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| Si Dieu existait, il serait une bibliothèque. [Pv - Soliana A. Trior] | |
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| Sujet: Si Dieu existait, il serait une bibliothèque. [Pv - Soliana A. Trior] Sam 24 Déc 2016 - 13:51 | |
| Faculté, source des éros comme des sciences. Les filles dandinent leurs croupes bien fermes moulées par des jeans slims qui épousent les courbes comme les paluches envoûtées des jeunes puceaux. Les gars jasent, gonflent leurs bustes galbés par les chemises entr'ouvertes dont les pans dévoilent les éclats de chair par intermittence. Lui, il craque une cigarette sous l'imposant abri le protègeant du vent impitoyable qui gifle les jeunes étudiants replets de sève. Ses pupilles dilatées par l'exaltation de cette chair sémillante de quelques éclats, esquisses, paroles, se rivent sur chaque silhouette. Il inspire longuement le poison, consume le cercueil de tabac au bout rougeoyant qui crépite puis, il expire et dresse cette rempart de fumée. La brume humide d'une respiration haletante se mêle à celle plus sèche des relents de chique. Appuyé contre le mur du bâtiment, il vient de terminer les cours qui incombent sa journée mais en tant que convenable travailleur, il souhaite faire perdurer l'étude à la bibliothèque avec la pause cancer. Dehors, les nuages salissent les cieux de leurs présences, les couleurs du temps dessinent des émotions monotones et les températures hivernales couvrent la beauté humaine d'amas de tissu. Qu'il y adhère ou non, l'étudiant s'acclimate à cette île singulière où les chimères régissent les moeurs et coutumes. Nonobstant les anamèses de ses déviances, il progresse et commence à faire preuve d'un caractère sociable en atténuant ses appétences pour la chair, les gémissements, la géhenne. Coincée entre la lippe et sa supérieure, la cigarette devient cendre. Coincé entre la plénitude et la frustration, Andy devient frénésie. Ses appendices se crispent sur la fine pélicule de tabac et entre deux, il pince le mégot pour l'éteindre au sol en l'écrasant. Il crache un dernier fragment de fumée pendant qu'il fantasme sur ses fictionnelles fornications avec ces estudiantins puis se dirige vers les immenses portes du bâtiment. Les murs sont immenses et se dressent devant lui comme une épreuve, celle qui lui offrira de se rapprocher de ses objectifs. Son assurance n'a d'incertitude car les études sont ses complaisances. L'érudisme dont il fait preuve lui permet une certaine aisance dans ce domaine à tel point que travailler s'avère absurde mais il s'instruit à la bibliothèque pour absoudre ses éros. La savoir est la drogue qui entâche ses besoins physiologiques comme physiques. Avalé par le monstre de béton, il écrase sa langue de moquette pour prendre ses boyeaux d'assaut, avalant de pas avides les escaliers vides. Le brun a toujours eu une bonne mémoire et se repérer dans les couloirs pourtant si identiques avec leurs couleurs désuètes et leurs fissures effrayantes, n'eut jamais été une difficulté. Une enseigne indique la biblitohèque et il en prend la direction d'une allure plus sereine. Ses muscles se détendent un à un et ses élucubrations intimes se fondent sur d'autres sujets. Aux archives, il est accueilli par une odeur de viellot, de papier et de poussières mais, il aime cet odeur. Il baigne dans les ouvrages depuis son enfance et ses géniteurs possédaient une biblitohèque dont la dimension approchait de celle-ci. Un certain sentiment de nostalgie l'imprègne et quelques instants, il reste statique, les pensées voilant son regard d'ellipses préexistantes. Brusquement il repart, plongé dans ses réflexions sur l'ancien temps tout en esquivant les tables jusqu'à en trouver une au fond de la pièce où il serait au calme. Son sac usé finit au sol et lui, le cul sur la chaise, le regard à l'horizon. Peu de personnes fréquentent cet endroit, préférant certainement user de leurs pouvoir pour faire s'affronter le bien et le mal. Pourtant, il arrive à dénoter une silhouette parmis les ombres attablés. Le premier élément qui notifie de l'atypisme du personnage est sa longue chevelure aux teintes bleutées puis ensuite, son visage pâle aux traits neutres. Aucune expression ne semble modeler ses rides, pas même un sourire ou le sérieux de la réflexion. Son minoi paraît terni tout comme son habillement et ses teintes mornes. Il n'a de cesse de la regarder pendant de longues minutes avant de daigner sortir ses affaires et ouvrir hasardeusement un livre sur les théories freudiennes. Il caresse les pages du bout des doigts et relit une énième fois la thèse sur la culpabilité de l'enfant durant le viol. Il n'a guère besoin de lire pour se souvenir des mots exacts. Il l'a lu et relu. Il continue ainsi de l'observer, elle et son atypisme traduit par la neutralité. En réalité, il crève d'envie de l'aborder et de tâter de sa discussion mais, ce n'est ni le lieu ni le moment pour. Il n'en démord pas, il la regarde, la toise et ne prête plus attention à l'environnement jusqu'à se lever brusquement, déterminé sans idée. D'un pas maladroit, il passe derrière elle et regarde le sujet de ses études. Il se saisit de quelques ouvrages sur la sociologie puis revient vers elle, feinte de trébucher et un de ses bouquins attérit sur la table ou la studieuse étudiante au visage neutre étudit.
