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| Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] | |
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| Sujet: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Jeu 30 Aoû 2018 - 7:51 | |
| Giovanni était arrivé la veille sur l’île appelée Awashima. C’est au même moment qu’il avait appris qu’il n’était pas le seul à posséder un don. Il avait hâte de découvrir ce nouvel environnement ainsi que les personnes qui l’habite. Mais dans sa fougue il avait oublié un détail important : ses études. Avec la date de la rentrée universitaire qui approchait à grand pas, du moins dans son pays, il se rappela qu’il devait s’inscrire, se trouvait un logement et certainement un job pour payer tout ça. Après avoir déposé ses affaires dans la chambre d’hôtel qui lui avait été attribué, il alla demander des renseignements à la réception. ---- [Ellispe] ---- L’italien venait d’arriver dans la ville étudiante. En parfait touriste qu’il était, il scruta tout autour de lui pour trouver un panneau d’information indiquant le bureau des inscriptions. Enfin, déjà il fallait trouver la fac. Ensuite il espérait pouvoir continuer son cursus. Une chance qu’il ne soit pas encore arrivé à un niveau ou on se spécialise, sur une si petite île ça aurait pû être problématique. Finalement, et après une exploration pas forcément volontaire de Kousha, il fini par arriver devant l’université. Soupirant de soulagement, il entra dans l’enceinte et se mit en quête de l’accueil. Cet établissement était plutôt grand, il devait y avoir plus d’habitant qu’il ne le pensait au départ. Il ne s’attendait pas à ce que les personnes “extraordinaire” soient aussi nombreuses. Parce que oui, c’est ce qu’ils sont, ce sont des humains qui sont en dehors de l’ordinaire. Bref, revenons à nos moutons. Il fini par trouver ce qu’il cherchait et pu s’inscrire pour la prochaine rentrée. Mais pour cela il fallait attendre plusieurs mois. La reprise des cours se faisant à la mi-janvier, il allait devoir trouver un emploi pour payer l’hébergement et sa nourriture. Alors qu’il cherchait le bâtiment des dortoirs, il vit une jeune fille d’environ quinze ans. Il s’est dit qu’elle devait un peu mieux connaître le coin, même si elle n’était pas encore étudiante. Alors il s’approcha d’elle et tenta d’attirer son attention en posant sa main sur l’épaule de la demoiselle en prononçant : “Bonjour, excuse-moi est-ce que tu pourrais m’indiquer les dortoirs universitaires, s’il te plaît ?”Ne connaissant pas la personne, il avait tenté de prendre son visage le plus amical, là d’où il venait les gens étaient méfiants et il ne savait pas si c’était aussi le cas ici. Il savait maintenant qu’il devait parler anglais, il espérait juste que son accent et sa prononciation ne rendait pas le tout incompréhensible, il n’avait jamais vraiment excellé dans l’apprentissage de cette langue. Les premiers mois allaient être difficiles pour lui. Au final le démarrage tardif de l’année scolaire était plutôt une bonne chose, il aurait le temps de se perfectionner. |
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| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Jeu 30 Aoû 2018 - 20:54 | |
| J'ai la check list dans une main, le regard vaguement tourné vers le square ou Charlie profite d'avoir pour elle seule les balançoires. Le déménagement, c'est quasi fini, ne restent qu'une dizaine de jouets dans un carton, qu'on ne sait où ranger. M'est avis qu'ils vont rester dans le carton, transformé en tiroir/boite de jeux. Les inscriptions scolaires, c'est fait. Bon, j'suis plus que déçue des clubs scolaires. Rien sur la magie, pas même pour Charlie alors que c'est à son âge qu'on est le plus réceptif à jouer avec. Et pas de club de scoutisme. Quand au club de dessin, si j'ai bien compris l'explication encombré du gars (il était stagiaire ou juste idiot?), j'suis pas sure que Charlie s'y plaira. Au moins, je suis sure qu'elle aura une institutrice, c'est déjà ça. Quand à moi, il a fallu batailler pour faire valider mon inscription en dernière année. Les résultats par correspondance, ça lui va pas, comme quoi le lycée est "réputé" et "exigeant"... Pauvre cloche c'est surtout le seul de l'île!
