité, à l’université Tetteiteki, il est possible de suivre, à ce qu’il paraît, absolument tous les cursus envisageables, sauf les ultra-spécialisés. Il paraît même qu’on peut étudier l’histoire de l’île, ou même la magie, ici… Donc, bien sûr, un cursus classique comme celui d’infirmière est tout à fait possible. Question suivante ?

Une jeune fille au premier rang leva la main, et demanda, lorsque l’étudiant lui donna la parole, s’il pouvait dessiner un plan de l’université. Il acquiesça, mais tempéra tout de même la demande de l’élève. Bon, ce n’était certes pas évident, mais il pouvait au moins en dessiner les grandes lignes. Alors, il commença par le corps principal, représenté grossièrement par un rectangle. Peut-être n’aurait-il pas du rendre le livre de dessin à Elina, finalement ?

Cependant, il n’eut pas vraiment le temps de se plaindre d’avoir à dessiner un plan que la porte, qui n’était pas totalement fermée, coulissa légèrement, laissant entrer un tout petit singe. La jeune fille qui avait demandé à Kurai de tracer le plan retint un petit cri, car elle reconnaissait l’animal. Animal qui, lui, choisit de ne pas s’avancer vers elle, mais de grimper agilement sur l’épaule de Kurai, toujours tourné vers le tableau. Le singe était si léger qu’il ne sentit pas tout de suite l’animal et ne le vit donc pas se fourrer un doigt dans le nez, ce qui fit rire les élèves et, par conséquent, réagir Kurai. Il était en train de tourner la tête en ouvrant la bouche pour demander ce qu’il se passait quand il vit le singe. Et que celui-ci plaça un doigt dans sa bouche, avant de bondir de son épaule, baptisant violemment le sweat du jeune homme. Celui-ci poussa un cri de colère.

Cri de colère qui s’arrêta bizarrement immédiatement, remplacé par un silence accusateur, presque furieux, car son regard était braqué non pas sur le singe, mais sur la porte, qui venait à nouveau de coulisser. Et dans l’embrasure se tenait… Yawn ! Il ouvrait la bouche pour saluer ses élèves quand Kurai le faucha au passage en lançant un sévère :

-Vous, faut qu’on parle !

Il le saisit et l’amena dans le couloir. Il ferma calmement la porte et fixa son regard sur son professeur. Celui-ci prit la parole d’un air enjoué.

-Kurai, quel plaisir de te v…

Il l’interrompit, criant presque. Pourtant, actuellement, il gardait un volume sonore plutôt convenable.

-Vous aviez tout prévu, tout calculé, pas vrai ?
-Mais enfin, je ne vois pas de quoi tu parles ! C’est vrai, je n’avais pas prévu le coup du singe ! Désolé pour tes vêtements, d’ailleurs.

Kurai soupira. Il devait faire de gros efforts pour ne pas hurler. Parler fort, d’accord. Hurler, non. Il devait se montrer calme. Même s’il était énervé par l’heure infernale qu’il avait vécue.

-Bon, au moins, vous avez le mérite de ne pas le nier. Enfin, je suppose. Alors, maintenant, est-ce que vous comptez m’expliquer clairement pourquoi, ou avoir encore une fois recours à une métaphore incompréhensible pour vous enfuir ?
-Si tu me disais d’abord tout ce que tu as compris ?

L’étudiant poussa un nouveau soupir. Il n’avait pas envie de discuter calmement. Alors, il se contenta d’une réponse claire et nette.

-Non. Vous avez tout planifié, c’est suffisant. J’ai compris que vous vous étiez arrangé, quand on discutait hier, pour que le bouton de mon pantalon cède à ce moment-là, ce qui me ferait, gêné, créer un black out à cause des travaux. Pendant ce temps-là, vous avez joué au petit pirate avec l’ordi de Grant, en envoyant et en antidatant le message me concernant. Parce que vous saviez comment je réagirais face à lui. Face à son nom. Face à son comportement. Et vous saviez aussi qu’il serait précisément là aujourd’hui. Parce que j’ai vu le mail que vous lui avez envoyé concernant Elina Volchkev. Alors, je veux savoir pourquoi !

Yawn sembla hésiter quelques instants, comme s’il ne savait pas trop quoi répondre. Puis, finalement, son air perdu disparu, remplacé par un sérieux impressionnant. Et pourtant, Kurai sentait que Yawn ne faisait que jouer, dans le cas présent. Finalement, il répondit.

-On va dire que j’ai fait un… petit pari. Toi et la jeune Volchkev faîtes partie de ceux sur qui j’ai misé une bonne somme.
-QUOI ? Un pari ?! Mais c’est quoi cette histoire ?! Quel pari ? Et avec qui ?

