Coves ne comprendra pas. C’est la première chose qui m’es venu à l’esprit quand la situation à dérapée. Coves me critiquera, sans chercher à savoir pourquoi je l’ai fait. C’est un abruti. Il pensera que cette fois là, comme toutes les autres, ce n’est qu’à cause de mon mauvais caractère. Je n’ai pas peur, non, car ses réactions m'indiffèrent. Je n’ai pas peur, mais je suis en colère. Je vais me faire punir, encore plus que je ne le suis déjà. C’est agaçant. Surtout si cela vient de lui. Je le déteste, un jour je le tuerait.
Pour avoir réduit sa maison en champs de ruine, je suis privée de mes loisirs. Ce n’était pas très grave, car je continuais de lui en faire baver. Hier, j’ai mis du verre pilé dans son repas. Il a faillit avaler, son seul salut est de m’avoir trouvé trop sage à l’heure du dîner et de s’être interrogé sur le pourquoi. J’avoue m’être comportée en amateur, être sage quand je prémédite mes méfais est un point faible que je m’essayes à corriger. Un jour, demain j’espère, j’arriverais à me débarrasser de lui. Un jour, demain j’espère, je me vengerais pour les affronts qu’il ose me faire. C’est dans cette optique que j’allais au supermarché, argent de poche en main, pour acheter de la mort aux rats. Maintenant qu’il allait surveiller ses repas, j’allais le mettre dans son café du matin. Rien de bien compliqué en soit.
Mais il y avait ce type dans la rue. Un garçon de mon âge, dans l’école ou je venais à peine d’entrer. Il était accompagné de ses amis et frimait. Jusqu’à aujourd’hui, je ne l’avais pas spécialement remarqué. Ils n’auraient jamais du me demander ou j’allais. Ils n’auraient jamais du me demander de l’argent pour leurs bonbons. Douze ans, c’est vraiment un âge con. Quand ils m’ont entourés, j’ les aient cramés. Pas qu’un peu, j’ai vraiment pris mon pied. C’était amusant de les voir reculer d’un bond et hurler que j’étais folle à lier. C’était amusant, et la situation à dérapé.
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Sujet: Re: Je vais te faire pleurer [Meora et Ingrid] Jeu 14 Avr 2016 - 19:58
Je vais te faire pleure - Ingrid Coves
Les jours s'écoulaient lentement. Mon regard traversait de rues en rues, cherchant à s'accorcher à un individu lambda, banal, duquel je pourrais déceler une certaine rationalité, me ramenant à une réalité sobre. Pourtant, non. Ici, chaque personne bénéficiait de ce don si particulier. Moi-même sujette à un pouvoir dont je ne connaissais pas encore la puissance, les limites et les avantages même si j'avais quelques intuitons. D'une certaine manière, ma propre vie n'avait pas réellement changée. Éloignée physiquement d'une famille dont j'étais éloignée psychologiquement, perdue dans une île peuplée d'inconnus et surtout, hors de portée des brimades et colères de mes anciens supérieurs. Ici, je pouvais mener mes enquêtes à ma guise - ou presque. Je pouvais surtout rechercher Mademoiselle Rouhama sans contraintes. Et je la trouverai. Encore dans mon appartement bercé par la lueur orangée qui traversait les rideaux, je commençais seulement à me décoller de ma fenêtre. Il était l'heure, l'heure de travailler mais, surtout de chercher. Heureusement, mon précieux travail n'avait guère changé et j'éxerçais encore ma tyrannie de justicière, intervenant auprès du crime. Ce jour-là, je n'étais pas réellement habilitée à travailler mais, j'aimais garder mes papiers, mon insignes pour pouvoir sauver des vies qu'importe le jour de la semaine. D'autant plus que j'étais curieuse de l'intensité criminelle de cette ville alors, pour le découvrir, il me fallait y roder.
Un jean large délavé, des baskets quelconques et un t-shirt noir en coton. Les températures post-hivernales étaient ici plutôt agréables et je n'avais pas à me soucier du froid malgré mon origine des pays chauds. Ma silhouette élancée et ma faible poitrine me donnait des aires légèrement androgyne avec cette tenue et il fallait avouer que j'aimais particulièrement semer ce trouble d'identité sexuelle.Pas de haute-forme, je laissais ma chevelure platine se perdre dans la brise chaude qui me caressait le visage. Après avoir fermé mon appartement et parcouru les escaliers, je me retrouvais rapidement dans ces rues encore inconnues mais tellement vives. On décelait une certaine animosité dans chaque personnalité qui y rôdait comme si les barrières sociales du monde réel étaient couchées par le manque de groupes, d'individus homogêne. Tout le monde parle à tout le monde. Une sorte d'utopie presque effrayante. Personnellement, la solitude ne m'atteignait pas, comme habituée aux idées contraires aux miennes et notamment sur le plan professionnel. Les rues étaient animées par la foule mais, malgré leurs pouvoirs, le paysage n'était pas celui d'un univers post-apocalyptique ou l'odeur de la chaire grillée régnait dans l'air. Les hommes savaient se retenir et vivre entre-eux, avec. Ce phénomène happait ma curiosité. Soit les forces de l'ordre faisait un travail extraordinaire, soit, je sous-estimais la folie meurtrière de mes congénères.
