La magie n'est pas un long fleuve tranquille [edgar]

Perdue! Voilà la première chose à laquelle Maelina pensa.

Elle avait atterri sans savoir comment sur une plage qui ne lui disait absolument rien.

Elle était vêtue d’une jupette rouge-orangé et d’un haut de corps uni. Elle avait un léger collant noir ainsi que des chaussures hautes de randonnée. Elle était soulagée de voir que les trois choses les plus importantes à ses yeux n’avait pas disparus. La sacoche contenant son harmonica était toujours à sa ceinture. Les clochettes y étaient heureusement attachées. Mais le plus important, elle partait toujours en bandoulière son arc fétiche et il n’était couvert d’aucune égratignure.
Seul point étrange, dans ses mains, une enveloppe qui contenait une lettre.
Celle-ci la mettait directement dans le bain.
Une île invisible que l’on ne peut quitter ? Ce n’était pas concevable pour elle. Pourtant, elle savait qu’il n’était pas l’heure de se poser des questions.
D’après la lettre, l’île ne serait pas déserte. Elle devait à tout prix vérifier cette information, car elle le savait, si cette île demeurait inhabitée, la première chose à faire serait de se trouver un abri et de la nourriture.

« Cela doit bien être la seule chose que ma tante m’aura apprise lorsqu’elle m'a recueilli » pensa-t-elle.

Elle se dirigea d’un pas lent hors de la plage. Elle avait rangé la lettre dans sa petite sacoche à sa ceinture et armé son arc dans sa main gauche. Elle se tenait prête à armée une de ses flèches en cas de danger. Il était vrai que sa pratique de l’arc ne l’avait pas préparé à l’utiliser ainsi, mais ça la rassurait. En quittant la plage, elle tomba sur ce qui semblait être un chemin de terre.

« Cela ne veut rien dire » s’obstina-t-elle en tentant encore de ce persuadé que cette lettre n’était qu’un tissu de mensonges. Mais plus elle avançait, plus les indices se multiplièrent.
Tout d’abord, ce qui semblait être des cultures, puis des machines de récolte. Elle devait se rendre à l’évidence, l’endroit était bel et bien habité.
À peine avait-elle relâché la pression que son naturel repris le pas. Elle heurta en toute beauté une pierre qui ressortait de la route, perdit l’équilibre et tomba lourdement sur le sol.
Son expérience en guise de chute avait tout de même porté ses fruits. Même si elle était à terre, elle avait réussi non seulement à garder son arc en main, mais également à le garder en hauteur pour ne pas qu’il ne subisse de dégâts. Elle se disait que cette position vue par quelqu’un d’autre serait parfaitement ridicule. Rien que d’y penser, elle se sentit mal à l’aise. Pourtant penser à autre chose que cette île la calmait.
Elle allait se relever lorsqu’elle s’aperçut que quelque chose de différentes tenais non loin d’elle sur sa droite. Elle ne pouvait se tromper, s’était bien des jambes.
Toujours à terre, elle leva ses yeux sur le long du corps de cette « apparition ». Un homme se tenait là, droit comme un piquet les yeux posés sur elle. Voilà sa première impression. Elle tenta de s’éloigner d’un coup, mais tomba assise dos contre un rocher.

-Mais qui ... ? Non depuis quand es-tu là ... ? Tu as tous vu ... ? Commença-t-elle en bafouillant ?

Tout s’embrouillait dans sa tête. Celui qui lui faisait face était réellement gigantesque. Ses cheveux assez extravagants contrastaient avec sa tenue vestimentaire. Il semblait sortir d'un grand événement avec sa tenue costard cravate.
Elle prit une profonde inspiration, tentant de vaincre cette gêne qui grandissait en elle.
Une brise de vent passa sur Maélina faisant sonner au passage ses clochettes. Elle reprit alors plus calmement, mais resta sur ses gardes.

-Tu es réel n’est-ce pas ? Qui es-tu ? S’imposa-t-elle finalement en le mettant en joue méfiante.

