La grande salle d’Onsen se perfectionnait avec le temps et les clients. L’auberge traditionnelle avait emménagée dans la pièce bon nombres de places où les badauds, en attente d’un bain ou d’un repas –voir des deux-, se laissaient aller aux contars et rumeurs des dernières heures. Cet après-midi, toutes les assises étaient occupées ou presque. L’on pouvait remarquer beaucoup de couples ou d’amants se dandiner sur les coussins aux couleurs atypiques, se donner la main et pouffer de rire sous une tirade probablement aussi niaise que futile. Les décors et les activités discrètes qui y régnaient, laissaient flotter une douce atmosphère de luxure, aussi humble et modeste que le parfum du jasmin : doux, effacé, mais omniprésent.
Sous les lumières tamisées et le plafond chichement orné, une table seulement ne voyait qu’un occupant. Assis en tailleur devant une coupe de thé, il était étrange qu’il n’attirât aucun regard de par son accoutrement. Des cheveux noirs longs et fins, un bandeau rouge sur le front et surtout, deux tatouages moroses sur les joues qui se perdaient dans le col de son haut. Habillé sobrement, il dégustait en silence le breuvage encore fumant, sans examiner une seule fois les environs. La sérénité qui émanait de sa propre personne, suffisait à le camoufler aux yeux de tous. L’on pourrait croire que sa présence n’était qu’une illusion.
Un homme le rejoignit dans le calme et s’assis en face de lui. Il aurait été bien difficile de dire depuis combien de temps il était rentré. La discrétion semblait être une seconde nature chez cet être qui commença à échanger quelques paroles camouflées par les conversations des autres. En esquissant des gestes aussi précis que le scalpel d’un chirurgien, les deux hommes s’échangèrent dans l’indifférence la plus totale, deux enveloppes qui ne restèrent pas plus de dix secondes sur le support. Et dans un dernier salut fugace, le nouvel arrivant repartit, se fondant dans le décor avec une incroyable habileté.
Ne restait ainsi que Hiiagara, toujours seul à sa table, se reversant une seconde coupe de thé. La scène n’avait pas durée plus de 50 secondes. Tout avait été soigneusement orchestré, cela ne pouvait être une coïncidence. Retroussant ses lèvres et se frottant nerveusement le menton, il s’autorisa un soupir et se frotta les yeux, plongé dans de profondes pensées qui n’appartenaient qu’à lui et lui seul.
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Sujet: Re: Seul à sa table - [PV Kathleen Duke] Ven 23 Sep 2016 - 23:02
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Seul à sa table
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Mes paupières étaient fermées sur mes yeux rubis, j'étais parfaitement détendue. Je ne voyais rien, mais j'entendais tout. Je ne dormais pas, je profitais simplement d'un massage de qualité orchestré par un employé. Un homme bien bâti, mais les hommes ne sont pas mes mets favoris. A mes yeux, ils sont doué de leur main pour les massages et le bricolage, mais pour les plaisirs charnelles, rien ne vaut les mains douces et talentueuses d'une femme qui sait s'y prendre. Je fais partie de ces femmes, je me qualifie même de déesse de la luxure. Je suis douée, je le sais et j'aime m'en vanter. Je suis narcissique oui, que ça plaise ou non, je m'en fou. L'avis des autres sur ma personne m'importe peu. Beaucoup disent que je suis une garce et effectivement c'est la vérité, pourquoi le nierai-je ? Je ne suis pas de ces moutons qui se sentent obligés de faire "bonne figure" aux yeux du reste de la société. Mais je m'égare ...
Ce massage était divin et lorsqu'il arrivé à son terme, je me sentais extrêmement bien. Je donnais un généreux pourboire au jeune homme, il l'avait bien mérité et n'avait pas eu la mauvaise idée d'avoir les mains baladeuses. Je quittais la petite salle pour me retrouver dans une pièce ou les clients de l'Onsen patiente. Un genre de salle d'attente à la japonaise, autant dire, une comparaison à un lieu de détente luxueux. Il y avait beaucoup de monde, peut-être un peu trop. Des couples, pas mal de couples en fait, mais j'avais souvent remarqué que certains d'entre-eux ne tenaient pas la fin du séjour. Il faut dire que dans certains cas, je n'étais pas complètement étrangère à la cause de la rupture. Il y a tant de jolies fleurs à détourner de ses rustre poteau planté auprès d'elle. Elle ne peuvent s'épanouir, mais moi, je leur donne cette opportunité avec juste une nuit de plaisirs aux côté d'une Rose ensorcelante.
