Sujet: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Sam 4 Oct 2014 - 8:21
Derrière le comptoir de la supérette où elle travaillait, Elina observait les allées et venues des quelques clients qui lorgnaient sur la marchandise mise à leur disposition. Ce n’était que son troisième jour de travail, pourtant, elle avait déjà mémorisé l’emplacement de la plupart des articles dans les rayons. Aussi s’amusait-elle à essayer de deviner en quoi consisteraient les achats qui lui seraient présentés un peu plus tard. Sa patronne, occupée jusque-là à vérifier l’inventaire des marchandises dans la réserve, revint à ses côtés. Le fait qu’elle la laisse seule pour gérer les clients était une preuve de confiance, et la jeune fille en avait bien conscience. La gérante revint donc, et lui demanda si tout se passait bien :
- Alors, pas de problème Elina ?
- Non, pas de soucis.
La conversation ne s’éternisa pas, car un client revenait avec son panier de commissions dont il souhaitait faire l’acquisition. Elina s’occupa de ses achats, et le regarda quitter la supérette d’un regard légèrement absent. Ce détail n’échappa pas à la patronne, qui intervint aussitôt :
- Est-ce que tu vas bien ? Tu as une drôle de tête depuis ce matin…
Elina retrouva aussitôt contenance, et se tourna vers la femme d’âge mûr qui venait de lui parler. Elle entreprit aussitôt de s’excuser :
- Oui, tout va bien. J’ai juste mal dormi, cette nuit. Désolée, si j’ai une expression étrange…
Elina savait bien que son expression devait différer de celle qu’elle avait montré le week-end précédent. Et pourtant, ce n’était pas faute de faire des efforts ! Mais depuis la veille déjà, son visage restait fermé, bien qu’il y ait eu malgré tout une légère amélioration depuis. Elle avait d’ailleurs passé sa journée au lycée avec cette expression impassible, et même son irréductible voisine de table avait renoncé à venir lui adresser la parole ce jour-là. Tous avaient dû se rendre compte qu’elle n’était pas du tout dans les bonnes dispositions que pour entamer la conversation, quel que fut le sujet. Le reste de la journée s’était passée de la même façon, son comportement avec Emily ayant à peine changé depuis le matin. La seule amélioration notable fut qu’elle acceptait de répondre aux paroles d’Emily sans l’agresser, à la condition que cela soit vraiment nécessaire et en se limitant au nombre minimum de mots requis. L’ambiance n’était donc toujours pas des plus joyeuses, et bien loin de celle qui s’était créée après ces quelques jours de vie commune. Quant à la nuit… Cette fois encore, Elina était loin d’avoir passé la meilleure nuit de sa vie, bien qu’elle ne fût pas non plus, et de loin, la pire. Cependant, celle-ci n’avait pas été des plus réparatrices, alors que la jeune fille en aurait bien eu besoin avec celle qu’elle avait passé la veille. Cette fois, ce n’était pas à cause d’Emily. Non, la jeune femme avait sagement dormi dans son lit cette fois, libre de remuer autant qu’elle pouvait le souhaiter sans que cela ne puisse empêcher la jeune fille de s’endormir. D’ailleurs, s’enfoncer dans le sommeil n’avait pas été l’étape la plus difficile de cette nuit médiocre. Car si trouver le sommeil avait été relativement facile, le garder fut autrement plus compliqué… Si tôt qu’elle finissait par céder à la fatigue, des rêves angoissants au contenu imprécis l’assaillaient directement. Si bien qu’elle passa une bonne partie de la nuit à se réveiller en sursaut, le corps baigné d’une sueur froide et perclus de frissons. Bien qu’elle n’ait pu se souvenir de ce qui se passait dans ses rêves, il n’était pas difficile de deviner que le contenu était la cause de l’état dans lequel elle se trouvait à son réveil. Et quant au pourquoi ce genre de rêve se manifestait… L’expédition qu’elle s’apprêtait à mener aux côtés d’Emily en était bien évidemment la cause. Il faut dire que l’idée de s’aventurer dans un lieu où elle avait toutes les chances de rencontrer un danger bien réel avait de quoi l’angoisser. Cependant, elle n’en démordait pas : elle accompagnerait Emily dans cette aventure, dusse-t-elle y perdre la vie. Malgré son comportement froid à son égard de ces dernières heures, sa décision de privilégier la survie de la jeune femme par rapport à la sienne n’avait pas changé. Une fois encore, elle estimait sa vie moins valorisable que celle d’Emily. Cependant, cette décision augmentant grandement ses chances de ne pas revenir de ces bois n’était pas pour l’apaiser…
Elina ne put s’empêcher d’étouffer un bâillement, profitant que personne ne pouvait l’apercevoir. Enfin, personne, c’était peut-être un peu trop espérer, sa patronne se trouvant toujours à ses côtés. Cette dernière ne manqua donc pas de le remarquer une fois encore, elle avait décidemment un sens de l’observation des plus pointus. Peut-être était-ce dû aux années passées à guetter un éventuel vol à la tire ? Quoiqu’il en soit, ce signe évident de fatigue ne manqua pas de l’interpeller :
- Tu es sure que tu te sens bien ? Tu n’es pas malade au moins, j’espère ?
Elina s’efforça de rassurer sa supérieure, qui restait néanmoins sceptique face à cette affirmation. D’ailleurs, elle ne manqua pas de le souligner en répliquant :
- Si demain, tu ne te sens pas apte à venir travailler, reste chez toi à te reposer. Il te suffira de me téléphoner pour me prévenir, je comprendrais. Il faut faire attention, avec le changement de saison…
Il était vrai qu’en deux jours seulement, le soleil avait fait place à une grisaille déprimante, à laquelle Elina était davantage habituée. Les températures avaient décrues en conséquence, sans qu’il ne soit pour autant nécessaire de sortir les doudounes bien épaisses. Il n’empêchait que le risque de pluie n’était pas à exclure… La demoiselle fut forcée de promettre qu’elle ne ferait pas d’excès de zèle, et qui si le lendemain, elle n’avait pas pu se reposer correctement, elle prendrait du repos, non sans avoir prévenu auparavant tout de même.
« Si je suis toujours en vie, bien sûr »
Elina n’avait pu s’empêcher de penser cela, seulement elle eut le bon sens de ne pas exprimer à voix haute cette pensée. Cela n’aurait fait qu’augmenter les craintes de la gérante, sans qu’elle puisse de toute façon y changer grand-chose. Un bref instant, elle l’imagina, seule dans la supérette, à attendre son arrivée ou son appel, sans que ni l’un ni l’autre ne finisse jamais par se produire. Comment réagirait-elle en apprenant que son employée à temps partiel ne viendrait plus travailler ? Serait-elle attristée, ou bien se contenterait-elle de lui chercher une remplaçante ? Chassant, de sa tête ces pensées inutiles, Elina se concentra sur son travail. Il ne lui restait plus qu’un quart d’heure à prester avant que son service ne soit terminé, de toute façon, et alors, elle n’aurait plus à imaginer ce qui allait se passer, étant donné qu’elle le vivrait en direct, cette fois.
Le temps s’écoula relativement vite, même si elle prit un léger retard, deux clients étant arrivés l’un derrière l’autre juste avant que son service ne prenne fin. Une fois dans le vestiaire, Elina remit les habits qu’elle s’était choisie la veille : un minishort en jeans, un tee-shirt mauve pâle qui jurait atrocement avec ses cheveux et enfin un gilet gris cendré à tirette surmonté d’une capuche à cordons. Ses pieds étaient chaussés de baskets blanches, bien qu’elle les aurait volontiers troqués contre des bottines de marches si elles en avaient eu à disposition. Néanmoins, elle estimait que dans l’ensemble, sa tenue se prêtait à une excursion dans les bois. À condition de ne pas avoir à traverser de buissons épineux ou autres ronces du même genre, en quel cas ses jambes à nues risquaient de souffrir d’égratignures dont elle se passerait bien. Cependant, la large mobilité que lui procurait cette tenue supplantait largement ce léger inconvénient. Quant à la question d’avoir froid, elle ne se posait même pas, il en fallait largement plus, ou moins selon les points de vue, pour la faire trembloter. Désormais fin prête, elle quitta la supérette, un petit sac à dos accroché à son épaule, saluant d’un geste de la main la gérante qui le lui rendit avec un sourire bienveillant sur le visage. Dehors, se trouvait une voiture qu’elle connaissait bien pour y être déjà monté plusieurs fois. Celle d’Emily, bien entendu. Ouvrant la portière côté passager, Elina se laissa tomber sur le siège, déposant son sac à dos à ses pieds. Une fois ses fesses posées, elle salua la jeune femme qui se trouvait à côté d’elle :
- Salut.
Un simple mot, certes, prononcé d’un ton tendu aussi, mais dans ce dernier ne se trouvait aucune animosité à l’égard de la jeune femme. Seulement, le moment qui la travaillait depuis tout ce temps était finalement venu, aussi ne put-elle offrir de salutations plus amicales que celles qu’elle venait de donner. Attachant sa ceinture de sécurité comme à l’accoutumé, elle était désormais prête à se diriger vers ce fameux bois au sein duquel se trouvait sans doute bien des choses, dont certaines auraient peut-être un lourd prix à payer pour les découvrir…
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Sam 4 Oct 2014 - 9:58
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Sam 4 Oct 2014 - 16:19
Elina ne l’avait pas remarqué tout de suite, mais Emily affichait un sourire satisfait, avec une once de fierté en plus. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer pour qu’elle affiche cet air si enjoué ? La réponse ne tarda à lui parvenir. La jeune femme avait une surprise pour elle, surprise qui se matérialisa sous la forme d’une boîte métallique et d’un carton de jus de fruit. Si la boisson était la bienvenue, la boîte n’avait pour l’instant pas droit au même traitement. De quoi s’agissait-il cette fois ? D’une boîte cachée sous un lit d’hôpital sur laquelle elle aurait mis la main, et qui recelait un quelconque mystère qui les pousserait à risquer bêtement leur vie comme elles s’apprêtaient à le faire ? Une menace de mort par jour lui suffisait amplement. Craignant quelque peu d’ouvrir le couvercle et de découvrir le contenu qu’il masquait, Elina vit ses craintes être infondées, lorsqu’Emily lui révéla ce qui s’y trouvait. Apparemment, la jeune femme s’était essayée à faire des biscuits aux noisettes, ayant suffisamment de temps libre devant elle que pour s’accorder cette petite pause pâtisserie. Tout cela dans le seul but de lui remplir l’estomac dont elle estimait qu’il devait être vide en cet instant précis. Ce qui n’était pas totalement faux, elle avait bel et bien mangé un petit quelque chose sur le pouce vers midi, pendant sa pause, mais l’idée de compléter ce repas rapide par une petite douceur sucrée n’était pas pour lui déplaire. Néanmoins, Elina avait l’impression qu’il y avait autre chose, une autre raison cachée derrière ce geste plein d’attention. Peut-être une tentative de réconciliation ? L’idée était bonne, mais le contexte n’était pas vraiment idéal… La pensée de se dire que son dernier repas serait peut-être quelques biscuits aux noisettes gâchait quelque peu l’effet. Et puis, ce n’était pas avec un peu de nourriture qu’on allait l’acheter ! Même si celle-ci était particulièrement délicieuse…
Ouvrant finalement la boîte pendant qu’Emily faisait démarrer son moteur, Elina découvrit des biscuits en forme de croissant de lune, qui n’étaient pas sans lui rappeler l’épingle à cheveux qu’elle portait quotidiennement. Elle se saisit de l’un et… le broya entre ses doigts. Un geste de colère, de dédain, ou autre ? Non, loin de là. La voiture, qui venait pourtant à peine de démarrer, avait freiné brusquement, et l’à-coup qui en avait résulté avait mené au broyage involontaire du pauvre biscuit. Heureusement, les miettes étaient toutes tombées dans la boîte métallique, au moins n’y aurait-il pas de crasses à ramasser… Mais pour quelle raison Emily avait-elle dû s’arrêter aussi brutalement ? Y aurait-il eu une quelconque bestiole stupide et inconsciente qui serait passé devant ses roues ? Levant les yeux, elle vit un homme devant la voiture, les mains tendues dans la position typique de la personne voulant arrêter une voiture. Elle avait donc presque raison : il s’agissait bien d’une créature stupide et inconsciente, mais elle aurait dû rajouter nuisible pour être tout à fait dans l’exactitude. Bon, qu’est-ce qu’il leur voulait, cet abruti ? La jeune femme, s’étant laissée aller à quelques termes ne figurant pas dans une conversation polie, ouvrit le carreau contre lequel le nuisible s’amusait à toquer comme si sa vie en dépendait, probablement dans l’espoir d’obtenir quelques explications valables sur les raisons qui l’avaient poussé à agir de la sorte. En guise d’explications, elle obtint plutôt un baiser, en plein sur les lèvres. Sa réaction ne se fit pas attendre : d’une violente bourrasque, elle ouvrit la portière de sa voiture, projetant l’homme quelques mètres plus loin au passage. Elle quitta le véhicule, furibonde, tandis que l’homme se relevait comme si de rien n’était. Il commença alors à débiter des paroles délirantes, comme quoi elle lui était destinée selon les dires d’une voyante, et qu’il allait l’emmener directement à l’autel. Ces paroles tout bonnement grotesques finirent de mettre la jeune femme hors d’elle, et ce fut en hurlant presque qu’elle le remit à sa place, tout en clamant haut et fort ses préférences amoureuses. Pour faire bonne mesure, elle fit apparaître des formes d’apparence humaine, translucide, qui entreprirent de rouer l’homme de coup.
