Sujet: Notre Petite Semaine de Boulot [Félicité/Nando] Mer 21 Mar 2018 - 10:08
Les pouvoirs de monsieur avait évolué depuis son arrivée le mois dernier sur l’île. Il était capable de maîtriser son ciment à une petite portée et pouvait dorénavant contrôler le séchage à plus ou moins grande échelle. Cependant, Nando fit l’erreur de partager cette nouvelle avec son patron. La semaine suivante, il fut assigné seul, à un projet d’au moins trois personnes. Le chantier commençait le 19 Mars et il allait y être pendant au moins une semaine. La camaraderie du milieu ouvrier, les délires et rigolades allaient être compliquées s’il était seul. L’espagnol n’avait pas envie d’y aller, mais il fallait bien gagner son pain, nord de l’Espagne ou île bizarre, rien ne changeait socialement pour lui, il était toujours au bas de l’échelle. Le bon côté, c’est qu’à moins d’un désastre, il ne pouvait que monter. Le côté positif du chantier était qu’il n’y avait pas de boulet pour ralentir son travail. Au matin, le jeune homme prit la camionnette de fonction pour se garer derrière l’établissement voulant être agrandi.
Dorénavant dans la quartier des restaurants, Fernando repéra le café qu’il devait agrandir. Il s’agissait d’un café ‘otaku’, il ne savait pas vraiment ce que cela voulait dire, ses seuls connaissances sur la culture japonaise étaient ses cours d’histoire et deux-trois mangas sur-populaires. Arrivant à cinq heures du matin, il commença avant même que l’établissement se mit en route et ne put constater le charme de celui-ci. Armé de brouettes et de d’une bétonnière, il commença ses petits mélanges et appliqua à la craie au sol, les dessins de l’architecte. Cette première matinée allait être simplement de la préparation. En l’absence de distraction, le jeune homme s’acharna au travail, sous le soleil revenant du printemps. Du café, il ne voyait que le mur arrière, avec une simple porte pour que le personnel puisse venir faire une pause en plein air, fumer une clope peut-être, il n’en savait rien, il ne vit personne de cinq à onze heures, inhabituels horaires pour un espagnol. Il revint l’après-midi vers seize heures pour continuer son travail jusque dix-neuf heures.
Nando ne voyait pas grand-chose de l’intérieur de l’établissement, mais il semblait plus animé l’après-midi que le matin, cela était sûrement du à la population assez jeune de l’île qui devait sortir des écoles à cette heure-là. Il vit plusieurs jeunes filles prendre l’entrée de services juste à côté de ses tracés. Apparemment, il n’y avait que des serveuses dedans. Nando se contentait d’un petit sourire et d’un bonjour poli, il était concentré sur son travail. Il faisait d’ailleurs jaillir les substances de la bétonnière et les faisait sécher presque sur commande en commençant à poser le mur de l’extension. Sur les coups de dix-sept heures, une jeune fille sortit de l’entrée de service, dans un uniforme qui choqua ce novice en culture internationale. Il la regarda, visiblement troublé par cet accoutrement, surtout qu’elle était assez proche de lui, lui qui faisait un pause, assis sur un vieille chaise, en tee-shirt sale et pantalon de travail. Ses bretelles pendaient sur le côté et entre ses doigts, il avait un bâton de nicotine. Il ne la fixa pas plus longuement, ne voulant pas avoir l’air de la reluquer.
« B… B’jour. Je gêne ? »
Avec ses instruments, peut-être avait-il fait trop de bruit pour les clients il n’en savait rien. Elle semblait apporter quelque chose au jeune homme. Il ne savait pas qu’il avait le droit à quoique ce soit de la part de ses clients et trop acharné par son travail, il n’avait pas bu une goutte depuis qu’il avait mangé au midi.
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Sujet: Re: Notre Petite Semaine de Boulot [Félicité/Nando] Dim 25 Mar 2018 - 22:49
Notre petite semaine de boulot
Il est 13h55. Je passe par la porte arrière du café machinalement. Elle donne sur l'arrière salle où nous nous changeons toutes pour enfiler l'uniforme ô combien dégradant pour la gente féminine pour rentrer dans le rôle d'un personnage qui correspondra aux attentes des clients. Je commence à avoir l'habitude, mais je préférerais quand même qu'aucune de mes connaissances ne sache que je travaille ici. J'ouvre mon casier à l'aide de mes clés, me déshabille et y mets mes vêtements de tout les jours en prenant soin d'en sortir d'abord les chaussures réglementaires, puis une fois ceci fait, je récupère l'uniforme suspendu au portant trille qui correspond à ma taille. C'est le printemps. Donc de nouveaux uniformes que je découvre à l'instant.
