Etre toi sera compliqué, je ne vais donc pas t'imiter [Jane et Eliasta]

Cela se passe sur le chemin entre la forêt dans laquelle j'ai rencontré la pyromane et l'école d'anglais que m'a indiqué miss nunuche. En fait, j'en sais strictement rien, je tente d'avancer comme je le pense et de toute manière, je finirai bien par tomber sur ce que je cherche, ou sur quelqu'un qui m'expliquera... Quoi qu'il en soit, arrivant dans un village où je comptais prendre une petite pause, un gars m'accoste derrière une table remplies de coupons, me proposant dans la langue locale bien entendu de prendre un de ces petits billets qu'ils tentaient. Je n'ai foutrement aucune idée de ce qu'il me raconte, et agacée je l'envoie péter en espagnol.

Dégage, tu me gènes.

Je continue ma marche, mais il insiste en m'invitant d'un signe de la main à s'approcher, avant de poser un billet sur la table et de le gratter avec un rond en métal. Me demandant ce qu'il peut bien foutre, je constate qu'une partie du billet s'en va pour laisser place à d'autres inscriptions en dessous. C'est quoi encore comme connerie ça ? Intriguée par cet effet que je n'avais jamais vu avant, je m'arrête, puis m'approche.

Il me tend le billet et je tente de découvrir ce que veulent dire les nouvelles écritures. Je le tourne dans tous les sens, mais à part une baignoire, je ne vois rien.

Qu'Est-ce que c'est ? demandé-je plus pour moi-même que pour lui

Alors, j'aperçois l'homme se concentrer pour articuler.

Billet... toi pouvoir aller dans des bains... gratuit...

Je le comprends ce qu'il dit et ça m'étonne. Fait-il partie de la catégorie de personne qui savent ma langue, comme mis nunuche ?

Tu comprends l'espagnol toi ? Comment ça se fait ?

Moi juste apprendre. Pas très fort...

Puis il pointe le billet.

Cadeau pour toi. Jour de cadeau pour public...tombola

Je lève un sourcil. Il est vrai que ça faisait un bon mois que je n'avais pas pris de douche. Je m'en contentes, mais se plonger dans l'eau de temps en temps ne peut pas me faire de mal.

Mouais... merci... lâchai-je mollement avant de partir pour encore entendre.

Toi aller tout droit, toi pas pouvoir te tromper !!!

Bon, alors je vais tout droit. Je regarde un peu autour de moi et finit par apercevoir un bâtiment qui ressemble à celui de mon billet. Je m'approche et observe les alentours. Il y a une file de personne qui attendent bêtement devant une entrée... Qu'Est-ce qu'ils font ? En y regardant de plus près, je constate qu'ils ont eux aussi un billet dans la main... Hey mais c'est le même que moi ! ça veut dire que je dois aussi attendre ? C'est chiant ça...

En soupirant, je passe devant tout le monde, sans scrupule. Je n'ai pas envie d'attendre, alors je passe, normal non ?. Evidemment, ceux-ci contestent, mais je leur lâche.

Foutez-moi la paix, vous faites trop de bruit

Ils ne comprennent pas ce que je viens de dire et je m'en moque. Je ne m'attarde pas sur leur réaction et leur réclamation plus longtemps. C'est leur problème. Qu'ils aillent se faire. Le guichetier me regarde un peu surpris de mon comportement.

Ben alors, t'attends la lune ? Je peux passer ? m'exclamai-je en agitant le billet sous son nez

Un peu perdue, il comprend que je lui présente le billet et acquiesce rapidement de la tête. Ah ben quand même... J'entre et me plonge encore habillée dans le premier point d'eau que je trouve. L'eau devient rapidement brune, mais le chaud me fait un grand bien. Ceux qui baignaient là sortent dégoutés du bassin, ce qui me donne le sourire.

Ouais c'est ça cassez-vous...  pensé-je, contente de pouvoir profiter de ça toute seule.

Je me détends un moment, trempant aussi mes cheveux qui contribuent à noircir encore l'eau, puis ressort après une demi-heure de calme. Je ressors et me trouvent un endroit tranquille pour me déshabiller et me faire sécher mes vêtements. Je ne voulais pas qu'on voit la marque de Fedrojo. Je repérai un linge un drôle d'habit, comme un grand manteau, que je pris pour m'entourer le corps. Puis je cherchai un endroit pour boire quelque chose. Encore les cheveux mouillés et légèrement dégoulinant je m'assieds à un bar et m'accoude au comptoir.

Hep, j'ai soif !

C'est à ce moment-là qu'un homme vient me poser sa main sur mon épaule, s'adressant à moi en anglais. Bordel encore ? ça commençait à me taper sur le système... bon déjà, mettons au point les choses.

Retire ça tout de suite.

Mes yeux brillent mais ne deviennent pas rouge.

