Une offre alléchante - Ingrid / Irwyn

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 Une offre alléchante 

Irwyn K. Huàn & Ingrid Coves

"Et c'est parti pour une nouvelle journée de recherches!" Cela faisait maintenant 10 jours qu' Irwyn cherchait un emploi. Il avait commencé par chercher par lui même des offres préférentiellement de nuit. c'était difficile de trouver puisqu'il était relativement exigeant sur ce qu'il voulait. Il élargissait de plus en plus ses recherches, jusqu'à postuler sur des emplois de jour et même dans des domaines qu'il ne se sentait pas d'assumer, comme vendeur ou caissier. Il fut refusé pas mal de fois, au vu de son CV. En effet, il avait été garde de nuit pendant trois ans dans un manoir d'une grande famille, ce qui limitait ses compétences à de la "simple" sécurité. Les employeurs lui disaient souvent que son ancien job montrait une certaine solitude et aucune capacité au travail d'équipe. Il ne pouvait pas en vouloir à ces gens là, car ils n'avaient pas forcément tord. Il aimait la nuit et ne pouvoir compter que sur lui même dans un travail.

"Ne perds pas espoir! Tu vas y arriver, tu le dois!" Karah venait de se manifester. Cette entité présente en lui l'encourageait sans cesse. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu'elle ferait mieux de s’inquiéter pour elle même au vu de la situation. Cela faisait maintenant presque un an qu'elle était prisonnière dans l'esprit d'Irwyn, à attendre qu'il trouve une solution pour la ramener dans le monde réel. Si quelqu'un le voyait lui parler, il serait considérablement traité de fou. Un homme qui parle tout seul c'est une chose, mais lorsqu'il parle à une autre personne dans sa tête, d'un point de vue extérieur cela peut sembler insolite! "ne t'inquiètes pas Karah, je trouverais vite un emploi, et je pourrais reprendre mes recherches sur toi et aussi sur cette mystérieuse île." Il ne doutait pas un seul instant sur l’existence de Karah. Jamais il n'a douté du fait qu'elle soit réelle, et jamais il a osé pensé qu'il s'inventait lui même cette personne. Pour lui elle était bien là et il comptait bien le prouver!

Ses pensées furent vite interrompues par la sonnerie du téléphone de son hôtel, qui avait le chic de le faire sursauter à chaque fois. C'était une entreprise spécialisé dans la sécurité qui l'avait rappelé. Il y avait déposé son CV plus tôt dans la semaine et apparemment, une entreprise pharmaceutique aurait besoin de ses services. il n'avait pas eût énormément de détails là dessus, juste l'adresse de celle ci et le nom de famille de celui qui allait procéder à son entretient.

Il se hâta donc d'y aller, avec un peu d’appréhension. Une fois arrivé sur les lieux, il fût impressionné par la grandeur du bâtiment se trouvant devant lui. Il entra et se présenta à l’accueil, remontant ses lunettes et ajustant sa veste. "Bonjour, je viens de la part de l'entreprise de sécurité, pour passer un entretient avec monsieur Coves". La réceptionniste lui indiqua d'attendre dans la salle d'à côté, que quelqu'un vienne le chercher. Le jeune homme s’exécuta et attendit patiemment, mais néanmoins un peu nerveux.

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Il recrutait beaucoup, ces dernier temps. Mais c’était ainsi, le monde du travail. Des gens qui partaient, d’autres qu’on virait. Il n’y avait pas un jour sans rebondissements. Entre ses trois enfants, et son agenda de ministre, il y avait de quoi l’occuper. William pensait souvent qu’il n’avait pas assez de vingt quatre heure pour vivre, et encore aujourd’hui, cette pensée trouvait sa logique. Des entretiens d’embauches, pendant sa pause midi, pour remplacer un homme qui prenait sa retraite. Il était temps d’ailleurs, le vieux Billy commençait à avoir du mal à suivre. Comme il ne voulait pas passer pour un monstre, Coves l’avait gardé, mais c’était uniquement pour cette raison. Billy s’endormait le soir, il le savait de source sûre.

