Portes fermées et sable chaud [XYUMU]

« Salut, vous pouvez me renseigner ? »
« Dites, j’aurai besoin d’un renseignement !? »
« Euh… Monsieur ? »
« Madame la boulangère, accepteriez-vous de… »

Encore une fois, c’était un échec. Depuis son arrivée ici, en ces lieux étranges, Shawn n’avait eu affaire qu’avec ce genre de personnes : celles qui refusent de vous aider. Vous savez, celles qui passent en vous ignorant, comme si vous étiez juste un fantôme et qu’elles ne vous voyaient pas. Il était accroupi contre un mur, au beau milieu du centre-ville. Le soleil frappait fort sur la tête des gens, et peut-être était-ce que qui les rendait si… méchants ?

« Tu m’obtiendras rien… Personne ne sait rien. Si tu veux des réponses, tu devras les trouver seul. Bon courage… »
« Que… »

Il avait relevé la tête soudainement. La personne qui venait de lui adresser la parole disparaissait dans la foule. Il avait pu la voir malgré tout. L’image de cette inconnue aux longs cheveux noirs, qui portait un énorme nœud sur la tête. Un instant, il aurait presque cru voir des oreilles de chats à la place du ruban. Mais il se rendait à l’évidence : les hybrides, c’étaient uniquement un rêve de scientifique fou. Alors, il avait perdu cette inconnue dans la foule, sans même avoir vu son visage ou entendu son nom. Non, tout ce qu’il savait d’elle, c’était qu’elle possédait cette chevelure longue et tellement foncée.

Alors, il se releva d’un coup sec. Prit d’un élan de motivation, et fit quelques sauts sur place avant de se mettre à marcher à travers la ville. Ikazuchi était une ville bien sympathique. Située en bordure de mer, elle offrait à ses habitants la possibilité de s’y rendre en un temps appréciable et avantageux. Alors, il n’allait pas s’en privé. Après tout, il était arrivé sur la plage, alors peut-être qu’il lui fallait s’y rendre à nouveau pour trouver les réponses à ses questions.

Alors il grimpa la longue côte qui menait aux sommets du village. Et après avoir marché plusieurs dizaines de minutes, il était face à l’immense étendue de sable qui faisait elle-même face à l’inégalable étendue d’eau.

Il retira ses chaussures. Les grosses bottes dans une main, il s’avançait dans le sable doux et chaud. Alors, il tenta de se souvenir où il était arrivé. Il parcouru la plage, longuement, pour ne finalement pas réussir à retrouver ce qu’il cherchait. Il se laissa alors tomber dans le sable en soupirant. Les bras et les jambes en étoile de mer, il attendait simplement les réponses à ses questions. Et puis, surtout, il repensait à elle. Celle qui avait hanté ses nuits depuis si longtemps… Etait-il réellement si loin d’elle ? Il aurait tant aimé le savoir… Mais tout ce qu’il avait obtenu comme réponse, c’était qu’il était à présent seul et qu’il devait se débrouiller. Il entreprit alors de se rendre à la bibliothèque. Peut-être qu’il y trouverait des livres qui pourrait l’aider. A vrai dire, il doutait un peu de son idée, mais ça restait une piste à explorer. Il se releva et se remit à marcher le long de la plage. Jusqu’à ce qu’il se heurte à quelque chose. Etonné, il faisait face à une personne qui semblait désorientée. Ou pas en fait. Et puis il n’en savait trop rien au final… Il se sentait gêné d’avoir heurté cette jeune personne, alors il se grattait la joue en riant bêtement. Soudainement, il s’inclina légèrement et lui fit une sorte de révérence.

« Pardonnez mon indélicatesse. Je ne faisais pas attention où je mettais les pieds. »

Puis, il l’observa légèrement plus en détail. Il se redressa et lui sourit simplement.

« Vous allez bien ? Je ne vous ai pas fait mal ? »

Le sable chaud donné au contact de la peau une sensation réellement unique, comme si un doux toucher pouvait être fait par quelque chose qui au premier abord laisserait à l'imagination le travail de penser le contraire. Ce n'est qu'un amas de minéraux bien sur, mais tout ensemble ils forment une harmonie parfaite, décorant le bord des plages avec une résonance et une attirance sans faille. Au toucher ils paraissent doux, glissant, doux et à la fois dur comme le béton, et à la vue ils reflètent tel de l'or tous les rayons de lumière du ciel.

