Un ballon en pleine poire, ça commence bien ... [PV Faë]

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Voilà trois semaines environs que je suis sur cette île. Grâce à ma colocataire, j'ai réussi à m'habituer à ce nouvel endroit et à m'y intégrer un peu. je n'ai toujours pas trouvé de travail, il faut dire que je ne sais pas ce que j'aimerai vraiment faire. J'ai bien été serveuse avant d'arriver ici, mais on ne peut pas dire que ce soit un métier que je veux exercer toute ma vie. Je continue donc à chercher et mes moments de libre, je les passe à faire du sport. Ce matin, avant l'aube, je me suis levée, j'ai commencé par une séance de pompes et d'abdos. Un matériel de musculation,ça me manque. J'aimerai pouvoir faire plus. Je me suis contentée ensuite de m'habiller d'un survêtement et je suis partie pour courir un peu, alors que les premiers rayons du soleil venaient chatoyer les vagues calmes de la mer. Dans quelle direction suis-je allée ? Je n'ai pas choisi, j'ai juste laissé mes pieds me guider. Je suis arrivée finalement dans le centre-ville d'Amishawa. Mais les rues, ce n'est pas très agréable pour courir. Au final, j'ai fini par trouver un parc, un coin de verdure au milieu de cette jungle d'immeubles.

A présent, je me suis arrêtée. Je fais une pause sur un banc, en plein milieu de cette étendue verte. Ici, on ne distingue plus le bruit des rues, on n’aperçoit pas non plus les toits. C'est apaisant. J'observe les quelques personnes aussi matinales que je ne le suis. Beaucoup sont des joggeurs, d'autres semblent se rendre à leur travail. Soudain, mon attention est retenue par un événement. Mon regard se pose naturellement sur un petit groupe, le ballon au pied. Du Foot ! C'est une aubaine pour moi. Depuis que je suis ici, je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de pratiquer ce sport pour lequel je suis pourtant semi-pro. Je suis au poste de milieu offensif habituellement. Mes passes sont souvent longues et puissantes. Il m'est arrivé de tirer au but, mais je ne marque pas souvent. Mes tirs sont comparables à mes passes, un peu trop fort. Je ne les contrôle pas toujours très bien et régulièrement, le ballon passe bien au dessus de la cage.

Je regarde les joueurs encore un moment. J'hésite un peu, il est vrai que je suis très solitaire et si je peux éviter de me mêler à des gens que je ne connais pas je le fais. Mais voilà, le ballon finit par venir se cogner contre mon pied droit. Je ne peux m'en empêcher. Je me redresse et joue un instant avec avant de le renvoyer avec force au milieu du petit groupe. L'une des personnes m'invite alors d'un geste de la main à venir les rejoindre. Après m'avoir posé quelques questions, ils me proposent de jouer un peu avec eux, ce que j'accepte bien entendu. Nous ne sommes pas très nombreux, mais nous formons deux équipes de trois joueurs de terrain et un gardien avec un seul but, délimité par des petits bosquets.

J'aime le foot, il me permet de ma défouler, de refouler la colère que souvent je renferme en moi et ce pouvoir surtout, que je ne contrôle toujours pas bien. J'espère encore y arriver un jour. La partie avance tandis que le soleil est maintenant bien levé, gratifiant le ciel de sa chaleur nouvelle. Je suis tellement dans le jeu que je ne me rend pas compte que le parc devient un peu plus vivant. Il y a de plsu en plus de monde à circuler. J'ai le ballon, je vois une ouverture, je fonce, évite de justesse un tacle en dribblant et tire ! Enfin, j'arrive à marquer, mais le ballon lui, continue sa trajectoire et vient frapper une jeune femme qui court un peu plus loin. Je n'ai pas vu exactement où la balle l'a frappé, mais je me précipite vers elle, transpirante, les joues rouges par l'effort. Je m'approche encore un peu avant de lui adresser quelques mots d'une voix essoufflée mais douce.

- Excusez-moi, je n'ai pas voulu vous faire mal. Est-ce que ça va ?

Je m'attarde un peu à la regarder, cette inconnue. Elle est plutôt belle, de très longs cheveux sombre, de la couleur de la nuit. Je ne vois pas encore ses yeux. Elle doit être à peu près de ma taille, une grande femme en l’occurrence, mince. Je récupère le ballon dans mes mains grâce d'abord à un jeu de jambes. J'attends de m'assurer que ma malencontreuse victime ne soit pas trop blessée. Cela me permet de reprendre mon souffle et de dégager une mèche de mes cheveux qui barre mon front, collée par les quelques gouttelettes qui dégoulinent par l'effort.

