La foudre et l'ombre dans les ruines

       

La périphérie, je m'y baladais souvent, lorsque je n'étais pas à l'hôpital ou l'infirmerie du lycée. Je passais de longues heures à observer la mer changer, les feuilles des arbres danser, le sable voler, le bon de ce monde se trouvait ici, ou le temps était arrêté, je m'asseyais, écoutant le sifflement du vent, les oiseaux, ça devait être un spectacle inhabituel effectivement, peu de personnes me savaient ainsi, car je protègeais cette partie de moi et tentait de l'oublier, malgré quoi, revenir ici chaque fois que le temps me manque ne me faisais pas me sentir plus en retard, au contraire, je retrouvais l'essence même de la vie, dansant au travers des sillages, les vagues, le vent, la terre, le ciel, tout ça, c'était vraiment la définition de ce que j'appellais la vie. Au final, j'en voulais à beaucoup d'humains, d'avoir renié leurs vraie mère si bien que je venais m'excuser ici, face à la mer, en tenant contre moi un pendentif appartenant à celle qui m'avait redonné espoir. Elle était celle qui avait décidé de voir le bon en moi, et celle qui partageait une colère pour les êtres humains, dans ces moments où j'observais les vagues s'écraser à mes pieds, je devenais ce que je n'étais plus. Quelqu'un d'innocent. J'aurais pu passer des heures à regarder ce paysage qui d'une seconde à l'autre ne se ressemblait jamais, chaque fois il me surprenait, c'était la beauté de la nature.

Des voix, non pas de ma tête mais d'ailleurs furent portées jusqu'ici, à mes oreilles, je me levais à regret et partit. Laissant derrière moi un dernier regard vers la mer, et avançais dans la forêt. J'avais déjà du mal à me remettre de ce moment de calme, mais déjà la forêt me reprenait, la où tout le monde voyait un endroit dégoutant, de la ressource exploitable ou un danger, je me passionnais plus de la vie des insectes et des animaux vivant librement ou presque ici, tout avait un coté décalé mais je n'avais jamais connu la vraie forêt, celle où tout est encore pur du passage de l'humain, en fait, mon souhait était de la retrouver, elle, et de l'emmener dans un endroit comme celui-ci, mais ...

J'avançais encore, arrivant aux portes d'un village en ruine, je restais discret et vis quelqu'un passer, un garçon. Je restais silencieux où j'étais, dissimulant ma présence au maximum comme j'avais souvent appris à la faire, et ce garçon s'assit sur un banc ayant subit les ravages du passé, j'arrivais, toujours caché et observa la scène, il parla avec son ombre et elle prit forme humaine, celle d'une femme. Je ressentais un lien entre ces deux là, et il lui demanda qui elle était, elle fit non de la tête et écrivit dans le sol après qu'il se répete plusieurs fois, ils me rappellaient de vieux souvenirs.

Remina ...

Je sentis mes larmes monter, mais je les en empêchais, je ne pouvais pas pleurer, pourtant, chaque fois que je pensais à elle, à nous, c'était ce qu'il se passait, sans réfléchir je me levais et sortit de ma cachette sans me soucier du bruit, je retirais ma veste avec toutes les lames qu'elle contenait, retirant ainsi mon plus grands atout dans un combat, et m'arrêta à quelques mètres du garçon et de son ombre.

"Laisse moi t'aider ... Ne me demande pas pourquoi, on ne se connait même pas, mais ... laisse moi t'aider."

J'avais les yeux plus ou moins rouges et l'air dépité, malgré quoi, ça m'importait peu, il me rappelait ce que j'étais au début et ce que je cherchais en moi, je voulais l'aider, ça s'arrêtait là.

Crédit: Neko-chan in Never Utopia