Quand je fais du shopping, je ne fais pas les choses à moitié. [ROSALYA]

Aller Hailee, on se secoue un peu les neurones !
Hailee venait de se réveiller. Le soleil n’était pas encore très haut dans le ciel. Elle pouvait voir grâce à la lumière qui traversait ses volets qu’il ne devait pas être plus de neuf heures. Bingo ! Il était à peine 8h15. Elle eut envie de se recoucher, mais aujourd’hui elle devait sortir. En effet, c’était Mardi et, comme elle n’avait pas cours ce matin, elle allait faire ce qu’elle préférait : du shopping. Alors elle s’extirpa du lit comme si sa vie en dépendait, peignant un magnifique tableau de séparation entre une femme presque nue et son amour éternel qu’était son oreiller.

Dans la salle de bain, son reflet dans le miroir ne lui plut pas. Elle avait les cheveux en pétard, les yeux un peu rouges, et il lui restait des traces sur le corps du début de nuit avec un homme pas forcément très joueur. Elle haussa les épaules et s’immisça sous la douche. Lorsqu’elle ressortie de la salle de bain, elle était propre et habillée. C’est vêtu d’un pantalon blanc, d’un haut bleu et noir et de bottes hautes noires et bleues qu’elle sortirait aujourd’hui !

Alliant le geste à la pensée, Hailee s’en alla au dehors. Elle prit le bus qui la mènerait à destination : le centre commercial d’Amishawa. La ville principale semblait regorger de secrets en tout genre, surtout au niveau des boutiques de fringues. Elle entra dans la première venue : une boutique de sous-vêtements. Et elle en ressortie immédiatement. Ah non, décidément, même à 20ans elle ne pouvait se résoudre à entrer dans ce genre de boutique ! C’est le far aux joues qu’elle s’en allait, l’air de rien, vers la boutique suivante.

Les chaussures étaient une de ses grandes passions. Les talons, elles les avaient en horreur ! Ô grand Dieu que jamais plus elle n’en porterait ! Le temps d’un bal avait suffi à la rendre hystérique à s’en empiffrer les petits fours par cinq. Franchement, comment toutes ces filles faisaient-elles pour marcher avec des chaussures qui vous donnent l’impression de ne pas toucher le sol ? Le clapotis des talons sur le carrelage était, en plus, insupportable à ses oreilles qui aimaient à ce point le silence. Et oui mes amis, c’était pour ça qu’elle avait choisi le Maid Café, plus calme et plus tranquille que le bar restaurent du coin qui te sert des ramens et où les gros porcs bourrés du samedi soir s’empiffrent en gueulant des chansons paillardes françaises. La tête bleue hocha la tête frénétiquement et énergiquement. Oui, décidément, elle avait bien choisi sa voix. Et puis, les uniformes étaient tellement mignons, qu’elle était actuellement en train de sourire bêtement en remuant le postérieur comme un chat. C’était ridicule à voir. Mais tellement drôle à faire.

Elle se décida, enfin, à entrer dans la boutique. Elle se dirigea vers le coin des bottes les plus hautes qu’ils avaient. Elle fit la grimace. Non, en fait, son visage se décomposa complètement. Les talons étaient tous supérieurs à 10cm de hauteur… Hailee prit ses jambes à son cou (imaginez un peu la scène, c’est comique !) et fuit le plus vite possible. Elle s’arrêta plus loin, contre un mur. Les avant-bras à plat sur celui-ci, elle prit un air dramatique en laissa échapper une petite larme symbolique. Puis elle se retourna vers la place centrale de la galerie marchande pour tomber nez à nez avec une jeune femme qui passait par là, et qu’elle avait failli assommer avec ses gestes théâtraux.

Intriguée, elle observa la demoiselle. Des cheveux longs, bruns. Des yeux clairs d’une couleur particulière. Et une délicieuse odeur de jeune fille. Les narines d’Hailee étaient grandes ouvertes et laissaient entrevoir son estomac.

« Bonjour, jolie demoiselle. »

Elle s’accroupie pour lui faire un baisemain.