Instinctivement, ses joues s'embrasent et des teintes rougeâtres viennent nuancer sa peau pâle. Certes, il l'a fait exprès dans le seul but d'assouvir sa curiosité malsaine en lui adressant la parole et pourtant, il se sent obligé de quantifier l'embarras de la situation pour se livrer à la gêne. Gauchement il reprend ses livres avant de les mettre sur un coin de la table. Ses appendices viennent masser sa nuque. — « Je... Excusez-moi, j'étais ailleurs et je n'ai pas prêté attention à votre table. » bredouille t-il avant de tendre une main à serrer à son interlocutrice. Il croise seulement ses iris d'une jade claire qui sont tout simplement enivrants. « Andy Melström enchanté. Puis-je me permettre d'aller vous chercher une boisson chaude pour m'excuser ? » À l'université, les machines à café et autres gourmandises pullulent à chaque étage, empruntes de discussions multiples et sources des ragots les plus croustillants. Andy les aime particulièrement car elles justifient les rencontres et satisfont son appétence sociologique.
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| Sujet: Re: Si Dieu existait, il serait une bibliothèque. [Pv - Soliana A. Trior] Lun 26 Déc 2016 - 22:19 | |
| J'ai la poisse. Mais vraiment. Alors que je me faisais une joie d'avoir mon cours particulier d'anglais, en plus de mes deux heures de cours normal, voilà que j'apprends l'absence du prof en question, prof qui est également la seule personne sur cette île que je considère vraiment comme un ami ! Enfin bon. Inutile de perdre ce temps libre. J'en profiterai pour retourner travailler à la bibliothèque, alors. Et pourquoi ne pas me pencher sur la littérature anglophone, cette fois ? Histoire de passer au niveau supérieur. Mon idée en tête, je traverse la cour entre les bâtiments, puisqu'évidemment, je suis à l'autre bout de l'université. Je passe près de groupes d'étudiants, ce qui me rappelle ma mésaventure, il y a peu de temps, à cause de ma phobie de la magie. Il va d'ailleurs falloir que je travaille là-dessus aussi, j'en ai assez de hurler et pleurer à chaque fois qu moi ou quelqu'un d'autre utilise ne serait-ce qu'un tout petit peu de magie. Décidée, je presse le pas, et entre enfin dans le bâtiment que je voulais. C'est d'un pas assuré que je le traverse en direction de la bibliothèque, où je passe toujours des heures, et que je vois donc maintenant comme ma deuxième maison, bien plus agréable que mon studio, où je ne fais que dormir. Et je me dirige droit vers la bibliothécaire, qui me remet un petit livre, avec un sourire. C'est ce dernier qui attise ma curiosité, et j'ouvre l'ouvrage. La page de gauche est en anglais, et celle de droite... En espagnol ! Un ouvrage bilingue ! C'est parfait, ça ! Je vais pouvoir apprendre l'anglais bien correctement ! Joyeuse, je vais chercher quelques autres livres, sur la magie, histoire d'essayer d'apprivoiser la mienne, et quelques ouvrages littéraires faciles (en anglais, bien sûr). Choisissant une table, j'y dépose ma collecte, avant de retourner droit sur les dictionnaires de langue, de choisir celui que j'utilise habituellement, puis je retourne à ma table, étalant les livres et me plongeant dans la lecture. Je suis interrompue en sursaut par le bruit de quelque chose qui tombe devant moi... Et derrière aussi. Paniquée, je me lève... Avant de réaliser que c'est juste un étudiant maladroit. Reprenant le contrôle de ma respiration, je l'observe. C'est peu dire d'affirmer qu'il est gêné. Mais je n'en ai cure, continuant à le fixer et l'étudier du regard. Il s'excuse... Un bon point pour lui. Il propose une boisson chaude... Je lui retire ce point. Je n'aime pas boire chaud. Ni froid, d'ailleurs, mais là n'est pas la question. Cependant, il s'est présenté, à moi d'en faire autant. - Soliana. Puis je prends le temps de me rasseoir avant de répondre à sa question : - Vous vous êtes excusé, c'est déjà énorme. Je n'ai pas besoin de plus. Installez-vous à cette table si vous voulez, mais ne me dérangez pas. Et je rassemble et empile mes livres pour lui faire de la place, avant de me replonger dans celui ouvert face à moi, sans plus faire attention à mon voisin.