Elina sortit à son tour de la voiture, dont elle fit le tour pour se mettre aux côtés de la jeune femme. Pendant ce temps, du sang commençait à couler le long du visage de l’homme, qui semblait avoir reçu un mauvais coup parmi la myriade de ceux qui lui tombait dessus. Partit comme cela l’était, son sort risquait fort d’être scellé de tragique façon. Il fallait qu’elle fasse quelque chose pour l’empêcher de commettre l’irréparable. Posant une main sur l’épaule d’Emily, elle lui dit :
- Calme-toi Emily. Tu veux vraiment aller en prison à cause d’un type comme lui ?
Le ton calme et froid qu’elle employait contrastait grandement avec la jeune femme qui au contraire, s’échauffait de plus en plus. Cette dernière se retourna vers elle d’ailleurs, et l’expression de son visage semblait indiqué qu’elle était offusquée que la jeune fille l’exhorte au calme. Ou alors était-ce toujours l’indignation de ce qui s’était passé qui marquait ses traits ? Elina, elle, gardait ce même visage impassible qu’elle avait depuis quelques jours. Quoi que… non, quelque chose était différent, cette fois. Son visage n’était pas impassible, mais dur et froid. Quant à ses yeux… Une colère froide brûlait à l’intérieur de ceux-ci, le genre de regard qui paralyserait plus facilement un homme que le ferait une quelconque drogue. Et si on jetait un œil sur la main qu’elle avait posé sur l’épaule de la jeune femme, on pouvait constater que du givre se formait tout autour. Elle reprit la parole, d’un ton plus glacial encore qu’il ne l’avait été précédemment :
- Ne le tues pas, c’est inutile. Je m’en charge pour toi.
Elle porta alors son attention vers l’homme, à qui l’échange n’était pas passé inaperçu. Et l’expression de son visage indiquait qu’il avait bien compris tout le danger que revêtait la présente situation. Car Elina était en colère, et cette colère froide et calme était des plus impressionnantes. Arrivée à deux mètres de sa future victime, Elina leva la main, et de celle-ci jaillit un long jet d’eau. Non, c’était autre chose… Long et fin, le jet d’eau présentait à son extrémité une protubérance en forme de losange. Tombant à terre sans pour autant se répandre, le ruban d’eau s’enroula sur lui-même, comme s’il s’agissait d’un tuyau d’arrosage, excepté cette fameuse protubérance qui était dirigée vers l’homme toujours allongé à terre. Tout le monde put alors reconnaître de quoi il s’agissait : un serpent. Un long serpent de dix mètres de long, dont le large corps était composé entièrement d’eau. Mais cette eau paraissait étrangement solide, comme si elle avait été contenue dans un tube en plastique transparent. Depuis peu, Elina était capable de faire ce genre de chose, l’eau qu’elle produisait gardait ses propriétés liquide tout en possédant des propriétés solides. Le serpent fondit sur l’homme, s’enroulant autour de lui dans une étreinte à lui briser les côtes. Le reptile aqueux se dirigea alors avec sa proie vers un réverbère proche, l’un de ceux dont la lampe était située à plusieurs mètres au-dessus du sol et qui permettait d’éclairer les routes. Là, il enroula sa queue autour de la partie verticale du réverbère, et… gela. Tout son corps se transforma d’un coup en glace, une glace de plusieurs centimètres d’épaisseur. Maintenant, l’homme se trouvait suspendu à plusieurs mètres du sol, la tête en bas, avec une solide prison de glace qui le maintenait en place hors de portée du secours que pouvait lui apporter les passants présents. Pour faire bonne mesure, Elina acheva son œuvre en lançant une petite boule d’eau dans le visage de l’homme, sur ses lèvres plus précisément, eau qui gela instantanément une fois en contact avec la peau de l’homme. Il commença à pousser des cris de douleurs, mais sa bouche étant désormais close, il était impossible à quiconque autre que lui de savoir la teneur exacte de ses propos. Maintenant qu’elle en avait fini, Elina se tourna vers Emily et lui dit :
- Avec un peu de chance, la pression sanguine fera exploser sa tête avant qu’on ne le décroche. Et ses lèvres devraient à jamais perdre la capacité à ressentir quoi que ce soit, si elles restent glacées assez longtemps.
Elle avait dit ça comme si elle avait parlé de la météo, mais l’aura froide qu’elle dégageait, ainsi que la glace qui s’était formée autour de ses pieds en disaient long sur ce qu’il en était vraiment. Pour son malheur, l’homme s’en était pris à la mauvaise personne. Oser sans prendre à Emily devant ses yeux ? Quelle folie. Et en plus, il avait fait cela alors qu’elle avait déjà les nerfs à vifs avec ce qui les attendait ! Il pouvait encore s’estimer heureux de s’en tirer à si bon compte… D’ailleurs, cette pensée traversa l’esprit d’Elina qui se demanda si la punition ne devait pas aller un peu plus loin :
- Hmm… Je pourrais peut-être aussi lui couper ce qui fait de lui un mâle ? Je ne parle bien sûr pas de son ego surdimensionné… D’ici, je devrais pouvoir réussir à le couper. Il me faudra peut-être plusieurs essais avant d’y parvenir, mais bon, ce n’est pas grave. Ça lui apprendra à s’en prendre à toi…
Elle dit cela avec une telle désinvolture que cela en était presque inquiétant. Cependant, toute à sa colère, Elina ne remarqua pas ce fait, pas plus qu’elle n’avait remarqué avoir dit une chose qui contrastait grandement avec son comportement de ces derniers jours. Quelle serait la décision d’Emily face à la possibilité d’assister à une démasculinisation en direct ?
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Sam 4 Oct 2014 - 18:45
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Dim 5 Oct 2014 - 14:05
Elina regardait d’un regard mauvais l’homme suspendu à quelques mètres au-dessus du sol. La panique se lisait dans ses yeux suite aux propos de la demoiselle, de toute évidence l’idée de perdre son appareil génital était pour lui une pensée trop horrible que pour réellement l’envisager. Et c’était tout à fait l’effet recherché. Car les mots d’Elina n’étaient rien d’autre que cela. Elle avait beau avoir l’air décidée d’accomplir ce qu’elle venait d’évoquer, jamais elle n’aurait été à de telles extrémités. Ses paroles teintées de venin n’avait pour autre but que d’offrir une torture psychologique à l’homme qui s’en était pris à Emily. Tel était le châtiment supplémentaire qu’elle lui infligeait : une bonne dose de terreur. D’ailleurs, même ses propos précédents concernant le sort funeste qui l’attendait dans la position dans laquelle il se trouvait étaient un pur bluff. L’homme gardait toute la mobilité de sa tête, il était donc à même d’aider à rétablir la circulation sanguine simplement en la redressant. Quant à ses lèvres, vu la chaleur de sa peau et celle de son souffle, la glace ne mettrait guère de temps à fondre. Le pire qui pouvait donc l’attendre était une bonne migraine de quelques heures, et des lèvres insensibles pour plusieurs jours. Ainsi qu’une sérieuse blessure à sa fierté de mâle, ce qui serait certainement la plus difficile à cicatriser…
Mais si elle avait réussi à effrayer le pauvre type ficelé et pendu comme un saucisson, il ne fut pas le seul à prendre au sérieux les paroles qu’elle avait prononcé. Bien vite, des bras vinrent l’entourer, et une voix familière dans laquelle se mélangeait clairement la panique lui parvint aux oreilles. Il s’agissait bien évidemment d’Emily, qui lui affirmait que la punition de l’homme avait assez duré. Elina n’était pas tout à fait d’accord avec elle, elle aurait bien aimé continué à terroriser sa victime. Peut-être en faisant mine de vraiment essayé de lui couper sa chose ? Quelques pics de glace envoyé suffisamment près de lui que pour faire croire qu’il s’agissait d’une simple erreur de visée ? Mais Emily vint alors à presque l’implorer de quitter les lieux avec elle. Elle comprit alors qu’elle aussi était terrorisée par ses actes. Ce qui ne manqua pas de la surprendre, d’ailleurs. Elle se retourna vers elle, et constata que son visage était empreint de peur, mais pour quelle raison, exactement ? Était-ce à l’idée de ce qu’elle avait promis de faire à l’homme toujours coincé sur son réverbère ou à l’idée des ennuis qu’elles risquaient de s’être attirée ? Ou bien… était-ce d’elle qu’elle avait peur ? Elina ne put s’empêcher de se sentir légèrement blessée. Certes, elle pouvait se montrer convaincante, mais elle pensait qu’Emily lui faisait suffisamment confiance que pour ne pas se laisser avoir par cette prestation. Avait-elle jamais fait un geste de cruauté envers elle, ou qui que ce soit ? La seule fois où elle s’était vraiment montrée dangereuse en sa présence, c’était la fois où elle avait failli la geler vivante, et il était clair à cet instant qu’il s’agissait d’un fait involontaire. Si elle avait été jusqu’à risquer sa propre vie pour empêcher de laisser mourir celle dont elle pensait qu’elle venait de la violer, elle n’aurait pas été jusqu’à de telles extrémités pour un simple baiser. Or, l’expression du visage de la jeune femme indiquait clairement qu’elle pensait le contraire. S’était-elle montrée si convaincante ?
Il faut dire qu’elle avait l’habitude de ce genre de traitement. À l’orphelinat, elle avait souvent fait appel à ce genre de bluff pour faire fuir les plus impressionnables de ces camarades lorsqu’ils cherchaient à venir la persécuter. Elle s’était si bien améliorée dans l’exercice de cet art que même les plus hardis avaient parfois renoncé à s’en prendre à elle. Cependant, ce genre de bluff ne marchait que si l’on pensait la personne capable de faire de telles choses. Ce qui signifiait qu’Emily l’en croyait capable… Pourtant, elle-même avait déjà subi cette forme d’intimidation ! Lorsqu’elle évoquait le fait qu’elle était de la même famille, ne s’était-elle pas déjà montré menaçante afin de lui faire ravaler ses paroles ? Est-ce que là aussi, elle avait cru qu’elle allait lui faire pis que pendre si elle ne se ravisait pas ? Voilà qui était loin de la ravir… Laissant retomber ses épaules, comme si l’énergie venait de la quitter, Elina poussa un profond soupir, avant de répondre d’une petite voix :
- Tu as vraiment cru que j’allais le faire ?
