I woke with this fear [PV Abel]

Voilà deux mois que tu entretiens une vraie relation avec le beau leader de club de motard, et le double que tu as "abandonné" ton petit frère. Tu es devenue différente au contact d'Abel et tu cogites de plus en plus. As-tu eu une bonne idée en laissant Castiel livré à lui-même, ou plutôt, à une lycéenne un peu trop envahissante à ton goût ? Ce sentiment que tu éprouves n'est autre que de la jalousie. Ou peut-être regrettes-tu tes décisions ?

Tu le surveilles encore, de temps à autre, lorsque ton hôte et désormais petit ami s'absente. Et dernièrement, tu le trouves de nouveau triste. Tu sens que quelque chose cloche. Ton instinct protecteur reprend le dessus, tu as envie de l'aiguiller, réellement. Mais en seras-tu capable ? Après tout, tu l'as toujours blessé, tu as toujours été une tare dans son évolution. Tu l'emprisonnais, le maltraitais.

Il y a plusieurs jours que tu ne bouges pas de ton atelier. Le grand blond finirait par se rendre compte qu'il se passe quelque chose, malgré ses nombreuses occupations. Tu peins, encore et encore. Mais pourtant, aucune de tes oeuvres de trouve grâce à tes yeux. Elle s'entasse dans un coin de la pièce, comme de vieux déchets. Tu as perdu ton inspiration, ton talent, ta fougue d'artiste.

Aujourd'hui encore, ton pinceau glisse sur ta toile avant que tu ne prennes un peu de recul et que tu ne t'énerves définitivement. D'un geste brusque, tu frappes ton tableau, le déchirant de tes griffes de glace. Tu en fais, un de ces boucans. Si Abel est présent, nul doute qu'il t'entendra. Tu hausses le ton, au cas où le motard est dans les parages.

"C'est rien ... J'ai juste fait tomber mon chevalet !"

Voilà qui le dissuaderait certainement de vérifier l'origine du bruit. Tu soupires, ton visage est maculée de tâche rouge. Pas du sang non, ce pigment exceptionnel qu'Abel te fournit losque tu en as besoin. Tu n'as fait que le gâcher depuis plusieurs jours. Et dans ces toiles qui te déplaisent, l'une était à l'origine destinée à celui qui s'occupe si bien de toi. Une moto, une Harley pour être plus exacte. Tu l'attrapes entre tes mains, ignorant cet autre tableau déchiré sur lequel tu es à moitié assise.

"Il trouverait ça nul. Je n'ai pas su rendre Castiel heureux, et je ne fais rien de bien pour Abel non plus."

Tu parles toute seule. Attention, les mauvaises habitudes te reviennent.

Le temps passait à une vitesse, beaucoup trop vite à ton gout. Étonnamment tout se passait très bien. Ta relation avec ta jolie poupée de porcelaine se développait, tu trouvais du temps pour ton organisation et les affaires étaient florissantes. Le petit problème était l’attitude de Tihana, tu le savais elle n’était pas comme tout le monde. Un de tes hommes la suivait régulièrement, non pas parce que tu n’avais pas confiance en elle mais uniquement pour sa protection et tu en avais donc appris quelques petites choses. Son frère lui manquait, les seules fois où elle sortait c’était pour le voir, l’espionner. Fort logiquement, tu avais fait des recherches sur le jeune blanc enfin tu l’avais fait suivre par l’un de tes « prostects ». Le petit frère de ta régulière était sujet à du harcèlement dans le cadre de sa vie scolaire et il s’isolait de plus en plus. Il était donc temps pour toi d’agir car si le petit Castiel n’allait pas bien, ta Tihana non plus.

Tu avais déjà une idée de ce que tu allais faire et alors que tu te dirigeais vers Tihana tu l’entendais parler. Oui il était vraiment temps que tu interviennes, ne serait-ce pour qu’elle se sente mieux le plus rapidement possible.

