Un bon samaritain, çà existe toujours. {Emily/Takeshi}
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Sujet: Un bon samaritain, çà existe toujours. {Emily/Takeshi} Ven 3 Oct 2014 - 12:24
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Sujet: Re: Un bon samaritain, çà existe toujours. {Emily/Takeshi} Ven 3 Oct 2014 - 16:04
Takeshi souleva la roue sans effort, la déposant avec aise sur le rebord du coffre de la petite voiture.
« Excusez-moi », dit-il dans un Anglais mâtiné d'un léger accent Japonais, « je crois comprendre que vous avez besoin d'un coup de main ? »
Il sourit timidement à la jeune femme qui lui faisait face. Il n'avait jamais été doué pour les introductions, mais là, c'était le pompon. Sortir de nulles parts et lui enlever une roue de secours des mains... Elle allait probablement le prendre pour un taré et lui envoyer son krick dans la figure. Takeshi devait prendre les devants s'il voulait éviter les blessures et les ennuis.
Il attrapa donc la croix qui avait été posée sur le trottoir et entreprit de desserrer les boulons du pneu crevé. S'il se mettait tout de suite au travail, elle comprendrait qu'il était là pour l'aider, c'était logique. Il n'avait pas changé de roues depuis des lustres, mais il se souvenait de l'ordre des étapes. Desserer les boulons, lever la voiture, retirer les boulons, retirer la roue, poser la nouvelle roue, resserrer les boulons, descendre la voiture. C'était assez simple, et il ne doutait pas que la jeune femme s'en serait tout à fait sortie si elle avait eu une masse musculaire similaire à la sienne.
C'était un coup de chance que le jeune homme se soit trouvé dans les environs de l'hôpital à ce moment-là. C'était une heureuse coïncidence, aussi bien pour la jeune femme que pour lui-même. Cela faisait deux jours que son cerveau ne savait plus dans quel sens il se devait de tourner, et une activité manuelle était un divertissement des plus bienvenus.
Le Japonais était arrivé sur l'île la veille, dans un état second. Il reconnaissait ses vêtements – un pantalon-treillis multipoches vert sombre, un t-shirt à manches longues noir, un sweat bordeaux et une veste de randonnée khaki, sur des chaussures de marche – comme étant sa tenue habituelle pour les longues randonnées. Il ne savait pas pourquoi il était habillé comme ça, mais il avait eu raison de le faire. Certes, on lui avait donné une lettre expliquant quelque peu sa situation, et on avait échangé ses yens contre la monnaie locale, mais le soutien psychologique s'était arrêté là.
Takeshi s'en était trouvé dans un état proche du choc, perdu sur une île inconnue, sans moyen évident de retour, avec comme bagages son sac de voyage et un sac de sport, remplis à craquer d'affaires de première nécessité, préparations à un voyage qu'il ne se souvenait pas d'avoir prévu. Comme toujours lorsqu'une émotion le troublait, il avait voulu la faire passer en aller courir ou nager. Mais la météo et son équipement empêchaient ces deux activités et il s'était retrouvé à marcher en rond sur cette île à la fois petite et sans fin.
Il avait mangé un sandwich dans une petite brasserie où on avait littéralement refusé de répondre à ses questions. Takeshi avait gardé son calme, mais il n'en menait pas large. La population n'était pas agressive, juste complètement fermée à la discussion. Il avait encore un peu traîné en ville, jusqu'à entendre parler d'une autre bourgade. Il avait décidé de s'y rendre sur un coup de tête. Ce n'était pas logique et ce n'était pas son genre ; la raison eut voulu qu'il se trouvât d'abord un logement, par exemple. Une chambre d'hôtel aurait suffi, mais Takeshi se sentit brusquement très pauvre, surtout sans revenu immédiat. Qui allait prévenir sa famille, ses employeurs ? Il avait les réponses à ses questions, à un moment ou à un autre, mais il n'était même plus sûr des réponses. Il était complètement perdu.
Il avait passé la nuit dehors. Il avait très peu dormi, allongé sous un abri-bus, la tête calée contre son sac, essayant de faire sens de tout ce qui s'était produit... Et il avait eu froid, et il avait plu dans la matinée, et il était sale, pas coiffé, les vêtements tâchés de boues et les chaussures encrassées. Non, il faisait peine à avoir.
Au réveil, Takeshi s'était décidé à continuer à marcher, jusqu'à ce qu'il réussisse à calmer son trouble intérieur (ou qu'il tombe sur une auberge de jeunesse où il pourrait au moins se doucher à un moindre coût). Il avait encore marché toute la journée, ne mangeant que quelques fruits qu'il avait achetés sur le bord de la route. Il avait bien quelques économies, qui pourraient lui permettre de survivre pendant quelque temps, mais il n'était pas coincé ici pour toujours, si ? Sur une île où tout le monde parlait Anglais, il n'était pas sûr de trouver si facilement du travail. Que faire, que faire ?