Un spectacle que mes yeux ne pouvaient pas voir en ce moment même, je préférais les garder fermés, à l'abris de cette forte lumière qui dominait en despote le ciel, une lumière à la fois douce et puissante faisait dorée en ce moment même mon corps. Pendant que ma tête se reposait sous cette épaisse couche de sable, je sentais chaque grains ruisselant entre mes doigts, je me sentis revivre, comme si tout ceci était un paradis en sortant de l'enfer glaciale que je venais de vivre...  

On pouvait facilement deviner mon passé en portant un simple regard sur mon essence et mon enveloppe corporel, celle ci était entrain de sécher au soleil tout en évacuant par paquet vulgaire l'eau qui arborait en seau ses coquets vêtements. Non loin de moi tronait avec fierté une valise des plus simple, celle que n'importe qui avec un minimum de fond pourrait s'acheter en cas de voyage, alors qu'a son opposer c'était une simple enveloppe de papier blanc intacte qui m'attendait, tout était placé d'une certaine façon dont l'évidence était maître incontestable, comme si chaque chose avait été faite d'une certaine façon qu'on puisse savoir instantanément que tout cela était préparé à l'avance.

C'est assez rapidement que quelque chose me tirait de ce sommeil que je tentais en vain de conquérir, comme si le destin ne voulait pas me laisser fermer un seul instant les yeux pour mieux me guider vers cette terrible épreuve qui semblait m'attendre avec un grand sourire, qu'allais-je à présent vivre, un travaux divins que celle un demi dieux peut accomplir ? Un supplice sans fin qui serait de remplir un tonneau troué de toute part ou même de voir peut à peut mon esprit et mes rêves saints s'abandonner à un dieux inter planétaire qui dort au milieu de l'océan ?

Ha... Neptune m'avait donc guidé avec ses chevaux ici, me laissant à moi même, comme pour me tester, moi qui m'auto proclame celle qui croit en eux tous, quel qu'ils soient et quels qu'en soient leurs autorités et pouvoirs... Celle qu'on devait sûrement prendre pour une folle à n'importe quel instant, que cela soit au premier abord de sa rencontre jusqu'a qu'elle rendre son dernier souffle, de n'importe quelle manière que cela soit, la personne que j'étais devait sûrement laisser un arrière goût à n'importe qui. Comme une gêne qui s'installerait en vous sans même que vous pourriez en répliquer, comme si inconsciemment vous trouviez cette personne Nuisible, voir même horriblement malsaine, comme si elle cachait son jeu et que chaque phrase qu'elle disait était une affreuse farce dont il fallait discerner le deuxième sens.

Je me releva alors difficilement, après avoir remarquer bien que trop tard que je gênais le chemin, bloquant le passage à un jeune homme qui semblait plus étourdit que moi à ce moment la. La fine femme que j'étais soulevait doucement le sable qui l'a recouvrait sur la plus part du corps, le sentant doucement couler comme de l'eau horriblement lourde. C'est assez rapidement que je pus enfin me remettre droite, et c'est tout en m'époussetant que j'écouta le discours du jeune homme... Celui ci semblait s'excuser de son acte d’étourderie, mais je ne l'avais pas vraiment prit mal, je rêvassais tout autant que lui lors de l'erreur, alors ce n'est qu'un simple accident due à un concours de circonstance stupides. Cette situation ne manqua pas très vite de me faire silencieusement rire.  

Xyumu : Ne vous excusez pas mon ami, ce n'est pas un simple contact avec votre chaussure qui va me blesser ou quoi que ce soit d'autre... En cet instant mon regard se porta rapidement sur les lieux, la plage s'étendait à perte de vue, offrant un spectacle unique aux yeux de n'importe quel observateur... Je me nomme Xyumu, et vous ? Lui disais-je alors sur un ton des plus calmes, en observant pleinement l'horizon comme si celle ci m'hypnotiser...

Une jeune personne allongée dans le sable se trouvait au-devant de son regard… et de ses pieds. Au premier regard, elle semblait égarée, comme si elle n’était pas venue ici de son plein gré. Et puis, il la détailla un peu plus. Et il dût avouer qu’il fut assez surprit par la couleur de ses cheveux. Un rose, clair, pétant, voyant. Si voyant pour une fille qui, aux premiers abords, semblait si discrète. Ses cheveux étaient longs, vraiment long. Un peu comme la jeune femme qui l’avait « aidé » tout à l’heure. Mais c’était différent. Ces deux personnes dégageaient une atmosphère totalement différente. La personne en face de lui semblait perdue, mais fascinée. Fascinée par ce qui l’entourait. La plage, la mer. L’horizon. Elle se prénommait Xyumu. Un prénom qu’il considéra au moins aussi étrange que celle qui le portait.