La déception teintait sa voix, chose qu’elle n’avait pu empêcher. D’un geste de la main, elle pointa vers la prison de glace de l’homme, dont une partie récupéra ses propriétés liquide, posant avec le strict minimum de douceur l’homme au sol. Elle n’avait plus le cœur d’effrayer sa victime, dès lors lui faire croire à une mort prochaine n’était plus nécessaire. Elle ne le débarrassa pas pour autant des anneaux de glace qui l’enserraient, mais au moins le doute n’était plus permis quant à ses réelles intentions. Elle reprit alors :
- Allons-y.
Son ton avait récupérer de la vigueur, comme si l’éphémère émotion que sa voix avait montré plus tôt n’avait jamais existée. Elina retourna s’installer sur son siège, et faillit s’asseoir sur la boîte en métal qui contenait les biscuits que la jeune femme lui avait offert. Les biscuits de la réconciliation… Était-ce vraiment leur vocation première, ou bien leur existence avait seulement pour but de les amadouer, elle et son tempérament meurtrier ? Elle posa la boîte à ses pieds, ayant perdu l’envie de les goûter… Sa gorge était trop serrée que pour avaler quoi que ce soit, de toute façon. Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’Emily ait pu la croire capable de tels sévices. Mais il fallait bien avouer que la demoiselle n’avait pu voir à quoi elle ressemblait en cet instant, l’intense colère qu’elle ressentait accumulée à sa mauvaise humeur déjà présente lui avait donné un air qu’elle n’avait jamais arboré jusque-là. Pas étonnant donc que la jeune femme se soit méprise à son sujet, ce qui n’empêchait pas pour autant la jeune fille de s’être sentie blessée. Après tout, elle n’avait agi que dans son intérêt à elle, et non dans le sien… Surtout que la source de sa colère n’était pas tant due à l’acte ignoble que l’homme avait commis, qu’aux paroles qu’il avait tenu. Emily avait-elle déjà oublié les circonstances qui avaient menées à la mise sous tutelle dont elles faisaient l’objet toutes les deux ? Quoi qu’il en soit, Elina se renfrogna sur son siège, attendant qu’Emily remonte à son tour dans la voiture, pour qu’elles puissent quitter ces lieux où rien ne les retenaient plus…
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Dim 5 Oct 2014 - 15:33
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Dim 5 Oct 2014 - 21:23
Emily ne tarda pas à revenir à la voiture elle aussi, après tout, leur présence à l’une comme l’autre n’était plus requise, dès lors inutile de s’attarder inutilement. Elle s’installa sur le siège conducteur, en silence, peut-être découragée par le fait qu’Elina ne s’était pas tournée dans sa direction lorsqu’elle était venue la rejoindre dans le véhicule. Quoiqu’il en soit, la voiture démarra, dispersant les curieux qui avaient assistés à toute la scène, du baiser forcé au châtiment infligé au responsable du premier crime énoncé. La jeune fille ne s’attarda pas à regarder l’expression de leur visage, peu lui importait cette dernière, elle n’avait que peu de chances de jamais les revoir, et l’impression qu’elle faisait à de parfaits inconnus la laissait de marbre. De toute façon les regards négatifs à son encontre, elle y était rôdée.
La voiture finit par s’engager sur une route sur laquelle il ne fallait pas faire attention à n’écraser aucun piéton, et au bout de quinze minutes, comme l’avait si bien dit Emily il y a de cela deux jours environ, les deux jeunes femmes arrivèrent à destination. Le trajet pouvait se résumer en un mot : silencieux. Pas un mot n’avait été échangé entre les deux occupantes du véhicule, si bien que l’on aurait pu croire que la voiture s’était conduit toute seule. Et pourtant, il y eut bien deux humains qui sortirent de cette dernière, après que celle-ci eut été garée sur une parcelle de gazon. Pas de parking dans les environs, cela indiquait clairement que ce lieu n’était pas une attraction touristique. Bien, personne pour venir à leur secours en cas de danger, et bien que cela était des plus prévisibles, cela ne rendait pas la situation plus rassurante pour autant. Jetant son sac à dos sur ses épaules, Elina s’estima fin prête pour s’aventurer dans ces bois hostiles… Si bien qu’elle se dirigea d’ores et déjà vers la lisière des arbres, afin d’inspecter déjà ce qui se cachaient entre leurs troncs. Mais pourquoi donc avoir pris un sac à dos avec elle ? Tout simplement pour rassembler le matériel qu’elle avait prévu d’emporter. En quoi consistait-il ? Pas grand-chose, au fait. N’étant pas une habituée des randonnées en milieu sylvestre, elle s’était inspirée de ses connaissances et de ses conclusions en la matière. Aussi, avait-elle pensé à emporter deux grandes bouteilles d’eau, achetées le jour même à la supérette où elle travaillait, une lampe de poche pour pouvoir s’éclairer dans les lieux sombres ainsi que quelques piles de rechange, auxquels s’ajoutaient quelques feuilles de papier et des crayons. Pourquoi avoir emporté cela ? L’eau, bien évidemment, avait pour but de leur permettre de se réhydrater. Quant à la lampe de poche, Sergeï avait évoqué une grotte dans son journal, aussi constituait-elle le lieu où elle devait concentrer leur recherche. Et quelque chose lui disait que l’électricité n’avait pas encore été installée, là-bas… Quant au papier et aux crayons, Elina comptait s’en servir pour tracer un plan, une fois qu’elles quitteraient les chemins balisés. Cela leur permettrait de retrouver plus facilement leur chemin, et d’avoir un point de repère au cas où elles devraient revenir pour une nouvelle excursion. L’une de ses feuilles était d’ailleurs déjà recouverte de mots, écrits de la main de la jeune fille. Il s’agissait de la retranscription de la dernière entrée du journal de Sergeï, texte qui pourrait peut-être les aider à trouver quelque chose qui justifierait cette sortie. Elina avait eu le bon ton de retranscrire la traduction en anglais qu’elle en avait faite, pour que l’une comme l’autre puisse la consulter selon leur bon vouloir. Et aussi, même si elle préférait ne pas trop y penser, pour qu’Emily n’ait pas à trouver une nouvelle traductrice dans le cas où la précédente… ne pourrait plus le faire. Elle aurait bien pris une boussole aussi, si elle avait su où en trouver, mais comme pour les bottines de marches, elle n’en avait pas.
Emily vint la retrouver, et se fut sa voix qui fit se retourner la demoiselle. La jeune femme lui tendait un k-way, qu’elle lui avait préparé vu le risque accru de précipitations. Elina regarda un instant l’objet qui lui était tendu, sans s’en saisir pour autant. Elle était reconnaissante à la jeune femme d’avoir pensé à lui prendre quelque chose en cas de pluie, mais ne put s’empêcher de se demander… ce qu’était la chose qu’elle lui tendait. En effet, la demoiselle n’avait jamais vu cette chose, et elle se demandait bien en quoi elle pourrait lui servir pour se protéger d’une averse. Tout ce qu’elle voyait, c’était une petite boule de tissu fixée à un système permettant de l’accrocher à la taille. Hésitant à s’encombrer d’un objet inutile, elle finit tout de même par s’en saisir et à l’accrocher. Pendant qu’Emily inspectait à son tour les environs, Elina en profita pour jeter un regard furtif à ce que contenait la petite sacoche dont elle venait de s’équiper. Un simple coup d’œil lui suffit à comprendre qu’il s’agissait d’une espèce d’anorak roulé en boule et fourré dans cette sacoche. Le côté pratique de l’objet lui apparut enfin, et elle aurait volontiers remercié la jeune femme si non seulement elle ne voulait pas se couvrir de ridicule, et si elles n’étaient pas brouillées en ce moment précis. Le destin semblait vouloir s’acharner à ce qu’une distance se crée entre elles… À peine une possibilité de réconciliation s’était présentée qu’il avait fallu qu’un autre conflit se ramène. Était-ce vraiment un hasard, ou bien s’agissait-il là d’un signe ? Peut-être qu’une puissance supérieure cherchait à ce qu’elles soient moins proches ? Peut-être parce que… l’une d’elles ne reviendrait pas ? Non, il ne fallait pas qu’elle laisse ces sombres pensées l’envahir. Elles l’avaient déjà bien assez accaparé ces derniers temps, et maintenant, elle devait garder tous ces sens en alerte si elle voulait éviter que le pire ne se produise.
Les deux jeunes femmes finirent par se mettre en route, gardant une fois encore le silence, ce qui n’était pas plus mal. Ainsi, non seulement Elina préservait son souffle, mais en plus elle pouvait se concentrer sur les bruits environnants, ce qui lui permettrait de repérer plus vite l’arrivée d’un quelconque prédateur. Mais en guise de prédateur, seul quelques oiseaux faisaient entendre leur chant. Sous tension, Elina sursautait à chaque craquement de brindilles, à chaque bruissement de feuilles un peu trop fort, à chaque envolée d’oiseau. Inutile de dire que lorsqu’un écureuil décida de venir se planter juste devant les deux jeunes filles, l’effet que cette apparition imprévue ne manqua pas de lui faire faire un bond de plusieurs centimètres. Heureusement qu’elle avait pu identifier le rongeur à temps, car pour peu, elle l’aurait désintégrer sur place. Enfin, ce qui l’avait surtout stoppé, ce fut le cri strident qui fut arraché à Emily. En effet, l’écureuil avait fait davantage d’effet à la jeune femme qu’Elina, bien que le cri manqua de peu de lui en arracher un à elle aussi. L’animal disparu illico, les laissant seules, avec une presque crise cardiaque chacune. Alors, Emily se mit à éclater de rire, un rire dépourvu de joie cependant. En effet, il s’agissait d’un pur rire nerveux, dans lequel la jeune femme laissait évacuer un stress accumulé. Elina attendit qu’elle se calme, ce qu’elle ne tarda pas à faire avant de lui offrir un sourire crispé, qui n’était que le fantôme de celui qu’elle lui offrait habituellement. Quelle était donc la cause de toutes ces émotions qui l’assaillaient ? Était-ce à cause de ce qui s’était passé précédemment, ou bien était la crainte de ce qui les attendait ?
Quelle que fusse la raison de tant d’émotions, les deux jeunes femmes se remirent en route, suivant le sentier qui était de toute évidence d’ouvrage humain. Elina avait repris son observation accrue des environs, jetant des regards furtifs de droite à gauche. Avec l’épisode de l’écureuil, ses nerfs étaient encore plus à vif qu’auparavant. Elle ne l’avait pas vu arriver… Et si cela avait été un prédateur ? Peut-être qu’Emily ne serait plus là en cet instant… Elle devait faire preuve de davantage de vigilance si elle souhaitait réaliser le but qu’elle s’était fixée en venant ici ! Les jeunes femmes marchèrent ainsi un moment, suivant le sentier, bercées par les différents sons que produisait la forêt. Soudain, Elina crut percevoir un mouvement au loin, parmi les arbres. Elle pila net, se demandant un instant si elle n’avait pas rêvé. Scrutant plus attentivement l’endroit où elle semblait l’avoir aperçu, elle ne repéra rien de plus. Cependant, elle décida de faire part de ce qu’elle avait cru voir à la jeune femme, qui n’ayant pas remarqué qu’elle ne suivait plus, se trouvait déjà à une bonne dizaine de mètres d’elle :
- Emily, je crois que j’ai vu… quelque chose. Un de ces hommes en noirs.
