Regarde, un chat volant ! [SHAPORO]

Cinq heures.
Sursaut. Réveil. Panique.
La sueur coulait sur le front de la jeune femme. Assise dans son lit, elle respirait bruyamment. Son souffle court l’empêchait de retrouver un esprit clair. Elle toussota, jusqu’à ne plus pouvoir respirer ou presque. Elle se laissa tomber sur le côté. La routine, encore et encore. Lorsqu’elle quitta son lit, elle enfila un pull large, appartement sans doute à un ex petit ami. Dans le salon, la nuit régnait encore. Elle s’approcha de la fenêtre, baladant son regard au dehors. La nuit, les lumières, le froid. La neige. C’était tout ce qu’elle pouvait voir. Cette nuit-là, la neige était tombée. Une couche de poudreuse s’était posée au sol, attendant les pas des passants allant au travail et les bonhommes de neige des enfants. Elle reflétait la pureté, ou était simplement le reflet d’une noirceur constante dans ce monde. La brune frissonna un moment. Elle partit s’asseoir sur le canapé et s’emmitoufla dans une couverture polaire bleue. Eh bien, il ne faisait pas chaud dans cette pièce. Pourtant, comme tous les matins, elle allait rester là à attendre, jusqu’à six ou sept heures, jusqu’à ce qu’elle entende les premiers sons de l’église voisine.

Dix-neuf heures.
La journée avait été longue, mais pourtant elle n’était pas terminée. Dans une rue, une fille baillait. Ses cheveux bruns étaient étonnamment longs. Ils étaient lisses, très lisses. Ses yeux orangés se promenaient sur les alentours. Dans une ruelle, une jeune fille se faisait agressée par un homme sans scrupules. Alors, la brune dégaina son épée et partit à la poursuite de l’homme qui s’était sauvée en la voyant. Ainsi, ils pénétraient dans le parc d’Ikazuchi. Et puis, plus rien ! Il disparut totalement alors que la jeune femme continuait de courir partout à sa recherche. Oui, elle voulait lui régler son compte une bonne fois pour toute ! Pourtant, elle ne le retrouva pas. Alors, elle repéra un arbre assez grand et facile à grimper pour venir y faire ses repérages. Assise là-haut, elle se laissa bercer par les sons pourtant si bruyant de la ville à cette heure-ci.

Vingt heures.
Les cris des enfants avaient cessés. Les yeux de la brunette se rouvraient enfin. Elle bailla à grande bouche. La bouche pâteuse, elle fut surprise par un oiseau qui vint passer un peu trop près d’elle. Elle sursauta et glissa de l’arbre. Mais, elle est souple et agile, comme un chat. Alors elle finit par se rattraper et termina sa branche sur une des branches les plus basses, la tête en bas. D’ailleurs, sa tête vint heurter celle d’un passant. La jeune femme poussa un cri semblable à celui d’un chat. Elle glissa de sa branche, tomba sur l’inconnu et se retrouva dans une situation d’autant plus embarrassante que c’était loin d’être Kurai ou Ethan, deux « amis ». Elle lâcha un juron avant de se relever, méfiante.

« Je suis navrée pour cela. C’était une maladresse. »

Elle lui tendit tout de même une main, espérant qu’il ne serait pas blessé à cause d’elle.

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~ The Change can't be Over ~

Le temps se refroidissait de jour en jour, bien que de mon aperçu, rien ne changeait. Ces journées étaient toujours fades, malgré quelques exceptions. Mais ces dernières n'étaient pas assez convaincantes pour me tirer de ma froideur habituelle. Comme toujours donc, je me rendais à un endroit pour y patrouiller, chercher une quelconque information. Ma conviction de tous les jours se faisaient bien sentir : des bâillements tous les trois mètres, un arrêt de dix minutes sur chaque banc...Non, je n'étais en rien fatigué et ennuyé.

Puis, soudainement, je m'assoupis sur l'un de ces supports. Finalement, c'était venu à ce moment-là. Mon esprit se floutait donc, apportant de légères déformations à ma vision pendant quelques secondes, pour enfin laissait régner le noir absolu, signe de l'emprise de Morphée sur mon être.

Dans un état de sans conscience, je ne pouvais rien faire, ni même ordonner à mon corps de me réveiller. On pouvait tout me faire, je n'allais pas me lever. Tout était noir...Non, ce n'était même pas ça. Il n'y avait rien en mon esprit, absolument rien. D'ailleurs, c'était pour cela que j'avais l'impression de ne pas avoir dormi. Pour moi, tout s'était passé en une fraction de secondes. Seulement, en voyant le temps qu'il faisait, je pouvais en déduire autre chose. De nombreuses heures s'étaient écoulées depuis que le monde du sommeil me prit en otage. Au moins, la bonne nouvelle était que j'avais pu récupéré un minimum, sur un banc...

Me remettant sur pied, je m'assurai que je n'avais rien perdu. Il était possible que de vils personnages viennent me prendre quelques objets durant mon absence. Heureusement, ce jour là fut aussi un jour indemne. Rien ne m'avait été volé. Je décidai alors de continuer un peu la route, pour me détendre un peu, changer d'air. J'allais arrêter un moment de chercher un moyen de sortir pour profiter de la journée, ou du moins de la fin de la journée.

Traînant alors dans les quartiers d'Ikazuchi, mon regard se porta sur le parc enneigé. Un tour tranquille là-bas n'était pas de refus pour mon âme fatiguée de cette île. Je fis alors une petite promenade à l'intérieur, enfonçant alors mes pas dans la faible couette blanche qui recouvrait le sol. La neige. Cela réussit à me faire esquisser un sourire. Erika, ma sœur, était toujours magnifique durant cette période, avec ses moufles et son bonnet.

Au même moment, une illumination se fit en mon esprit. J'avais pour habitude de chanter une fois dans la journée, lorsque je voyais de la neige. Je n'allais pas rompre cette habitude juste parce que je me retrouvais bloqué sur une île, loin de tous mes proches. J'entamai alors sur une douce chanson...Mais cela dériva rapidement. Je fus pris par mon amour pour la musique, et commençait alors à chanter de la pop.

Et plus tard, mon humeur avait complètement changé, si l'on pouvait me considérer comme passif, je devins comme enjoué par la musique. A un moment, je m'étais mis à chanter de la pop, et même danser l'une des chorégraphies qui allait avec. A la fin, un léger rire fermé me vint, puis je pris la direction de la sortie.

Pensant alors pouvoir rentrer au chaud, je fus interrompu par...Un chat ? Non, c'était autre chose. Un chat volant qui...Oh mon dieu, nyan cat est réel. Ah non. C'était une femme qui m'était littéralement tombé dessus. Je me disais bien que ça faisait plus mal que si c'était un simple animal de moins de deux kilos trois.

