Passé, présent, futur... et vous | feat. Kathleen Duke

Octobre avait montré le bout de son nez. L’hiver approchait a grande pas alors que le froid commençant déjà à attaquer la moindre parcelle de mon corps découvert. Un petit rhume pour accompagner le tout, mes  lèvres elle, était déjà gercée.

Le front contre ma fenêtre, j’observais la plage désormais bien calme… dans un soupire, la lourde patte de Hogo-sha vint se déposer sur mon épaule, depuis la scène de la bibliothèque, ce dernier ne prenait plus sa forme passive, sans doute avait-il peur d’échouée une nouvelle fois, il avait terriblement honte, je pouvais le ressentir à travers moi. Il était dans l’incapabilité de me protéger face à mon propre reflet et pourtant… Hogo-sha était tout aussi puissant que moi.  

Cherchant à refouler cette petite partie de moi, je n’arrivais pas à m’accepter moi-même. Les paroles de ma forme divine résonnaient encore dans mon esprit… elle n’avait tord dans un sens, ne pas l’accepter, était de ne pas m’accepter moi-même… Comment devais-je l’accepter… je la détestais, je me détestais moi-même.

Déambulant dans le couloir du bungalow, je m’étais arrêté devant cette porte devenue la source de ma plus grande tristesse… déposant ma main sur celle-ci, je ma fis glisser jusqu’à atteindre la poignée. Dans un soupire, je me laisse aller, Hogo-sha m’observant de loin, inquiet.

Je pénètre seule dans cette endroit plongée dans le noir totale. Doucement, j’avance… mon esprit me jouant encore des tours, je l’imaginais là… en train de dormir paisiblement, ça chaleur me réchauffant du froid d’octobre. Je me dépose sur le lit, plongeant mon visage dans l’un des oreillers, son odeur était toujours là…

J’hume une nouvelle fois, les larmes me montant aux yeux, je décide de quitter cette pièce, la refermant a clef derrière moi, pourquoi devais-je sans cesse me faire souffrir, aimais-je ça… la souffrance ? * Sakura… tu es tellement pathétique, tellement faible d’esprit, tu me fais honte, tu te fais honte a toi-même, tourne la page bon sang ! * prononça cette voix désincarnée a l’intérieur de mon crâne * L’amour, les amies… pourquoi as-tu forcement de cela pour te sentir vivante… ne te souviens-tu pas du passé, Sakura… tu étais si heureuse, la souffrance que tu ressentais, tu l’as faisais vivre au autres, cela était tellement jouissif… tu t’en souviens Sakura… a quel point tu te sentais vivante * dit-elle une nouvelle fois, ravivant en moi des souvenirs que je voulais effacer de ma mémoire.

Hey, Sakura il y a une nouvelle au lycée… encore vierge, tu penses être la première à passer dessus ?
Bien sûr… comme toujours…
Sakura, c’est vrai que tu as postés la vidéo de toi et de la nouvelle sur YouPorn ?
Tu me prends pour qui ? Bien sûr que je l’ai fais… crétin de mes couilles, tss
Sakura, je t’aime…
Et moi j’aime quand tu bouges ton bassin, quand mes doigts te pénètrent bébé…
Touche-pas a ma meuf espèce de gouine
Tu veux que je ta casse les dents enculer de ta mère ?
Tu lui as vraiment niqué sa race a ce fils de pute… tu fais quoi de sa meuf du coup ?
Rien, baise-là si tu veux…

Stop, assez… pourquoi ce genre de souvenir remontais a la surface, était-je véritablement heureuse a cette époque, jouissais-je vraiment de toute les choses que j’avais faite… merde, comment avais-je pus faire ce genre de chose * Pourquoi tu ne l’acceptes pas, pourquoi enfouie-tu tout au fond de ta tête, Sakura… * Je ne voulais pas repenser a toute cette souffrance que j’avais fais subir pour mon propre plaisir… mon plaisir. Me laissant tomber contre un mur, mon visage dans mes mains, je me mise à réfléchir. Elle aussi, prenait du plaisir dans la souffrance des autres, elle n’aimait pas, ne s’attachait pas… ma forme divine n’était tout simplement pas cette partie de moi que j’essayais sans cesse d’étouffer ?  D'où me venait cette méchanceté, ah oui... je me souvenais maintenant.

Ne reste pas avec elle, elle est trop étrange cette fille
Il paraît que la famille de Sakura est satanique... ça craint
Tu as vus ses oreilles ? …
Y parait qu'elle est homosexuelle... dégueulasse.

Être le souffre douleur de la classe, de l'école... être repoussante a cause d'une famille que je trouvais moi-même bien trop étrange. J'étais devenue ainsi, sans doute pour me protéger moi-même, un simple masque qui avec le temps avait fini par tomber et s'enfouir dans mon esprit...

