Jeu dangereux [pv Jody Sitey]

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Jordan avait enfin pu récupérer sa voiture, et elle était ravie. Elle pouvait enfin dire au revoir aux transports en commun dont la fréquentation était parfois forte douteuse. Une chose était certaine, c’était que les circonstances dans lesquelles on la lui avait volée resterait à jamais gravées dans sa mémoire. Cette Frédérique avait vraiment eu le chic de marquer sa vie au fer rouge, enfin il y avait peu de chance qu’elles se revoient toutes les deux. Tout du moins c’était ce que notre bargirl pensait, après, le destin pouvait toujours décider de lui jouer un mauvais tour. D’ailleurs aujourd’hui, ce dernier ne semblait pas d’humeur à lui épargner une nouvelle mésaventure. Et cette dernière se passerait dans la salle d’arcade de la galerie marchande d’Amishawa. Allez savoir pourquoi Jordan avait décidé d’y faire un tour, une poussée de nostalgie peut-être ? Cela faisait trois années au moins qu’elle n’avait plus touché à un jeu vidéo, et encore la dernière fois qu’elle avait joué à une console, cela n’avait été qu’un prétexte pour se rapprocher d’une fille. Autant dire que son centre d’intérêt ne se trouvait pas là-dedans, mais comme elle avait du temps à perdre, Jordan avait décidé de s’y promener. Il y avait du monde, mais ce n’était pas encore la bousculade, toutefois notre demoiselle faisait très attention à ce qu’aucun garçon ne la touche par mégarde. Chose difficile lorsque la population des lieux était à quatre-vingt pour cent masculine. Il y avait toutefois quelques donzelles, mais bien trop jeunes pour susciter l’intérêt de notre camarade.

Se baladant, Jordan finit par arriver devant une borne d’arcade, un shoot’emup avec des zombies. Cette dernière semblait connaître un certain succès, vu qu’elle se retrouvait en deux exemplaires dans la salle. L’une d’elle était occupée par un groupe d’adolescents qui semblaient se relayer sur la console depuis un long moment, quant à l’autre juste à côté, elle était monopolisée par une fille. Oui, il s’agissait bien d’une demoiselle, Jordan avait dû bouger sur le côté pour la voir de profil et confirmer cela. Cette dernière était en tout cas complètement absorbée par sa partie, et le score à l’écran ne cessait d’augmenter à vue d’œil. Plus intriguée par la demoiselle que le jeu en lui-même, Jordan s’approcha pour l’observer elle, tout autant que sa partie. Mais alors qu’elle s’avançait, un garçon vint lui couper la route, manquant de peu de la heurter, mais ne manquant par contre pas de bousculer l’autre fille qui en lâcha sur le coup sa manette en forme de flingue. Le gars qui était passé au pas de course, n’avait même pas pris la peine de s’arrêter, Jordan l’avait regardé jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’il disparaisse hors de la salle d’arcade et de son champ de vision. Mais alors qu’elle laissait son regard se perdre vers l’allée marchande, la demoiselle victimisée vint s’accaparer toute son attention d’une manière que Jordan n’aurait pu anticiper.

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Les dépendances et les toxicomanies, longtemps considérées comme un marqueur de marginalité sociale et associées à la figure archétypale de l’héroïnomane injecteur étaient maintenant démodées pour laisser place à une figure plus agréable mais, aussi plus vérace quant à l'apparence des toxicomanes. Le teint pâle, les traits tirés et le visage éteint dans un pseudo-bonheur lanscinant, aujourd'hui, Jody aurait dû être ainsi mais, non. Jamais rien ne se passe comme prévue ; elle avait atterri ici. Île de merde sans drogue... raaaaah, ça m'énerve. Pourquoi se plaindre ? Elle disposait d'un travail rémunéré, d'un sevrage obligatoire, d'un logement et d'un monde sans ses parents mais... il y avait toujours le manque. Son principal besoin physiologique n'était pas satisfait engendrant ainsi ce manque qui lui vrillait le ventre semblant presser les parois de son estomac l'une contre l'autre ou encore ses maux de tête insoutenables, cette envie de se planter les ongles dans la chaire ; n'importe quelle technique pour mettre fin à ses sensations curieuses. Las, elle traînait son corps dans les rues de la ville : un jean large, un t-shirt noir en coton quelconque et ce bras qui enserrait son ventre dans la main soutenait ses côtes comme si elle menaçait de s'écrouler d'un moment à l'autre. Sa démarche était vacillante, maladroite, comme si les substances semblaient encore faire effet mais non, son cervelet les désirait juste à tel point qu'il en recréait certains critères. J'ai envie de crever.