Une nouvelle robe, pour ne pas changer. Elle est relativement courte. Mais ce qui me frappe avant tout, c'est sa couleur. Un beau rose Barbie comme on en fait plus. Elle a de jolies manches ballon qui sont resserrées par un rectangle de dentelle blanche. La jupe légèrement plissée est doublée de dentelle blanche elle aussi, pour prendre un peu de raffinement. En supplément, je trouve un tablier blanc à mettre par dessus la robe, des bas roses, eux aussi cintrant les cuisses par de la dentelle blanche, et une large barrette sur laquelle est fixé un énorme morceau de tissu en dentelle – pour ne pas changer – surmonté d'un nœud rose. Hm, rien ne manque, je crois que je suis équipée. Je fais glisser délicatement mes pieds dans les hauts talons noirs qui sont la seule variable fixe dans cette équation extravagante.
J'arrange mes cheveux en me regardant dans le miroir, ou du moins la parcelle de libre qui puisse rester, puisque deux autres serveuses découvrent l'uniforme en même temps que moi et essaient d'en comprendre les secrets. Après quelques compliments mutuels de formalité une fois toutes prêtes, nous entrons dans la salle pour commencer le service. C'est parti pour plusieurs heures de services pénibles dans des chaussures trop inconfortables face à des clients trop voyeurs. Chaque fois que la clochette tinte lorsque la porte s'ouvre, je ne peux pas m'empêcher de regarder nerveusement à la recherche d'une tête qui me serait connue. Pour le moment, ce n'est pas encore arrivé, mais je redoute de plus en plus cette rencontre qui pourrait s'avérer gênante. Mais notez mon optimisme, je m'imagine n'en faire qu'une seule, de rencontre gênante. Ou alors peut-être parce que je ne connais pas beaucoup de gens. Je ne sais pas, à méditer.
Quoi qu'il en soit, le service se passa sans encombre et fut même agréable. Oui, agréable. La tenue est gênante, mais on s'y fait. Et la plupart des clients sont très respectueux et polis. Je reconnais quelques habitués, et je pense même que les plus à l'aise essaient de choisir les tables en fonction des serveuses qui gèrent le secteur. Et très sincèrement ( peut-être surtout très naïvement ), je ne pense pas que ça soit pour la moindre pensée déplacée ou dans l'espoir d'obtenir quelque chose de la fille. Simplement le courant passe bien, et nous sommes là pour jouer un rôle, que nous remplissons et dont profitent, sans en abuser, les clients. Presque tout le temps. Je m'y suis fait, et ça ne me déplaît pas particulièrement. Certains verraient le café comme une sorte d'établissement d'hôtesses, en bien plus soft. Parfois je me pose la question, mais je finis toujours par me laisser entraîner par mes besoins d'argent et le fait que cela ne soit pas si désagréable que ça quand il n'y a pas d'incident. Alors je continue à servir pendant que j'entends les voix distinctes des commentateurs des LCS Japan.
Mes tables sont servies, aucune n'a besoin de quoi que ce soit. Je me mets à côté du bar, immobile et droite, les bras pliés dans mon dos. La gérante derrière le bar m'interpelle.
"Tu n'as plus rien à faire ?"
Je hoche négativement de la tête, calmement.
"Non madame."
Elle me regarde de haut en bas, et d'un mouvement de doigt, m'incite à m'approcher. Elle accompagne ce geste par un "Viens là" un peu sec, mais sans animosité. Je m'approche du bar par le côté, afin d'être face à l'espace qui permet de monter sur le plancher surélevé derrière le bar. Elle me tend un plateau que je prends sans faire de remarque, et baisse les yeux sur son contenu une fois qu'il est posé sur mon index et mon auriculaire, les autres doigts servant à stabiliser l'ensemble. Un simple verre d'eau plein duquel débordait quelques glaçons était posé en son centre.
"Tu vas apporter ça à l'ouvrier qui bosse derrière l'établissement."
Sans poser la moindre question, je hoche de la tête et part dans l'arrière salle. Un ouvrier ? Ici ? Qu'est-ce qu'il fait ? Je ne l'avais même pas vu à quatorze heure ... Je n'avais rien vu du tout d'ailleurs. J'ouvre la porte qui mène à la sortie arrière. La lumière du soleil m'aveugle quelques instants, et rend mes pas hésitants. Je m'immobilise le temps d'habituer mes yeux fragiles à autant de luminosité, et je suis en même temps surprise par l'agréable chaleur de ce mois de mars. Ça sent le printemps. Une fois mon organisme adapté à toute cette lumière, je remarque un jeune homme assis nonchalement au fond d'une chaise en bois un peu trop vieille sur le côté.