Ah aaah...Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ? Je m'attire tout le temps tous les malheurs du monde...C'te blague. Mais c'est vrai qu'il m'arrive souvent des choses qui coupent mon humeur. Après on disait que j'étais trop...M'enfin, une maladresse hein ? Comme si c'était possible. Elle était tombée...Non même pas tombée, elle s'est laissée tomber de la branche pile au moment où je passais, si ça c'était une coïncidence...De plus, qu'est-ce qu'elle foutait dans..Oh et puis j'ai même pas envie de cherché au final.

« Oï oï, c'est quoi ça ? En quoi ça peut être une...Mala...M'enfin ! Tu viens de nulle part tout en me frappant la tête et tout...C'est pas croyance. »

Malgré le fait que mes mots s'étaient mélangés à d'autres - mon anglais tellement parfait, je l'aime - , c'était à peu près compréhensible. N'empêche qu'en y repensant, j'étais plutôt énervé sur le coup. Je changeais encore ? Je n'avais pas fini de changer ? Je pensais qu'à la fin de mon coma, j'avais subis un changement rapide, qu'il était terminé. Je me trompais sans doute.

Me levant de moi-même, je sentis que ma tête allait exploser, non pas à cause du choc, mais à un soudain maux de tête. Un simple heurt n'aurait pu causer une telle douleur, c'était probablement dû à mon ancien coma, et de ces subites changements de comportements. Je tenais alors ma tête et m'adossait contre l'arbre qui n'était pas loin. Je regardais alors d'un œil sévère la personne qui m'avait cogné.

« Tu me cherches huh !? Tu veux te battre c'est ça ? Fallait l'dire plus tôt. »

Je ne m'étais jamais retrouvé dans une situation pareille. Je n'avais jamais provoqué de moi-même un combat. Je n'avais jamais été aussi mal. Je savais qu'au fond de moi, elle avait raison. Mais la partie la plus présente de moi niait ce fait. Des voix résonnaient continuellement dans mon esprit, aggravant ma migraine. Frappe-la, bousille-la, venge-toi. Tue-la, tue-la, tue-la...

Ma vue s'était troublé une seconde, puis lorsqu'elle revint à son état normal, j'avançais doucement vers elle, tout en fermant mon poing, me préparant à décocher un coup. Près d'elle, la main gauche toujours sur mon front, j'armais donc mon poing droit et commençait à agiter mon bras en sa direction. Puis d'un seul coup, je me retournais et continuait ce mouvement pour enfoncer mon poing contre le tronc de l'arbre. Une autre phrase avait résonné dans ma tête. Fais pas ça, c'est pas toi.

« Tu veux quoi au juste, réellement... »

Nerveux.
La personne tombée follement sous son charme semblait nerveux. Peut-être que c’était sa compagnie si charmante qui le rendait ainsi. Elle osait le croire, puisqu’autrement elle n’avait pas d’explication à ce qu’il se passait actuellement. Sans doute qu’il devait comprendre qu'elle ne lui voulait aucun mal et que lui tomber dessus n’était pas synonyme de tomber en amour. Parfois, les gens veulent aller si vite. Comme si la vie tournait autour d’une amourette supplémentaire de celles de notre meilleur compagnon de route. Sa réaction quelque peu excessive eu un drôle d’effet sur la demoiselle. Ni charmée, ni frustrée, elle se montrait presque prête à attaquer. Légèrement en position de garde, elle s’attendait à se faire sauter dessus à tout moment par cet inconnu amoureux. Ce n’était pas sans lui rappeler un épisode précédent de sa vie. En effet, l’inconnu tant accroché à elle lui rappelait fortement la fameuse BALV, quelques semaines plus tôt, lors de sa rencontre avec le charmant petit brun qu’est Kurai.

Tu m’cherches huh !? Tu veux te battre c’est ça ? Fallait l’dire plus tôt.
Tu veux quoi au juste, réellement ?

Réellement, elle voulait un bisou ! Et oui, quoi d’autre ? Non mais franchement, il en posait des questions des fois. Ces phrases firent presque sourire la brune, pourtant toujours prête à lui sauter à la gorge. Elle le regardait, tous yeux rivés sur lui. Enfin, elle en avait que deux, des yeux, hein. Et puis, le temps passa. Ils restèrent ainsi quelques secondes, longues secondes, qui parurent être une éternité. Puis, la brune leva les mains jusqu’à son menton avant de secouer la tête de gauche à droite. Une bouche tordue, un air presque niait, suivit d’un rire faux et à pleine gorge. Elle s’approche de l’inconnu avec un regard blasé.

« Je suis un chat voyageur messager. Je viens juste t’apporter un miaoussage. »

Oui, dans sa tête, elle riait de sa bêtise. Mais faire ça, c’était trop tentant.
Elle fit un petit saut en arrière et quelques pas de danse sur le côté. Ce garçon, elle avait un peu envie de l’embêter. Et après avoir effectué la « danse du petit chat voyageur miaoussager », comme elle le disait si bien, elle s’arrêtait près de lui pour lui tapoter l’épaule.

« Tu veux que j’t’offre un café pour me faire pardonner ? »

Malgré son air blagueur, elle était sérieuse. Elle se gratta le crâne. Ce garçon, il était intriguant. Elle ne le connaissait pas, mais il semblait un peu étrange. Sa figure se figea, comme s’il avait vu un fantôme. La brune, elle, soupira. Bon sang, mais il voulait quoi ? Elle n’avait aucune intention de se battre, alors pourquoi il tirait une tronche pareille ? Ce n’était pas comme si elle voulait le tuer, ni même l’agresser. Non, elle avait juste malencontreusement glissé. Etait-ce à ce point… grave ? Bon d’accord, elle aurait pu le tuer sous le poids de sa poitrine pourtant pas si abondante, mais bon, il était vivant après tout. Avait-il peur d’elle ? Elle approcha une main de son visage et imita une pâte de chat avec.

« Hello ! Tu as un miaoussage ! Are you ok ? »

Non, elle n’était pas folle.
Non, elle n’avait pas une double personnalité cachée.
Oui, elle était gravement en manque de sommeil, de cookies et de lait chaud.
Et oui, ça atteignait en premier ses neurones ; malheureusement.

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~ Madness ~

Ma vue se troublait à nouveau. Ma gorge se serrait, mon cœur battait de plus en plus vite, respirer m'était difficile...Soudainement, mes battements de cœur ralentirent jusqu'à presque se figer, m'octroyant la sensation d'un mal énorme. C'était comme si mon organe vital se serrait au maximum. Déjà que mon propre corps jouait avec moi, les voix qui étaient présentes quelque peu auparavant revinrent. « Pourquoi elle est encore en vie ? Tue-la ! Venge-toi ! Tu sais très bien qu'au fond de toi, tu es comme ça...Tue-la ! »

Je tentais d'ignorer ces dires afin de me focaliser sur ceux de la demoiselle. Rien que cela me faisait suer énormément, mais je parvenais à comprendre vaguement ce qu'elle racontait. Chat voyageur messager ? Elle se foutait de moi en plus...A moins que ce n'est la réincarnation de Doraemon... ! Non. Elle se foutait clairement de moi alors que j'étais dans un sale état pour une raison que j'ignorais totalement. De plus, cela ne s'arrangeait pas avec le temps. Les voix devenaient de plus en plus fortes et avaient de plus en plus d'impacts. C'était difficile de me contenir, mais il le fallait bien, je voulais respecter mon Bushido.