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| Sujet: Re: Si Dieu existait, il serait une bibliothèque. [Pv - Soliana A. Trior] Jeu 29 Déc 2016 - 17:19 | |
| Dressée, debout, droite, une poitrine qui gonfle par intermittence et notifie d'une respiration saccadée, il a surpris cette étudiante dans d'intenses réflexions ou la présence d'autrui lui est un fardeau pour qu'elle agisse ainsi. Il n'est guère certain de ses hypothèses correlées gauchement à sa réaction excessive. Ses joues n'ont de cesse de rougir mais, l'intimidation ressentie s'atténue peu à peu pour laisser place à une curiosité instatisfaites. Soliana est un prénom ravissant dont il est incapable de déceler les origines. Il l'observe, pantois, elle prend place puis l'invite à en faire de même en refusant sa boisson. Il est déçu du refus mais opine du chef et s'attable sans plus un mot. Il reprend son ouvrage qui n'est d'autre qu'une des nombreuses oeuvres philosophiques aux thèses psychologiques d'Umberto Eco. Ses pupilles avides de connaissances se posent sur les lignes, les mots, il lit avec une attention certaine quelques pages avant de ne pouvoir s'empêcher de relever ses prunelles penaudes sur le minoi de la demoiselle. Studieuse, plongée dans ses bouquins, il ose franchir la barrière de l'intimité et regarder de quoi il s'agit avec une certaine réserve. Le livre est en anglais et chaque page semble traduite en espagnol, une étudiante bilingue donc ou dont les études se tournent vers les langues. Une esquisse hausse ses fossettes, ses joues sont forcées par un rictus amical, il apprécie les individus studieux car ils sont toujours sources de discussions agréables, construites mais, il n'ose guère la déranger dans son travail pour l'instant. Il prend une feuille de papier et sort un stylo avant de noter différents éléments des thèses de son maître à penser. Il essaye ensuite de muer les différents éléments des thèses freudiennes en des composantes plus modernes. À son tour, il se plonge dans un sérieux muet jusqu'à se désintérêsser totalement de sa voisine. La situation dure ainsi de longues minutes mais, il ne saurait pas dire combien, même approximativement. Il finit par s'étirer, les muscles engourdis, les laissant gémir dans des positions grotesques. Il repose les yeux sur elle et s'accoude doublement à la table, joignant ses deux mains pour poser son menton dessus avant de la toiser. Il ne remue pas les lèvres pour autant et attend patiemment qu'elle lui accorde ne serait-ce qu'une ébauche de regard pour donner son à ses pensées, sa curiosité. — « Je sais que je ne dois pas te déranger mais, je ne sais pas si tu apprends l'espagnol ou l'anglais. Je ne suis pas doué en espagnol mais, j'ai un très bon anglais étant d'origine américaine donc, si jamais tu as besoin d'aide. » chuchote t-il à voix basse, presque inaudible pour veiller à ne pas éveiller le courrou des bibliothécaires. Son haleine trahit les relents de chique, ses lèvres couvertes de fines pellicules brunes déposées par la pause cancer.