Il me regarde, troublé. Il a l'air d'avoir envie de s'attarder mais baisse les yeux aussi vite. Q-que ... Ah oui ! L'uniforme. Ça doit surprendre pour ceux qui n'ont pas l'habitude. J'ai du mal à retenir un sourire provocateur à son attention. C'est que nous sommes de terribles tentatrices n'est-ce pas ? ... Et c'est que cet uniforme me fait battre des ailes aussi. Mon visage se referme instantanément. Il se remet à fumer pour passer à autre chose. Je le regarde rapidement pour en faire le portrait. Rien de bien marquant chez cet homme à première vue. J'aperçois aussi le marquage au sol et le début d'un mur.
« B… B’jour. Je gêne ? »
Hm, question intéressante pour un ouvrier sur un chantier. Un seul d'ailleurs. Depuis quand on met un seul homme sur un chantier ? De ce que je vois ça n'a pas l'air très grand, mais quand même.
"Bonjour. Je marque un temps. J'ai cru comprendre que vous étiez employé. Je m'approche de lui lentement, et amorce un geste pour lui tendre le verre d'eau, que j’interromps en plein milieu, suspicieuse. À moins que vous ne travaillez pas ici et utilisez simplement la chaise ?"
Le plateau dans une main et le verre dans l'autre, je m'accroche à ses lèvres, attendant une réponse satisfaisante. Je ne suis pas la gérante, mais tout de même, je n'arrive pas à me dire que c'est lui seul qui travaille ici. C'est peut-être juste un squatteur, et je ne tiens pas à me faire berner dans ce cas.
ft. Nando Alvarez
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Sujet: Re: Notre Petite Semaine de Boulot [Félicité/Nando] Jeu 17 Mai 2018 - 13:31
Très formelle, la demoiselle à l’étrange accoutrement le salua à son tour, demandant s’il était bien le gars des travaux. C’était plutôt évident au vu de ses vêtements et des outils qui trainaient autour de lui, mais l’heure n’était pas aux sarcasmes alors que cette dernière émit le doute quant à sa qualité de travailleur. Nando laissa échapper un petit rire à sa phrase avant de tirer sur sa cigarette et de secouer la tête. La jeune employée était une petite blonde aux yeux bleus, très agréable au regard. Sur le plateau il y avait de l’eau, maintenant qu’il faisait une pause, il avait bien envie de se désaltérer. Souriant à la blonde, il la rassura.
« Ouais, t’en fait pas, je prenais juste une pause, j’ai pas arrêté de bosser. ‘M’ont mis seul sur le projet, mais bon… C’est pour moi ? »
Nando évita de trop se plaindre, se plaindre n’avait rien de sexy. A vrai dire, son uniforme de travailleur et même son travail n’était pas tellement sexy. A moins d’arranger un peu le tout avec les bretelles tombantes, le torse musclé, nu sous le soleil, il y réfléchirait pour la prochaine fois. Après avoir éclairci le malentendu, il attendit qu’elle lui tende le verre puis se désaltéra. Lui qui préférait l’alcool devait reconnaître à l’eau une chose, ça fait du bien là où ça passe. Après un soupir d’aise, il inclina légèrement la tête vers la serveuse en signe de remerciement.
« Merci, tu diras merci à la patronne aussi… Moi c’est Nando, j’serai là toute la semaine. »
Nando s’accordait ses pauses lui-même, il n’avait donc pas à avoir peur de trop perdre son temps à parler avec cette charmante blonde, elle en revanche devait avoir du travail en boutique, mais ce n’était pas son problème. Nando se leva de sa chaise et partit écraser sa clope dans un cendrier, puis activa de son pouvoir la bétonneuse d’un simple geste de la main. Il en aurait besoin pour plus tard, autant que ça tourne pendant sa pause. D’ailleurs, il y pensait aujourd’hui, mais tout le monde sur cette île avait des pouvoirs, pourtant, il trouvait l’ambiance assez calme. Il voyait déjà des combats thermo-nucléaires pour un oui ou un non, surtout au vu de la proportion de jeune gens ici. A croire que tout le monde était sage sur cette île. Tant mieux pour lui, il pouvait gagner sa vie tranquillement, comme si rien avait changé. Cela faisait un mois et il était plus ou moins habitué à la chose. En Espagne il n’avait de toute façon pas trop de fréquentation si ce n’était sa sœur. Il était peut-être temps de rencontrer des gens.
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Sujet: Re: Notre Petite Semaine de Boulot [Félicité/Nando]