Mon regard de sang avait parcouru la salle bondée, à la recherche d'une place oui, mais aussi d'une potentielle proie. Mais mes yeux avaient été trahi par un être qui ne passait pas inaperçu et qui m'avait donc incité à m'attarder sur sa personne. Son accoutrement et son allure elle-même le démontrait comme un potentiel marginal. Mais il avait un avantage que je convoitais... il était seul à sa table. Puisqu'il faut pactiser avec le sexe inférieur, pourquoi pas, au pire me divertirait-il un moment, le temps que je puisse accéder enfin à un bain avant le dîner. Je m'approchais, j'étais alors vêtue d'un peignoir qui me seyait et moulait mon corps svelte. Je suis d'une grande taille et mes jambes sont longues, en quelques enjambées j'étais à sa table et offrait au jeune inconnu un sourire charmeur.
- Puis-je m'assoir à votre table en votre compagnie ? Les autres sièges sont occupés. Si cela ne vous dérange pas ... bien sûr.
Je ne suis pas du genre à avoir peur de l'inconnu et des réactions potentielles des autres. Sans même attendre une réponse de la part de l'homme, je prenais place en face de lui. La lumière tamisé du lieu donnait une atmosphère apaisante, mais à l'intérieur de moi, mon énergie était telle que j'étais loin d'être calme et sereine. J'étais passée maître dans l'art du "laisser paraître". Mon éducation dans un premier temps me permettais cela naturellement, mais c'est surtout mon goût pour la manipulation qui m'a permis de me perfectionner. Je pouvais aussi toujours conter sur mes précieux charmes que je savais indéniables.
- Vous patientez pour quelle raison ? Un bain ? Un repas chaud ?
Ma voix était à la fois douce et claire comme une mélodie. Mon regard sanglant était rivé sur celui du jeune homme. C'était comme tenté de lancé un appât. Allait-il mordre à l'hameçon à pleines dents ? Certains homme arrivent à voir claire dans mon jeu. Très peu en fait. Mais comme on dit "qui ne tente rien, n'a rien" ...
« Puis-je m’assoir à votre table en votre compagnie ? Les autres sièges sont occupés. Si cela ne vous dérange pas … bien sûr. »
Plongé en pleine pensée, il ne put répondre immédiatement à la ravissante créature qui s’offrait à lui. Et puis… Lui aurait-elle donné assez de temps pour répliquer ? Vêtue d’un peignoir somptueux qui dessinait à merveille ses courbes voluptueuses, elle transpirait une assurance et une agilité qui le fit frissonner, hérissant même les poils de son échine. Alors qu’elle prenait place sur l’assise, son pouvoir se réveilla en lui, prêt à rugir. Il le sentait pulser dans son corps, d’une façon démente, brouillonne. Que cherchait-il à lui faire comprendre ?
« Vous patientez pour quelle raison ? Un bain ? Un repas chaud ? » La voix l’enveloppait doucement comme une fine écharpe de soie. Jamais de sa vie il ne s’était rappelé avoir tenue discussion à une femme aussi parfaite. Et à sa table qui plus est ! Un fin sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. Il reposa sa coupe de thé avec légèreté, inclinant doucement la tête comme pour la saluer.
« Je ne l’ai pas encore décidé à vrais dire Damoiselle. »
Sa voix était douce, emprunte d’une sérénité à toute épreuve. Ou du moins voulait-il le faire croire. Il passa un doigt sur son menton, mettant un point d’honneur à ne regarder la jeune femme que dans les yeux. Et quel spectacle songea-t-il ! Avait-on jamais vu une telle couleur aussi vive et violente baigner les pupilles d’un être humain ? Si la grâce et la beauté valait le bleu azur du plus beau des ciels, la vengeance et la cruauté, méritaient les prunelles de son interlocutrice.