De nouveau, il sourit, sémillant, plein d'allégresse de partager cette table avec une élève. D'autant plus qu'Andy ne connaît que peu d'étudiant pour ne pas dire aucun. Il ne fréquente personne, ni d'ami, de connaissance, d'intime ou d'amoureux, il est seul. Seul mais, relativement sociable quand l'envie se présente et surtout, quand l'individu est intéressant or, cette demoiselle a tout pour l'être. Il serait ravi de lui apporter ses connaissances et cueillir les siennes, à condition que cette envie soit réciproque. À vrai dire, il est quelque peu nerveux, ses doigts se tortillant l'un dans l'autre, maintenant cachés sous la table, tant il craint de faire face à un refus catégorique qui mettrai définitivement fin à l'ébauche de discussion qu'il peine à engager avec la demoiselle. Pourtant, il est plein de bonne attention. — « Mes excuses si je te dérange, j'aimerai juste... aider ? » sussure t-il à nouveau avant de sentir ses joues s'embraser naturellement. Il n'a de cesse de se tortiller sur lui-même, son regard oscillant entre son ouvrage, ceux de son interlocutrice et son neutre minoi tant curieux.
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| Sujet: Re: Si Dieu existait, il serait une bibliothèque. [Pv - Soliana A. Trior] Ven 30 Déc 2016 - 22:32 | |
| Il m'obéit... J'en reste un moment ahurie. Je n'ai pas l'habitude d'avoir autant d'autorité... Mais peu importe. Ce n'est pas plus mal, je vais pouvoir me concentrer. Et c'est ce que je fais, continuant ma lecture. Je ne suis pas du tout distraite, et en profite. Les mots anglais s'aligne dans mon crâne, et finissent par se mêler à l'espagnol, se mélangeant graduellement pour finir par former un immense nœud inextricable, et m'empêcher de comprendre quoi que ce soit. Bon... Peut-être que les éditions bilingues ne sont pas pour moi... Me prenant la tête entre les mains, je ferme un instant les yeux. Il faut que j'arrive à me sortir l'une des deux langues de la tête. Je n'ai tout simplement pas le choix ! Pour la première fois, je dois certainement afficher une expression. Celle d'une extrême concentration. Mais quand je commence à avoir vraiment mal au crâne, je décide d'arrêter de me torturer les méninges et referme le livre, tout en sachant pertinemment que je ne le rouvrirai certainement jamais. Et c'est là que j'ai le malheur de vouloir regarder ce que fait mon voisin de table. Je le trouve en train de me fixer. C'est très gênant, surtout pour moi qui n'ai pas l'habitude de ce genre de situation. Je détourne le regard, ayant envie d'être n'importe où sauf là où je me trouve actuellement, les joues rougissantes. Et le voilà qui en profite pour m'adresser la parole. Il propose de m'aider en anglais ? Vraiment ? Il a piqué mon intérêt... Avant de s'attirer mes foudres en se disant américain. Sans doute encore l'un de ces étasuniens qui croient posséder le continent entier... Rassemblant mes livres, je souffle, en m'arrangeant pour qu'il m'entende : - On se retrouve hors de la bibliothèque. Puis, sans attendre de réaction ni lui adresser le moindre regard supplémentaire, je ramasse mes livres pour les remettre en rayon. Je prends mon temps, cherchant à me calmer. Et lorsque je retrouve cet étudiant devant la porte, je lui adresse un regard appuyé, avant de déclarer : - Venez avec moi. Je connais un endroit... euh... J'ai perdu le mot. C'est bien ma veine ! Juste au moment où il ne le fallait pas ! Alors, je tente : - ... Calme ? On dit comme ça ? Et, sans plus attendre, je le guide vers une ancienne salle de cours, n'étant plus utilisée, se trouvant dans un bâtiment un peu oublié, mais appartenant toujours à l'université. J'aime y passer du temps, pour retrouver ma sérénité, quand j'en ai besoin. Une fois là, je le laisse prendre place, et m'installe face à lui, commençant directement dans le vif du sujet : - Vous dites vouloir m'aider... Pourquoi pas ? Mais j'ai un problème. Vous êtes américain... J'ai besoin de plus de détails. J'espère que vous n'êtes pas des Etats-Unis... Si mon intuition est la bonne, il sera très difficile de s'entendre. Je n'aime pas les habitants de ce pays, décidément. Même si je sais qu'il peut y avoir des exceptions, j'ai du mal à les supporter.