« Ravi de vous rencontrer, Xyumu. Je m’appelle Shawn. »

Alors, il détailla ses vêtements. Ils avaient des tons similaires à ceux de ses cheveux. Cette personne semblait être construite de rose et de toutes ses variantes. Comme si elle était habitée par le dieu du rose. Comme si les autres couleurs n’existaient pas. Ou plus. Pas chez cet être. Sans la dévisager, il avait su faire son regard discret et celui-ci venait à présent se poser sur l’horizon que regardait Xyumu.

« Sans indiscrétion, vous venez d’arriver ? D’où nous arrivez-vous ? »

Il avait appris les règles de la politesse, là-bas, en Angleterre. Eduqué comme un jeune héritier, il savait pourtant qu’il n’aurait jamais un centime de la fortune familiale. La raison, elle était simple. Simple, blonde, et portait l’adorable nom d’Angelic. Oui, parce qu’il l’aimait éperdument et que ses parents –surtout sa mère- la détestait plus que tout autre chose. Shawn soupira. Et maintenant qu’il était ici, qu’allait-il faire ? Il s’était résigné à partir d’ici, peu importe le moyen. Son but, c’était de la retrouver après tout. Pour rien au monde il n’y aurait renoncé. Pas maintenant. Pas tout de suite. Peut-être un jour ? Qu’en savait-il. Il regarda la jeune personne face à lui et s’assied finalement dans le sable réchauffé par le soleil qui tapait bien fort depuis le ciel. En silence, il contempla cette plage qu’il n’avait pas pris le temps de regarder à son arrivée. Arrivée soudaine, inattendue. Il soupira simplement, prenant une grande inspiration.

« Vous voulez boire quelque chose ? Par cette chaleur, il faut s’hydrater. »

Il se rendit rapidement à l’évidence, il ne trouverait rien à restant planté ici. En revanche, le petit bar de plage situé plus loin sur le bord de celle-ci lui faisait fortement envie. Il releva la tête vers Xyumu en lui souriant très simplement.

Le jeune homme me rétorqua alors de sincère salutation comme je les avais toujours connues, une certaine habitude et monotonie c'était emparé de moi avec ce genre de bonjour, que cela soit pour faire la révérence ou même accueillir de noble invité. Tout cela était comme imprimé en moi, comme mes tatouages sur le long de mes fins et blancs bras, mais un certain étonnement s'empara alors de mon esprit avec une aisance sans nom. Ce jeune venait vraisemblablement du même pays que moi, l'évidence était telle qu'il n'eut aucun besoin de me le dire, j'avais à la fois quelques indices me l'indiquant mais je pouvais tout autant en dire de son nom et de sa très grande politesse. Qui était sans nulle doute britannique, je ne voyais que cette réponse parmi les rares autres qui se présentaient à moi. Mais ce ne fut pas cela qui me mit réellement la puce à l'oreille, son nom était Anglais, respirer l'anglais mais surtout dégageait une aura anglaise à chaque fois qu'on ne faisait ne serait-ce qu'y penser voir de le dire ou même crier.

C'est d'une simple et monotone elle aussi question qu'il me demanda avec la plus grande des gentillesses de quel pays je venais, car il était assez vrai que mon apparence en passant par mon nom, tout cet ensemble s'accordait certes à dire que je venais d'ailleurs mais il était impossible de dire où. Tout était tellement décalé que c'est avec certitude que je suis sur que tout pays ou culture de ce monde répondrait la même chose en disant que cela vient d'ailleurs, que c'est "exotique". Mais ils n'auraient pas réellement tord, car tout cela servait bel et bien une culture, mais seule une personne au monde l'utilisait en ce moment même; une jeune femme aux rêves plus grand que le ventre.