Tapotant distraitement un pansement sur sa joue droite qui devait cacher une récente blessure, il offrit un sourire plus large encore à Kathleen.
« Peut-être pourriez-vous m’aider en ce cas ? Je crois reconnaître que vous êtes... Mh. Une habituée ? »
Malgré son air décontracté, un œil expert pouvait sentir que le toubib était en alerte. Ses pensées se mélangeaient en tous sens et une seule chose lui venait en tête : cette femme était bien trop exquise pour être lavée de tout soupçons ! Repensant aux quantités de malheurs et de gens mauvais qu’il avait côtoyés pendant sa carrière, tout dans sa partenaire de tablée, lui donnait une raison de rester éveillé et sur ses gardes. Il comprit alors l’avertissement de son pouvoir, et le remercia intérieurement d’être plus attentif que lui. Et comme pour lui répondre, il ronronna dans sa poitrine, éclairant un instant ses yeux d’une lueur jaune vif.
Attendant une réponse, il se servit une tasse de thé et alpagua doucement une serveuse pour étancher la soif de sa nouvelle amie. Mirant toujours son regard dévastateur, il s’autorisa à examiner les environs. L’ambiance lui tapait franchement sur les nerfs, et si cela ne tenait qu’à lui, il serait partit tout de suite après son échange. Mais une nouvelle rencontre, aussi énigmatique soit-elle, comment la refuser ? Cette femme était bien trop exceptionnelle à ses yeux pour qu’il n'abandonne l’affaire.
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Sujet: Re: Seul à sa table - [PV Kathleen Duke] Sam 24 Sep 2016 - 16:38
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« Je ne l’ai pas encore décidé à vrais dire Damoiselle. »
Ce jeune homme ne semblait pas un habitué des Onsen ou d'un quelconque endroit "mondain". Je m'avançais peut-être un peu trop, comme on dit, "l'habit ne fait pas le moine". Pour l'heure, je m'intéressais à lui dans le sens où il pourrait m'apporter une certaine source de divertissement. Le "Damoiselle" avait raisonné comme un très mauvais souvenir pour moi, ce genre de ton condescendant, accompagné de banales civilités. Dans mes gestes, mon port, ma façon de me mouvoir ou de m'exprimer, j'avais gardé mes manières et la bienséance ancrée en moi trahissaient souvent mes origines. Mais ça s'arrêtait là en ce qui concernait mon statut et titre de "Lady". Mon comportement rebelle lui, trahissait certainement d'autres origines qui mettaient inconnues. J'avais été adoptée oui et j'avais grandi en princesse, mais je bouillais de l'intérieur. J'avais eu un instant de long silence, chassant ces mauvaises pensées, ce passé que je voulais garder loin derrière moi pour répondre calmement à cette demande ...
« Peut-être pourriez-vous m’aider en ce cas ? Je crois reconnaître que vous êtes... Mh. Une habituée ? »
- Vous êtes bon observateur, mais l'usage voudrait que vous vous présentiez avant de me demander mon aide. Je vais donc prendre les devants. Je me nomme Kathleen Duke, je suis anglaise et je suis une Raijin. Et vous ?
J'attendais patiemment sa présentation. Les détails de sa personne ne m'intéressaient guère plus que ça, mais j'aimais la politesse et comme je suis du genre franche et direct, il devrait composer avec. Je ne lui laissais pas le choix et ne ferais aucun effort ou détour pour lui faciliter notre entrevue. Libre à lui de l'écourter si il n'aimait pas sa tournure. Mais pour sûr, à un moment, il n'allait pas apprécier ce que je lui réservais. Bien que je n'en connaisse moi-même pas les détails, mon esprit calculateur allait me trouver un moyen de le tester pour ensuite le "rouler dans la farine".
- Je peux peut-être vous aider oui. Je vous conseil déjà de prendre d'abord un bain. une fois bien détendu dans ces bains somptueux et agréable, vous apprécierez sans nul doute un bon repas. La cuisine ici est réputée pour être l'une des meilleures de l'île, peut-être même LA meilleure.