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| Sujet: Re: Si Dieu existait, il serait une bibliothèque. [Pv - Soliana A. Trior] Sam 28 Jan 2017 - 19:16 | |
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À plusieurs reprises, il a remarqué les rictus dérangés de sa voisine, ceux qui figurent l'incompréhension comme les élucubrations hasardeuses de pensées emmêlées. Il a remarqué ses oeillades furtives qui croisent le ciel grisâtre de ses yeux : ces joues se teintent de nuances rougeâtres qui contrastent avec la pâleur habituel de sa peau. Derrière son attitude autoritaire passagère, elle semble d'une timidité certaine qui entâche sa sociabilité. Il notifie aussi son rictus crispé lorsqu'il aborde sa nationnalité. Ses yeux s'écarquillent brièvement avant de retourner à sa placidité curieuse. Ses origines sont très certainement sources de conflits dans une île où la population est diversifiée quant aux ethnies mais, il ne peut s'empêcher d'être agacé par ce genre de préjugés. Il pince les lèvres sans y prêter attention. Il s'engonce dans sa chaise et s'accoude doublement à la table pour déposer son menton sur ses mains liées. Andy ne se retient plus de la toiser comme il le désire, n'ayant que faire de la gêne engendrée par ce regard peut-être inquisiteur pour son interlocutrice. Soigneuse, elle rassemble ses livres avant de lui souffler quelques mots qui l'enchantent. Nonobstant ses fantasques sévices internes, il reste un garçon aimable et serviable, heureux de pouvoir aider autrui quand le besoin s'en fait sentir. Il parcourt les lieux du regard et prend bonnes notes de chaque endroit où l'élève dépose un livre afin de prévisualiser les leçons qu'il pourrait lui donner. Une fois sa silhouette disparue derrière les immenses portes de la bibliothèque, il se lève à son tour et prend soin de ranger ses cahiers avant de s'occuper des ouvrages qu'il a emprunté pour simuler son besoin d'étudier. Les génies n'ont guère ce besoin pense t-il, amusé. Une esquisse dépeint son visage, un large sourire qui étire ses lèvres alors qu'à son tour, il retourne aux bruits ambiants de la faculté. Les discussions étudiantes mêlées au son caractéristique des talons qui claquent le sol dans les couloirs bondés. Dans cette marée humaine, il n'a aucun mal à retrouver la demoiselle à la chevelure aussi atypique que ravissante. Il esquisse quelques pas maladroits, jouant des coudes et des mains pour se hisser jusqu'à elle. Son regard est particulièrement appuyé, au point qu'il en rougisse à son tour, glissant nerveusement une main dans sa chevelure appaté. Elle prend la parole, lui offrant de la suivre dans un endroit plus... ? Il rit maladroitement, lui adressant un sourire chaleureux avant d'hocher la tête naturellement. La timidité est un phénomène qui le touche lui-même et pourtant, il l'apprécie chez les autres. L'être humain a ses faiblesses qui lui donne une certaine beauté. — « Oui, on peut dire un endroit plus calme. Je te suis ! » minaude t-il avant de s'élancer sur ses talons. Ils arpentent des bâtiments encore inconnus aux yeux du jeune homme, il faut dire qu'il n'est ici que depuis peu et que la faculté, bien que source des éros, n'est guère son domaine favoris. Les bâtiments semblent archaïques et couverts de myriade de poussières mais, baignés dans un calme agréable. Ils arrivent dans une salle de classe totalement vide dont la plupart des bureaux sont passés aux marqueurs : un véritable répertoire des insultes de tous les âges, de tous les temps, de remarques graveleuses et d'un humour salace. Le jeune homme prend place à l'un de celui-ci, déposant son sac contre un des pieds avant de se laisser choir sur la chaise en bois. Elle grince et ça l'agace.