Bref, il reste quoi à faire? Ah oui, Charlie voudrait des bâtons de le craie pour dessiner par terre. Et passer à la bibliothèque. Charlie est descendue de la balançoire, elle se cache sous le tobogan, et s'amuse à le remonter à l'envers. Elle a l'air de bien s'amuser. J'ai pas vraiment envie de l'ennuyer et de la trainer vers le magasin. D'un autre côté, je sais qu'elle a beau avoir son sifflet autour du cou, comme la plupart des écoliers laissés rentrer seuls, je sais qu'elle est mal à l'aise toute seule.
J'suis en train de réfléchir à ça, en regardant ma cousine escalader la cage à écureuil, quand je sens une main sur mon épaule. Réflexe UN: Me dégager brusquement. Réflexe DEUX: Saisir la bombe de déo (Dove compact à la pèche pour les curieux) dans le sac en bandoulière. Réflexe TR...
Comprendre ce que c'est, et se retrouver face à face avec un type qui est passé à un dixième de seconde de se prendre du déo dans les yeux. Les dortoirs... Non, mais tête de noeud j'ai une tronche de panneau indicateur?! Chhhhht Calme... Les gens ne doivent pas savoir à quel point tu méprise les mecs, et que les autres te rendent nerveux... Il faut que je sois discrète, que je ne fasse pas de vagues, pour que personne ne me taxe encore de "bizarre". Et qu'on me laisse libre. En tout cas autant que ne l'est une fille de 15 ans dans ce monde.
Alors je rengaine la bombe, et j'esquisse un sourire contrit. Je le suis hein? De m'être fait voir sous mon "vrai jour".
"Désolée. Vous m'avez surprise."
J'ai aussi marre de devoir m'excuser. Mais c'est ce qu'on attend des filles. De s'excuser dès qu'on a une opinion différente, dès qu'on agit pas comme il "faudrait"... C'est le comportement au japon, aux USA... Même en France, le "pays des libertés"... Bref, recentrer le sujet.
"Vous cherchez quels dortoirs? Il y en a plusieurs, par ici... Vous avez un nom?"
Oui, en une semaine que la puce et moi sommes là on a bien prit nos repères... Et puis plus vite il aura son renseignement, plus vite il partira. Et plus vite je pourrais rassurer la puce qui a vu la scène et qui s'agite dans la cage à poule. D'un geste apaisant, sans la regarder, je lui fais signe que tout va bien. Autant qu'elle reste à l'abri pour l'heure, et ne s'approche pas d'une source de stress. En tout cas, je me doute que le gars il vient pas pour la pension, il a l'air un poil trop vieux pour ça. Reste qu'il peut être aussi bien un pion (surement pas un prof, ou alors, débutant) qu'un étudiant, du coup... logement étudiant ou prof? Nan parce que j'ai pas pipé grand chose à part qu'il parle anglais encore plus mal que moi à mes débuts, et qu'il cherche un dortoir. Ou alors, un urinoir, mais j'ai un doute. |
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| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Ven 31 Aoû 2018 - 8:34 | |
| Eh bien, quel accueil. Les gens ici sont encore plus parano qu’en zone de conflit ou quoi ? Se faire arroser de gaz moutarde parce qu’on demande son chemin, quelle aventure épouvantable ! Enfin, là il ne s’agissait que d’un déodorant pour femme. Et il avait été difficile pour l’artiste martial qu’est Giovanni de ne pas réagir instinctivement pour désarmer la demoiselle. Il s’était contenté de faire un pas sur le côté de sorte à ne pas être dans la ligne de mire de la jeune fille.
Elle finit par tordre son visage en un sourire forcé et par s’excuser. Encore heureux, on n’asphyxie pas les gens sans raison valable, enfin. Mais non, l’autre grand dadet d’italien de rétorquer à cela :
“Non non, c’est moi qui m’excuse de t’avoir fait peur, ce n’était pas mon intention !”
Finalement elle sera peut être utile, elle parle de plusieurs dortoirs, qu’il lui faudrait des précisions. Un nom, la récpetionniste n’avait pas spécifiquement nommé les logements, seulement qu’il s’agissaient plus de chambre que d’appartement et que c’était réservé aux étudiants. Peut être que ça conviendrait comme info. Ou peut être que s’il choisit mal ses mots il va se faire taser par cette psychopathe ! M’enfin, je suis que le narrateur moi, y’a que vous qui savez ce que j’en pense. Revenons à la réaction de Giovanni :
Il s’est donc replacé en face d’elle et réfléchi quelques secondes. Il haussa les épaules et répondit simplement ce que je vous ai décrit, qu’il s’agissait de logement réservés aux étudiants principalement composés d’une seule chambre. Après cette courte réponse, il espérait que ce serait suffisant, il n’avait pas envie de se faire gazer s’il restait trop longtemps à l’importuner.