Au loin, l'enseigne clignotante d'une borne d'arcade lui indiquait un échappatoire presque divin ; une salle d'arcade. Ce genre de lieu où elle pouvait se perdre pendant des heures dans des univers fictifs qui lui feraient oublier son monde à l'aide d'une ou deux désintégrations de nazis, de zombies ou d'autres choses bien amusantes. Sans plus attendre, elle traversait la foule massive et indiciplinée des zombies humanoïdes pris dans le cercle vicieux de la vie. La salle proposait un nombre incalculables de bornes qui proposaient des jeux différents allant du beat them all au shoot’emup, notamment un particulier avec des zombies qui attirait de suite la lueur amusé trônant dans les yeux de la brune. Quelques pas, elle se retrouvait devant la machine, quelques pièces, le jeu commençait, quelques mouvements, elle saisit la manette. Le défi commençait ; la durée évoluant proportionnellement avec son score. Aucun jeu ne me résiste. Pendant quelques instants, elle allait jusqu'à en oublier l'hypersensibilisation du manque, sa main quittant ses flancs pour se loger sur la paroi de la borne. Elle semblait totalement plongée dans le jeu quitte à en oublier son environnement. Seulement, quelqu'un se décidait à venir la déloger ; elle fut bousculée, lâchant ainsi sa manette pour se rattraper maladroitement mais, engendrant ainsi la mort de son personnage alors qu'elle approchait le meilleur score. Qui est le... l'abruti qui m'a bousculé ?!

Elle se retournait brusquement pour se retrouver face-à-face avec une blondinette qui avait presque une tête de plus qu'elle. Pour peu, elle l'aurait presque pris pour un garçon avec sa musculature finement dessinée et son cruel manque de poitrine. Qu'importait de sa taille, ses muscles... Je vais lui apprendre à ne pas s'excuser... La colère grimpait en elle sans limites comme d'habitude, le manque n'aidant pas. Elle saisit le cole de la demoiselle presque violemment avant de planter son regard dans le sien manquant de se hisser sur la pointe des pieds pour paraître impressionnante. Son autre main glanait de nouveau ses flancs, elle grimaçait à cause de la douleur soudainement réapparue. « Oh, tu pourrais faire attention où tu marches et au moins t'excuser, je viens de perdre ma partie à cause de toi maugréa t-elle sans lâcher le tissu de son cole. »

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Pour cette sortie dans le centre ville, Jordan n’avait pas fait trop d’effort dans le choix de sa tenue. Certes, elle était bien zappée mais elle ne cherchait cependant pas à attirer l’attention. De ce fait, les couleurs de ses vêtements étaient des plus classiques et se fondaient parfaitement dans la masse. Du noir pour sa fine chemise, un bleu marine pour son jeans bien moulant, une paire de chaussures noires, il ne lui en fallait pas plus surtout avec les chaudes températures de ce mois de Mai. Avec cela, Jordan avait en plus un sac banane qu’elle avait placé légèrement sur le côté au niveau de sa taille. Inutile de s’encombrer d’un sac à main, notre demoiselle voulait être la plus libre possible pour sa sortie. Une sortie qui semblait mal virer désormais, voilà que notre camarade se faisait littéralement agressée.

** Ola ! Mais qu’est-ce qu… **

Surprise, Jordan s’était faite attrapée par son col avant de se faire injustement incendiée par la demoiselle. Cette dernière lui lançait un regard si féroce qu’on en aurait pu croire que ce n’était pas qu’une simple partie de jeu qu’elle venait de perdre. Par contre, si elle croyait que notre bargirl allait se laisser intimider et faire pour si peu, elle se foutait le doigt dans l’œil. Jordan attrapa alors avec sa main droite le poignet de cette main qui l’agrippait, resserrant sa prise autour de ce dernier, elle cherchait à lui faire suffisamment mal pour qu’elle daigne la libérer de son emprise. Tout en faisant cela, elle lui répondit en soutenant son regard.

« Hé ! Tu vas te calmer petite, ta partie ce n’est pas moi qui te l’ai fait perdre. Donc ta petite durite, tu peux te la garder. »

Deux fois « petite » en un seul échange, Jordan voulait-elle là inconsciemment souligner le fait qu’elle était plus grande et sans aucun doute plus forte qu’elle ? Dans tous les cas, l’attention dans la salle d’arcades était sur elles à présent. Pour le moment, cela s’était arrêté qu’à un vif échange verbal, mais qui sait si l’une ou l’autre ne tarderait pas à franchir le cap, et de faire dégénérer la situation à un cran plus haut.

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Malgré l'hystérie naissante de la demoiselle, son interlocutrice ne semblait absolument pas effrayée, lui tenant tête d'une assurance impressionnante. Il fallait dire qu'elle n'était absolument pas habituée à ce qu'on lui tienne tête et encore moins à s'énerver aussi simplement pour une partie de jeu vidéo mais, ses nerfs lâchaient peu à peu avec le manque croissant. Quand son poignet fut saisis, elle ne put réprimer une moue qui trahissait la douleur ressentie au moment précis. J'en ai marre de ce manque à la con. Le manque engendrait une hypersensibilisation à la douleur qui marquait cet affront de sensations bien plus intenses que celles qu'elles auraient dû être. Pourtant, malgré la douleur, la grimace qui déformait son visage et la tension qui grandissait en elle, elle ne daignait pas libérer sa prise qui écraserait son ego par la même occasion. Les dents serrées, elle crispait la mâchoire à chaque fois que sa taille était sommée explicitement ou non. La colère l'embrasait littéralement et après cette insolence ; elle ne rêvait que de lui mettre son poing en pleine figure. Si on se bat ici, je risque d'avoir des problèmes. D'un coup d'oeil furtif, elle balayait la salle du regard : une salle où nombres de regards étaient braqués sur elles. « Pour commencer, je suis pas petite, tu es juste trop grande. On va continuer cette discussion dehors sauf si tu as les jetons de te faire mettre minable par quelqu'un qui est plus petit que toi clamait-elle avant de lâcher son col en la repoussant en arrière d'une certaine force. »

