Un nouveau départ dans le malheur [PV Lyra]

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Seul...

Pour la première fois de sa vie Shirosaki Rosengald se retrouvait seul. Depuis qu'il était enfant il était toujours accompagné par son père et plusieurs de ses hommes afin qu'il ne soit pas pris pour cible par des ennemis. Il n'a jamais eu le droit de sortir à l'extérieur avec des amis, il n'a jamais été à l'école, il avait un professeur qui venait lui faire les cours à domicile. Bref il avait été énormément isoler durant tout le long de son existence et il considérait que c'était pas une vie. Tout ce qu'il avait le droit de faire c'était de tuer, il avait commencé par abattre des traîtres dont certains qu'il appréciait, il prenait des gens en filature, il capturait certains ennemis pour les torturer et les achever par la suite. Bref c'était la seule chose qu'on lui avait accordé jusqu'à maintenant.

Ça faisait maintenant une dizaine de minutes qu'il marchait en ayant pris son seul sac de bagages aux couleurs noirs où était brodé le symbole de la famille Vongola avec lui. Il marchait doucement, en silence, sans avoir l'air pressé. Après tout où est-ce qu'il pourrait aller sachant qu'il n'avait plus personne et plus aucun endroit où se trouvait une place pour lui ? Il ne savait pas où est-ce qu'il se dirigeait et il ne prenait pas la peine d'observer là où le vent l'amenait. Quelques minutes plus tard son téléphone se mit à sonner. Il vérifia qui est-ce qui essayait de le joindre et il vit que c'était Kamato, le bras droit de la famille. Il décrocha et il n'eut pas le temps de dire ne serait-ce qu'un seul mot que son interlocuteur commença son petit speech.

- Oh monsieur Rosengald vous répondez enfin... Dit-il d'un air soulagé.

- Depuis quand tu me vouvoies Kamato ?.. Et plus important comment va mon père ?! Répondit Shirosaki.

Un gros silence s'était installé entre les deux, le jeune garçon avait très bien compris sans que son homme de main ne réponde à sa question. Il relâcha son sac qui tomba lourdement au sol, on pouvait entendre un entrechoc de métal et sans y prêter attention, Kamato reprit la parole.

- Il... Il est mort brûlé... On sait tous que vous ne vouliez pas sa mort et que vous êtes parti pour éviter de le blesser plus que ça. Mais on avait beau essayé de l'éteindre, le feu ne s'arrêtait pas... Je suis désolé Mr.Rosengald. À présent vous êtes définitivement le 10ème parrain de la famille Vongola. Tout l'argent a été transférer sur votre compte banq... Dit-il sans pouvoir finir sa phrase.

L'homme aux pouvoirs de feu venait de lui raccrocher au nez et s'était laissé tombé par terre sur les genoux avant de se laisser retomber en arrière pour finalement être allongé au sol. Il regardait le ciel qui lui aussi s'apprêtait à lâcher quelques larmes de pluie. Une goutte tomba sur son visage au milieu du front pour finalement se laisser glisser sur le côté droit. Quand la pluie commençait à naître, on pouvait entendre Shirosaki qui était en pleur mais on ne pouvait distinguer ses larmes de la pluie. Après plusieurs minutes à se retenir le cœur, il se redressa en restant à genoux contre le sol et se mit à hurler aussi fort qu'il le pouvait. D'un geste violent il tira son sac vers lui et fouilla dans ses affaires pour finalement retirer un smith et wesson 1911 qu'il fixa avant de se braquer le canon dans la bouche. Il déposa son doigt sur la gâchette et se mit à hurler tout en ayant l'arme à l'intérieur de sa bouche. Il voulait tirer, il voulait en finir une bonne fois pour toutes mais il n'en avait pas le courage... Il abaissa le canon avant de se le braquer contre la tempe et au moment où il s'apprêtait à tirer, il vit sur le côté une silhouette qui s'approchait de lui.