Il avait aussi remarqué l’enfant planqué dans les jeux non loins. En fait il l’avait surtout repéré aux signes qu’avaient fait son interlocutrice. Visiblement ces jeunes avaient un problèmes avec au choix, les adultes, les hommes, ou simplement tout le monde. Essayant de détendre un peu l’atmosphère et de rassurer la demoiselle, il ajouta :
“Tu sais je suis pas dangereux. Si on était dans un comics je serais plus Peter Parker que Norman Osborn.”
Et il dit tout cela avec un grand sourire chaleureux. Encore fallait-il qu’elle y connaisse quelque chose en comics et comprenne la référence. Sinon il allait juste passer pour un abruti qui lance des noms d’illustres inconnus. Entre nous, il lui arrive souvent de passer pour un abruti. Mais il se soigne… Enfin il essaye.
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| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Ven 31 Aoû 2018 - 11:58 | |
| Tiens il connait les conventions sociales. Celles qui disent que même si y a un truc hyper louche qui se passe, on fait comme de rien était, et on ne met pas de mots sur tout ce qui sort de l'ordinaire. Enfin non. C'est plutôt que tout ce qui sort de l'ordinaire est caractérisé de folie, et que c'est tabou. En tout cas il est plus doué en "bagarre" que moi, parce qu'il a réagit plus vite, et probablement mieux évalué le danger que moi. M'enfin, ça, c'est facile, il m'a pris par surprise! Forcément, ça donne un malus en DEF! Hein, quoi? Nan mais cherchez pas c'est du JDR. Pas hyper connu au japon, souvent diabolisé en europe, et vaguement toléré aux USA (principalement grace aux acteurs/séries qui mettent en avant le JDR de manière plus sympa que "bouh satanistes!").
Du coin de l'oeil, je remarque que Charlie s'est juchée au sommet de la cage, d'où elle nous voit, et qu'elle machonne le bout de son sifflet. C'était le mien avant, c'est dire s'il est vieux et amoché, mais il siffle toujours aussi stridentiquement. Ca se dit pas, et?
Les dortoirs et pue diant... Ah, ok, non, les dortoirs etudiants... Oh purée, il est pas à côté et s'il faut lui expliquer... Vu la manière dont il parle, j'suis pas sure qu'il reconnaisse mon américain teinté d'accent japonnais, lui il a du apprendre à l'école l'anglais british avec des profs qui accentuent tellement qu'ils ont l'air d'avoir des patates chaudes dans la bouche!
Bon, alors comment lui indiquer...Hein? Peter Parker et Norman Osborn? Qu'est-ce qu'ils viennent foutre dans la discussion, euh?! Spiderman, je connais, j'ai vu un ou 2 films mais l'autre...
"Eh, Chalulu! C'est qui Osborn?"
Oui, elle, elle connait. Son "amoureux" à l'hopital (enfermé pour "trouble du genre" par ses parents, qui ont pas trop apprécié que l'hopital considère leur fille adorée comme un mec, c'qu'il était) était fan inconditionnel... La p'tiote, elle est pas descendue de la cage à poule, hein, et j'ai surement l'air étrange à crier au travers de la rue.
"C'est le bouffon! Pourquoi?"
"Il se compare à Spiderman!"
Ouais, ça me dit pas plus... Bref, en gros il se compare à un adolescent hyperactif et surexcité, comme dans amazing spiderman? C'est tellement rassurant... Bon, c'est sur ça aurait pu être pire, niveau Héros qui font les cons, il aurait pu se comparer à Dead Pool!
"Une araignée humaine, je suis rassurée..."
Oui, ça suinte... Non, même ça dégouline d'hypocrisie. Non, ça appelle pas de réponse. Pour ça que j'enchaine.
"C'est à l'autre bout de la ville. Le plus simple, c'est chercher un arrêt du 2, et suivre la ligne vers blanchisserie. C'est un ou 2 arrêt avant le terminus."