C'est pendant que je parlais que le jeune homme s'assit sur le sable chaud, le soleil tapais fort, tellement que nous devions sûrement être en milieu d'après midi j'imagine. Mais même la question que j'aurais du me poser à ce moment ne me traversait pas l'esprit, elle était comme absente de mon subconscient et elle voulait peut être rester à l'écart pour ne pas briser ce moment de détente, où étais-je ? Où se trouvait donc cette mystérieuse île ? Sur quel continent ? A qui appartenait-elle ? Ce genre de chose restait un mystère que je ne semblais sur le coup pas prête de tenter de résoudre. Dans un sens, je voulais la paix et la tranquillité aux travers de ce doux voyages qui m'aurais probablement éveillé l'esprit, mais maintenant, que me reste-il ?

Je me tourna vers ce jeune homme anglais, qui me proposa simplement d'aller boire quelque chose, et que le manque d'hydratation pourrait être dangereux à la vue de la chaleur. C'est d'un simple regard en biais que je pus apercevoir ma valise et cette simple lettre posé sur le sable, j'imaginais qu'ils m'appartenaient, alors c'est sans attendre que je m'en approcha pour les récupérer.  Tout d'abord ce fut ma valise, dont j'extirpa le manche qui était recouvert par le sable avant de doucement la relever. Et ensuite je pris entre mes mains je pris ce petit bout de papiers qui était légèrement froissé par le sable et le vent qui ne se faisait rare en ces lieux, un sourire se dessina alors sur mon visage, tout cela ressemblait étrangement à un cadeau tout droit venue de l'olympe ou des cieux. Je la mis avec hâte dans ma poche du coeur et regarda à nouveau Shawn. Un simple sourire aux lèvres.

« Je vous suis, Shawn. »

Après le top départ de Xyumu, le jeune homme se releva et, tout souriant, lui indiqua de le suivre jusqu’au bar sur la plage qu’il venait de mentionner. Elle avait récupéré ses valises avec joie, délicatesse et hâte. Oui, il y avait une certaine hâte dans ses mouvements, comme si elle était pressée de découvrir ce qui s’offrait à elle. Bien au contraire de son compagnon d’un verre, Shawn, qui lui, pensait ne rien avoir à faire ici. Il espérait réellement en sortir au plus vite, comme si sa vie en dépendait. Non, dans un certain sens, il était persuadé que sa vie serait prochainement mise en danger. Gardant un sourire réconfortant, il avançait à pas de velours dans le sable chaud. Le petit bar posé au bord de la page se rapprochait d’eux à vue d’œil et le garçon pu constater, non sans joie, qu’il ne s’agissait pas d’un mirage. Il fit signe à Xyumu de venir s’asseoir à côté de lui. Il était en coin de bar, ainsi, les valises de la demoiselle ne gêneraient personne. Alors qu’elle s’installait, il commanda un jus de fruits bien frais et laissa à la demoiselle le choix de la boisson qui lui faisait envie.

Servis, il ne lui fallut pas longtemps pour vider la moitié du verre grâce à la paille dont il disposait. Shawn se sentit revivre. Il sentait le jus se déverser dans sa gorge, sa trachée. Il adorait ça, et arborait un sourire enfantin, comme si on venait de lui offrir du chocolat. Au moment présent, il se sentit gâté par la nature. Elle lui offrait un délicieux jus, et une jolie demoiselle pour compagnie. Il devait bien avouer que ça lui faisait du bien de rencontrer quelqu’un de « gentil » et de « normal ». Il savait que ces notions étaient abstraites, que la gentillesse ne se découvrait réellement qu’au fil du temps et que les gens normaux n’existaient pas, surtout pas sur cette île maudite. Maudite, mais belle pour ce qu’il avait pu en voir. Loin de faire du tourisme, il avait pourtant apprécié la beauté du paysage urbain d’Ikazuchi, où il avait passé sa première nuit dans un hôtel minable et peu confortable. Habitué au confort du manoir familiale, il s’était senti comme délaissé par la vie l’espace de quelques heures et, à son réveil, il avait sauté sur la première agence immobilière d’ouverte pour qu’ils lui trouvent quelque chose de décent. Ainsi, ce soir, il pourrait dormir dans un logement meublé et douillet qu’il venait de louer dans la ville d’Hizumu. Une ville qu’il ne connaissait pas encore, mais il savait comment s’y rendre, c’était déjà un bon point.