Je ne pus dire réellement quelque chose suite à sa première remarque. Même si mes lèvres avaient bougé, aucun son sortit de ma bouche. Puis, dès lors qu'elle me tapota l'épaule, tout partit de travers. Je n'entendais plus rien, excepté : « Tue-la ! T'as une chance ! Tue-la ! C'est une chance que t'as là ! Retourne et d'un coup, bim ! » Chacune de ses phrases se répétaient et se superposaient les unes les autres, ce qui avait pour possibilité de me rendre complètement fou. Cependant, j'étais trop fier pour me laisser prendre à la tentation. Un sourire s'esquissa rapidement avant de disparaître à la même vitesse. Puis, je vins tenir ma tête avec ma seconde main.

« Ta gueule p'tain ! Tu m'saoules casse toi ! MAIS DEGAGE ! »

Ça y est, j'avais craqué. Ces voix, ou plutôt cette voix commençait à prendre le dessus sur moi. Je devais la faire dégager au plus vite. Même en hurlant, elle continuait à subsister. J'avais trouvé une autre solution, une plus directe. Et coup de boule coup de boule de Zidane dans l'arbre et...Bref, je m'étais gravement cogné la tête contre l'arbre en face, à un point où le sang coulait de mon front. Néanmoins, grâce à cela, j'avais recouvré mes esprits.

Reprenant alors mon souffle, je me tournais vers la demoiselle. Je n'avais pas grand chose à dire, mais je devais continuer de respecter mon Bushido. Même si m'excuser ne devait se faire qu'en de rares occasions, sur cette île, j'en avais déjà fait plein...Je pouvais bien en rajouter encore un ou deux.

« Désolé...Qu'est-ce que tu disais ? Je n'ai pas réellement entendre. Tu parlais de...D'excuser ? C'est pas ton erreur, t'en pas faire. Si quelqu'un devait s'excuser, c'est moi. J'ai mal réagir. »

Ca s'était vraiment calmé, heureusement. Je n'allais pas pouvoir tenir sinon. Qu'était-ce donc véritablement ? J'espérais que je n'allais pas devenir aussi fou que cela. J'espérais que cette voix avait tort, que je n'étais pas un p'tain de meurtrier. Je ne voulais pas le devenir. Certes, je taquinais tout le temps tout le monde, je provoquais souvent les gens, mais je ne voulais pas devenir quelqu'un d'aussi horrible. J'étais un sauveur, pas un tueur.

« Si tu veux, j'suis serveur dans un café pas loin d'ici. On peut y faire une ronde. T'en voulais bien un, non ? »

Fantôme.
Une tête de fantôme surprit et limite effrayé prit place sur la brunette. Sa mâchoire tomba d’un coup lorsque la tête du garçon heurta l’arbre duquel elle était descendue. Il y aurait eu des fruits, ils seraient tombés assez forts pour l’assommer et le faire tomber. Des noix de cocos imaginaires étaient d’ailleurs en train de tomber à ce moment même de l’arbre, s’ouvrant sur le crâne solide de l’inconnu aux cheveux bruns. Pourtant, après ça, il semblait presque plus serein. Il avait repris une voix calme et s’excusait à présent pour son comportement déplacé. Cela étonna en tous points la jeune brune, qui assistait à des scènes plus étranges les unes que les autres depuis qu’elle avait glissé de cet arbre. C’était comme si ce garçon ne contrôlait pas son propre corps. L’espace d’un instant, elle fit un pas en arrière, pensant avoir affaire à un manieur d’ombre un peu trop entrepreneur qui jouait avec un autre personne. Mais lorsqu’elle croisa son regard, quelque chose lui indiquait qu’elle se trompait et que ce garçon était loin d’être manipulé par une autre personne.

Le regard de la brunette se perdit dans le néant des feuilles de l’arbre. Elle baissa sa garde si bien tenue malgré son pétage de plombs provisoire quelques minutes plus tôt. Elle s’était laissée bercée par le bruit des feuilles au vent. Lorsque ses yeux retouchèrent le sol, c’était pour voir à nouveau la pureté de la neige. Elle était épaisse, bien plus épaisse que le matin. La proposition du café lui parvint à l’oreille. Alors, elle releva la tête et fit quelques pas jusqu’à lui. Une expression neutre sur le visage, comme à son habitude, elle venait d’accepter ses excuses pour son comportement, bien qu’elle pensait être également en tort pour une provocation non caché d’un chat en manque cruel de cookies. Elle hocha la tête doucement, comme si elle aurait pu se briser la nuque à cause du froid qui l’envahissait parce qu’elle ne bougeait pas.

« Très bien, allons-y. Je meurs de froid. Ça ne nous fera pas de mal de boire quelque chose de chaud. »

En même temps, il fallait être sacrément cruche pour aller s’endormir en haut d’un arbre en cette saison. La brune se sentait comme un chat à l’heure actuelle. Un chat qui s’était assoupi après avoir joué. Un chat qui avait faim, maintenant. Et donc un chat qui allait aller manger. Bon, elle ne pouvait pas réclamer en donnant la patte ou en faisant de petites léchouilles à l’inconnu : il avait sans doute déjà pas très bien prit le coup de chat miaoussager de tout à l’heure. Il ne fallait pas en rajouter à ce niveau. Les neurones en bouilli d’ADN, elle revenait sur le sentier principal en vue d’aller vers le fameux café où travaillait le jeune homme. Elle se retourna alors vers lui et lui fit signe de venir, qu’elle l’attendait. Il mit plusieurs secondes à réagir, mais fini par pointer son nez à la lueur des lampadaires du parc. Les mains dans les poches, la brunette pu se rendre compte que le garçon n’arborait pas seulement une chevelure brune semblable à la sienne : elle était un peu spéciale, aux reflets violets particulièrement étranges et attirants. Il releva la tête vers la jeune femme, un air interrogatif sur le visage ; sans doute qu’il se demandait comment ça se faisait qu’il était regardé de la sorte. Avant de tourner les talons, la brunette remarqua la couleur rubis de ses yeux. Un regard profond, expressif, mais comme dénué de logique ou de sentiments. Elle baissa un peu la tête, sourit légèrement du coin des lèvres et entama son chemin vers l’entrée sud du parc en lui faisant signe de la suivre. Il n’y avait pas beaucoup de café pas loin de ce parc, et même si elle n’y était jamais entrée, elle pensait bien savoir duquel il s’agissait. Alors, elle avança. Et après quelques pas, se retourna pour vérifier qu’il ne s’enfuyait pas dans son dos.