Bon, j'ai dit le plus simple, pas le plus court. Je sais bien qu'en soit c'est à quoi... 2 km à tout casser, mais comme je repère pas encore les grands axes... |
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| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Lun 3 Sep 2018 - 7:27 | |
| Bon, visiblement elle n’avait pas compris la référence. Ou alors elle se moquait de Giovanni. En tout cas elle parla en japonais avec l’enfant qui était resté dans l’aire de jeux. Évidemment, l’italien ne comprit pas un traître mot de ce qu’elle pouvait dire et attendit juste qu’elle redirige son attention sur lui. Quand ce fut finalement le cas, ce fut d’abord pour soulever le fait qu’il soit une araignée humaine ne la rassure pas vraiment. Il ne comprenait pas la haine des gens envers ces animaux. Aussi arqua-t-il un sourcil. Franchement, c’est cool un araignée, et ça mange plein d’autres insectes en plus de ça.
Mais avant qu’il ait pu la contredire et plaider en faveur des arachnides, elle enchaîna avec le chemin à prendre. Ca faisait beaucoup d’informations d’un coup. Il avait retenu ce qu’il pensait être les informations importantes : Prendre la ligne 2, en direction de la lessive et qu’il fallait descendre avant le terminus. En revanche, il fallait décoder ce qu’elle entendait par la lessive. Il se disait qu’il manquait de vocabulaire et qu’il allait bien être emmerdé sur une île à priori japonaise majoritairement anglophone. C’était décidé, il devait prendre des cours particuliers en anglais avant la reprise des cours, sinon il allait être totalement perdu et il ne voulait pas foirer ses études à cause de la barrière de la langue.
“Je te remercie pour ton aide. Je me permets juste un dernière question. Est-ce que ça te dirait de me donner des cours particulier en anglais ? En discutant avec toi je me suis rendu compte de mon niveau un peu pitoyable…. Bien sûr je te payerai comme il se doit. Ou alors je pourrais t’enseigner un peu de self-défense si tu préfères.”
Ca peut paraître un peu brusque comme façon de demander ça, mais il est comme ça le sicilien, brut de pomme. Bon, il avouerait certainement qu’il avait proposé à la jeune fille parce que jusqu’à maintenant elle fait partie d’une des 5 personnes avec lesquelles il a discuté. Et qu’il doit s’agir de la seule personne parmi les 5 qui n’était pas en train de juste faire son boulot.
Il ne savait pas du tout si elle allait accepter. Vu la réaction qu’elle avait eu sous le coup de la surprise et son comportement après coup, notamment le fait de faire signe à l’enfant pour qu’il ne s’approche pas, lui en disait beaucoup sur elle. Et il ne voyait que deux voire trois options possibles. Soit elle acceptait en contrepartie de leçon de self-défense parce qu’elle a peur des gens et qu’il lui est arrivée des aventures pas cools, soit elle refusait pour les mêmes raisons, soit elle acceptait contre de l’argent parce qu’elle avait été amenée ici seule et avait la charge de l’enfant.
Il attendait la réponse avec un grand sourire et essayait d’adopter une position rassurante. Des déductions qu’il avait fait et de ce qu’il en avait déduit, il avait envie de l’aider. Mais c’est son côté justicier en herbe qui parle là. Rien ne dit qu’elle a ne serait-ce qu’envie d’obtenir l’aide d’un taré de Sicilien paumé...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Lun 3 Sep 2018 - 18:46 | |
| Des cours particuliers... Mais bien sur. Oh, j'en doute pas, hein, qu'il en aie besoin. Mais sérieusement, qui serait assez cinglé pour demander à une gamine (et oui, je sais, je fais plus gamine que femme, j'assume) des cours particuliers, sans une idée derrière la tête? Surtout des cours de langues! Ah non, mais je constate que le lieu commun est pas faux: Les italiens sont des "séducteurs". Moi j'appelle ça des Machos, mais bon.
Hein, quoi, c'est raciste? J'suis japonaise, j'vous rappelle! De base, on est pas franchement à l'aise avec les étrangers, et encore moins quand on a vécu dans une petite ville, comme moi. Bon, et j'ai en plus des soucis personnels avec "les autres". Mais bon, la société a toujours eu ces lieux communs! Les français sont grossiers, et sentent mauvais. Les russes sont alcoolos, les portugais mangent de la morue... Merde, et les japonnais sont supposés être serviables... Oui, je sais que c'est dés préjugés! Je sais aussi que la société nous modèle pour qu'on y ressemble, tout comme les filles se "doivent" d'être polie et réservées. Oh et puis flute.