Donner cette information lui coûtait, car cela n’était pas sans lui rappeler les écrits de Sergeï. Si elles décidaient de s’aventurer à travers les arbres pour essayer de rattraper celui qu’elle avait vu, elle ferait la même chose que lui. Et elle se rappelait très bien à quoi cela avait mené…
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Lun 6 Oct 2014 - 9:14
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Lun 6 Oct 2014 - 18:14
Le regard toujours fixé sur le point où elle avait cru voir la silhouette humaine, Elina ne fit pas attention au fait qu’Emily, elle aussi, fixait le même point. Et lorsque la jeune fille lui révéla ce qu’elle avait aperçu, elle affirma avoir vu la même chose, de son côté. Alors, ni une ni deux, Emily se lança à la poursuite de cette ombre fugace, fonçant à travers les arbres, sans s’assurer une seconde qu’Elina la suivait bien. Non mais, elle était complètement inconsciente du danger ou quoi ? Sans plus attendre, la jeune fille se lança sur les traces de la jeune femme, courant aussi vite que sa constitution physique lui permettait, zigzagant entre les arbres et sautant par-dessus les racines. Il n’était pas facile d’éviter tous ces obstacles à pleine vitesse, mais elle se devait de rattraper la jeune femme au plus vite. Vraiment, est-ce qu’elle prenait au moins en compte les risques que cela apportait de foncer ainsi tête baissée en plein bois, dans lequel pouvait se trouver des prédateurs inconnus ? Apparemment non… La garder en vie risquait de s’avérer plus difficile que prévu, si elle continuait à jouer ainsi les éclaireuses insouciante à tout va.
Mais fort heureusement, elle ne décida pas de traverser tout le bois au pas de course, si bien qu’au bout d’un moment, elle s’arrêta, plantée en plein milieu des arbres, essoufflée de l’effort fournie. Elina put donc la rattraper, se plantant à quelques centimètres d’elle, à bout de souffle elle aussi. La jeune fille était loin d’être une athlète de haut niveau, dès lors ce genre d’activités sportives n’étaient vraiment pas son point fort. Penchée en avant avec les mains sur les genoux, elle aurait volontiers engueulé la jeune femme si elle avait été capable d’articuler deux mots. Au lieu de quoi, elle prenait de grandes bouffées d’air, espérant faire taire ainsi ses poumons en feu qui réclamait de l’oxygène. Mais déjà, Emily avait repris contenance, et semblait prête à reprendre sa marche, contrairement à elle. D’ailleurs, elle prétendit cette fois avoir entendu une voix, voilà qui était surprenant, car elle-même n’avait rien entendu. Peut-être son souffle perturbé et son cœur cognant dans sa poitrine l’avait empêché d’entendre la voix ? Ou bien le manque d’oxygène dans le cerveau d’Emily l’avait fait halluciner ? Non, ça, ça aurait été davantage dans son cas… Peut-être était-ce le vent, ou simplement le désir désespéré de la jeune femme de trouver une quelconque piste qui l’avait fait entendre quelque chose qui n’existait pas ? Quelle que fusse la source de cette fameuse voix, Emily était décidée à se rendre là où elle avait entendu cette dernière. Elina avait cette fois retrouvé assez de souffle que pour prendre la parole :
- Attend Emily, arrête de te précipiter !
Se massant les côtes pour soulager un point de côté, Elina prit une dernière grande inspiration pour chasser les derniers douleurs qui l’assaillaient encore. Posant une main sur l’épaule de la jeune femme, elle reprit la parole :
- On va aller voir, promis, mais avant, il faut qu’on prenne des précautions. Si on s’éloigne davantage du sentier, on risque de ne plus pouvoir le retrouver. Il faut qu’on essaie de trouver des repères, sans quoi on risque de se perdre !
Elina pointa du doigt un arbre à la forme bizarre, contrairement aux autres, l’une de ses branches pointait vers le bas. Et cette fameuse branche indiquait justement la direction du sentier. Espérant que le message était passé, la demoiselle poursuivit :
- Et aussi, si on pouvait éviter de courir, la course, ce n’est pas mon point fort, tu vois… Surtout qu’il vaut mieux qu’on préserve nos forces, sans savoir ce qui nous attend par la suite. Sans compter qu’il nous faut encore revenir, si on est épuisées à ce moment-là, on sera dans la galère…
Bon, en disant cela, elle paraissait un peu pathétique, Elina décida donc d’invoquer un autre argument tout à fait valable concernant la limitation de leur vitesse de déplacement :
- En plus, on fait un boucan de tous les diables, si tu veux réussir à suivre l’un de ces types, ce n’est pas en le prévenant que tu arrives qu’il va te laisser faire. Sauf si c’est un piège, bien sûr, en quel cas courir est encore plus dangereux, vu qu’on foncerait droit dedans. Et même sans ça, si tu as quoi que ce soit qui vient sur toi, tu n’auras pas le temps de le voir venir ou de réagir en conséquence.
Il ne restait plus qu’à espérer qu’Emily acquiesce en son sens, elle lui en serait grandement reconnaissante. Lui laissant le temps de la réflexion, elle enchaîna sur un autre sujet de préoccupation :
- Dis, tu es vraiment sure d’avoir entendu cette voix ? Moi, je n’ai rien entendu, et pourtant, j’ai une bonne ouïe. Tu n’aurais pas pu confondre avec autre chose ? Histoire de savoir à quoi s’attendre…
Si Emily affirmait qu’il s’agissait bien d’une voix humaine, alors il valait mieux se préparer à rencontrer un humain. S’il s’agissait d’un homme en noir, mieux valait se tenir sur leurs gardes, elles ne savaient pas de quoi ces types étaient capables. Si maintenant elle n’était pas sure qu’il s’agisse d’une voix humaine, alors… Bon, dans tous les cas, mieux valait qu’elles se préparent au pire, est-ce qu’un affrontement les attendait plus loin ?
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Lun 6 Oct 2014 - 20:22
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Mar 7 Oct 2014 - 10:44
Emily affirma avoir à nouveau entendu la voix sur le temps que la jeune fille faisait en sorte de la convaincre d’arrêter de courir à tout bout de champs. Bon, peut-être que son ouïe n’était pas aussi fine qu’elle ne l’avait imaginé, tout simplement… Ou pas, car la suite des propos de la jeune femme ne manquèrent pas de surprendre Elina. En effet, la voix, c’était dans sa tête qu’elle l’avait entendu, même si cela ne l’empêchait pas d’en connaître la provenance. Tout s’expliquait maintenant ! D’ailleurs, c’était l’une des possibilités qu’elle avait évoqué, mais elle n’avait pas vraiment pensé qu’elle soit correcte. Mais de toute évidence, c’était le cas…
« Je vois… Elle est devenue dingue. Trop de stress, trop de pression, elle a dû finir par craquer. Ça explique aussi pourquoi elle a foncé sans réfléchir, elle n’avait déjà plus toute sa tête. La pauvre, je vais me contenter de hocher la tête pour faire comme si je la croyais, et… »
Mais la conversation intérieure d’Elina fut brutalement interrompue par une Emily apparemment vexée qui l’interpella en lui disant qu’elle n’était pas folle, et que bien qu’elle ait agi sans réfléchir, cela ne se reproduirait pas. La jeune fille ne put s’empêcher de froncer les sourcils face à cette réaction. Ses propos semblaient réagir en tout point avec ce qu’elle venait… de penser. Alors, est-ce que ce serait vrai ? Est-ce qu’elle aurait développé un don de télépathie ? Emily semblait encore être en train de farfouiller dans ses pensées, car elle acquiesça à la conclusion à laquelle elle était parvenue. Cela ne lui plaisait guère, ses pensées étaient son sanctuaire, et elle n’appréciait pas qu’on vienne y fourrer son nez. Où allait le monde, si on ne pouvait même plus se permettre de penser ce que l’on voulait dans sa tête ? C’était une violation d’un droit élémentaire que tout humain se devait de posséder ! Après la mise sous tutelle forcée, voilà qu’on se permettait de la priver de son intimité cérébrale ! Décidemment, depuis qu’elle connaissait Emily, elle se trouvait dépourvue de plus en plus de liberté… Ah zut, est-ce qu’elle l’avait entendue, celle-là ? Pas de réaction, elle supposa qu’elle n’était pas branché non-stop sur la fréquence Elina. De toute façon, si elle voulait lire dans ses pensées, il suffisait de lui faire regretter de le faire…
Mais un nouveau problème se présentait à préent. Voilà-t-il pas qu’Emily se mettait à léviter maintenant, et la jeune fille ne tarda pas à subir le même sort. Dans un premier temps, elle crut que quelque chose au-dessus d’elle venait de l’attraper, et qu’on la hissait vers la cime des arbres. Mais après analyse plus approfondie, elle se rendit compte qu’au lieu d’une traction, il s’agissait plutôt d’une poussée venant d’en dessous d’elle. D’où est-ce que ça venait, ça, maintenant ? La réponse se situait juste devant elle, littéralement. En effet, c’était Emily qui produisait ce phénomène, voilà qu’elle s’amusait à jouer les compagnies aériennes ! Elle affirma que ce moyen de déplacement allait régler tous leurs problèmes : plus de bruit, plus de fatigue, et excès de vitesse autorisé. Que demander de plus ? D’ailleurs, la jeune femme lui demanda son avis sur la question, lequel elle n’eut aucun mal à partager :
- J’en dis que tu dois savoir ce que j’en pense, non ? Je n’aime pas ça.
Certes, cette méthode avait ses avantages, mais les inconvénients n’étaient pas absents pour autant. Déjà, Elina était privée d’une bonne partie de sa liberté de mouvement. Impossible pour elle de choisir dans quelle direction elle allait, de la vitesse à laquelle elle voulait aller, ou même de réagir comme elle le souhaitait par rapport aux diverses situations qui se présentaient. Si Emily fonçait droit dans un piège, elle-même ne pourrait rien faire d’autre que d’y foncer avec elle. Non seulement elle mourrait bêtement, mais en plus elle ne parviendrait pas à sauver Emily non plus. Être ainsi privée de sa liberté de mouvement lui donnait l’impression d’être entravée, et cette sensation était à la limite de l’insupportable, comme si son corps ne lui appartenait plus. Mais ce n’était pas le seul souci. Il y avait aussi le fait qu’en faisant cela, la jeune femme augmentait ses chances d’être attaquée par surprise. Faire ce genre de chose devait demander de la concentration, et aussi minime pouvait s’avérer cet effort, la concentration utilisée pour ce dernier ne pourrait être utilisé pour surveiller les alentours. Et si elle-même pouvait se charger de la surveillance, ses déplacements n’étant plus de son ressort, ses possibilités de réactions seraient limitées elles aussi. Il y avait aussi la question de l’endurance. Maintenir en l’air deux personnes, même de leur gabarit, ça demandait une dépense en magie ! Et là encore, si elle en avait besoin, de sa magie, et qu’elle était épuisée, bonjour les dégâts ! Et puis, elle invoquait le fait qu’elle pourrait les faire accélérer au besoin, sans que l’effort ne les épuise, mais avait-elle vraiment écouté ce qu’elle avait dit précédemment ? Plus elles allaient vite, moins elles avaient de chances de pouvoir réagir à temps en cas de problèmes. Et dans son cas, comme ses déplacements étaient déjà limités, cela risquait fort de la condamner à mort. En bref, cette idée ne lui plaisait vraiment pas. Mais est-ce qu’Emily allait seulement prendre en compte son avis ? Pour elle, marcher discrètement étant amplement suffisant que pour se déplacer dans ce bois, sans trop attirer l’attention. Devait-elle exposer à haute voix son raisonnement ? Elle avait l’impression qu’en cet instant, chaque mot qu’elle avait pu penser avait été perçu par la jeune femme…
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Mar 7 Oct 2014 - 11:27
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Mar 7 Oct 2014 - 17:53
Visiblement dépitée, Emily ne tarda pas à les redéposer toutes les deux au sol, au grand soulagement de la jeune fille. Non pas qu’elle n’avait pas le pied aérien, elle avait déjà pris l’avion après tout. Non, c’était surtout la chance de récupérer sa liberté de mouvements qui la soulageait. Non pas qu’elle ne faisait pas confiance à Emily, mais en cas d’imprévu, le risque n’était pas nul qu’elle ne réagisse pas de façon appropriée avec son Elina téléguidée. Et puis, cela lui faisait plaisir qu’elle prenne en compte son avis, même si elle s’efforçait de ne pas trop penser à cela, au cas où cette pensée serait interceptée. Les deux jeunes femmes allaient donc reprendre leur route, en marchant prudemment tant pour ne pas faire de bruit que pour pouvoir continuer à scruter les environs. Néanmoins, Elina ne pouvait s’empêcher de se sentir frustrée de savoir que la jeune femme était en mesure de lire dans ses pensées. Si bien qu’elle ne cessait de se répéter diverses phrases dans la tête :
« C’est intéressant, ce que tu entends ? Alors, on fourre son nez où il ne faut pas ? Sors de ma tête, ce qu’il y a dedans ne te regarde pas ! La curiosité est un vilain défaut, tu sais ? »
Cette litanie ne semblait pas provoquer d’effet sur la jeune femme, aussi se dit-elle qu’elle ne devait pas espionner chacune de ses pensées. Elle se rendit soudain compte qu’elle pensait en anglais. La solution était donc toute trouvée ! Si elle ne voulait pas qu’elle connaisse le contenu de ses pensées, il lui suffisait de faire appel à sa langue natale ! Enfin, elle ne savait pas exactement comment fonctionnait cette capacité, si bien que cela relevait de la pure supposition.