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~ Coffee ~

J'en tremblais encore légèrement. Même si j'essayais d'écarter cet événement de ma pensée, ce n'était pas ce qui était de plus facile. Et puis, je n'étais sans doute pas le seul à qui ça aurait surpris, voire même choqué. C'était identique à une malédiction plus que soudaine. Cela dit, pour mon cas, je savais que cette malédiction était apparue un bout de temps auparavant. Non, la véritable question pour moi était « Comment la vaincre ? » Oui, j'étais sûr et certain que ce n'était pas la dernière fois que j'allais avoir des interruptions de ce genre, de la voix qui traînait dans mon esprit.

Néanmoins, pour le moment, j'avais autre chose à faire. Pour regagner un contrôle total sur mon corps, j'ouvris et fermai mon poing plusieurs fois d'affilée avant de rejoindre la demoiselle en soupirant légèrement. En face d'elle, je remarquai qu'elle me fixait plutôt...Ah. J'eus une sorte de révélation sur le coup. Au final, on ne s'était même pas réellement introduit. Je ne connaissais rien d'elle, ni son nom, ni rien. Juste le fait qu'elle avait des passions, ou des pulsions étranges.

On se dirigeait donc vers la sortie côté sud du parc...Côté sud du parc. C'était par là déjà ? Merde, j'étais perdu moi. Je ne pouvais pas lui dire que je ne pourrais sans doute pas retrouver mon chemin depuis la sortie du parc. Sur le coup, j'espérais qu'elle sache où se trouvaient les différents emplacements de chacun des cafés. S'il y avait deux défauts à mon génie, c'était mon sens de l'orientation, et mon anglais.

Comment lui annoncer dans le cas où elle ne connaissait pas le coin...Non, je ne pouvais pas m'afficher comme ça. Il fallait qu'elle sache, il le fallait pour mon propre bien. Mais...Dans la mesure du contraire, il fallait au moins que je la ralentisse dans ses mouvements, le temps que je me rappelle où ça pouvait bien être.

« Au fait. Je m'appelle Fenihara Shaporo, j'suis étudiant à Kousha et...Tout le blabla. Et toi qui es-tu ? »

Comment ça je dois la ralentir, mais je fais mon flemmard dans la présentation ? La flemme passe avant tout le reste, non mais oh ! Ahem, sinon, c'était loin d'être suffisant. Il fallait trouver un autre sujet de conversation que cela. C'était beaucoup trop rapide. Mais si je m'immisçais trop rapidement de la vie de la demoiselle, ça pouvait sembler un peu trop suspect, notamment après ce qu'il s'était passé. Oh. J'avais trouvé.

« Alors...Tu aimes les chats ? Comme lui là. »

Je tentais effectivement de faire diversion avec le chat errant qui se promenait par là. Je ne savais pas si ça marchait réellement, mais je m'étais arrêté quelques secondes. Puis, j'avais compris qu'elle voulait quand même se mettre au chaud, je n'avais plus d'échappatoire.

A la sortie du parc, je tentais de reconnaître les lieux mais en vain. Pour dire vrai, je ne m'étais jamais aventuré près de cet endroit. Je le contournais presque tout le temps, en passant par l'autre chemin. A moins qu'il n'y avait plusieurs chemins possibles et pas uniquement deux...Arf. Il était temps de ravaler sa fierté.

« Mhm...En fait. Je connais pas le coin, je sais dans quel café je travaille mais...Pas encore tout à fait l'endroit. »

Je gardais l'expression la plus neutre possible en disant cela, je ne voulais pas montrer en plus que j'étais embarrassé. Mais bon, elle ne le prit pas trop mal, m'enfin je pense. Après avoir vu quelques, ou plutôt l'un des quelques cafés, on était arrivé à l'intérieur de celui qu'on recherchait. Et dès lors, que je m'approchais du comptoir, j'étais déjà repéré. « Oh, le gosse est venu avec une fille ! Ahah ! J'pensais pas qu'il en s'rait capable, surtout vu comment il est en dehors de ses heures de services. Clair qu'il a la côte lorsqu'il travaille le con...Tu devrais essayer de sourire plus souvent. »

Ouais. Sourire hein. C'était même pas vraiment en option en ce moment.

« Ah. Ah. Content ? Sers nous plutôt deux cafés. »

Cela dit, c'était vrai que je pouvais être bon acteur parfois. Si je l'appliquais dans ma vie de tous les jours, et non pas uniquement en tant que serveur, peut-être que...Non faut même pas y penser, ça ne m'aidera pas à trouver la clé qui me détacherai de cette île. « Voilà, sois à l'heure demain, pas comme hier quoi. »

Amusant.
Il marchait derrière la demoiselle qui avançait d’un pas lent, pour profiter de la neige qui craquait sous ses pas. C’était une sensation agréable. Sentir le souffle frais de l’air sur son visage se mêlait parfaitement avec l’ambiance très simple de ce début de soirée. Pour elle, c’était une ambiance simple. Elle avait l’habitude de courir après les fauteurs de trouble. C’était à se demander ce qu’elle faisait à étudier l’informatique alors qu’elle aurait été bien mieux dans un poste de police. Dans un soupire, elle se rappelait à quel point elle attirait les gens malfaiteurs. Elle ‘avait pas besoin d’aller les chercher : c’étaient eux qui venaient à elle. Fort heureusement, il existait encore des gens bons sur cette île, des gens qui ne cherchaient pas forcément à se faire remarquer. Enfin, il fallait avouer que peu de gens étaient tout à fait « normaux » ici. Chacun renfermait une part de folie, sans doute dû au kidnapping dont chacun avait subi des conséquences.

L’inconnu se montra plus entreprenant qu’elle n’aurait pu le penser. Il se présentait à elle, marchant toujours d’un pas ralenti, comme s’il ne savait pas où il allait. Pourtant, c’était lui-même qui avait proposé la destination. La brunette arqua un sourcil. Elle espérait ne pas être tombée sur un fou, un taré. Bien qu’en fait, ils fussent tous aussi tarés, c’était vrai. En tout cas, il était étudiant. Ça, c’était certain, il venait de le dire. Et il s’appelait Shaporo. Pas très commun par ici, mais assez sympathique tout de même. Et facile à retenir, pas comme son nom de famille. Fenihara, pas évident. Par la suite, il parla d’un chat. Un petit chat près de la brunette, qu’elle vient caresser avec douceur. Mais ce n’était qu’une diversion pour venir glisser son manque cruel de sens de l’orientation. Cela fit esquisser un sourire la demoiselle. Elle avait déjà arpenté une partie des cafés de cette île et dans le coin, seul un n’avait pas été testé. C’était sans doute celui-ci où il travaillait, puisqu’elle ne l’avait jamais vu. Ils trouvèrent rapidement l’endroit, et du premier coup ! Shaporo fut accueilli par ses collègues sous les rires amicaux et les taquineries. La brunette se laissa guider jusqu’à une table, où le jeune homme commanda à son ami deux cafés.