« Tu dors toute nue dans mes bras. Bien sûr que je suis heureux ma belle. »

Fier de ton entrée en scène, tu t’approchais de ta moitié pour lui voler un petit baiser avant de l’enlacer par derrière. Très calin, tu déposais plusieurs baisers dans sa nuque pour finalement lui murmure à l’oreille : « Tu ne veux toujours pas me dire ce qu’il ne va pas bébé ? Je suis là pour toi tu sais. » Tu fermais ensuite les yeux, savourant cette étreinte avec ta belle avant de lui offrir de nouveau sa liberté. T’étirant légèrement, faisant craquer tes muscles tu te dirigeais vers un des placards de la pièce pour en sortir un paquet de taille moyenne. Il contenait quelques petits cadeaux, pas pour Tihana non mais pour Castiel. Cadeaux que le motard que tu es avait cherché, rangé pour le jour où ta petite poupée se déciderait à le revoir de nouveau. A l’intérieur, si Tihana décidait de l’ouvrir, elle trouverait un magnifique tee-shirt que l’on pouvait avoir sur les réseaux sociaux « Ma sœur est folle et je n’ai pas peur de m’en servir », un manga intitulé Dr Stones et un album photo… celui de Castiel.

Tu t’étais introduit dans la demeure des Green, voulant connaître un peu plus le jeune frère de ta moitié et avait pensé bien faire en le subtilisant. Il n’y avait qu’une seule photo, une seule des frères et sœurs. Tu posais le paquet sur un meuble proche de la jeune femme. « Tu peux l’ouvrir, c’est pour toi bébé. »

Nul doute que si elle décidait de l’ouvrir, elle comprendrait bien vite le pourquoi du comment et aussi tes intentions. Tu comptais bien lui révéler tout ce que tu as appris sur la vie actuelle de son petit frère et surtout sur le contenu de ce dossier de la psychologue. Peut-être qu’ainsi ta Tihana arriverait à prendre cette décision tant redoutée.

Tu sursautes, tu ne t'attendais pas à ce qu'il te rejoigne. Cette simple phrase te fait rosir alors que tu baisses tes pupilles d'améthyste au sol. Un baiser, une étreinte, mais pourtant tu ne te sens pas encore apaisée. Tu es trop contrariée pour l'être. Les baisers sur la nuque te font frissonner. D'accord, c'est une attention que tu adores désormais. Et là, tu te laisses aller dans ses bras. Tu restes silencieuse lorsqu'il te questionne. Etrangement, tu as peur d'en parler, tu ne sais pas pourquoi, tu t'es pourtant déjà exposée toute entière à Abel. Il te connait bien désormais, il connait ton passé, le moindre de tes travers, tes crimes commis. Il est là pour toi et tu le sais. Et grâce à lui, tu as réussi à me repousser.

Il te relâche, pourtant, tu aurais préféré qu'il te garde au creux de ses bras. C'était ça, maintenant, ta vie. Des sentiments pour lui que tu n'as pas encore exprimés clairement. Tu l'observes s'éloigner de toi, curieuse de le voir sortir un paquer du placard. Il le pose sur le meuble le plus proche de toi, te signifiant qu'il est pour toi. Un sourire malicieux se dessine sur tes lèvres.

"Tu sais attiser ma curiosité toi, hein ?"

Ce sourire, il est le seul à te l'arracher. Le seul à pouvoir en profiter. C'est un honneur que tu lui fais, bien qu'il ne l'a pas vu depuis plusieurs jours. Ta culpabilité et ta tristesse te ronge depuis que le jeune blanc semble perdu. Tu offres un regard à ta moitié avant de te diriger vers ce petit colis que tu ouvres lentement. Pourtant, tu ne t'attendais pas à ça. Tu compris bien vite.

"C'est pour Castiel..."

Cet album, tu le reconnais. Tu l'attrapes lentement et l'ouvres. Tu regardes cette photo. Ton portrait, accompagné de celui de l'adolescent frêle. Tu déglutit en caressant de ton index la photographie.

"C'était peu de temps après que l'on a débarqué ici. Castiel n'aime pas le changement, il ne s'habituait pas à notre nouvelle vie. J'ai ... tout fait pour le manipuler. Après ça ... ça a très mal tourné."

Tu reposes l'album dans le carton, déglutissant difficilement avant de refermer la boîte et de reculer. Tu te détournes de celle-ci et ramasses ton tableau détruit que tu poses aux côtés de la porte. Tu devrais le jeter. Tu veux éviter le sujet, alors, tu attrapes ce tableau qui ne te satisfait pourtant pas, représentant la plus grande passion de ton hôte et tu lui tends, un sourire feint sur les lippes. Car tu n'as plus le coeur à sourire. Tu repenses à cet instant où tu avais une énième fois maltraité l'adolescent.