Avec attention, il parcourt la salle du regard, notant que celle-ci est relativement propre malgré qu'elle paraît inutilisée. Il revient sur sa future élève qui prend place en face de lui. Ses expressions chaleureuses, aimables n'ont guère quitté son visage et malgré son handicape social, il fait au mieux pour lui être agréable. Fâcheusement, elle n'en fait pas de même, attaquant de nouveau ses origines ethniques. Il ne peut s'empêcher d'éclater d'un rire sarcastique, presque hautain tant cette remarque l'agace. Du bout des appendices, il caresse l'arrête de la vieille table en bois, cherchant comment lui répondre avec un semblant de calme. Un soupir s'élude de ses naïades plissées et il relève le regard pour le plonger dans les azurs de Soliana. — « Je suis né aux Etats-Unis. J'aurais pu te mentir en te disant que je ne l'étais pas, tu n'aurais pas pu le deviner. Je ne sais pas quels préjugés occupent ta petite tête nous concernant mais, je t'assure que c'est un comportement totalement idiot. Et j'avoue que ça me... ça m'agace. J'imaginais pouvoir aider une élève intelligente et soucieuse d'apprendre mais, il faut être le dernier des idiots pour penser qu'un paramètre ethnique régit un comportement. Certes, la culture ethnique joue beaucoup dans la personnalité d'un être humain mais, tout le monde n'est pas similaire. Tu imagines comment ce serait ennuyeux sinon ? Une personnalité se construit avec les divers évènements que vit un enfant, ainsi, tout le monde est totalement différent. Je ne vais pas dire que tu vas forcément m'apprécier car nous pouvons n'avoir aucun atôme crochu mais, je peux t'aider. Que je sois né au Etats-Unis ne change rien à mes capacités anglophones vu qu'il s'agit de ma langue. Je peux te proposer mon aide et tu peux la refuser. Cependant, je ne te mentirais pas en te disant que je n'en tiendrais pas rigueur. Je serais déçu d'un comportement pareil. » déclare t-il avec une assurance particulière. Ses yeux ont pris une lueur placide. « Puis-je connaître tes origines ? Sois honnête, je n'ai rien contre personne. Mes seuls préjugés vis-à-vis de la démographie sont que les anciens grecs sont incroyablement plus intelligents que le reste du monde. Savais-tu qu'ils ont découvert la théorie des atomes en - 600 avant Jesus-Christ mais qu'ils étaient simplement incapable de le prouver ? Et aussi, à cette époque, eux savaient pertinement que la Terre était ronde et que le cosmos existaient. On était sacrément en retard quand-même. Et ce n'est pas un préjugé mais un fait d'ailleurs. » Durant un long instant, il est ailleurs, ses élucubrations internes voilant ses pensées. Il se souvient des théories de Platon et des diverses informations récoltées dans des cours de philosophie auxquels il a participé en auditeur libre. Quand il revient à la réalité, il reprend conscience de son monologue avant de sentir une pointe de culpabilité l'assaillir. Il espère vivement ne pas avoir blessé son interlocutrice.
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| Sujet: Re: Si Dieu existait, il serait une bibliothèque. [Pv - Soliana A. Trior] Sam 4 Fév 2017 - 16:10 | |
| Je me suis pris un sacré savon, là... Et je m'en veux. J'en suis presque à pleurer de culpabilité, de rage contre moi-même... Mais je ne veux pas qu'il le voie. Alors, je m'efforce de le cacher, et ne dis rien pendant un moment. Je baisse la tête, sans oser le regarder. - Ce... Ce... N'est pas... Ce que je... voulais dire.... Je n'arrive même plus à ne pas bégayer, je me serais frappée. Bien sûr, je sais qu'il y a des exceptions à chaque règle, et j'aurais dû me douter que ça ne fait pas plaisir d'être ainsi insulté par quelqu'un qu'on vient de rencontrer, mais à quoi je pensais, bon sang ? Je ne suis vraiment pas douée pour le relationnel... D'ailleurs, je remarque que les larmes coulent déjà. Depuis combien de temps ? Je l'ignore, et les essuie avec rage. Mais je ne peux pas empêcher de nouvelles larmes de les remplacer. C'est de la honte, de la colère envers moi-même, et encore beaucoup de honte. Refusant de le laisser voir ça, je me lève et pars à l'autre bout de la salle, le temps de me calmer. Si seulement j'avais réfléchi plus longtemps, si seulement je savais retenir mes réactions instinctives... Mais j'en suis incapable, et ça me blesse. Au bout d'un long moment, je daigne enfin revenir, pour tenter un pauvre sourire : - Désolée... C'est vous qui avez raison. Je n'aime juste pas cette... Manie... de toujours désigner les Etats-Unis par Amérique... Parce que je suis américaine, aussi, justement. Mais du Sud. Et j'évite de nouveau son regard. L'Amérique Latine, dans le passé, s'est beaucoup battue pour être reconnue, pour se séparer des Etats-Unis, ce qui a mené à la création de son nom. Je sais bien qu'à présent, ce conflit est terminé, du moins officiellement, mais... c'est simplement peu dire que ça me gêne qu'on continue à confondre tous les pays qui forment notre continent, sous prétexte que l'un d'entre eux est plus puissant que les autres. On n'appelle pas la Chine l'Asie, non ? Mais bon... Inutile de remettre ce sujet sur le plateau. Je voulais prendre le temps d'étudier sa réaction, mais je crois qu'il va plutôt me l'imposer, tel que c'est parti... Et encore par ma faute. - Je suis vraiment nulle... Je ne me rends pas compte que ces mots ont été prononcés à voix haute, et m'en moque.
