[INTRIGUE] Tempus Fugit. [Groupe 6 : Ciara Redbird/Sasha Cromwell]

Une journée banale parmi tant d'autres, tout ce que j'attendais, c'était tout simplement de rentrer à l'appartement auprès de ma chérie. Ce matin, j'étais simplement intervenu sur un petit bobo suite à une utilisation malencontreuse de magie, un gamin qui avait abusé de son pouvoir sur le vent pour faire voler un objet ... Jusque là, tout allait bien ... Jusqu'à ce que cette brosse à tableau percute violemment le front du professeur. Résultat, la pauvre femme se retrouvait avec une belle plaie sanguinolente. On ne se méfie jamais assez d'une brosse à tableau ... et des pouvoirs de ses élèves ...

J'avais donc été dépêchée sur place pour cet incident mineur, posant quelques strips sur la plaie après l'avoir désinfectée, recouvrant le tout d'un pansement. Après avoir donné les recommandations de soins et rassuré la ribambelle d'élèves qui me questionnaient, dont le coupable, je pus reprendre le cours de ma journée. J'étais passé à l'Hôpital entre temps pourvoir s'il n'y avait pas d'urgence. Sasha n'avait pas encore quitté la maison lorsque j'étais partie et je ne savais pas si elle avait prévu d'aller faire quelques recherches ou non. Nous avions toutes les deux un métier qui nous passionnait, mais je devais avouer que mon moment préféré de la journée était quand je la retrouvais. Elle m'avait fait complètement craquée ma douce et nous vivions une histoire parfaite depuis plusieurs mois.

Il ne semblait pas se passer grand chose sur l'île ce jour là et j'en profitais pour passer à la cafétéria de l'Hôpital pour prendre ma dose de caféine de la journée. Je consultait ma montre : 10h12 l'heure parfaite pour un petit latte. Je m'avançais donc faire le comptoir lâchant un large sourire à l'habituel employé, lui lançant un comme d'habitude. Et comme d'habitude, je cherchais la monnaie dans ma poche, comptant les pièces dans ma main pour fournir le compte juste. Lorsque je relevais la tête, ce n'était pas comme d'habitude ... Mon café n'était pas prêt devant moi, et l'employée s'était stoppé net. Inquiète, je m'adressais à elle. "Hé ça va ?" Pas de réponse ...

Je reculais d'un pas pour contourner le comptoir, mais me butter dans une autre personne, je me retournais donc pour présenter mes excuses, sauf qu'aucune réponse ne vint non plus. Interloquée, je fixais la victime de mon tamponnage. Aucune réaction, aucune expression, le regard dans le vague comme figé ... Je regardais autour de moi, tout étant devenu extrêmement calme. Dans l'incompréhension totale, je sortis du bâtiment. C'était comme un arrêt sur image, ma montre étant bloquée à 10h15, l'aiguille étant tout autant figée que les personnes autour de moi. J'avais l'impression d'être dans un contexte apocalyptique ... Une comptine retentissant dans l'air.

Ma première pensée fut de courir à la maison le plus vite possible. Retrouver Sasha ... Et si elle aussi était ... Non ne pas penser à ça ... Hors d'haleine, je parcourus la distance dans un laps de temps record et ouvrit la porte avec ma clé. Je rentrais, essoufflée, scrutant les pièces du rez-de-chaussée en appelant ma belle, allant vérifier ensuite à l'étage. La maison était vide et sincèrement je commençais réellement à paniquer, bien que ce n'était pas mon genre. Je sortis en trombe de la maison, respirant pour tenter de me calmer, me concentrant sur cette comptine qui semblait me poussait à prendre ce chemin qu'elle indiquait ... Où était donc ma Sasha ?

Ma journée de boulot se passait tranquillement. Je faisais des fouilles aujourd’hui et armé de mon petit pinceau je dépoussiérais tout ce qui pouvait me paraître intéressant dans les alentours. On avait fait un premier site d’excavation, donc il y avait eu une partie de creusage et maintenant c’était à moi de jouer du pinceau. C’était toujours super intéressant de voir ce que recelait ces sites. Depuis que j’étais arrivé sur cette île j’avais trouvé énormément de choses varier. Des bouts d’habitations, des bijoux faits en différents matériaux, des amphores et autres objets servant à l’alimentation. J’avais également trouvé des os, pas les plus importants, certes vu que ce n’était quelques doigts, ou orteils, mais c’était toujours ça. J’avais même trouver une sorte d’urne avec des cendres à l’intérieur qui datait de je ne sais combien d’années encore. Il faudrait analyser tout ça afin d’avoir une date précise. Dans tous les cas, les gens d’avant avait m’air d’avoir une vie déjà bien évoluer niveau technologie.

