Qui est la véritable démone ? [PV Lilith et Ingrid]

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*J'ai recueilli une enfant perdue. Elle est un peu spéciale, surtout n'insulte pas sa peluche. J'arrive avec elle. Je t'aime.*

Voici le contenu du texto qu'Oliver s'était empressé d'envoyer à sa belle. Elle lui ferait peut-être la tête, sans doute même car une nouvelle fois il n'avait pas dormi à l'appartement préfèrant arpenter les rues à la recherche d'informations concernant Henka. Cette fois c'était une situation particulière qui s'annonçait pour le jeune couple, il allait devoir composer avec Ingrid, une Kagutsuchi avec un niveau élevé de magie, bien supérieur à celui de Lilith. Aussi perdu et drogué qu'il pouvait être l'américain ne pouvait pas se permettre de laisser une enfant (sans défense ?) seule sur une plage alors qu'elle lui avait parlé de cadavre, du fait qu'elle allait tomber entre "leurs mains". Trop de questions étaient restés en suspend, vraiment trop !

Le Rajin avait alors quitté la plage de la périphérie en compagnie de la petite Ingrid direction son appartement situé en plein centre-ville d'Hizumu. Oli adorait cet endroit, surtout cette verdure omniprésente qui donnait la sensation d'être dans un monde post-apocalyptique, il ne manquait plus que des zombies ou des machines supérieurement intelligentes et on avait tous les ingrédients pour un bon film ou jeu video ! D'un geste il désigna le panneau indiquant le "Quartier Résidentiel Chokkaku".

"C'est ici." Oliver se stoppa alors posant un genou au sol en plein milieu du centre ville. Cherchant ses mots pendant quelques secondes il se lança enfin. "Ingrid... euh j'aurais un service à te demander. Pourrais-tu s'il te plait ne pas parler de la seringue de médicaments que tu as vu à la plage ? Ca risquerait d'inquiéter Lilith et je ne veux pas, elle aussi je dois la protéger, comme toi."

L'étudiant en histoire faisait alors des efforts pour paraître le moins inquiet possible mais la perspective qu'Ingrid le dénonce à Lilith lui glaçait le sang. En plus pour ne rien arranger des signes évidents de manque commençaient à faire leur apparition. Transpiration excessive, tremblements.... Les deux jeunes gens se remirent en route et ce fut rapidement que le blondinet poussait la porte de l'appartement laissant Ingrid passer devant. "Tu peux entrer, n'ais pas peur."

Il faisait alors quelques pas dans le salon avant de crier. "Mon coeur ? C'est nous !"

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La relation de couple qu'elle entretenait avec le mélomane était bien loin d'être ce qu'elle avait imaginé. Si Lilith avait naïvement cru au fait que leur première union résoudrait tout problème suite à leur violente dispute, elle s'était lourdement trompée. La belle à la chevelure dorée se sentait de plus en plus démunie face aux réactions diverses et variées de son bien aimé. Il n'était tout simplement plus celui qu'elle avait connu. La plupart du temps, chacune de leur conversation finissait en reproches et en disputes. Et c'était ainsi que s'était terminée la dernière "visite" de son petit ami. Visite oui. Car celui-ci passait de moins en moins de temps à l'appartement, trouvant mille et une excuses à fournir à la jeune femme qui commençait à avoir de sérieux doutes sur leur authenticité.

Si jusque là, la douce n'avait pas réellement voulu voir ce qui se tramait, en cette après-midi où Oliver brillait encore par son absence depuis la veille, elle avait décidé de partir à sa recherche. Alors qu'elle se préparait à partir, sa première destination étant l'appartement d'Elena, elle se stoppa lorsque son téléphone sonna, lui indiquant la réception d'un SMS. Lorsqu'elle en vit le destinaire, sa gorge se serra. Le premier signe de vie durant ces dernières vingt-quatre heures. Si à l'accoutumé, les déclarations du jeune blond la flattait, cette fois, elle lui fit plus de mal que de bien. Comment pouvait-il ainsi lui dire qu'il l'aimait alors qu'il faisait de sa vie un enfer ces derniers temps ?

Le seuil de tolérance de la tatoueuse arrivait à échéance, elle ne tarderait guère à exploser. Mais ce message l'intrigua tout de même, la forçant à ôter son manteau de cuir pour attendre son arrivée. Ainsi, le mélomane avait recueuillie une enfant perdue et lui demandait de ne faire aucune remarque sur une certaine peluche qu'elle détenait. Elle soupira, forcée d'admettre qu'Oliver ne cessait de la surprendre, mais pas toujours en bien malheureusement.

