Sujet: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Jeu 25 Sep 2014 - 22:07
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Ven 26 Sep 2014 - 17:43
Plusieurs jours avaient passés depuis qu’Elina était arrivée sur l’île d’Awashima, et déjà elle commençait à s’habituer à sa nouvelle vie. La plus grande amélioration dans son quotidien était l’absence de regard coléreux sur son passage. Il lui arrivait cependant encore de s’en attirer, lorsque son caractère antipathique créait le mécontentement de ses pairs. Il faut dire qu’elle n’avait pas sa langue dans sa poche, ou au contraire, il lui arrivait de l’avoir de trop… Certaines personnes n’appréciaient pas d’être ignorées, dès lors, lorsqu’il lui arrivait de le faire, des murmures de grogne se faisaient entendre. Mais comme cela ne l’intéressait pas outre mesure, elle ne s’en formalisait pas.
Malgré que sa cohabitation avec Emily soit encore récente, Elina avait déjà acquis une certaine routine dans ses activités quotidiennes. Elle était en charge des tâches ménagères ainsi que de la préparation des repas la semaine, une fois qu’elle revenait du lycée. Eh oui, elle avait finalement commencé à s’y rendre, même si la motivation n’y était pas. Elle gardait toujours rancune envers celui-ci pour avoir été la cause de sa mise sous tutelle, si bien qu’elle considérait ce dernier comme la source de biens des ennuis. D’ailleurs, l’idée de s’esquiver avant même de franchir la grille l’avait fortement séduite, mais quelque chose lui disait qu’Emily allait jouer la tutrice si elle le faisait, et cette simple idée la remplissait suffisamment d’horreur pour qu’elle passe outre son ressentiment envers l’établissement. Étrangement, son arrivée avait été remarquée, alors que pourtant, elle n’avait rien fait d’extraordinaire. Un professeur l’avait entré dans la classe, et à peine y avait-elle mis un pied que des exclamations retentissaient déjà. D’abord, elle avait cru qu’on l’avait reconnu, et que dans cette classe aussi, elle serait détestée. Mais non, il s’agissait simplement des membres masculins de la classe qui semblaient ravis de la voir arriver, bien qu’elle n’ait pas compris la raison de tant d’engouement. Ne se trouvant pas particulièrement attrayante, et ne faisant rien pour que cela change, elle ne comprenait pas leurs cris de joie. Cris qui se calmèrent lorsqu’ils découvrirent un peu plus tard qu’elle leur accordait à peu près autant d’importance qu’à la poussière de craie sur le sol. Curieusement, certains semblaient apprécier ce traitement… Les cours étaient cependant bien ennuyeux, étant donné qu’elle maitrisait déjà la plupart des matières abordées, et quand ce n’était pas le cas, il ne lui fallait pas beaucoup de temps pour que ce le soit.
Outre ses débuts au lycée, un autre évènement marqua son nouveau train de vie. Elina avait en effet été embauchée pour travailler dans une petite supérette située à proximité de l’appartement où elle vivait désormais. La gérante, une femme d’âge mûr, la faisait travailler le week-end, bien qu’elle lui ait promis d’augmenter sa charge de travail par la suite, notamment pendant les vacances, si elle le souhaitait et si elle se montrait efficace. Comme jusqu’à présent, elle s’était comportée en employé modèle, elle était ravie de ses performances. Cependant, n’ayant pour l’instant travaillé qu’un seul week-end, elle devait encore faire ses preuves.
C’était ainsi que se déroulait désormais sa vie, et bien que certains points la dérangent encore, comme l’existence d’un certain document, Elina n’y trouvait pas grand-chose à redire. Sa cohabitation avec Emily se passait plutôt bien, pour sa part elle estimait qu’elle remplissait son rôle à merveille. Elle accomplissait ses tâches avec méthode et efficacité, la qualité de sa cuisine était plus que correcte, bien qu’elle avait toujours un peu de mal à adapter celle-ci par rapport aux températures qui régnaient à l’extérieur. En effet, elle avait pour habitude de cuisiner des plats chauds et bien consistants, censés réchauffer ceux qui les consommaient. Il fallait bien ça pour supporter le froid glacial qui régnait en Sibérie ! Mais là aussi, elle faisait des efforts pour s’adapter, essayant de cuisiner des plats plus frais ou plus légers. Cependant, Emily arrivait encore à se plaindre, bien que jusqu’à présent, elle se soit limitée à un seul sujet. Mais comme celui-ci était récurrent, il n’en restait pas moins irritant. De quoi pouvait-il s’agir ? Simplement du fait qu’elle préférait dormir seule dans son propre lit plutôt que de partager celui de la jeune femme. D’ailleurs, aujourd’hui encore, elle venait remettre le sujet sur le tapis…
Elina était en train de cuisiner tranquillement lorsqu’Emily vint relancer le débat. Elle essayait d’argumenter son point de vue, mais ceux-ci ne pesaient pas bien lourd face à l’argument ultime d’Elina : elle ne voulait tout simplement pas ! Peu importait qu’elle lui dise qu’il était fatigant de devoir faire et défaire ce lit tous les jours, ou bien qu’elle ne perturberait ni son sommeil ni sa pureté, elle se montrait intransigeante et inflexible. Et puis, le fait qu’elle n’allait pas la réveiller restait à prouver : après tout, la seule fois où elle avait eu le malheur de dormir avec la jeune femme, elle s’était réveillée avec un bras dans le visage… Ce jour-là, malheureusement, Emily usa d’un argument dont elle aurait mieux fait de se passer. En effet, elle vint à lui sortir qu’elles étaient de la même famille, deux sœurs mêmes. Elina, qui était en train de peler une pomme de terre avec un couteau, eut un geste malheureux envers cette dernière lorsqu’elle entendit ces propos, et le pauvre tubercule se retrouva coupé en deux avant l’heure. Emily, qui était en train d’éplucher non des légumes mais bien ses cours, ne sembla pas remarquer qu’elle venait de prononcer une phrase taboue. Mais elle n’allait pas tarder à s’en rendre compte…
- Qu’est-ce que t’as dit ?
Elina délaissa un instant ses chers légumes pour se retourner vers Emily. Le ton froid qu’elle venait d’employer, associé au regard assassin qu’elle lui lançait et au couteau qu’elle tenait toujours dans sa main renvoyait une image qui aurait suffi à terroriser un bodybuildé. Elle reprit alors la parole, s’enfonçant le petit doigt dans une oreille, comme si elle essayait de la déboucher :
- J’ai du mal entendre, j’ai cru un instant que tu avais dit qu’on était de la même famille. Mais je suis sure que je dois me tromper, n’est-ce pas ?
Le sourire qu’elle affichait en cet instant avait quelque chose d’inquiétant, et le couteau qu’elle tenait à la main choisit cet instant précis pour lancer un éclat meurtrier. Mieux valait pour elle qu’elle n’aborde plus ce sujet, si elle voulait éviter de subir les foudres de la demoiselle.
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Ven 26 Sep 2014 - 18:41
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Ven 26 Sep 2014 - 20:55
Emily releva la tête, et son visage perdit ses couleurs. Il faut dire que l’aura menaçante qui se dégageait d’Elina avait de quoi en inquiéter plus d’un… La jeune femme essaya alors de rattraper le coup, bien que ses excuses aient quelques faiblesses. Soi-disant, elle avait voulu sous-entendre le fait de vivre ensemble en parlant de famille, avait-elle déjà oublié avoir mentionné qu’elles étaient « presque sœurs » ? Enfin, au moins, elle avait saisi qu’elle devait faire attention à ce qu’elle disait sur CE sujet. Elina laissa alors retomber ses bras, mettant ainsi un terme à la crispation qui l’avait saisi jusque-là. Elle sentait encore des élancements douloureux dans sa poitrine après s’être fait rappelé ce tragique évènement… Déjà qu’elle faisait un effort considérable pour ne pas trop y penser, si la seule autre personne à être au courant venait en reparler comme si de rien n’était, ça n’allait pas l’aider…
Emily essaya de baisser davantage encore la tension qui continuait de régner, en lui affirmant qu’elle n’aborderait plus le sujet dont elles débattaient encore un peu plus tôt. Enfin, en guise de débat, Elina n’avait pas vraiment fait usage de mots cette fois-ci. Pour tout dire, elle avait même oublié que la jeune femme avait parlé de cela, étant donné qu’un tout autre thème avait accaparé toute son attention. Mais bon, si sa réaction pouvait lui épargner de futures prises de tête à ce sujet, elle n’allait pas s’en plaindre. Peut-être même devrait-elle adopter ce genre de comportement pour ce sujet là aussi, dans le cas très probable où Emily finissait par le ré aborder ? C’était une idée à exploiter…
À présent, la jeune femme essayait de changer de sujet, lui parlant d’un carnet qu’elle avait trouvé mais qui lui était illisible. Plus précisément, elle lui demandait son avis quant à la langue utilisée pour l’écrire. Ayant repris les diverses préparations pour la cuisine, elle daigna malgré tout jeter un coup d’œil rapide par-dessus son épaule, mais elle se trouvait trop loin que pour pouvoir distinguer autre chose que la couverture du dit carnet. Emily sembla comprendre que le moment était mal choisi que pour entamer une inspection précise, car elle l’invita à poursuivre ses préparatifs. Ce qu’Elina ne manqua pas de faire, elle voulait au moins lancer les cuissons des différentes parties de son plat avant de quitter les fourneaux.