« Et une assiette de cookie, s’il vous plaît ! »

Et oui, l’assiette de cookies était indispensable pour la brunette qui pouvait déjà sentir son estomac gargouiller. Elle posa la main sur celui-ci pour lui demander de se faire plus discret. Alors, elle posa sa seconde main sur la table. Elle regarda son inconnu qui ne l’était plus. Enfin, elle se décidait à lui parler.

« Je suis Jess. Je suis aussi étudiante à Kousha et je vis ici, à Ikazushi. Oui, j’aime bien les chats. Et puis, je ne t’en veux pas pour ton sens de l’orientation. Je vis ici depuis plus de deux ans, alors je suis habituée des lieux. »

Les boissons arrivèrent avec les cookies. Alors, elle piocha un biscuit et le trempa dans le café. Le menant à sa bouche, elle le laissa fondre sur sa langue avant de simplement l’avaler.

« T’étudies quoi, toi ? T’aimes les chats ? »

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~ I Want a Cookie ~

On s'était alors posé sur une table et le mot « cookie » résonnait encore et encore dans mon esprit. Je jetai de temps à autre un regard au comptoir, comme pour supplier de ne pas ramener ces choses. Ou plutôt, de m'en ramener. Oui, je le suppliais des yeux de m'en ramener. Il savait très bien que je raffolais de ces gourmandises et...Et merde quoi. J'avais pas d'argent pour prendre autre chose, mais voilà, j'bossais ici, ils pouvaient bien m'offrir un petit truc !

La demoiselle finit quand même par me répondre, alors que j'étais concentré sur les petites douceurs qui allaient bientôt pointer leur nez. Elle aussi étudiait dans la même cité et vivait sur cette île depuis deux ans...Deux ans. Ça commençait à faire un bout de temps. Elle n'avait pas trouvé le moyen de rentrer ? Elle avait cherché au moins ? Il fallait que je lui demande, un peu plus tard. Si elle avait la moindre piste pour...Pour...Tss.

Le café arriva alors, en même temps que l'assiette de cookie. J'arrêtais alors de penser à l'île pour me focaliser sur ces choses venus du paradis. Je tentais de gardais ma salive dans ma bouche, qui habituellement serait déjà en train de couler le long de celle-ci. J'avais fait de gros progrès, c'était bien. Mais c'était quand même dur de ne pas fixer les cookies...Je me canalisais ensuite pour pouvoir répondre aux questions de Jess.

« Je suis un étudiant de seconde année...De lycée générale...J'suis prêt à passer dans une étude psychologique... »

Je ne pouvais pas lui dire que je séchais plus de la moitié des cours afin de pouvoir gambader dans la nature et faire mumuse, ou bien chercher des informations sur l'île, en vain ou non. Ici, je n'avais fait pratiquement aucun cours, juste un ou deux.

« Sinon, oui, j'aime les chats. Disons que c'est l'un de mes animaux préférés. »

Oui, le chat. C'était l'animal préféré d'Erika, il était normal que je fus pris d'affection pour lui. Mais pour le moment, j'avais besoin d'au moins un de ces coo...une de ses réponses ! Mhm...Non, plus tard, j'avais dis plus tard oui. Il fallait que je trouve un sujet sur lequel je pouvais dire quelque chose.

« En vérité...La seule chose que j'aimerais vraiment faire...C'est sortir d'ici, avant que je...Avant que je ne devienne complètement...Mhm...Nan, oublie. »

Je n'avais pas pu m'en empêcher, il fallait que j'y pense. Ma vie sur cette île se résumait à tenter de sortir, tenter de sortir, manger des sucreries ou encore...Tenter de sortir. Même pas une journée, je ne m'étais réellement amusé. Vraiment, c'était pitoyable.

« Désolé pour ça. Sinon, si j'avais à te dire une chose que j'aime...J'aime bien la musique. J'aime bien... »

Mes yeux se fixèrent une nouvelle fois sur les cookies. Ce n'était pas de ma faute. Je le faisais inconsciemment, ou presque...

Spoiler:

Cookies.
Ses yeux transpiraient le cookie. Sa salive demandait un cookie. Son nez ne souhaitait que respirer les cookies. Sa peau voulait s’imprégner d’un cookie. Il avait beau parlé, c’était comme si les mots « cookies » et « cookies » venaient se mêler à ses mots. Il glissait son regard sur les délicieuses sucreries, remontaient sur le visage de la jeune fille, redescendait vers les cookies. Il essayait bien d’être discret, mais c’était parfois un peu raté. Souvent, d’ailleurs. Ses yeux étaient bien plus perdus dans la dorure des biscuits que dans les yeux orangés de la demoiselle. Ce comportement très inattendu fit sourire. Ses phrases étaient entrecoupées de blancs, comme s’il ravalait sa salive entre chaque mot.

Ah, le lycée. Sacrée époque pour la brunette. Il fallait bien avouer que Jess n’avait pas beaucoup apprécié cette époque. Ou du moins, elle avait bien commencé mais elle avait très mal terminée. D’ailleurs, elle avait terminé son lycée ici, sur l’île. Elle était arrivée en milieu d’année, ruinée par les souvenirs malheureux dont elle était responsable. Ces souvenirs qui la hantaient tant chaque nuit. Ces souvenirs qui lui faisaient détester à ce point cette magie qui coulaient en elle. Ces souvenirs qui la tiraient du sommeil chaque matin, avant même l’aube. Sans perdre son visage neutre, elle essayait d’effacer ces souvenirs de sa mémoire au moins le temps d’un café avec cette personne. Shaporo dériva rapidement sur son désir de quitter cet endroit. Cette réflexion fit esquisser un sourire à Jess, cherchant également une issue à cette vie si particulière. Elle se remémora les événements passés du mois d’octobre. Même si elle avait explorée l’île, la seule vraie piste de sortie restait celle d’Halloween. Cette fille, ces fantômes, ces zombies. Ils avaient tous quelque chose de vraiment étrange. Et cette… fin ? Non, il n’y avait pas de fin, pas d’Halloween. Elle savait parfaitement que cela était le fruit de son imagination. Jamais quelque chose de tel n’aurait pu se passer. Son imagination était sans doute bien trop forte et étendue.

Elle vit à nouveau le regard du garçon se poser sur les biscuits. Elle en prit un entre ses doigts. Alors, elle regarda le jeune homme avec un air malicieux. Alors qu’il ouvrait la bouche à peine de quelques centimètres, elle glissa le cookie dans celle-ci, provoquant la surprise d’une dégustation involontaire de ce met délicieux. Elle en prit un autre et le mit, cette fois, dans sa propre bouche.