Un appel, un signe et Charlie dégringole de son perchoir. Un jour, elle va se blesser comme ça... Mais bon, elle est agile, c'te gamine alors j'la laisse se gérer. La décision est prise rapidement. J'ai pas répondu au type mais pas grave. Pas le temps.
"Grouille!"
Un geste de la main explicite accompagne mon ordre de me suivre. Parce que lui il y tourne le dos, mais moi j'ai vu le bus, avec un gros 2 écrit sur son "front". Je sais qu'en descendant à la blanchisserie, on pourra larguer le type vers ses immeubles et rejoindre la pension en passant par le magasin, et la bibli on ira demain.
Charlie et moi on court comme des dératés. Autant la marche, moi y a pas de soucis autant la course... J'ai une mauvaise technique, je cours avec la grâce d'un sac de patate (et le fait de lever le bras pour appeler le bus ça aide pas) et je me retrouverait vite à respirer fort parce que j'ai plus l'habitude de l'endurance que de la vitesse. Il y a à peine une vingtaine de mètres jusqu'à l'arret (au passage je note qu'il est là, et heureusement que le bus y reste à l'arret en nous attendant. Charlie m'a doublé, elle elle s'en fout, elle paie pas. Moi je grimpe en respirant comme un soufflet de forge, passe ma carte devant le lecteur, et vais attrapper une poignée dans le bus heureusement presque vide. Et je reprends mon souffle en attendant que l'italien nous rejoigne, et tant pis s'il me prend pour une tsundere. Charlie grimpe dans le siège à côté de moi, dos à la route.
"C'est par là pour les logements. La ligne 2, ou la 8."
Je fais attention à parler doucement. Enfin, non. Lentement, plutôt. Pour qu'il comprenne bien.
"Il faut passer par la fac d'abord et c'est après."
Charlie elle, elle essaie pas de parler lentement. D'un autre côté, elle lui parle alors il va pas se plaindre! Elle lui indique juste le panneau, où les arrets sont écrits. "Rue d'italie" est le prochain, ce qui me rappelle sa question.
"Pas besoin de cours. Tu apprendras vite à force d'entendre. Pas le choix si tu veux manger."
Bon, ok, il n'y a rien à voir avec ces types qui parcouraient l'afrique à pieds, et apprenaient à chaque fois la langue de la peuplade qu'ils croisaient. Mais c'est une tournure de phrase qui m'avait marqué. Ca aussi, j'aurai bien aimé, mais je crois que mon champs possible de randonné va se réduire singulièrement... |
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| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Mer 5 Sep 2018 - 9:53 | |
| Sans même répondre à Giovanni, bien que son expression faciale en disait long, elle fit signe à l’enfant qui était resté en arrière et celui-ci descend du jeu tel un singe descend d’un arbre. D’abord impressionné, l’italien comprends qu’elle compte l’abandonner. Dans un soupir il allait entreprendre la recherche d’un arrêt de bus quand il entend l’ordre de la jeune fille et surtout comprend qu’il lui est adressé. Ne comprenant d’abord pas pourquoi, c’est en voyant le bus qu’il se décide à courir. Il reste néanmoins à hauteur de la plus âgée. Ils parviennent à avoir le bus et les jeunes montent en premières. Heureusement que Giovanni a pu changer un peu d’argent en arrivant, il aurait été bien emmerdé sinon…
Bref, il va se mettre à côté des jeunes filles, parce que oui, maintenant qu’il est à côté il s’est enfin rendu compte que c’était bien deux filles. La plus grande avait répété l’information importante, en parlant doucement pour qu’il comprenne bien. La plus jeune en revanche ne prit pas cette peine et il dut se concentrer pour tout comprendre. Il faudrait dépasser la fac s’il avait comprit ? Donc il s’était mal orienté et était parti dans la mauvaise direction dès le départ. C’était du propre tiens...