Tandis que la demoiselle mettait la touche finale à ses préparatifs, Emily reprit à nouveau la parole. Apparemment, ses cours devaient être aussi passionnants que les siens, vu qu’elle n’arrivait pas à se concentrer dessus. Cette fois, elle venait lui parler du lycée. Quel sujet de conversation… Elle n’avait rien de plus ennuyeux à proposer ? Elle voulait savoir comment cela se passait, et s’il y avait de jolies filles dans sa classe. Pourquoi donc venait-elle lui parler de ça ? En quoi cela avait de l’intérêt ? Tout ajoutant quelques épices à la sauce qui cuisait, elle répondit :
- Hmm… Je ne sais pas trop, je n’ai pas vraiment fait attention.
Ce n’était pas faux. Pour tout dire, elle n’était même pas sure de pouvoir reconnaître ses camarades de classe si elle les croisait dans le couloir, alors… Bon, si elle devait être tout à fait honnête, elle avait déjà croisé dans l’école des filles au physique avantageux. Mais comme elle ne s’était pas attardée dessus, elle ne pouvait en dire davantage. Elle ne voyait cependant toujours pas en quoi le fait d’avoir de jolies filles dans sa classe pouvait constituer un sujet de conversation intéressant. Soit, elle poursuivit sur sa lancée :
- Le lycée, c’est… le lycée, quoi. Les cours sont barbants, les autres étudiants sont bruyants, et les sièges sont inconfortables. Que dire de plus ?
Enfin, au moins là-bas, on ne l’insultait pas, ce qui la changeait de son précédent lycée. Mais était-ce vraiment le genre de réponses auxquelles Emily s’était attendue ? Pour Elina en tout cas, ce devait être le cas, elle ne voyait pas quoi lui répondre d’autre.
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Ven 26 Sep 2014 - 21:43
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Sam 27 Sep 2014 - 17:52
Emily semblait déçue de la réponse de sa jeune compagne, seulement elle ne savait pas sur quel sujet exactement. Elle n’avait pourtant fait qu’étaler les faits… Les chaises en bois étaient comme toutes celles qu’on pouvait trouver dans une classe classique : au bout d’un moment, on attrapait mal aux fesses dessus, et comme elle était condamnée à y rester assise plusieurs heures d’affilée, forcément… Pouvait-elle lui reprocher de trouver inintéressant de revoir une matière déjà vue ? Quant aux élèves, ce n’était pas de sa faute s’ils se plaisaient à chahuter, même parfois pendant les cours… Hmm, peut-être était-ce ce dernier point qui fâchait ? Elle aurait sans doute préféré l’entendre dire qu’elle était la meilleure amie de tout le monde dans la classe, qu’elle avait été invitée à une dizaine de fêtes d’anniversaire rien que pour la semaine prochaine et qu’elle allait recevoir la médaille de l’amitié lors d’une quelconque cérémonie en son honneur ? Pas de chance… La plupart du temps, on se contentait de la saluer, lorsque les autres membres de la classe n’étaient pas trop pris par leur conversation avec leurs amis. À part cette fille, là, qui était venue lui parler plus d’une fois. Elle se demandait d’ailleurs ce qu’elle pouvait bien lui vouloir…
Néanmoins, Emily décida d’éclaircir davantage ses pensées, et précisa donc quel sujet en particulier elle voulait aborder. Ce n’était autre que le sujet des relations amoureuses. En effet, selon elle, Elina aurait dû traquer toutes les jolies filles de sa classe afin de voir si l’une d’elles était à son goût afin de confirmer ses penchants homosexuels. Ce qui à son sens, était inutile, étant donné qu’après une analyse rationnelle, elle en était arrivée à cette conclusion. Après tout, lorsque la vue d’une femme dénudée vous attire alors que celle d’un homme vous répugne, il n’y a pas de quoi tergiverser… D’ailleurs, elle n’avait pas eu besoin de vérifier les atouts physiques de ses camarades pour en avoir la preuve. Les cours de gym avaient largement suffit. Curieusement, dans les vestiaires, elle ne pouvait détourner le regard de son casier, et ne quittait le local que lorsque toutes les autres filles en étaient sorties. Probablement un réflexe naturel d’auto-préservation… Toujours est-il qu’étant trop occupée à goûter sa sauce pour s’assurer qu’il ne fallait rien y rajouter, elle ne répondit pas à Emily, qui en profita pour poursuivre sur sa lancée. Elle semblait être parvenue à sa propre conclusion face à ses dires… Désormais, elle semblait convaincue qu’Elina ne devait être attirée que par les femmes matures, et que ses cibles devaient se trouver parmi le staff féminin du lycée. Comment diable avait-elle pu arriver à cette conclusion ? Elina se retourna vers Emily, et l’expression de son visage semblait dire « mais qu’est-ce que tu viens me sortir comme bêtises ? ». Elle prit néanmoins la peine de lui répondre :
- Non, je ne suis pas attirée par les femmes d’âge mûr. Mes préférences se situent plutôt sur les filles de ma tranche d’âge.
Cela signifiant qu’elle serait davantage attirée par des filles dont l’âge si situait entre quinze ans jusqu’à la petite vingtaine. Espérant avoir remis en place les esprits de la jeune femme, Elina défit son tablier, qu’elle posa sur le dossier de la chaise sur laquelle elle s’assit. Désormais, il n’y avait plus qu’à surveiller les cuissons, la demoiselle pouvait donc quitter ses fourneaux. Elle pouvait donc se concentrer davantage sur la conversation qui se tenait :
- Sinon, je ne pense pas que le fait d’être lesbienne m’oblige à chercher à tout prix à avoir une conquête. Et puis, jusqu’à maintenant, ce genre de chose ne m’a jamais vraiment intéressé.
Il fallait bien avoué que jusqu’à présent, ses chances d’avoir une relation avec qui que ce soit étaient plutôt minces, pour ne pas dire inexistantes. Personne ne voulait s’associer avec elle, bien au contraire, si bien qu’envisager une relation amoureuse frisait le ridicule. Sans compter que le comportement que l’on avait envers ne suscitait pas chez elle une folle envie de s’approcher des autres. D’ailleurs, son comportement actuel en était la meilleure preuve… Et puis, il y avait d’autres critères qui entraient en jeu :
- De toute façon, ce sont les jolies filles qui attirent les autres.
Cette remarque était nourrie du fait qu’Elina n’avait pas l’impression d’être particulièrement attirante. L’animosité dont on avait fait preuve à son égard ces dernières années n’était d’ailleurs pas étrangère à cette impression. Se rappelant la demande précédente d’Emily, la demoiselle jeta un coup d’œil rapide sur le carnet qui se trouvait un peu plus loin. Cependant, son attention fut vite rappelée par la jeune femme, qui reprenait la parole.
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Sam 27 Sep 2014 - 19:21
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Dim 28 Sep 2014 - 14:45
La réponse d’Emily face à ses propos ne tarda pas à se faire entendre, si bien qu’on pouvait difficilement douter de sa spontanéité. Elle affirmait de bon cœur qu’Elina se classait dans la fameuse catégorie des jolies filles, et que donc, elle devait surement avoir déjà attiré l’attention d’au moins une personne dans sa classe. Et ce malgré son « attitude froide et distante », comme elle le disait si bien. Quoi, elle n’avait pas le droit d’avoir son caractère ? Pourquoi donc devrait-elle faire ami-ami avec tous les gens de sa classe simplement parce qu’ils partagent les mêmes cours qu’elle ? Après tout, ce n’était pas le genre de choses qui suffisait à garantir une amitié durable. Et puis, après avoir passé plusieurs années à éviter tous contacts avec les autres, on prenait des habitudes ! Toujours est-il qu’Emily semblait attendre une réaction de sa part, aussi mit-elle de côté sa froideur et sa distance pour lui répondre :
- Possible…
Elle venait de penser à cette fille qui n’arrêtait pas de venir lui parler, même lorsqu’elle envoyait des signaux indiquant clairement qu’elle n’était pas disposée à faire la conversation. Cependant, elle ignorait toujours ce qui la poussait à agir de la sorte. Elina pensait qu’elle faisait tout simplement partie de ces gens qui veulent être amis avec tout le monde, tout le contraire d’elle, en somme. Ou bien aimait-elle tout simplement relever les défis ? Ou bien il s’agissait d’un pari fait avec ses amis pour voir s’il elle arriverait à la dérider un peu ? Quoi qu’il en soit, ce n’était pas en se posant la question qu’elle arriverait à y trouver une réponse, et puis, ce n’était pas comme s’il était vital pour elle de savoir de quoi il en retournait. Mettant donc de côté ses interrogations, elle se saisit du petit carnet défraîchi qui se trouvait un peu plus loin. Elle le fit un peu tourner entre ses mains, constatant qu’il faisait vraiment peine à voir. Même sans l’ouvrir, les pages jaunies semblaient extrêmement fragile, et Elina ne put s’empêcher de s’imaginer un instant en conservatrice de musée. Malheureusement, elle ne disposait pas du matériel pour manipuler quelque chose digne de figurer dans l’un de ces établissements, et elle n’en aurait pas besoin fort heureusement. L’état du carnet n’était pas tant dû à des siècles d’existence plutôt qu’à une exposition prolongée à une source de chaleur. La perte d’humidité était à l’origine de son aspect, sinon les feuilles auraient été beaucoup plus friables. Sa première inspection s’arrêta là, car Emily la pressait déjà de lui révéler si elle connaissait la langue dans laquelle l’ouvrage avait été rédigé. Elle allait la devoir la décevoir :
- Non, pas encore, je viens juste de l’attraper.