C’était comme nous approximativement et pourtant il fallait faire un bond dans le temps pour aller jusqu’à nous. Autant dire que ce n’était pas des idiots à l’époque. Cette ancienne civilisation qui avait parcouru cette île avait l’air si génial. J’en trépignais sur place et souriais à chaque fois que je trouvais un nouvel objet pouvant m’en dire plus. Je pris la liberté de m'accorder une pause café à 10h15 et je ne vis pas vraiment ce qui avait changé jusqu’à ce que j’arrive en ville et que je vois des gens arrêter en plein milieu de leur marche inertes.

Je ne comprenais pas du tout ce qu’il se passait. Ces gens avaient tous l’air d’être arrêter dans le cours du temps. Je frissonnais ne trouvant rien de bon à ça. Bordel, Ciara, j’espérais qu’il ne lui était rien arrivé sinon j’allais péter un gros câble. La voir immobile sans rien pouvoir y faire allait me faire vraiment mal. J’espérais donc qu’elle bougerait aussi bien que moi cela nous permettrait d’essayer de comprendre pourquoi tout ceci se passait. Durant le trajet jusqu’à la maison, j’entendis une chansonnette chanter par une voix assez flippante. C’était comme si elle était continuellement dans ma tête et elle répétait en boucle le nom d’un endroit. Sûrement celui où on aurait des réponses à tout ce bazar. En attendant j’arrivais assez vite dans notre maison à moi et Ciara.

Quand je vis la touffe blonde tourner la tête de toute part en cherchant quelque chose je fus tellement heureuse de voir qu’elle allait bien que je lui sautais au cou dans son dos sans chercher plus loin ne me disant pas qu’elle pourrait avoir les jetons et me foutre un pain. Sentir son parfum me fit un bien fou et je me détendais de suite, mais je n’eus pas vraiment le temps de faire plus, car je me prenais bien le pain en question. J’en fus surprise d’ailleurs, mais je la regardais en souriant l’air de dire c’est moi mais ce n’est pas grave…

Une bonne droite que tu as là ma chérie, rappelle moi de ne jamais te mettre en colère. Je ne suis pas particulièrement fan du maquillage noir autour de l’œil.

Je me relevais et l’enlaçais maintenant de face vu qu’elle s’était retournée durant le coup de poing.

Je commençais vraiment à déprimer en sortant de la maison. Ma Sasha n'était nul part, je ne savais pas si elle était figée comme tous les gens qui m'entouraient. Si elle y était, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour la sauver, c'était certain. En attendant, je sortais prendre l'air, scrutant un peu les alentours dans l'espoir de voir une personne bouger, mais rien ... Personne ... Je soupirais fermant les yeux, me disant que tout ceci ne pouvait être qu'un cauchemar, priant pour que ma chérie aille bien.

Brusquement, je sentis quelqu'un dans mon dos, je fis un bond de surprise et me retourner pour frapper mon agresseur. Je n'eus pas le temps de retenir le coup quand je vis le visage de Sasha. Trop tard ... Beaucoup trop tard ... Ma dulcinée se prit le coup en plein dans l'oeil. Je restais un instant choquée, ne comprenant pas pourquoi elle souriait alors qu'elle venait de se prendre une belle droite. Mais pourquoi fallait-il que je sois si brute parfois ... Attaquer avant de comprendre, bravo Ciara ... Malgré le fait que ses paroles montraient qu'elle ne m'en voulait, ce n'était pas mon cas, je culpabilisais à mort. Elle se releva, me prenant dans ses bras et ce fut à cet instant que je pus enfin réagir, la serrant comme si je la perdrais à tout jamais si je la lâchais.

Le coeur affolé, accrochée à son cou, complètement paniquée, je me mis à lui présenter de nombreuses excuses. "Pardon mon coeur, je suis désolée ! J'ai cru que quelqu'un m'attaquer, j'ai eu peur, j'ai agi à l'instant ... Merde c'est pas possible je t'ai frappée ..." Je me reculais, prenant son visage entre mes mains, prenant garde à ne pas appuyer sur le coup. "Tu vas bien ? Pardon ..."