Elle semblait prête à tirer au moindre geste agressif malgré sa résistance à tirer sur quelqu’un.

Mais qui s’est à la fin ? Me demandais-je mentalement. Je n’arrivais ni à cerner cette personne, Ni à savoir s’il se moquait de moi.

Sa première réplique m’avait donné l’impression d’avoir à faire à un vieux grognon qui n’aime pas être déranger.
« Tu me donne mal à la tête »
voilà une expression à l’laquelle je m’étais habitué pour l’avoir souvent entendu après avoir emménagé chez ma tante.
Cette vielle gâteuse me mettait à la porte dès que je voulais jouer un peu d’harmonica. Pourtant je faisais de mon possible pour rester discrète.
Voilà ce à quoi il m’avait fait penser. Ce n'ai jamais simple de discuter avec ce genre de personne.
Mais quelque chose semblais différents. Alors que je cherchais à comprendre quoi, tout me ramenai aux trais de son visage. Il y régnais comme une ombre menaçante.

« Vachement flippant » marmonnais-je tout bas.

J’étais franchement heureuse d’avoir pris les avant en le tenant en joue. Qui sait ce qu’il aurait pu me faire.

A partir de ce moment, je m’attendais à deux scénarios, le premier, qu’il se rende. Bon oui d’accord pas très convaincant quand  on remarque qu’il mesure plus d’une tête de plus que moi. Mais bon il faut bien rêver. Je n’aime pas trop la bagarre normalement, mais il m’a fait peur !
Le second scénario moins réjouissant, c’est qu’il passe à l’attaque. Il est vrai que j’avais le dessus, mais mon corps était complètement tendu, peut-être même deux fois plus que la corde de mon arc.

S’est alors qu’il prit le choix d’une troisième solution, qui me pris totalement au dépourvus.

- Je ne suis qu’un magicien itinérant, n’ait crainte. Cela te dit un petit tour de magie ?

Je paierais cher pour voir la tête que je devais faire à ce moment-là. J’avais complètement boguée. Je me rappelai soudain d’un des passages de la lettre que j’avais lu sur la plage. « Seul les élus peuvent pénétrer sur l’île, et tout le monde possède un don » me remémorais-je.
Il était vrais que je possédais un don, encore tout petit, que je contrôlais à peine, mais j’en avais un. Mais sa voulait dire qu’il était possible qu’il en ai un aussi alors! Peut être ce qu’il appelle « magie »

C’était ça ! Une ruse pour me faire baisser ma garde! j'en était sûr. heu enfin presque...
Le sourire qu’il avait esquissé en prononçant sa phrase ne dégageait plus aucune menace. Il était même très accueillant.

Un autre passage me revint soudain, « l’île a été bâtit pour que l’on se sente comme chez soi » Cela voulait dire qu’il y avait des personnes propre à L'île qui elle ne devait posséder aucun pouvoir. Des sortes de figurant quoi. Donc il se pouvait que cette personne ne soit seulement qu’un magicien classique comme on pouvait en voir de temps à autre dans les rue de Madrid.

Plus je cherchais à comprendre, et plus je m’embrouillais.
C’est mon âme enfantine qui me permit de recoller les bouts. Si s’était réellement qu’un magicien classique je devais essayer de lui accorder de mon temps. Peut-être ainsi que je pourrais en apprendre plus sur cette île. S’était, à cette instant, l’idée qui me parut la meilleur. Je ne devais surtout pas oublier où j’étais, une île dont je ne connaissait  rien du tout.

Je ne devais pas pour autant pas baisser ma garde et décidai de faire comme quand je m’entraînais chez moi. Je fermai les yeux une seconde, le temps d'imaginer une fine barrière qui se dresse devant moi. En les rouvrant, je savais que j’avais réussi à la matérialisé bien qu'elle soin invisible.
Le tour était simple, créé une zone de compression de l’air, toute chose entrant en contact serais automatiquement repoussé par une décompression soudaine. Mais elle ne me protégerait qu’une seule fois.
Avec soulagement, je constatai que l’homme mystérieux n’avait pas bougé. La protection était mise en place, je pouvais maintenant baisser un peu ma garde.