Elle ouvrit donc le carnet, et commença à inspecter les écritures. Ce n’était pas chose facile, car le temps et la source de chaleur supposée avaient tous deux altéré la qualité des mots retranscrits, si bien que certains caractères étaient difficiles à lire. Cependant, elle eut la certitude immédiate qu’il s’agissait là de l’alphabet cyrillique. Il restait à identifier à quelle variante elle avait affaire, ce qui ne fut pas très difficile non plus. La facilité avec laquelle elle comprenait les mots indiquait clairement qu’il s’agissait de sa langue natale, le russe. Elle lit donc à haute voix la première ligne :
- Журнал Сергей Бочаров
Face à l’expression surprise d’Emily, Elina s’empressa de traduire :
- Journal de Sergeï Botcharov. C’est du russe, ma langue natale.
Était-ce vraiment un hasard que la jeune femme lui ait tendu un ouvrage rédigé dans cette langue ? Ou bien était-ce une façon de lui indiquer qu’elle en avait appris davantage à son sujet ? Elle avait des doutes à ce sujet, et puis, elle n’avait plus grand-chose à lui cacher désormais, si ce n’était la nature exacte des crimes de son père. Elle rajouta presque aussitôt :
- En tout cas, ce Sergeï a vraiment une écriture de cochon…
En effet, si le passage du temps avait abîmé la qualité de l’écriture, cette dernière n’était déjà pas des plus lisibles à l’origine. Elina était obligée de plisser les yeux pour distinguer certains caractères, desquels elle était pourtant familière.
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Dim 28 Sep 2014 - 16:05
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Dim 28 Sep 2014 - 19:43
Emily semblait emballée en découvrant que les mystères du carnet ne le resteraient pas longtemps grâce aux connaissances linguistiques de sa jeune camarade. D’ailleurs, elle ne tarda pas à venir regarder par-dessus son épaule, sans se soucier un instant de ses cheveux qui lui tombait dans le visage ou bien du fait qu’elle la poussait avec son opulente poitrine. D’ailleurs, ce dernier fait n’aurait certainement pas manqué de troubler la jeune fille si celle-ci n’avait pas été trop concentré à déchiffrer les caractères qui s’étalaient devant ses yeux. Alors qu’Emily la pressait de lui en dire davantage, Elina commença à lire certains passages à haute voix, directement traduit cette fois.
« Jour 3 : Cela fait maintenant trois jours que je suis arrivé sur cette île, après avoir été enlevé par ces mystérieux hommes en noir. J’ai décidé de consigner dans ce carnet toutes les informations que je pourrais rassembler sur cet endroit, afin de ne rien oublier qui pourrait s’avérer capital. Pour l’instant, tout ce que je sais, c’est que je suis sur une île appelée Awashima. J’ai aussi pu voir qu’il y avait une ville, mais j’évite au maximum le contact avec les habitants. Bien que je ne parle pas anglais, j’ai pu reconnaître que ceux-ci parlaient cette langue. S’agirait-il d’une expérience américaine ? Si c’est le cas, j’ai tout intérêt à éviter de me faire prendre, qui sait ce qu’il pourrait me faire… Ma chère Sasha, je te jure de venir te retrouver !»
Les propos des jours suivants ne faisaient que relater les divagations du rédacteur du carnet sur ce qu’il devait se passer dans les profondeurs de l’île. En somme, il ne racontait rien d’intéressant. Elle fit part de cette information à Emily, pour qu’elle ne puisse lui reprocher de ne pas lire à haute voix tout le contenu de l’ouvrage. Parcourant les pages, elle finit par trouver un passage qui s’avérait intéressant, qui apparaissait après trois jours de silence :
« Jour 14 : J’ai fini par craquer… Et grand bien m’en prit ! La faim et la soif étant devenues insoutenables, Je me suis aventuré dans la ville. Et là, alors que je croyais ma dernière heure venue, une jeune femme m’a trouvé, et m’a sauvé. J’ai alors compris que les habitants de cette île n’étaient pas mes ennemis. Ou du moins, pas davantage que là d’où je venais. Par chance, cette dernière était originaire d’Ukraine, grâce à cela, nous sommes parvenus à nous comprendre mutuellement, même si la compréhension n’était pas parfaite. Tout comme moi, elle avait été enlevée, mais il y a de cela plusieurs mois déjà. Grâce à elle, j’ai appris différentes choses. L’île rassemble des détenteurs de pouvoirs surnaturels, et c’est pour cette raison qu’on nous enlève, afin d’éviter de côtoyer des gens « normaux ». De quel droit les dirigeants de cette île se permettaient de juger ce qui était bon ou pas pour les autres ? S’ils croient vraiment que je vais renoncer à Sasha simplement parce qu’ils l’ont décidé ! Je la retrouverais, même si je dois me battre contre eux ! Je dois quand même avouer qu’au début, j’ai été surpris d’apprendre que j’étais censé avoir un pouvoir quelconque. J’ai honte de le dire, mais je me suis montré assez grossier avec ma bienfaitrice, en lui disant qu’elle était folle de croire à des choses aussi stupides. Mais elle m’a alors fait la démonstration de son propre pouvoir, faisant éclore tout un bouquet de fleurs qui juste avant n’étaient encore qu’à l’état de bourgeon. À la réflexion, je me suis souvenu de toutes ces fois où des nuages noirs apparaissaient dans le ciel, même lorsqu’il faisait plein soleil juste avant, alors que j’étais de mauvaise humeur. Serait-ce donc cela, mon pouvoir ? »
La situation de cet homme lui rappelait vaguement la sienne, à quelques détails près. Elle, elle n’avait pas hésité un instant à aller là où se trouvait la civilisation, sachant que c’était sa meilleure chance de trouver ce dont elle avait besoin. Apparemment, les délires paranoïaques de Sergeï l’avait privé de ce raisonnement logique. Pourtant, vu son âge… Elina se rendit compte qu’en réalité, elle n’avait aucune idée de l’âge que pouvait avoir l’auteur de ces lignes, et qu’elle lui avait inconsciemment attribué un âge avancé. Mais bon, cette information n’était pas d’une importance capitale, et du moins n’empêchait pas de poursuivre la lecture. Non c’était autre chose qui devait l’interrompre…
- Il faut que j’aille voir le repas, il ne faut pas qu’on oublie de manger, quand même.
Sur ses dires, Emily recula un peu, afin de la laisser se lever. Inspectant l’état d’avancement des cuissons, Elina put constater que celles-ci étaient presque à leur terme. Se retournant vers la jeune femme, elle lui dit :
- Désolée, mais il va falloir repousser la lecture à plus tard, le dîner est presque prêt.
Le visage d’Emily exprima un bref instant la déception, mais les faits étant ce qu’ils étaient, elles n’avaient pas vraiment le choix. Une fois la table mise, ce fut au tour des plats de venir se joindre au repas. Alors que les deux demoiselles mangeaient en silence, Elina finit par poser une question, si qui n’était pas des plus fréquents :
- Tu crois vraiment qu’il y a un moyen de quitter cette île ? Et qu’il est consignée dans ce carnet ?
Elina se disait que s’il existait une telle chose, ce carnet ne serait pas resté là pour le leur dire. Sans compter que les dirigeants étaient peut-être en train d’écouter leur conversation en ce moment même. Cependant, une autre question la taraudait quelque peu…
- Tu as des gens qui t’attendent, chez toi ? Des personnes qui, comme Sasha pour Sergeï, te donnes l’envie de te battre pour les retrouver ?