"Tiens, petit chat, c'est pour toi ~"

« Oui pour ton petit frère. Je pense qu’il est temps que tu le retrouves. » Répondais-tu à l’affirmation de ta régulière. Petit à petit tu entrais dans le vif du sujet concernant le jeune blanc. Tu ne voulais pas brusquer ta belle petite brune surtout qu’au final c’était à elle de prendre la décision finale concernant ce sujet. Tu voyais très bien que c’était difficile pour Tihana surtout avec cette photo mais peut-être que la photographie des deux pourrait lui servir de déclencheur. Ecoutant les nouvelles déclarations de ta petite protégée, tu posais la main sur son épaule comme pour la rassurer. « Mais non, tu n’es pas responsable de ses soucis de santé ma belle. Par contre, si je peux me permettre tu devrais agir pour son bien. »

Tu te stoppais voyant qu’elle rangeait l’album et refermait le couvercle de la boite. Et finalement ta belle venait t’offrir un tableau, superbe représentation de ta passion mécanique. Tout sourire suite à cette attention, tu attrapais ses lèvres pour un tendre baiser sans pour autant te montrer intrusif. Tu savais déjà que tu accrocherais ce véritable chef d’œuvre dans un coin de ton hangar où reposaient tes motos. Câlinant encore quelques secondes ta beauté, tu posais le tableau dans un coin. « Merci, je sais déjà où je vais le mettre. » Tu hésitais avant d’ajouter. « Mais je pense que l’on a plus urgent à traiter pour le moment poupée. »

T’asseyant sur un tabouret, tu attrapais du bout des doigts la belle pour la faire venir sur tes genoux. Tu te mettais alors à caresser sa magnifique chevelure tout en y déposant des baisers et tu te décidais enfin. « Tu n’avais pas besoin de me cacher que tu l’espionnais en secret bébé. Comme tu as du le voir il ne va pas bien depuis quelques semaines et la petite que tu as engagé ne semble pas trouver le moyen de l’aider. Il n’y a que toi qui puisses. » Tu fouillas ensuite la poche intérieur de ton cuir pour en sortir une feuille chiffonnée que tu donnas à ta partenaire. Cette feuille était une copie du dossier personnel de Castiel relatant les incidents. Le Saruta était victime d’harcèlement depuis quelques temps, un harcèlement malsain qui durait depuis bien trop longtemps.

« Il aurait agressé un camarade de classe, une histoire de stylo planté dans une cuisse, et ce même camarade et sa bande le harcèle depuis. » Tu attrapais la main de la jeune femme comme pour la rassurer et la soutenir avant de continuer ton récit : « Passages à tabac réguliers, moqueries, insultes sur son bureau, rien ne lui est épargné. Il a d’abord voulu évité d’aller à l’école avant qu’il ne retourne, sans doute la petite qui a réussi à le convaincre. Le souci c’est qu’il déprime de plus en plus et il aurait avoué vouloir se suicider. »

Devant cette révélation, tu te levais, manipulant Tihana comme une petite poupée pour finalement la laisser assise sur le tabouret. Passant une main dans tes cheveux tu ajoutais : « La cause de tout ça ? TOI, tu lui manques Tihana. Au début il faisait face mais maintenant il te réclame tous les jours. D’après mes hommes, Castiel a fait beaucoup de progrès, d’efforts croyant que tu allais revenir sauf que maintenant il a perdu tout espoir. En dehors de l’école, il ne sort même plus de son lit. Si tu tiens à lui, reprends contact. » Tendant la main à ton interlocutrice : « Je peux m’occuper de ces camarades de classe. J’ai l’adresse du leader, j’aurai une discussion avec le père si tu veux. »

Tu cherches à t'échapper, à détourner l'attention du leader, en lui offrant ce tableau que tu ne trouves pourtant pas assez parfait pour lui. Il semble heureux, tu le vois à son sourire, tu le ressens dans ce tendre baiser qu'il t'offre, qui apaise et paradoxalement affolle ton coeur. Tu restes dans ses bras, glissant tes doigts dans son dos pour lui rendre son étreinte. Il te relâche et t'attire sur ses genoux alors qu'il s'assoit sur un tabouret. Tu le laisses faire, tu comprends que ta technique n'a pas fonctionné. Il te cageole tout en avouant qu'il savait tout de tes petits espionnages. Tu secoues la tête.