« Dites-moi, Xyumu. Vous vous souvenez comment vous êtes arrivé ici ? Le paysage est réellement très beau, mais j’aimerai tout de même rentrer chez moi… L’ennui, c’est que je ne sais pas comment m’y prendre, puisque je n’ai aucun souvenir de mon arrivée ici. »

Shawn posa son verre vide au trois quarts sur le comptoir et regardait la demoiselle, attendant sa réponse comme si son futur était en jeu. Non. Son futur était en jeu. Il ne comptait certainement pas mourir ici, mangé par le requin qui venait de s’asseoir près de lui et de discrètement « emprunter » un jus de kiwi à son voisin. Le grand brun mit un certain temps avant de réagir. Un requin. Assis. A côté de lui. Dans un bar. Sur la plage. Cette île était décidément trop étrange pour lui. Il fallait qu’il se sauve et vite !

Mais alors qu’il essayait de discrètement se faire la malle mentalement, il sentit quelque chose venir lui tapoter l’épaule. Une nageoire flasque et grise l’empêchait de s’évader. Alors, le visage décomposé, il se tourna doucement vers le dangereux animal qui se baladait librement sur ses deux jambes. Hein ? Ses deux jambes ? Shawn fit un bond en arrière et, en quelques microsecondes, se retrouva derrière Xyumu, caché, lançant des regards glaçants sur l’étrange bestiole.

Avec une certaine candeur et vitesse, le jeune homme se leva et m'indiqua de le suivre vers le bar qui trônait non loin de la plage, les roues de la valise circulaient difficilement entre les épais amas de sable sur la route. Mais, avec un peu de force, je les dégageais rapidement à chaque fois pour continuer, attelant le pas à chaque fois pour mieux aller vite ensuite, comme si à chaque fois je voulais rattraper le temps que je perdais à m'arrêter pour ne pas exaspéré Shawn. C'était en quelques sortes la première personne qu'elle venait de croiser ici, alors il allait sûrement pouvoir lui expliquer tout le principe et cette île sans en oublier son emplacement et la langue qu'on y parle.

Lorsque nous étions dans le bar, nous nous dirigeâmes rapidement vers le coin du bar, la où apparemment Shawn avait eu le bon réflexe de penser à la gêne que pourrait occasionnée mes bagages.  Il avait l'air perspicace, c'était drôle de voir des gens aussi réactifs et réfléchit dans la moindre des actions qu'ils faisaient. Lui, il se commanda un jus de fruit, et ma lente hésitation se porta finalement sur le même choix que lui. Cela aurait avec une extrême joie que j'aurais goûter le vin, mais Dionysos allait attendre encore un peu. Être pompette n'était pas une situation que je désirais pour comprendre les subtilités de l'île.

Rapidement, les rafraîchissements arrivaient, les apparences ne le montraient peut être pas mais Shawn et moi avions soifs, je ne fis pas vraiment attention à son verre mais le mien fut très vite vide, sans même utiliser la paille qu'on m'avait donné, je pris avec vitesse le verre et le vida d'une traite. Ne laissant par la suite apparaître qu'un "HA !"n je me sentais revivre avec ce verre, c'était revitalisant ! Mais avant même que je pus dégainé ce que je voulais savoir, le jeune homme tira le premier. Me demandant si j'avais encore quelques souvenirs de mon ancienne vie ou de mon arrivée.

Xyumu : Je suis désolé de te décevoir Shawn, mais je ne me rappel d'absolument rien, je voulais juste partir en voyage car ma vie était en danger et près du port je me suis endormie ou je ne sais plus... Mais partir d'ici devrait être simple, vous n'avez qu'a prendre un bateau, non ?

Mais, avant même que la conversation put continuer, quelqu'un d'autre vint s'asseoir près du duo. Enfin, pas quelqu'un, quelque chose, un véritable requin qui s'assit à coté du jeune anglais près de moi. Au début, je dois l'avouer je fus fasciner, wow, c'était un vrai requin ! Il était sûrement la après une bénédiction divine ou je ne sais quoi, peut être même que c'était un dieu sous forme animale ! Dakuwaka !

Xyumu : WOW ! Daku ?! C'est toi ?! Que tu as grandis depuis le temps ! Lui dis-je alors avant d'aller le câliner, Toujours aussi tactile hein ? J'espère que tu as arrêté de manger des humains, sinon ils ne te vénéreront jamais ! Je commença alors à lui gratouiller l'équivalent du menton pour un requin, j'imagine, Gousi gousi gousi

Il était déçu. Déçu, mais il s’y attendait, en fin de compte. Sur cette île, on y venait contre notre gré, et on ne pouvait pas en repartir. C’était, en deux jours, ce qu’il avait conclu. Il n’avait rencontré que des portes fermées jusque-là. Personne pour l’aider. Personne pour le guider. Il était « un nouveau ». Et surtout, il devait se débrouiller tout seul. Ça, il ne l’avait pas compris seul. « Elle » l’avait aidée. Et il devait « la » retrouver. C’était sa première mission qu’il s’imposait.  Il savait qu’elle avait des réponses. Et il en voulait.