Elle-même se fichait de jamais quitter cet endroit. Après tout, ici ou ailleurs, ce n’était pas si différent pour elle. Et retourner en Russie était hors de question pour elle…
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Dim 28 Sep 2014 - 20:42
Emily ne tarda pas à lui répondre. En effet, elle avait bel et bien des gens qui l’attendaient, chez elle. Mais pas de Sasha, enfin pas d’amoureuse plutôt. La séparation avec les siens n’était pas trop difficile, vu qu’elle gardait contact avec eux via les divers moyens de communication dont elle disposait. Malgré tout, on pouvait entendre au ton de sa voix que son ancienne vie lui manquait. Tout le contraire d’elle, en somme. Peut-être avait-elle deviné les pensées de la demoiselle, car Emily renchérit en lui affirmant que si elles trouvaient le moyen de quitter l’île, elle l’emmènerait avec elle en Irlande, ne pouvant plus se passer de sa cuisine. Cette affirmation laissa Elina penseuse, si bien qu’elle préféra garder le silence. Elle ne savait pas trop comment réagir face aux dires de la jeune femme. Ici, sur cette île, elles étaient toutes les deux prises aux pièges. L’entraide était donc un choix logique, dans un milieu étranger et parfois même hostile, savoir que l’on a un allié est une chose rassurante. Mais une fois de retour chez elle, elle n’aurait plus besoin de ce réconfort, sa famille et ses proches seront là pour jouer ce rôle. Alors, à quoi est-ce qu’elle servirait ? Et puis, si Emily continuait à vouloir prendre soin d’elle même en dehors de l’île, cela revêtirait autrement plus de profondeur qu’en étant dessus. Et le fait de se sentir de trop serait toujours là… Mais si elle devait être honnête avec elle-même, elle ne pouvait cacher que les propos qu’avait tenus Emily lui faisaient plaisir. Cela laissait sous-entendre qu’elle tenait à elle… Mais peut-être qu’il ne s’agissait que de paroles en l’air ? Le doute ne pouvait être exclu…
Perdues dans ses pensées, Elina portait machinalement sa fourchette à sa bouche, sans vraiment faire attention à ce qu’elle faisait. Le reste du repas se termina, et ainsi fini, il ne restait plus qu’à s’acquitter du rangement. Une fois cette tâche exécutée, il ne restait plus rien qui puisse empêcher les deux jeunes femmes de poursuivre la lecture du carnet. Elina alla rejoindre Emily qui était déjà installée sur le divan, le petit journal, car ça en était un, à la main, l’air impatiente d’entendre la suite du récit de Sergeï. S’installant à son tour aussi confortablement que possible, la demoiselle se saisit de l’ouvrage, et rouvrit ce dernier à la page où elle s’était arrêtée. Elle ne reprit cependant pas tout de suite la parole, cherchant d’abord un passage digne d’être lu à haute voix. Elle découvrit dans ses lignes que Sergeï, grâce à sa bienfaitrice, avait découvert qu’il pouvait bénéficier de l’argent qu’il possédait déjà, bien que celui-ci se trouvait converti en une monnaie propre à l’île. Il pouvait donc se louer un appartement, vu que Larissa, la jeune Ukrainienne, avait refusé de l’héberger, estimant qu’accueillir un homme de son âge n’était pas sans risque. L’homme en question s’amusait de cette réaction, étant donné qu’il n’avait nullement l’intention de tenter quoi que ce soit à son égard, vu qu’il avait déjà Sasha qui l’attendait chez lui, en Russie. Ainsi, Sergeï était lui aussi relativement jeune… Finalement, Elina mit le doigt sur un passage qui divulguait une information qui lui était inconnue :
« Jour 22 : J’ai revu Larissa aujourd’hui, et une fois encore, elle m’a appris une nouvelle chose que j’ignorais. Apparemment, tous les moyens de communications sur l’île sont étroitement surveillés. On peut communiquer librement à travers le monde entier, mais il nous est impossible de donner des informations à propos de l’île ou de ce qui s’y passe. D’après ce qu’elle m’a dit, si on essaie d’en donner, les communications se brouillent, et les messages se perdent. Comment font-ils pour savoir que l’on est sur le point de parler de cela ? Larissa pense qu’il s’agit d’un procédé magique, une sorte de filtre qui fait effet sur toute l’île. Elle m’a aussi proposé d’essayer d’entrer en contact avec mes proches, mais j’ai prétendu n’avoir personne à contacter. Je ne veux pas prendre le risque que l’on s’en prenne à Sasha simplement pour me garder sous contrôle… Bizarrement, cette nouvelle a semblé soulager Larissa, je me demande bien pourquoi. »
Ainsi, il était impossible de communiquer des informations sur l’île en dehors des personnes s’y trouvant ? Cela devait demander des moyens considérables… Ou alors cette idée de filtre magique était vraie.
- Tu n’as jamais pu donner d’informations sur l’île à tes proches ?
Emily lui donna sa réponse, ce qui confirma les dires du journal. Elle balaya au passage ses interrogations sur le pourquoi ses proches ne s’inquiétait pas de savoir où elle se trouvait. Bon, il était temps d’en apprendre davantage…
« Jour 24 : Aujourd’hui, Larissa m’a avoué connaître l’origine de nos pouvoirs… Elle ne m’avait rien dit jusqu’à présent, parce qu’elle craignait que je ne la croie folle à nouveau. Et je dois bien avouer que si ce n’était pas elle qui m’avait dit cela, cela aurait été le cas… Il semblerait que nous serions de descendance divine. Rien qu’en écrivant ces mots, j’ai l’impression d’avoir perdu l’esprit… Difficile de croire une telle chose, mais après tout, pourquoi pas ? Ces pouvoirs doivent bien venir de quelque part… Mais cela voudrait donc dire que les dieux existent ? Oui, les dieux, car il y en aurait plusieurs ! Apparemment, il s’agirait de divinités japonaises… Je ne connais pas les détails, mais il semblerait que tous les possesseurs de pouvoirs aient dans leur arbre généalogique une des principales divinités japonaises pour parent. D’ailleurs, les pouvoirs sont tous regroupés en catégorie : Fujin pour le contrôle de l’air, Kagutsuchi pour le feu, Rajin pour la foudre, Amaterasu pour le soleil, Suijin pour l’eau, et Tsukuyomi pour la lune. Moi-même j’appartiendrais à la catégorie Susanoo, pour l’orage, alors que Larissa serait une Saruta-Hiko pour la terre. Tous ces noms sont bien compliqués, j’ai eu du mal à trouver comment les écrire dans ma langue natale… Cela fait vraiment bizarre de se dire que nous sommes des « enfants de dieux », comme Larissa les appelle. »
Voilà qui ne manquait pas de surprendre la jeune russe ! Ainsi, elle aurait du sang divin dans les veines ? Et dire qu’on la traitait comme un déchet, quelle ironie… Devait-elle vraiment croire les mots qui venaient de s’étaler devant ses yeux ? Rationnellement, les dieux quel qu’ils soient ne pouvaient exister. Il s’agissait là d’excuses utiliser par les hommes pour expliquer des phénomènes qu’ils ne parvenaient pas à comprendre, comme la foudre, où le vent. Mais depuis, avec l’arrivée de la science, ce genre de croyance était désuet. Et pourtant… Personne n’avait encore jamais parlé de personnes capables de maîtriser les éléments, et comment diable pouvait-on trouver une explication scientifique à ce sujet ? Elina ne savait pas trop quoi en penser, aussi demanda-t’elle son avis à la jeune femme dont les cheveux étaient revenus lui chatouiller le visage :
- Cette histoire paraît folle, mais curieusement, plausible aussi… Qu’est-ce que tu en penses ?
En tout cas, que l’origine de leur pouvoir soit divine ou pas, ce passage s’était révélé intéressant. Elles avaient ainsi pu découvrir, Elina du moins, que les pouvoirs présents sur cette île n’étaient pas aléatoires. Cette information permettrait de savoir quel genre de pouvoir risquait de se manifester devant elles dans le cas où elles se trouveraient en situation hostile, même si le détail de certains restait vague. Et le savoir étant la plus puissante des armes, leur arsenal venait de s’en trouver renforcé.
Dernière édition par Elina Volchkev le Mar 30 Sep 2014 - 15:14, édité 1 fois
Emily fut moins surprise que ne l’avait été Elina. Il faut dire qu’elle avait déjà entendu des rumeurs comme quoi leurs pouvoirs seraient d’origine divine. Elle restait cependant impressionnée par la confirmation de ces faits. Il faut dire, on pouvait l’être pour moins que ça. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on vous annonçait que l’un de vos ancêtres n’était rien de moins qu’un dieu… Elle l’invita à poursuivre sa lecture, et surtout sa traduction des lignes qui suivaient. Les pages suivantes montraient le croquis à moitié effacé de ce qui devait être une partie de l’île, d’après ce que disait la page de texte juste à côté. En effet, Sergeï décrivait les lieux qu’il avait visités, dans l’espoir de découvrir un moyen de quitter l’île. Ses descriptions indiquaient cependant qu’il n’avait rien trouvé. Emily fit alors un petit commentaire, comme quoi elle aimerait qu’Elina lui apprenne le russe, étant donné qu’à cause de son ignorance de cette langue, elle dépendait entièrement de la demoiselle pour savoir ce que racontait le journal. Elle pouvait comprendre sa frustration, elle-même avait parfois du mal à comprendre certains passage en anglais dans les livres qu’elle lisait. Néanmoins, apprendre une langue n’était pas chose aisée, surtout lorsque l’alphabet différait, il lui avait fallu plusieurs années pour y parvenir. Essayant de ne pas trop faire attention à la douce pression exercée sur son bras, elle poursuivit son inspection du carnet. Malheureusement, la suite ne décrivait que des tentatives avortées pour découvrir un moyen de quitter l’île, ainsi que d’autres faits de sa vie quotidienne, notamment ses nombreuses rencontres avec Larissa. Jusqu’à ce qu’Elina tombe sur un passage, qui bien qu’inutile, lui sembla important de relater :
« Jour 45 : Je n’arrive pas à croire que j’ai fait ça… Comment ai-je pu ? Hier soir, Larissa m’a invité à dîner chez elle. J’aurais dû refuser, si seulement je l’avais fait ! Comme d’habitude, nous avons discuté de tout et de rien, nous riions tous les deux, la soirée était vraiment agréable. Et puis, c’est arrivé… Larissa m’a embrassé. Et je lui ai rendu son baiser ! J’avais bu un petit peu trop de vin, mais ça n’excuse pas ce qui s’est passé… Quand je me suis réveillé ce matin, et que je l’ai trouvé nue à côté de moi, je… j’ai éprouvé un plaisir comme je n’en avais connu qu’avec Sasha… Mais rapidement, l’horreur a fait place à la satisfaction. J’ai trompé ma bien-aimée, et le pire, c’est qu’au travers des regrets qui m’habitent, une partie de moi espère qu’une telle nuit se reproduira. Qu’est-ce qui ne va pas avec moi !? Serais-je tombé amoureux de Larissa, malgré moi ? En plus, je me suis enfuie comme un voleur alors qu’elle venait juste de se réveiller… Je suis sûr que j’ai dû la blesser en agissant de la sorte… Il faut que je quitte cette île, et le plus vite possible… Sasha, pourras-tu jamais me pardonner ? »
Ainsi, Sergeï avait franchi le pas avec Larissa. Et de toute évidence, il s’en voulait, mais en même temps, éprouvait des sentiments pour sa maîtresse. Elina ne savait pas trop quoi penser de ce qu’elle venait de lire, mais ne put s’empêcher de dire :
- Eh bin, pauvre Larissa.