La jeune femme s’agitait dans son sommeil, poussant parfois quelques gémissements, quelques plaintes. La couette avait volé depuis longtemps déjà, alors qu’elle se battait et se tournait sans cesse dans son lit. Car, cette nuit encore, son sommeil était peuplé de cauchemars qu’elle ne parvenait jamais à fuir. Et Dieu sait qu’elle aurait voulu les fuir !

La douleur. Les flashs. Les bruits de moniteurs. Les cris des médecins. Les injections. Le feu qui parcourt ses veines. Anna. Le surnom, Faërye. Les sourires. Les rires. Ces fausses journées qui se répétaient. Le réveil. La prise de conscience. Anna, encore. Puis les visages se brouillent. Emily prend la place d’Anna. Maintenant, elle ne sait plus si elle a 15 ans ou 25. Elle court. Les couloirs du passé lointain se confondent avec ceux du passé proche. Elle s’enfuit du laboratoire. Non, elle y pénètre par effraction pour libérer des cobayes. Elle tombe sur des fichiers de recherche. Non, elle tombe sur un rat géant maniant le feu. Elle est un cobaye. Non, elle est une libératrice, mais elle va en payer le prix fort ! Devant elle, Anna. Non, Emily. Les deux visages dansent devant ses yeux, ils se confondent. Les deux filles veulent se venger. ‘’Pourquoi ?’’ murmurent les visages. Ils se tordent dans un rictus de haine. ‘’Pourquoi t’en es tu sortie à chaque fois ? Pourquoi nous sacrifier !’’. Elle se trouve entre elles. Leurs visages grimaçants réclament vengeance. Elle…

Elle ouvrit les yeux en haletant et suffoqua, tentant tant bien que mal de laisser l’air pénétrer ses poumons. Elle se leva, échappant à ses draps trempés de sueur, et regarda l’heure, avant de hausser les épaules. De toute façon, elle n’arriverait pas à se rendormir. Et surtout, elle ne le voulait pas. Alors elle se dirigea vers la salle de bain, se débarrassant au fur et à mesure de ses habits. Puis elle fit couler la douche, se plaçant sous le jet qu’elle avait choisi brûlant, comme si la chaleur pouvait lui faire oublier ce cauchemar et laver son esprit en même temps que son corps. Elle laissa le liquide presque bouillant couler le long de sa peau, les gouttes se perdre dans ses longs cheveux. Comme si elle pouvait noyer ce souvenir. Comme si les choses pouvaient être effacées si facilement.

Elle sortit de la douche en soupirant. Cela faisait plus de sept mois qu’elle était à nouveau sortie de l’enfer. Mais elle ne s’en était clairement pas sortie indemne. Car cela faisait plus de sept mois qu’elle n’avait pas dormi plus de trois heures par nuits. Après cela, elle était à nouveau assaillie par ses cauchemars et se retrouvait complètement incapable de dormir à nouveau. Cette malédiction n’arriverait jamais à la lâcher. Elle commençait à en être persuadée.

Finalement, elle décida d’aller se changer les idées grâce à la seule méthode qu’elle avait trouvée pour cela : l’exercice physique. Elle ne prit pas la peine de sécher ses cheveux, se contentant de les relever tandis qu’elle enfilait un T-Shirt, puis un short de survêtement, de manière à garder toute sa liberté de mouvement. Elle prit une bouteille d’eau qu’elle fourra dans le sac de sport qu’elle portait sur son épaule. Elle prit ses clés et sortit. Puis elle se mit en route vers le parc du centre-ville, qui n’était pas très loin d’ici, où elle avait pris l’habitude d’effectuer un footing.

Une fois arrivée sur place, elle commença à effectuer quelques échauffements et quelques étirements, ne négligeant aucunement la préparation physique. Puis elle déposa son sac contre un arbre et commença son footing. Elle avait prévu de faire quelques tours, aujourd’hui. Suffisamment pour que son esprit se retrouve à nouveau vidé de cette souffrance, ne serait-ce que quelques heures…

Cela ne faisait que quelques minutes qu’elle avait commencé à courir qu’un imprévu surgit à grande vitesse. En effet, cet imprévu, sous la forme d’un ballon de football, manqua de peu de le percuter en pleine tête. Elle ne dut qu’à ses réflexes d’esquiver légèrement l’impact, recevant le ballon au niveau du front et pas au niveau de la tempe. Le coup la sonna tout de monde quelques instants. Elle tentait encore de remettre ses pensées en ordre lorsqu’une jeune femme intervint.