« M’accorderiez-vous cette danse ? »

Oh oui, dansons !
Cette demoiselle était forte attrayante, très gracieuse et fort polie. Elle ne semblait pas mal à l’aise, au contraire. C’était comme si son quotidien était de se faire inviter à la danse au beau milieu d’un centre commercial. Elle songeait un instant que ça pourrait être une occupation très amusante que d’apprendre la danse à des personnes et au milieu d’autres personnes ! Au moins, ça ne manquerait pas d’animer ces commerces qui étaient si calmes. Enfin, ils étaient bien bruyants ! Mais dans un mauvais sens. Mais qu’importait, le bruit rendait Hailee joyeuse. Un beau bourdonnement causé par des gens dépaysés qui cherchent consolation en achetant tout ce qui leur passe par la tête. Et oui, elle ne serait pas bien surprise de voir un lion être acheté par une riche personne en manque de sensation. Oh, mais… C’était presque ce qui était en train d’arriver ! Si on oubliait évidemment le lion pour qu’il devienne juste un énorme chien qui semblait pourtant bien trouillard.

Hailee avait entrainé sa camarade danseuse dans des pas endiablés. D’abord, elle avait commencé par une petite valse à trois temps. Doucement, elle avait accéléré le pas pour passer à quelque chose de plus rapide et laissait rapidement place au tango et à la salsa. Elle guidait plutôt bien sa partenaire qui semblait à la fois s’amuser et avoir la tête qui tournait. Les petites grimaces qu’elle faisait firent rire la tête bleue qui termina la démonstration par quelque pas de rock et un Head Bang digne des plus grands métalleux du monde.

Elle fit une révérence pendant que sa partenaire reprenait son souffle puis se mit à rire aux éclats suite à cette performance très amusante. Aujourd’hui était un bon jour pour Hailee, elle en était certaine. Elle regarda alors la jeune brune en souriant et se présenta à elle.

« Je suis heureuse de cette danse, mademoiselle ! Vous pourriez faire du ballet ! »

Elle imita les danseurs de ballets en tutu, la tête sérieuse et les bras bien trop rigide pour que cela fasse naturel. Alors qu’elle terminait sa caricature, elle s’approcha de la jeune fille.

« Je le trouve cool cet endroit. T’es v’nues acheter quoi ? Tu veux un thé ? »

Une fois encore elle ajouta le geste à la parole, mimant un anglais coincé buvant du thé du bout des lèvres.

La valse des manteaux.
Oh ! Mais elle pouvait aussi faire du classique ! Cette fille était, décidément, fabuleuse. Non seulement elle était jolie comme un cœur, mais en plus elle avait un grand cœur ! Un cœur dansant est un grand cœur. Oui, oui ! C’était une de ses devises préférées. Parce que Hailee avait la pêche, la joie de vivre ! Elle aimait quand les gens souriaient, dansaient. Elle aimait les voir se câliner plus que se battre. Pour accompagner la danseuse, elle avait créé une petite boule de feu qui s’amusait à aller et venir au rythme de la jeune brune. Elle semblait bien jeune, d’ailleurs. Peut-être était-elle lycéenne tout au plus. Elle s’arrêta et répondit à la question posée.

« Moi aussi, j'apprécie beaucoup ! Je suis venue faire passer la commande d'un manteau, assez "spéciale". Et pour répondre à ta dernière question, oui, je veux bien, j'ai encore du temps ! »

Et bien… Allons-y ! Elle avait imité l’imitation d’Hailee, ce qui avait fortement fait rire cette dernière. Alors elle partit en sautillant et, au bout de quelques pas, revint pour attraper le bras de sa jeune amie pour repartir en sautillant. Elle chantonnait et les faisait tournoyer avec joie. Ô joie quand tu tiens des cœurs aussi bien, ne les lâche pas !