La pauvre femme avait ouvert son cœur, Sergeï en avait profité, guider soit par ses sentiments, soit pas ses désirs charnels, et l’avait ensuite repoussé. Cela avait dut être difficile à encaisser… Emily y alla de son petit commentaire aussi, mais la lecture n’était pas terminée. Cependant, elle arrivait à son terme, car tout de suite après ce passage, s’ensuivait celui qui s’avérait être le dernier :
« Jour 64 : Cela fait un moment que je n’ai rien écrit dans mon journal. Depuis cette nuit, je n’arrivais plus à apposer mes pensées par écrit. Mais je ne peux pas taire ce qui m’est arrivé. Je les ai vus ! Les hommes en noirs ! Alors que je me trouvais à la sortie de la ville, j’ai vu deux d’entre eux se diriger vers un bois qui se trouvait à proximité. Alors, je les ai suivis discrètement. Mais je les ai vite perdu de vue, comment ont-ils donc fait pour disparaître aussi vite ? J’ai cependant décidé de continuer à inspecter les lieux, cherchant où ces types avaient bien pu aller. Tout ce que j’ai pu voir, c’est quelque chose qui ressemblait à une grotte. Mais alors… Ce qu’il s’est passé est encore confus dans ma tête. Je me souviens juste qu’une… « chose » m’a attaqué. Elle se déplaçait si vite que je n’arrivais pas à distinguer de quoi il s’agissait. Ou alors, est-ce le contrecoup de mes blessures qui brouille mes souvenirs ? Je ne sais pas… Je me souviens juste que par miracle, et ce malgré les nombreuses blessures que j’avais reçu, j’ai réussi à faire tomber un éclair juste entre nous deux, et que le choc m’a propulsé en arrière. D’une façon ou d’une autre, j’ai réussi à me traîner jusqu’à la ville, et puis… rien. Je me suis réveillé hier à l’hôpital, après cinq jours de coma. Et à côté de moi se trouvait… Larissa. Elle avait veillé à mon chevet pendant tout ce temps… Comment avait-elle su que j’avais atterri là-bas ? Je l’ignore, et je m’en fichais… Quand j’ai vu son visage, j’ai ressenti… de la joie, et du soulagement. J’étais heureux de la voir, et soulager qu’elle ne me déteste pas, alors que je faisais tout pour l’éviter depuis cette fameuse nuit. Comment une femme aussi formidable a-t-elle pu s’enticher d’un lâche comme moi ? Je ne lui ai toujours rien dit, pour Sasha… Ô ma douce Sasha, comme je regrette ! Et pourtant, cette joie est toujours là, celle de l’avoir à mes côtés… Une fois encore, elle m’a embrassé, et cette fois encore, je lui ai rendu son baiser. Cette fois, le vin n’y était pour rien… C’est pourquoi j’ai décidé de retenter ma chance, dans le bois. Je suis sûr que cette fois, j’y trouverais le moyen de quitter cette île. Je vais rejoindre ma Sasha ! J’ai décidé de cacher ce carnet, ici à l’hôpital. Comme ça, si jamais j’échoue, je saurais où le retrouver. J’ai trop peur de le perdre, pendant mes recherches. Et puis… Comme ça, il restera une trace de moi. Je ne sais pas si quelqu’un trouvera un jour ce carnet, mais j’espère que si c’est le cas, cette personne pourra s’en servir pour quitter cette île. Larissa, pardonne-moi… Et juste cette fois, laisse-moi te le dire : je t’aime. »
La suite des pages étaient vierge, même lorsque l’on allait voir plus loin. De toute évidence, Sergeï n’était pas revenu chercher son carnet… Ce qui pouvait signifier deux choses : soit il avait réussi à quitter l’île, soit il avait… quitté l’île, ainsi que le monde des vivants. Elina reposa le carnet à côté d’elle, découvrant ainsi la proximité qui régnait entre elle et Emily. Mais cette fois, elle ne s’en offusqua pas. Bizarrement même, elle se laissa aller à cette presque étreinte. Elle essayait de ne pas le laisser paraître, mais ce récit l’avait ému. Le dénommé Sergeï avait ouvert son cœur dans ce carnet, et le désarroi qu’il laissait transparaître semblait sincère. D’un autre côté, il s’était comporté en parfait goujat avec Larissa. Il avait laissé fleurir ses sentiments pour lui, en avait profité, et alors qu’il pensait avoir trouvé un moyen de quitter l’île, il l’avait laissé derrière lui, simplement pour retrouver une autre femme envers laquelle il s’était montré infidèle. Un bel exemple de masculinité, une fois encore… Dans un geste à peine perceptible, Elina se blottit davantage contre Emily. Elle avait beau réprouver le comportement de Sergeï, en cet instant, elle pouvait comprendre qu’il ait cherché un peu de chaleur humaine…
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Mar 30 Sep 2014 - 10:43
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Mar 30 Sep 2014 - 18:07
Ainsi blottie contre Emily, Elina se laissa aller à cet instant de faiblesse, pendant lequel elle profitait de toute la chaleur humaine qui lui avait manqué toutes ces années. Au bout d’un moment, elle se rendit compte que ce n’était plus seulement à cause de ce qu’elle avait lu qu’elle agissait de la sorte, mais plutôt que c’était pour soigner ses propres blessures. Rapidement, la main d’Emily vint se poser sur sa tête, et commença à lui caresser les cheveux. Des souvenirs affluèrent alors qu’elle se laissait aller à ce geste de tendresse : la main de sa mère, alors qu’elle la félicitait pour les notes qu’elle ramenait… Une ancienne amie, qui lui ébouriffait les cheveux par pure taquinerie… Les caresses d’Emily alors qu’elle était en larmes… Bon, ce dernier souvenir n’était pas franchement le meilleur, lorsqu’elle repensait aux circonstances qui lui étaient associées. Encore que, les autres souvenirs n’étaient pas spécialement plus heureux… Vu que d’un côté, sa mère l’avait laissé livrée à elle-même, et que l’amie en question n’avait pas hésité à la traiter comme une malpropre une fois que le véritable visage de son père avait été révélé. Qu’en serait-il d’Emily ? Elle aussi allait-elle faire quelque chose qui transformerait ce doux moment en un souvenir douloureux ? Celui d’une fois encore, perdre une personne à laquelle elle tenait…
Toujours en lui caressant les cheveux, Emily prit la parole. Elle était très tentée à l’idée de suivre les pas de Sergeï, et d’aller explorer le bois dans lequel il avait prévu de se rendre avant de laisser son journal derrière lui. Pire, elle semblait savoir duquel il s’agissait… Elina, elle, ne dit rien. La douceur de cet instant de faiblesse commençait à se dissiper, refroidit par l’idée hallucinante de la jeune femme. Est-ce qu’elle était vraiment sérieuse ? Apparemment oui, car déjà, elle planifiait le jour et l’heure à laquelle elles pourraient tenter leur petite escapade. C’était risqué, disait-elle. Mais sur ce point, elle se trompait largement… Ce n’était pas risqué, mais carrément dangereux ! Elina se dégagea de l’embrassade dans laquelle elle se trouvait, laissant la main d’Emily caresser le vide. Elle s’assit en tailleur face à le jeune femme, et commença à parler :
- Emily…
Elina cherchait la façon la plus délicate de dire les mots qu’elle voulait prononcer. Le tact n’était pas vraiment sa spécialité, aussi devait-elle déployer des efforts de concentration conséquents pour ne pas laisser sa franchise habituelle prendre le dessus. D’ailleurs, l’expression de son visage devait paraître étrange en cet instant, elle-même en avait conscience. Finalement, des mots sortirent d’entre ses lèvres :
- Emily, je… Enfin, c’est-à-dire que… Comment te dires ça…
Pas de chance, ce qu’elle voulait dire se transforma en une succession d’hésitations qui n’aiguillait pas vraiment sur le sujet qu’elle voulait aborder. D’ailleurs, il n’aurait pas été étonnant qu’Emily se méprenne sur ses dires à venir. Cependant, prenant une bonne bouffée d’air, Elina se lança :
- Emily, je pense que c’est trop dangereux.
Ah bin, ce n’était pas si dur au fait. Bon, elle n’avait pas réussi à faire preuve d’autant de délicatesse qu’elle l’aurait souhaité, mais au moins c’était dit. Seulement, elle avait l’impression de ne pas en avoir assez dit, aussi enchaîna-t-elle :
- Je comprends que l’idée de trouver un moyen de quitter cette île puisse t’emballer, mais est-ce que tu as pensé à ce qui pourrait se passer ? On ne sait pas ce qui peut se cacher dans ce bois, dès lors, s’y aventurer comme ça… C’est juste trop dangereux.
Elina fixait la jeune femme d’un regard intense, comme si le poids de celui-ci pouvait suffire à lui seul à la convaincre. Mais l’expression résolue d’Emily lui indiquait aussi certainement que ses mots qu’elle n’allait pas changer d’avis. Pourtant, elle-même ne voulait pas en démordre. Aller dans ce bois, après avoir lu ce journal, cela relevait de l’inconscience !