Prenant des dossiers que lui tendit sa secrétaire, William ne les parcourus pas. Pourquoi faire, les trois personnes interrogées lui diraient tout ce qu’il y a à savoir. Après, bien sur, il les regarderait pendant l'entretien, mais ce ne serait que subjectif. Si la personne en face ne savait pas se vendre, le plus beau cv du monde ne servirait à rien. Sortant de son bureau, il prit la direction des ascenseurs. Trois minutes plus tôt, il venait de recevoir un coup de fil de l'accueil. Son premier candidat venait d’arriver.

Descendant au rez de chaussé, il se dirigea vers la salle d’attente. Toquant trois coups vigoureux à la porte, il fit un premier pas à l'intérieur. Les trois coups, c’était encore du Osnate. Plus il côtoyait sa fille adoptive, plus il se retrouvait affublé de tics. Cette gosse le rendait malade. Enfin, elle rendait tout le monde malade. En plus d’être difficile à gérer, elle n’aimait pas la compagnie des autres humains. Comme Ingrid, comme Abbes. Et dire qu’il lui en restait deux à trouver, William était persuadé qu’il allait perdre la tête avant. Ses nuits d’insomnies, il en venait à prier que les deux prochaines soient au moins civilisées. Bordel, ce n’était pas comme s’il pouvait passer derrière toutes leurs frasques à chaque fois. En même pas un an, le jeune homme se sentait vieillit de dix. S’occuper d’eux était une mission trop délicate pour quelqu’un de son tempérament, et pourtant il continuait. Pour la retrouver elle, celle qui les avaient vraiment aimés. Pour la retrouver, et lui demander ce qu’il devait faire. La supplier de lui apprendre comment vivre sans son sourire.

Mais il était trop tard pour penser à cela. Coves se réprimanda intérieurement. Le candidat en face de lui se fichait bien de ses états d’âmes, comme lui se fichait des siennes. C’était la dure réalité de la vie, une loi qu’il avait appris à respecter. Et alors qu’il continuait à penser, Coves se pencha en avant, tendantt une main avenante à son interlocuteur. Plaquant un sourire colgate sur ses dents trop blanches, il se présenta

- Bonjour, vous devez être monsieur Huan. C’est bien comme ça qu’on le prononce ? Je suis William Coves. Enchanté.

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 Quel homme impressionnant! 

Irwyn K. Huàn & William Coves

Dans cette salle d'attente, Irwyn admirait la pièce. Elle était beige très clair, avec des fauteuils blancs crème. La décoration y avait été soignée et cela se ressentait. Cette pièce le rassurait un peu, mais il n'aurait pas su expliquer pourquoi. Il était seul et il en profita donc pour s'entraîner avec diverses façon de saluer celui qui allait l’accueillir, face au miroir qu'il y avait dans la pièce. Celui ci était posé face à la seule fenêtre et agrandissait l'espace d'une manière folle!

"Celle là n'était pas si mal!" Karah complimentait Irwyn sur sa troisième tentative. "Merci... Je suis nerveux... Tu as vu ce bâtiment?" Irwyn se mit assit et continua de contempler la pièce. " Oui, c'est un sacré endroit! Mais tu as déjà travaillé pour une famille riche, tu ne devrais pas avoir de problèmes ici!" Irwyn grimaça à l'entente des mots de Karah. Il se rappela brièvement cette tragédie, tremblant légèrement. "O..Oui... Mais il me semble que cette bâtisse est bien plus sophistiquée que tout ce que j'ai pu voir... J'espère arriver à être à ma place ici..." Irwyn baisa les yeux, hésitant à rester, de peur de se faire humilier. Avant d'être au service de l'ancienne famille qu'il gardait, il a croisé pas mal de gens riches et connus, et il s'était vite rendu compte que la plupart de ces gens là aiment à humilier les "inférieurs".

Il se redressa et remit en place ses lunettes et sa veste. "Non Irwyn, ne juge pas ceux que tu ne connais pas, ça se trouve ce sont de très bonnes personnes. ta nervosité te fait défaut..." Voilà qu'il se parlait tout seul en plus de Karah maintenant! Il était temps de commencer et surtout finir cet entretient, car il n'allait pas durer "stable" longtemps à ce rythme.