Doucement, je passais ma paume de main sur son oeil, usant un peu de ma magie pour soulager la douleur qui devait certainement la lancer. Mon coeur commençait enfin à se calmer, relativement soulagée qu'elle n'ait rien (enfin presque ...). Je plongeais mon regard rubis dans le sien, tout en continuant de refroidir le coup, l'air sérieux.

"Sasha ... Tu as vu tous ces gens ? Il faut qu'on fasse quelque chose. On ne peut pas les laisser dans cet état !"

Je finis par retirer ma main, venant l'embrasser doucement comme si elle se casserait si j'y allais plus fort. "Je suis si contente que tu ailles bien, j'ai eu peur de te retrouver dans le même état ..."

La réaction de me chérie était bien compréhensible, donc je ne m’en offusquais pas. Après tout on sait jamais, elle aurait très bien pu tomber sur un agresseur plutôt que moi alors forcément j’avais fini son poing dans ma face rien de plus normal diras-t-on. Certes ce n’était pas agréable, mais au moins je savais que si jamais elle avait un quelconque problème avec une tierce personne, elle saurait se défendre comme il se doit. Sacré droite qu’elle avait la miss. Je ne pouvais pas m’arrêter de sourire comme une imbécile heureuse face à tant de répartie et aussi dû au fait qu’elle n’avait pas arrêté de bouger comme tous les autres. Elle était pour le moment saine et sauve et ça me soulageais d’un poids immense. C’était de ça dont j’avais le plus peur qu’elle soit prise comme les autres dans ce truc bizarre, un sort peut-être ? Ou bien alors une déchirure dans l’espace-temps ? J’en sais rien en tout cas c’était trop bizarre. Et j’étais bien contente que ma femme ne soit pas prise dedans.

Je la serrais dans mes bras après m’être relevée sentant bien qu’elle culpabilisait pour quelque chose qui n’était pas grave. Je comprenais sa réaction et j’aurais très bien pu avoir la même. On avait paniqué toutes les deux durant cette matinée alors normal que le trop plein d’émotion nous fasse un peu stresser.

Ce n’est vraiment rien ma belle Cia. Je ne t’en voudrais jamais pour si peu. Ce n’était pas voulu et je le sais, ne te prends pas la tête avec ça, c’est déjà oublié.

Je souris tandis qu’elle prit mon visage en coupe, pour s’excuser une nouvelle fois. Je pris ses mains dans les miennes et les lui caressait avant d’embrasser chacune d’elle et de la regarder droit dans les yeux. Elle me refroidit la blessure grâce à son pouvoir, mais elle finis par enlever finalement sa main. Je ne voulais pas la repousser alors cela tombait bien, mais on avait mieux à faire dans l’instant que de soigner un coquard qui finirait quand même par se voir.

Cia, mon amour, je t’aime alors ce n’est pas un infime incident qui me fera changer de sentiments à ton égard. Je vais très bien alors n’y penses plus. Il faut qu’on trouve ce qu’il se passe ici tu as raison c’est trop bizarre.

Je lui fis un petit clin d’œil de mon crue et l’embrassait tendrement avant de continuer d’entendre cette litanie nous indiquant apparemment le chemin à suivre pour mettre fin à tout ce bordel. Y avait plus qu’à. Parce que bon moi personnellement, même si Cia n’était pas arrêté dans le temps, ça allait me faire péter un câble de vivre dans un monde pareil. Il fallait que l’on fasse quelque chose et le plus vite serait le mieux.

On partit donc toute deux pour Hizumu la fameuse ville où il fallait se rendre et une fois au niveau de celle-ci la chansonnette changea de parole afin de nous indiquer notre nouvelle destination. Une tour apparemment. Je la sentais moyen cette histoire, mais c’est pas comme si on avait le choix de toute manière.

Malgré le soulagement de la voir saine et sauve, je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir coupable de l'avoir frappée. J'aurais du me douter qu'un agresseur ne m'aurait pas attrapée de la sorte, mais j'étais tellement inquiète pour elle que j'avais agi à l'instinct, un simple réflexe. Je fus rassurée de voir qu'elle ne m'en voulait pas et profitait un maximum de ses baisers. Maintenant, nous allions affonter cette épreuve toutes les deux, et nous serions plus fortes ensemble. Nous ne pouvions pas laisser ces pauvres gens dans cet état, je n'avais jamais reculé devant rien et cele n'allait pas commencer maintenant. Après un dernier baiser tendre, nous partimes donc en direction d'Hizumu.