Le jeune homme semblait avoir un soupçon de galanterie. Il avait demandé à l'une des serveuses ou "maid" pour le cas présent, de me servir également du thé. Je choisissais un thé vert nature. Ce thé est connu pour être un bon amincissant, mais évidemment je n'ai pas besoin de maigrir, je le buvais pour son autre vertu qui consistait à protéger et renforcer le corps contre les agressions extérieurs, surtout les rhumes passagers. Je ne mettais qu'un sucre dans ma tasse, pas de lait. Je mélangeais un instant avant de commencer à boire quelques gorgées du liquide très chaud. Je buvais mon thé généralement presque bouillant, je détestais lorsqu'il commençait à tiédir. Dans ces moments-là, je ne le finissais même pas. Quand à le réchauffer, cela aurait-été un sacrilège. Je portais de nouveau mon regard rubis sur l'homme. Il semblait me fixer et en même temps jeter des regards furtifs sur la salle. Je n'aurai su dire en quoi, mais il semblait mal à l'aise en ce lieu.
- Si cela vous dit, je vous propose mieux qu'un simple bain. J'ai la possibilité d'accéder aux fameuses sources chaudes. Elles se situent en extérieur, dans un endroit peu connu de la plupart des clients, voir même inconnu. Les propriétaires ne les proposent qu'à leurs meilleurs clients. Par contre ... je vous préviens et j'espère que cela ne vous gênera pas trop, mais c'est un bain "mixte". Nous pourrions ainsi faire plus ample connaissance. Qu'en dites-vous ?
Je lui offrais de nouveau un magnifique sourire presque angélique, mais le démon en moi riait, hurlait même. Il me fallait le retenir encore. Il voulait libérer sa malveillance, s'amuser. Mais il devrait attendre encore un peu, sinon ... mes efforts auraient été vains.
« Vous êtes bon observateur, mais l'usage voudrait que vous vous présentiez avant de me demander mon aide. Je vais donc prendre les devants. Je me nomme Kathleen Duke, je suis anglaise et je suis une Raijin. Et vous ? »
« Kathleen… Un très joli prénom, mh ? Hiiagara S’Jet. Moitié Anglais et Japonais. Kagutsuchi, si je n’écorche pas le nom »
Il lui accorda un autre salut de la tête. Alors qu’elle reprit la parole, il ne pût s’empêcher de remarquer avec quelle aisance elle prenait les rênes de la conversation. Son pouvoir s’émoustilla, était-il toujours méfiant de la personne qui se tenait devant lui ? La réponse était compliquée. Ce dont il avait peur, c’est qu’elle ait remarqué son manège avec le client d’avant. Non. C’était impossible. Elle n’était pas dans la pièce lors de l’échange. Pourquoi diable avait-il une si grande appréhension d’elle ?
« Si cela vous dit, je vous propose mieux qu'un simple bain. J'ai la possibilité d'accéder aux fameuses sources chaudes. Elles se situent en extérieur, dans un endroit peu connu de la plupart des clients, voir même inconnu. Les propriétaires ne les proposent qu'à leurs meilleurs clients. Par contre ... je vous préviens et j'espère que cela ne vous gênera pas trop, mais c'est un bain "mixte". Nous pourrions ainsi faire plus ample connaissance. Qu'en dites-vous ? »
La proposition était suspicieuse. Du genre à attendre que les autres lui fassent confiance et non à donner sa confiance aux autres, l’idée de se retrouver dans un bain avec une étrangère le mettait mal à l’aise. Affichant une façade neutre à son étrange rencontre, il remua son thé d’une main distraite, pesant le pour et le contre. Un privilège ? On lui avait toujours dis que si on n’apprenait jamais à conduire en Bentley, c’est parce qu’on passait sa vie en fiat Punto. Accéder directement en haut du panier était d’un ennui…
« Je n’ai pas pour habitude de recevoir de telle propositions. Je l’accepte de bon cœur Damoiselle Duke. »
Affichant un léger sourire de façade, il pensait à bien d’autres choses que de se prélasser dans une source. Au moins accéder à un endroit inconnu était une sorte d’aventure. De plus cela ne lui fera aucun mal pour ce qu’il avait récolté ces derniers jours. Quel abrutit bon sang ! Il devrait se coller quelques baffes pour apprendre des leçons.