Elles arrivèrent rapidement devant un café. La terrasse donnait sur le centre commercial. Les clients pouvaient ainsi venir y boire un thé, un café, un chocolat accompagné de quelques viennoiseries et ce, peu importe la saison. Le soleil tapait sur la véranda du centre commercial, donnant l’illusion que le café était situé en extérieur et sur la rue. Hailee partie demander une table pour deux. Elle revient rapidement en sautillant toujours et s’installa à la table indiquée, sur la terrasse, le plus près possible du reste des boutiques. Elle tira la chaise et fit signe à sa nouvelle amie de s’asseoir puis poussa un peu la chaise pour la rapprocher de la table. Puis, Hailee partie s’asseoir en face de la jeune brune.

Elle attendit que le serveur vienne. Elle lut la carte en balançant ses jambes sous la table. Elle commanda un chocolat chaud, une assiette de sablés au chocolat et une tarte aux fraises. Elle recommanda ensuite la tarte au citron meringué à la brunette et croisa les pieds sous la table.

« Dit, comment tu t’appelles ? Moi, c’est Hailee. J’adore les biscuits et j’aime les bottes sans talons ! »

Elle lui sourit et lui tendit une main amicale. Puis, elle engloutie les fruits secs qui étaient disposés sur la table.

Elle s’appelait Rosalya, c‘était une rose brune avec un caractère fort plaisant.
Et Rosalya, elle était comme Hailee : elle détestait les talons ! Une copine ! La jeune femme était bien contente de trouver quelqu’un qui partageait son opinion. En plus, elle aimait le fondant au chocolat. C’était bon ! Elle l’avait adoptée la petite brune. C’était sa nouvelle ami, qu’elle le veuille ou pas !

Elle semblait avoir elle aussi accepté Hailee. Elle lui proposait même des folies. Il ne fallut pas longtemps au cerveau de la bluette pour retourner cette phrase. Elle toussota doucement avant de voir son portemonnaie et d’afficher un large sourire sur son visage. Ces temps-ci, son côté homme-pervers avait tendance à venir fourrer son nez un peu partout. Il fallait qu’elle règle ça avec lui. Evidemment que des folies (financières, ou pas *pan*) tentaient la demoiselle qui sauta sur ses pieds. Elle prit les mains de son amie et hochant la tête. Elle pouvait déjà voir de nouvelles robes s’ajouter à sa garde-robe personnelle. La brunette régla les consommations et revenait vers Hailee pour que celle-ci lui confirme son envie de parcourir le centre-commercial avec elle.

« Oui ! Oui ! Ouiiiii ! »

Elle sauta de joie avant d’entamer une petite danse de la joie qui ressemblait à un mélange de Zumba et de Guigendélire particulièrement amusant. Elle attrapa sa nouvelle amie par les hanches et sortie du café en dansant une petite valse bien rythmée. Plus loin, elle s’arrêta naturellement et commençait à marcher simplement. Qu’allait-elle pouvoir faire avec sa nouvelle amie, maintenant ? Le centre-commercial regorgeait de surprises, elles auraient sans doute de quoi s’occuper toute la journée. Hailee opta pour la première boutique qui s’offrait à elles : un magasin de vêtements. De style un peu gothique et victorien, elle offrait un large choix de corsets, de robes, de jupons, de t-shirts, de pantalons… Bref, de tout ! Elle sautilla jusqu’au premier rayon devant elle et choisi un vêtement. Un pantalon en imitation cuir, troué. Elle ajouta à sa sélection un corset noir à motifs rouges en velours. Alors, elle s’avança vers Rosalya. Maintenant, il fallait choisir pour elle ! Elle cueilli une robe assez courte, dont le jupon avait sans doute un peu trop abusé de la meringue. Cette robe était pleine de froufrous, mais tellement mignonne qu’elle lui irait surement à merveille. Elle la regarda en souriant.

« On va rigoler un peu, d’accord ? »

En lui tirant la langue, elle partit à la recherche de deux paires de chaussures proposées par la boutique. Elle ressortie avec une paire d’escarpins noirs et vernis pour elle, puis, elle revint quelques instants plus tard avec une paire de chaussures à talons épais et haut d’environs 8cm. Elle regarda Rosalya en souriant.

« Celle qui tient plus que l’autre offre une glace ! »

En sautillant et murmurant des « owi, owi, owi » elle traina sa nouvelle amie jusqu’à cabine d’essayage et partie dans celle d’à côté en riant presque sadiquement.