Elle semblait être la personne qui avait tiré, puisqu’elle s’excusait et lui demandait si elle allait bien. La voleuse se tourna vers elle en s’efforçant de rester droite et de ne pas tituber à cause du choc. Elle détailla la nouvelle venue. Elle semblait faire à peu près la même taille qu’elle, avait des yeux gri s bleus et des cheveux roses. Elle était plutôt belle tout en ayant un style assez masculin. Bref, tout à fait le style de Faërye. Ce qui n’arrangea évidemment pas le trouble de la demoiselle. Elle porta la main à sa tête et se détourna vaguement.

-Oui, je vais bien, ne vous en faites pas.

Elle tituba légèrement à ce moment-là, comme si son corps voulait infirmer ses dires. Alors, se forçant à sourire pour dissimuler ce léger malaise – qui n’était sans doute pas dû qu’au coup, mais aussi à l’allure garçonne de la footballeuse, qui, en plus d’être son genre, lui rappelait aussi Emily – elle désigna le ballon qui se trouvait aux pieds de l’autre jeune femme.

-C’était un sacré tir que vous avez fait là !

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-Oui, je vais bien, ne vous en faites pas.

Je veux bien la croire sur parole, mais sa démarche un peu titubante, ses gestes un peu faibles m'indiquent que le coup qu'apparemment elle a reçu sur le front au vu de la marque rougeoyante qui s'y loge, était assez fort pour la sonner légèrement. Sur le moment, j’amorce un mouvement pour soutenir la jeune femme, mais elle reprend la parole, me coupant net. Puis finalement, la voyant trébucher de nouveau, j'enroule un bras autour de sa taille pour lui prêter main forte.

-C’était un sacré tir que vous avez fait là !

Je suis un peu gênée par cette remarque qui se veut être un compliment, ou peut-être pas. Je tente de ne pas montrer cette gène, gardant le silence un bref instant avant de prononcer d'une voix neutre et sans le moindre sourire. Je suis modeste et j'avoue que je m'inquiètes un peu pour mon interlocutrice. Voyant qu'elle commence à se remettre du coup, je la lâche doucement, m'étant une nouvelle distance raisonnable entre nous.

- Oui ... enfin peut-être.

Je ne sais pas trop quoi ajouter d'autre, je suis encore confuse pour le coup. Je me tourne vers le groupe avec lequel je jouais jusque là et leur renvois la balle d'une passe longue. Puis je me retourne de nouveau vers la femme brune. Elle est assez attirante, ses longs cheveux sont magnifiques et à présent que je peux observer ses yeux, je suis assez étonnée de leur couleur peu commune. Ses iris sont d'un bleu foncé, rappelant vaguement les profondeurs de l'océan, les abysses si mystérieux.

J'hésite un instant puis lui propose de s'assoir sur un banc à proximité afin qu'elle puisse récupérer un peu. Je décide de rester un peu en sa compagnie, m'assurer qu'elle n'a rien de grave. Une fois assise, je lui tend ma main en guise de salut et me présente.

- Je m'appelle Hope Knight. Même si il est possible que vous me reteniez mieux sous le nom de "la fille au shoot qui vous a tapé dans l'oeïl".

Bonjour le jeu de mots trop pourri. Moi qui d'ordinaire ne parle pas pour ne rien dire, soit très peu, voilà que je fais de l'humour décalé et pas très convaincant. Je sens une chaleur monter dans mes joues, je sais que je rougis quelque peu, c'est plutôt rare, mais là, cette situation devient très gênante. Je préfère donc me taire un moment, laissant un long silence un peu pesant s'installer entre nous. Ça en devient inconfortable, insupportable ce silence, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Peut-être est-ce dû au trouble que cette jeune femme provoque en moi. Pour quelle raison ? J'aimerai bien le savoir. Ce n'est que plusieurs minutes plus tard, que je me décide enfin à reprendre la parole.

- Vous êtes sur cette île depuis longtemps ? Quel est votre pouvoir ?

J'ai déjà remarqué, mais depuis que je suis en ce lieu mystérieux, je deviens plus curieuse, moi qui d'ordinaire ne cause pas des masses. Mais bon, je suppose que c'est à cause de toutes ces nouveautés pour moi. Je me force à apprendre à évoluer dans mon nouvel environnement, parmi des personnes qui sont au final comme moi, avec un pouvoir étrange en eux.