Sans plus attendre, elle tournait les talons en enfournant une main dans sa poche quand l'autre caressait toujours ses flancs. Cette présence était comme rassurante. Une fois dehors, elle profitait de l'air frais quelques instants avant de se retourner pour voir si la demoiselle aurait le cran de la suivre mais, étrangement, elle n'en doutait pas. S'il y avait eu baston à l'intérieur, ça aurait pu se répercuter sur son travail car les deux lieux travaillaient ensembles pour bon nombre d'évènements. Ah, la voilà. Elle a du cran. Un sourire carnassier étirait ses lèvres un bref instant avant d'être remplacé par une moue. Quelques personnes les observaient encore mais, dans la rue, elles serait plus tranquille. Naturellement, elle armait un poing devant l'autre et fit de même avec les jambes comme pour annoncer la suite des évènements. « J'espère que tu sais te battre car je ne retiendrais pas mes coups s'exclama t-elle avant de brandir le poing gauche. » Elle ne s'était pas battue depuis qu'elle avait quitté le squatte, depuis ce jour face à cette policière, depuis sa disparition. Elle n'aime pas spécialement la violence mais, celle-ci trahissait toujours une euphorie certaine qui animait la brunette. La baston lui permettait d'oublier le manque, cette île, tout bien qu'elle avait conscience de son état de faiblesse accentué par l'addiction et de la carrure avantageuse de son adversaire. Je vais devoir ruser.

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Rien à faire, cette fille n’en démordait pas ce qui laissait Jordan penser qu’elle avait un problème. Mais qu’importe, si celle-ci cherchait les ennuis, notre demoiselle n’était pas du genre à s’enfuir, elle voulait de la castagne et bien elle allait être servie. Par des paroles provocantes, l’hystérique venait de la sommer de venir terminer leur petite discussion à l’extérieur, bien à l’abri des regards. Jordan n’en croyait pas ses oreilles, durant un instant elle se serait crue dans ces vieilles séries télévisées, où la petite racaille s’amusait à se lancer des défis de ce genre. Pour peu Jordan aurait pu tout simplement ignorer ses provocations et continuer sa journée comme si de rien n’était, mais cette fille l’avait énervée. De plus, de ce que leur bref échange avait laissé entrevoir, elle estimait ne pas avoir grand-chose à craindre de la demoiselle. Ce fut donc après quelques secondes qu’elle décida de prendre à son tour la direction de la sortie, suivant à quelques mètres de distance la demoiselle qui la précédait.

** Cela remonte à combien de temps à présent… **

Tout en mettant un pied devant l’autre, Jordan essayait de se remémorer la dernière fois où elle avait été amenée à se battre. Celle-ci remontait à peu de temps après l’acquisition de son bar « The Black Flower », et la victime de ses coups n’avait été rien d’autre qu’un sale cloporte d’homme homophobe venu semer le trouble dans son établissement. Jordan se souvenait que la police avait même dû intervenir cette fois là, heureusement pour notre camarade, tout ceci n’avait été que de la légitime défense faite néanmoins avec beaucoup de zèle.

** Elle est vraiment entrain de m’attendre. **

Jordan était sortie du bâtiment et avait pu confirmer que les paroles de la jeune fille n’avaient pas été des paroles en l’air. D’ailleurs cette dernière n’était pas en rab de provocation à son encontre mais il en fallait beaucoup plus pour mettre hors d’elle notre demoiselle. Quoi que, si cette inconsciente avait été un homme, elle n’aurait même pas eu besoin de la provoquer pour qu’elle fasse parler ses poings. Bref la demoiselle s’était mise en position de combat, pour Jordan c’était là une preuve qu’elle ne ferait pas machine arrière, pas avant avoir échangé au moins quelques coups. Notre camarade allait donc devoir lui montrer la différence de force qu’il y avait entre elles.

« Qu’est-ce que je gagne à te rétamer ? »

Jordan s’était mise à son tour en position, mais elle n’était qu’à moitié motivée pour se battre. Après tout, comme elle venait de le demander, qu’est-ce qu’elle avait à y gagner de se battre contre elle. Dans tous les cas, notre amie avait pu remarquer que la demoiselle s’était souvent tenu le flan, de ce fait l’endroit où elle allait frapper tout choisi. Et puis, c’était une politique chez elle de ne jamais frapper une fille au visage, sauf celles qu’elle détestait tout particulièrement mais ces dernières étaient rares. Quoi qu’il en soit, attendant une réponse à sa question, Jordan s’avançait doucement vers son adversaire tout en maintenant une garde assez solide. Comme elle n’avait pas ses gants de boxe avec elle, notre demoiselle comptait privilégiait les coups de genoux et de pieds, ses bras et ses poings ne seraient là que pour la défense.