Emily lui révéla avoir perçu à nouveau le contenu des pensées de l’homme, et que celui-ci se trouvait dans un endroit sombre. Tout de suite, Elina pensa à la grotte qu’avait évoquée Sergeï dans son journal. Étaient-elles en train de se diriger vers celle-ci ? La lampe de poche risquait de s’avérer utile, après tout. Elles se remirent donc en route, la jeune russe se laissant guider par la jeune femme qui elle-même se dirigeait grâce à son don télépathique. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi, sans qu’aucun mot ne soit échangé. Emily devait se concentrer sur la voix masculine, tandis qu’Elina regardait frénétiquement de droite à gauche, en jetant de temps à autre un regard derrière elle. Mais peut-être aurait-elle dû aussi faire attention à ce qui se passait devant elle… En effet, elle n’avait pas remarqué que la jeune femme s’était immobilisée, si bien qu’elle lui rentra dedans. Rien de violent, certes, mais cela ne l’avait pas empêché de tomber sur les fesses suite à cette bourrade. Elina s’apprêtait déjà à râler sur Emily pour avoir décidé de jouer les piquets sans l’avoir prévenu au préalable, mais elle aperçut entre les jambes de la jeune femme la raison de cet arrêt abrupt, et celle-ci lui sembla suffisamment justifiée que pour passer outre son énervement causé par sa chute. Face à elles se tenait un fauve, un lynx plus précisément, immobile pour l’instant tout comme elles l’étaient. Emily ne tarda pas à lui demander si elle pensait que le félin allait décamper de son propre chef, mais quelque chose dans sa voix semblait indiquer qu’elle n’y croyait pas vraiment. Et sur ce point, Elina était d’accord avec elle… Ce qui lui fut prouver quelques secondes plus tard, lorsque le lynx se lécha les babines. Ses intentions étaient on ne peut plus claires, la bête venait de trouver son dîner. La demoiselle se releva, prête à en découdre, mais sa camarade avait déjà fait son premier mouvement. Emily venait de créer une sorte de cage faite d’air, de l’air suffisamment condensé que pour en devenir solide. Le félin se retrouvait à présent pris au piège, ce qui n’était pas à son goût si on en croyait les feulements enragés qu’il leur adressait. Et pas besoin de lire dans les pensées pour savoir ce qu’il ressentait à cet instant…
Emily semblait fort affectée par l’arrivée du prédateur, ses jambes tremblantes en témoignaient. D’ailleurs, elle ne tarda pas à demander l’avis de la demoiselle sur ce qu’il fallait faire désormais. L’affolement qu’elle laissait transparaître indiquait clairement qu’elle était chamboulée par les évènements, si bien qu’il valait mieux qu’elle-même se charge de la suite, ce qu’elle lui annonça de ce fait :
- Ne t’inquiètes pas, concentre-toi sur ce que tu es en train de faire, je me charge du reste.
Son ton calme contrastait avec la voix apeurée d’Emily. Il faut dire que cela faisait deux jours qu’elle s’imaginait toutes sortes de rencontres dangereuses auxquelles elles pourraient faire face, et celle d’un bon vieux prédateur des plus classiques ne figuraient pas en tête de liste de celles qui l’effrayaient le plus. Et puis, elle était comme ça, plus la situation était dangereuse, plus elle était capable de garder son sang-froid, probablement une sorte de mécanisme de survie. Si bien qu’elle passa en revue différentes possibilités ainsi que leur chance de réussite. Les fauves étaient souvent faibles face aux grands bruits, aussi pouvait-elle peut-être utiliser cette faiblesse pour le faire fuir ? Non, trop risqué… Non seulement il n’y avait aucune garantie que cela marche, mais en plus il faudrait baisser la barrière de vent pour le laisser s’échapper, et s’il n’était pas disposé à le faire… La solution la plus simple aurait été incontestablement de purement et simplement s’en débarrasser. Un pic de glace à travers le corps, et plus de soucis. Mais fallait-il vraiment en arriver là ? Bah, elle était une tueuse impitoyable, donc pourquoi hésiter, après tout ? Elina tendit une main devant elle, droit sur le lynx. Des filets sortirent du sol aux pieds du félin, ce qui n’était pas sans rappeler la scène qui s’était déroulée plus tôt ce jour-là. Aux nombres de quatre, les filets s’enroulèrent autour des pattes de l’animal, pour se rejoindre sur le corps de ce dernier, créant ainsi une camisole de glace autour de l’animal. Ses mouvements s’en trouvaient entravés, ainsi il ne risquait pas de leur sauter dessus. Elle se retourna vers la jeune femme, et lui dit :
- C’est bon, tu peux arrêter, je l’ai immobilisé.
Emily annula alors la barrière de vent qu’elle avait créée, et ses jambes se dérobèrent sous l’effet du soulagement. Elina profita de la disparition de la barrière pour créer un dôme de glace autour du félin, veillant à ne pas sceller complètement l’animal afin que l’air continue de circuler. Il aurait été bête de l’épargner pour qu’il finisse par suffoquer. Elle l’avait créé pour s’assurer que l’animal ne puisse les poursuivre une fois la camisole brisée. En effet, elle avait fait en sorte que celle-ci ne soit pas trop épaisse, pour éviter que le lynx ne subisse des engelures à cause d’un contact trop prolongé avec la glace. Qu’on vienne encore dire qu’elle n’était pas gentille ! Avec cette double prison, l’animal resterait enfermé pendant quelques heures, suffisamment pour que les deux jeunes femmes en finissent avec cette expédition. Enfin, si Emily restait fidèle à ses dires, elle devrait en toute logique mettre un terme à celle-ci, désormais il n’y avait plus le moindre doute que ce bois recelait des dangers bien réels. Cependant, elle sentait bien qu’elle voudrait poursuivre malgré tout, surtout après avoir trouvé une piste qui pourrait mener à ce qui se cachait ici. Elina s’en alla rejoindre la jeune femme, qui récupérait encore de la rencontre avec le félin. Est-ce que ses jambes refusaient toujours de la porter, ou bien préférait-elle d’abord reprendre contenance avant de se lever ? La jeune russe s’agenouilla devant elle, elle lui demanda :
- Est-ce que ça va ?
De toute évidence, la réaction de la jeune femme indiquait qu’elle ne s’était pas attendue à faire des rencontres de ce genre. Ce qui irrita légèrement la demoiselle, qui s’était pourtant évertuée à la prévenir du danger qui pouvait régner dans ce bois. Elle n’avait d’ailleurs pas manqué de le rappeler à plusieurs reprises depuis leur arrivée, mais apparemment, cette idée n’avait pas pénétrée jusqu’à maintenant, où elle avait eu la preuve indéniable de la présence de ces fameux dangers. Il restait à voir comment elle allait réagir à présent.
Dernière édition par Elina Volchkev le Mar 7 Oct 2014 - 19:28, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Mar 7 Oct 2014 - 19:00
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Mar 7 Oct 2014 - 22:34
Alors qu’Elina se tenait devant elle, la jeune femme ne tarda pas à s’excuser. S’excuser ? Pourtant, elle ne lui avait pas fait de reproches, elle lui avait simplement demandé comment elle allait… L’explication lui vint d’un coup : Emily avait encore été fouillé dans sa tête ! Cela expliquait ses excuses, elle avait dû ressentir qu’elle était agacée par son manque de discernement. Décidemment, elle ne semblait pas se gêner pour écouter ses pensées ! Est-ce qu’elle allait en faire une habitude ? Si elle voulait vraiment s’excuser, ce n’était pas de cette façon qu’il fallait s’y prendre ! L’agacement d’Elina se mua en énervement. Si elle continuait ainsi à rentrer dans son crâne sans sa permission, les choses risquaient de mal se terminer… Elle avait beau apprécié Emily, si elle continuait à se montrer aussi intrusive, elle aurait beaucoup de mal à le lui pardonner.
La diatribe furieuse qu’elle s’apprêtait à lui offrir ne vint pas cependant, car en se retournant dans sa direction, Elina put constater qu’elle affichait un visage torturé. Qu’est-ce qui lui arrivait, maintenant ? Pour quelle raison est-ce qu’elle affichait cette mine contrite ? Cette raison n’était autre que le dilemme qui l’assaillait en cet instant. La demoiselle n’avait pas besoin d’être télépathe pour comprendre ce qui se passait dans sa tête. Il lui avait suffi de l’entendre évoquer la possibilité de rentrer, et depuis on avait l’impression qu’on allait la mener à l’échafaud. Sa mine déconfite était presque douloureuse à voir… Elle qui avait l’habitude de toujours être tout sourire, cela lui faisait bizarre. Elle avait beau lui reprocher plusieurs choses, notamment le fait d’avoir voulu faire cette expédition stupide, elle avait du mal à la voir aussi dépitée. Et pourtant, elle venait d’avoir la preuve que plutôt que sa famille, c’était la mort qu’elle risquait de trouver dans ce bois. Et pourtant…
Elina n’eut cependant pas le temps de réfléchir davantage à ce que la suite allait leur réserver, car Emily venait de changer de comportement. Elle se mit à scruter avec frénésie dans toutes les directions, et ce geste n’augurait rien de bon… Et en effet, la jeune femme ne tarda pas à la prévenir que l’homme dont elle scrutait les pensées depuis tout ce temps se dirigeait dans leur direction. Pour quelle fichue raison ce gugusse venait par ici ? Est-ce qu’il les avait repérées ? Quoi qu’il en soit, il fallait qu’elle réagisse, et à l’expression d’Emily, Elina devinait qu’elle aussi hésitait quant à la marche à suivre. Elles avaient trois options : la rencontre de face, se cacher, ou bien fuir. Quelle option était donc la meilleure ? Fuir, incontestablement. Pas de risques, c’était clairement la solution la plus sure, et la plus sage. Mais Emily ne voulait pas partir… Que faire dans ce cas ? Se cacher alors, pour voir à quoi elles avaient à faire ? Mais avec le dôme de glace qui trônait en plein milieu du chemin, le fait qu’il y ait des personnes présentes dans le bois était indéniable. Dès lors, on risquait fort de se lancer à leur recherche. L’affronter de face ? Risqué aussi, elles ne savaient pas à qui ou à quoi elles allaient se retrouver confrontées. Elina réfléchissait, passant en revue diverses stratégies, leurs possibles résultats, les possibles risques, et malgré le peu de temps dont elle disposait, elle mit au point un plan qui lui semblait prometteur. Elle en fit donc part à Emily :
- Tu veux en apprendre plus sur ce bois, n’est-ce pas ? Alors on a besoin de trouver la grotte mentionnée par Sergeï dans son journal. Et l’homme dont tu lis les pensées en vient probablement. Même sans ça, il pourrait détenir des informations utiles. Dès lors, je pense qu’il vaut mieux le confronter.