« Et croyez-moi que le mixte ne me dérange aucunement. »
Quel gros con d’avoir dit ça ! Mais ça le démangeait. Et le ton espiègle qu’il avait emprunté n’avait rien pour le rendre fier. Finissant sa tasse, il passa de nouveau en revue la salle d’un œil calculateur, froid. Il n’avait jamais été aussi peu à sa place. Toute la luxure le dégoûtait ici. Jusqu’aux ricanements niais des couples. Sortant un téléphone jetable de sa poche, il examina l’heure, se jugeant plutôt large au niveau de ses obligations.
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Sujet: Re: Seul à sa table - [PV Kathleen Duke] Jeu 29 Sep 2016 - 20:15
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« Kathleen… Un très joli prénom, mh ? Hiiagara S’Jet. Moitié Anglais et Japonais. Kagutsuchi, si je n’écorche pas le nom »
A vrai dire, comment lui avouer que je ne m'intéressais pas à son nom ? Que c’était juste pour la bonne mesure, les "bonnes manières" pour l'occuper aussi. Bien sûr que je n'allais pas le lui dire. Je voulais que tout se déroule selon MON plan. Par contre le fait que ce soit un Kagu m'intéressais d'avantage. Pas que j'ai peur de cette magie ou d'une autre d'ailleurs, mais au final, vu ce que je prévoyais, ce serait à mon avantage. Du moins, si tout ce passe comme prévus. Le pauvre jeune homme, je venais de choisir ma proie de la soirée, j'avais jeté mon dévolu sur lui. Je sais, je sais, on pourrait reparler de l'incident Hayden, mais avec lui c'était différent, j'ai été trompée, je ne contrôlais rien. Là au moins, je sais où je vais dès le départ, pas de surprise.
« Je n’ai pas pour habitude de recevoir de telle propositions. Je l’accepte de bon cœur Damoiselle Duke. Et croyez-moi que le mixte ne me dérange aucunement. »
"Damoiselle" encore cette réplique digne de mes origines mais que je déteste, comme toutes ces conventions devenues trop obsolètes à mon goût. Je me contiens de lui cracher mes quatre vérités à la figure, mais mon sourire angélique ne quitte pas mes lèvres. Peut-être une lueur dans mon regard sanglant me trahit-elle un peu, je ne saurais le dire. Quoiqu'il en soit je préviens le jeune homme que je reviens, que je dois revêtir quelque chose d'un peu plus habillé qu'un peignoir. Je m'adresse ensuite à l'une des serveuses pour lui signifier que je souhaitais me rendre aux sources chaudes.
Je ne m'absente pas bien longtemps, juste le temps de repasser par ma chambre, me changer en optant pour un Yukata, enfiler des sandales, puis je me dirige vers la grande porte d'entrée où j'avais donné rendez-vous à mon compagnon de fortune. Ce dernier semblait déjà m'attendre tout comme l'employé qui devait nous accompagner aux sources chaudes. Il fallait emprunter un "pousse-pousse" pour s'y rendre. Un service vraiment "VIP". Pour ma part, j'avais l'habitude, je venais au moins un fois tous les mois ou tous les deux mois, juste pour apprécier ce privilège et pour la chasse aux jeunes filles. Durant le trajet j'en profitais pour poser de nouvelles questions, faire la conversation quoi.
- Ça fait longtemps que vous êtes arrivé sur cette île ? Vous n'êtes pas trop dépaysé ?