Alors qu'elle s'était préparé un café pour patienter, la Kagutsuchi entendit la porte d'entrée grincer. Posant calmement son mug, tentant au mieux de dissimuler la colère qu'elle éprouvait pour son conjoint à cet instant, elle se dirigea vers la pièce principale. Il avait trouvé la bonne parade, jamais Lilith ne pourrait s'embarquer dans une scène de ménage devant une petite fille sans repère.

Son bien aimé se tenait dans le salon, ne semblant pas conscient du mal être qu'éprouvait sa petite amie. Elle l'observa un instant de son regard d'océan, scrutant son visage pâle et fatigué, des cernes soulignant ses pupilles d'azur qu'elle aimait tant contempler. La belle ne put cacher un certain mépris à cet instant et lâcha un bref "Salut ..." à Oliver avant de se reporter sur la gamine qui l'accompagnait. Ne daignant pas poursuivre l'échange avec lui pour le moment, elle s'accroupit devant la petite fille qui semblait au premier abord peu commode, mais la tatoueuse ne la jugerait pas au premier regard. Elle s'adressa à elle d'une voix douce et rassurante, meilleur ton qu'elle n'avait pris avec l'étudiant en histoire.

"Hey, je suis Lilith. Et toi c'est quoi ton nom ?" Elle observa la peluche qu'elle tenait dans ses bras, plutôt particulière, et sourit, repensant à l'information de son petit ami. "Elle est jolie ta peluche !"

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Une hache se dessine dans tes mains. Une hache magnifique, ornée de milles et un détails. Arme que tu regardes d’un air neutre, avant de l’abattre sur le pied de la jeune femme. Sans sourciller, tu penches la tête sur le côté. Les sourcils froncés dans une attitude que tu veux démonstrative. Elle l’évite de justesse, reculant juste assez pour que la beauté de ton geste ne fasse que briser le parquet. Elle est trop enfoncée pour que tu essayes de la retirer, alors, tapant dans tes mains, tu la fait disparaître sans plus de cérémonie. Ne regardant même pas le trou dans le sol, tu te penches, et prend ton ours en peluche, tombé au combat.

Retire cet air béat de ton visage, ou je vais tellement te niquer que tu pourras plus jamais sourire.

C’est pas un tigre, c’est même pas un tigre malade. A tes yeux, elle ne vaut rien. Rien, si ce n’est le dégoût que t’inspires généralement les adultes. C’est une merde, une sous merde, et tu comptes bien le lui faire savoir. Elle a dit que ton ours était mignon, qu’elle était jolie pour une peluche. Alors, tu la dévisage, la regardant de travers comme on regarde un insecte qui nous importune. Scourgebis n’est pas mignon, et tu ne vas pas niaiser avec elle sous prétexte qu’elle a décidée de te faire de la lèche. L’insulte était de trop, t’es pas là pour te faire rabaisser. Toi qui pensait prendre du bon temps en venant ici, pouvoir te détendre, ne serait ce qu’un instant, voilà qui réduit tes espoirs. Tu la hais, tu la déteste tellement que ça t’en donnerai des ulcères.

C’est elle qui a de plus beau cheveux que moi ? J’suis pas d’accord, Oliver.

Tu t’es tourné vers le blond, toujours sur la défensive. Puis tu t’es lentement reculé, recréant la hache que tu avais imaginée. Ton ours dans un bras, la hache pendant dans l’autre, tu as marchée à reculons. Rayant le parquet sur ton passage, créant un bruit ignoble sans t’ en formaliser. Pas à pas, tu t’es placée contre le mur. Comme face à deux ennemis que tu ne connaissais pas. Détruire leurs maison, ce n’était qu’un détail pour toi qui avait tout. L’argent n’était pas un problème, ce que tu recevais en argent de poche aurait pu suffir à faire toutes les réparations de cet immeuble.