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Un nouveau départ
dans le malheur

« Sunset tears »

La sonnerie brisa le silence qui régnait dans la salle, annonçant la fin des cours de la journée. Les chaises raclèrent le parquet et les élèves lâchèrent leurs crayons, s’effondrant plus ou moins sur leurs tables dans un soupir de soulagement. Enfin ! La chaleur avait été vraiment intenable aujourd’hui... et pour ne rien arranger, notre classe était la seule des seconde année à terminer les cours à dix-huit heures, ce vendredi soir. Moi-même, je n’en pouvais plus de l’air étouffant de cette pièce.

« Ceux qui n’ont pas fini les exercices les feront chez-eux pour la prochaine fois. N’oubliez pas de former les groupes et de trouver un sujet. »

Après avoir donné les consignes pour le travail à rendre, le professeur quitta la salle, laissant les élèves vaquer à leurs occupations. Pour ma part, je n’avais qu’une seule envie, c’était de rentrer chez-moi et paresser jusqu’à la tombée de la nuit. Je n’étais probablement pas la seule, car la plupart de nos camarades s’éclipsèrent assez rapidement eux aussi. La salle de classe se vida rapidement, ne laissant plus que quelques personnes isolées. Et parmi elles, une de mes amies, affalée sur sa table, qui ne bougeait plus.

« Hé, Azu’. Ca va ?
- ... »

Je lui tapotai doucement la tête, lui causant un vague frison. C’est vrai qu’elle n’aimait pas la chaleur, elle était vraiment amorphe ces derniers jours. On aurait presque dit qu’elle fondait sur place, fusionnant avec sa table alors qu’elle se liquéfiait. Je ne pouvais pas la laisser comme ça...

« Allez, on rentre. Tu viens ? »

Elle leva les yeux vers moi sans trouver la force de décoller son visage de la table, acquiesçant à ma proposition. Je dus tout de même la trainer un peu pour qu’elle se lève, mais nous quittâmes finalement la pièce pour rentrer chez-nous. Contrairement à moi, Azuki habitait un peu plus loin du lycée, à Ikazuchi. Je l’accompagnai jusqu’à l’arrêt de bus, où elle me proposa finalement de venir chez-elle en profitant de l’occasion. Sur cet accord, notre navette arriva et nous embarqua toutes deux vers le quartier sud du tranquille village.

Le trajet se passa en silence, aucune de nous n’ayant vraiment l’énergie pour tenir une conversation. Le bus nous déposa à quelques rues de la propriété de la jeune fille, et nous marchâmes tranquillement sous le soleil déclinant, qui laissa bientôt place à des nuages d’orage et une pluie légère. Il y avait un petit parc non loin, qu’on pouvait traverser pour se servir de raccourcis. Nous devions nous dépêcher pour ne pas finir trempées et malades pour le week-end. Comme nous étions en bordure du village, il n’y avait guère que les quelques habitants du coin qui venaient ici, c’était désert à cette heure. Du moins, c’est ce que je croyais... car un cri étouffé me parvint alors depuis l’autre bout. On aurait dit un cri de désespoir... Surprise, mais aussi curieuse, je décidai d’aller vérifier par moi-même. Je savais que cela pouvait être dangereux, mais je ne pouvais pas laisser quelqu’un se faire agresser non plus. Il fallait que j’aille voir.

Je cherchai un peu au hasard dans le parc, scrutant les allées à la recherche de la mystérieuse personne. Je ne mis pas bien long à le trouver. Un jeune homme se tenait à l’ombre d’un arbre, un genou à terre, le visage rivé sur le sol. Je ne pouvais pas voir ses yeux, mais il était évident qu’il pleurait. Je voulu m’approcher, mais quelque chose m’en empêcha. Ce qu’il tenait à dans sa main, plaqué contre sa tempe... impossible de me tromper. Je n’osais pas approcher, j’avais peur de le surprendre, qu’il fasse un faux mouvement. Mais finalement, ce fut lui qui leva les yeux vers moi.