Le jeune homme soupira. Stupéfait par l’arrivée d’un requin sauvage et vagabondant debout comme si c’était une chose tout à fait naturelle, il s’était réfugié derrière Xyumu. Alors qu’il dévisageait l’animal avec une expression totalement décomposée, la jeune femme, elle, s’en alla le serrer dans ses bras. Euh… Je crois que j’ai loupé un épisode, là, non ? Il avait même un petit nom affectif dîtes donc ! Shawn croyait rêver… Un requin… sérieusement ? On aurait dit que c’était son meilleur pote en plus. Il se frotta les yeux. Impossible qu’il soit réel. Il devait subir un mirage. C’était obligé.

Il s’approcha à tatillon. « Discrètement ». Ou pas vraiment en réalité, mais bon, il n’était pas discret réellement par nature. A pas de loups, sur la pointe des pieds, oui un peu comme une ballerine, il s’approchait de l’animal. Et, lorsqu’il le pu, il tendit le doigt vers lui pour le toucher. Toucher cette peau toute douce sur le dos de cet étrange phénomène. Il gratouilla son dos avec son doigt, presque émerveillé. Emerveillement de courte durée : l’animal gela en quelques millisecondes. Shawn sursauta. Son cœur faillit sortir de sa poitrine. Alors il se mit à bondir. Il leva les bras au ciel et commença à courir autour de la baraque qui servait de bar. Il se mit à hurler.

« AAAAH ! Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Je vais mourir ? Je vais mourir ? Vous croyez que je vais mourir ? Bon sang, il va me bouffer tout cruuuu ! »

Il courait en hurlant, effectuant des pas assez étranges, comme s’il priait le ciel de ne pas se faire dévorer par cette chose. Alors, il finit par s’approcher de nouveau du requin gelé. Il s’inclina, et se mit à genoux en le suppliant de le pardonner.

Enfin, il reprit son sérieux. Il se racla la gorge et soupira un instant. Il se concentra, et, il vint taper deux fois, tout doucement, sur la glace qui enveloppait le requin. Celle-ci se fissura et aussi vite qu’elle était apparue, elle fondit pour ne laisser plus aucune trace de son passage sur l’animal. Shawn couru à nouveau se cacher derrière Xyumu.

« Pardon, pardon, pardon, pardon ! »

Que le sentiment de nostalgie était agréable ! C'était comme un frisson parcourant tout mon corps, cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas vue ce cher Daku, mais je me souviens de notre rencontre comme si ça c'était passé hier. Nous étions en voyage avec ma famille près des Philipines, et moi, dans ma grande envie d'aventure je m'étais mis dans la tête d'aller faire de la plongé sous marine, pourquoi ? Mais parce que voyons ! C'était une occasion unique de ne faire qu'un avec la nature, je suis sûr que la grande barrière de corail est encore mieux à voir mais peu importe ! Nous parlons là d'entrer dans le ce qu'à crée le grand Océan, dans le domaine sans merci de Poséidon. Et c'était là bas que je pus rencontrer Daku ! Aucune de mes sœurs ni de mes frères m'avaient accompagné par manque de courage alors ils ne m'avaient bien entendues pas crues, mais là, impossible de me tromper, c'est lui ! Le gentil requin que j'avais rencontré et que j'avais réveillé sans même le vouloir.

Mon dieu que j'étais curieuse ! Je me demandais comment le bougre avait fait pour arriver jusqu'ici, peut être même qu'il connaissait cette île avant de me rencontrer ? Ou alors il a enfin arrêter de manger des humains et comme ça il a pue avoir une forme terrestre avec leurs fois ! A ça ! ça ne m'étonnerais pas du tout ! Les faveurs des croyants donnent toujours d'excellents pouvoirs et avantages, enfin bref : En plus de rencontrer ce très aimable jeune homme, je retrouvais un vieil ami, cette île, qu'elle soit près des Philipines ou non, était pour le moment fort sympathique ! Je ne me voyais déjà plus partir. Je me sentais chez moi !