"Je me doutais que tu allais me faire suivre ... Tu te trompes Abel, je ne ferais qu'empirer les choses si je me représentais devant lui."

Pour le moment, tu restes calme. Ta voix est monotone. Tu ne lui en veux pas de d'avoir fait suivre, disons que tu t'en doutais déjà. Ce sont ses méthodes. Tu les acceptes car il accepte les tiennes également. Un bruit de feuille froissée attire ton attention alors que tu attrapes ce bout de papier que tu ouvres avant de le lire attentivement. Ton motard te commente les faits, t'en apprenant bien plus que ce qu'il est écrit. Tu relèves les yeux vers luià l'attente de ce soi-disant harcèlement.

"Castiel ... se fait ... harceler ?"

Tu serres les dents alors que ton coeur explose. Ta respiration se saccade alors que tu fermes les yeux pour tenter de garder un semblant de calme. Tu continues de l'écouter. Passages à tabac, moqueries, suicide ... Ces mots te perturbent, tu rouvres les yeux.

"Tu dois agir, jolie poupée. Tu dois les punir."

Ton corps se crispe. Tu vois rouge désormais. Tu lui manques, il te réclame. Tu es la cause de tout ça. Tu ne fais même pas attention qu'Abel te déplace. Tu restes absente tout en écoutant tout de même ce qu'il a à te dire.

"C'est ta faute, entièrement ta faute.

Tu secoues de nouveau la tête en te redressant, plantant tes pupilles d'améthyste qui s'emplissent soudainement de rage.

"Non. NON ! Tu ne feras rien ! Je m'en occupe." Tu le contournes, comme hypnotisée alors que tu sors de la pièce en trombe. "Dis-moi qui ils sont. Je vais les faire payer. Ils ont pas le droit de faire du mal à mon petit frère ! Je vais les étriper ces sales pourritures. Je vais les faire agoniser. Ils vont le payer ! DIS MOI QUI ILS SONT ABEL !"

Ta rage est palpable alors que tu t'apprêtes à sortir de l'appartement. Il y a bien longtemps qu'une telle rage ne t'a pas animée, au point que la pièce se recouvrait de givre. Tu perds pied. Tu ne veux plus qu'une chose.

"Les tuer ~"

Si elle croit t’impressionner avec un peu de givre…. Tu la suivais, tu le savais qu’elle aurait réagi de la sorte malgré tes précautions et moi, ta magie, œuvrais pour dissiper toute trace de glace. Ta belle était dans une colère noire et c’était lors de ces accès de colère qu’elle était la plus dangereuse. Pourtant tu gardais le silence, te contentant de la suivre encore et encore et d’un geste précis tu venais l’emprisonner contre toi. « Tu n’es plus toute seule. » Soufflais-tu. La belle pourrait te frapper, te geler sur place que non, tu ne la lâcherais pas. Tu colles ton front au sien, tu lui souris tendrement en caressant sa joue pour finalement l’embrasser, encore. Tu savais que ce type d’attention la faisait réagir et que, avec un peu de chance, cela l’aide à mieux avaler la pilule.

« Castiel a besoin de sa sœur. Tu crois qu’il réagirait comment si ses camarades de classe venaient à disparaitre ? Tu crois qu’il pourrait encaisser ce choc ? De nouvelles séances chez le psychologue ? » Tu caressais sa joue continuellement. « Il a besoin de sa sœur, c’est ton absence qui a tout provoqué. Reviens dans sa vie et tout ira pour le mieux. »

Tu relachais ta poupée pour attraper ton arme de poing et ta lame. Une fois le pistolet dans son holster et la lame dans son fourreau tu étais prêt à y aller. « Castiel n’est pas à l’école aujourd’hui. Une sortie scolaire au zoo à laquelle il n’a pas voulu participer. Il est tout seul chez toi, c’est le bon plan non ? » Il n’y aurait personne même pas la gamine qui veillait sur lui.