« E-est-ce que ça ?... Je peux vous aider ? »

Ma voix tremblait légèrement, en proie à l’émotion. Je voulus esquisser un mouvement, comme pour lui tendre la main, mais la peur me clouait sur place. J’avais déjà connu des personnes ayant songé à mettre fin à leurs jours, c’est vrai... mais être présente devant l’acte était une toute autre chose. Alors que j’essayais de me calmer, je remarquai le sac de voyage noir à côté de lui. Est-ce qu’il était... un nouvel arrivant ? Ce n’était qu’une supposition, mais cela faisait sens avec son comportement... Quoi qu’il en soit, la priorité était de lui faire poser son arme. Honnêtement, je ne savais pas quoi dire pour le calmer. Je n’allais pas lui déballer les explications maintenant... finalement, je pris une inspiration et repris la parole :

« S’il te plait, pose cette arme... je sais qu’il doit y avoir beaucoup de choses que tu ne comprends pas. Je peux t’expliquer... mais tu dois te calmer d’abord, d’accord ?... »

Je n’étais pas certaine de mon coup, mais c’était le mieux dont j’étais capable. Nous avions tous un jour expérimenté cette solitude, ce sentiment de désespoir en arrivant sur l’île, loin de tous repères. Nous le vivions chacun d’une manière différente, mais en un sens, nous pouvions nous comprendre. J’en étais persuadée... c’est pour cela que je devais l’aider.

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C'était fini...

Tout était terminé... Shirosaki avait toujours son arme au métal noir braqué sur sa tempe. Son index commençait à presser très délicatement la détente de son pistolet. Le ciel continuait de pleurer au même rythme que les larmes effrénées du jeune garçon. Ses pleurs sonores et les récents événements ne faisaient aucun doute quant à la motivation de son geste... Il voulait en finir et il en aurait le cran... Du moins en étant seul, ce qui n'était plus le cas maintenant qu'une jeune fille venait d'arriver vers lui sur le côté droit. Elle avait l'air d'être choquée et cherchait à n'esquisser aucun geste brusque afin d'éviter un drame. On voyait bien qu'elle avait peur, peur qu'il aille jusqu'au bout mais malgré ça elle se lança et prit la parole afin de tenter d'ouvrir le dialogue avec ce qui s'apparentait être une personne faible.

- E-est-ce que ça ?... Je peux vous aider ?

Sans broncher, il gardait en main ce qui allait lui permettre de se libérer de son fardeau et le canon était toujours pointé sur son crâne. Ses larmes arrêtèrent de couler instantanément mais bien évidemment cela ne se voyait pas suite à la pluie qui perdurait. Cependant ses pleurs eux s'étaient bel et bien calmés. Non pas qu'il imitait un sentiment de tristesse mais qu'il refusait de le montrer au grand public. Il pouvait entendre à la façon de parler de la jeune fille aux yeux verts qu'elle avait peur, l'acte de Shirosaki avait l'air de lui provoquer un sérieux choc qu'elle voulait apparemment éviter. Elle n'avait pas l'air de vouloir partir, elle n'avait pas l'air de vouloir laisser le jeune parrain seul pour terminer son acte en toute tranquillité et pourtant elle ne le savait pas mais ce serait peut-être le choix le plus judicieux qu'il y avait à faire face à lui... Après tout le bourreau avait décidé de venir sa victime. Qui dit que si elle arrivait à le sauver il ne s'en prendrait pas aux personnes de cette île ? D'un regard froid et violent il fixa la jeune fille droit dans les yeux et dit d'une voix rauque et tremblante.

- Va-t'en ! Tu ne fais que rendre mon suicide plus dur à réaliser maintenant qu'il y a quelqu'un pour le voir !