Préférant la marche au service vraiment grotesque proposé par l’établissement, Hiiagara ne fît aucune remarque à son étrange hôte et à son dégoût pour le luxe. Il conservait un air neutre, examinant avec attention le paysage qui défilait autour d’eux. L’idée d’être en tête à tête avec une Raijin au milieu d’une source ne l’enchantait guère. Sans compter sur la localisation particulièrement excentré de l’endroit par rapport à la civilisation. Mais l’excitation de son pouvoir prenait les dessus. Il le sentait fluer et refluer dans son corps, embraser son système sanguin et mugir de plaisirs à l’approche de l’inconnu. Son hyperactivité était telle, qu’il augmentait imperceptiblement la température corporelle de son hôte, colorant ses prunelles de palpitations mordorées. Cela irrita encore plus le toubib qui referma son expression. Même les décors verdoyant autour d’eux ne pouvaient rien faire pour le mettre à l’aise.
« Ça fait longtemps que vous êtes arrivé sur cette île ? Vous n’êtes pas trop dépaysés ? »
Se retournant vers son interlocutrice, il réussit à feindre un sourire et faire passe sur les caprices de son don qui le mettait réellement dans l’embarras. Il se serait cru une bouillote à cet instant même. Mais quelque chose le préoccupait cependant. Fixant à nouveau les yeux de Kathleen, il se remémorait sans cesse l’étrange lueur qu’il avait perçue quelques instants plus tôt. « Les yeux ne mentent jamais », lui avait souvent répété son collègue. Cependant peu confiant en ses propres capacités de déductions, il se contenta de répondre simplement, se concentrant toujours sur les prunelles aux reflets sanglants.
« Suffisamment pour m’attirer des ennuis dirait-on. Cette île est bien trop étrange dans son fonctionnement et ses mystères pour que je m’y sente chez moi. »
Il se remémora les dernières nuits passées et les quelques aventures de la semaine. Oui, il était complètement paumé ! Mais gravir les obstacles et affronter l’énigmatique, était sa raison de vivre. C’était pour ces mêmes idéaux qu’il avait accepté la proposition de Duke. Et qu’il ne rebrousserait pas chemin d’ailleurs ! Quoi qu’il en soit, la conversation le lassa très vite. Prendre la parole dans un cadre aussi VIP était étranger à sa façon de faire. La sobriété voir même la précarité, était son domaine de prédilection, d’évolution. Aussi se contenta-t-il de simples questions :
« J’imagine que vous êtes ici depuis bien plus longtemps que moi. Mais une question me vient en tête : depuis quand ? »
Il se contenta de regarder de biais la magnifique créature qui siégeait à ses côtés en attendant sa réponse. Son téléphone jetable vibra alors de nouveau. Grognant légèrement, il prit un certain temps à répondre au message sensible qu’on venait de lui adresse. Fermant le clapet d’un geste rageur qu’il aurait voulu plus calme, il passa une main nerveuse sur sa nuque, écoutant ce que sa compagnie avait à lui narrer.
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Sujet: Re: Seul à sa table - [PV Kathleen Duke] Jeu 6 Oct 2016 - 16:12
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« Suffisamment pour m’attirer des ennuis dirait-on. Cette île est bien trop étrange dans son fonctionnement et ses mystères pour que je m’y sente chez moi. »
Quelle étrange réponse à ma question. Comme si ce jeune homme voulait dire ce qu'il avait sur le cœur, mais qu'il se forçait à trop en dévoiler. Soit, comme il voulait. Je ne m'intéressais pas plus que cela à sa vie privée, juste assez pour le divertissement qu'il pourrait m'apporter. Je ne faisais là que combler le silence et faire la causette par politesse, dirons-nous. Bien que parfois, je ne l'étais pas vraiment, cela dépendait de mes humeurs, de mes actions aussi. Mais l'homme qui m'accompagnait semblait du même avis et pris de nouveau la parole pour me poser une question anodine.
« J’imagine que vous êtes ici depuis bien plus longtemps que moi. Mais une question me vient en tête : depuis quand ? »
- Je ne pourrais vous dire si c'est le cas, puisque je n'ai pas de date exacte en ce qui vous concerne, mais je suis sur cette île depuis un peu plus d'un an maintenant. On peut dire que je me suis bien adaptée à mon nouvel environnement et j'ai échappé par la même occasion à un mariage arrangé qui aurait probablement fini en bain de sang et un cercueil pour mon futur compagnon.