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Il était vrai qu'Oliver ne s'attendait pas à ce que Lilith lui saute au cou mais de là à avoir cet accueil glacial.... Il aurait tant voulu la prendre dans ses bras, lui voler un baiser mais ce n'était visiblement pas la peine. Ce n'était pas comme si tout cela était de sa faute... ah mais en fait si. Trop occupé à parcourir l'île à la recherche d'une Henka imaginaire.... Par contre il y avait bien une chose qui venait d'attirer son attention, c'était la façon dont sa compagne s'adressait à Ingrid. Clairement ce n'était pas la meilleure des manières avec cet enfant si particulière mais voir l'allemande avec elle provoqua quelques interrogations chez le mélomane. Est-ce qu'un jour lui aussi aurait le droit à une famille ? Serait-il un bon père ou serait-il comme le sien un père absent sans aucune émotion affective ? Non rien de tout cela il n'était qu'un drogué même pas capabe de s'occuper de la merveilleuse femme qui partageait sa vie.

Il ferma un œil, inquiet, lorsque sa petite amie s'adressa à Ingrid avec le seul ton qu'il ne fallait pas employer avec la fillette. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle réplique avec une certaine véhémence, employant une nouvelle fois des termes pas très sympas. "Ton lan..." Oli n'eut pas le temps de continuer à réprimander la gamine qu'elle s'adressa à lui arguant que Lilith n'avait pas de plus beaux cheveux qu'elle. Non sérieux juste de la jalousie mal placée ? Encore une fois l'étudiant n'eut pas le temps de parler qu'Ingrid matérialisa une hache comme précédemment. Le blondinet se tourna alors vers Lilith.

"Surprise chérie !" Il se voulait marrant, voire rassurant envers sa petite amie. Puis son visage s'assombrit. "Excuse moi, laisse moi m'en occuper."

Il avait pris soin de se placer entre Lilith et Ingrid avant d'avancer vers cette dernière les deux mains devant lui en signe d'apaisement, s'agenouillant.

"Tu me fais quoi là ? Je t'accueille chez moi, chez nous, Lilith fait de son mieux pour être gentille avec toi et tu oses la menacer et lui parler comme ça ?!" Ses derniers mots furent prononcés très forts le Rajin arborant une mine sérieuse et déterminée. Des étincelles jaillirent de ses mains montrant à Ingrid qu'il ne rigolait. "Si tu t'en prends à Lilith je ne réponds plus de rien. Tu peux me faire ce que tu veux, me mutiler même si ça peut t'aider à te sentir mieux mais PERSONNE ne touche à ma femme, PERSONNE !!" Des vieux souvenirs remontaient à la surface, notamment son impuissance face à Henka qui s'était permise de frapper Lilith devant lui. Des émotions pas vraiment compatibles avec son état de manque qui commençait à le rendre particulièrement irritable.

"Donc maintenant tu vas lui faire des excuses et tu vas poser ton cul sur le canapé pendant que je te prépare un chocolat chaud comme promis !"

Il s'était redressé l'air sévère pointant le canapé du doigt des étincelles tournoyant toujours autour de ses doigts.

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Lilith était bien loin de s'attendre à ce genre de réaction de la part de la gamine. Elle vit la hache et immédiatement prit ses distances, évitant de justesse l'instrument qui s'abattait sur le parquet dans un craquement sinistre. Son coeur loupa un battement, à quelques centimètres près, la belle aurait pu y perdre un membre. Les prunelles d'océan se posèrent sur le petit démon qui ne manqua pas de la menacer, avant de se reporter sur Oliver dans une totale incompréhension. Un regard qui ne réclamait que des explications alors que la fillette s'adressait à Oliver.

"Tu veux bien m'expl..."

La berlinoise se tut, papillonnant des paupières en constatant le sourire de son mélomane qui s'assombrit rapidement lorsqu'un crissement à hérisser le poil se fit entendre. La tatoueuse était complètement larguée, elle n'y comprenait clairement pas grand chose et laissa l'américano-finlandais s'occupait de la petite rose. Silencieuse, la douce les observant, écoutant chaque mot prononcé par son bien aimé. Elle ne pouvait nier en être touchée et décelait en lui les séquelles de la prise d'otages de décembre. Henka le hantait, il ne parvenait à tourner la page et l'européenne le savait.

La jolie blonde se demandait quelle sombre histoire avait pu rendre une gamine aussi hostile. Il était certain que cela provenait de son enfance. Elle était tolérante et ne s'en prendrait jamais à une enfant. Aussi, elle ne lui tiendrait pas rigueur de ses mots et de ses actes, peut-être pourrait-elle mieux comprendre ensuite ? Tout de même, la blonde ne se risquerait pas de rester seule avec ce petit monstre pour le moment. Alors, de façon imprévisible, elle s'approcha d'Oliver, déposant un bref baiser sur ses lèvres.