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Pour peu, la demoiselle aurait eu un rire moqueur mais, il était plus nerveux qu'autre chose. Une esquisse animait son visage avant de se muer en un rire discret ; impossible de ne pas éclater de rire après cette remarque. Comme si elle pouvait me rétamer, elle va prendre cher l'idiote ! Rapidement, son adversaire prit position pour le combat, les poings dressés prêts à s'abattrent sur elle ou alors à parer ses coups mais, l'ex-junkie n'était pas effrayée. Au contraire, l'euphorie du combat la gagnait peu à peu et inversement à son adversaire, elle était enchantée à l'idée de se battre. « Pour gagner quelque chose, il faudrait déjà en être capable, de me rétamer ! Alors viens, je t'attends clamait-elle en veillant à ne pas rester trop immobile face à elle. » Instable, elle éxerçait de petits jeux de jambes pour ne pas devenir une cible trop aisée notamment quand la blondinette se rapprochait. Pour autant, elle ne lui adressait pas le premier coup et Jody décelait aisément qu'elle n'avait aucune envie de se battre ce qui entâchait légèrement son propre plaisir. Une moue prit place sur son visage à la place de son sourire idiot. « Tu n'as pas envie de te battre hein ? Pourquoi questionna t-elle avant de serrer les poings en s'approchant de son adversaire, prête à porter la première bastonnade. » Elle brandissait le poing serré avant de s'approcher d'elle pour viser directement son estomac, ne désirant pas frapper au visage par simple respect. Je veux juste lui faire peur, pas besoin de la défigurer. Encore fallait-il y arriver. La brunette enchaînait plusieurs coups ; des crochets, des uppercuts, toujours au niveau de l'estomac en lésignant sa garde pendant.

Malheureusement, son adversaire était plutôt mobile et savait esquisser des mouvements qui permettaient certaines esquives mais, à plusieurs reprises, Jody avait pu sentir le tissu, la chaire, quelque chose de plus épais que l'air sous son poing. Une goutte de sueur perlait sur son front, roulait sur ses joues alors qu'elle commençait à fatiguer peu à peu. La drogue avait détraqué son corps, réduis son endurance et vieilli ses performances physiques. Une quinte de toux secoua d'ailleurs légèrement sa poitrine mais, elle se reprit rapidement. Malgré toutes les contraintes engendrés, il m'en faut encore... de l'héroïne. Même quand elle se battait, ses pensées allaient pour son précieux ; cette drogue. Pourtant, elle veillait à ne pas y penser pour refaire venir ce manque qui vrillait son estomac, pressait son corps et imposait cette pression particulière qui traduisait le manque. « Tu as de la chance, je ne suis pas au top de ma forme aujourd'hui alors tu as l'avantage affirma t-elle en soufflant bruyemment. » Elle ne cessait jamais de bouger comme pour s'assurer victoire mais aussi pour éviter les coups. Ses poings étaient relevés en garde comme ceux de son adversaire qu'elle jugeait plus entraîné qu'elle grâce à son assurance.

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Jordan n’était pas des plus concentrées lorsque le début des hostilités fut lancé. Les quelques spectateurs venus les regarder pouvaient clairement voir que l’une semblait prendre son pied tandis que l’autre semblait piégée dans un profond ennui. Ce dernier ne passa pas inaperçu aux yeux de son adversaire qui vint lui demander le pourquoi de ce dernier. Se faisant elle continuait d’être en mouvement autour de Jordan guettant une occasion de lui asséner un coup bien placé. Restant sur ses gardes, Jordan prit la peine de lui répondre.

« Je n’aime pas qu’on me force la main, surtout sur base de fausses accusations. »

Une excuse sortie comme cela parmi tant d’autres qu’elle aurait pu trouver pour se justifier. Si elle ne mentait pas avec cette réponse, cette dernière n’était pas la meilleure pour justifier son manque d’entrain pour leur combat. Mais les échanges de coups qui suivirent eurent toutefois la motiver un peu plus. Il faut dire que sentir les poings de la demoiselle la frôler dangereusement lui avait fait comprendre qu’elle avait tout intérêt à y aller sérieusement. L’expression de son regard se fit alors plus dure, et la suite des échanges montra au final l’épuisement de l’une et la conservation des forces de l’autre. Jordan était un peu étonnée de la voir déjà si fatiguée, surtout après qu’elle se soit montrée si provocante à son égard. Son adversaire se mit alors à tousser, le genre de toux bien sèche que l’on traine sur plusieurs jours et qui peut sans problème vous faire démarrer sur une quinte infernale. Etait-elle malade ? Cette question venait de traverser l’esprit de notre camarade, et les mots que lui adressa ensuite la demoiselle confirmèrent qu’il s’agissait bien de cela.