Finalement, la plus grande daigna répondre à la proposition de Giovanni. Bien que celui-ci ne comprit pas tout de suite de quoi elle parlait, il pensait qu’elle avait déjà refusé à sa manière. Il sourit pour essayer de la rassurer, comprenant son refus et surtout la véritable raison qui la poussait à décliner cette offre.
“Je vois, tant pis je me débrouillerai alors. Merci quand même et surtout merci pour le bus, sans toi je ne l’aurais jamais eu.”
Il ne lui restait plus qu’à patienter jusqu’à l’arrêt prévu. Il réfléchissait déjà à ce qu’il allait faire une fois sa chambre attribuée. La rentrée étant dans plusieurs mois, il devait trouver un emploi. Il se disait que les jeunes filles étaient trop jeunes pour savoir où chercher un boulot. Il décida de demander au personnel de la cité universitaire une fois installé.
Il trouvait le temps long dans ce bus, il avait l’habitude de discuter et d’être actif, pas silencieux et immobile. Aussi, après avoir un peu étudié les demoiselles, il prit la parole.
“Au fait, je m’appelle Giovanni. Et je me posais une question. Vous avez l’air à l’aise ici, ça fait combien de temps que vous êtes sur l’île ?”
Pour toute personne normalement constituée, cette question pouvait être indiscrète, mais lui ne s’en rendait pas compte. Il pensait que c’était innocent et que tout le monde vivait l’arrivée comme lui, que personne n’était traumatisé, triste, en détresse ou que sais-je encore. Sa naïveté le perdra, il va finir par s’attirer des ennuis, parole de narrateur !
Mais bon, pour le moment on en était pas encore là, il ne risquait pas grand chose avec deux gamines, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Comment ça “il faut se méfier des apparences” ? Vous foutez pas de moi, il va pas se faire éclater par elles quand même ?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Mar 11 Sep 2018 - 18:44 | |
| Le bus reprend sa route. Il est assez vide, ce qui est assez logique. On est pas loin du chauffeur qui écoute la radio. Charlie écoute d'ailleurs la musique en battant discrètement la mesure avec ses pieds dans le vide, son oeil aveugle tourné vers la vitre. Le gars semble inébranlable. On lui a dit non pour les cours, pas de problèmes il se débrouillera. Et oui coco visiblement ici "se débrouiller" est la règle.
Quelques minutes de silence. A la radio, passe "because of you". Charlie a mis du temps à comprendre cette chanson mais elle la connaît par coeur et elle aime bien la chanter, surtout les vocalises au début. Et elle a une jolie voix pour quelqu'un qui chante a mi voix. Moi aussi j'écoute la chanson quand le type reprends la parole. Giovanni... giovanni comment? Parce que moi j'ai pas l'habitude de m'adresser au gens par leur prénom. C'est impoli, quand on ne connaît pas bien la personne. Et puis sa question suivante qui me fait oublier ces interrogations patronymique. Elle m'arrache un rire rauque, plutôt un ricanement d'ailleurs, que j'explique aussitôt.
"Moins d'un mois, mais merci du compliment."
Là encore je suis ironique, sarcastique, à la limite de l'aggressivité. J'pourrais rajouter que non on est pas à l'aise, qu'on galère à trouver nos place et que nous ne sommes que deux gamines dans un monde pour adultes, auxquels on ne peut même pas avoir confiance parce que jusque là ils sont tous atteints du syndrome de Stockholm. Mais à quoi Bon? J'ai pas envie de lui filer les jetons parce que j'ai pas envie de gérer ce type surtout que je le connais pas et que j'ai aucune idée de comment il réagirait. Si ca se trouve en trouvant ca "trop genial". Pas mieux de mon point de vue. Bref, essayons de donner le change.
"On rentre en cours d'année. Mieux vaut qu'on connaisse la cité scolaire."
C'est même un conseil donné par tous les magazines pour ados à l'approche de la rentrée, pour pas faire tache. Bon, il s'applique pas aux kidnappings sur une île déserte chelou, et j'ai aucune idée des cliques qu'on devra affronter. Sans doutes pas les "footeux", les "intellos" et les "tropdark"... Ou alors si, mais sous d'autres noms? Pff, en soit, je m'en fiche, ça va juste être 4 mauvais mois à passer pour moi, et c'est tout... J'indique quelques détails. La Fac de lettre, la BU associée... Le CIO, aussi. Faudra que j'y passe d'ailleurs...