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| Sujet: Re: Si Dieu existait, il serait une bibliothèque. [Pv - Soliana A. Trior] Mer 8 Fév 2017 - 15:08 | |
| D'un naturel borné, les idées du jeune homme sont parfois très arrêtées sur certains sujets. Les stéréotypes du genre humain en font partis. La discrimination a rythmé son enfance quant aux clichés, ils détruisaient peu à peu sa vie d'antan, heureusement, personne sur cette île n'a encore connaissance du secret qui pèse sur son entre-cuisse. Ainsi, dans ses paroles, il s'est montré autoritaire, sévère peut-être et a prononcé chaque mot sans aucune équivoque. Engoncé dans sa chaise branlante, il toise son interlocutrice dans ce lourd silence, soucieux d'entendre sa répartie. Seulement, elle baisse la tête, son minoi dépeint l'expression d'une enfant penaude qui vient de faire une bêtise et lui, sent un grand sourire forcer ses joues. Il est satisfait d'avoir poussé cette étudiante à réfléchir sur les idées reçues qui souillaient son esprit très certainement emprunt d'intelligence pour repentir ses torts. Gauchement, elle balbutie quelques mots ponctués de pauses causées par une respiration brusque et une gêne très certainement omniprésente. Il voit alors, les larmes se presser derrière ses paupières avant de parcourir ses joues, laissant leurs sillons humides en gros sanglots ravalés. La culpabilité l'éprend d'un poids sur le giron quand elle se lève brusquement pour se hâter jusqu'à la fenêtre. Il s'est levé à son tour, renversant sa chaise dans un fracas sonore sans pour autant se manifester auprès d'elle. Andy n'a jamais été un être doué pour la sociabilisation, échouant à toutes tentatives de rencontres amicales à chaque rentrée des classes, il ne sait guère comment agir dans cette circonstance. Hébété, hagard, il est planté comme une pelle avec une moue coupable devant le bureau. Au cours de ses multiples observations, il a noté sa timidité maladive et aurait dû conjecturer la puissance des mots sur un être aussi fragile. Il rassemble son courage, se rapproche de Soliana d'un pas maladroit et hésitant, oscillant d'un côté puis de l'autre jusqu'à être derrière elle. Sa main se lève et le bout de ses appendices fébriles effleure l'épaule de l'étudiante. Il finit par imposer sa présence à celle-ci, la paluche posée sur la carrure quand son coeur bat à tout rompre presque douloureusement. Sa gorge est nouée, il remue les lèvres mais, aucun son ne daigne sortir. Il se râcle et reprend, les joues consumées par la brûlure de la gêne. — « Je suis réellement désolé Soliana. J'aurais dû me douter que... tu es timide et donc me montrer moins énervé. Je te demande pardon mais, les clichés sont quelque chose qui me blessent particulièrement et je réagis peut-être excessivement quand on aborde le sujet. Je ne voulais pas te faire pleurer et... attends ! » termine t-il brusquement avant de se retourner pour gagner son sac de cours. Il l'ouvre et farfouille dedans avant d'en sortir un paquet de mouchoir en papier complet et neuf. Par ces températures hivernales, il a veillé à prendre un nécessaire adapté. Quand elle s'approche, un pâle sourire au visage, il lui tend, essayant de lui offrir une esquisse chaleureuse malgré leur début chaotique. « Tiens, il vaut mieux essuyer tes larmes, on va croire que je te raquette hahaha. » plaisante t-il, déterminé à détendre l'atmosphère avec cette boutade vaseuse. Attentif, il écoute les paroles de la demoiselle avant d'écarquiller les yeux, surpris par une telle révélation qui, pourtant, est d'une certaine logique. En guise de première réponse, il opine du menton avant de réfléchir aux mots qu'il a utilisé lors de leurs conversations. Il ne souhaitait pas nécessairement désigné les États-Unis comme l'Amérique, sachant pertinemment le complexe des états minoritaires de ce continent mais, il ne peut s'empêcher de se rendre compte de l'amalgame commit par son cervelet aliéné.