- Écoute, on peut être sures qu’il y a au moins une créature dangereuse là-dedans, tu te rappelles ce que disait le journal de Sergeï ? Cette chose qui l’a attaqué l’a laissé dans un bien triste état… Il ne s’en est sorti que par miracle ! Et il a fini cinq jours dans le coma ! Tu as vraiment envie de prendre ce risque ?
Elle ne se l’expliquait pas, mais Elina avait la certitude que le danger les attendrait si elles s’aventuraient dans ce bois. Est-ce que cela valait la peine de risquer sa vie pour vérifier une simple théorie sur un éventuel moyen de quitter cette île ? Apparemment oui, car Emily ne semblait pas vouloir céder. Sa famille devait probablement lui manquer suffisamment pour mettre sa vie sur la balance…
- Je vois…
Elina sentait la colère la gagner. La colère, et la déception, curieusement. Très bien, si c’était ce qu’elle voulait…
- Fais ce que tu veux, tu n’as qu’à aller servir de nourriture aux créatures qui hantent ces bois si ça te chante ! Après tout, c’est ta vie, tu as le droit de la gâcher comme tu l’entends. Mais ne viens pas te plaindre quand tu seras en train de te faire… lacérer, déchiqueter, ou je ne sais quoi. Et ne compte pas sur moi pour t’aider à te suicider !
Dit-elle en lui tournant le dos. Toujours assise en tailleur, elle avait les bras serrés contre elle, tout comme l’était ses dents. Sans s’en rendre compte, elle avait révélé ses véritables inquiétudes. Ce n’était pas tant le danger en lui-même qui l’effrayait. Ce qu’elle craignait, c’était que ce danger ne fonde sur Emily, et qu’elle… disparaisse. Qu’elle ne meurt dans cette folle tentative de découvrir une chose qui n’existait peut-être même pas. Pas une seule fois elle n’avait évoqué le fait que ce soit sa propre vie qu’elle voulait préserver. Mais en avait-elle seulement conscience ? Pas sûr…
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Mar 30 Sep 2014 - 19:19
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Mar 30 Sep 2014 - 22:41
Elina ressentait un curieux mélange de sentiments. Il y avait beaucoup de frustration, celle de ne pas être écouté par la jeune femme, qui s’obstinait à vouloir s’aventurer en ces lieux si hostiles. Il y avait aussi de la colère, due au fait qu’elle trouvait stupide de risquer sa vie pour une chose aussi incertaine. Même si elle découvrait un moyen de quitter l’île, qu’est-ce qui lui disait qu’elle réussirait à exploiter ce dernier ? S’il s’agissait d’un bateau, saurait-elle le faire naviguer ? S’il s’agissait d’un avion, saurait-elle le piloter ? S’il s’agissait d’un quelconque procédé magique, saurait-elle l’activer ? Se laisser guider par tant d’incertitudes, en allant à l’encontre d’un danger bien réel, lui, elle trouvait cela stupide. Mais il y avait aussi beaucoup de peur, peur de la voir disparaître, de la voir mourir… Elle avait déjà été forcée de découvrir le corps sans vie de sa mère, et ce n’était pas une expérience qu’elle souhaitait renouveler… Et puis, elle ne voulait plus perdre de personne qui lui était chère. Elle avait beau paraître farouche ainsi, il n’en restait pas moins qu’elle tenait à elle. Et enfin, il y avait aussi de la déception… Au fond d’elle, elle était déçue qu’Emily préfère risquer sa vie pour rejoindre sa famille plutôt que d’attendre un peu pour chercher une méthode moins dangereuse, tout en restant avec elle…
Toujours dos tourné à la jeune femme, Elina laissait libre cours à ses ruminations intérieures, jusqu’à ce que des bras viennent l’enserrer autour de la taille. Peu après, elle sentit le visage de la jeune femme venir se coller au sien, alors qu’elle la remerciait de s’inquiéter pour elle. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle avait l’intention de changer d’avis. Son expédition était décidée, et quoi qu’elle dise ou fasse, rien n’y changerait. D’ailleurs, elle l’autorisa même à rester à l’appartement, afin qu’elle ait un endroit où vivre au cas où elle ne reviendrait pas. Cette pensée la fit frissonner, un frisson certes imperceptible pour la jeune femme qui la tenait dans ses bras, mais qui se fit bien ressentir par la demoiselle. Cette idée lui était douloureuse, suffisamment pour qu’elle la rejette :
- Je viendrais…
Deux mots, mais qui revêtaient un poids conséquent, d’autant plus que prononcés d’une voix morne et sans vie. Elle scellait ainsi son sort… Elina se dégagea doucement de l’étreinte d’Emily, et se leva du divan. Frottant ses vêtements pour les défroisser, elle poursuivit ses propos, sans laisser le temps à Emily de réagir à ce qu’elle venait de dire :
- Je n’ai rien à perdre, contrairement à toi. Vouloir retrouver ta famille, c’est bien, mais ce n’est pas à l’état de cadavre qui tu y arriveras. Je ferais en sorte que ça n’arrive pas…
Bien qu’elle n’ait rien dit à haute voix, elle sous-entendait par là qu’elle était prête à user de sa propre vie pour y parvenir. De toute façon, si Emily mourrait, sa vie sur l’île s’en trouverait largement compromise. Garder l’appartement, c’était de bien jolies paroles, mais concrètement, ce n’était pas aussi facile. À elle seule, elle ne pourrait gérer les dépenses que cela engendrerait, même en les réduisant au maximum. Et puis, ce qu’elle avait dit était vrai : elle n’avait rien à perdre. Pas de famille, pas d’amis, pas même un poisson rouge qui regretterait sa présence. Alors, si l’une d’elles devait ne pas revenir, il n’y avait pas de doute sur l’identité de cette personne… Elle se tourna vers Emily, qui ouvrit la bouche pour dire quelque chose. Mais elle ne lui laissa pas le temps de prononcer un mot qu’elle-même prenait la parole :
- Je vais à la salle de bains, j’irais me coucher après.
Son visage était de marbre, aussi impassible qu’il l’était avant qu’elle ne rencontre la jeune femme. Sa voix, quant à elle, était froide et monocorde. Tout, que ce soit dans son attitude ou dans sa façon de parler, ne laissait pas transparaître la moindre émotion. Les choses étant dites, elle se dirigea vers la dite salle de bains, à un rythme toutefois trop rapide que pour paraître naturel. Elle ferma la porte derrière elle, avec un peu plus de force que nécessaire. À peine la porte était-elle verrouillée qu’elle fit couler l’eau de la douche d’un geste de la main, forçant l’eau à s’écouler sans recourir à la plomberie. Le bruit, ainsi, masquait suffisamment ce qui se passerait de l’autre côté de la porte. Devant le miroir, Elina contemplait son reflet, aux traits inertes, semblables à un masque qu’elle aurait posé dessus. C’est seulement maintenant qu’elle se rendait compte combien elle avait changé en arrivant sur l’île. Depuis sa rencontre avec Emily, elle avait laissé de côté son inexpressivité, s’ouvrant plus qu’elle ne s’en saurait cru capable avant son enlèvement. Mais ce masque était de retour, comme un vieil ami qui serait revenu de vacances. D’une certaine façon, cela la soulageait. En redevenant l’ancienne Elina, elle n’aurait pas à subir le torrent d’émotion qui l’assaillait en cet instant. Emily ne s’en était surement pas rendue compte, mais ses dernières paroles l’avait blessé. Non pas ses remerciements, pas du tout, ni même le fait qu’elle ait affirmé qu’elle ne changerait pas d’avis. Ce qui la blessait, c’était le fait qu’elle ait accepté le risque de mourir. « Au moins, s’il m’arrive réellement quelque chose tu auras toujours un endroit où vivre. » Ses paroles lui faisaient penser à une autre personne, qui avait aussi agi de la sorte. Qui donc ? Sa mère…
Oui, Emily acceptait l’idée de mourir, et de laisser Elina seule, dans un monde hostile, avec presque rien derrière elle. Tout comme sa mère l’avait fait, en décidant de recourir aux drogues. Certes, les circonstances n’étaient pas les mêmes. Sa mère avait laissé ses désirs égoïstes la conduire vers la mort. Emily, elle, agissait pour le bien de sa famille. Le résultat restait le même toutefois : toutes deux prenaient des risques pouvant être fatals, sans se soucier de la laisser, elle, derrière. Elina se sentait stupide… Elle ne devrait pas se laisser atteindre de cette façon. Après tout, contrairement à sa mère, elle n’avait aucune obligation à son égard. La tutelle ? Elle s’en fichait. Elle ne considérait pas Emily comme étant la personne dont elle était à la charge, et encore moins comme un membre de sa famille. Elle pensait cependant avoir établi une relation telle que la jeune femme se serait souciée de son sort. Non, Emily devait surement sans soucier… Mais à quel point ?