« C’est toi qui a voulu cette situation, tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même. »

Jordan n’était pas prête à lui montrer la moindre pitié, le mieux pour son adversaire était que le combat se finisse le plus vite possible. Dès lors, notre amie n’allait plus se contenter de rester sur la défensive, elle ne s’était pas beaucoup servie de ses jambes, désormais elle comptait bien amener cette confrontation à sa conclusion. Une pulsion au niveau de ses jambes, un bon élan, et Jordan venait de réduire en l’espace d’une seconde la distance entre elles. Elle feinta alors un coup avec son poing droit, avant de lever son genou gauche avec la ferme attention de lui asséner un puissant coup dans l’abdomen. Si son adversaire arrivait à se sortir de cette attaque, Jordan allait en enchainer d’autres sans lui laisser le moindre répit. Elle avait bien compris que l’endurance était ce qui faisait le plus défaut à son adversaire, dès lors Jordan ne voulait pas lui laisser le temps de récupérer entre leurs échanges.

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À plusieurs reprises ; elle avait pu frôler le tissu, la chaire mais sans jamais infliger de coups réellement marqués. Aucun gémissement, aucune plainte, aucun cri, elle commençait à fatiguer et ce, pour un résultat nul. La frustration commençait à prendre le dessus sur le manque, elle s'emballait totalement en oubliant l'environnement, les passants, l'héroïne, tout, pour se bercer dans ce combat où elle n'en menait pas large. Pour seule réponse à son adversaire ; elle lui adressait un grognement avant de lui faire signe de venir, vexée d'inspirer si peu de craintes et tant de pitié. Tss, viens te battre et on verra qui fait pitié. Et pourtant, elle n'aurait même pas eu besoin de lui faire signe ; un bond et la voilà tout proche, seulement quelques centimètres les séparaient, elle aurait presque pu sentir le souffle chaud de sa respiration qui se saccadait. Quand le poing droit se levait, Jody eut un mouvement de recul avant de braquer un bras levé pour se protéger, les yeux mi-clos. Cependant, le choc n'accusait pas le visage mais pire, l'abdomen. Ses yeux s'écarquillèrent et un violent cri étouffé franchissait ses lèvres alors qu'une douleur vrillait son estomac comme propagée. Un filet de salive se tissait à la commissure de ses lèvres mais, elle su bien vite se reprendre pour esquiver plusieurs des actions suivantes. Son manque cruel d'endurance l'handicapait fermement et elle ne put que parrer vaguement certaines attaques. La demoiselle paraîssait finalement bien plus expérimentée qu'elle. Où elle a appris à feinter comme ça ?! Elle fait de la boxe c'est pas poss... Nouveau coup qui lui arrachait un couinement.

La meilleure défense est l'attaque. La brune se mit à bondir à son tour sur son adversaire pour essayer des coups plus bas. Son abdomen étant inaccessible, elle s'attaquait à la comissure de ses genoux, lui envoyant un chassé en espérant réussir son coup. Ainsi, elle pourrait destabiliser son adversaire et faire une pause pour se reprendre. Son corps semblait plutôt endolori et engourdi, ses mouvements s'avérant plus lents et difficiles à éxecuter. « On met fin au combat quand l'une de nous deux clamse au sol j'espère clamait-elle avec une assurance qui n'était pas présente dans ses mouvements. » Après ses quelques mouvements pour destabiliser son adversaire, elle cherchait à faire quelques pas en arrière pour se reprendre. Ses jambes tremblaient tout comme ses bras. À force de contracter, d'être tendus, ses muscles finissaient par ne plus être contrôlables sous l'effort. Elle va finir par gagner la garce, c'était pas censer se passer comme ça... Sa respiration cyclait comme si des toiles parsemaient son larynx et la sueur perlait le long de son front, collait sa peau moite au t-shirt. De nouveau, elle jetait un coup d'oeil à l'environnement, il y avait bien trop de monde pour qu'elle puisse déclarer forfait et pourtant, elle sentait ses pensées flancher peu à peu. Si le manque avait soudainement disparu de ses pensées, d'autres maux l'agitaient et sa vision se floutait. L'issue du combat semblait désignée par le karma.

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Son coup avait su avoir un réel impact sur son adversaire, cette dernière semblait à présent mesurer la différence qui persistait entre elles. L’une avait l’expérience de la rue, l’autre avait celle du ring, toutes deux savaient se battre, mais le style et le parcours étaient trop différents pour permettre un certain équilibre des forces. Et au terme de plusieurs autres échanges, Jordan sentait qu’elle n’aurait même plus besoin de porter un coup dur à son adversaire pour la mettre à terre, celle-ci semblait depuis trop longtemps déjà puiser dans ses réserves. Et bien que son adversaire continuait de lutter, cet affrontement prenait de plus en plus l’allure d’un combat à sens unique. A plusieurs reprises cette fille aurait pu inquiéter Jordan, mais sa condition physique déplorable faisait que les coups qu’elle réussissait à lui porter n’avait pas de réels impacts contre notre boxeuse aguerrie. Et malgré cette suprématie évidente de notre amie, son adversaire maintenait haut et fort son désir d’aller jusqu’au bout.

