pourssiere de briques [sasha U. et Amiwael]

J'ai souvent entendu parler d'un village, autrefois vivant, maintenant abandonné, il semblait hanté par les esprits vivant ici par le passé, je n'en savais pas grand chose et pour sûr, je n'y été encore jamais allé, sinon, les rumeurs auraient été fondées, ou non, qui sait.

Souvent je pars voir ces endroits qui m'intrigue, hors, cette fois ci, je ne m'y étais jamais hâté, après tout, un village en ruine hanté est bien le plus gros des clichés après les écoles abandonnées, je n'en pensais pas plus que lorsque je partais en balade, repérer les lieux était la clé de mon salut si je voulais un jour partir d'ici ou m'isoler du monde le temps d'une méditation dans les bois, par méditation, je ne voyais pas les jambes croisées en tailleur et les pouces et index liés, mais plus une sieste à l'ombre d'un grand chêne, avec juste le vent et le chant des oiseaux pour compagnie.

La cime des arbres éparpillaient sur ce sentier des rayons de lumières qui se distinguaient des ombres, et sur sur toute la route que j'empruntais, les alentours de la forêt, alors qu'on était en début d'après-midi, contrastaient des teintes obscures aux plus claires, si bien que l'endroit semblait habité par des créatures ailées tirées de fantaisies, de contes dont on tire leurs noms de ce genre, les fables à morales se faisaient loin derrière à présent, du coté des hommes, car la nature ne connait pas la morale, lorsqu'on est beauté pure, on ne prête pas attention à ces chamailleries dites savantes mais n'étant rien comparées à la douceur du silence rompu par les éléments.

Quelques nuages passaient et couvraient de temps en temps le soleil, il n'était pas encore fort, mais la neige avait déjà fondu et même moi n'était pas contre cette chaleur douce, rompue par une brise printanière occasionnelle, le climat était en fait parfait. L'odeur de la sève, de la rosée, de l'herbe, toutes ces senteurs remontaient et me procuraient un sentiment de satisfaction, de même que le bruit de l'herbe que je foulais, mouillant mes bottes sans que je m'en préoccupe plus que ça. J'étais habillé de ma veste rouge habituelle qui me suivait sagement, aujourd'hui, elle ne semblait pas vouloir s'amuser avec les branches en s'y accrochant, néanmoins, j'avais laissé mon gant doré, mon arme de prédilection, au Manoir que j'habitais.

Le temps passait si vite que quelques pas plus loin, j'apercevais les premières briques tombées, les premières pierres, les premières ruines du village abandonné, je m'y avançais, je préférais de loin la forêt, mais je préférais encore traverser pour la rejoindre de l'autre coté plutôt que de revenir sur mes pas. Sans me presser plus, je me contentais de ces vieux tas de débris pour le moment.

Un bruit parvint à mes oreilles, quelque chose grinçait et m'interrompait dans ma rêverie, j'entrevus des barres, des poutres de bois, et mon champ de vision fut coupé, puis je m'avançais encore, c'était sur mon chemin, une balançoire, une fille était dessus et semblait se prélasser ici, je la fixais un moment mais n'avais pas vraiment la tête à la discussion. Croiser quelqu'un ici, c'était certes rare, mais je pensais surtout à retrouver la forêt, quel aurait fut mon bonheur si elle ne m'interrompait pas dans ma balade ? Les rêves connaissent décidément tous une fin ...