« J’étudie l’informatique. C’est sympathique. Il y a plein de chose en rapport avec les chats dans l’informatique. D’ailleurs, un bon informaticien est toujours accompagné de son chat. Mais j’ai pas de chat. J’aimerai… Aussi sortir d’ici. Comme tout le monde je pense. Je veux revoir certaine personne, ça me tient à cœur. »

Elle baissa la tête, et gratta sa joue avec son doigt. Elle prit alors une gorgée de café.

« Tu joues, un peu ? »

Elle parlait de la musique, évidemment. Oui, le rapport n’était pas forcément évident, surtout lorsqu’on connaissait les jeux de Jess, loin d’être innocents en fonction de la personne avec qui elle joue. La brunette tourna la tête pour regarder au dehors. Elle laissa son imagination vagabonder dans la neige qui tombait à nouveau. C’était sans compter sur ses pouvoirs, très provocateurs eux aussi, qui formaient sur la table un canard électrique crachant des « coin coin » très électrisants à la figure des clients.

Invité

~ The genius Musician ~

Ça y est, elle commença à piocher dans ces fabuleuses gourmandises afin de décider qui sera l'heureux élu. Inconsciemment, je ravalais ma salive et garda la bouche ouverte. Mon esprit commençait à perdre le contrôle sur les envies de mon corps – dis comme ça c'est quand même très malsain...
Toutefois, ma surprise fut des plus grandes lorsque la saveur unique de l'un de ces biscuits parcourut mon être. Celle-ci était si soudaine que je manquai de m'étouffer avec le peu de miettes que j'avalais.

Et voilà, j'étais alimenté en sucre par le biais de douceurs. Je pouvais donc, ou plutôt, je me transformais donc en Super Shaporo, perdant ainsi toute ma négativité et ma froideur habituelle. C'était un véritable catalyseur qui réveillait mon côté très enfantin et joyeux dès que je l'activais...Ou plutôt mangeais dans ce cas précis. Si j'étais resté abasourdis plus de dix secondes, mon retour n'en fut que très bruyant, tout en étant très...Agité.

« Yeah ! Je revis, ahah ! C'est vraiment trop bon ces choses ! »

De ces mots, j'avais comme sauté sur la chaise afin d'exprimer cette sensation de joie et de bonne humeur. Juste après, je gobais littéralement le reste du biscuit, puis laissais s'afficher un grand sourire.

« Alors, toi aussi tu veux sortir d'ici, d'solé d'avoir mentionner l'sujet ! Courage à nous pour trouver un moyen de partir, hihi ! »

J'avais encore était influencé par le sucre. Ah lala, cette transformation dû à un simple cookie...C'était comme si j'étais un type avec des pouvoirs de transformation, et que je changeais d'attitude dès qu'elle se faisait. Bushido et tout ça ? J'avais complètement oublié cette notion, dans cet état, dans ce super mode. Mes réponses étaient désormais plus franches, qu'auparavant, qui n'étaient d'ailleurs que de simples phrases prononcées afin de tenter de dégoter quelque chose.

« Sinon, oui c'est vrai que je joue souvent. Euh euh...Comme euh...Les jeux vidéo ! Y'a les Pokémon et puis et puis...Euh...Oh ! Je joue souvent à...A...Mhm...A quoi déjà, héhé...M'enfin, c'est pas grave ! »

J'avais mal compris. En effet, déjà que mon anglais n'était pas parfait, aussi bien que ma compréhension de cette langue, la phrase en soi pouvait être trompeur pour le petit côté Super Shaporo – en vrai dire de ça que c'est super...Appelons Alter à la place – , avec sa nature quelque peu naïve. M'enfin, faut dire que je le suis aussi donc bon...Bref. J'avais compris que je faisais fausse route à ce moment, je me rectifiais donc.

« Ah ! Désolé, j'avais mal compris ! Euh...Oui, je joue de beaucoup d'instruments ! Plein plein comme ça ! Euh y'a le piano, la guitare, le Koto et euh...La pile ? Oui, ça là, comme ça ! »

J'avais effectué les différents mouvements pour différencier les différents instruments que je pouvais jouer. En effet, j'étais très doué. Sans même passer dans une école musicale, mon talent s'était éveillé au simple touché entre eux et moi. Si je l'avais souhaité, j'aurais probablement pu lancer une carrière professionnelle, mais j'étais plus préoccupé par les dangers qui pouvaient rôder autour de ma sœur qu'à mon futur. Après m'être rapidement étiré, je sursautai subitement.

« Oh, master ! Tu m'l'aisses le piano ? Mhm...A moins que la dame ne veuille pas écouter mes capacités ? »

Mon regard revint rapidement sur le reste des cookies, puis, accompagné d'un petit sourire, se redirigea vers les doux yeux de Jess.

Sucré.
Le sucre l’avait rendu fou. Du moins, c’était ce qu’elle avait pensé aux premiers abords. Il avait d’abord semblé faire une crise cardiaque. Puis, il était redevenu vivant. Et bruyamment qui plus est. Il disait revive, comme si ces petites douceurs suffisaient à faire battre son cœur. Ainsi, il vivait de sucre et non pas de sang ? Ce jeune homme était fort étrange, Jess s’en était aperçue. Cependant, cette étrangeté lui donnait, dans un certain sens, envie de savoir pourquoi il était ainsi. Elle était comme une scientifique à l’aube d’une découverte. Comme si le prix Nobel était en route vers elle. Mais non, c’était juste un drôle de personnage, pas de quoi s’affoler non plus.

Il avait sauté sur l’assiette de cookie, manquant presque de dévorer la main de la jeune femme en même temps alors qu’elle piochait dans les friandises. Elle eut le temps de retirer un biscuit et de croquer dedans. Un large sourire était apparu sur son visage. Il avait changé, passant d’un adolescent fermé et presque timide à un enfant plein d’énergie qui saute un peu partout comme s’il était impatient d’ouvrir ses cadeaux de noël. Sans doute qu’il n’avait pas bien comprit ce qu’elle disait. Il avait répondu totalement à côté de la plaque. Mais au moins, elle savait qu’il jouait un peu au jeux-vidéos. Ça lui rappelait ses longues soirées de célibataire, en tête à tête avec sa console, sa boite à cookie et sa couverture polaire. Son canapé était son meilleur allié, jamais elle ne le nierait. Face au sourcil arqué de la brunette, il avait réalisé qu’il avait mal comprit ce qu’elle lui avait demandé. C’était sans doute dû à son anglais imparfait. Il se reprit en s’excusant pour sa maladresse. Il mimait en même temps qu’il parlait, jouant des instruments qu’il connaissait bien.