Je n'avais jamais mis les pieds là bas, mais nous trouvions tout de même le bon chemin. Cette musique était si angoissante et mélancolique, j'aurais tout donné pour qu'elle cesse de retentir. J'y étais pourtant attentive, essayant d'y déceler d'éventuels indices. L'air resta le même mais quelques paroles changèrent à notre arrivée en ville. Nous nous dirigions donc vers la tour de l'horloge. Une fois devant, je constatais donc deux chemins possible, l'un menant à un escalier sombre, l'autre à une bibliothèque. Je serrais la main de Sasha dans la mienne avant de la regarder l'air sérieux.

"A ton avis, qu'est ce qu'on fait ? Deux chemins possible ... Les escaliers ou la bibliothèque."

Un murmure m'attirait irrémédiablement vers le premier chemin et je repris.

"Je ne suis pas très fan des bibliothèques c'est calme et on te regarde bizarre quand tu te mets à rire un peu ..."

Je lui souris pour lui faire comprendre que je tentais simplement de détendre l'atmosphère, ce n'était pas du luxe puisque tout ceci était relativement stressant ... Mais je n'étais pas du genre à me laisser abattre et pas non plus une poule mouillée, donc j'étais déterminée à découvrir le fin mot de l'histoire, surtout qu'avec ma chérie en plus à mes côtés, je n'avais peur de rien.

"Tu en penses quoi toi ? Peut être que je pourrais tester mon coup de poing sur quelqu'un d'autre dans cette tour !"

On avait finalement pris la direction d’Hizumu. J’avais surtout espéré en faisant ça que la chansonnette s’arrête car elle commençait sévèrement à me taper sur le système. J’essayais de ne pas y penser, mais ce n’était pas évident vu qu’elle s’insinuait dans votre tête comme un serpent sournois…Je commençais vraiment à avoir la migraine avec ses paroles qui ne changeaient jamais de refrain. Fallait changer le disque là, celui-ci était rayé…Comme si on m’avait entendu dire quelque chose je fus exaucé une fois arrivé à Hizumu. La litanie barbante changea de refrain et nous fis connaître notre destination suivante. On du se rendre par la suite à la tour de l’horloge. Nous nous y dirigions donc d’un pas rapide et tombèrent sur un carrefour avec deux choix possibles de destinations. La chanson ne disant rien de plus, nous devions choisir nous-mêmes quel chemin prendre.

On avait le choix entre des escaliers bien lugubres ce qui pourrait être cool, j’adorais tout ce qui était histoire de fantômes et tout. Ou alors fallait prendre le chemin de la bibliothèque. Moi je n’étais pas franchement trop bouquin et en plus la bibliothécaire était toujours du genre grincheuse alors, je préférais le premier couloir et apparemment Cia aussi donc ça tombait assez bien. Je souriais face aux excuses de ma chérie afin de prendre les escaliers et serrait un peu plus mes doigts entre les siens.

Alors passons par les escaliers ma chérie. J’irais où tu voudras du moment que tu te sens bien. Moi du moment que je suis avec toi peu m’importe où je suis.

Je l’entraînais donc dans les escaliers tandis qu’elle essayait d’évacuer son stress en faisant des blagues pas forcément drôle. Je souriais ne l’ayant jamais vu aussi angoissée et à cran qu’en cet instant. Je me stoppais et me mit face à elle collant nos fronts.

Détends toi ma chérie, tout va bien se passer, je suis avec toi et je ne laisserais rien t’arriver. On sortira victorieuse de cette panade fais moi confiance.

J’étais moi aussi stressée ne sachant pas vraiment à quoi je devais m’attendre, mais je devais être là pour Cia et lui montrer que j’étais confiante afin de la rassurer. Je devais être forte pour nous deux alors je le serais.

Je te protégerais tu n’as rien à craindre alors respire. Tant que l’on ne saura pas à quoi l’on a à faire exactement ça ne sert à rien d’angoisser. Il faut réfléchir posément à la situation et on avisera par la suite.