Loin de moi l'idée de raconter ma vie. Je ne faisais qu'expliquer mon soulagement à l'idée de vivre ici. Finalement j'étais chez moi ici et je ne voudrais en partir pour rien au monde. Jamais de toute façon je ne rentrerai dans les détails de mon passé, je le repoussais moi-même dans les profondeur de mon être, pour les ignorer, les oublier avec un peu de chance. Un vibrage de téléphone, cela m'avait agacé sur le moment, mais finalement, je n'en avais cure car notre pousse-pousse approchait de la source chaude, on distinguait déjà au bout du chemin la vapeur qui s'élevait doucement. D'après la personne de l'Onsen a qui je mettais adressée, nous serions seuls, tant mieux.
Une fois arrêté, je descendais du petit véhicule de fortune, l'employé nous indiquant qu'il repasserait nous chercher dans une heure. Je le regardais s'éloigner un instant avant de m'approcher des bords de la source. C'est un endroit que j'affectionne car il est beau, calme, simple. La beauté de la nature a le don de me fasciner, bien plus que le genre humain, exception faite du corps féminin bien sûr. La source chaude, délimitée par des rochers, siégeait au cœur même de la forêt. Seul le chant des oiseaux parvenait jusqu'ici, bien plus agréable que tous ces bruits de moteurs. Je lançais un sourire à mon compagnon de fortune.
- Bien, allons-y.
Je détachais alors la ceinture retenant le Yukata que je portais. Délicatement, je l'enlevais, dévoilant ainsi ma nudité totale. Pudique moi ? Oh non. Je n'ai pas de raison de l'être. Je suis une belle femme, aux formes généreuses et fermes, pourquoi me priverais-je et le garderais-je pour moi ? Au risque de choquer, je m'en moquais bien. Mon Yukata à présent tombé sur le sol, je me déchaussais avant d'enfin m'aventurer dans une eau chaude et formant quelques bulles à la surface. J'attendais que le jeune homme me rejoigne, puis je m'adressais de nouveau à lui, mon regard posé sur sa personne.
- Hiiagara ... c'est bien ça. Comment trouvez-vous cet endroit ? ... En toute honnêteté bien sûr.
Hochant la tête au récit, il sentit une pointe de sauvagerie dans les propos de Kathleen. Elle venait sûrement de l’autre côté de la société pour s’être fait arrangé un mariage pensa-t-il. Aussi, il ne déblatéra aucun commentaire ou remarque désobligeant dont il avait le secret. Se contentant d’acquiescer, il répondit vaguement quelque chose comme « Votre magie vous a tous les deux sauvés » avant de voir le bout du chemin.
Il sortit du pousse-pousse, un peu raide. L’endroit était idyllique pour prendre un bain en n’importe quel moment de la journée. Kathleen se déshabilla rapidement après le départ de l’employé, ne montrant aucune pudeur vis-à-vis de Hiiagara. Il laissa un instant ses yeux décrire les courbes voluptueuse de son étrange hôte. Décidemment, elle était parfaite ! Il enleva à son tour ses habits, dévoilant sans gêne ses traits plus gutturaux, bruts. La vie d’enfer qu’il avait vécu avant de venir ici, avait habitué son corps à un train-train quotidien irrégulier et austère. Sans présomption, on pouvait dire qu’il n’avait pas une couche de graisse. Il révéla dans un même temps d’autres blessures. Outre son pansement à la joue, une vilaine entaille se profilait sur ses côtes, accompagnées d’ecchymoses et cicatrices anecdotiques. Toutes semblaient être récentes, justifiant son attitude raide et chaloupée. Enlevant ses chaussures, il se surprit à apprécier avec un plaisirs intime le contact de la pierre naturelle. Empaquetant ses affaires dans un coin, il suivit le trajet de sa compagne d’aventure vers la source, laissant en suspens pour un moment la question qu’elle venait de poser.
Lui non plus ne montrait aucune pudeur. Être médecin vous familiarisait avec le corps d’une façon peu commune. Tout ce que les gens cachaient par les étoffes lui était dévoilé. A tel point qu’il sentait un vague sentiment de dédains quant à contempler un être humain dans son plus simple appareil. Ce métier vous procurait une chose que beaucoup ignoraient : savoir apprécier avant tout la personne et non son enveloppe charnelle.