Malgré sa réponse elle n'avait pas l'air de vouloir partir. Était-ce parce qu'elle avait toujours aussi peur ou parce qu'elle était bien décidée à faire en sorte que le jeune garçon vive ? Il n'en savait rien mais ça n'avait eu pour effet que de l'énerver d'autant plus. On pouvait voir que son regard triste laissait peu à peu place à une expression violente... Une expression qu'il n'avait pas eu depuis bien longtemps... Il avait massacré tellement de personnes que son regard de meurtrier avait disparu étant donné qu'à force c'était devenu comme une seconde nature pour lui. Mais ce soir là, son expression glaciale et morbide était bien présente et il avait dans l'idée de diriger le canon de son arme à feu vers la jeune fille pour l'exécuter afin de pouvoir rejoindre son paternel en paix. Mais avant qu'il s'apprêtait à mettre en place son plan, voilà que la jeune fille aux cheveux longs et ténébreux reprit la parole.

- S’il te plaît, pose cette arme... je sais qu’il doit y avoir beaucoup de choses que tu ne comprends pas. Je peux t’expliquer... mais tu dois te calmer d’abord, d’accord ?...

Une veine commençait à gonfler délicatement sur le front de Shirosaki et alors qu'il retirait son doigt de la détente et l'arme de sa tempe. Voilà qu'il se releva brusquement pour se mettre face à face de son interlocutrice avant de lui braquer son arme vers la fille haute comme trois pommes. Il se laissait tellement bercer par l'emprise de la colère que les gouttes qui tombaient sur sa peau rosée s'évaporaient sous la chaleur intense qu'il dégageait. Son regard était violent et ses yeux marrons se métamorphosaient en une couleur rouge orangée qui laissait apercevoir comme des flammes dans son regard. Fou de rage il se mit à hurler à la jeune fille toute la vérité pour qu'elle puisse comprendre la véritable cause de son envie de suicide et également pour lui faire assez peur afin qu'elle parte.

- C'EST TOI QUI NE COMPREND PAS ! JE SAIS QUE JE SUIS ICI PARCE QUE JE POSSÈDE DES POUVOIRS ! JE SAIS QUE MA PRÉSENCE EST POUR GARDER UN ÉQUILIBRE DANS CE MONDE DE MERDE ! SI JE VEUX ME TIRER UNE BALLE DANS LA TÊTE C'EST PARCE QUE LA DÉCOUVERTE DE MON POUVOIR A IMPLIQUÉ LA MORT DE PÈRE !! ALORS MAINTENANT FOUS MOI LA PAIX ET CASSE TOI ! JE N'AI PAS ENVIE DE TE TUER POUR PARVENIR À MES FINS !

Un tueur cherchant à éviter de tuer... Que c'était ironique mais pourtant bien vrai. Cette jeune fille n'allait pas mourir, c'était sûr et certain mais il se devait de l'éloigner d'ici. Il ne voulait pas ôter la vie de la seule personne qui ne s'était pas approchée de lui par rapport à son rang au sein de la mafia. C'était la seule personne à ne pas s'être approchée de lui pour profiter des avantages qu'il possédait. Pour la première fois de sa vie il avait en face de lui une personne qui s'inquiétait pour l'être humain qu'il était et non pour la personne qu'il était.

Pourtant sa rage et la manifestation de son pouvoir présentait tout de même un risque car il était tellement brûlant que la pluie ne le touchait même plus et l'arme était tellement brûlante que des vibrations commençaient à se faire ressentir à cause de la chaleur intense qui s'apprêtait à faire sauter les balles sans toucher à la gâchette. Dès l'instant où il sentait que le risque était beaucoup trop grand il pointa l'arme vers le ciel et s'apprêtait à tirer toutes les balles en rafale pour supprimer le risque d'accident mais au moment où il déposa son doigt sur la détente cette dernière se brisa. Shirosaki lâcha l'arme en hauteur assez rapidement afin que le chargeur puisse exploser sans prendre le risque de blesser la jeune fille mais alors que le canon de l'arme pointait vers le sol suite à la rotation du lancer. La balle qui était chargée dans le canon pour se loger à la base dans le crâne du mafieux se fit expulser de l'arme comme si quelqu'un avait bel et bien tiré. La destruction des balles et de l'arme fit un magnifique bruit de feu d'artifice qui allait sûrement faire penser aux villageois qu'une attaque terroriste était en train de débuter.