"Je vais m'occuper du chocolat chaud ..." Son regard d'azur se posa tout de même sur l'enfant, prenant un ton parfaitement neutre. "Tu dois avoir faim après avoir dégommé mon parquet ... Je t'apporte quelque chose ?"

Et la belle allemande s'éclipsa, laissant Oliver gérer cette situation en espérant avoir toutes les explications réclamées. Mais pour le moment, elle enterrerait la hache de guerre.

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Parce que tu crois que seule ta volonté compte ici ? Tu veux pas qu’on touche à cette fille, mais si, moi, je veux la blesser, ici et maintenant, je peux te garantir que c’est pas toi qui m’en empêchera.

Calme. Ingrid, pour une fois, tu es incroyablement calme. Une adulte dans le corps d’un enfant, une mentalité de fer dans un esprit qui n’est pas près de guérir. Tu le regardes, ta hache toujours plantée dans le sol. Que vas tu faire Oliver, que vas tu faire pour la blesser. Rien, car elle t’a déjà cernée. Il est un tigre, et la confiance que tu viens de placer en lui suffit à te donner l'immunité. Toujours à genoux devant toi, tu le regardes comme si de rien n’était. Comme ci tes phrases étaient anodines, une broutille de plus qu’il faudra ajouter au palmarès des choses que tu ne considères pas comme intéressante. Lentement, tu lui touches la joue, dans un geste qui aurait paru déplacé s’il n’était pas venu de toi. Si tu n’avais pas eu seulement treize ans.

Je ne m’excuserais pas, et tu sais pourquoi ? Parce que tu pourras pas toujours la protéger des gens comme moi, et que je veux te le rappeler. Le meilleur moyen pour elle de s’en sortir, c’est encore de se préparer. Tu comprends ça Marilyn, ou tu veux encore me montrer que t’es un putain de vrai dur ?

Tes dernières paroles sont plus froides que le plus froid des hivers. Tu continues de l’observer, mais ta main tombe. Ton regard, loin d’être rageur, est acéré. Que ce passe t’il Ingrid, pourquoi ne piques tu pas une crise ? Pourquoi ne t’énerves tu pas, comme tu aimes si bien le faire ? Parce qu’aujourd’hui, c’est l’anniversaire de la mort de ton tigre. Que celui que tu es en train de suivre aveuglément doute de son action. Il n’aurait pas dû te ramener ici, et tu le sais. En attendant, ce n’est pas comme si tu allais te priver d’un chocolat. Il aurait dû y penser avant, et tu comptes en profiter pour mieux le connaître. T’éloignant, oubliant cette hache, tu te places sur le canapé, attendant une boisson qui ne tarde pas à arriver. Sans attendre, n’y même remercier la personne qui s’est amusée à te la préparer, tu la boit d’une traite.

En plein milieu, tu te stoppes, et regarde l’ours en peluche juste à tes côtés. Il vient de te parler, et comme s’il s’agissait d’une vrai personne, d’une personne que tu aurais pu respecter, tu l’écoutes. Restant de longues secondes à faire la moue, à hausser des épaules et à finalement hocher la tête, tu te tournes vers le blond pour lui délivrer le message. Il ne te plait pas trop, tu ne le comprend qu’à moitié, mais puisque c’est ton ours qui a parlé, il faut le lui donner. On ne fait pas attendre le Scourgebis, question de principes.

Tu sais Oliver, Scourgebis me dis qu’il a un mauvais pressentiment te concernant. Il dit que ça finira mal, et que comme elle, tes rayures ne pourrons jamais s'estomper. Tu rebois une gorgée de chocolat. Me demande pas, moi non plus je comprend pas toujours ce qu’il dit

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Lilith déposa un petit bisou sur ses lèvres. Il se stoppa, presque sonné par une telle marque d'affection alors que les deux jeunes gens passaient la plupart du temps à se chamailler. Cependant alors que son coeur tambourinait dans sa poitrine le mélomane ne pouvait pas se permettre de perdre plus de temps. Même si elle n'en avait strictement rien à faire Oli devait mettre des limites à Ingrid. Il pouvait supporter un bon nombre de chose mais la seule chose qui ne passerait jamais était la violence envers sa douce. Personne n'avait le droit de la maltraiter, absolument personne mais une gosse d'une dizaine d'années. C'était alors le moment pour le Rajin de mettre les points sur les I ainsi que les barres sur les T. Comme il l'avait prévu Ingrid n'en avait strictement rien à faire bien que dans ses propos elle était calme, très calme.