Elina se glissa sous la douche, qui contrairement à son habitude, était bien chaude. La chaleur de l’eau contrastait avec l’impression de froid qu’elle ressentait, et cela lui faisait du bien. Seulement, elle n’avait pas l’intention d’y restée éternellement, aussi ferma-t-elle le robinet… avant de se rappeler que ce n’était pas via la tuyauterie que l’eau coulait. Coupant le jet, elle termina de se sécher, et ainsi prête, quitta la salle de bains. Elle était restée plus longtemps que d’accoutumée, mais sur le coup, cela lui importait guère. Elle savait qu’Emily avait quelque chose à dire, elle l’aurait surement déjà fait si elle ne lui avait pas coupé la parole. Mais cette fois, elle n’y échapperait pas. Et pour cause : Emily l’attendait de pied ferme…
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Mer 1 Oct 2014 - 22:44
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Jeu 2 Oct 2014 - 12:02
Au sortir de la salle de bains, Elina put tout de suite constater qu’Emily avait quelque chose à lui dire. Assise sur le bord du lit, qu’elle devait avoir déplié pendant son passage à la salle de bains, elle la regardait fixement. Elle ne tarda pas d’ailleurs à lui faire un petit signe dont la signification ne pouvait être mal interprétée. Elle voulait qu’elle s’approche, mais si elle avait quelque chose à dire, elle ne pouvait pas le faire avec cette distance ? Et puis, elle n’avait pas envie de parler… Ni même d’écouter d’ailleurs. Non, tout ce qu’elle voulait, c’était s’enfermer dans sa bulle comme elle savait si bien le faire, s’isoler du reste du monde un bref mais précieux instant. Hésitant à s’exécuter, elle finit toutefois par s’approcher. Elle aurait beau vouloir s’esquiver, elle n’y arriverait pas. Après tout, Emily était sur son lit, alors… Enfin, son lit, ce n’était pas tout à fait vrai, cela restait le sien, à elle. Elina n’avait quasiment rien dans cet appartement dont elle pouvait clamer la propriété. Elle finit donc par se positionner à côté du lit déplié, mais ce n’était pas encore suffisant, Emily préférait qu’elle s’asseye à côté d’elle. Elle n’était pourtant pas sourde ni malentendante, cette distance était suffisamment courte pour qu’elle puisse entendre clairement ses propos, d’ailleurs elle l’avait très bien compris lorsqu’elle lui avait demandé si elle était en colère contre elle. Elle se trompait, toutefois. Ce qu’elle ressentait n’était pas de la colère, pas vraiment, en tout cas. Ce qu’elle ressentait était une chose qu’elle-même ne parvenait pas à identifier, mais c’était quelque chose de plus profond que de la colère, quelque chose de plus… douloureux. Elle s’assit donc, en faisant néanmoins en sorte qu’il y ait une bonne distance entre elles deux. Après tout, une fois encore, elle était largement assez proche que pour l’entendre clairement. Emily devait surement penser la même chose, car elle n’essaya pas de raccourcir cette distance, elle se contenta de lui dire les paroles qu’elle avait préparé.
Elle lui promit alors qu’au moindre risque, elles décamperaient aussitôt. Avait-elle compris ce qui l’avait mis dans cet état ? Avait-elle saisi le sentiment d’abandon qu’elle avait pu ressentir à la suite de ses propos ? Non, elle doutait fort que sa compréhension aille jusque-là, mais au moins avait-elle compris le fond du problème. Ses paroles de réconfort, toutefois, ne firent pas mouche. De belles intentions, certes, mais si elle voulait vraiment les respecter complètement, il lui suffisait de ne pas aller dans ce bois, tout simplement. Après tout, y pénétrer représentait déjà un risque, cela revenait à déjà se mettre en danger. Et surtout, ce n’était pas parce qu’elle repérait un danger, ou même qu’elle le suspectait, qu’elle serait en mesure de l’éviter. Entrer dans ce bois, c’était accepté d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Dès lors, cette tentative pour la rassurer fut un échec. Enfin, pas tout à fait. Au moins, essayait-elle de montrer son intention de revenir en vie, et de ne pas se jeter volontairement dans les bras de la faucheuse en s’entêtant à franchir les limites. Seulement, son cœur n’en fut pas apaisé pour autant. Quoi qu’elle dise, maintenant, Elina n’arriverait pas à oublier tout de suite ce qu’elle avait dit précédemment. Peu importait la sincérité de ses dires, elle ne pouvait le prendre que comme une tentative de rattrapage. N’était-ce pas le genre de chose qu’un soldat disait à ses proches avant de partir à la guerre ? « Je vais revenir, je ne vais pas mourir, je ferais attention » et autres paroles nimbées de réconfort étaient de circonstances en pareilles occasions. Et c’était exactement ce face à quoi elle se retrouvait, en cet instant. Malheureusement pour Emily, elle n’était pas en mesure de « redevenir mignonne », comme elle en avait fait la demande. Une vieille blessure venait de se rouvrir, le genre de blessure qui avait du mal à cicatriser. Elle ne se déroba cependant pas lorsque la jeune femme passa sa main de ses cheveux en un geste de tendresse qu’elle avait l’habitude de lui donner. Mais n’était-ce pas davantage à cause de cette espèce de léthargie dans laquelle elle s’était plongée plutôt que par une réelle acceptation du geste ? Son esprit était trop engourdi que pour qu’elle puisse y trouver réponse.
Emily fila alors à son tour à la salle de bains, lui recommandant de ne pas veiller trop tard en se plongeant dans sa lecture quotidienne d’avant d’aller se coucher. La lecture… Oui, lire un livre l’aiderait peut-être à recouvrer ses esprits. Se focaliser sur des mots, qui relataient un monde différent du sien lui permettrait de mettre de côté ses propres sentiments, ses propres tourments. Combien de fois par le passé ne s’était-elle pas réfugier dans ses chers ouvrages afin d’échapper aux souffrances qu’on lui infligeait ? Mais au fond d’elle, elle avait l’impression que cela ne suffirait pas… Ce ne serait pas la première fois que les livres lui feraient défaut, et la suite lui donna raison. Elina avait saisi un livre qu’elle avait déjà entamé la veille, et avait commencé à en parcourir les pages. Mais les mots avaient du mal à se faire réellement comprendre, d’autant plus que n’étant pas dans sa langue natale, elle devait faire un effort de concentration supplémentaire. Si bien que lorsqu’Emily sortit de la salle de bains, la demoiselle n’avait même pas parcouru deux pages. La jeune femme vint alors se réinstaller à ses côtés, lui demandant la permission de poursuivre ses révisions là où elle les avait entamées, à savoir sur son lit. Au moins, en révisant, elle devrait garder le silence, elle-même n’aurait donc pas besoin de recourir à la parole. D’ailleurs, elle se contenta d’un signe de la tête pour acquiescer dans son sens. N’ayant pas daigné lui jeter un regard, elle n’eut pas le loisir de découvrir la tenue affriolante de la jeune femme, mais même si elle l’avait fait, il n’y avait que peu de chances que celle-ci réussisse à la perturber. Après tout, elle n’était pas vraiment dans l’état d’esprit idéal pour être émoustillée de cette façon. Aussi, se contenta d’elle de continuer à fixer son livre.
Cependant, son esprit n’était toujours pas focalisé sur sa lecture, si bien que ce fut d’un regard absent qu’elle fixait les mots qui s’étalaient devant ses yeux. Elle entendait vaguement le bruit de pages que l’on tournait, ainsi que le grattement d’un stylo-bille sur une feuille de papier, seul signe qui indiquait qu’il y avait une activité dans la pièce. Doucement, une torpeur gagnait la jeune fille, qui se laissait aller à plonger dans le sommeil. Mais, à chaque fois qu’elle sentait ses yeux se fermer, une douleur au niveau de sa poitrine se chargeait de la réveiller. Et pourtant, dieu seul savait qu’après une soirée aussi forte en émotion, un peu de sommeil constituerait le meilleur remède pour le mal qui l’accablait. Cependant, sa fatigue gagnait peu à peu du terrain, si bien que la jeune fille n’allait pas tarder à s’endormir. Pour cela cependant, il aurait mieux valu qu’Emily libère la place, seulement, elle continuait à réviser. Néanmoins, Elina finit par se caler dans un coin du lit, utilisant un accoudoir comme repose-tête, le dos tourné à la jeune femme. Les mots de son livre dansaient devant ses yeux, illusion provoquée par le demi-sommeil qui commençait à la gagner. Allait-elle finir par plonger dans le sommeil, ou bien un nouvel élément allait-il finir par se manifester, en l’empêchant de céder à l’appel du marchand de sable ?
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Jeu 2 Oct 2014 - 13:12
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Jeu 2 Oct 2014 - 17:11
Bien partie pour s’endormir, Elina entendit vaguement que l’on chuchotait son prénom, ce qui ramena brièvement quelques lambeaux de sa conscience à la réalité, comme si l’on venait de souffler sur les braises d’un feu sur le point de s’éteindre. Cependant, trop fatiguée, elle ne réagit pas, d’autant plus que l'on n’avait pas essayé de l’interpeller une seconde fois. Aussi, se laissa-t-elle glisser doucement dans un état de demi-conscience. Demi seulement, car malgré tout, elle entendait que l’on s’activait autour d’elle, probablement Emily qui rangeait ses affaires de cours sur lesquelles elle était en train de travailler juste avant. Le bruit était cependant trop faible pour que cela ne la réveille complètement, si bien qu’elle resta pelotonnée dans son coin sans remuer un tant soit peu. Sa notion du temps étant quelque peu perturbée, elle ne sut pas s’il ne s’était écoulé que quelques secondes ou bien plusieurs minutes avant qu’elle ne sente que quelqu’un montait à nouveau sur le lit. Peu de temps après, du moins en avait-elle l’impression, elle perçut que les lumières de la pièce diminuaient peu à peu, jusqu’à ce que l’obscurité règne en maître en ces lieux. Ce fut l’élément final qui la plongea enfin dans le sommeil, à croire qu’elle n’attendait que ça.