HRP:

Jane ne se rendit compte du danger que trop tard, elles étaient déjà encerclées. Buvant calmement une gorgée d’eau, elle analysa la situation. Une dizaine d’hommes; et pas des petits ouvriers. Non, c’était des pointures. Les cadres d’une société, assez riche pour se payer des montres de qualité, et un joli bronzage digne des meilleures cabines du centre ville. Certains portaient des gourmettes, d’autres des boucles d’oreilles. Il ne lui en fallait pas beaucoup plus pour comprendre que c’était là des hommes qui avaient l’habitude d’être obéis, et qui n’aimaient pas être contredit.

- Alors mes jolies, on reste seules ?

L’un d’entre eux posa sa main sur le dos de sa voisine. Jane vit tout de suite que ça n’allait pas le faire. Cette dernière semblait sur le point de le dévorer. Grinçant des dents, lui demanda explicitement de la laisser en paix. Il lui faudrait agir, sinon, ça allait rapidement dégénérer. Jane, d’un simple regard, pouvait comprendre que la brune à côté d’elle était sur le point d’exploser. D’un côté, cela ne l'intéressait pas. Qu’elle aille en taule, pour au moins apprendre à se contrôler. Mais de l’autre, si ça continuait ainsi, elle serait seule contre eux. Et même si elle était bonne au combat, vu la carrure de ces types, le lieu et la position dans lequel elle se trouvait, il risquait de lui arriver des bricoles. Non, Jane allait jouer la carte de la sûreté, se ménager une porte de sortie. Quitte à se servir de sa voisine pour ça.

Se levant d’un bond, elle alla voir l’homme qui n’avait toujours pas retiré sa main. C’était visiblement le roi ici. Le chef d’on personne n’oserait contester l’autorité. La prenant dans la sienne, elle s’éloigna un peu du groupe. Attirant instantanément le regard de tous les autres, et les sifflements des plus hardis. A quelques pas du bar, elle pouffa, avant de lui couler le plus langoureux des regards. Près d’elle, il y avait un chariot de nettoyage. Que de potentielles armes donc. Quand il se pencha vers elle pour l’embrasser, Jane l’ esquiva habilement, et changea de registre.

- Et si on allait dans un endroit plus calme, rien que toi et moi ?

Sans sans rendre compte, elle avait parlée en espagnol. Sans sans rendre compte, elle avait susurré des mots dont elle ignorait jusque là l'existence. Ce n’était pourtant pas lui qui allait s’en plaindre, même sans comprendre, les geste de la jeune femme étaient suffisamment explicites. Jamais pourtant, Jane n’avait eu l’intention de le mettre dans son lit. Premièrement, il n’était clairement pas son type, Secondo, elle n’avait qu’une envie, lui faire la peau dès qu’ils seraient seuls. Elle n'était pas une pièce de viande que diable, qu’il aille apprendre à courtiser, ou qu’il retourne chez ses putes bon marchés.

- dit ouiiiiii

Les autres hommes s’étaient approchés de sa voisine. Eux aussi voulaient leurs part du butin. Tant pis. C’était sa faute aussi, pour ne pas avoir réussi à saisir cette occasion. Maintenant, elle allait être mise en pièce, et ce n’était pas son air courroucé qui allait les effrayer. Au contraire, car ce genre d’attitude plaisait aux hommes de pouvoir. Ils se croyaient prédateurs au milieu de femmes proies. Lamentable. Dégradant.

La main qui me touche reste longtemps sur mon épaule. L'homme n'a rien obéi, et je sens que mes yeux virent de plus en plus au rouge. Je m'apprête à l'enlever de mon corps d'un revers de main brusque quand je vois la femme à côté de moi la prendre pour éloigner l'emmerdeur plus loin. Je reste silencieuse, la regardant faire de drôle de geste avec l'homme, mais suis bien contente, qu'enfin la main soit enlevée. Je redirige mon regard sur les neufs autres, qui semblent ne pas en avoir fini avec moi. Le regard défiant les leur, je balance.

Ben quoi ? Vous voulez ma photo ?

L'un d'eux s'approche et m'entourent les épaules de ses bras. À nouveau, mes yeux reprennent leur couleur rouge. S'il y avait un genre de chose que je détestais, c'était un tel contact physique. Je serre le verre que le barman m'a servi avec ma main, sentant la colère monter en moi.

Enlève tes bras, tout de suite.

Loin d'être impressionnée, il descend ses mains plus bas et commence d'écarter le peignoir au niveau de la poitrine. C'est le déclic pour moi. Il n'aurait jamais dû faire ça. Répondant à mes premiers réflexes, je prends le verre et le casse sur sa tête. Juste après ça, je me lève et cris.

Faut pas te gêner surtout ! Pour qui te prends, espèce de connard ?