- je ne dirais pourtant pas non à un tour de magie   , commençais-je d’une voix enfantine et enjoué. Ça fait longtemps que je n’ai pas vu de magicien.

Je marquai une pause avant d’ajouter d’une voix emprunte de soupçon que je tentais de garder au maximum sous contrôle.

-Mais sache que je ne suis pas dupes, je sais que tout le monde possède un pouvoir, tu veux m’amadouer pour mieux me poignarder dans le dos n’est-ce pas ?

Je venais de me remettre un doute, je pris un nouvelle pause pour me laisser le temps de reprendre confiance.

-Enfin bon je vais quand même assister à ton spectacle, mais sache que je peux t’entendre si tu tentes la moindre petite chose contre moi, concluais-je avec un grand sourire enfantin.

Au fond de moi, je tremblais de peur, mais je tenais à ne rien laisser paraitre, il fallait à tout prix que j’obtienne des informations, et pour cela il était nécessaire que je prenne des risques.

-Je dois faire quelque chose pour ton tour ? Lui demandais-je finalement avec une pointe de curiosité non feinte.

Franchement qui avait-il de plus décourageant que de se retrouver en face d’une personne comme lui.
Non seulement ses expressions ne voulaient pas dire grand-chose, peu importe la tête qu’il fait, on dirait qu’il porte un masque. Mais en plus il semblait complètement se moquer de moi. Je dois dire que j’en avais croisé des personnes étranges durant ma petite vie, mais des comme lui...
Mais je pense que mes remarques avaient fait leurs petits effets sur lui.

- Tu ne mérites pas, que je te tue.

Piquée au vif, je compris qu’il y avait quand même pensé un instant. Mais finalement, il ne faisait que me prendre de haut. « Bon okay, se n’était pas si compliqué que ça » pensais-je en le parcourant des pieds à la tête d’un mouvement de tête.

Je remarquai alors avec angoisse ce nouveau visage qu’il venait d’habiller.
À peine avais-je réussi à me calmer qui me refaisais le coup du mal intentionné sur le visage.
En fait, ça ne l’a pas plus perturbé que ça ! Criais-je dans mon esprit en me tenant la tête. Cette guerre psychologique allait me rendre dingue !, déjà que je ne sais pas où je suis ! Il fallait que je me sorte de ce mauvais pas...

- Vu que tu te méfies, je préfère ne pas avoir besoin de toi.

J’acquiesçai juste.
Je venais finalement de prendre la décision qui me paraissait la plus raisonnable, il fallait mettre un thème le plus rapidement possible à cette rencontre. Mais finalement, il ne faisait que me prendre de haut. Pour mettre un peu de confort dans cette relation ambiguë, je décidai d’abaisser mon arc et de le remettre en bandoulière vue qu’il ne semblait pas avoir remarqué la barrière que j’avais érigée.

Il sortit finalement un jeu de cartes, de banale carte tout ce qui a de plus courant dans le monde. J’allais donc assister à un numéro de carte, ce n’était pas très original mais bon. Je repérai d’un coup d’œil une pierre sur le chemin qui paraissant confortable et je m’asseyais dessus. Dans un coin de mon esprit, je découvris un peu de compassion pour lui. Un magicien ambulant ? J’allais donc devoir jouer son jeu, regarder son tour et peut-être me laissera-t-il partir en paix. Surtout quand on pense que les spectacles d’orchestre auxquels j’avais participé petite se jouaient à salle remplie. S’était d’ailleurs assez drôle en y repensant, j’esquissais un petit sourire.

Je remarquais que j’avais perdu ma concentration sur lui, mais il ne semblait pas l’avoir remarqué. Il réfléchissait. Il réfléchissait juste. À quoi ? Je n’allais pas tarder à le découvrir.

- Tu souhaites être surprise ou étonnée, par mon tour de magie ?

Oh ! Il me laissait le choix. S’était gentil de sa part. Mon instinct d’enfant me disait de lui faire le même coup que lui tout à l’heure.