Tu attrapais un petit appareil photo instantané que tu plaçais dans les mains de ta brune avec toujours ce petit sourire sur le visage. « De base c’était pour prendre des photos intime de nous deux mais je pense que tu devrais t’en servir pour remplir cet album avec ton frère. » Toujours aussi taquin, tu embrassais de nouveau son front et caressais ses magnifiques cheveux noirs. « Fais-moi confiance, je peux être un très bon négociateur quand il le faut. Castiel ne sera plus embêté. Tu me fais confiance au moins ? » Oui tu savais très bien négocier, surtout avec tes poings.

Encore une fois, la centième de la journée, tu câlinais ta petite poupée lui offrant ainsi un maximum d’attention. Cette proposition que tu lui faisais était comme une sorte de test, si elle acceptait cela signifiait qu’elle était prête à changer, prête à revoir son frère. Mais si elle voulait toujours s’en prendre à des adolescents qui n’avaient rien dans la caboche….

Ta rage déborde. Ta haine te ronge. Tes pulsions remontent. Comme au bon vieux temps. Tu rêves déjà d'humer l'odeur du sang frais que tu déverseras de ta lame. Tu ressens déjà la satisfaction de la vengeance. Ils ne toucheront plus à ton petit frère. Mais alors que tu t'apprêtes à quitter l'appartement, quelqu'un te retient, avant de te prendre dans ses bras. D'habitude, tu l'aurais lacéré de tes griffes de glace. D'habitude, tu l'aurais violemment repoussé. D'habitude, tu aurais hurlé.

Son front contre le tien, son sourire ... Tu le regardes enfin de tes pupilles d'innocence, un air triste sur le visage. Il te vole un nouveau baiser qui te fait frissonner alors que l'atmosphère se réchauffe. Puis, il s'adresse à toi, de sa voix ferme mais pourtant douce, cette voix qu'il ne prend qu'avec toi. Tu n'es pourtant pas sûre de ses propos. Oui, tu es le déclencheur de tous les problèmes de Castiel, mais tu es loin d'être la sauveuse, tu le sais. Tu ne feras qu'empirer les choses.

Il te relâche et tu le regardes se préparer avec calme alors qu'il t'informe de la solitude actuelle de l'adolescent. Tu cogites sur ses paroles, mais au moins il est parvenu à te calmer. Puis, il place un objet entre tes doigts, un appareil photo avant de lancer une nouvelle boutage. Tu fis une moue à moitié contrariée et dépitée.

"Compte pas là-dessus."

Au moins, tu es redevenue la petite poupée qu'il connait. Cette petite panthère qui sort les griffes pour le remettre à sa place quand il en a bien besoin. Tu sais bien qu'il plaisante, mais tu ne peux t'empêcher une petite pique, bien entendu. Pourtant tu le laisses embrasser ton front, caresser ta crinière d'ébène. Il te propose son aide afin que ton petit frère soit à l'abri. Tu poses ton front contre son torse.

"D'accord ... Je te fais confiance. Mais s'ils recommencent, je me les fais."

Tu déglutis alors que tes pupilles s'embuent de larmes. L'appareil dans une main, tu l'enlaces si fort que tu aurais pu le casser. Tu serres les dents.

"Je fais rien de bien. C'est ma faute s'il vit tout ça. Je pensais qu'il serait mieux sans moi, en sécurité. Je sais pas quoi faire, Abel. J'ai peur de moi-même ... Je suis complètement givrée, je risque de vouloir encore le dominer, de lui faire encore du mal. Tu te trompes, je suis pas sa sauveuse, je suis son bourreau."

Tes larmes coulent, mais tu niches ton nez contre son T-Shirt pour ne pas qu'il les repère.

"Pourtant tu es tellement mignonne lorsque tu prends ton pied..." Tu venais de lui chuchoter ces quelques mots à l'oreille lorsque ta Tihana t'avait rembarré au sujet de ton allusion salace. Ces petites joutes étaient monnaie courante entre vous et tu prenais un plaisir certain à avoir le dernier mot. Tu embrassais son front, chose habituelle chez toi avant de la voir accepter ta proposition. Ce serait toi qui allais gérer les petits camarades de son frère et tu avais déjà une petite idée pour régler la situation.

Tu étais donc prêt à partir avant de voir ta régulière craquer. Cela n'arrivait tellement pas souvent qu'elle arrivait donc à te toucher sincèrement. Elle était si mignonne... et dire que cette petite boule de mignonnerie était capable d'éventrer un homme en deux. C'en était presque effrayant. "Tiha... tu as en partie raison. C'est grâce à toi qu'il vit tout court. Peu importe ce que tu as fait, il était impossible de prévoir ce qui allait se passer." Tu déposais un nouveau baiser dans sa chevelure. "Je t'ai promis d'être là non ? Alors si ma petite givrée dérape je m'assurerai personnellement de la dégivrer."