Charlie s'est arrêtée de chanter une fois la chanson finie, mais reste dans son coin, inintéressée par la discussion. Ah, si. Elle montre le restau U, enfin, l'un d'eux.
"Là, c'est pas bon à manger. Ils font du poisson mal cuit..."
J'dois avouer que la brandade, en effet était bien dégueu... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Mer 12 Sep 2018 - 8:39 | |
| Giovanni il a du mal avec le ton des gens. Il ne comprenait pas que la jeune fille était ironique, qu’elle ne contrôlait pas grand chose et était à peu près aussi désorientée que lui. Lui, sa seule réaction a été la surprise. Il se demandait comment elle avait réussi son adaptation, il en était encore à l’étape “franchir la semi-barrière de la langue”. Il était tellement absorbé par ses questionnements intérieurs qu’il n’avait pas remarqué la petite en train de chanter. Quand la première reprend la parole, elle donne une bonne raison pour son adaptation, elles reprennent en cours d’année. Chose que l’Italien n’avait pas voulu faire, bien qu’à leur âge elles ne devaient pas avoir le choix, sans doute.
“Je comprends, effectivement il vaut mieux s’adapter rapidement dans ce cas là.”
La chanson est terminée et ce n’est que maintenant qu’il se rend compte que la chanteuse n’était pas la seule à s’exprimer au travers de la radio. Il jette alors un oeil à la plus jeune, comprenant que c’était elle qui accompagnait l’artiste. Son attention est toutefois de nouveau captée par la plus grande qui lui montre les bâtiments important au fur et à mesure. Il devait les mémoriser s’il voulait pouvoir réviser, manger, ce genre de choses. Il ne s’attendait pas à manger un poisson aussi bon que celui frais pêché du matin que lui préparait sa mère il y a quelques jours à peine.
En observant les arrêts restant, il vit qu’ils arrivaient bientôt. Il jeta un coup d’oeil à l’heure puis de nouveau au demoiselles et, bien que devinant à moitié la réponse de la jeune fille, il proposa tout de même :
“Vous voulez que je vous raccompagne chez vous ? On arrive bientôt à notre arrêt et j’ai encore pas mal de temps devant moi.”
Vous l’aurez deviné, il s’attendait à un refus. Elles ne paraissaient pas rassurées du tout par les étrangers, enfin plutôt par les inconnus car tous ici étaient des étrangers. Bref, elles ne paraissaient pas en confiance et il ne savait si c’était à cause d'événements survenus sur les continents ou si la raison venait de cette île. Il y avait certainement ici aussi des gens qui utilisaient leur pouvoir pour s’enrichir et gravir les échelons au détriment des autres. La criminalité devait même être plus dangereuse encore que dans un monde où les armes sont réglementées et strictement encadrées. Il se baladait bien avec des poings explosif sans que personne ne le sache…
Il se dit d’ailleurs qu’il allait devoir commencer à enquêter rapidement, et surtout que la maîtrise de son pouvoir devait devenir une priorité. Il avait quatre mois pour s’entraîner de façon intensive. Bien sûr il devait trouver un endroit calme, loin des regards. Une carte suffirait, du moment que l’endroit en question est isolé et où il n’y pas de promeneurs et autres voyeurs en tous genre.
De retour sur Terre, il attendait la réponse de la jeune fille. L’arrêt approchait et bien qu’ils allaient descendre tous les trois, leurs chemins allaient tout de même devoir se séparer une fois dehors si elle ne voulait définitivement pas de son aide.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Jeu 13 Sep 2018 - 15:11 | |
| Je confirme oui. Il vaut mieux s'adapter vite, et réintégrer les nouvelles règles. Déjà que même les principes de la physique sont bouleversés, j'imagine pas le reste. Au moins la puce et moi sommes americanisées et n'avons pas trop de problèmes à nous faire comprendre. Je vais pas plaindre le gars (eh oh j'vais pas commencer à tomber dans le man's complainning) mais je me doute qu'il va bien galérer aussi. Ce qui me perturbe. Tout le monde a du avoir les mêmes problèmes ici et pourtant impossible d'avoir je sais pas un "guide des nouveaux arrivants"? J'ai pas du bien chercher c'est pas possible...
Hein? Nous raccompagner? Il a pas encore compris ou quoi? Le temps que je ressorte de ma réflexion c'est Charlie qui répond.