-♪♪ Pourquoi choisir, alors que tu pourrais me montrer les deux. ♪♪

« Ah ! La méthode du troisième choix qui se retourne contre toi » pensais-je en abordant un air fier.
Je remarquai alors que ma petite voix venait juste de chantonner durant ma réponse. J’en étais moi-même surprise. Je devais réellement avoir envie de voir quelque chose pour me changer les idées. Les clochettes à ma ceinture teintèrent follement dans le vent qui venait de se lever comme si elle acquiesçait-elle aussi.
Il avait repris sa tête normale. Cela ne me déplaisait pas du tout. Je me laissai alors aller dans une petite folie supplémentaire

-Tu as peut-être réussi à me surprendre tout à l’heure par tes paroles, par contre cela m’étonnerais que tu le puisses par tes gestes.

J’avais retrouvé ma confiance. Cette petite provocation provoquait en moi une pointe de nostalgie. La méthode du troisième choix qui se retourne contre toi » pensais-je en abordant un air fier. D’après elle, cela poussait les gens de la scène à devenir meilleur. Et puis ce que je lui ai dit n’est pas un mensonge, les gestes font vibrer l’air et produise des sons même minime, je pouvais ainsi en ajoutant les informations de mon ouïe à celles de ma vue percevoir plus de choses.

Mais je m’attendais à ce que ce ne soit pas si simple. Mais je souriais, J’avais envie de voir ce qui allait se produire. Car au fond, pourquoi devrais-je avoir peur d’un artiste.

Le prendre à la légère, Je souriais  intérieurement. Comment pourrais-je prendre quelqu’un de cette carrure à la légère. J’avais juste confiance en mes capacités.
Même si mon dont magique était faible, peut être bien plus faible que le sien, je pouvais toujours compter sur les sons, et j’en avais une entière confiance pour découvrir son tour.

Il repris finalement son sourire flippant, mais bizarrement, je commençais peu à peu à m’y habituer.  Ces sourires sont des mises en scène pour son spectacle me disais-je. Oui il avait un véritable personnage de scène, mais pas que, il arrivait à le garder même hors de scène, s’était stupéfiant.

Alors quand il me demanda si j’étais capable de trouer quelques cartes en vol, pas mal d’idées me vinrent pour voir s’il était un si bon artiste que ça.

-Tu sais, la scène ça me connait. Les salles bondées également. Les défis sur scène ne me font pas peur. Trouer des cartes. Rien de plus simple.

Je commençais à me laisser porter par mon assurance, tout cella commençais par être amusant, et je voulais m’amuser d’avantage.  Et l’imprécision dans son explication du déroulement du tour m’allait parfaitement.

-Je tirerais pas une mais quatre flèches. Je te dis que chaque flèches atteindra une carte, un petit sourire espiègle s’accrocha à mes lèvres. A toi de voir si je bluff ou non. Tu dois deviner quelles cartes seront trouées s'est ça hein? Au maximum il y aura donc  quatre cartes trouées, mais est-ce que ça sera le cas?

Bon okay quatre flèches d’un coup, voilà qui était extrêmement  compliqué. Même si avec l’arc de ma mère je pouvais faire des exploits, mais toucher quatre cibles. Je savais que s’était irréalisable. Je suis sûr que trois des quatre flèches atteindrons leurs cartes respectives, mais la quatrième passera forcément à côté.  S’il rate son tour à cause de ça, je saurais que ce n’est qu’un piètre magicien.  Pourtant je sentais au travers son charisme quelque chose.  

Il se mit à rire bruyamment, il devait être réellement sûr de son tour. Mais voilà,  je lui préparais également une petite surprise. Un petit piège. En quelque sorte, je lui étais reconnaissante de m’avoir fait retrouver la morale, en guise de félicitation, il allait avoir le droit à une petite démonstration de mon contrôle sur l’air. Ça promettait d’être amusant.  