Ces évènements étranges contrastaient tellement avec cette île jusqu'à maintenant tranquille, presque paradisiaque à mes yeux puisque j'y avais rencontré la perle rare, une femme tout à fait adorable que je n'avais pas quittée depuis notre rencontre. J'étais angoissée mais pas pour moi-même, pour les autres, comme d'habitude. Ma vocation était de sauver des vies, d'aider mon prochain, peut être pour occulter ceux que je n'avais pas pu sauvés ? ... Oui j'étais effrayée pour Elle, ma douce et pour eux, les habitants de cette île. Pas pour moi-même.

La bibliothèque ne m'inspirait pas et ma chérie le comprit bien, s'avançant vers l'escalier sombre qui paraissait si peu tentant, nous attirant par ses murmures incessants. Je suivis Sasha qui approuvait mon choix tout en me rassurant. Je n'aimais pas le fait qu'elle soit devant, plus exposée à un potentiel danger. Tout comme moi, elle pensait avant tout à me protéger. Maintenant engagée dans les escaliers, elle finit par revenir face à moi, m'apaisant au simple contact de son front contre le mien. J'écoutais ses mots en m'accrochant à son regard, soufflant doucement pour évacuer mon stress.

"Je sais ... Je sais ... Mais cette mélodie me rend folle et ces murmures ! C'est insupportable. Et puis je n'ai pas peur pour moi mais plutôt pour toi !" Je posais doucement ma main sur sa joue, la regardant tendrement, finissant par lui sourire. "Je te rappelle qu'il ne faut pas m'énerver, tu sais ce que ça donne maintenant." Je lui tirais la langue avant de venir poser mes lèvres sur les siennes. Je finis par m'écarter d'elle, gardant une main dans la sienne, scrutant l'escalier sombre et brumeux.

"Allez c'est parti, on se protège l'une l'autre comme ça pas de jalouse d'accord ?"

Je m'engageais donc dans cette tour, me questionnant sur ce qui nous attendait, me concentrant sur les murmures qui étaient encore inaudibles, mais j'avais pourtant une étrange impression de les reconnaitre.

Je me demandais vraiment si l’on pourrait faire quelque chose contre ce phénomène étrange qui avait semblé frapper une bonne partie de l’île. Je ne sais pas si tout le monde était inerte ou si quelques uns comme nous y avait échappés. Dans tous les cas, j’espérais qu’au moins un groupe arriverait à refaire tourner tout ça. Certes, la personne la plus importante de ma vie était là à mes côtés en bonne santé, mais je ne voulais pas vivre dans un monde où le temps s’était arrêté de cette façon. A quoi cela rimerait-il si on ne pouvait même pas faire d’autres rencontres ? Je pense que Cia était comme moi et qu’elle était d’accord sur le fait qu’on ne pouvait pas vivre comme ça même si nous étions toutes deux soulagées pour l’autre.

Une fois notre chemin choisit au carrefour nous commencions à monter l’escalier. On ne voyait pour le moment pas le bout. La seule chose sûre c’était que les murmures se faisaient de plus en plus assourdissants. Je ne savais pas qui s’était invité dans ma tête comme ça, mais s’il pouvait la fermer ça m’arrangerait. Surtout qu’on arrivait même plus à distinguer ce qu’il bavait ce con. Je commençais à être assez sur les nerfs avec toute cette histoire. J’avais pris les devants afin de pouvoir protéger ma belle en cas de pépin, mais je me retournais bien vite en sentant son angoisse montée. J’essayais de la rassurer au mieux afin qu’elle ne fasse pas une crise cardiaque avant même qu’il y est pu avoir quelque chose d’angoissant à voir.

Je te comprends mon ange, moi aussi ça me tape sur le système ces conneries inintelligible. Mais il faut faire avec et avancer. Plus on trouvera vite la solution plus vite les murmures seront de l’histoire ancienne. Et tu n’as pas à t’inquiéter pour moi, je ne te laisse pas tomber, je suis là et personne ne me fera aller ailleurs qu’à tes côtés.

Je rigolais face à sa réplique suivante.

Oui je m’en souveindrais oui et mon œil aussi je pense.

Je répondis à son doux baiser et me laissais entraîner par la main afin de continuer l’ascension de l’escalier qui n’en finissait toujours pas. Je commençais à croire qu’il était vraiment éternel ce truc.

Tu crois que cet escalier à une fin ? Ils nous emmènent au septième ciel ou quoi ? dis-je avec humour histoire de détendre l’atmosphère.