La journée passa plus vite que prévu, et si ses jambes fatiguaient, son trouble ne s'apaisait pas. Pour la première fois de sa vie, il avait peur de l'avenir ; et c'était sur ces réflexions qu'il était tombé sur la jeune femme et sa voiture à la roue crevée. Ses sacs et sa veste sur le trottoir, il avait desserré les boulons et s'apprêtait à actionner la manivelle du krick, si elle ne le prenait pas pour un agresseur et n'essayait pas de l'assommer entre temps...
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Sujet: Re: Un bon samaritain, çà existe toujours. {Emily/Takeshi} Ven 3 Oct 2014 - 16:52
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Sujet: Re: Un bon samaritain, çà existe toujours. {Emily/Takeshi} Lun 6 Oct 2014 - 10:29
Takeshi regarda le billet. Sa vue se troubla. Tiens... ? Il se sentait épuisé, brusquement. Et il avait faim. Ah, le soir tombait, qu'allait-il faire ? Un acte aussi banal que de changer une roue à l'improviste lui avait permis de sortir de ce cycle de pensées négatives qui avait obscurci son jugement depuis son arrivée sur l'île. Et les idées changées, il se rendait à présent compte à quel point il était fatigué. Il avait mal partout, du fait de sa mauvaise nuit, il puait, et son estomac criait famine.
En plus, il passait définitivement pour un sans-abri. On lui donnait l'aumône. Quelle honte. Ses parents ne s'en relèveraient pas, s'ils l'apprenaient. Sa propre estime de lui en prenait un coup. Il fallait qu'il se ressaisisse ! OK, ce n'était pas le moment de céder à la panique. Il y avait forcément, quelque part, une solution logique à ses problèmes. La première étape était de répondre à la jeune femme. Il y avait une suite d'étapes pour tout, de toute façon.
Reprenons, donc. Elle lui tendait un billet. Cent coliz... C'était... Est-ce que c'était beaucoup ? Est-ce que c'était peu ? Il n'en savait rien. On lui avait expliqué ce genre de choses lorsqu'on l'avait déposé sur l'île, mais son cerveau n'avait pas imprimé l'information. Il n'avait même plus idée de combien il avait payé son sandwich de la veille. Était-elle généreuse, ou se moquait-elle de lui ? Non, elle n'avait pas l'air méchant. Elle ne l'avait pas assommé avec son krick et il avait pu lui changer sa roue – tout allait bien de ce côté-là. Mais quel genre d'homme était-il pour accepter de l'argent contre un si simple service ? Il avait les mains plus que crasseuses, maintenant, mais il se permit de refermer le billet dans la main de la jeune femme en lui souriant.
« Je vous remercie, mais je ne voulais que vous rendre service. » Il lâcha la main de la jeune femme et passa ses doigts dans sa chevelure grasse.
« Est-ce que vous connaîtriez un endroit où je pourrais rester cette nuit ? Une auberge de jeunesse ou quelque chose ? Je suis arrivé sur l'île hier et je suis perdu. » Expliqua-t-il, les yeux baissés. Il n'aimait pas demander de l'aide, surtout à une inconnue. Mais c'était pourtant la chose la plus logique à faire, surtout dans son état d'épuisement avancé. Pitié, qu'elle ne l'envoie pas paître comme les autres habitants de l'île. Il ne lui avait pas posé de question sur Awashima, là, donc ça devrait aller, mais...
Takeshi se rattrapa par réflexe au capot de la voiture alors que ses jambes cédaient sous son poids. Les yeux mi-clos, il lutta pour rester conscient. Super, une chute de tension. Il ne manquait plus que ça. Heureusement qu'il était à côté d'un hôpital, hein ? Bon sang, qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour un bon lit, un thé chaud et un morceau de sucre...
« Excusez-moi, je me sens un peu faible. », marmonna-t-il en se laissant tomber sur le trottoir, la tête entre les mains. Il n'avait besoin que de cinq minutes, oui... Cinq minutes de repos et il allait se reprendre en mains...
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Sujet: Re: Un bon samaritain, çà existe toujours. {Emily/Takeshi} Lun 6 Oct 2014 - 12:28
HRP:
Sans nouvelle de toi, je clôture notre rp ici.
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Sujet: Re: Un bon samaritain, çà existe toujours. {Emily/Takeshi}
Un bon samaritain, çà existe toujours. {Emily/Takeshi}