"Pas d'adultes à la pension. C'est la règle."
Bon c'est mal dit mais elle a raison. On vit dans un complexe scolaire, avec des gosses de 3 à 13-14 ans... Les mêmes règles que dans n'importe quelle école s'appliquent. Les adultes non autorises ne font pas trois pas sans être arrêtés par la sécurité. Comme dans à peu près n'importe quelle école primaire je suppose... même moi il me faut montrer patte blanche, bien que je me doute que d'ici quelques jours je serai reconnue par l'agent d'accueil. Après je suis pas con, je me doute qu'il voit en nous une paire de gamines sans defenses à protéger Youhou Chevalier blanc à la rescousse!
"C'est bon ca ira, merci. On a que quelques minutes de marche, et Charlie à son sifflet. Ah et moi c'est Cherry."
Oui bon c'est pas plus clair à mon avis pour un occidental. Encore que quand on a quitté le quartier ou où on vivait y commençait à y avoir pas mal de gamins qui avaient pris le pli. En tout cas comme pour confirmer les propos, la puce indique l'instrument tout mordille au bout de son collier.
"On descend la."
En parlant j'appuie sur le bouton de descente. Il n'y a que nous à descendre. J'en profite pour refaire le guide.
"Tu as les dortoirs étudiants par la. Si tu passe par cette rue tu as l'arrière du lycée et le gymnase. Il y a deux trois commerces de proximité, aussi si tu as besoin."
Oui parce que s'il cherchait les dortoirs c'est probablement qu'il allait emménager. Et du coup il allait avoir besoin de trucs genre savon sopalin ou conneries du genre.
"Tu t'en sortira?"
Oui la question n'était principalement que simple politesse. J'allais pas le suivre avec Charlie ou l'aider à emménager. Mais d'un autre côté il pouvait avoir besoin d'autres renseignements, qu'en savais-je? |
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| Sujet: Re: Un sicilien dans la ville [ft. Cherry et Charlie] Lun 24 Sep 2018 - 7:46 | |
| Et voilà, Giovanni s’est fait éconduire en beauté par les deux jeunes filles. Bon il a au moins obtenu d’elles leurs prénoms respectifs. Il ne fit pas attention à cette histoire de sifflet, il ne voyait pas bien ce que cela venait faire là dedans. À moins que ça soit une arme qui fasse autant de dégâts que Black Canary, il y a peu de chance que ça lui soit utile ce petit bout de métal…
Il n’eut pas vraiment le temps de faire une remarque, l’arrêt était arrivé, ou vice-versa. Il les laissa passer devant et les suivit en dehors du bus. Elle lui présenta sommairement les point d’intérêt du quartier, et notamment sa destination. Elle eut même la gentillesse de lui demander s’il allait s’en sortir. Enfin, vous lecteur presque omniscient et moi narrateur omniscient, nous savons que ce n’était pas réellement de la gentillesse mais plus une norme sociale. Mais bon, laissons Giovanni croire ce qu’il veut. En même temps nous ne pouvons pas influencer son histoire je vous signale… Bande de noobs !
Bref, retournons à nos moutons. L’italien acquiesça et répondit en souriant.
“Oui ça ira, merci encore pour ton aide et je vous souhaite aussi de ne pas avoir besoin de la mienne. Ou de celle de quelqu’un d’autre d’ailleurs.”
Après de brefs au revoirs, les deux enfants partirent et Giovanni les observa quelques instants. Lorsqu’elles se furent suffisamment éloignées, il se dirigea vers les dortoirs. Il devait réceptionner sa chambre et en voulait en profiter pour chercher du travail sur le campus. En effet, travailler sur place lui permettrait de faire de plus longues patrouilles le soir.
Il avait bien vérifié que son costume était dans le lot de ses affaires et avait hâte d’appréhender ce nouveau monde. Il se demandait quelle catégorie de criminalité était prédominante et à quelle niveau de résistance il allait devoir faire face. En Italie il s’en était toujours pris aux sbires les plus bas dans l’échelle de la mafia. Ceux qui collecte l’impôt de protection et qui rackettent les braves gens. Mais maintenant qu’il a les moyens de rivaliser avec des armes plus puissantes qu’un couteau ou une barre à mine, il allait pouvoir monter en grade.
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