Être ou ne pas être. Il fallait l'avouer, je m'étais sérieusement attachée aux sentiments de l'amour. Le manque de sexe était présent mais toutes ses petits attentions que j'avais eu avec Mélodie me rendais spontanément malade.

Nous étions en fin de journée, avec de nombreuses économies et de la patience j'avais enfin réussi à ouvrir mon propre salon de tatouage, ayant déjà une belle clientèles satisfaites de mes dernières œuvres chez mon ancien employeur. Ouverte depuis un moins, j'avais l'attention de prendre une stagiaire ou une apprenti... être en train de tatouer et vendre des piercings en même temps était impossible, aussi bien qu'une amie venait parfois m'aider au magasin.

Ma fin de journée... je voulais la passer en compagnie de quelqu'un. Hogo-sha était présent mais j'avais ce désire de compagnie féminine, un bar lesbien ? Non... je n'avais pas envie de rencontrer de nouvelle personne, j'avais des amies, plus importante les unes que les autres mais m'était renfermé sur moi-même quelque temps, je n'avais donné aucun signe réel de vie.

J'avais simplement pris ma moto sur un coup de tête, traversant rue par rue, sans vraiment savoir où aller. M'arrêtant au feu rouge, déposant mon pied a terre, je me mise à regarder les alentours, nous étions proche de la résidence golden. Immédiatement quelques choses me chatouilla l'esprit. Partant au feu vert, faisant gronder mon pot d'échappement, je pris le rond-point pour faire demi-tour en direction des quartiers pavillonnaires, l'une de mes chères amie habitait ici...  

Il y avait des rumeurs en ville la concernant, elle aura accueilli une pauvre nonne chez elle... mais je la connaissais très bien, elle ne donnais jamais sans rien en retour, la pauvre nonne devait déjà être passer sous les vices de cette femme que l'on nommait Satan, Kathleen Duke.

Pour moi elle était une amie comme les autres, un peu spécial mais juste quand on apprenait à la connaître... je me rappelle encore de la fois ou j'avais eu le malheurs de vouloir coucher avec elle, soumise j'avais jouis plus d'une fois, elle était douée, je ne pouvais pas le cacher... sans parler de l'aura quel dégageais ainsi que sa beauté...

Arrivant finalement devant le grand manoir de cette dernière, je pris la peine de garer ma moto à l'entrée, passant sans aucune gêne le portail avant dallez devant la grande porte. Frappant quelques coups, je me mis à attendre... espérant que Kathleen soit présente.

Le bruit excessif de mes phalanges contre la lourde porte en bois avait tinté dans un écho la moindre parcelle de ma boite crânienne. Réfugiant par la suite mes mains dans leurs proches respectives, je me mis à mordiller ma lèvre inférieure, y retirant un petit morceau de peau qui s'était formée à cause de mes nombreuses gerçures. Mais c'est bel et bien à ma plus grande délectation que les portes de l'enfer me fussent ouverte par Satan lui-même, qui par la même occasion m'offrit un magnifique sourire, m'invitant alors à rentrée dans les limbes.

La magnifique Kathleen Duke était vêtue d'un t-elle accoutrement, que je crus ne pas pouvoir retenir mes propos insolant. Malgré ses cheveux en bataille, la sueur coulant le long de ses tempes et la terre teintant ses doigts de déesse, je ne pouvais nier cette beauté qu'elle dégageait à la moindre circonstance. Son odeur semblable à celle d'un jardin de fleur me faisait repenser à notre première rencontre qui s'était bien évidemment terminée au fond d'un lit.

C'est finalement le bruit de la porte se refermant derrière moi qui me permis de retourner à pied ferme dans la mélancolique réalité. La jeune femme à mes côtés, ouvrant alors ses lèvres, un son t-elle un chant d'oiseau sortant du plus profond de sa gorge « Sakura Kurobane, que me vaut cette visite impromptue ? Entre, débarrasse-toi de ta veste » dit-elle en m'indiquant le porte-manteau puis m'invite ensuite à la suivre dans la cuisine. D'un geste familier, je me débarrasse d'une couche, engageant le pas au côté de la divinité.

Cette dernière, des fleurs dans les mains s'étaient empressé de prendre en sa possession un vase, y installant alors un bouquet que cette dernière venait surement de ramasser dans l’immensité de son magnifique jardin. Dans un soupir, je prends cependant place à une première chaise, redressant les yeux en direction de la jeune femme, bien sûr d'elle.

« Cela fait un moment que l'on ne s'est pas vu, Sakura. Mais pour autant je sais tout ce qui s'est passé dans ta vie dernièrement, enfin dans les grandes lignes. C'est bien pratique d'être journaliste et de pouvoir fouiner dans la vie des gens sans qu'ils ne soupçonne quoique ce soit. » dit-elle alors soudainement, attaquant sadiquement mon nerf sensible du moment.