J'étais entrain de câliner le petit poisson tout mignon lorsque Shawn se prit de curiosité de le toucher, d'abord du bout du doigt, puis de caresser cette matière étrange qu'était la peau du requin, mais c'est à ce moment qu'un élément perturbateur se mit en travers de notre route ! ou du moins de la mienne, puisque mes bras s'en sont retrouvé vite bloqué. Le jeune homme semblait avoir un don, et ce don venait de se manifester à un moment dérangeant, transformant Daku en un Mister freeze grandeur nature. Non mais sérieusement ? Tu ne peux même pas résister à un pitit sort de glace ? Je suis sur que tu as passé tout ton à dormir, comme d'habitude ! Tu aurais du t'entraîner ! Enfin bref, je divaguais, pendant que Shawn paniquait, est-ce qu'il réalisait que j'étais bloqué à un énorme bloque de glace contenant un des dieux les plus ronchons que je connaisses ? Bon, au moins, j'étais au frais, enfin, il faut voir le bon coté des choses non ?

Mais rapidement, il répara son erreur, en s'excusant et en se cachant encore une fois derrière moi, si je le connais bien, Daku sera d'humeur à s'énervé maintenant, ou à dormir... Ou du moins il s'énervera en se réveillant ou vice versa.

Mon petit Daku ? Lui disais-je, en tentant une attaque manipulatrice par la mignonnerie. Mais je ne pus rien faire d'autre, le bougre s'énerva comme prévu, il commença par montrer ses crocs et bientôt on pouvait voir sa peau flasque devenir rouge de rage, alors, moi. Dans un grand reflexe de survie, je plaça rapidement la lettre que j'avais auparavant ramassé dans sa bouche, histoire de le ralentir. Puis je passa rapidement derrière lui pour récupéré mes valises.


J'avais finis ma phrase sur une criée, mais j'étais obligé, le requin commençait à tout cassé, il avait vraiment pété un câble, j'avais prévenu Shawn alors aucune raison qu'il lui arrive quelque chose, en attendant, moi, j'avais sauté par la fenêtre.

Courage, fuyons !
Il n’a pas fallu longtemps à Shawn pour prendre ses jambes à son cou et courir aussi vite qu’il le pouvait pour échapper au requin furieux. Le jeune brun ne comprenait pas très bien pourquoi il s’était énervé ainsi. C’était vrai, quoi, la glace n’était rien d’autre que de l’eau et jusqu’à preuve du contraire, les requins vivent dans l’eau. Il aurait dû être content Daku. Mais non, ce stupide requin sorti de l’océan, éternel meilleur ami de Xyumu, venait de se mettre dans une colère tellement sombre que jamais personne ne voudrait l’approcher.

Non mais, sérieusement, Shawn ! Un homme de ton rang fuirait-il à ce point face à un simple animal ? Sauf qu’ici, rien n’est normal. Rien du tout. Jamais je n’aurais vu de telle créature en Angleterre. D’ailleurs, en Angleterre, je veux y retourner. C’est quoi ce pays ? Cette île ? On se moque de moi et je rêve, oui… Je ne vois pas d’autres solutions à ça. C’est vraiment impossible sinon. Vraiment… C’est quoi ce délire. Je veux juste… partir d’ici.

Le regard attentif, Shawn avait attrapé Xyumu par le bras et courait avec elle le long de la plage. Il l’avait fait par reflexe, parce qu’il ne souhaitait pas qu’elle soit blessée par sa maladresse. Ils parcoururent la plage en longueur, puis, Shawn attira Xyumu entre deux petits restaurants en bordure du sable. Coincés entre deux murs, leurs odeurs se mêlaient à celles de fritures et de fruits de mers. Lorsqu’il s’aperçu que le requin n’avait pas trouvé leur cachette, il soupire, lâchant le bras de Xyumu. Alors, il se laissa tomber le long du mur jusqu’à se retrouver assis par terre. Il regardait sa main droite, la tête appuyée sur ses genoux. Il agita ses doigts, comme pour les dégourdir. Alors, il soupira. Ses pouvoirs se manifestaient plus souvent depuis qu’il était ici. Avant, il réussissait à les contrôler assez pour qu’ils ne se fassent pas remarquer. Mais là, c’était différent. Ils n’en faisaient qu’à leur tête, et il le savait : ça pouvait lui coûter cher. Il soupira à nouveau avant de se relever.