Je le vis reculer sous l'effet de la surprise, se tenant la tête qui saignait légèrement. Les autres furent un instant étonné, avant de durcir leur regard. Je me suis probablement attiré les foudres des neufs personnes autour de moi, mais je m'en fous. S'il faut tous les tuer, alors je le ferai. Je vois du coin de l'œil deux hommes courir dans la direction qu'avait pris la femme de tout à l'heure. Vont-ils prévenir l'autre dragueur ou fuient-ils ? Finalement qu'importe, c'est deux gêneurs en moins.

Pas le temps d'en voir plus, celui que je viens d'attaquer réplique et tente un coup au ventre. Je l'esquive sans problème et sors mon couteau de mon peignoir. Je ne m'en sépares jamais, et aujourd'hui, les circonstances me donnent raison. À présent, mes globes visuels ont viré au rouge brillant. Ces hommes ont réveillé le côté démoniaque de ma personnalité. Je plante mon couteau dans la gorge de l'homme qui se remettait encore de l'élan de son attaque et celui-ci s'effondre, égorgé. Je retire mon arme, et vois ses collègues foncer sur moi.

Sans broncher, je claques 4 fois des doigts rapidement, ce qui fait que tous posent un genou à terre. Je tente de claquer une cinquième fois et je vois un arc apparaître dans ma main gauche une demi-seconde. Surprise de cette nouveauté, je prends le temps de refaire la manœuvre une fois pour observer ce qui se passait. J'ai juste le temps de revoir l'arc dans ma main avant de recevoir un coup de poing dans le visage qui m'envoie valser contre le mur. Mon couteau vole un peu plus loin. Je reçois le coup en lâchant un cri de douleur. Heureusement, quand je reprends mes esprits, mon arc est toujours présent, avec une flèche. Je n'hésite alors pas et décoche un coup dans le front de celui qui se jetait sur moi. Une deuxième personne venait de mourir de ma main.

Pendant tout ce temps, je ne remarque pas les efforts du barman pour calmer la situation.

Il l’empoigna au moment même où Jane allait le frapper. Ouvrant grand son peignoir pour voir sa peau défigurée. D’un bond, la jeune femme sauta en arrière, feulant comme un chat énervé. Elle n’avait pas vu ce coup venir, il avait été rapide à l’esquiver. L’homme en face d’elle n’était pas ordinaire. Alors, elle essaya de le frapper, mais déjà deux autres hommes étaient sur elle. Les frappant et les mettant à terre, elle ne vit pas le coup arriver. Le chef lui avait fracassé un vase sur le crâne. Profitant qu’elle soit retournée pour l’attaquer en traître. Jane lui mit un chassé, avant de lui éclater la tête contre la table où reposait un instant plus tôt le vase. Prenant cette dernière par l’un des pieds, elle la lui écrasa contre le dos. Plusieurs fois, jusqu’à la casser.

Titubant elle sortit de la pièce où elle avait été agressée. Elle ne vit pas le barman pâlir à la vue du sang qui ruisselait contre son dos. Elle ne le vit pas, et s’en ficha. Ce qu’elle vit par contre, c’était deux cadavres, et l’autre groupe de types se scinder. L’un pour arriver droit sur elle, l’autre pour garder la furie emprisonnée. Le chef qu’elle avait tabassé sortit à ce moment, pantelant, hurlant de l’attraper. Ce fut à ce moment précis que tout dérailla. Enfin, dérailler était déjà arrivé, mais là, ça explosait carrément dans tous les sens. Encore plus qu’elle n’aurait pu le prévoir. L'imaginer. Car un coup de fusil se fit entendre au moment ou elle allait de nouveau se battre. Le barman hurlait maintenant. La confusion qu’elles avaient mis dans la pièce se mua en une espèce de clameur collective, et la jeune femme fut poussée, bon gré mal gré vers la sortie.

Abasourdie, elle n’avait remarquée les deux cadavres, elle entendit pourtant les sirènes de polices arriver en hurlant. Passant une main dans ses cheveux poisseux, elle vit du sang. Sa vision n’était pourtant pas trouble, la blessure n’était donc pas si grave. L’excitation du moment l'empêchait d’avoir mal, il lui fallait en profiter et s’enfuir d’ici le plus rapidement possible. Mais d’autres types arrivaient, et alors que les passants s’enfuyaient, ils se rapprochaient inexorablement d’elles. Jane eu un violent frisson. Ces voitures, ces costumes noirs, c’était la mafia. Cette putain de mafia, alors qu’elle n’avait même pas de déguisement. Prenant une casquette à l’un des types courant dans le sens contraire, elle se la mit sur le crâne. Prenant une écharpe tombée à terre, elle l'enroula autour de son cou et de sa bouche. Refermant bien son peignoir, Jane s’avança vers la jeune femme

- Cache ton visage si tu veux survivre aux prochains jours, c’est la mafia.