Kurai ne s’attendait certainement pas à cela. Il pensait que son professeur avait une bonne raison d’agir ainsi. Mais pas un simple pari ! Mais, comme d’habitude, ce professeur aimait les explications en deux parties…

-Un pari sur la personne qui réussira à tout comprendre et changer sur cette île. Comme tu l’as compris, j’ai tout arrangé. Je voulais que tu changes les choses dans ce lycée. Et regarde ! Tu as parfaitement réussi, même au-delà de mes attentes ! Tu as carrément réussi à faire venir les types en noir, alors que tu n’étais pas concerné à la base, donc bravo ! Maintenant, les choses iront mieux dans ce lycée, et c’est grâce à toi !

Alors, à ce moment-là, Kurai n’en put plus et il explosa. Et tant pis si tout le monde l’entendait. Même si, il ignorait bien sûr, les élèves au moins avaient pu entendre le début de la discussion, car ils parlaient tout de même relativement fort, alors que les murs n’était pas épais.

-Vous êtes malades ! Vous vous êtes servi de moi, et j’ai déjà du mal à l’avaler, mais en plus, vous vous êtes servi des élèves, vous les avez mis en danger, juste pour votre stupide pari ?! Est-ce que tous les gens qui bossent dans ce lycée sont des tarés irresponsables, ou bien vous êtes le seul à partager ça avec Grant ? Est-ce qu’il existe ici un seul prof qui se soucie avant tout des élèves ?
-Quelle est ton expression favorite, déjà ? « C’est un risque calculé » ? Ici, c’était le cas. Je regrette d’avoir du en venir là, mais pour améliorer le lot quotidien des élèves, il fallait que quelques uns prennent des risques. De toute façon, tu étais là, tu pouvais les protéger, non ?
-Quand je prends un risque calculé, c’est un risque pour moi ! Ou un risque pour des gens qui sont conscients des risques qu’ils encourent pour eux-mêmes ! Je ne force jamais personne à faire quelque chose en le mettant délibérément en danger ! Et vous me faisiez confiance pour les protéger ?! Mais vous êtes plus dingue que je l’imaginais ! Tout ce qui s’est joué dans le bureau de Grant, c’était de la chance ! J’ai encore du mal pour solidifier ma magie et la stabiliser, à part pour le bouclier, et même quand j’arrive à la rendre solide, ça ne dure jamais très longtemps ! Je contrôle à peine mon pouvoir ! Vous auriez vraiment dû voir quelqu’un d’autre pour régler ce problème, je suis pas votre larbin ! Et encore moins un cheval sur lequel miser ! Est-ce que vos fameux calculs prenaient en compte la chance que j’ai eue pendant le combat ?

Yawn fit un geste d’apaisement, invitant Kurai à retrouver le calme dont lui-même ne s’était jamais départi. L’étudiant inspira profondément, voulant finir cette discussion au plus vite. Le professeur reprit la parole, un peu plus gravement cette fois-ci.

-L’important, c’est que tu aies réussi à changer ce lycée, tu ne crois pas ? Que ce fut par chance ou par talent, l’important est le résultat. Encore que, si tu veux mon avis, tu sous-estimes tout de même grandement tes propres aptitudes, dans toute cette affaire… Enfin, tu as mérité un peu de repos, maintenant, non ? Tu devrais rentrer chez toi, prendre une bonne douche et jeter tes habits ! Ah, justement, tu peux prendre ma veste, si tu veux te débarrasser de ton sweat maintenant.

Joignant le geste à la parole, il tendit sa veste à Kurai, qui grommela un peu. Cependant, il finit par enlever son sweat et enfiler la veste que le professeur lui tendait. Alors, il fit une boule de son sweat trempé d’urine de singe et la lança droit dans la tête de son professeur, dans un ultime mouvement d’humeur. Cependant, celui-ci ne s’en formalisa pas.

-Ah, j’oubliais ! J’ai misé sur toi pour découvrir les mystères de l’île. Alors, dis-moi, es-tu déjà allé voir du côté de la Grotte Chitsu ? Il paraît que c’est assez intéressant, par là-bas…
-Contentez-vous de me faire repasser le test demain.

Sur ces mots, Kurai s’éloigna, sans un au revoir, tandis que Yawn entrait d’un air enthousiaste dans la classe, en saluant ses élèves comme si rien ne s’était passé. Bien entendu, ils avaient tout entendu, donc l’ambiance n’était pas top. Kurai, lui, s’en moquait. Il se dirigeait vers la sortie.

Kurai ?

Hmmm ?

A ton avis, qu’est-ce qu’il y a à la Grotte dont il t’a parlé ?