S’est alors qu’il reprit son ton habituel et se présenta après quelque politesses.
Alors ainsi, il s’appelait Edgar Axton. Dans ma tête, je voyais déjà la tête d’affiche de son spectacle. Mais il avait ajouté qu’il allait devenir un professeur de magie ?
Deux pensées se glissèrent dans ma tête. La première, s’il voulait devenir professeur de magie cela signifiait qu’il était totalement confiant en ses dons et connaissance. La deuxième se posait plus comme une forme de question. Y avait-il une école finalement ici. La lettre m’avait pourtant bien, prévenue.

Je répondis finalement à sa présentation

-Je m’appelle Maélina Ilsa, Artiste espagnole et Archère de renom.  *bon d’accords, renommée que dans mon club de tir à l’arc.*

J’avais sciemment   omni de préciser en quelle domaine j’étais une artiste. Mais surtout me présenter comme une archère de renom devrais un peu le déstabilisé sur le coup des quatre flèches. Enfin espérons-le.  
Finalement cette ile cache peut être de belle chose et des gens intéressants. elle sera peut-être divertissante si j’arrivais à m’habituer au lieu.

Je trépignais d’impatience.  Je voulais jouer à ce jeu, je voulais qu’il fonce droit dans un de mes pièges. Tout dans mon plan était parfait, dissimuler un piège dans l’ombre de l’autre.  Je ne sais pas trop d’où me venait cette aptitude à trouver ce genre de coup, mais je m’en fichais, j’allais m’amuser.

Ce sentiment s’agrandit de nouveau en moi lorsque qu’Edgar, Dit de moi que je serais parfaite pour son tour. Je voyais qu’il avait perdu un peu de confiance en ne percevant aucun sourire comme il avait l’habitude de les faire. Cependant, il était quand même prêt à tenter les coups.

Le magicien semblait finalement avoir fini de brasser ses cartes grâce à des mouvements exécutés sans accros. « Sinon il ne serait pas magicien » pensais-je tout bas. Il me demanda alors si j’étais prête pour son tour. Je repris mon arc fermement en main, ma détermination était sans faille. Déjà, je commençais à encocher les flèches sur mon arc pendant qu’il m’expliquait qu’il compterait jusqu’à dix avant de lancer ces cartes. Une fois de plus, je souriais. Il me laissait donc même le temps de me préparer. S’était gentil. Rien ne pourrait plus m’arrêter.

-Je suis prête, c’est quand tu veux.

Le décompte commença alors :

- DIX ! NEUF ! ...

Je me concentrais activement sur un point au-dessus du magicien.

... HUIT ! SEPT ! SIX ! ...

Je commençais à mobiliser des petites brises de vent m’entourant. Mes clochettes qui n’avaient alors pas arrêté de teinter ne firent plus un bruit

... CINQ ! QUATRE ! TROIS ! ...

Je m’efforçais maintenant de séparer mes efforts de concentration pour réussir les sons, les moindres sons produit par les gestes du magicien. Chaque petit mouvement, nos respirations, mais aussi les micros tremblements sur la corde de mon arc, Chaque petit son couplé formais pour moi une harmonieuse mélodie qui me rassurais, J’étais enfin prête.

... DEUX ! UN  ! ZÉRO !!!!!...

D’un geste vif mais splendide, il lança nombre de cartes. Je n’aurais pu les dénombrer. J’arrivais cependant à percevoir les cartes que je voulais toucher.

Je relâchai alors la tentions d’un coup ! Mes quatre flèches filèrent alors à toute allure sur le nuage de carte. La plus rapide abattit comme prévu la dame de cœur la traversant même, et alla se planter sur un arbre sans feuille un peu plus loin. La 3ême elle, se dirigeais droit vers le 3 de carreau, mais s’était tout à fait prévu, s’est a ce moment que d’un petit geste une petite bourrasque fit permuter le 3 de carreau avec une carte bien moins banale. Il s’agissait en effet du joker. Je l’avais repéré au milieu de toutes les autres au moment du lancer. Mes yeux ne me trompaient jamais. Comme je le pensais, la quatrième qui avait pris une allure assez particulière ne toucha aucune carte. Elle effleura cependant elle aussi le joker. Je l’avais repéré au milieu de toutes les autres au moment du lancer. La dernière disparue dans un petit buisson.