« Très bien, prépare-toi à sentir le froid du bitume. »

Jordan l’avait compris, il n’y avait pour elle pas d’autres alternatives pour que cette fille admette sa défaite. Il fallait qu’elle soit complètement vaincue, un abandon n’était pas envisageable, sa fierté ne l’accepterait jamais. De nouveaux échanges suivirent, mais Jordan pouvait clairement voir que le corps de son adversaire ne suivait plus. Elle sembla déceler alors un moment d’absence dans le regard de son adversaire et décida d’en profiter pour réitérer une puissance attaque. Toutefois la fille n’esquissant aucun mouvement de parade, Jordan arrêta son coup avant impact, et se contenta à la place de lui faire un croche-patte pour la faire valser au sol.

« Reste au sol. »

C’était là toute la différence entre celles qui étaient expérimentées aux combats de rue et celles qui ne l’étaient pas, Jordan faisait là preuve qu’une certaine clémence que d’autres ne se seraient pas permises. Il fallait espérer que cela n’allait pas se retourner contre elle. Au pire, il lui restait toujours plus de réserve que son adversaire. Dans tous les cas, si le combat était terminé, leur public allait commencé à se disperser.

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Impossible de gagner ce combat. L'ancienne junkie commençait à admettre la défaite innévitable qui lui faisait face et ce, malgré sa combativité et son entêtement. Perdue dans ses pensées, alors qu'elle essayait de reprendre son souffle, elle vit son adversaire esquisser un bond mais, n'eut même pas le temps de préparer la moindre parade. Les yeux soudainement plissés, elle s'attendait à recevoir un énième coup qui vrillerait son corps mais, non. Seulement un croche-patte, ses jambes balayées, elle ne sentait plus le sol quelques instants avant de s'y étaler de tout son long. Un dernier grognement lui échappait, mitigée entre douleur et honte. La garce, elle est vraiment trop forte. Son corps semblait être un amas de douleur à cause de l'hypersensibilité et pourtant, elle n'avait sans doute que quelques bleu voir des hématomes. La colère mêlée à la frustration commençaient à la rendre encore plus irritable et ses émotions se chamboulaient, incontrôlables dans sa tête. Les passants la toisaient toujours avant de se disperser dans les rues adjacentes pour retourner à leurs occupations. Une véritable humiliation publique, merde, j'ai encore foiré... Raaaaaaaah. Soudainement une rafale de vent soulevait les chapeaux, les prospectus distribués, les déchets qui jonchaient les rues et surtout, repoussait Jordan, tentant de la faire tomber. Encore ce pouvoir... damn, il peut être utile finalement. Un léger sourire animait son visage malgré la situation pitoyable. Docilement, elle restait au sol pour signifier son abandon, ne craignant pas d'essayer de se relever. Son pouvoir avait agis seul, à cause de ses émotions, comme d'habitude. « C'est bon, tu as gagné. Désolée pour le coup de vent, je n'y contrôle absolument pas expliqua t-elle légèrement gênée. »

Depuis son arrivée sur l'île, elle n'avait encore jamais abordé le sujet de ses pouvoirs étranges avec qui que ce soit. D'ailleurs, elle n'avait jamais eu de discussions constructives avec qui que ce soit, habituellement fourrée sous une couverture, recroquevillée jusqu'à que le manque passe. Erf, ça m'apprendra à l'ouvrir. Au bout de quelques instants, elle daignait quand-même se lever ayant déclaré sa défaite à haute-voix. Malgré la colère post-humiliation, elle avait une certaine admiration pour cette femme qui n'avait eu aucun mal à la rétamer. Certes, la drogue l'avait affaibli mais, son adversaire avait tout de même un niveau bien supérieur à la moyenne. « Juste par curiosité, tu as appris à te battre comment questionnait-elle en se relevant avant de dépoussiérer son jean. » Ses muscles la cuisaient légèrement et les douleurs s'appaisaient peu à peu sans pour autant disparaître. Une fois debout, elle remit instinctivement un bras autour de ses flancs comme pour empêcher le manque de revenir. Le petit public c'était entièrement dispersé laissant les deux femmes seules dans la rue entre les allées et venues des clients de la salle d'arcade. Le plus important c'est que le patron ne m'ait pas vu. Elle plongeait un regard intense dans celui de la bondinette, la haine, la colère, la frustration disparues pour laisser place au calme et peut-être à une légère admiration.

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La conclusion de leur duel semblait visiblement bien dure à avaler pour la perdante, toutefois cette dernière eut la sagesse d’esprit de respecter les injonctions de Jordan. Aussi cette dernière n’eut pas à user inutilement une nouvelle fois de la force. Mais alors que notre bargirl commençait tout doucement à se relâcher de toute cette tension que cette fille avait su générer en elle, elle se fit surprendre par une soudaine levée du vent. Un mini-tourbillon se créa alors autour d’elle soulevant poussières et immondices que Jordan fut bien en peine d’éviter entièrement. Un tel phénomène ne pouvait pas être l’œuvre de mère nature, et si Jordan n’avait pas accusé tout de suite cette jeune demoiselle, cette dernière avoua rapidement que c’était elle la responsable. Elle lui précisa toutefois que cela n’avait pas été volontaire, et qu’elle avait encore aucun contrôle sur sa magie.