Elle avait perduuuuue ! Cela rendait Hailee encore plus heureuse. Ce qui la rendait encore plus heureuse que de gagner, c’était de se faire offrir une glace. La course en talon s’achevait sur une victoire écrasante de la demoiselle en corset et jean en cuir. Elle avait été très amusante, d’ailleurs. Il n’y avait pas besoin de ralenti : les filles courraient déjà au ralenti, roulant les coudes comme les roues d’un train roulaient, les pieds décollant à peine du sol de peur de ne jamais retomber. Les talons claquetaient jusqu’à ce que Rosalya se laisse tomber au sol dans un splash à la fois amusant et effrayant. Alors qu’elle se relevait, elle déclarait forfait. Hailee sautillait de joie. Elle avait gagné une glace, c’était le meilleur moment de cette journée ! Elle s’approcha à son tour du stand de glace qui était, semble-t-il, apparu par magie devant elles. Enfin, c’était sans doute la solution la plus jolie aux yeux d’une demoiselle enfantine et amusée par le piaillement des oiseaux. Elle s’arrêta devant la pancarte indiquant les parfums proposés par le glacier qui déambulait dans les allées du centre commercial. Hésitant un très long moment, elle pointa son doigt sur le parfum pistache. Puis sur le chocolat. Puis la vanille ! Elle n’arrivait pas à se décider. Tournant sa tête entre ses mains, elle en vint à presque s’arracher les cheveux. Zut et triple zut ! Qu’allait-elle prendre ? Le glacier proposait tant de parfum si délicieux… Elle grimaça et pointa finalement le double parfum fraise-vanille. Elle hoche la tête.

« Ça sera celui-là ! »

Pourquoi ? Bah ça, c’était le plus grand des mystères ! Il y aurait eu un parfum « petit gâteau sec » elle aurait tout de suite sauté dessus. Mais il semblait que cela n’existait pas. Alors elle se contenterait de deux des parfums qu’elle préférait. Peut-être que la prochaine fois elle choisirait groseilles ! Ou bien, elle pourrait choisir menthe, cacahuètes ou pourquoi par pistache-vanille-cacahuète-framboise ! Quoi qu’elle avait également un petit faible pour le parfum caramel au beurre salé ou même crème brûlée. Oui, ce glacier deviendrait son fournisseur attitré ! C’était certain : elle ne pourrait plus s’en séparer.

« Rien de tel qu’une bonne glace en ce début d’hiver ! »

Elle tira la langue, lécha la glace avec amour. Savourant son délicat parfum, elle se tourna vers son amie et la remercia d’un baiser sur la joue. Alors qu’elle prenait un plaisir monstre à dévorer cette glace, elle réfléchissait à ce qu’elle pourrait faire par la suite. Elle aperçut au loin une salle d’arcade dont la devanture prônait l’acquisition d’une machine de danse. Elle regarda sa jeune voisine avec un large sourire en pointant la salle du doigt.

« Tu sais danser, pas vrai ? »

Elle lui offrit un très large sourire.

« On se déchausse et on va danser ? »

Elle avait créé la glace ultime. Juste avant que notre jeune folle aux cheveux bleus ne vienne lui proposer quelques danses, sa charmante compagnie lui avait fabriqué de la glace. Grâce à son pouvoir de l’eau qu’elle pouvait faire passer par divers états, elle avait mélangé du sucre fondu par les soins de la bluette et des morceaux de gâteaux cherchés au salon de thé pour fabriquer la glace précieuse. « La précieuse », c’était une glace aux biscuits secs, à la vanille et à la fraise. Juste fabuleuse ! Les yeux d’Hailee s’émerveillaient et laissaient croire à une enfant découvrant un énorme cadeau sous le sapin de Noël. Elle la dévora, remerciant gracieusement Rosalya avec des regards émus et des « hmmm, cro bonn ! » qui venaient toutes les dix secondes.