J’en ai aucune idée. Mais à mon avis, je dirais, quelques pistes pour résoudre les mystères de l’île. Ce type est malin. Il s’est servi de moi, mais, en échange, il me donne un indice qui peut sans doute s’avérer important. Donc, finalement, je ne peux pas vraiment râler…

Je vois… Et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire ?

Prendre une bonne douche, et après, dormir. L’heure a été crevante. Et après, je suppose que je réviserais pour le test de demain…




FIN





[HS : Fin du rp pour moi, Eli, tu peux conclure ^^]
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MessageSujet: Re: Je suis pas fait pour être prof... [Elina]   Je suis pas fait pour être prof... [Elina] EmptyMer 29 Oct 2014 - 21:11

Voilà ce qu’il en coutait de vouloir se montrer gentille… Franchement, ce n’était que pleine de bonnes intentions qu’elle avait signalé le chewing-gum, et voilà qu’on la regardait comme une bête mystérieuse… La prochaine fois, elle ne dirait rien, et tant pis s’il se tapait la honte ! Parler quand on ne vous avait pas invité à le faire n’était jamais un bon choix… Enfin, certains semblaient avoir cru qu’il ne s’agissait que d’un prélude à sa véritable intervention, à savoir sa question, tandis que les autres semblaient garder des doutes sans vraiment pouvoir nier qu’elle n’ait jamais eu l’intention de poser une question en premier lieu. Heureusement, une diversion s’amena, à savoir la réponse du jeune homme à sa question trouvée à l’arrache. Oui, le cursus nécessaire pour devenir infirmière était bel et bien proposé à l’université Tetteiteki, ainsi que la plupart des options que l’on pouvait souhaiter suivre ailleurs, excepté certaines particulièrement spécifiques. Même l’histoire de l’île et la magie y étaient enseignées. Elina se demandait bien à quoi cela pouvait servir le futur d’une personne de suivre ces options-là, car elle-même n’y voyait aucune utilité, si ce n’était enrichir ses connaissances.

Mais son tour étant passé, l’attention du professeur, et du reste de la classe, se concentra sur une jeune fille au premier rang, qui demandait s’il était possible d’avoir un plan de l’université. Bizarre comme question, si elle voulait un plan, elle en aurait certainement trouvé un sur le campus en lui-même, ou sur une brochure et autre chose du genre. Cependant, le professeur essaya de relever le défi, commençant à dessiner un rectangle. À cet instant, la porte de la classe coulissa. Qu’est-ce qu’il y avait, encore ? Un autre directeur fou furieux qui voulait encore injustement s’en prendre à elle ? La paix, c’était une notion qu’on ne connaissait pas, sur cette maudite île ? Mais non, ce n’était pas un autre directeur. Ni même un autre humain ! En effet, c’était un petit singe qui venait de faire son entrée. C’était confirmé : cette école était un vrai cirque. D’où est-ce qu’il sortait, ce macaque ? Apparemment, il y en avait une qui connaissait son origine. La jeune fille qui avait demandé un plan venait de pousser un petit cri de surprise, de toute évidence, l’animal ne lui était pas étranger, on pouvait même facilement déduire qu’elle en était la maîtresse. Est-ce que le petit singe se languissait de la jeune fille ? Pas forcément, car il choisit de rendre une petite visite sur l’épaule du professeur. Peut-être qu’il avait cru voir sa maman ? Elina laissa un sourire étirer ses lèvres. Elle était en mode sarcasme, aujourd’hui. Mais le plus drôle était à venir. Le petit singe, conscient d’avoir son public, enfonça un doigt dans son nez. Le jeune homme servant de perchoir, qui jusque-là ne s’était rendu compte de rien, tourna sa tête vers les élèves, intrigué par les rires qui venaient de fuser. Mal lui en prit, car le macaque décida de changer d’orifice pour enfoncer son doigt, estimant qu’à présent, la bouche du professeur était plus indiquée pour accueillir ce dernier. Mais il ne se limita pas à cela ! Finalement satisfait de sa petite scène, il quitta l’épaule du jeune homme, non sans lui avoir laissé un petit cadeau avant de partir. Un cadeau chaud, et liquide…

Au même instant, un nouveau venu fit son entrée. Un homme d’âge mûr, dont le visage lui disait vaguement quelque chose. C’était surement un professeur, mais de quel cours ? Au vu de la réaction du jeune homme, il devait s’agir de celui qui lui avait demandé de le remplacer. Le prof de maths, donc. Mais à peine était-il entré dans la classe qu’il était déjà sorti, emporté par son remplaçant qui semblait avoir quelques mots à lui balancer au visage. D’ailleurs, il ne s’embarrassa de baisser le volume, car même s’il ne criait pas, tout le monde dans la classe pouvait clairement entendre la teneur de ses propos.