« Dis, tu en as d’autres des copains comme lui ? Parce que ce n’est vraiment… vraiment pas commode. »

Il avait l’impression de ne plus être sur Terre, maintenant. Comme dans un univers parallèle. Ou presque. Il jeta un œil sur la plage.

« On va aller chercher tes affaires qu’on a laissé là-bas. Ensuite, on s’en va. Loin. Et vite. D’accord ? »

Sans réellement attendre la réponse de l’intéressée, il s’aventurait sur la plage avec un air innocent, se faufilait derrière les parasols et se cachait derrière les quelques panneaux pour ne pas se faire repérer par le « monstre ». Une fois revenue à la case départ, il prit la valise qu’il porta au-dessus de sa tête avant de partir en courant vers la propriétaire de celle-ci. Il déjoua avec grâce les pièges laissés par de jeunes enfants dans le sable et il vint déposer la valise près de la jeune femme.

« Bien. Maintenant, on ferait bien de trouver un endroit où se mettre réellement à l’abri de Daku. Tu as une idée ? »

Pendant qu’il attendait sa réponse, il scrutait les environs avec attention en prenant garde à ne pas faire de mouvements brusques avec ses mains ; on ne sait jamais…

Shawn avait réussi à ramener sa valise, il était aller presque sous le nez du Daku et avait réussi à reprendre mes valises, je me devais de lui rendre la pareille et le sauver de sa peur inconditionnelle des requins, et aussi sauver Daku de ses colères passagères mais grande ! Je me devais d'aller le remettre dans le droit chemin et de le calmer comme au bon vieux temps aux Philippines : Merci Beaucoup Shawn, je te revaudrais ça, je te le promet, mais avant, je dois aller le combattre, pour le remettre dans le droit chemin ! Elle lui lâcha ces quelques mots et retourna dans le magasin, un poing dressé vers le ciel en signe de rébellion et de puissance.

Je rentrais alors dans le magasin, Daku retournait tout et mettait tout sans dessus dessous. Je le pointais alors du doigt, avec un regard plein de détermination. RAMENE TOI , d'un simple regard je balayais toute la salle, il avait fait tombé un néon, c'était une arme parfaite pour cette situation ! Rapidement, je me jetais dessus et attrapais par la même occasion une nappe verte avant de l'enrouler autour du dit néon pour ne pas me brûler.

REVIENS DANS LE COTE LUMINEUX DAKU . Il me fonçait d'un coup dessus, plein de rage, et moi, dans un élan d'épéiste avérée, j'attendis le bon moment avant d'exploser le néon sur sa face pour l’assommer.

Je revins quelques minutes après vers Shawn pour récupéré mes valises, avec un Daku parfaitement bien attaché sur le dos. J'allais l'éduquer un peu pour qu'il soit un peu plus civil et qu'il aille s'excuser aux patrons du bar. "Merci pour tout Shawn, je peux avoir mes valises ?"

Pour Shawn, tout se passa très vite. Trop vite ! Il avait vu Xyumu courir vers l’horrible requin, le poing en l’air et la rébellion dans l’âme. Une bataille digne d’un film d’action grandiose mais à petit budget commença sans tarder. Elle était armée d’un néon, et lui de ses nageoires. C’était ridiculement impressionnant, et Shawn ne manqua pas une miette de ce combat qui se conclu en un rien de temps. Un néon explosé et un requin attaché plus tard, revoilà Xyumu qui venait chercher ses valises.

Shawn clignota plusieurs fois des yeux pour bien assimiler ce qu’il venait de se passer devant ses yeux. Une jeune fille, visiblement au lycée, venait d’assommer un requin, de le ligoter et le transportait à présent sur son dos. Il n’en croyait pas ses grands yeux d’homme fort, solide et, bizarrement, il se sentait carrément ridicule. Il était là, il regardait cette fille et son monstre de compagnie. Parce que, oui, c’était l’impression qu’il avait. Il avait l’impression de voir une personne qui promenait un chien dissident. Il lui tendit les valises. Alors, en grommelant, elle s’éloigna en lui faisant de grands signes.

Je jeune homme n’avait, pour ainsi dire, rien compris. Il crut même à un gag pendant un moment. Mais rien à y faire, ce n’était pas une caméra cachée. Alors, les mains dans les poches et encore sous le choc, il s’éloigna simplement de la plage. Le plus loin possible. Il en avait déjà marre, de cette île de fou.