Mais la balle perdue... Elle avait finalement bien réussie par se loger dans la terre aux pieds de Shirosaki. Plus de peur que de mal vous me direz n'est-ce pas ? Et bien pas cette fois-ci... Le jeune parrain de la mafia se compressait l'épaule droite à l'aide de sa main gauche et se mit à hurler tellement fort qu'on pouvait entendre que sa voix se brouillait. Il se secouait d'avant en arrière en lâchant un maximum d'insulte et tout en versant du sang. En effet la balle avait traversé son corps depuis le haut de l'épaule droite. Il ne saignait pas abondamment ce qui signifiait qu'il n'y avait pas d'hémorragie mais malgré ça la douleur devait être terrible car la blessure par balle était tout de même présente. Finalement il retomba au sol en restant assis et alors que son sang se mélangeait à la pluie tombante il cherchait à récupérer son sac où il avait sûrement le matériel nécessaire pour se soigner. Mais avec la pluie son pansement ne serait pas stérile et ça risquerait de s'infecter. Il fixa la jeune fille qu'il avait épargné et s'exclama avec une voix rauque et tremblante.

- Amène moi chez toi ! Je n'ai nulle part où aller ! Il faut que je me soigne !

Étant donné son matériel pour tuer et soigner il était facile de deviner qu'il était trempé dans pas mal de sales histoires et qu'il avait probablement l'habitude de ce genre de choses. Et étant la requête qu'il venait de faire à la jeune Lyra, il serait plus étonnant qu'il se contente d'aller à l’hôpital ou à l'infirmerie pour se laisser soigner par quelqu'un d'autre.

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Un nouveau départ
dans le malheur

« Running from the rain »

C’était la première fois que quelqu’un me menaçait avec une arme. A la posture qu’il avait prise en pointant le canon sur moi, je savais qu’il était expérimenté. Il avait déjà tenu un pistolet, il savait comment s’en servir. Dans quoi me suis-je encore fourrée ?! Je n’osais pas faire le moindre mouvement, j’étais bien trop mal à l’aise pour tenter quoi que ce soit. Pourtant, je gardais mon sang-froid dans une situation face à laquelle nombreux auraient déjà cédé à la panique. Est-ce qu’il allait vraiment tirer ? Je ne savais pas quelles étaient ses intentions, mais ce dont j’étais sûre, c’est que sa raison ne tenait qu’à un fil. Une rage vibrante s’emparait de lui, si brûlante que la pluie ne semblait même plus le toucher, comme si son être s’était mis à bouillir littéralement de colère. Alors, il hurla. De toutes ses forces, comme pour se libérer de ce fardeau qu’il voulait emporter avec lui dans la mort. Que ses pouvoirs avaient causé la mort de son père, que c’était la raison pour laquelle il souhait en finir une bonne fois pour toutes. Ses paroles me heurtaient avec la force d’un ouragan, et je les prenais en pleine face sans esquisser la moindre réaction.

... Il avait raison, je ne comprenais pas. Je savais combien la perte d’un proche était douloureuse, je savais à quel point la culpabilité pouvait détruire quelqu’un de l’intérieur. Ces sentiments, je les connaissais bien mieux que je ne voudrais l’admettre. Mais ça, je ne comprenais pas. Mettre un terme à sa vie, tirer un trait sur son futur, tout cela d’une simple pression sur une gâchette ? Je ne pouvais pas le laisser à ce sort. Il pourrait avoir toutes les raisons du monde que cela n’y changerait rien. Moi-même, je ne savais pas vraiment pourquoi j’agissais ainsi. J’étais toujours sous la menace de son arme, et je n’étais pas certaine d’être prête à risquer ma vie pour en sauver une autre... mais je ne pouvais plus reculer.

« Je... »

Ma voix se faisait hésitante et faible, ma gorge était aussi sèche que mes vêtements étaient trempés par cette pluie torrentielle. Mais je n’eus pas le temps de poursuivre, car un problème se présenta avec l’arme du jeune homme. Celui-ci la pointa vers le ciel, comme pour tirer en sommation, mais aucune détonation ne se fit entendre. Que se passait-il ? Avant que je n’aie le temps de comprendre, il lâcha l’arme en l’air ; à peine quelques secondes plus tard, un coup de feu résonna dans le parc.