Ou avais-je parlé trop vite ? Ce n'était pas l'odeur de la chaire mais, plutôt celle du textile en proie aux flammes qui me chatouillait l'odorat. Soudainement, je m'empressais, élancée dans une foule massive et indiciplinée. Je jouais des coudes et des mains pour m'en sortir, esquissant furtivement des mouvements de côtés pour esquiver les gens maladroits et ceux, jusqu'à débouler devant la scène. Jamais je n'aurais imaginé scène pareille. Je ne saurais dire si l'élément le plus choquant était le fait que ce soit une gamine d'une douzaine d'années qui terrorisait ses camarades ou alors, le fait que du bout de ses doigts fins, de son corps frêle, se materialisait des boules de feu. Quelques secondes à rester là, immobilisée, les lèvres entrouvertes et les yeux écarquillés. Mon instinct de flic reprit enfin les droits sur ce corps dont les jambes semblaient sceller au sol. En quelques instants, je bondis sur la gamine pour agripper fermement son poignet quitte à l'endolorir un peu. « Arrête-ça tout de suite ordonnais-je de ma voix autoritaire qui ne trahissait ni peur, ni angoisse. Et pourtant, à tout moment, je pouvais être lécher par le feu. Qu'est-ce qui te prend de faire ça ? » Une étincelle d'excitation se lisait dans mon regard. J'aime le danger, j'aime l'idée de risquer ma vie et j'aime dresser les sales gosses dans son genre.
Mon feu s’est arrêté. D’un seul coup, je n’ai plus eu envie de bouger. En un seul et même moment, j’ai oubliée ma colère. J’ai oubliée même ce qui aurait pu la motiver. Comme une andouille, je me suis retrouvée sans rien, incapable de penser. Mais je n’aime pas qu’on me dicte une ligne de conduite. Qu’on essaye de m’inculquer des bases que je m'efforce à tout prix d’éviter. Cette pensée m’a réveillée. Cette pensée, et la douleur de mon poignet.
Lâche moi. Je t’ai dis de me lâcher !
Ma voix n’est pas aussi agressive que je l’aurai voulue. Elle est chouineuse, alors que j’aurai du y mettre de l’émotion. Cette inconnue m’a alors agrippée le bras et l’a tendue, ça fait mal. Assez pour crier vengeance immédiatement. Alors d’un geste brusque, j’ai récupérée ma main, et ai mordu dans celle de la noble idiote. Goûte donc à la douleur, conasse.
La basané m’a lâchée, et je suis tombée par terre. Sur les fesses. C’est douloureux de tomber ainsi. Douloureux, et dégradant. Je n’aime pas avoir mal, avoir mal me met en colère. Mais être humiliée, c’est une autre histoire. Être humiliée me donne envie de tout laisser tomber. D’abandonner la bienséance pour shooter dans le tas. Déjà qu’à la base, je ne suis pas un modèle de gentillesse, alors, si on vire les quelques principes qui me reste, je me demande bien ça que ça va donner. A bah non, je ne me demande pas. Je n’en ai pas besoin, vu que je suis déjà en train de lui mordre l’os de la jambe.