Pourtant dans un haussement de sourcil, je ne réplique pas à sa provocation, l'observant simplement prendre entres ses mains délicate de quoi boire un petit café. Je tourne finalement la tête, tapotant de mon doigt sur la table avant de soupirer brusquement, me décidant finalement par prendre la parole « Peut-être... Mais ce n'est aucunement "ma faute", elle n'avait pas à me faire ses conneries et à me provoquer... c'est vraiment parti en couilles cette histoire... avec personne pour m'épauler... je suis vraiment qu'une pauvre conne... » J'eus un pincement au cœur, croyant alors sentir la main réconfortante de Hope sur mon épaule, voyant alors son rare sourire aux coins de ses lèvres rosâtres « Je ne suis pas journaliste, mais, il y en a des choses aussi qui circule à ton sujet ma belle... » Prononçais-je un peu sèchement avant de reprendre « Tu en avais marre de la routine, donc un matin, tu t'es dit... Tiens, et si je me tapais une nonne aujourd’hui ? » je tourne la tête de droite à gauche « Je veux bien la voir moi, ta nonne, il parait qu'elle est assez jolie... Ça ne m'étonne pas de toi, toujours à rechercher la perle rare » Je croise les bras contre ma poitrine, m’adossant grossièrement contre le siège de ma chaise.

Il y avait peu de personne pouvant me comprendre à cet instant mis à part moi-même et mon familier. J’étais dans une impasse. J’étais venu ici, à la recherche de réconfort auprès d’une amie, une amie bien spécial dont j’avais oublié le caractère bien perché. Je cherchais tout comme elle, la provocation… ce qui n’était sans doute pas une très bonne idée. J’étais désespéré au point de ne plus retenir cette douleur au fond de moi, j’allais finir par craquer.

- Pas de ta faute ? Elle t'a certainement énervé, mais de là à faire appel à ta Forme Divine parce que tu ne peux pas gérer seule cette affaire, c'était sacrément fort. Et c'est quoi toutes ses donzelles que tu tentes de violer ? Ça ne te ressemble pas Sakura Kurobane. Peut-être que SA disparition t'as plus affecté que tu ne veux le laisser paraître. Dit-elle, me faisant perdre pied face à la dure réalité. Pourquoi… pourquoi venait-elle à parler « d’elle ». Je me mords la joue, serrant les poings sur mes jambes. Comme je m’en doutais, Kathleen avait vue juste sur un certain point ainsi, essayant de me faire flanchée par ses attaques. En ce qui concerne la jeune nonne, je ne m'en cache pas, une proie reste une proie. Tu sais pertinemment que je me fou de ce que les autres racontent sur mon compte. Et pour la voir, il faudra repasser, elle n'est pas là pour le moment. Dit-elle une seconde fois avant de se taire, mes lèvres refusant, elles, de bouger.

J’étais perdu avec moi-même à l’intérieur de mon crâne. La démone s’était alors redressée pour attraper un paquet de gâteaux pour ensuite le déposer sur la table. J’avais décliné son offre, cette rage enivrant mon cœur en si mauvaise êtas.

- J'ai hâte de faire connaissance avec ta Forme Divine ... dit-elle, me faisant redresser le visage, elle ne savait pas de quoi elle parlait… *pff, pauvre ignorante… * pensais-je avant qu’elle ne reprenne parole Mais dis-moi, on dit aussi que tu serais accompagnée d'un fantôme, ne crois-tu pas que c'est parce que tu ne veux pas la laisser partir ? Ceci fut la goûte d’eau qui fit débordée le vase.

Je m’étais redressé brusquement, mes yeux rouges devenue un instant d’une couleur charbon alors qu’une aura violette entourait mon corps. J’avais cette envie de la prendre par la gorge et de la saignée à mort, cependant… Ce n’était pas moi, des idées aussi noires, non ce ne pouvait être qu’elle.

« Tu racontes n’importes quoi, tu ne sais pas de quoi tu parles… Espèce de conne… » Prononçais-je, l’aura violette s’estompant peu à peu alors que mes yeux redevenaient d’une couleur rougeâtre « Je n’ai jamais voulu utiliser ma forme divine contre Mélodie… Oui, j’ai fermé les yeux… d’un côté c’est de ma faute, mais putain de merde, tu ne peux pas comprendre la pression que c’est d’avoir « ça » dans la tête… Ça… et elle… » Prononçais-je une nouvelle fois, ne pouvant alors plus retenir la moindre larme « Pourquoi… Pourquoi il y a fallu que ce soit elle, putain ! » je me laisse tomber à genoux contre le sol, plongeant mes mains dans mon visage.

Je ne voulais pas laisser partir Hope, car elle avait été la première fille à laquelle j’étais réellement tombée amoureuse, elle avait toujours été là… Malgré son mauvais caractère et sa mauvaise manie de je-m’en-foutisme. Hope… je t’aimais, et je t’aime encore…

« Je t’interdis de parler de Hope… Tu as compris !? » criais-je en relevant mon visage perdu entre la rage et le désespoir. Les larmes continuant de couler, une par une le long de mes joues.