Aujourd'hui, je finis les cours plus tôt. D'accord, mais... Je n'ai pas envie de partir. Pas encore. Je me contente donc d'errer dans les couloirs de l'université, un peu au hasard, sans chercher à me repérer, laissant vagabonder mes pensées. Je me souviens de mon escapade à la cascade, ayant suivi les conseils avisés d'une amie, et qui m'avait menée à faire une nouvelle rencontre... Éphémère, comme toutes les autres ? Ou débouchant sur une amitié sincère et durable, comme avec Shultz ? Impossible de le savoir, pour le moment.
Et au moment où je sors enfin de mes pensées, je me rends compte que je suis dans un lieu totalement inconnu. Encore dans l'université, certes... Mais l'université est grande... Où ai-je donc atterri ? C'est pas vrai, ça ! Un moment d'inattention, et je me perds ! Bon... C'est pas tout, ça, mais je dois me retrouver, moi... Sagamas va s'inquiéter... Je souris à cette pensée. Cela ne fait pas longtemps qu'il a fait irruption dans ma vie, et c'est déjà comme s'il avait toujours été là ! Mais cela ne résout pas mon problème.
Essayant de faire abstraction de toutes les pensées parasites, je commence à m'intéresser aux murs, aux affiches qui pourraient s'y trouver... Sauf que ce sont, à peu de choses près, les mêmes que dans le département des langues.
Bon... Je continue à errer, incapable de trouver la moindre indication fiable, jusqu'à me résoudre à demander. Je passe devant plusieurs salles, dont les occupants, par le bruit qu'ils font, sont sans doute en cours. Je n'entrouvre donc même pas la porte, n'ayant aucune envie de déranger.
Je finis enfin par trouver une salle silencieuse. Prudemment, j'ouvre la porte, sans un bruit. Puis je le remarque. Un étudiant. Seul. Tant mieux. Ce sera plus facile de l'approcher, comme ça. J'avance donc, ayant la désagréable sensation que mes pas font énormément de bruit dans la salle silencieuse. Puis, une fois à portée de voix, je me lance :
- Bonjour. Excuse-moi, mais... Je crois que je suis perdue. Peux-tu me dire où je suis ?
Puis je détourne le regard, cette horrible sensation de m'être immiscée là où je ne l'aurais pas dû refusant de s'estomper.