Ne pas m'inquiéter pour elle était tout simplement impossible pour moi. Elle était tout ce qu'il me restait et je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose, je m'en voudrais à mort si c'était le cas. J'avais pour habitude de sauver des vies, mais la sienne était juste inestimable à mes yeux. En tout cas, nous étions toutes les deux dans la même situation, clairement agacée par les murmures et l'ambiance des escaliers. Je me permettais une plaisanterie sur mon magnifique crochet du droit, mais pourtant je culpabilisais toujours pour ce que je lui avais infligé, d'où un nouveau baiser que je lui offrais, bien que j'étais loin de ne pas en avoir envie.

Après cet accord de nous protéger autant l'une que l'autre, nous continuions l'ascension, je restais alerte au cas où il se passerait quelque chose d'anormal. J'étais bien loin de m'attendre à la blague de ma belle et lui répondit d'un ton taquin, n'étant pas la dernière à saisir les perches qu'elle me tendait parfois.

"Bien sûr que non, il n'y a que moi qui suis capable de t'y envoyer ..."

J'émettais un petit rire, mais celui-ci fut rapidement abrégé lorsque les murmures se firent plus audibles, deux silhouettes me faisant me stopper net. Ces silhouettes, je les reconnus tout de suite et j'en restais bouche bée. Ma main serra inconsciemment celle de Sasha. Elle saurait qui étaient ces personnes car bien entendu, je lui avais raconté chaque détail de ma vie en Australie. Un peu tremblante, mais ne me laissant pas démonter pour autant, je pris un air sérieux, les pupilles écarlates passant de mon père à ma mère.

"Vous n'êtes pas là ... C'est impossible ... Vous êtes ..." Je finis par froncer les sourcils, même si mon coeur entamait un rythme irrégulier, ma gorge se serra tout de même à la vue de mes parents défunts. "Je ne suis pas d'humeur aux plaisanteries et vous êtes bien loin de m'effrayer ... Dites moi qui vous êtes et libérez ces pauvres gens figés ..."

Malgré l’ambiance loin d’être à la fête j’étais heureuse. Sûrement dû au fait que j’étais avec la femme de ma vie. Le fait que l’on soit ensemble pour affronter tout ça m’aidait à ne pas trop penser au pire. Je ne savais en effet, pas du tout ce qu’il allait arriver et si on retrouverait un jour la ville dans son état d’origine. Mais ce qui était sûr c’est que si on n’arrivait à rien le fait que Ciara soit avec moi était la chose la plus importante. Je pense que j’aurais eu énormément mal de mal si je l’avais vu à l’arrêt comme tous ses autres pauvres gens. J’aurais remué ciel et terre pour la sauver.

Je ferais donc de mon mieux pour ces gens. Je voulais vraiment qu’on ait une vie normale avec Ciara et le mieux était de sauver ces gens du mauvais sort. En espérant qu’il n’y aurait pas de conséquences graves à tout ça. Durant plusieurs longues minutes nous montions l’escalier, mais il semblait ne jamais avoir de fin et je commençais à être vraiment agacée si bien que je lançais une blague avec un bon petit sous-entendu de mon cru. Je souris en entendant la réponse de ma belle qui me fit frissonner.

J’ai hâte de te prendre au mot ma belle ~.

D’un coup les murmures s’amplifièrent des silhouettes apparurent. Deux personnes nous firent finalement face et vu la réaction de Ciara cela ne pouvait être que ses parents. Surtout qu’ils confirmèrent la chose bien vite par leur parole. Mais celles-ci étaient vraiment dures et dénuées de sentiments. Cela ne pouvait pas être les vrais, vu qu’ils étaient morts, mais qu’on puisse jouer avec les blessures de la femme que j’aimais m’énervait au plus haut point. Si je trouvais celui osant faire ça à ma belle il allait vite comprendre qu’il ne fallait pas me sous-estimer. Je serrais ma main à celle de Cia afin qu’elle sache que j’étais là et que je la protégerais quoi qu’il arrive.

J’étais fière de voir que Ciara restait fidèle à elle-même et gardais son calme, même si je sentais par sa prise de ma main qu’elle était loin d’être calme à l’intérieur. Cela devait la travailler et je comprenais sans mal pourquoi.

Je vous interdis de lui parler comme ça. Ciara est une personne merveilleuse et elle a le droit comme tout le monde de vivre comme elle l’entends.

J’avais vite répliqué piqué au vif d’entendre du mal de ma belle. Je ne supportais pas qu’on lui dise des choses aussi blessantes alors qu’elle était une belle personne.