« Ok… »

Jordan n’aurait pas eu de mal à accepter ses excuses si ses vêtements n’avaient pas été salis par les ordures que le pouvoir de cette fille avaient fait s’envoler. Pour son jeans, cela passait encore, cela était à peine visible. Par contre pour sa chemise, cette dernière s’était ramassée un emballage d’hamburger sur le côté droit et démontrait à présent une horrible tâche de sauce barbecue que Jordan tenta de ravoir un maximum avec un mouchoir tandis que la coupable de ce méfait se relevait sur ses deux jambes. Autour d’elles, les gens avaient cessé de les regarder, et tous à quelques exceptions peut-être avaient repris leurs activités quotidiennes. Et alors que notre camarade renonçait aux premiers soins de sa chemise, elle entendit la perdante de la journée lui demander où est-ce qu’elle avait appris à se battre de la sorte.

« Je faisais du kick-boxing avant d’être enlevée sur cette île. »

Elle en faisait en effet, car à présent sa principale occupation était la gérance de son bar pour lesbienne. Ce dernier prenait pas mal de son temps, vu qu’elle l’ouvrait six soirs/nuits sur sept, il était pour elle plus qu’un investissement. C’était un paradis loin des hommes où elle avait su rassembler presque tout ce qu’elle aimait.

« T’as l’air de t’être calmée à présent. »

Simple remarque comme pour lui souligner indirectement le fait que si elle ne se serait pas emballée, elle n’en serait pas arrivée là. Comme quoi cela confirmait que les jugements hâtifs n’apportaient souvent rien de bon. Jordan remarqua alors une nouvelle fois la façon dont cette fille avait de se tenir les flancs. Profitant du fait que la demoiselle en question était plus disposée à parler, elle décida de laisser libre court à sa curiosité.

« Tu t’es blessée que tu te tiens toujours comme ça ? »

Jordan parlait bien évidemment d’une autre blessure que celles que ses coups auraient pu générer chez elle. Si on aurait pu la croire inquiète à son sujet, il n’en était rien, dans sa voix ne transparaissait rien d’autres qu’une simple curiosité voulant être satisfaite. Dans tous les cas, ce moment de trêve entre les deux demoiselles fut propice à une petite cigarette que Jordan sortit avec nonchalance de son sac-banane. Et tout en allumant cette dernière à l’aide de son briquet, elle écouta cette fille lui répondre.

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Difficile de ne pas éclater de rire quand le sachet d'hamburger vint finir sa course sur la chemise de son adversaire et pourtant, la demoiselle se retenait. Les lèvres pincées, elle évitait de loucher sur l'énorme tâche orange qui souillait le chemisier mais qu'importe. Son adversaire avait capitulé et ne l'agresserait pas pour cet impaire commis à son insu. L'ancienne junkie cherchait même de quoi à la dédomager ; un mouchoir pour essuyer ou un vieux morceau de chiffon mais, elle n'avait rien à part quelques pièces et ses papiers. Je me demande qu'elle est sa magie. La magie était quelque chose de curieux mais apparemment, aucun détail phsyique ne laissait loisir de la deviner, peut-être la psychologie mais, son adversaire ne laissait transparaître qu'une attitude blasée et une légère colère maitenant. Ses yeux s'écarquillèrent à l'entente du kick-boxing et elle eut une petite moue avant de sourire. Je comprends mieux pourquoi elle m'a rétamé. Bien qu'utile parfois, le combat de rue ne permettait pas d'arborer une défense solide et des attaques rusées ; son adversaire avait eu avantage tant au niveau de sa performance que de son endurance. Quand elle fit sa remarque sur son manque de calme et notamment d'indulgence, Jody se sentit gênée et ses joues se teintèrent de rouge alors que sa main glissait dans ses cheveux avant de masser nerveusement sa nuque. « Je comprends mieux pourquoi tu te débrouillais si bien. Apprendre ce sport doit être vraiment bien, pourquoi tu as abandonné questionna t-elle comme pour essayer de noyer sa remarque. Elle reprit d'une voix atténuée : je suis vraiment désolée de m'être emportée, j'aurais dû me calmer mais, sur le coup, ça me paraîssait impossible. »

Au fur et à mesure, la demoiselle paraissait plus enclin à parler, du moins, elle l'était peut-être dès le départ mais la brune n'y avait guère prêter attention. Quand elle la questionna sur ses flancs, les doigts du garçon manqué se crispèrent avant qu'elle daigne les retirer avec une respiration soudainement plus saccadée. Grmbl, je peux pas lui dire la vérité. Elle tâchait de se redresser un peu pour ne pas paraître trop bossue et détendait ses épaules. Quelques douleurs animaient encore son corps mais, elle paraissaient insignifiantes par rapport au manque constant. « C'est pas vraiment que je suis blessée mais, j'ai souvent mal à l'estomac et vers les côtes, c'est pour ça. D'ailleurs tu as en profité hé hé, enfin, je comprends que tu aies voulu m'achever vite, j'ai dû déconner dit-elle finalement, le regard fixant l'horizon quelques secondes d'un air absent. Du coup... bah... tu veux que... je t'offre un verre pour le dédomagement ou peut-être une partie de jeu vidéo, tu étais sûrement pas là par hasard, j'imagine que tu joues. » Le lunatisme de la demoiselle se traduisait par les sauts d'humeur causés par le manque, de base, elle n'était pas spécialement adepte des changements d'humeurs mais l'héroïne avait le pouvoir de la mettre das tous ses états. Elle était soudainement devenue plus calme et amicale auprès de la demoiselle. Elle prit pour la première fois le temps de la jauger d'un regard objectif et prit seulement conscience qu'elles devaient avoir un âge similaire. J'ai encore déconné, merde.