Les trois coups sur la porte le firent sursauter et il se leva par réflexe. Un homme entra et Irwyn le trouva impressionnant aussi bien par son physique que par l'aura puissante qu'il dégageait. Il afficha un sourire radieux et tendit la main à notre jeune homme tout en se présentant. Irwyn sourit en retour et prit la main de M. Coves pas trop fermement pour ne pas l’oppresser, mais pas trop lâche non plus pour ne pas passer pour un "je m'en foutiste " de premier ordre. "Bonjour, oui Huàn se prononce bien ainsi. Mon prénom est Irwyn, enchanté monsieur Coves" Il s'inclina machinalement, pour montrer du respect, comme il avait tendance à le faire au Japon, son pays d'origine. Il ne savait pas si il devait s'en tenir aux questions qu'on lui poserait, mais il n'aimait pas ne pas être un minimum naturel et ajouta quelques informations. " Je viens de la part de la société de sécurité que vous avez sollicité auparavant, merci de m’accueillir ici!" Il s'inclina légèrement de nouveau, espérant ne pas trop en faire.

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- Nous allons aller dans une autre salle, pour être plus au calme, suivez moi.

Lui adressant un petit signe de tête, il se dirigea vers la dite salle. Oui, ce serait bien mieux qu’ici, si ce n’est indispensable. Car c’était ainsi que se déroulaient les entretiens. Reprenons, William se dirigea donc vers la salle. Le jeune homme en face de lui ne lui faisait pas si bonne impression. Des cheveux rouges ? Était t’il en rébellion ? Il lui faudrait expliquer ce geste, et que ce soit cohérent. Qui voudrait d’un employé avec une telle crinière ? Il fallait être propre que diable.

Entrant dans la salle, il l’invita à s'asseoir, avant de lui même prendre place. Ce n’était pas son bureau, mais c’était mieux que rien. Sortant le cv et la lettre de motivation fournis, il les plaça devant lui. Avant que son téléphone ne se mette à sonner. Son portable personnel. Cela n’augurait jamais rien de bon. William regarda rapidement qui pouvait bien l'appeler à cette heure, et eu envie de soupirer. Le collège privé d’Ingrid. Sa fille la plus colérique. S’excusant rapidement auprès du jeune homme, il lui demanda de patienter quelques instants, puisque cet appel était visiblement urgent.

- Bonjour madame Artemio, que me vaut votre appel ?

Il avait employé un ton vendeur, mais savait pertinemment que cela ne prendrait pas. Pas plus que les cinquante six précédents appels. Qu’avait donc fait sa fille adorée ? Rien de très gentil, pour changer. Elle avait visiblement planté une paire ciseaux dans la main de son voisin de table, l'épinglant à l’établi, parce qu’il n’avait pas voulu lui prêter sa colle pour un travaux d’art plastique. William plaça sa main devant sa bouche, puis sur son menton alors qu’il jouait avec un stylo pour se déstresser. Les parents allaient porter plainte, il faudrait encore étouffer l’affaire, bla bla bla. Des nuits blanches qu’il allait devoir ajouter à celles qu’il n’avait pas encore fait. Il lui qui pensait enfin avoir trouvé un moyen de la calmer. Cette fille tellement énervée.

- Hum, je ne peux pas me déplacer. Mais je connais quelqu’un qui peut le faire. Je suis sincèrement désolé, cela n’aurait pas dû se produire j’en conviens. Oui, il viendra la chercher. Il se nomme Shultz Loran. Au revoir.

Se tournant vers le jeune homme, il s’excusa du regard. Puis appelant rapidement sa secrétaire, il lui demanda d’aller chercher ce jeune homme, et de lui expliquer la situation. Cette dernière n’aurait qu’à écouter l’enregistrement téléphonique pour être au fait. Puisque c’était elle qui s’occupait de les consigner, puis de les détruires, il n’y avait pas d’objections. Coves avait pleinement confiance en elle.

- Je suis désolée, vraiment, un petit problème qui sera vite réglé. Pouvons nous commencer ?

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