"Et moi je peux te garantir que si tu la touches tu ne sortiras pas d'ici vivante."

L'étudiant en histoire ne plaisantait pas de toute façon il n'avait quasiment plus rien à perdre. L'américain ne broncha pas lorsque la gamine lui attrapa la joue. Il ne goutait pas à ses paroles mais pas du tout. Pourquoi il l'avait amené ici ? Pourquoi ? Il ne pensait pas à mal pourtant, il voulait aider une enfant en détresse. Peut-être se trouver un nouveau but, un nouvel objectif. Non il n'était qu'un putain de drogué incapable de quoi que ce soit.

"J'y arriverai... je la protégerai même si je dois crever pour ça."

Ses paroles furent prononcées beaucoup moins fort que les précédents ne voulant pas que sa petite amie les entendent. Alors que ses bras étaient parcourus de fines étincelles Oliver lui avait demandé d'aller s'assoir pour prendre sa boisson chocolatée ce qu'elle fit finalement. Le jeune ne prenait alors pas le risque de quitter la petite Kagutsuchi des yeux allant jusqu'à s'assoir sur la table basse en face de lui. Curieusement elle se stoppa un instant semblant... ailleurs puis elle s'adressa à Oliver. Il eut bien malgré lui un petit rictus quand elle lui affirma que ça finira mal. Il était déjà au courant et depuis pas mal de temps. Courir les ruelles malfamées tout en se droguant... il allait lui arriver quelque chose un jour c'était évident. Posant ses coudes sur ses genoux tout en se prenant la tête, il inspira profondément avant de répondre.

"Je sais déjà comment ça finira..." Il marqua une pause avant de relever la tête posant son regard sur Ingrid. "Rien qu'une fois... tu veux bien faire un effort ? Pour un tigre malade ?" Il lui demandait implicitement de faire quelques efforts, de bien se comporter envers celle qui avait conquis son coeur. Oli était capable de se couper les veines si cela permettrait de sauver sa blonde.

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La berlinoise avait préféré s'éclipser, peut-être une sorte d'échappatoire qu'elle s'était accordée. Lorsqu'elle fut dans la cuisine, loin des regards, elle se stoppa pour s'adosser au plan de travail. Dans quoi son petit ami s'était encore embarqué ? Où avait-il pu bien dénicher ce petit démon qu'il ramenait dans leur vie. Elle ne doutait pas des bonnes intentions de son mélomane, mais avait-il conscience qu'il devait s'occuper de leur couple avant de gérer les affaires des autres ? Son esprit vaquait à ses pensées. Lilith n'était pas dupe, elle avait remarqué la fatigue sur les traits de son aimé et peut-être ... autre chose. Mais elle ne pouvait en être certaine sans en avoir discuter sérieusement avec lui, une impossibilité à l'heure actuelle.

Pourquoi leur vie avait-elle tourné ainsi ?

Le coeur lourd, si lourd qu'il semblait représenter un poids pour la belle à la crinière dorée, elle s'entreprit de préparer deux chocolats chauds, comme promis. Un pour la gamine à la hache et un pour Oliver. Elle n'en avait pas envie. Plutôt étrange quand on connaissait la gourmandise de la demoiselle. Une fois les deux mugs prêts, la douce les apporta au jeune blond et à la jeune Kagutsuchi.

"Je vais ... chercher quelque chose à grignoter ..."

Sans même un regard à son bien aimé, elle quitta de nouveau la pièce afin d'aller chercher quelques cookies qu'elle disposa dans une assiette. Faire la bonne petite ménagère n'était pourtant pas dans ses habitude. Mais lorsqu'elle voulut rejoindre le salon mais se stoppa en écoutant les mots de la fillette. Elle avait un ton si sérieux qu'on aurait pu la considérer comme adulte, si l'on omettait le fait qu'elle semblait converser avec son ours en peluche. Il savait comment ça allait finir ... Tigre malade. Que lui cachait-il à la fin ? La jolie blonde se mit en mouvement pour venir poser les cookies sur la table, lançant un regard à la fillette tout lui adressant une pique bien sentie.