Le laisser partir ainsi, cela revenait à laisser filer une source potentielle d’informations, or n’était-ce pas ce qu’elles étaient venues chercher ? Cependant, elle n’en démordait pas que simplement l’attendre ou lui tendre une embuscade était dangereux. Aussi, avait-elle pensé à un compromis :
- Seulement, il faut qu’on se montre prudente. On ne sait pas s’il n’y a qu’une seule personne ou bien plusieurs. Alors, on ne peut pas simplement attendre en plein milieu du chemin. Du moins, pas toutes les deux… Je vais rester ici, près du dôme que j’ai créé, comme ça, il se focalisera sur moi. Toi, pendant ce temps-là, tu vas te cacher un peu plus loin. Avec ton pouvoir, tu devrais pouvoir aller dans un arbre, et ainsi disparaître de la vue. Ainsi, tu pourras observer en toute discrétion, et évaluer la situation.
Elina savait bien qu’Emily ne serait pas emballée à l’idée de la laisser ainsi seule face à un danger approchant. Mais Elina avait un argument dans sa manche pour la convaincre :
- Écoute, ça doit être moi qui reste, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, moi je ne sais pas m’élever dans les airs comme toi, et même si tu me faisais monter, je ne saurais pas redescendre toute seule. En plus, le dôme de glace est trop visible, alors on va tout de suite savoir que c’est une Suijin qui en est à l’origine. Et c’est moi, la Suijin ! En plus, je pense que je serais plus à même que toi de garder mon calme dans cette situation, et de toute façon, tu seras là en soutien non ?
Posant la main sur le menton en signe de réflexion, elle finit par rajouter :
- Les chances de réussir seront plus grandes comme ça, alors soit on fait comme ça, soit on s’en va tout de suite, et on abandonne l’idée d’obtenir les informations que tu recherches. Et pas d’imprudence ! Tu n’agis que si tu as besoin d’agir, et que si agir est utile. Ou alors, tu ne me fais pas confiance ?
Elina essayait de lui rappeler ainsi que plus tôt dans la journée, elle avait déjà manqué de confiance à son égard. C’était peut-être un peu fourbe de sa part, mais elle voulait à tout prix qu’elle accepte ce plan. Même si elle devait recourir à des méthodes peu recommandables. Après tout, c’était elle la méchante, d’elles deux. Et puis, il n’y avait pas que le fait de savoir que ce plan était leur meilleure chance de réussir qui la motivait. Si jamais cela se passait mal, Emily serait hors de danger. Dans le pire des cas, elle servirait d’appât, laissant ainsi une chance à Emily de s’en sortir. Mais elle devait s’efforcer de toutes ses forces de ne pas laisser cette pensée passer dans sa tête, car si la jeune femme venait à la percevoir, elle n’accepterait jamais.
Emily finit par accepter, même si l’on pouvait voir que c’était à contrecœur. Elle alla comme prévu se hisser dans un arbre proche, disparaissant dans le feuillage qui n’avait fort heureusement pas encore entièrement quitté les branches. Elina, elle, alla se poster près du dôme, scrutant attentivement les environs. Le lynx, à l’intérieur de celui-ci, griffait les parois de glace pour essayer de s’en libérer. Sa camisole avait en effet cédée, mais fort heureusement, il n’était pas libre pour autant. Il feula, et Elina lui lança un regard noir qui réussit à le faire taire. Ou était-ce elle qui l’interprétait de cette façon ? Toujours est-il qu’il se mit à tourner en rond dans sa prison de glace, battant la queue d’un air agacé, mais gardant le silence cette fois. Tous ses sens en exergue, Elina guettait le moindre bruit qui indiquait l’arrivée du propriétaire de la voix. Et au bout de quelques minutes, des bruits de pas bruyants se firent entendre. Qui que ce soit, il ne se souciait pas d’être discret… La jeune fille omit directement que ce soit un homme en noir. Du peu qu’elle savait d’eux, ce n’était pas leur genre de se montrer aussi… concret. Mais l’heure n’était plus à la réflexion, car une large silhouette se dessinait peu à peu au loin. Elina essaya d’adopter une posture assurée, pour montrer qu’elle n’était pas impressionnée, ni effrayée par la personne qui s’approchait. Même si elle ne pouvait empêcher son cœur de battre la chamade… Enfin, un homme de forte stature finit par apparaître à quelques mètres d’elle. Lorsque l’homme la vit, il se figea sur place. Et soudain, une voix grave résonna avec force :
- TOI !?
Elina fut surprise de la réaction de l’homme. Il agissait comme s’il la connaissait, et surtout comme si leurs retrouvailles étaient loin de l’enchanter. La demoiselle observa attentivement l’homme devant elle, et ressentit une certaine forme d’agacement à sa vue, sans raison particulière. Bizarre… Et maintenant qu’elle y regardait de plus près, elle avait l’impression qu’il ne lui était pas entièrement étranger…
- Ne me dis pas que tu m’as oublié, sale petite peste !
- D’accord, je ne le dirais pas.
Elina ne pouvait s’empêcher de jouer la provocation. Elle sentait que cet homme n’était pas une menace particulièrement grande, pas différente de celle du lynx, tout du moins. Mais d’où pouvait-elle le connaître ? Et alors, elle se souvint. Elle avait déjà vu cet homme. Il n’y avait de cela pas si longtemps, d’ailleurs… Le jour de son arrivée sur l’île, pour être plus précis.
- Je suis Alan Smith, le type que tu as ridiculisé il y a cela deux semaines ! Et tu oses me dire que tu m’as oublié ?! À cause de toi, tous mes plans sont tombés à l’eau !
- Hmm, ce ne serait pas toi plutôt qui serais tombé à l’eau ?
Et encore une provocation. Le visage de l’homme vira au rouge. Comme le jour de leur première rencontre, l’homme se montrait colérique, et ne supportais pas que sa fierté de mâle soit mise à mal. Seulement, aujourd’hui, il semblerait que la rancœur se soit ajoutée à ses émotions. Elina reprit la parole :
- Et si tu me disais ce que tu faisais ici ? Surement pas une promenade en solitaire…
- J’essaie de trouver un moyen de quitter cette île, voilà ce que je fais ! Et sans toi, j’aurais surement tout un tas d’autres personnes avec moi ! Mais à cause de toi, je me retrouve seul pour visiter la grotte ! Tu vas me le payer !!!
- Tiens, tu sais où se trouve la…
Elina n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Elle venait de percevoir un mouvement à ses pieds, mais n’eut cependant pas le temps d’esquiver le projectile qui fonçait vers elle. Une pierre, de la taille d’un poing, vint la heurter en plein front à une vitesse considérable. Le choc la fit tomber en arrière, et elle finit sur le dos, bras écartés, sans bouger. Son esprit avait viré au noir, elle n’arrivait plus à penser à quoi que ce soit. Au moins, cette fois, Emily n’arriverait pas à lire ses pensées…C’était un miracle qu’elle soit encore consciente après le coup qu’elle venait de prendre. Mais elle était par contre bien incapable de faire le moindre geste, encore moins de se relever. Aussi, lorsque des racines sortirent de terre pour s’enrouler autour d’elle, elle ne put faire quoi que ce soit pour les en empêcher. À la place de quoi, elle sentait un liquide chaud couler de son front. La silhouette de l’homme apparut dans son champ de vision brouillé, et elle crut entendre un ricanement. Était-ce la fin pour elle ? Elle espérait au moins qu’Emily, elle, ne subirait pas le même sort qu’elle…
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Mer 8 Oct 2014 - 10:44
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Mer 8 Oct 2014 - 18:34
En voyant Alan s’approcher, Elina sut qu’il ne lui réservait rien de bon. Bien que tout ce qu’elle pouvait voir n’était que formes troubles et déformées, cette certitude, elle, était on ne peut plus claire. Qu’est-ce qu’il lui réservait, exactement ? Si elle pouvait choisir, la jeune fille opterait pour une mort rapide et sans douleur. Enfin, sans trop de douleurs… Elle ignorait jusqu’à quel point cet homme maîtrisait son pouvoir, mais s’il pouvait genre soulever un rocher d’un bon poids et le laisser retomber sur sa tête, elle ne devrait pas trop souffrir lorsque celle-ci serait broyée. Mais l’éventail de sévices qu’il pouvait lui infliger était bien plus large. Il pouvait bien la torturer, la tuer à petit feu devrait surement lui faire plaisir… Le pire sort qu’il aurait pu lui réserver aurait été de… de la violer. Elle le sentait bien capable d’en arriver à une telle extrémité, ce serait une façon pour lui de l’humilier avant de la tuer. Mais si jamais elle venait à sentir ses mains se poser sur elle, elle n’hésiterait pas une seconde à se couper la langue afin de se suicider. Elle préférait cent fois finir ainsi plutôt que de lui donner la satisfaction d’abuser d’elle. Si seulement elle n’était pas entravée ainsi ! Elle aurait pu lui rendre la pareille, en le bombardant de blocs de glace jusqu’à ce qu’il soit réduit à l’état de charpie ! Mais même sans les racines qui lui enserraient le corps à l’en étouffer, elle n’aurait surement pas pu esquisser le moindre geste. Elle sentait que son corps était complétement engourdi, et lourd… si lourd qu’elle avait l’impression d’avoir fusionné avec le sol sur lequel elle était allongée. Elle essayait de réfléchir de toutes ses forces afin de trouver une solution, mais rien ne venait. Ses pensées étaient trop confuses, elle ne parvenait pas à les rassembler. Peu importait à quel point elle voulait tenter quelque chose, c’était inutile… Résignée, Elina ferma les yeux, pour ne plus jamais les rouvrir… Du moins, était-ce l’impression qu’elle avait. Mais alors qu’elle sentait une présence à ses côtés, une forte bourrasque se fit sentir, et la présence disparut. L’origine de ce coup de vent ne faisait aucun doute… En effet, juste après, elle put sentir une autre présence à ses côtés, une présence beaucoup plus rassurante, et qui pourtant lui glaçait le sang… Emily lui venait en aide, alors que tout ce qu’elle lui demandait, c’était qu’elle fuie, sans se soucier de son sort. Et pourtant, elle sentit bien vite que quelqu’un essayait d’arracher les racines qui l’étouffaient presque. Elina essaya de toutes ses forces de parvenir à articuler ces quelques mots qu’elle désespérait tant de prononcer, mais sa tête engourdie, et le manque d’air dans ses poumons l’en empêchèrent. Elle s’efforça tant bien que mal de se concentrer suffisamment que pour former les mots dans sa tête, priant pour une fois que la conscience d’Emily se mêle à la sienne :
« Va-t’en, fuis, ne te préoccupe pas de moi. Sauve ta vie »
Soudain, la présence d’Emily disparut, tout comme l’avais fait celle d’Alan quelques instants auparavant. Elle aurait volontiers espéré que la jeune femme avait perçu ses pensées et décidé de faire ce qu’elle avait demandé, mais le bruit sourd qu’elle entendit lui indiquait que son absence n’était pas volontaire. Elina essaya péniblement d’ouvrir les yeux, mais n’y parvint pas. C’était comme si ses paupières s’étaient transformées en plomb… Sa conscience s’enfonçait peu à peu dans le néant, était-ce dû à la perte de sang, ou bien à un hématome cérébral qui en se formant la faisait s’enfoncer peu à peu dans le coma ? Toujours est-il qu’elle ne tarda pas à se rendre compte que privée de sa vue, son esprit récupérait d’autre capacités. Les sons lui parvenaient moins étouffés, comme si elle venait de décoller ses mains de ses oreilles. Et elle arrivait à penser plus clairement, désormais. En réduisant le nombre d’informations que son cerveau recevait, elle était capable de mieux traiter celles qui lui parvenaient encore. Elle se concentra donc sur les bruits qui l’entouraient, essayant de savoir ce qui se passait autour d’elle. Mais peu à peu, la netteté avec laquelle elle les percevait se mit à diminuer, elle aussi… Ses sens la lâchait, était-elle en train de mourir, ou de simplement s’enfoncer dans le coma ? Elina entendit soudain un cri, mais son cerveau embrumé ne parvenait plus à identifier la tonalité de ce dernier. S’agissait-il d’Emily, qui venait de recevoir une quelconque blessure ? Non, elle ne voulait pas… Mais elle ne parvenait toujours pas à faire quoi que ce soit… Le peu de conscience qu’il lui restait avait des ratés, comme si on était en train d’essayer de régler la fréquence d’une radio. Sauf qu’à la place des interférences, il n’y avait que du silence lorsque les sons disparaissaient…