La jeune femme aux cheveux roses sembla gênée par la remarque de Faërye et garda quelques secondes le silence, avant de finalement acquiescer, sans aucun sourire et sur un ton neutre et humble. Elle sembla ensuite hésiter quelques instants, ne sachant pas quoi faire, avant de se tourner vers les joueurs de football et de leur renvoyer la balle avec un shoot long. Puis elle se tourna à nouveau vers la jeune voleuse. Elle hésita encore un peu et finalement, proposa à Faërye de s’asseoir un peu sur un banc à proximité, pour qu’elle puisse récupérer quelque peu. Proposition que Faërye accepta avec gratitude. Elles s’assirent donc non loin et, à ce moment-là, la footballeuse tendit sa main, entreprenant de se présenter convenablement. Elle déclara se présenter Hope Knight et ajouta, maladroitement, qu’elle la retiendrait peut-être plus facilement sous le nom de ‘’la fille qui lui avait tapé dans l’œil’’. La blague était franchement nulle, mais malgré tout, Faërye ne put s’empêcher d’éclater de rire, tellement la blague était inattendue. Son rire, cristallin, s’éleva dans les airs et résonna quelques instants, tandis qu’Hope rougissait, peut-être de honte à cause de ce jeu de mots.

Alors, Faërye lui sourit, gênée elle aussi. Car elle trouvait définitivement cette fille à son goût, ce qui était loin de lui permettre de ne pas être déstabilisée. Alors son sourire était tout aussi gêné que celui d’Hope. Mais elle n’eut pas le temps de vraiment reprendre ses esprits qu’Hope enchaînait avec une autre question. Elle lui demandait depuis combien de temps elle se trouvait sur l’île et quel était son pouvoir. Alors la journaliste serra doucement la main que lui tendait Hope, s’attardant peut-être une seconde de plus que nécessaire. Puis elle inclina la tête pour saluer. Et enfin, elle répondit.

-Enchantée, Hope, je m’appelle Faërye Fridam. Peut-être serais-je plus facilement retenue comme étant ‘’la cible du tir parfait’’ ?

Elle sourit, gênée par cette blague, mais aussi pour que les deux femmes se retrouvent au même niveau. Puis elle continua sa réponse.

-En ce qui me concerne, ça fait à peu près huit mois que je suis arrivée sur l’île. Quant à mon pouvoir… Je suis l’amie des ombres et les ténèbres m’obéissent. Ou, pour faire moins pompeux, je manie les ombres, tout simplement. C’est un pouvoir assez pratique.

Elle s’interrompit quelques secondes, se demandant pourquoi elle était aussi bavarde que cela, et aussi théâtrale. Car, si elle appréciait la théâtralité lors de ses cambriolages, elle ne se comportait pas du tout ainsi lors de sa vie de tous les jours. Elle était vraiment perturbée. Puis elle se ressaisit, retournant la question à sa propriétaire.

-Et toi ? ça fait combien de temps que tu es ici ? Et ton pouvoir, c’est quoi ?

Le tutoiement avait fusé, naturel. Et ce fut à ce moment-là qu’elle se dit qu’elle avait peut-être été impolie. Elle s’interrompit quelques instants, gênée, et sentit le rouge lui monter aux joues. Elle bafouilla ensuite, en se reprenant.

-Dé… Désolée. Je suis peut-être trop curieuse… Et… Et désolé pour... Pour le tutoiement… Vous n’appréciez peut-être pas cela. Je… Je suis désolée, j’ai du genre à être assez directe. J’espère ne pas vous avoir blessée.

Elle s’interrompit à nouveau, le rouge lui montant à nouveau aux joues. Elle était vraiment perturbée et avait de grandes difficultés à se ressaisir. Certes, le coup qu’elle avait reçu ne devait pas aider, mais la cause principale de ce trouble était bien évidemment la rose qui se trouvait actuellement à ses côtés et qui était plutôt attirante, lui rappelant par certains côtés Anna et Emily… Ce qui, évidemment, n’était pas pour arranger les choses !

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Son rire cristallin résonne encore dans ma tête, ses iris magnifiques rivés sur moi. J'ai toujours pensé que les yeux sont le reflet de l'âme de chaque personne. Je le pense toujours, voilà pourquoi je suis très observatrice, peut-être un peu trop, mon regard étant souvent inquisiteur. Cette jeune femme troublante consent à serrer ma main pour se présenter. Je le ressens, je le comprend, cet instant de trop où elle s'attarde à tenir ma main dans la sienne. Une main douce d'ailleurs, tout comme sa voix lorsqu'elle s'élève et vient doucement résonner à mes oreilles.