Pensif, il prend place sur sa chaise - préalablement redressée. Il réfléchit à une excuse quand à ses paroles idiotes mais, il n'en a guère, si ce n'est qu'il est surpris de connaître une étudiante issue du continent américain qui ne parle pas un mot d'anglais. Instinctivement, il caresse sa barbe minable du bout des doigts avant de s'accouder doublement à la table branlante. — « Je te demande pardon à nouveau. Il est vrai que j'ai naturellement fait l'amalgame entre les États-Unis d'Amérique et l'Amérique, enfin, qu'étant Américain, je parlais forcément anglais. Bref, je te demande pardon et je tâcherai de ne plus tenir des propos qui porterait à confusion. Tu viens de m'ouvrir les yeux sur un... sujet assez intéressant. Je n'avais jamais fait attention à cette aliénation. Qu'importe. Tu ne parles pas anglais du tout ? C'est surprenant pour une américaine ! De quel pays viens-tu exactement ? Tu es arrivé ici il y a longtemps ? L'anglais tu l'apprends pour les cours ou pour toi ? Pour savoir si je peux t'aider pour un thème précis ou plutôt à parler anglais de manière plus générale. Je retire tout ce que j'ai pu dire, pour avoir ce genre de pensées, tu dois être intelligente. » affirme t-il avant de venir masser nerveusement sa nuque, assailli par la culpabilité.
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| Sujet: Re: Si Dieu existait, il serait une bibliothèque. [Pv - Soliana A. Trior] Ven 17 Fév 2017 - 13:29 | |
| Un paquet de mouchoirs ? Je ne peux retenir un rire nerveux, tant cette offre est inattendue. Mais je pense quand même à le remercier, ce qui est déjà, en soi, un exploit. J'ai tellement l'habitude d'oublier les gestes et les mots de base, j'ai tellement peu l'habitude d'interagir avec les autres... En fait, depuis que je suis arrivée ici, soit un peu moins d'un an, j'ai discuté avec bien plus de personnes que lors de ma vie passée entière, il faut croire que la nécessité peut changer quelqu'un... Ou pas. Suis-je vraiment différente ? Je parle à plus de monde, oui, mais je ne peux pas vraiment dire que j'aime ça... Ou du moins, pas au début. En effet, parmi toutes les personnes que j'ai été amenée à rencontrer ici, il n'y en a qu'une avec qui je ne me suis pas entendue. La seule femme avec qui j'aie discuté sur cette île, soit dit en passant... À croire qu'il n'y a que les hommes pour pouvoir me comprendre un minimum... Quelle ironie, sachant que j'ai grandi dans un univers exclusivement féminin, mon père n'étant pas vraiment présent, même après la mort de ma mère... Mais je m'égare. Un détail des mots qui m'ont été adressés me revient. Il m'a appelée par mon prénom... - Comment connaissez-vous mon nom ? Je ne vous l'ai pas donné... Et vous, comment vous nommez-vous ? Et le voilà qui se lance dans un long monologue... Je soupire. D'accord, les hommes me comprennent peut-être plus facilement, mais il ne leur vient pas à l'esprit qu'avec mes difficultés langagières, j'ai besoin de pauses ? Je vais encore devoir le préciser... - Par contre... Si vous pouviez parler... Moins vite, faire plus de pauses, ça m'arrangerait... Et maintenant, on se débrouille pour comprendre assez de points de son monologue pour y répondre convenablement. Alors, si j'ai bien tout compris, il s'est excusé, un peu trop, mais ça passera pour cette fois. Ensuite... Je crois qu'il m'a noyée sous les questions. Je vais donc me contenter de répondre à celles que j'ai pu comprendre au passage : - Je parle anglais... Un peu. Je me débrouille. Je suis ici depuis presque un an, je n'ai donc pas d'autre choix que de... parler mieux ? Ce n'est pas le bon mot, je sais... Et, s'il vous plaît, arrêtez avec ça ! Vous dites que je parle par préjugés, mais vous, alors ? Je vous l'ai déjà dit, l'Amérique Latine existe ! Dans mon continent, les langues sont l'espagnol, le portugais et le français. Pas d'anglais ! Et voilà, je me suis encore laissée aller... Il faut que je me calme. Que j'arrête de défendre mes valeurs avec autant de hargne... Sans compter que je n'ai pas une maîtrise de la langue suffisante pour mener un débat... Il est possible qu'à un moment, j'embraye sur l'espagnol, ça m'est déjà arrivé... Donc, on se calme. J'ai envie d'ajouter quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Donc, je ne dis rien. |
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