La suite, elle ne sut pas comment elle s’était déroulée. Toujours est-il qu’Elina se réveilla en sursaut en plein milieu de la nuit, ayant ressenti soudain une brusque secousse. Son dos lui était douloureux, comme si elle avait une barre coincée dedans. Elle se rendit soudain compte que ce n’était pas qu’une impression, et qu’il y avait vraiment quelque chose qui la gênait. Se redressant malgré ses courbatures, elle découvrit Emily allongée à côté d’elle. En tenue légère, qui plus est… Se massant le dos, elle posa le regard sur ce quoi elle était allongée précédemment, et vit qu’il s’agissait du bras d’Emily. Pas étonnant qu’elle ait eu cette sensation ! Elina voulut ramener ses jambes près d’elle, afin de pouvoir récupérer sa place, mais là aussi, elle sentait un certain poids. Là, c’était une des jambes d’Emily qui était venue se mettre sur les siennes. Voilà qui expliquait le réveil en sursaut… Et dire qu’elle prétendait qu’en dormant ensemble, elle ne la réveillerait pas… Elina attrapa donc la jambe de la jeune femme, qu’elle dégagea des siennes afin de récupérer sa liberté de mouvement. Ensuite, elle s’occupa du bras, qu’elle ramena sur le torse de la jeune femme. Maintenant, elle aurait au moins un peu d’espace pour elle dormir ! Ou pas… Car le bras d’Emily revint à sa place précédente. Elle poussa alors un profond soupir. Il allait falloir employer les grands moyens ! Remettant le bras là où elle estimait qu’était sa place, elle posa ses mains sur le corps de la jeune femme… et la poussa. Ou plutôt, la fit rouler sur le côté, jusqu’au bord du lit. Maintenant, elle avait assez de place pour dormir, et Emily avait peu de chance d’encore venir lui donner des coups dans son sommeil. D’ailleurs, si elle remuait un peu trop, c’est sur le sol qu’elle risquait de finir sa nuit… Mais cela lui importait peu. Au contraire, elle en aurait probablement retiré de la satisfaction.
Elina se réinstalla donc pour terminer sa nuit, mais malheureusement pour elle, cela lui fut difficile. Non seulement, tous ces efforts avait chassé la fatigue qui lui avait permis de s'endormir, mais en plus, tous les soucis que l’avaient accablés avant qu’elle ne s’endorme étaient de retour. Ajoutez à cela que malgré l’équilibre précaire dans lequel Emily se trouvait, elle arrivait encore à remuer, et faisait donc du bruit. En plus, comme la demoiselle s’attendait à entendre le bruit d’une chute à chaque fois que cela se produisait, sa conscience était bien trop sollicitée pour qu’elle ne parvienne à faire mieux que somnoler. Pour finir, alors que le matin était déjà bien avancé, Elina décida d’aller dormir dans la chambre d’Emily. Là au moins, elle aurait un peu la paix. La seule chose qu’elle pourrait regretter était que si Emily venait à tomber du lit, elle ne serait pas là pour assister au spectacle. Malheureusement, isoler une seule cause de son incapacité à trouver le sommeil n’était pas suffisant, si bien que l’heure de se lever arriva sans qu’elle n’ait vraiment réussi à profiter de sa nuit. Elle entendit du bruit en provenance du salon, et elle se demanda si Emily n’avait pas fini par tomber du lit. Mais la nature des bruits changea rapidement, remplaçant les frôlements des draps par des bruits plus sonores, des bruits de pas précipités, comme si la jeune femme était soudain dans la précipitation. Pourtant, elle n’était pas en retard, au contraire, elle avait même quelques minutes d’avance par rapport à d’habitude. Au bout d’un moment, Elina l’entendit l’appeler, mais elle ne répondit pas. Apparemment, c’était elle qu’elle cherchait aussi intensément, pourtant, il n’était pas bien difficile de deviner où elle se trouvait. Et de fait, la porte de la chambre s’ouvrit à la volée, et dans l’encadrement apparu une Emily dont l’expression passa de l’inquiétude au soulagement, du moins était-ce ce que l’obscurité régnante lui laissa voir. Avait-elle cru qu’elle s’était enfuie ? Non, elle était bel et bien là, allongée sur le dos, les jambes croisées, les mains derrière la tête et les yeux grands ouverts qui fixaient le plafond comme s’il s’agissait d’une peinture murale particulièrement intéressante. Le matin semblait vouloir être déjà bien agité…
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Jeu 2 Oct 2014 - 18:43
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Jeu 2 Oct 2014 - 21:47
Comme pour signaler l’arrivée de la jeune femme, le réveil posé sur la table de chevet se mit à sonner. Emily ne tarda pas à aller l’arrêter, tout en lui disant bonjour et en lui demandant si elle avait bien dormi. Bien dormi ? Elle osait poser la question ? Pour quelle raison croyait-elle qu’elle se trouvait ailleurs que dans le lit qui lui avait été assigné ? Pour quelle raison croyait-elle qu’elle était déjà réveillée, alors qu’elle était censée avoir encore quelques précieuses minutes de sommeil devant elle ? Elle avait pourtant réussi à s’endormir, malgré les vives émotions qui ne cessaient de l’assaillir depuis la veille, mais à cause de son remuage intempestif, cela n’avait pas duré longtemps. Elina était sure que lorsqu’elle verrait son visage dans le miroir, elle aurait de belles cernes sous les yeux… Enfin, ce n’est pas comme si son apparence lui importait, alors ce dernier point était moindre. Ruminant d’abord intérieurement quelques propos sévères, certains d’entre eux finirent par franchirent la barrière de ses lèvres sous forme d’un grommèlement indistinct, mais dont elle-même connaissait pourtant le contenu :
- Elle vient me demander si j’ai bien dormi alors que c’est elle qui m’en a empêché, elle en a de ces questions débiles…
Tiens, apparemment, la parole lui revenait, comparée à ce qu’il en était la veille. Mais bon, le contenu de ses paroles ne serait certainement pas au goût de la jeune femme, si d’aventure elle venait à en prendre connaissance. Elle continuait de fixer le plafond, comme si elle avait quelque chose à reprocher à ce dernier. Emily sembla estimer que c’était le moment idéal pour aborder un sujet sensible. En effet, elle voulait reprendre une de ses habitudes qu’elle avait avec les membres de sa famille, celle de se faire la bise matin et soir lors du lever et du coucher. Face à ces propos, Elina daigna détourner les yeux de son bien-aimé plafond, et pu voir une Emily légèrement gênée de par sa demande. Les joues rosissantes, dont elle en grattait une de son index, elle semblait attendre une réaction de sa part. Elina, elle, avait du mal à croire ce qu’elle venait d’entendre, si bien qu’elle resta muette un moment, à regarder la jeune femme se gratter la joue de son air gêné. Geste qui ne tarda pas à s’arrêter devant le manque de réaction de la jeune fille. Cette dernière se redressa sur le lit, finissant assise sur le rebord de ce dernier. Là seulement, elle répondit à la demande de la jeune femme :
- Tu connais Pijako depuis plus longtemps, tu n’as qu’à lui faire la bise à lui !
Voilà, c’était dit, il n’était pas difficile de comprendre ce qu’en pensait la demoiselle. Un non catégorique, même si ce simple mot aurait été beaucoup plus aimable que la réponse de la jeune fille, prononcé d’un ton si pas agressif, tout du moins des plus farouches. Elina constatait par-là que la colère avait un avantage certain : elle permettait de mettre en sourdine les autres émotions que l’on ressentait. Peut-être que la virulence de ses propos avait choqué la jeune femme, ou tout du moins l’avait pris au dépourvu, car Emily ne rétorqua pas suite à sa réponse. Encore que, Elina ne lui en laissa pas beaucoup le temps… En effet, à peine eut-elle finit de répliquer avec ce manque de douceur conséquent, qu’elle se leva du lit et quitta la pièce. Enfin, presque, car elle s’arrêta un instant dans le cadre de la porte, juste assez longtemps que pour lâcher :
- De toute façon, tu n’as plus qu’à attendre un peu avant de pouvoir reprendre tes habitudes. Alors, retiens-toi.
Sous-entendant par-là qu’elle allait pouvoir reprendre ses habitudes avec sa famille, étant donné que c’était bien là le but de l’expédition qui les attendait demain. Laissant la jeune femme plantée là, Elina se dirigea vers la cuisine, où elle se servit un verre de jus de fruit. Elle en vida la moitié d’un trait, avant de regarder son reflet dans ce dernier. Bien que ses traits fussent déformés pour la forme du récipient, elle arrivait toutefois à deviner l’aspect général de son visage. En effet, elle semblait arborer des cernes sous ses yeux, mais ce n’était pas le plus frappant. Son visage restait figé, comme il l’était déjà la veille. Vu ses réflexions d’un peu plus tôt, elle pensait que l’émotion avait dû faire son retour sur ses traits. Mais il n’en était rien, l’impassibilité continuait à régner en maître. Décidemment, la soirée d’hier semblait avoir réduit à néant les quelques maigres progrès qu’elle avait fait dernièrement pour améliorer ses capacités sociales. Mais qu’en était-il d’Emily ? Comment avait-elle pris les deux dernières remarques de la jeune fille ? Et allait-elle laisser passer ces dernières sans rien dire ?
Invité Invité
Sujet: Re: Un mystérieux carnet. {Emily/Elina} Ven 3 Oct 2014 - 9:36