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Sujet: Re: Je vais te faire pleurer [Meora et Ingrid] Dim 17 Avr 2016 - 22:59
Je vais te faire pleure - Ingrid Coves
Encore lui. Encore toi. Saleté de pouvoir. Incontrôlable, destabilisant mais, terriblement utile dans ce genre de situation. Une phrase, un ordre qui claquait teinté de quelques émotions et on m'obéissait. La fillette n'eut guère le choix, cessant son feu, ses mouvements, immobile et hagarde quelques temps avant de reprendre conscience. Sans doute la douleur au poignet et il fallait avouer qu'un sourire malsain se déclinait sur mon visage. J'aimais ce contrôle particulier que j'exerçais sur les autres et ceux grâce à ce don. Seulement, elle reprit bien vite contrôle avant de se débatre de sa voix enfantine et terriblement capricieuse. Mon coeur se serrait à ce moment précis et je ne pus retenir ce rictus qui déformait mon visage. Saleté d'empathie, toi tu t'es pas barrée. Un grognement franchit soudainement mes lèvres. Je secouais la main où une trace de morsure se décelait, virant d'un blanc pâle à un rouge carmin. « Saloperie de gamine mais, ça ne va pas bien dans ta tête ou quoi ? D'abord, tu essayes de cramer tes camarades et ensuite tu me mords ? Mais c'est quoi ce monde de barges m'exclamais-je sans lâcher du regard. »
La sensation perdurait malgré que la douleur, elle, s'évanouissait. Ainsi, quand la gamine s'écrasait au sol maladroitement, j'éclatais d'un rire franc et moqueur même, exagéré, ne me souciant guère de son état d'âme. Seulement, une nouvelle douleur me faisait oublier la sensation dérangeante de la précédente morsure. Cette canibale s'était jetée sur ma jambe pour mordre comme une forcenée par dessus mon jean. Instinctivement, je remuais la jambe avant de me calmer. Il ne faut pas la blesser, il faut y aller doucement. Les dents serrés, je cherchais à ne pas gémir ou me plaindre de la douleur qu'elle m'infligeait mais, j'allais lui rendre. Cette fois, je ne saisis pas son bras mais son épaule et j'appuie volontairement de mes pouces, là où c'est douloureux. « Lâche-moi et vite, sinon, je t'assure que tu vas le regretter affirmais-je avec une voix qui trahissait ma colère. On a une discussion à avoir, toutes les deux et le lieu adéquat serait le commissariat sauf, si tu te tiens tranquille. » Afin d'être certaine qu'elle lâche prise, je tirais fermement d'un coup sur son épaule. « Je veux ton nom, ton prénom, ton âge et les raisons de ton agression. Tout de suite ordonnais-je sans ciller et surtout, sans lâcher ma prise.»
Si ça n’allait pas bien dans ma tête ? Cela faisait longtemps que rien n’allait plus, et ce n’était pas elle qui allait me l’apprendre. Je l’ai regardée avec mon air condescendant. Ce monde de barges ma jolie, c’était le tient. Le notre, et aussi déplaisant que ça puisse paraitre, s’en échapper était impossible. Impensable. Elle était coincée ici, comme moi, et semblait encore avoir l’idée de s’échaper. C’est la fatalité ma grande. Moi énnervée et toi subissant les affres de ma colères. La fatalité.
Elle m’a appuyée sur l’épaule. Ça fait mal. Très mal. Je n’aime pas avoir mal. Cela m’a énervée, j’ai eu envie de lui sauter dessus, de la croquer de telle façon qu’elle oubliera bien vite que je ne suis pas sa poupée, qu’avec moi, les menaces ne marchent pas. Ouais. J’allais la défoncer, mais soudain, elle a parlée du commissariat. Cela n'arrangerais pas mes affaires qu’on me retrouve là bas, pas quand je venais d’en sortir après avoir fugué. J’avais beau être ultra énervée, la perspective de me retrouver encore une fois face à ses rigolos ne me plaisais pas. Je n’ai donc pas pipé mot quand elle m’ a tirée d’un coup sec sur l’épaule pour me dégager, je me suis contentée de lui jeter un regard noir.
- Ingrid. Douze ans. Parce que je vous aime pas. Ce concept s’étend également à ces abrutis.
J’ai haussée les épaules, elle pouvait crever pour que je lui donne mon nom de famille. Même les policiers avaient eu du mal à le trouver, pourquoi elle aurait eu un traitement de faveur ? Après ce qu’elle venait de faire, me dézinguer l’épaule je parle, elle pouvait courir, oh ça oui. Madame était en colère ? Moi, je bouillais lithéralement de rage. Elle refusait de me lâcher ? Très bien, j’allais cohopèrer, et à la moindre occasion, je lui rentrerais dans le lard. J’ai crachée par terre, ignorant mon cerveau qui hurlait de douleur.
- Et toi pétasse, c’est quoi ton prénom, ton âge, et la raison pour laquelle tu m’as arrêtée ?
Regard noir, encore. J’ l’ aime pas celle là, et je le lui rend bien. Pourquoi je n’essaye pas de m’expliquer ? De lui dire qu’ils ont essayés de me racketter ? Je ne sais pas, c’est réducteur comme pensée. J’ai pas envie de passer pour une faible. Moi j’suis forte putain ! J’ai pas besoin que les autres aient pitié, j’ai pas besoin d’être appréciée. Qu’ils aillent tous crever, les adultes sont de toute façon les mêmes. Quoi qu’ils fassent, c’est agaçant et blessant. Quoi qu’ils fassent, ils ne restent que des adultes. Des gens sur qui on ne peux pas compter.
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Sujet: Re: Je vais te faire pleurer [Meora et Ingrid]