Quand le monde se teinte de jaune. [POUR PUBLIC AVERTI] [Ciara et Osnate]

Quand le monde se teinte de jaune.

C'était vraiment une belle journée aujourd'hui, je n'avais pas été appelée, mais malheureusement pour moi, Sasha travaillait. Dommage, cela aurait pu être une bonne opportunité de passer du temps toutes les deux, mais il fallait bien qu'elle gagne sa vie et je refusais qu'elle loupe le travail pour moi. Je décidais donc de me rendre à l'université pour passer un peu de temps avec Elena, l'ancienne colocataire de ma chérie. Nous nous entendions plutôt bien toutes les deux et il m'arrivait de passer du temps avec elle aussi. Apparemment, je l'avais loupée de peu, son cours étant déjà terminée et je n'allais certainement pas aller la déranger à l'appartement de Johan, tenir la chandelle n'était pas trop mon truc ...

Je déambulais donc sur le campus, un peu pensive, réfléchissant à quoi je pourrais passer ma journée. Je me retrouvais enfin dans une ruelle déserte derrière l'université, ne sachant pas vraiment comment j'avais attéri là. Enfin si en marchant mais je supposais que j'avais dû tourner où il ne fallait pas. Tant pis, comme on dit, tous les chemins mènent à Rome, j'allais bien finir par retrouver mon chemin. Je continuais donc mon chemin quand je vis en hauteur au troisième étage une jeune fille prête à faire le saut de l'ange. Horrifiée, je hurlais pour tenter de la situation.

"Hé toi ne sautes pas !"

Oui ma réplique était moyenne mais sur le coup, je n'avais rien trouvé de mieux à dire. En tout cas, la gamine avait sauté et tomba au sol dans un bruit sourd qui s'accompagna rapidement de hurlement, les quelques personnes présentes s'amassant autour d'elle. Je me mis à courir rapidement pour la rejoindre, bousculant sans cérémonie les curieux, un peu fâchée.

"Laissez-moi passer je suis secouriste, laissez là respirer !" Enfin si elle respirait encore après une telle chute ...Faites qu'elle soit encore en vie ...

Les étudiants horrifiés, abasourdis, choqués, finirent par me laisser passer et je m'agenouillais à côté de la victime, détaillant l'étendue des dégâts rapidement. A vue de nez, elle avait de nombreuses plaies et certainement énormément de fracture. Mon premier réflexe fut de prendre son pouls au niveau de son poignet... lent ... très lent ... mais tout de même présent. J'en fus légèrement soulagée, mais la demoiselle était loin d'être sortie d'affaire. Mais je devais avouer que rares étaient les personnes qui survivaient à un saut du troisième étage. Heureusement, j'avais tout de même ma trousse de soin sur moi puisque je pouvais être appelée à n'importe quel moment de la journée. Agacée, je m'adressais au monde autour de nous.

"Au lieu de rester planter là, appelez l'équipe de secours ! Et je vous ai dit de la laisser respirer, vous comprenez quand on vous parle !"

Bon, on se calme, même si je n'étais pas équipée pour toutes ses blessures, je pouvais la maintenir en vie le temps que mes collègues ne rappliquent si ces imbéciles d'élèves se bougeait rapidement ... Je sortis un collier cervical de ma trousse et le placer avec précaution pour stabiliser ses vertèbres. Pour l'instant, je voulais vérifier si elle était encore consciente. Je lui pris doucement la main.

"Hey ... Ca va aller, si tu m'entends serre une fois ma main, ou si tu es capable de parler, parles moi ... Je vais t'aider ne t'en fais pas ..."

Pauvre gamine, elle devait vraiment se sentir mal pour tenter une chose pareille ...

Quand le monde se teinte de jaune.

Moi qui ne savais pas quoi faire ma journée, j'étais servie avec une tentative de suicide d'une étudiante de l'université, sous mes yeux qui plus est. J'avais agi rapidement, dégageant sans ménagement les curieux qui s'amassaient autour de la victime, les étudiants n'avaient parfois aucune jugeotte ... J'essayais de lui prodiguer quelques soins, n'étant pas médecin, je ne pouvais pas tout effectuer et puis dans l'état où elle était, elle avait besoin d'être transférée à l'hôpital. Pour l'instant, je n'avais pas encore identifié ses blessures, je me contentais plutôt de lui prendre doucement la main pour tenter de la faire réagir. Avec cette chute, elle avait eu de la chance d'être encore en vie. Enfin, pouvait-on qualifier ceci de chance pour une personne suicidaire ?