Suite à ton discours que tu voulais rassurant, tu "décollais" ta poupée de ton torse avant, dans un sourire, lui décocher une pichenette sur le bout du nez. "Tu es sûre pour les photos ? On peut encore faire un détour par la chambre si tu en as envie." Tu ne laisses pas le temps à ta belle de répondre que déjà tu l'enlaces pour finalement la porter. Tu remontes les escaliers de fer pour regagner l'appartement et la dépose dans la pièce qui est devenue votre chambre.

"Fais toi belle bébé, on va voir mon beau-frère." Adressant un clin d’œil tu disparaissais de a pièce laissant tout l'intimité nécessaire à celle qui partageait dorénavant ta couche. Tu ne prendrais pas la moto aujourd'hui, pas assez discrète mais ton 4x4. En plus ce véhicule était assez grand pour mettre le cadeau de Castiel en comparaison à ta Harley. Une fois la voiture chargée, tu allumais une cigarette. Bon dieu tu en avais parcouru du chemin ces dernières semaines surtout avec ta protégée. Cela en était presque incroyable en y repensant. Prenant une "taf" tu souriais avant d'écraser ta cigarette dans le cendrier à cet effet.

"Tihana tu es prête ? Faut accélérer si tu veux être tranquille avec Castiel !"

Il te rassure, tout en gardant cette petite touche d'humour déplacée. Tu feins l'indignation alors que tes pupilles restent humides de tes précédentes larmes. Tu t'es pourtant toujours considérée comme une battante, mais cette fois, le défi te parait si grand ! Ce que tu ressens au fond de toi, c'est la peur, la culpabilité. Car rien, ni personne, pas même Abel, ne pourra t'empêcher de te sentir responsable concernant l'état de ton petit frère. Il avait déjà essayé, une fois, de mettre fin à ses jours. Et ça t'avait rendue folle, hystérique même, au point que tu avais été prise juste après de pulsions meurtrières.

Tu es pensive, silencieuse alors que ton chevalier servant te porte de nouveau comme une vulgaire poupée. Ta tête repose sur son torse alors que tes pensées t'assaillent. Comment réagirait Castiel, face à toi ? Va-t-il te rejeter ? Te blesser ? Verser toutes les larmes de son corps ? Tu le connais si bien, pourtant, tu es incapable de deviner sa réaction. Tu es incapable de mesurer sa rancoeur envers toi, de savoir si elle existe bel et bien. Tu lançais un regard indifférent au motard avant qu'il ne quitte la pièce.

Tu te lèves, t'observes dans le miroir, tes vêtements sont maculés de traces d'acrylique. Tu ôtes donc le tissu avant de choisir l'une de ces robes noires que tu apprécies beaucoup. Puis, tu passes vers la salle de bain, brosses ta longue crinière d'ébène. Là, tes pupilles d'améthyste se perdent dans leur reflet. Tu allais revoir ton petit frère, pour de bon. Alors tu glisses tes doigts dans un tiroir, attrapes ce petit ruban rouge si précieux avant de le nouer autour de ta tête.

Voilà, tu es prête à revoir le jeune blanc.

Tu descends dans le hangar pour retrouver Abel, déjà prêt à partir. Tu entres dans l'habitacle, clipse ta ceinture de sécurité. Ton stress est palpable, mais tu finis tout de même par t'adresser à ton compagnon.

"Pardonnes-moi mais ... Je pense qu'il est trop tôt pour parler de toi ... de nous ... à Castiel. Je dois d'abord regagner sa confiance et évaluer les dégâts que j'ai causés."

Tihana pouvait voir sur ton air amusé que tu t'en doutais. Ayant enqueté sur le jeune garçon qui était son frère, tu savais très bien qu'il verrait d'un mauvais oeil ton intrusion dans sa vie. Car oui il s'agissait bien d'une intrusion. Tu étais quand même en train de lui voler sa soeur et de quelle manière ! "Je le sais ne t'inquiète pas avec ce genre de détail. Le plus important est de lui parler." Tu bouclais à ton tour ta ceinture, lui caressant la main avant d'ajouter sobrement : "Tu es très jolie avec cette robe." Tu tournais la clef et le moteur se faisait entendre avant de sortir du hangar direction Ikazuchi.