Alors il savait faire tout ça ? Jess semblait un peu déconfite face à cela. Elle ne savait pas jouer de grand-chose, n’en avait pas exprimé un plus grand désir que cela. Mais des fois, elle le regrettait un peu. Il eut comme un sursaut, demandant au pianiste qu’il semblait connaître de lui laisser la place pour montrer ses capacités à la jeune femme. Il lui demanda cependant confirmation : ça ne servait à rien qu’il joue si elle ne voulait pas l’entendre. La jeune femme vit son regard partir vers les cookies puis les pupilles du garçon vinrent se planter dans les siennes en quête d’une réponse. Jess lui sourit et hocha la tête, indiquant par ce signe qu’elle acceptait qu’il lui dévoile ses capacités de pianiste. Et puis, il était parti d’asseoir à la place du musicien et avait commencé à jouer.

Lorsque la mélodie commença, la brunette ferma les yeux. Le doux son du piano lui parvint aux oreilles, la berçant. Elle se laissa aller dans ses souvenirs, replongent dans un passé lointain, du temps où sa mère vivait encore. Elle se rappelait de ses douces mains sur son visage lorsqu’elle lui faisait un câlin ; de l’odeur de la quiche sortant du four ou même de la chaleur de ses bras. Jess souriait. Bêtement, elle avait retrouvé des souvenirs oubliés mais pourtant si important. Elle rouvrit doucement les yeux, s’approchant du piano sur lequel elle vint s’appuyer. Alors, elle entama une chanson que lui chantait sa mère lorsqu’elle était petite, qui ressemblait au rythme imposé par la piano de Shaporo.

Invité

~ The Second, second me, Ni ~

Oh, elle voulait bien ! Héhé, j'allais pouvoir jouer un peu ! Ça faisait longtemps...Je n'avais pas touché à un instrument de musique depuis mon arrivée sur l'île, j'espérais ne pas être rouillé. En tout cas, tout le monde ici auront idée de ce que je sais faire avec un piano, même si les habitués du coin savaient déjà que j'étais bon dans le domaine musical.

Je pris alors place sur le tabouret afin de pouvoir taper les premières notes. Tout de suite, un air sérieux prit place sur mon visage. Je ne souriais pas, mais ne tirais pas non plus la gueule. Non, j'étais seulement concentré. L'aura qui émanait de moi changea littéralement, tout comme l'atmosphère qui flottait autour de mon être. J'étais en même temps détendu, calme et concentré.

Lorsque j'étais bien pris dans le rythme, un faible se sourire se dessina sur mon visage. J'étais pris dans une autre dimension, puis, sans pour autant que ça fausse mes notes, je revins à la réalité en entendant la voix de Jess qui accompagnait ma mélodie. Cela donnait une jolie musique...De belles paroles, une belle et douce voix, et un instrumental jouiss...Un bel instrumental.

Puis, j'eus une horrible douleur sur la main gauche, qui me fit déraper. Puis, les maux de crânes reprirent. Avec cela, les voix...Ou plutôt la voix revint me hanter l'esprit. J'en étais sûr, je le savais. C'était obligé, s'il était là plus tôt, il n'allait que revenir avant que le lendemain n'arrive. Même si j'avais mal, je tentais de garder ces douleurs pour moi, afin de ne pas inquiéter les personnes qui se situaient dans cet endroit. Cependant, ma main gauche, et même tout mon bras tremblait. Même si je gardais un beau sourire forcé, cela pouvait se voir que j'avais mal.

Je me relevais alors rapidement, puis me ressayai aussi vite. Je baissai alors la tête suite à ces paroles qui étaient trop fortes pour moi. « Tu l'as toujours pas frappé ? Eh bin...J'vais faire un truc...J'vais faire un truc... » C'en était fini, j'avais totalement perdu conscience.

Voilà son arrivée, Ni. En soi, il était moi, et pas moi à la fois. Bref, je revins à moi, Ni contrôlait mon corps et même mon esprit. Là, le sourire timide qui se trouvait sur moi se transforma en franc sourire. C'était un franc sourire, mais il n'avait pas l'air d'être aussi franc que lorsque j'avais avalé un cookie. C'était un sourire quelque peu...Sadique.

Je me levai alors, puis me mit en face de Jess. Rapidement, je posais mon doigt sur sa bouche pour qu'elle ne dise rien sur ce changement de comportement, puis fit glisser lentement ce doigt le long de son corps pour atteindre la poitrine, sur laquelle j'appuyais légèrement.

« Jolie corps beauté. Tu m'en laisses voir plus ? »

Un bon moment qui prenait fin. Un sourire fort agréable qui se transformait en un sourire franc. Trop franc. Un sourire qui vous fait arquer un sourcil et qui vous fait vous demander ce qu’il se passe. Oui, un de ces sourires-là. Sadique. Presque pervers. C’était ce qui était arrivé, après un bref mouvement de panique interrogatoire suite à une petite perte de conscience post-musicale. Ce type, il était étrange. Sans sucre, il était renfermé, presque timide. Avec un cookie, il devenait étrangement souriant, joyeux, amusant. Et après avoir joué du piano, il changeait à nouveau de personnalité. C’est du moins la conclusion qu’en avait tiré Jess.

Ce garçon, aussi étrange qu’il était, venait de poser ses mains sur son corps. Etonnée, elle avait simplement haussé un sourcil, ravalant un « nan mais ça va pas la tête ! » accompagné d’une joie baffe. Oui, ravalant cela. Elle n’avait pas encore agit. Ce n’était pas difficile, elle lui laissait le temps de se rattraper en la laissant tranquille. Ce n’était ni difficile, ni long à faire : il fallait juste qu’il recule un peu pour rester dans le périmètre de sécurité qui lui permettrait de garder la vie sauve. Elle fronça les sourcils. C’était vrai qu’elle ne détestait pas être prise de la sorte, par surprise. Mais elle préférait quand même quand c’était quelqu’un qu’elle connaissait un peu mieux et surtout quand cette personne ne risquait pas de passer du rire aux larmes en quelques secondes. Elle regarda Shaporo avec un air interrogateur. Ses mains se baladaient sur sa poitrine sans en avoir eu l’autorisation, même sous-entendue.

« Jolie corps beauté. Te m’en laisses voir plus ? »

Hors de question. Jess pouvait sentir une pointe d’énervement monter en elle. Ce type était vraiment des plus étranges ! Non seulement il ne se gênait pas pour venir poser ses mains pleines de doigts sur son joli corps, mais en plus, il osait demander l’autorisation pour en voir plus ! C’était vraiment trop contradictoire pour la jeune femme. Elle le regarda. Ses yeux devinrent assez sombres pour provoquer un orage. Elle s’approcha sur cou du jeune homme, qu’elle s’apprêtait à embrasser. Entre ouvrir un peu la bouche.