La tête posée sur sa main, Elina écoutait la conversation entre les deux hommes. En résumé, le plus jeune des deux reprochait à l’autre de l’avoir manipulé, appuyant des arguments inutiles étant donné que le plus âgé ne prenait pas la tête de nier. Ce dernier, au contraire, confirmait tout cela, et précisa même qu’il avait agi de la sorte à cause d’un pari. Il estimait qu’il avait des chances de trouver les secrets de l’île, tout comme elle. De quoi, qu’est-ce qu’on lui voulait ? En gros, qu’elle se mette à fureter un peu partout, et à chercher à modifier les règles déjà mises en place. Bin tiens, et son avis dans tout ça ? Enfin, ce n’était pas comme si elle n’était pas habituée à ce qu’on se passe de son avis… Par contre, pour ce qui était du jeune homme, c’était une chose qu’il semblait avoir du mal à cautionner. Il s’offusquait que le professeur se soit servi de lui et des élèves pour arriver à ses fins. Le pauvre… Il était tellement naïf ! C’était pourtant tellement commun… Combien de personnes ne seraient pas prêtes à sacrifier l’un ou l’autre étranger si cela pouvait satisfaire leurs besoins ? L’être humain est égoïste, c’est dans sa nature. Même les gestes de générosité ont pour but de nourrir l’autosatisfaction. Alors, s’il espérait qu’on le traite mieux sur une île sur laquelle on l’a emmené de force… Le professeur disait qu’il voulait voir le quotidien des élèves changer, mais si cela avait vraiment été son désir, n’aurait-il pas tout simplement pu lui-même se charger du cas du directeur ? Sans compter que jusqu’à présent, Elina n’avait pas entendu la moindre plainte à l’encontre du vieil homme. Il était peut-être strict, plus que de nécessaire, mais tant qu’il remplissait ses fonctions de façon correcte, n’était-ce pas tout ce qu’on pouvait exiger de lui ? Qu’est-ce qui lui disait que son remplaçant ne serait pas pire ? Non, le professeur avait agi selon ses propres désirs, prêt à causer des dégâts chez des personnes n’ayant rien à voir dans cette histoire. Alors, prétendre que ce fut pour le bien des élèves… Soit, les manipulateurs de ce genre pullulaient dans le monde, alors, il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’il y en ait ici aussi. Et si le fait que le jeune homme s’en offusque soit naturel, il n’en restait pas moins qu’il risquait fort bien de déchanter lorsqu’il réaliserait la nature profonde des autres…

Elina n’attendit pas que la conversation fut finie. Ce genre d’histoire, ça ne l’intéressait pas. Être utilisée, elle le serait surement encore, alors, pas la peine d’appréhender inutilement. S’égosiller n’arrangerait rien, et elle n’était pas du genre à éliminer les personnes qui voulaient se servir d’elle, cela reviendrait à commettre un génocide… Aussi, ressortit-elle son livre, reprenant sa lecture là où elle l’avait interrompue. Il s’écoula ainsi plusieurs minutes, jusqu’à ce que la porte de la salle de classe se referme. Levant les yeux, elle vit qu’il ne restait plus que leur professeur attitré devant la salle, dans laquelle régnait un silence de mort. L’homme se dirigea vers elle, s’était-elle transformée en aimant à professeur durant la nuit ou quoi ? L’homme s’arrêta devant elle, sans s’offusquer qu’elle soit en train de lire. Elle le fixa, d’un regard neutre, comme si elle ne lui accordait qu’un intérêt très limité. Sans s’en offusquer, il prit la parole :

- Je suppose que tu as tout entendu, Elina ? Je compte sur toi pour donner ton maximum.

- J’espère que vous n’avez pas misé trop gros alors.

Le professeur éclata de rire, pas le moins du monde vexé par ses paroles. Cette fois cependant, il se pencha vers elle, et malgré le fait qu’elle ait elle-même reculer son visage, il lui parla à voix basse :

- Je pense que tu es capable de grandes choses, si tu te donnes la peine d’essayer. Après tout, je suis sûr que tu aurais très bien pu neutraliser notre regretté directeur sans mal, n’est-ce pas ? Tu es très intelligente, alors ne gâche pas ce don.

Et il retourna à son tableau. Elina le regarda, imperturbable. Peu lui importait les expectations de son professeur, surtout si cela sortait du domaine de ses cours. Elle n’avait pas l’intention de l’aider à s’enrichir sur son dos. Aussi, elle se replongea dans sa lecture, ce cours n’était décidemment pas digne de son attention.

FIN
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