Tout était bien calme, normal à cette heure de la journée. Seulement il manquait quelque chose... et soudain la sonnerie de ton téléphone portable se faisait entendre. Un sourire aux lèvres, te doutant de son contenu tu le lisais avant de tourner subitement à droite. "Pile à l'heure, j'aime ça." Adressant un clin d'oeil à ta petite poupée tu arrivais finalement devant le lieu de la sortie scolaire de la classe de Castiel. Te garant à quelques mètres tu pointais le groupe du doigt : "Voici la classe de Castiel." Par réflexe, afin de prévenir tu attrapais fermement la main de ta douce. "Tu as dit que tu me laissais gérer non?"

Enlevant ton cuir que tu laissais dans la voiture, tu rabattais ta capuche afin que ton acte futur n'engendre pas de souci pour ton organisation. Bien sûr ce n'était pas ta première fois pour ce type de chose mais jamais tu n'agissais à la légère. Tu avançais d'un pas décidé, sautant au dessus de la barrière lorsqu'un agent de sécurité arrivait à ton contact. Bien sur, passer sans payer était très mal vu mais tu ne le laissais pas parler que déjà ton poing s'enfonçait dans sa figure, l'agent de sécurité tombant au sol avec le nez sans doute fracturé.

Tu progressais encore de quelques mètres pour arriver vers le groupe des harceleurs dont le leader était... avec son père ! Tu avais tout prévu dans les moindres détails grâce à certains de tes hommes. La seule zone d'ombre dans ton plan avait consisté au fait que Tihana veuille ou ne veuille pas prendre la route pour revoir Castiel. "Monsieur, vous avez fait tomber votre.... !" Tu interpellais le père qui gérait pour cette sortie un groupe de quatre gamins pour te rapprocher de lui et une fois à son contact tu le frappais avec force dans le ventre. Ta cible s'effondrait sous le regard horrifié des enfants qui étaient tous tétanisés. Sans attendre d'avantage, tu frappais de plusieurs coups de pieds dans le ventre ta victime qui au bout de quelques coups ne bougeait plus. Tihana pouvait de sa position assister à un vrai tabassage en règle.

"Hé gamin !" Tu attrapais le gosse qui embêtait jour après jour Castiel par le col en le secouant légèrement. Jamais tu ne t'en prendrais réellement à un enfant mais ça il ne le savait pas. "A chaque fois que tu embêteras Castiel je reviendrai voir ton père d'accord ?" Tu marquais une pause avant de sortir ton pistolet. "Et au bout d'un moment je serais forcé de...." Tu relâchais l'enfant pour te rediriger vers le père. Les autres enfants avaient déguerpi sous des hurlements de terreur, certains passants criant même au terroriste. Redressant le père de famille tu pointais ton canon dans sa bouche histoire de bien l'effrayer. "Et toi je compte sur toi pour bien élever ton môme sinon... BOUM !" Et tu terminais sa phrase en l'assommant d'un coup bien placé à l'arcade avec la crosse de ton arme.

Rangeant ton arme et cachant de ton mieux ton visage tu reprenais la route en sens inverse, le mouvement de panique de la foule t'offrant ainsi une opportunité de fuite et de dissimulation non négligeable. Tu rentrais alors dans la voiture pour d'adresser à ta petite amie.

"Voilà j'ai joué mon rôle de gentil beau frère !" Tu souriais avant d'ajouter "Parfois il est préférable de se faire craindre plutôt que d'oter la vie. Je doute que le gamin recommence son cinéma après ça."

Sa classe ? Tu eus comme un sursaut. Mais ton petit ami a pris les devants, retenant ta main afin de te rappeller ce que tu as pu lui dire précédemment. Tu l'observes de tes pupilles d'améthyste avant d'acquiescer d'un simple signe de tête et d'abdiquer. Tu resterais donc là sagement. Mais à la moindre complication, nul doute que tu t'en mêlerais, mais ça, tu te gardes bien de le lui dire. Tu le regardes ôter son cuir, enfiler sa capuche. Mais avant qu'il ne sorte, tu l'attrapes par la manche et lui voles un baiser de la manière la plus spontanée du monde. Rose, tu détournes le regard, prononçant nonchalamment ces quelques mots :

"Sois prudent."