Lorsqu’elle eut terminé sa glace, elle suivit son amie jusqu’à un banc et retira elle aussi ses chaussures hautes. Elle renfila ses bottes plates et, rangeant sa dernière acquisition dans leur boite, s’avançait vers la salle d’arcade vantant les mérites d’une machine de danse dernier cri. Elle appuya sur le bouton et choisi alors une musique. Des aperçus de la danse défilaient à l’écran et, appuyant sans cesse sur le bouton « suivant », elle essayait de trouver quelque chose de compliqué. Car sachez chers amis que les danses compliquées sont les plus amusantes à faire entre amis ! Elle opta pour une chanson peu connue dont les extraits lui rappelaient un mélange de danses orientales, indiennes, classiques, modernes… Un merveilleux medley artistique comme elle les aime.

« C’EST PARTIIIIIT ! »

La musique commença, les deux filles se tenaient prêtent à bondir sur les proies. Oui, leur proie se limitait à un mètre carré pour danser, mais c’était une proie tout de même ! Alors, elles s’élançaient. Jetant les pieds d’avant en arrière, essayant de suivre les pas à l’écran. Avec beaucoup de mal, oui. Il fallait avouer que malgré leurs aptitudes à la valse, elles étaient assez mauvaises dans le genre de mélange pourtant très drôle.

La fin de la partie sonna après cinq minutes de difficulté intense. Lorsque le jeu s’arrêta, Hailee se jeta au sol, tombant sur les fesses en rigolant à pleine gorge. Elle riait de sa performance qui devait être fort amusante pour les passants. Elle riait parce qu’elle s’était beaucoup amusée à voir son amie dans la même situation de galère qu’elle. Alors, elle riait jusqu’à en avoir le souffle coupé. Puis, doucement, elle se calma. Elle vint rejoindre Rosalya sur le bord de la fontaine, assise à rire également. Hailee se disait qu’il fallait qu’elle la remercie pour ce moment agréable à souhait. Elle approcha doucement son visage du sien pour venir y déposer un baiser affectif sur la joue. Cependant, elle n’y parvint pas, puisqu’une chute d’eau vint lui tomber sur la tête au moment précis où elle s’apprêtait à conclure cet acte décisif. Elle regarda Rosalya avec de gros yeux et rigola de plus belle.

« Il fallait le dire si je dois plus te toucher ! »

Elle disait ça en rigolant, pas vexée du tout. Pourtant, l’expression sur le visage de Rosalya à ce moment lui fit comprendre que cette action ne venait pas d’elle…

OULALA ! La suite s’annonçait très difficile ! Nous sommes face à une course poursuite des plus terribles mes amis ! Et oui, attention il les rattrape ! Oui mes amis, l’oiseau qui poursuit les points de suspensions au-dessus de la tête d’Hailee vient enfin d’atteindre sa cible ! Et oui, il a mangé tous les points… Enfin, croyons le, parce qu’il y en avait beaucoup quand même. Si bien que le temps de chargement de la demoiselle semblait avoir bugée au plus haut point. Elle n’avait pas la réponse à la question posée par Rosalya. Ou plutôt, elle avait trop d’éléments à fournir. S’il fallait compter les gâteaux, Hailee pouvait même calculer des racines carrées de nombres compliqués à souhait. Mais s’il fallait compter les filles et les garçons qu’elle avait plaqués… C’était là une tâche trop longue et trop pénible pour elle. Donc son cerveau avait trouvé la solution ultime : le freeze.

D’ailleurs, c’était assez contradictoire pour quelqu’un qui maniait le feu de voir son cerveau geler complétement. Elle secoua la tête, réveillée par les dernières gouttes d’eau qui tombaient de ses mèches de cheveux. Elle ricana bêtement en se grattant la tête.

« Beaucoup trop de gens me trouvent trop bizarre. Alors doit y avoir une tooonne de gens qui m’aiment pas ! »

Elle prit un regard suspicieux et regarda autour d’elle pendant que de petits Pacman de feu venaient manger les gouttes d’eau de ses cheveux. Elle sauta sur ses pieds, se relevant d’un coup sec. Elle se demandait si ça n’était pas juste une mauvaise farce. Puis, elle reçut un fruit sur la tête. Alors elle s’énerva un peu, les petits Pacman montraient le poing. Quelles étaient ces personnes qui l’attaquaient ainsi ? Hailee se retourna pour découvrir deux personnes qui couraient jusque plus loin. Elle leur envoya son petit favori : le pigeon voyageur de feu. Puis elle reprit son calme et prit la main de Rosalya. Elle mit un genou à terre et lui fit un baisemain, comme au début.