Il rentra dans l’eau en grognant de satisfaction. Son pouvoir était tout émoustillé. Il dansait et feulait à l’intérieur même de son hôte, partagé entre l’envahissement de sensations délicieuses et la proximité de l’eau. Cette dernière faisait un bien fou au toubib qui s’immergea jusqu’au sternum avec une lenteur calculée. Il n’avait gardé que son bandeau. C’était une habitude, à laquelle il ne pouvait s’en démordre. Certains gardaient une bague, un bracelet ou un pendentif en toutes occasions sur eux. Lui, c’était son bandeau. Voilà tout !
Etirant son dos contre les parois de pierre, il jeta un œil aux alentours. Depuis son arrivée, c’était la première fois qu’il se sentait réellement serein. Ou presque. La nature lui était une chose étrangère, mais il appréciait toujours sa compagnie. Tournant finalement son regard vers Kathleen, il lui répondit, non sans cacher la douleur réveillée de ses plaies :
« Aussi délectable que possible, mh. »
Il afficha même un sourire. Un sourire simple, dénué de contraintes sociales ou autres codes de société. L’avoir entendu l’appeler par son prénom ne l’avait pas déranger plus que cela. C’était au contraire plus naturel, et l’ambiance prêtait même à la familiarité. Il veilla tout de même à ne la regarder que dans les yeux. Même si ses courbes étaient faites à rendre fou un homme, il ne voulait pas rompre le moment de plénitude qu’il ressentait dès à présent. Il ignorait si cela la vexerait, mais il s’en foutait carrément pour le coup. Bigre ! Qu’est-ce que l’eau de la source lui faisait un bien fou ! Fermant les yeux, il se pinça la lèvre en sentant les bulles frémir contre ses plaies.
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Sujet: Re: Seul à sa table - [PV Kathleen Duke] Jeu 12 Jan 2017 - 16:04
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MEFIEZ-VOUS TOUJOURS DES APPARENCES ...
Je contemplais un instant ce corps virile. Je suis lesbienne oui, mais rien ne m’empêche d'apprécier parfois la beauté d'un homme. Celui qui se trouvait à ce moment-là en ma compagnie n'était pas sans charme, mais pas à mon goût pour autant. La beauté a t'elle de l'importance chez quelqu'un ? Pas forcément, mais avouons-le ça aide pas mal. Je remarquais cependant des cicatrices sur certaines partie du corps du jeune homme qui lui non plus ne semblait pas pudique et venait de me rejoindre dans les sources chaudes. Il avait gardé son bandeau sur sa tête, je trouvais ça assez inhabituel, mais je ne m'arrêtais pas pour autant sur ce détail.
« Aussi délectable que possible, mh. »
Je remarquais ça oui, bien que je n'en fit pas la remarque. Mon compagnon de fortune ferma les yeux, semblant se délecter de ce bain de détente. J'étais cependant trop curieuse. Certainement ma condition de journaliste, une déformation professionnelle ? ou l'étais-je bien avant ? Toujours est-il que je ne pu retenir plus longtemps ma question.
- Que sont toutes ces cicatrices ?
Ce jeune homme paraissait bien mystérieux, les cicatrices, sa solitude dans le Onsen et plus particulièrement sa présence. Car il était évident qu'il n'était nullement habitué à ce genre d'endroit ni même à toutes ces coutumes. Je savais bien sûr qu'il n'était pas sur l'île depuis très longtemps, mais peut-être ces cicatrices étaient-elles dû à son passé avant de venir ici ? Je ne sais pour le moment, si je vais me jouer de cet inconnu ou bien le laisser repartir tranquillement. J'avoue préférer la première option, elle serait bien plus amusante. Je lui laisse tout le loisir de répondre en attendant de prendre enfin ma décision à son égard. Et pendant ce temps-là, je savoure ce bain. Je sens au bout de mes doigts, cette petite démangeaison, cette envie irrésistible de les faire claquer afin de déchaîner mon pouvoir. Mais ce ne serait pas sage, n'est-ce pas ?