-Enchantée, Hope, je m’appelle Faërye Fridam. Peut-être serais-je plus facilement retenue comme étant ‘’la cible du tir parfait’’ ? En ce qui me concerne, ça fait à peu près huit mois que je suis arrivée sur l’île. Quant à mon pouvoir… Je suis l’amie des ombres et les ténèbres m’obéissent. Ou, pour faire moins pompeux, je manie les ombres, tout simplement. C’est un pouvoir assez pratique. Et toi ? ça fait combien de temps que tu es ici ? Et ton pouvoir, c’est quoi ?

Faërye ... un prénom peu commun c'est certain. Ma nouvelle connaissance aussi semble un peu gênée par sa remarque, mais elle sourit, un sourire qui lui donne beaucoup de charme. Les ténèbres, les ombres, j'ai déjà entendu cela quelque part, déjà vu aussi. Sakura, ma nouvelle colocataire qui m'a accueilli chez elle sans rien me demander en retour. Elle a le même pouvoir si je me rappelle bien. Un souvenir un peu gênant et hors sujet s'insinue dans mon esprit à ce moment-là. Dès le premier soir où je suis arrivée sur cette île et chez elle, nous avons failli succomber à nos désirs réciproques. Il va falloir que je calme un peu mes ardeurs, je viens à peine d'arriver et déjà cette jeune femme devant moi ne me laisse pas indifférente. Sérieusement, les femmes sont des trésors bien trop beaux. Je sors de ma rêverie, la pauvre Faërye attend ma réponse.

- Enchantée également. Je connais une autre personne qui a le même pouvoir que vous, quand à moi ... le feu brûle en moi. Mais j'ai quelques difficultés à le maîtriser ... bien que cela fasse longtemps qu'il m'accompagne. Je ne suis là que depuis une semaine tout au plus.

On dirait que je parle d'un compagnon de fortune qui me suit depuis mon enfance. Remarque ce n'est pas tellement faux. J'ai remarqué le tutoiement de mon interlocutrice, mais ça ne me gène pas plus que ça. J'ai vécu un moment dans la rue où le vouvoiement n'avait pas court.

-Dé… Désolée. Je suis peut-être trop curieuse… Et… Et désolé pour... Pour le tutoiement… Vous n’appréciez peut-être pas cela. Je… Je suis désolée, j’ai du genre à être assez directe. J’espère ne pas vous avoir blessée.

Le rouge vient de se loger sur ses joues, la rendant encore plus belle, un charme supplémentaire. Pourquoi cette gène ? A cause de cette liberté qu'elle vient de prendre avec moi ? Je m'empresse donc de la rassurer. Mon visage reste impassible, mais ma voix est chaleureuse.

- Ce n'est pas grave, ça ne me pose pas de problème, tant que je peux faire de même. Pour ce qui est de la franchise, je suis aussi assez directe et je ne m'offusque pas facilement.

Bon, apparemment, les dés du destin avait été lancé lorsque j'avais shooté dans ce ballon. A présent, plus de retour en arrière, mais je dois garder mes distances, du moins, éviter certains sentiments s'installer. J'ai l'habitude, mais une amie de plus sur cette île qui recèle encore beaucoup de mystères pour moi, est la bienvenue. J'ai chaud, l'été se fini à peine et mon corps qui dégage toujours une chaleur importante continue de faire perler le long de mes tempes quelques goutes de sueur. Je me rappelle avoir vu à quelques mètres où nous sommes assises, un vendeur de glace. Je me lève donc et je lance à Faërye.

- Quel parfum de glace préfères-tu ?

Heureusement, Sakura m'a prêter un peu d'argent pour ne pas avoir les poches vides et cela fait longtemps que je ne m'adonne plus au vol. Je devrais bientôt la rembourser, il faut juste que je me trouve rapidement un travail. Je ne compte pas rester sans rien faire et puis je n'aime pas ça, rester inactive. Après la réponse de ma "nouvelle amie", je vais chercher deux glaces à l'italienne, mes préférées. Pour ma part, j'en prend une vanille et fraise, deux parfums qui se marient merveilleusement bien. Puis je reviens auprès de Faërye, lui tendant son cône. Je m'assoies de nouveaux auprès d'elle, plus près que précédemment, peu être un peu trop ... Cela la gène peut-être ... Je mange ma glace en silence, elle rafraichit mon corps et mes idées par la même occasion. Mais le silence redevient pesant et gênant. Décidément, je ne suis pas très douée pour meubler une conversation, ce n'est vraiment pas mon fort. Certainement à cause de mon côté solitaire, trop solitaire peut-être ... Que penses t-elle de moi, Faërye ? Que je suis une fille ennuyeuse ? Elle n'aurait pas tout à fait tord ...

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