« Milles excuses mademoiselle. Vous n’y êtes pour rien si ma compagnie vous porte préjudice sans même que je ne vous importune. »

Alors, un petit singe flambant vint cogner sur le crâne de la demoiselle aux cheveux bleus. Elle sourit et leva la tête vers le ciel. Déjà, les lumières des plafonds éclairaient les allées. La verrière au-dessus de la fontaine montrait un soleil en déclin. Bientôt, il ferait nuit. Ou alors, il pleuvrait. Après tout, elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était. Pourtant, il n’avait pas l’air d’être si tard que ça… Elle guettait le ciel avec une certaine appréhension.

« Au fait, Rosalya. Tu viens d’où ? Comment, c’était ta vie, « dehors » ? »

La tête vissée vers le ciel, elle attendait une réponse de la part de son amie. Elle espérait ne pas avoir été trop indiscrète avec cela. Certaine personne n’apprécient pas de parler de leur vie sur le continent. D’autres prétendent même ne pas en avoir eu, ou ne pas s’en rappeler. D’une certaine façon, c’était compréhensible. Mais d’une autre, elle considérait ça comme un héritage du passé et pour rien au monde elle n’aurait souhaité oublier cette vie passée. Même douloureuse, même agaçante : elle a fait de nous ce que nous sommes maintenant.


Image Bonus : www.

Elle n’avait pas hésité à dévoiler son passé à son amie et pourtant encore inconnue. Hailee l’écoutait attentivement, comme si on lui racontait une histoire tellement passionnante qu’elle en devenait hyper captivée. Alors comme ça, elle venait de loin ? Et en plus, elle était orpheline. C’était triste ; mais quand on la voyait, on pouvait se rendre compte qu’elle était forte, et qu’elle n’en souffrait pas ou du moins pas en apparence. Hailee était un peu triste pour elle, mais voir son sourire et entendre son rire enfantin et sincère lorsqu’elle évoquait des souvenirs heureux avec sa famille adoptive, ça prouvait que dans le fond, elle était pleine de bonne humeur ! La demoiselle à la chevelure aquatique regardait sa nouvelle amie et ne pouvait s’empêcher de sourire en même temps qu’elle.

Lorsqu’elle s’arrêta de parler, Hailee eut un frisson d’horreur. L’avait-elle découvert ? Non, c’était impossible ! Elle lui sourit et lui tira la langue. Certains secrets ne doivent pas être dévoilés. Et la venue au monde de la demoiselle devait rester secrète.

« Mais non, voyons ! Que vas-tu chercher là ? J’veux bien que j’ai pas de sein, mais quand même ! »

Elle simula un air fâché puis lui tira la langue simplement.

« Je suis une demoiselle, voyons ! Je vivais en Alaska avant d’arriver ici et même que quand j’étais petite j’ai essayé le bleu de travail de mon papa ! »

A ce moment, elle s’arrêta. Puis elle sortit un téléphone de sa poche et décrocha. Oui, le vibreur sonnait assez fort dans sa poche depuis quelques secondes lorsqu’elle décrocha. Elle marmonna quelques mots. Puis, elle soupira. Elle raccrocha.

« Rosalya, je suis désolée mais je vais devoir filer ! »

Elle approcha sa bouche de l’oreille de la jeune fille.

« Je dois aller travailler ! Mon patron vient de m’appeler, sa serveur la plus sexy lui manque ~ »

Elle lui fit une petite léchouille sur l’oreille et créa un petit bonhomme de feu.

« Il te protégera jusqu’à ce que tu sois en sécurité ! Fait bien attention à toi ! »

Elle partit en sautillant gaiement et en tirant la langue à nouveau : direction, le Maid Café d’Ikazuchi !