Et puis, elle eut soudain l’impression que l’air qui passait dans ses poumons était plus froid. Elle sentit que sa poitrine était moins compressée, que l’amplitude de ses mouvements respiratoires revenait à la normale. Son cerveau recommençait à fonctionner comme avant, sous l’effet de l’oxygène qui venait à nouveau l’approvisionner. Elle entendit à nouveau une voix, bien qu’elle n’en distingua pas les paroles. Et eut l’impression que c’était son prénom, que l’on prononçait, encore et encore, d’un ton qui avait quelque chose… d’implorant. Finalement, elle sentit qu’elle était capable d’ouvrir les yeux. Elle remua d’abord les paupières, regagnant peu à peu sa liberté de mouvement, jusqu’à ce que celle-ci finissent par s’ouvrir. Recevoir à nouveau des informations visuelles ne plut pas beaucoup à sa tête encore endolorie… En effet, à peine le visage d’Emily entrait dans son champ de vision qu’elle eut l’impression de sentir son crâne se fendre en deux. Elina décida alors de se redresser, mais ce ne fut pas sans peine, car son dos avait tellement de mal à décoller du sol qu’elle crut un moment qu’elle était en train d’arracher les racines qui l’avaient enserré jusque-là. Finalement en position assise, elle fut prise d’un vertige, et fut bien contente de toujours avoir les fesses posées sur le sol. Ce qui lui plut moins, ce fut l’étreinte que la jeune femme lui offrit directement. En effet, cela provoqua un élancement douloureux dans son crâne déjà endolori. Néanmoins, elle ne chercha pas à se dégager, et même si elle avait voulu le faire, elle en aurait été bien incapable. Son corps était encore tout engourdi, et ne se sentait pas encore la force d’essayer de remuer ses membres. Alors qu’Emily se laissait aller à cette embrassade, Elina en profita pour observer les alentours. On aurait dit qu’une tornade était passée, si ce n’était que les arbres étaient toujours en place. Mais le spectacle le plus étonnant se tenait plus loin : le lynx, sortit de sa cage pourtant toujours bien présente, était en train de dévorer l’homme qui l’avait agressé. Non, il ne le dévorait pas… Il était en train de la maintenir au sol, la mâchoire autour de sa gorge. Ce comportement était étonnant, que l’animal fasse preuve d’autant de retenue face à sa proie était étrange. Mais tant qu’aucun de ces deux prédateurs ne s’en prenait à elles, elle se fichait bien de ce qui se passait. Désormais rassurée sur leur situation, Elina s’autorisa un petit commentaire :
- J’aurais dû penser à prendre un casque…
Une petite touche d’humour, destinée à rassurer la jeune femme. Cependant, ces paroles ne la firent pas lâcher prise, au contraire, elle resserra son étreinte. Elina força alors ses bras à se lever, et à serrer à son tour Emily dans ses bras. Aussi douloureuse pouvait-elle être, cette étreinte était rassurante, elle lui prouvait que la jeune femme était toujours bien en vie, et sa présence lui fit beaucoup de bien. Mais ce combat acharné l’avait-il vraiment laissé indemne ? Elle s’empressa de s’enquérir de l’état de la jeune femme :
- J’ai l’air trop bête moi maintenant. Avec mes beaux discours sur la prudence et tout ça. Tu n’es pas blessé au moins ?
Cette question aurait pu paraître étrange, vu qu’elle-même était blessée. Mais si elle connaissait son état, il n’en était pas de même pour celui d’Emily, elle considérait donc cette information comme de la plus haute importance.
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Mer 8 Oct 2014 - 20:47
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Jeu 9 Oct 2014 - 13:17
À sa remarque, Emily partit dans un bel éclat de rire, rire qui ne dura pas longtemps cependant. Avec un gémissement douloureux, ce doux son prit fin, ce qui inquiéta Elina. De toute évidence, la jeune femme n’était pas sortie indemne de l’affrontement qu’il semblait avoir eu lieu, et dont elle ne gardait que de vagues souvenirs sensoriels. Qu’est-ce qu’il lui était arrivé ? Les quelques secondes de silence qui s’ensuivirent lui parurent comme autant d’heures interminables. Mais Emily ne tarda pas à mettre fin au suspense : s’écartant d’elle, elle avoua avoir reçu une blessure sérieuse au ventre. Elina déglutit avec difficulté. À cause d’elle et de son incompétence, la jeune femme avait fini blessée… La seule chose qu’elle s’était promis de faire en venant ici, elle n’avait pas réussi à l’éviter. Décidemment, elle était un échec sur toute la ligne… Trop dépitée que pour réagir, elle laissa sans résister Emily essayer de nettoyer le sang qui avait coulé sur son visage, malgré les élancements douloureux qui lui vrillaient le crâne dès qu’on le lui effleurait. Cette dernière ne tarda cependant pas à se relever, non sans que ce geste lui arrache une grimace au passage. En la voyant porter une main à son ventre, Elina observa attentivement l’endroit où elle l’avait posé. Pas de tâche de sang, elle en conclut que l’attaque subie par Emily n’avait pas atteint la barrière de la peau. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle s’en sentit soulagée pour autant… Au mieux, elle devait avoir un hématome, mais si jamais elle était en train de faire une hémorragie interne ? Et si elle avait eu la rate éclatée à cause de ce qu’elle identifiait comme étant un coup violent ? Néanmoins, aussi intensément elle pouvait le désirer, elle ne pouvait pas la soigner. Elle avait peut-être certaines connaissances en matière de médicine grâce à ses lectures assidues, mais tout cela ne restait que de la lecture. Elle n’était même pas sure d’être capable de prodiguer les premiers soins, alors…
Emily lui demanda alors si elle était capable de se lever. Jaugeant un instant son état, Elina en conclut qu’elle pouvait tenter de le faire. Elle se sentait encore engourdie, certes, et sa tête restait vaseuse, mais ça ne coûtait rien d’essayer, non ? Malheureusement, si… S’aidant de la main secourable que lui tendait la jeune femme, la demoiselle se remit sur ses jambes. Le monde se mit alors à tourner sur lui-même, et pour peu, elle aurait à nouveau chuté. À cause de cet intense vertige, et de ses jambes flageolantes qui semblaient bien incapables de la porter, elle vacilla, s’accrochant machinalement à sa compagne afin de garder l’équilibre. Désormais appuyée contre elle, la jeune fille porta la main à sa bouche, soudain prise de nausées. Heureusement qu’elle avait l’estomac vide, sans quoi elle aurait probablement baptisé les chaussures d’Emily… La voix de cette dernière lui parvint à nouveau. De toute évidence, sa réaction après s’être relevée l’inquiétait, car elle lui demanda aussitôt si elle était sure de se sentir bien. La véritable réponse aurait été non, mais elle n’avait pas le cœur de l’inquiéter davantage… Heureusement, le sol tanguait moins désormais, si bien qu’elle réussit à reprendre contenance, et histoire de changer de sujet, pointa du doigt l’étrange duo qui formait l’homme allongé et le fauve prêt à lui lacérer la gorge d’une seconde à l’autre. D’ailleurs, elle était surprise que ce dernier ne l’ait toujours pas fait…
- Est-ce qu’il est mort ?
Ce n’était pas tant son état de santé qui l’inquiétait plutôt que le fait de savoir s’il représentait encore une menace qui était à l’origine de cette question. D’ici, tout ce qu’elle voyait, c’était un corps allongé avec un prédateur penché dessus. Pas franchement le genre de scène où on pouvait se permettre d’être optimiste… Croyant peut-être qu’elle voulait s’assurer elle-même de l’état dans lequel se trouvait leur agresseur, Emily se mit en marche de sa direction, aidant la demoiselle à se déplacer, bien qu’elle aurait volontiers emprunté le chemin inverse… Arrivées devant l’étrange scène, le lynx se désintéressa soudain de sa proie, et fixa ses yeux sur elles. Aussitôt, Elina voulut créer un nouveau dôme pour enfermer l’animal dedans. Grand mal lui en prit… Le seul résultat qu’elle obtint en essayant de faire appel à sa magie, ce fut de se provoquer un nouveau vertige. Plus de magie pour elle pour le moment… De toute façon, Emily était contre. Elle semblait persuadée que l’animal lui obéissait désormais, et Elina aurait été bien à mal de prétendre le contraire. Après tout, elle n’en était pas à sa première bizarrerie, aujourd’hui…
Comme pour appuyer les dires de la jeune femme, le lynx choisit ce moment pour s’asseoir, l’air aussi inoffensif qu’un gros chat. Un très gros chat… Probablement pour vérifier la docilité de l’animal, Emily s’en approcha, la laissant elle-même en plan. Heureusement, il y avait un arbre situé non loin de sa position, elle réussit à s’y appuyer avant que ses jambes ne la lâchent. De toute évidence, elle n’était pas encore en mesure de se déplacer seule… Pendant ce temps, la jeune femme s’était approchée suffisamment que pour toucher l’animal, ce qu’elle ne se priva pas de faire. Le peu de réaction qu’il manifesta semblait confirmer qu’il n’était plus maître de lui-même. Pratique, mais non moins inquiétant tout de même. Pouvoir ainsi imposer sa volonté à un autre être, le priver de son libre arbitre, était un pouvoir terrifiant. Elina espérait que ce pouvoir se limitait aux animaux, car si cela s’appliquait également aux êtres humains… Enfin, au moins, elle savait qu’Emily ne serait pas du genre à lui imposer sa volonté, elle n’était pas ce genre de personne. Sauf peut-être lorsqu’il s’agissait de lui faire des câlins, là peut-être qu’elle profiterait de la situation…
Maintenant qu’elle avait confirmé ce nouveau don pour le moins inattendu, mais ô combien providentiel, Emily demanda ce qu’elles devaient faire de leur agresseur. Elle voulait surtout savoir si elles étaient en droit de le laisser là. Faisant fi de la plainte de ses jambes et de sa tête, Elina s’approcha à pas prudent d’Emily, afin de pouvoir elle aussi constater les dégâts. C’est en titubant comme une ivrogne qu’elle arriva, posant une main sur l’épaule d’Emily pour asseoir son équilibre. Elle aurait bien eu dans l’idée de le laisser ici, en compagnie du félin, et de laisser ce dernier régler son compte à l’homme une fois qu’il aurait été libéré du contrôle mental qu’exerçait la jeune femme sur lui. Mais cela aurait été inhumain, or quoi qu’on ait pu penser d’elle, elle en restait une. Si bien qu’elle fit part de son avis :
- Je ne pense pas que ses blessures mettent sa vie en danger, mais le laisser ici, c’est risqué qu’il se fasse attaquer. Et même s’il le mériterait bien, cette idée me dérange.
