Le papa noel fantomatique [PV Gio]

J’avais entendu parler d’une sale affaire en trainant du côté de la capitale, et j’avais décidé d’enquêter pour tirer toute cette affaire au clair. Quelqu’un s’employait à ruiner l’esprit de noël et semblait vouloir gâcher la fête. Je ne pouvais pas laisser cette personne perpétrer de tels actes. Aussi je m’étais rendu, de nuit et vêtu de mon costume de justicier, sur les lieux du crime odieux. En arrivant je me sentais déjà en veine. Je venais d’apercevoir sur le parking une camionnette de hippies sur laquelle était écrit “Mystery Machine”. Mon instinct me disait que les propriétaires ne pouvaient pas se trouver ici par hasard, ils devaient avoir un lien avec toute cette affaire. En m’approchant, je remarquais la porte de service restée ouverte et décidait de m’y engouffrer pour prendre les malfrats sur le fait.

Une fois le palier passé, je n’étais éclairé que par les quelques veilleuses et la faible lumière des lampadaires qui parvenaient tant bien que mal à s’infiltrer sur quelques mètres. Formant une flamme dans ma main gauche, je la faisais voleter à environ un mètre devant moi pour éclairer le passage. En avançant un peu plus, je remarquais des halos de lumières, certainement des lampes torches. J’étouffais la flammèche avant de me coller à un mur. Il y avait trois personnes, un homme et deux femmes. Ils semblaient chercher quelque chose, ça ne pouvait être qu’eux, mon instinct avait eu raison encore une fois et je venais de les prendre la main dans le sac de bonbon. Jaillissant de ma cachette, j’enflammais mes deux mains prêt à projeter un jet de flammes sur eux.

“Vous êtes faits comme des rats, je ne vous laisserai pas gâcher noël viles hippies !”

À peine avais-je fini de parler, je remarquais un détail perturbant. Ils n’avaient pas vraiment l’air d’être des fumeurs de marijuana. En fait l’homme ressemblait plus à la caricature de joueur de football américain qu’il y a dans bon nombre de films, l’une des femmes était une charmante rousse qui semblait bien coquette et la dernière était une petite brune à lunette qui ne faisait pas plus hippie que moi. Peut être que le contraste était délibéré ? Et en même temps il ne s’agit pas d’une stratégie sensée, comment éviter la police avec un van aussi reconnaissable ? Toute cette histoire n’était pas nette. Mais je restais concentré et me préparais à toute éventualité, ils ne devaient pas me prendre par surprise. Je ne connaissais pas leurs capacités magiques et j’étais en sous-nombre. Je ne devais surtout pas me retenir si jamais ils en venaient à m’attaquer.

“Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?! Et il vaudrait mieux pour vous que vous ne me racontiez pas de bobards !”

Toujours sur mes gardes, leur réponse allait peut être m’aider à y voir plus clair dans toute cette histoire.

Tandis que je leur fais face, le grand blond actionne une télécommande. Mais rien ne semble se passer. Qu’est-ce que c’est que cette bande de rigolos ? Néanmoins, quand j’allais me décider à contre-attaquer, un filet me tomba dessus et je restais immobile, ne comprenant pas ce qu’il venait de se produire. Quelle idée débile de déclencher un mécanisme à retardement. J’aurais eu le temps de les faire frire vingt fois si j’avais été plus agressif. Et alors, la petite à lunette prit la parole. Et là je pense que la situation venait de perdre encore plus de sens. Comment avait-il pu me prendre pour le père noël fantomatique sois-disant derrière toute cette histoire ?

Tandis qu’il me libérait, j’étais bouche-bée sous mon masque de hockey. J’avais la sensation que la nuit allait être mouvementée et plutôt longue. La rouquine m’expliqua qu’ils étaient là pour enquêter avec l’accord du directeur. Ces types étaient réellement des professionnels ? Difficile à croire mais admettons. En revanche, lorsqu’ils ont commencé à m’accuser, j’ai beaucoup moins apprécié. J’allais leur répondre lorsqu’un agent de sécurité arriva, tout essoufflé, pour nous demander ce qu’on faisait et nous dire qu’on faisait trop de bruit. Je ne comprenais pas en quoi le fait d’être bruyant était gênant, de nuit, dans le magasin désert, avec personne à déranger mais au final je n’étais plus à ça prêt.

Finalement, je pus à mon tour prendre la parole et tenter d’éclaircir la situation.

“Bonsoir, moi je suis le justicier qui protège cette île. Et comme vous je suis ici pour enquêter sur les événements. Oh et pour le vacarme, je suppose que vous avez mis au point un mécanisme inutilement compliqué pour lâcher un filet sur le père noël ? Pas sûr que ça soit vraiment efficace m’enfin ça doit être ça le bruit que vous avez entendu monsieur l’agent.”

J’observais l’équipe d’enquêteurs farfelus, soupirant. Je me demandais s’ils étaient réellement efficaces et s’ils n’allaient pas juste me gêner. Peut être que je devrais rester avec eux pour ne pas avoir d’ennuis avec la direction et pour garder un oeil sur eux dans le même temps. Il ne faudrait pas que leur incompétence mette en péril mon enquête et mon sauvetage du noël de tous les Amishawaiens.

Finalement, et sans attendre leur approbation à mon sujet, je reprenais la parole.

“Je suppose que si vous en êtes à la fabrication de pièges, c’est que vous avez une piste, non ?”

J’espérais réellement qu’ils allaient me répondre oui et que cette piste n’était pas complètement farfelue. Je n’étais pas là pour jouer et je ne voulais pas perdre mon temps avec des incompétents.