"T'es une petite peste, mais je suppose que t'aimes les cookies ?"

Une provocation, peut-être une réaction décalée par rapport à l'âge de la tatoueuse, mais elle voulait lui montrait que malgré ses menaces, elle ne se laissera pas intimider par une gosse, ni par quiconque d'ailleurs. Lilith aimait les enfants, mais elle savait que certains avaient besoin de répondant, certainement le cas de la petite Ingrid. Elle s'éloigna d'elle, s'adossant au mur, les bras croisés.

"Je peux savoir comment vous vous êtes rencontrés tous les deux ?"

Peut-être qu'avec un peu de chance, la petite peste serait honnête et lui apporterait quelques informations.

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Tu devrais réfléchir, espèce d'idiot. Je suis déjà morte à l'intérieur, la question n’est donc pas de savoir si tu veux me tuer, mais quand, et comment tu comptes y arriver.

Car l’humain était fondamentalement faible, et qu’il ne ressemblait pas à un psychopathe qui pourrait tuer sans avoir de remords. ils étaient nombreux à ne faire que parler, mais quand il fallait agir, bien souvent, c’était la réflexion qui passait en premier. Ils avaient des pouvoirs, alors ils se prennaient tous pour dieu, quelles pauvres tâches. Il y aurait toujours quelqu’un de plus fort en face, il y aurait toujours quelqu’un pour leurs faire comprendre qu’ils n’étaient que des insectes. Cette analogie ne s’appliquait pas à elle, bien sur que non. Ingrid était autodestructrice, par définition, elle aimait ce qui pourrait l’aider à mieux se détruire. Qu’il soit plus fort, elle n’en avait rien à faire. Qu’il la tue, oui, qu’il finisse ce que d’autres avaient commencés. Ainsi, le tigre vivrait avec ce souvenir toute sa vie. Il serait détruit, comme elle après qu’on ne l’enferme. Ils se croyaient forts hein, c’était uniquement parce qu’ils n’avaient pas été confrontés au pire.

Puis soudain, alors qu’elle allait encore ouvrir la bouche, lui disant que mourir pour quelqu’un était stupide, et que sa demoiselle ne lui en serait pas reconnaissante. Qu’elle finirait par le haïr, parce que survivre à ceux qu’on aime pouvait être pire que crever à leurs place, il lui demanda un service. Pour un tigre malade, elle hocha gravement la tête. Oui, Ingrid allait essayer, parce qu’il la prenait par les sentiments. Parce qu’il semblait vraiment fatigué, et qu’elle se rendait compte qu’elle ne pouvait pas continuer à l’épuiser.

J’en avais jamais vue des industriels. Ma gouvernante me les fait maison.

Mais bon, c’est ce qui arrive quand on est pauvre. La fin de la phrase lui brûlait la langue, mais Ingrid se la mordit. Elle ne l’avait contenue qu’au dernier moment, frôlant la catastrophe. Pour prouver sa bonne foi, elle en prit quand même un, l’analysant avant d’en croquer un bout. Haussant les épaules puis le dévorant comme un ogre devant un enfant. Puis elle posa la question fatidique, et la petite fille aux cheveux roses la regarda. C’était vrai ça, comment s’étaient t’ ils rencontrés ? La demoiselle regarda un instant Oliver, puis soutient le regard de sa femme.

Sur la plage, et comme c’est un tigre, j’ai acceptée de le suivre. Vois tu, il est beaucoup plus important que les autres humains.

Elle pourrait le sauver oui, si on lui donnait l’occasion, mais il serait le seul à en bénéficier. Ingrid n’était pas du genre gentille. Même la femme du tigre ne pouvait entrer dans la balance. Reprenant un cookie, elle regarda une nouvelle fois son ours en peluche. L’information ici était bien plus grave qu’un simple avertissement. Sa magie, parce qu’elle prenait forme au travers de cette boule de poils, sinon, ce serait comme accepter le fait qu’elle entendait des voix, et ça, ça craignait trop pour qu’elle n’ose ne serait ce que l’accepter. Enfin, son bébé pelucheux lui murmurait qu’elle était en danger. Qu’il avait ressentie la présence des ombres de Coves, et qu’il fallait fuir pour ne pas qu’il débarque presto. Reposant le cookie, Ingrid chopa Scourgebis par la patte, soudainement sérieuse.

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