Regardant plus attentivement la localisation de ses blessures et leur profondeur apparente, elle en vint à une conclusion :
- Je pense qu’il serait en état de se déplacer seul, il lui faut le temps de reprendre conscience. Et je ne sais pas si ce serait une bonne idée d’être encore là lorsque cela arrivera…
Elina se laissa tomber à genoux, ce qui surprit la jeune femme à côté d’elle. Mais il ne s’agissait pas d’un malaise, non, la jeune fille avait une idée en tête. Elle se mit à fouiller les diverses poches de l’homme, souillant ses mains au passage du sang de ce dernier. Sa tête recommençait à tourner, mais elle fit fi de cette sensation, se concentrant sur la tâche qu’elle s’était assignée. Il finit par trouver ce qu’elle cherchait : le portefeuille d’Alan. On aurait pu croire qu’elle voulait le dépouiller, mais il n’en était rien. Ce qu’elle cherchait, c’était sa carte d’identité, sur laquelle elle trouverait… son adresse. Bizarre ? Non, tout ce qu’elle voulait, c’était pouvoir retrouver cet homme qui possédait peut-être des informations vitales pour ce qui était de trouver un moyen de quitter cette île. Cette grotte semblait effectivement être un indice de taille, et il semblait qu’il en connaissait la localisation. Une fois cette information acquise, elle remit sa trouvaille en place, et se redressa seule, non sans mal certes, mais elle ne voulait pas saisir la main tendue d’Emily et la salir avec le sang qu’elle venait de mettre sur les siennes. Elle devait paraître bien pâle et cet instant, étant donné qu’elle eut un nouvel haut-le-cœur, mais mine de rien, elle exposa son idée :
- Je pense qu’on devrait le traîner jusqu’à l’entrée du bois, et le laisser là. Je ne pense pas qu’il y ait de prédateur en bordure du bois, il y serait donc en sécurité. Il n’aura qu’à se traîner jusqu’à la ville une fois réveillé, Sergeï a bien réussi à le faire, donc lui aussi. Et maintenant, je sais où il habite, on pourra lui rendre une petite visite pour lui soutirer des infos, une fois qu’on sera un peu plus en mesure de le faire…
Il était sûr que dans leur état actuel, elle ne pourrait lui tenir tête s’il s’avérait encore en état de combattre. Mieux valait repousser leur prochaine rencontre à plus tard. Mais il restait cependant un dernier détail à régler :
- Enfin, si tu acceptes de mettre un terme à notre promenade, bien sûr. Maintenant, si tu veux continuer, il faudra qu’on pense à autre chose…
Elle ne se sentait vraiment de continuer cette expédition, mais si c’était là le souhait d’Emily, elle ferait un effort. Après tout, elle s’était préparée au pire en partant dans ce bois, alors si elle devait subir cet état quelques heures de plus, qu’il en soit ainsi.
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Jeu 9 Oct 2014 - 13:58
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Jeu 9 Oct 2014 - 17:37
Soulagement. Tel était le sentiment que ressentit Elina lorsqu’elle entendit la réponse de sa comparse. Pour peu, elle en aurait relâché toute la tension qui lui permettait de rester debout. Mais elle ne pouvait se laisser aller à un tel relâchement, pas alors qu’il leur restait encore bien de la distance à parcourir… Car si rentrer avait été décidé, il fallait encore seulement retourner à la voiture. Allait-elle y arriver ? Rien n’était moins sûr… En plus de sa blessure, il y avait la fatigue. La fatigue émotionnelle, surtout. Le stress de parcourir un lieu aussi hostile, la surprise de ces rencontres inquiétantes, la peur de mourir ou pire, de voir Emily mourir, la crainte que cet homme lui fasse subir dieu sait quel supplice, les émotions qui l’avait assaillit avec l’épisode du fou, dans la ville… Cela était suffisant à vous vider de votre énergie. Mais il y avait plus encore ! La fatigue physique s’ajoutait à cela, celle de l’effort fourni en parcourant ce bois, celle d’avoir utilisé sa magie, l’épuisement après avoir failli être étouffée… Sans compter qu’Elina avait eu sa journée de travail, et qu’elle avait passé deux nuits médiocres à la suite. Et sa blessure… Si elle se serait écoutée, elle se laisserait tomber sur place, et dormirait. Mais était-ce une bonne idée ? Car si cette somnolence qui l’accablait était due au choc qu’elle avait reçu, s’endormir ne serait-il pas contre-indiqué ? Mais c’était tellement tentant…
Quoiqu’il en soit, ce n’était pas le moment de piquer un roupillon. Emily devait lui en avoir donné l’ordre, car le lynx attrapa le col de la veste d’Alan, et se mit à le trainer. La jeune lui tendit alors une main secourable, tout en lui faisant une proposition fort intéressante : rentrer à la maison. La maison… Jusque-là, elle avait eu du mal à considérer comme tel l’appartement dans lequel elle résidait à présent. Mais cette fois, cette idée était pour lui plaire. Reprenant leur marche, se soutenant l’une l’autre, même s’il fallait bien avouer que c’était surtout Elina qui était soutenue, les deux jeunes femmes entamèrent leur retour vers l’entrée du bois. Mais Emily souleva alors un point important. Mieux valait d’abord faire un passage l’hôpital avant de rentrer, et sur ce point, la demoiselle ne pouvait opposer d’argument valable. Elles ne savaient toujours pas l’étendue des dégâts qu’avait reçue Emily, aussi était-il plus prudent qu’elle se fasse examiner. Mais comme elle le lui demandait si bien, que dire exactement pour expliquer leurs blessures ? La vérité aurait été la solution la plus simple, mais la police risquait de se retrouver impliquée, et elles-mêmes ne risquaient-elles pas d’avoir des ennuis ? Surtout qu’après ce qui s’était passé plus tôt dans la journée, Elina préférait éviter de se retrouver confronter aux forces de l’ordre, dont Emily lui avait déjà dit qu’elles favorisaient la gente masculine… Elina réfléchissait, mais son cerveau engourdi avait du mal à mettre ses idées en place…
- Je ne sais pas, je… j’ai du mal à réfléchir… à une explication.
Cela la dérangeait de ne pouvoir compter sur son principal allié dans une situation de ce genre. Qu’est-ce qu’elles pourraient inventer comme excuse ? Il fallait éviter les agressions… Un accident ? Selon la nature, la police pouvait être impliquée, là aussi… Un choc… Un coup… Qu’est-ce qui aurait pu leur faire ce genre de blessure ? Elle était fatiguée, et son crâne recommençait à la lui faire mal… Finalement, elle eut une idée. Un peu saugrenue certes, mais peut-être que…
- Peut-être que… On pourrait dire qu’une grosse branche serait tombée sur nous. Elle m’aurait frappée à la tête, et toi au ventre. Ça pourrait aussi expliquer les écorchures sur tes mains, si tu l’as déplacée. Je sais pas… si c’est une bonne idée ou pas. Mais c’est la seule que j’ai…
Il ne restait plus qu’à voir si Emily acquiescerait à cette idée ou pas. Dans le cas contraire, il faudrait trouver une autre idée. Mais elle avait déjà eu tant de mal à trouver celle-ci, alors elle n’était pas sure de pouvoir en trouver une autre…
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Jeu 9 Oct 2014 - 18:25
HRP:
Tu peux encore poster si tu le désires, si pas on le clôture avec mon post. C'est comme tu le sens, Elina.
Invité Invité
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily] Jeu 9 Oct 2014 - 21:34
Apparemment, cette idée arrachée de son cerveau gardait toutefois de sa valeur, car Emily l’accepta comme explication valable à soumettre au personnel soignant. Voilà qui réglait donc le problème, même si ce n’était pas le dernier auquel elles seraient confrontées. En effet, il leur fallait encore atteindre le véhicule, et cette épreuve n’était pas des moindre. Heureusement, grâce à Emily, elle y parvint, non sans avoir usé de presque toutes les forces qui lui restaient. Arrivé près de la voiture, la jeune femme estima qu’elle pouvait se passer de trimballer le déchet qui les suivait depuis une bonne demi-heure maintenant. Non, il ne s’agissait pas d’Elina, fort heureusement il ne s’agissait que d’Alan. Elina reçut l’aide de sa camarade pour s’asseoir sur son siège, et elle lui en fut reconnaissante, car pour peu, ses jambes l’auraient lâché. Maintenant débarrassée de son fardeau, la jeune femme pouvait inspecter les dégâts qu’elle avait subis, montrant au passage son ventre à la vue de tous. Mais Elina était loin d’être en état de se sentir bouleversée par cette vue, d’autant plus que l’hématome que se dévoilait à ses yeux était suffisamment imposant que pour refroidir les ardeurs de qui que ce soit. La jeune femme y alla d’ailleurs de son petit commentaire quant à la beauté de ce dernier, et Elina ne pouvait que lui donner raison…
La portière fut refermée par Emily, ce qui épargna à la demoiselle la peine de le faire. Maintenant qu’elles étaient toutes deux hors de danger, elle se laissait aller, complètement. Enfin, pas tout à fait encore, elle faisait en sorte de rester éveillée, même si son regard devait paraître vide tant la fatigue l’assaillait. Elle ne vit même pas le lynx repartir dans les profondeurs de la forêt, sous la commande de la jeune femme qui n’avait désormais plus besoin de ses services, sa tâche de porteur était accomplie, bien qu’elle remarqua tout de même que cette dernière était venue s’installer au volant du véhicule afin de les mener toutes deux auprès de personnes aptes à juger de l’état de leurs blessures. Emily, voyant probablement qu’elle n’était pas loin de sombrer dans le sommeil sans s’y laisser aller toutefois, lui affirma qu’elle était en droit de le faire, et qu’elle la réveillerait une fois arrivé. Proposition ô combien tentante, mais vraiment dépourvue de risques ? S’endormir après avoir reçu un coup à la tête pouvait parfois plonger la personne dans le coma… Oh et puis, peu importait ! Elle avait accompli son objectif, enfin, même si elle-même n’avait finalement pas fait grand-chose. Le principal était qu’Emily était bien vivante, et qu’elle ait de fortes chances de le rester. Le repos du guerrier l’attendait, aussi laissa t’elle ses yeux se fermer, ce qui la plongea aussitôt dans le sommeil.
Heureusement, ce sommeil ne fut pas définitif, même s’il fallut plus d’un essai pour réussir à l’arracher du sommeil dans lequel elle était plongée. Elles passèrent toutes deux entre les mains du personnel médical, qui ne tarda pas à les prendre en charge au vue des risques que présentaient leurs blessures. Elina n’était pas fort d’accord avec le fait qu’on estime sa blessure comme étant la plus préoccupante, mais elle n’avait pas la force de se lancer dans des débats stériles en la matière. Les circonstances de leur « accident » furent relativement bien acceptées, comme quoi il s’agissait d’un mensonge plausible. Les résultats, eux, furent positifs : un simple hématome pour Emily, et une commotion cérébrale pour Elina. Malheureusement, la demoiselle se trouva affublé d’un pansement faisant tout le tour de sa tête, ce qui ne l’amusait guère. Toutefois, il leur fut demandé de rester à la disposition du personnel soignant, afin que l’on puisse les garder en observation. Elina était d’avis de tout de suite se carapater, mais Emily refusa catégoriquement, si bien qu’elle dû prendre son mal en patience et attendre bien sagement. Une fois le délai demandé dépassé, elles reçurent chacune des antidouleurs, ainsi que des instructions, notamment le fait de devoir rester au repos absolu pendant trois jours pour Elina, en évitant au maximum les différents stimuli sensoriels qu’elle pourrait rencontrer. Pas de travail pour elle demain donc, elle aurait volontiers prévenu elle-même sa patronne de son absence, mais Emily estima préférable de s’en charger elle-même. L’heure était donc au rétablissement.
FIN
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Promenons nous, dans le bois... [Elina/Emily]