Amusements le jour de la découverte ? [Faërye/Shiro/Leykio]

Noël était maintenant terminé, avec son lot d’événements, ses émotions et tout ce qu’il peut se produire lors d’une veille de Noël sur une île où l’on a débarqué à peine une semaine plus tôt. Ce qui, étrangement, peut signifier énormément. Il est étrange de constater que, parfois, une simple rencontre peut impliquer de nombreuses choses…

C’était en remontant le flot de ses souvenirs, se remémorant les bons moments qu’elle avait passé ce soir-là, que Faërye se rendait à la fête foraine. Pourquoi la jeune journaliste/cambrioleuse/auteure se rendait dans un tel lieu ? Hé bien, elle ne s’était pas encore aventurée à la recherche d’une boîte de journalisme à qui elle pouvait vendre ses services, donc elle avait décidé de commencer à écrire un nouveau récit. Cette fois-ci, il se passerait sur une île…

Et, par conséquent, en se renseignant un peu, elle avait découvert qu’il y avait une fête foraine, qui était ouverte même en hiver. Se disant que ce pouvait toujours être un bon début, elle avait alors décidé de se rendre dans ce lieu pour le moins atypique sur un lieu hors du commun.

C’est donc pour cela qu’elle se trouvait dans le bus qui l’amenait à Ikazuchi. Car, il fallait bien avouer que faire à pied tout le trajet séparant le centre-ville d’Amishawa de la fête foraine, en hiver, relevait plus de la gageure que de la promenade. Il était donc difficile d’en tirer un plaisir. Et, heureusement pour elle, le bus était presque vide, ce qui évitait de lui déclencher une crise de claustrophobie. Après tout, elle ne s’était pas encore remise…

Et ce fut perdue dans ses pensées qu’elle arriva enfin au lieu qu’elle cherchait à rejoindre, à savoir, pour les deux qui dorment au fond, la fête foraine. Et, étrangement, peu de personnes s’y trouvaient. Pourtant, les lieux n’étaient pas paisibles pour autant.

En effet, non loin de là, un couple semblait se disputer. La jeune femme aurait pu les laisser vider leur sac si elle n’avait à ce moment-là pas vu une lame briller dans la main de la femme. Alors, en un saut, elle fut sur elle et avait saisi son poignet.

-Un conseil, tu devrais éviter. Finir en prison pour une simple dispute ? Je suis pas sûre que ça vaille le coup…

La femme eut un mouvement rageur pour se défaire de l’emprise de la journaliste.

-Lâche-moi ! T’es qui, toi ? Je fais ce que je veux, de toute façon, donc dégage ! Ou bien tu veux crever avec lui ? Ah, ça y est, j’ai compris ! T’es la pouffiasse avec qui il me trompe, c’est pour ça que tu le défends !

Faërye expira bruyamment, agacée par tant de conclusions hâtives, mais elle fit un geste d’apaisement avec les bras.

-Tu devrais te calmer. Déjà, pour ta gouverne, je suis plus attirée par les filles. Et, sinon… Je t’empêche simplement de le tuer parce qu’il serait idiot d’aller en prison à cause d’une dispute. Il est toujours dommage de se priver de sa liberté à cause d’un geste inconsidéré.
-La ferme, sale gouine ! T’es dégueulasse, m’approche pas !

Déçue, mais étrangement, pas surprise, Faërye poussa un soupir et désigna le sol, où les trois ombres s’entrecroisaient.

-Désolée pour ce que je vais faire… Regarde nos ombres…
-Quoi, la dégueulasse ?
-Tu vas me donner ce couteau et partir. Et ça, ça va aussi pour toi, monsieur. Vous allez vous éloigner jusqu’à ce que vous ne puissiez plus vous hurler dessus. La suite, peu importe.

Utilisant son pouvoir, elle contrôla sans peine l’ombre de la jeune femme pour lui faire lever le bras et lui tendre le couteau. Et, bien entendu, la jeune femme s’exécuta, contre sa volonté, avant de commencer à s’éloigner, tirée par son ombre. L’homme s’exécuta, et Faërye poussa un soupir de soulagement. L’affaire était enfin terminée, et sans encombre, même si elle n’aimait pas utiliser cette facette de son pouvoir.

A ce moment-là, un autre homme arriva et prit instantanément la parole.

-C’était très bien joué ! Félicitations ! Vous semblez être habituée à vos pouvoirs. Peut-être pourriez-vous m’aider ?

La journaliste se retourna et dévisagea un instant l’homme aux cheveux ébouriffés, qui affichait une barbe de trois jours qui allait étrangement bien avec son air un peu ailleurs et ses vêtements qui étaient tout sauf accordés. Mais une chose intriguait la jeune femme.

-Hé bien, ça dépend de ce que je peux faire pour vous aider… Mais c’est étrange, j’ai l’impression d’avoir déjà entendu votre voix, monsieur … ?

L’autre eut un léger sourire puis déclina son identité.

-Yawn. C’est étrange, car je n’ai pas souvenir de vous avoir déjà parlé… Mais après tout, j’ai une voix assez banale, donc peut-être que vous confondez avec quelqu’un d’autre, mademoiselle … ?
-Faërye. Oui, c’est sans doute cela…  Bref, qu’est-ce que je peux faire pour vous aider ?
-Comme je l’ai dit, vous semblez être familiarisée avec vos pouvoirs. Et il se trouve que j’ai vu une jeune fille qui semble avoir tout juste débarqué. Donc j’aimerais que vous l’aidiez…
-D’accord, pourquoi pas… Même si je n’ai pas débarqué il y a très longtemps… Enfin, je suppose que je peux quand même faire quelque chose…
-Merci pour elle. Venez, suivez-moi.

Alors, la journaliste emboîta le pas au dénommé Yawn, professeur de son état, sur le visage duquel elle ne vit bien entendu pas apparaître, pendant quelques brefs instants, un sourire triomphal qui disparut cependant bien vite…