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Il n’y avait rien à faire, Jordan avait beau avoir conscience qu’il s’agissait de saloperies, elle ne pouvait tout simplement pas s’arrêter de fumer. Le simple fait d’allumer et de consommer une cigarette à petit feu parvenait à la détendre et à la relaxer. Voyez là une certaine forme de dépendance de sa part, Jordan s’en fichait royalement. Après tout notre demoiselle avait depuis longtemps décidé de profiter de la vie, et d’arrêter de suivre toutes ses règles idéalistes de vie. Manger cinq fruits et légumes par jour ; éviter tout ce qui est trop gras, trop sucré, trop salé ; consommer de l’alcool avec modération ; etc… Toutes ces règles avec lesquelles la société les bassinait, Jordan n’en avait plus rien à faire, et depuis qu’elle avait mis un halte là à tout cela, elle ne s’en portait pas plus mal. La preuve étant qu’encore aujourd’hui, Jordan parvenait toujours à se défendre toute seule.

« J’ai arrêté faute de temps, et aussi pour me lancer dans d’autres trucs. »

Une réponse forte évasive, mais cette dernière avait été voulue ainsi, Jordan n’avait pas encore envie pour le moment de trop entrer dans les détails. Ce n’était après tout pas dans ses habitudes de trop parler d’elle. Quoi qu’il en soit cette demoiselle qui lui faisait la conversation, Jordan commençait petit à petit à la voir sous un autre jour. Cette dernière n’avait vraisemblablement plus rien à voir avec l’hystérique qu’elle avait été il y avait de cela quelques minutes. D’ailleurs la petite alla même jusqu’à s’excuser de s’être ainsi emportée avec elle. Et bien mieux valait tard que jamais avait-elle eu envie de dire. Toutefois Jordan se garda bien de lui faire cette remarque cynique, appréciant par-là les excuses sincères qu’elle venait de lui faire.

La demoiselle se décida alors à entrer plus dans les détails, lui expliquant les raisons de sa posture par le fait qu’elle était souvent sujette à des maux d’estomac et des douleurs au niveau des côtes. Pour la peine, elle ne reprocha pas à Jordan d’avoir exploité comme elle l’avait fait cette faiblesse, toutefois notre camarade se demandait si tout cela ne cachait pas des problèmes de santé plus sérieux qu’il n’y paraissait. Car en y regardant de plus près, cette fille n’était pas bien grosse, déjà que Jordan avait une taille assez fine, celle-ci la surclassait de loin. Il n’y avait vraiment qu’au niveau de la poitrine qu’elle se montrait plus fournie, mais çà Jordan se serait bien passée de remarquer ce genre de détail. Enfin, quoi qu’il en soit, l’heure semblait être à la réconciliation et à l’enterrement de la hache de guerre. La demoiselle lui proposa un dédommagement pour la gêne occasionnée, ses propositions allèrent de l’offre d’un verre à la partie de jeu vidéo.

« Hm… Là, dans l’immédiat, j’aimerais surtout rentrer me changer. »

Jordan n’avait guère envie de se promener dans des lieux publics dans un tel état. Mais d’un autre côté, elle n’avait clairement pas envie de refuser l’invitation de la jeune fille. Aussi pouvait-elle trouver un petit compromis pouvant les satisfaire toutes les deux.

« Je connais un endroit où je pourrais me change, et où on pourra aussi boire un verre. »

Jordan avait bien évidemment en tête son propre bar où elle pourrait aller se changer à l’étage pour ensuite redescendre se saouler un peu en sa compagnie. D’ailleurs, notre camarade venait de se rendre compte d’une chose : elle ne connaissait toujours pas le nom de cette fille, tout comme cette dernière ne connaissait sûrement pas le sien non plus. Aussi, décida-t-elle alors de se présenter la première.

« Au fait, je m’appelle Jordan, Jordan Wright, et toi ? »

Attendant sa réponse, Jordan attendait également de savoir si elle acceptait l’idée d’aller boire un verre avec elle. Mais peut-être que Jody allait vouloir avant cela plus de précision sur l’endroit que notre bargirl avait en tête.

» Jody Sitey • L'espoir est une drogue douce qui te fait planer selon la dose d'attentes irréalistes qu'on t'injecte. - Terminée -
» Aller à la banque, c'est dangereux ! [Sayuri/Kurai]
» La plage, un endroit parfois dangereux ~[PV:Tasaï Kaigo]
» Je n'aime pas cet endroit. Il est bruyant, il est dangereux. [Xyuxyu et Osnou]