Même si j'avais plus urgent à penser, je ne pus qu'être peinée par cette jeune femme qui venait de tenter de mettre fin à ses jours, sans succès. Mais qu'est-ce qui avait pu la pousser à faire une chose pareille ? Il fallait un certain cran pour passer à l'acte. Elle souffrait, son visage grimaçant, me prouvant qu'elle était encore consciente, mais elle souffrait et je n'avais pas de morphinique sur moi, je ne pouvais en rien apaiser ses douleurs. Je lui parlais doucement pour la rassurer l'invitant à me répondre si elle le pouvait, soit par la parole, soit par un simple geste. Ceci me permettrait d'évaluer un potentiel traumatisme crânien, bien que je ne voyais pas de sang sous sa tête, une bonne chose déjà. Enfin, elle ouvrit la bouche, prononçant quelques avec difficulté, bien que je fus surprise par ceux-ci. Je m'inquiétais immédiatement, me disant qu'elle n'allait peut être pas si bien que ça dans sa tête ... Nehama ... Osnate ... C'était comme si deux êtres à part entière vivaient en elle. Tellement étrange ... Bon, pas de panique, elle devait être déboussolée, à moins qu'elle ne nous fasse une crise de schizophrénie ... Je serrais un peu peu sa main.

"Je m'appelle Ciara, je suis secouriste, une équipe va bientôt arriver pour t'emmener à l'hôpital. Je restes avec toi d'accord ? Tu peux me dire ton nom ?"

Lui parler, dire n'importe quoi pour qu'elle ne perde pas connaissance. A ce qu'elle pouvait me faire mal au coeur cette fille ... Ah et je ne pouvais rien faire ! Enfin peut être que si. Une idée émergea dans mon esprit. Au vu de sa chute, elle s'était réceptionnée sur le dos, elle devait donc avoir plusieurs fractures au niveau du haut du corps. Je lui lâchais la main et m'adressa de nouveau à elle pour l'informer sur mes intentions.

"Je vais essayer d'apaiser un peu ta douleur ..."

Je plaçais mes mains au dessus d'elle, lançant une vague glacée pour calmer ses maux, j'aurais tellement voulu faire plus pour elle, mais je ne pouvais que la maintenir en vie. Mais que faisaient-ils bordel avec l'ambulance ? A quelques centimètres d'elle je passais mes mains au dessus de ses côtes, de son bassin. Peu de plaies externes, je soupçonnais plutôt des contusions internes, et certainement bien plus de dommage. Je lui souris dans bien que mal, l'air rassurant.

"Tu te sens un peu mieux ?"

Oui paroles idiotes mais mon but : la garder consciente et surtout en vie.

Quand le monde se teinte de jaune.

L'entendre me donner son nom me rassura, ses fonctions cognitives semblaient intactes bien que je ne compris pas ces chiffres qu'elle me donna ensuite. Cette pauvre fille semblait être relativement perturbée pour se jeter de la sorte d'une fenêtre. Elle me faisait réellement mal au coeur et je faisais de mon mieux pour l'apaiser bien qu'elle avait besoin d'examens de toute urgence. Je l'entendis ensuite bafouiller quelque chose concernant des briquettes. Sur l'instant, je n'y prêtais pas attention, plutôt occupée à apaiser ses douleurs par une vague de froid.

"Restes avec moi Osnate d'accord ? Tout va bien se passer, l'ambulance ne va pas tarder."

Meubler de paroles pour ne pas la perdre, je ne pourrais jamais me le pardonner si elle mourrait sous mes yeux. Je n'avais pas pu sauver mes parents et me sentais toujours aussi coupable de cet accident ayant causé leur mort et bien que je n'étais aucunement responsable de la chute de la jeune fille, je ne pouvais me résoudre à ressentir de nouveau cette culpabilité qui ne m'avait jamais vraiment quittée. La situation était critique au vu de ses blessures. Je finis par stopper mon pouvoir de glace, scrutant les environs au cas où le véhicule appelé arriverait. Puis je murmurais pour moi-même, me souvenant des paroles d'Osnate.

"Les briquettes ..."

En y repensant elle n'avait pas parlé d'elle à la première personne, peut être que tout n'allait pas si bien que ça au niveau neurologique finalement, à moins que ceci datait d'avant sa tentative de suicide ? Certainement. J'obéissais, glissant ma main vers la poche indiquée et en sortie des briques de plastiques que j'examinais rapidement. Des jouets pour enfants ... De plus en plus étrange. Mais pourtant, comme dit, je vins les faire tinter à son oreille quelques secondes, ne comprenant pas trop à ce que cela pourrait me servir, puis j'attrapais l'une de ses mains pour l'ouvrir et y déposer les objets avant de doucement la refermer.

"Tiens ... C'est à toi. Est-ce que ça ... t'a aidé ?"

Prise au dépourvu pour être honnête oui ...