Et croqua tout bonnement le jeune homme. Oui, elle l’avait mordu assez fort pour qu’il ait une jolie marque dans le cou. Sans doute qu’il aurait préféré une autre sorte de marque, mais Jess avait choisi de poursuivre dans le sauvage. Pendant qu’il restait étonné de son geste, elle se décala un peu, se défaisant de l’emprise du piano et de Shaporo. Elle se mit sur sa position défensive.

« On y va mollo, hein. Il faudrait que tu ais quelques choses de plus pour que je te laisse en voir plus mon coco. »

Elle lui fit un clin d’œil presque provocateur. Elle ne savait pas comment pouvait réagir ce personnage, ni qui il était vraiment. Elle savait juste qu’elle faisait bien de rester sur ses gardes au moins quelques temps, le temps de le connaître un petit peu mieux. Sait-on jamais, hein.

Invité

~ Ni's play ~

Gyahahah ! Elle avait exactement l'expression que je voulais qu'elle ait ! C'est marrant, c'est beaucoup trop marrant. Faut que je fasse gaffe, le vrai moi veut pas tuer. Ce serait con qu'il me scelle à jamais, je sais qu'il a la volonté pour le faire. M'enfin, je suis enfin sorti, j'vais faire un peu mumuse avec la demoiselle. Désolé mec, t'auras une mauvaise réputation mais c'est pas grave. Après l'avoir touchée, j'peux faire quoi d'autres...

Hein ? La couleur de ses yeux avait changé, ou du moins j'en avais l'impression. C'était comme si elle allait me sauter dessus à tout instant...Pour me tuer j'veux dire. Je serais déjà allé trop loin pour elle ? Yare yare, la prochaine fois je choisirais mieux mes cibles. Certes, je savais me défendre aussi bien qu'Original, le vrai moi quoi, mais dans cette île, moi, je suis capable d'admettre qu'il existe beaucoup plus fort que moi, autant en femme qu'en gars. Pourquoi donc ? Y'a ces pouvoirs terrifiants. J'suis pas fier de l'admettre, mais là encore j'suis aussi bon qu'Original, c'est-à-dire que j'arrive à peine à créer un arc ou une épée, pas de quoi s'affoler.

Cependant, l'endroit me donnait une certaine chance de survie, j'imagine. Dans un lieu public, on pouvait pas se permettre de tuer quand l'envie nous prends. On devait réfléchir avant, et tout ça. Et puis, comme je le pensais, elle ne m'avait pas attaqué. Enfin, pas de sorte à me tuer quoi.

Elle ne m'avait que mordu au niveau du coup, m'obligeant alors à fermer l’œil du côté où elle avait laissé sa marque. C'était bon, ou presque. Si c'était moins brutal, ça aurait été parfait. Là, j'en saignais même un peu. Mais bon, c'était pas ce qui m'empêchait de savourer cet acte, j'en léchais même mes babines pour bien montrer que j'ai quand même aimé ça.

Mhm...Y aller mollo huh ? C'était pas vraiment ce qu'elle avait fait, mais soit, je suis un homme indulgent. Son clin d’œil ainsi que la suite de sa réplique me fit plus réagir. En gros, je n'étais pas assez bien...Ou quelque chose comme ça. Amusant tout ça, elle me lançait comme un défi là. M'enfin, je ne savais pas comment changer, et j'en avais pas envie non plus. Mais je me connais, j'suis borné, je sais ce qu'il fallait faire...L'improvisation c'est la vie.

« Kahahah, alors je suis pas assez bien huh ? Et que devrais-je faire pour convenir à tes goûts, beauté ? »

Je me mis alors à tourner autour de la demoiselle tout en regardant son corps. Puis, je passais un bref coup d’œil aux invités qui se trouvaient là. Je tentais ensuite de leur faire détourner l'attention de nous, après tout, c'était pas une mise en scène qu'on faisait.

« La musique est finie en fait, c'est pas un spectacle qu'on fait là. »

Alors, je me retournais vers Jess, et tentai de la rassurer. Après tout, ces subites changements de personnalité, ça troublerait tout le monde.

« En tout cas, n'ait pas peur, j'te ferais aucun mal, héhé. Oh ! Et j'dis pas ça comme les meurtriers hein, j'suis sincère moi. »

Le jour où elle aurait peur d’un type pareil n’était pas venu. Shaporo, et sa personnalité changeante, était loin de lui faire peur. Soit, elle restait surprise, mais en rien elle n’était effrayée. Le jeune homme face à elle semblait presque indigné par le fait qu’elle ne veuille pas lui laisser son corps. Etait-ce un de ces garçons qui se pense tout permis ? Jess restait sceptique. Un garçon aussi gentil que celui de tout à l’heure ne pouvait pas être aussi vilain que celui-ci le laissait penser. Que lui était-il arrivé pour qu’il en arrive à changer de personnalité à ce point ? C’était intriguant. Sans doute qu’il faudrait engager un détective privé résoudre ce mystère. Elle avait d’ailleurs entendu qu’un d’entre eux s’était récemment installé en ville. Mais peu importait pour le moment.

Le garçon lui tournait autour, comme s’il guettait un animal sauvage ou un morceau de viande bien fraîche. La brunette s’agaçait, de le voir tourner ainsi. Le film qui tournait dans sa tête indiquait un meurtre imminent, peu importait la présence d’un public qui se faisait actuellement détourné de la situation. Elle avait envie de la cogner, le frapper, l’égorger ! Mais non, elle gardait son calme. Elle attendait que la tempête se calme. Le plus amusant, c’était ce garçon, qui essayait de la rassurer en lui disant qu’il ne lui fera aucun mal. Enfin, pas de mal à la manière des assassins. Jess eu un fou rire. Un rire franc. Un rire qui était pourtant loin d’être amusé. Elle riait aux éclats, comme s’il avait sorti une blague tellement drôle qu’elle aurait fait rire un chameau.

« Alors toi, t’es un marrant ! »

Oui, elle se moquait littéralement de sa tronche. Et elle aimait ça ! La tête qu’il tirait à ce moment précis était forte amusante. Elle s’approcha de lui. Un air aguicheur sur le visage, elle s’approcha de lui. Ses mains vinrent se promener sur le torse du garçon. Elle vint murmurer au creux de son oreille.

« Tu m’plais bien finalement. En revanche, je ne sais pas lequel de nous deux tuera l’autre en premier. Tu vois, depuis le temps que je suis ici, j’ai eu le temps de me faire aux petits fous. »

Elle le regarda. Et vint retirer une miette de cookie qu’il restait au coin de ses lèvres à l’aide de sa langue. Alors, elle tourna les talons et parti vers la table où ils étaient installés avant.

« Une nouvelle assiette de cookie, siouplait ! »

» Regarde au-delà de ce que tu vois [soliana]
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» Event Noël [Lyce/Shaporo/Rosalya]
» Je t'en supplie, ne me regarde pas ainsi [Edgar et Natacha]
» Nyx Caelum - L'homme regarde la fleur et la fleur sourit ~