Alors qu'il s'éloigne, tu ne le quittes pas des yeux. Tu l'observes alors qu'il gravit une barrière, alors qu'il met KO le premier gardien qui l'interpelle. Pas de doute, ton homme a de la classe, tu ne peux pas le nier. Un sourire en coin, tu secoues la tête. Tu ne loupes aucune miette de la scène qui se déroule un peu plus loin. Outch, celui qui semble être le père du gamin perturbateur reçoit un traitement de choix de la part du leader du gang. Il fait tout cela pour elle, pour Castiel. Et le gamin est certainement l'auteur du harcèlement de ton petit frère.

Même à distance, tu sens ton sang bouillir sous la colère. Mais tu as promis à Abel. Tu ne bougeras pas. Dommage que tu es bien trop loin pour mémoriser les visages de ces deux ordures. Car le fils tient certainement du père. Une menace d'exécution et voilà ton motard qui revient vers toi. Alors qu'il remonte dans le véhicule, tu hausses un sourcil. Gentil ? Certainement pas. Tu fais mine d'afficher une mine boudeuse.

"Moi aussi, j'aurais pu le faire ... Ca avait l'air amusant." Puis tu marques une pause. "Non en fait ... Je l'aurais sans doute éviscéré." Tu te penches vers lui, déposes un baiser dans le cou du jeune homme avant de lui murmurer quelque mots à l'oreille. "Les remerciements, ce sera pour plus tard." Tu regagnes correctement le siège.

"Je veux voir mon frère."

Les yeux d'Abel en disaient longs sur ce qu'il pensait, surtout lorsque Tihana avec sa petite moue boudeuse clamait qu'elle était capable d'en faire autant. Sauf que ton regard changea du tout au tout lorsque ta belle déposa un baiser dans ton cou. Et en plus elle agrémentait le tout en te promettant une récompense pour plus tard. "Ca tombe bien, j'ai un second appareil photo à l'appart."

Tu lui adresses un clin d’œil avant qu'elle ne déclare vouloir voir son frère. Et bien Madame prenait ses aises et voulait donc se faire conduire. Tu finissais donc par mettre le contact afin d'allumer le moteur. "Très bien Madame et Madame souhaite-t-elle faire un détour par le centre commerciale pour faire des emplettes." La voiture avait déjà démarré et bien évidemment c'était une boutade de ta part.

Le trajet jusqu'à la demeure des Greens à Ikazuchi se faisait ensuite rapidement car tu n'avais pas hésité à dépasser les limitations de vitesse. Petit à petit, tu te rapprochais de ton objectif et tu te garais à quelques maisons de la cible. Tu te tournais vers Tihana :

"Je vais t'attendre ici, si je m'approche trop pres il va nous voir. Oublies pas le cadeau derrière."

Tu attrapais ta belle pour un dernier baiser et tu la laissais sortir du véhicule.

Tu tournes la tête vers lui et hausses un sourcil. Mais si quelques mois auparavant, tu l'aurais certainement rabaissé sans ménagement suite à ses plaisanteries, aujourd'hui tu lui lances un regard amusé. Oui, tu as changé, beaucoup, énormément même au contact du motard. Même si tu conserves encore quelques pulsions, tu parviens mieux à les contrôler. Tu profites un peu plus de la vie, comme si elle valait enfin la peine d'être vécue. Tu te demandes si Abel se rend compte de ce qu'il a fait pour toi et de ce qu'il fait encore pour toi.

"Plus vite, serviteur."

Tu avais déjà détourné le regard, un sourire malicieux sur tes lippes. Les taquineries se sont de plus en plus fréquentes entre vous, signe que l'entente s'améliore de jour en jour. Et comme tu pouvais en attendre de lui, le trajet se fit très rapidement. Et l'angoisse t'envahit lorsqu'il se stoppa non loin de ton ancienne habitation. Ce baiser qu'il appose sur tes lèvres te rassure et tu attrapes son visage entre tes mains pour lui en voler un second.

"Merci, Abel."

Le quittant, tu ouvres la portière pour descendre et récupérer le petit colis. Tu détournes les talons, restant un instant immobile sur le trottoir, les pupilles fixées sur ta maison.