Je me jetai à terre par réflexe, n’ayant pas la moindre idée d’où le coup était parti. Qu’est-ce qui venait de se passer ? L’arme avait tiré d’elle-même ? Peu après, j’entendis l’arme retomber sur le sol dans un claquement métallique. Mais elle ne tomba pas seule... le jeune homme s’effondra à son tour, compressant son épaule droite qui se parait d’une jolie teinte rouge vermillon ; la balle perdue s’était logée dans son épaule.

« Amène-moi chez toi ! Je n'ai nulle part où aller ! Il faut que je me soigne !
- Chez-moi ? Mais... »

Sa voix tremblait, devenue rauque à force de crier. Sa demande soudaine me surpris un peu, cependant... l’emmener chez-moi ? J’étais encore sous le choc après ce qui venait de se passer, alors je n’étais pas très confiante à cette idée. Mais la pluie n’avait pas l’air de faiblir, il fallait nous abriter au plus vite. Alors, sans perdre plus de temps, je lui pris la main et l’entrainai à ma suite dans le parc. Je devais retrouver Azuki en premier lieu. Elle habitait à deux rues d’ici, et je ne connaissais pas trop le quartier...

« Azuuuuu ! »

J’espère qu’elle n’était pas rentrée sans moi, après m’avoir vu disparaitre sans prévenir... Mais le coup de feu et les cris avaient du s’entendre dans tout le voisinage, je doutais que ce soit le cas.

A mon grand soulagement, sa voix fini par me répondre. Elle couru à ma rencontre, haletante et trempée jusqu’aux os, mais soulagée de me voir saine et sauve. Cependant, ce n’était pas encore le temps pour les réjouissances... elle remarqua bien vite le jeune homme derrière moi et la marque écarlate à son épaule. A cette vue, la jeune fille décida de remettre les questions à plus et d’aller se réfugier chez-elle au plus vite, ce que nous fîmes sans rechigner.

Je n’étais venue qu’une fois chez Azuki, elle n’invitait pas souvent des amis chez elle. La jeune fille vivait seule dans une maison cossue du quartier pavillonnaire. Ce fut donc dégoulinants de flotte que nous entrâmes en hâte dans le vestibule, au risque de l’inonder tant nos vêtements étaient gorgés de pluie. Si j’avais su qu’il allait tomber pareille averse après une journée aussi étouffante... Je retirai vite mes chaussures et me laissai tomber sur la marche séparant l’entrée du couloir pour reprendre mon souffle. Mon amie était déjà partie chercher de quoi nous sécher à la salle de bain, ce qui me laissait seule avec le jeune homme que j’avais ‘‘secouru’’. Je fixai un instant les bagages qu’il avait avec lui, avant de reporter mon attention sur sa blessure. Il n’avait pas l’air de saigner beaucoup, mais cela ne voulait pas dire que ce n’était rien.

« Ca va, ta blessure ? Tu veux que j’appelle un médecin ? »

Je n’allais pas le forcer s’il n’en voulait pas, mais je pensais tout de même que ce serait le mieux pour lui. Pensant à cela, je sortis mon portable de mon sac, trempé lui aussi. Il n’était pas en très bon état, alors je craignais que l’eau ne s’infiltre sous une pluie aussi violente. Heureusement, il avait l’air de toujours fonctionner. En revanche, ce n’était pas le cas de mes notes et livres qui commençaient à prendre l’humidité à travers les parois. Damn, je vais encore devoir sécher mes cours.

» Un nouveau départ est-il envisageable ? [PV Théa]
» Un nouveau départ, une nouvelle vie, de nouvelles rencontres[pv Kohana]
» La chaleur dans le froid {Lyra}
» Du nouveau dans les couloirs de l'Enfer [P.V Sasha & Kuroi]
» Welcome to Awashima 2 [Ku/Lyra]