Tout pour moi s’était passé exactement comme je le voulais. Et surtout, j’avais réussi à faire passer le message : la dame qui pique le clown. Il me restait plus qu’à voir ce que cet Edgar allait pouvoir découvrir.
J’étais impatiente du résultat.

-Bonne chance à toi, mon pauvre camarade, il va-t’en falloir lui lançais-je alors d’une petite voix enfantine qui se dépareillait avec mon petit sourire espiègle.

- C'est que tu ne fais pas dans la dentelle, je remarque que tu es réellement forte dans ce domaine ! Néanmoins, c'est à mon tour d'être la star de ce spectacle !

Voilà la première chose qu’il me dit après mes multiples tires. Je n’étais pas peu fière de ma performance. Mais il avait raison sur un point, s’était maintenant à son tour de me montrer ce qu’il savait faire. Je sentais qu’il préparait quelque chose. Mais quoi ? Là était la question.

Un nouveau type de sourire apparue alors sur son visage. Vraiment confiant. Il s’était assis à même le sol. Pour ma part, je ne pensais pas du tout qu’il fasse cela, je le pensais trop à cheval sur l’étiquette. Lorsqu’il me sortit la première carte trouée, "la dame de cœur " Je fus immédiatement surprise. Mais s’était un tir direct qui l’avait touchée. Elle était donc la plus simple à trouver.
Lorsqu’il me sortit alors le Joker là s’était moins compréhensible. Il aurait vu au travers de ma permutation ? Où était-ce autre chose !

Il se releva alors d’un coup sec. Je le vis s’approcher de moi. « Nan ne t’approche pas ! Ne t’approche pas !!! » Hurlais-je dans ma tête, mais mon corps de fit rien. Il se mit à bouger sa tête nonchalamment. Et ce qu’il me sortit me fit littéralement buguer.

- Cependant... Tu me déçois fortement pour quelqu'un de ton rang... Tu es beaucoup trop fière, que tu as triché durant mes tours, je me trompe ?

Je n’en revenais pas... Comment avait-il pu sentir mon petit tour ! Je ne comprenais pas ! État-il réellement un magicien si spéciale... Malgré que j’ai fait changer son procédé en cour de tour.

-Mais.... Mais comment as-tu su ? Je n’ai rien utilisé de physique pour faire cela, tu n’aurais pas dû t’en rendre compte ? Je ne savais que répondre.

Je respirais un bon coup, puis finalement repris.

-je n’ai pas réellement triché, je voulais juste m’assurer de quelque chose mentais-je en essayer de paraître le plus naturel que possible.

C'est alors que quelque chose qui me tracassait au plus profond de moi me sauta aux yeux ? Il n’avait annoncé que 2 cartes. J’allais ramasser mes flèches et n’en trouvai effectivement que 3 flèches l’une était parfaite, celle qui avait frôlé le joker, une autre portait en collier ledit joker, la dernière était légèrement abîmée au niveau de ses plumes. Elle devait être celle qui avait transpercé le cœur de la reine de cœur. Pourtant, j’avais bien tiré 4 flèches ??? Je ne comprenais vraiment pas. J’étais sûr de l’avoir vu fondre sur l’as de pique. Pourtant, je ne la trouvais nulle part !

Je n’étais pas folle ! J’étais sûr d’être arrivé sur l’île avec 10 flèches, et je n’en comptais plus que neuf ! La dixième avait réellement disparu !

Il y a toujours une chose qui est compliquée lorsque l’on fait face à quelqu’un pour la première fois, qu’il soit magicien ou non d’ailleurs, c’était l’imprévisible. Pourtant, j’aurais dû le savoir que plus rien ne serait comme avant depuis l’instant où j’avais mis les pieds sur cette île. Edgar, avait été là pour me le rappeler.
Comment aurais-je pu deviner qu’il maîtrisait aussi l’air ? En fait, d’après la lettre, cela était chose courante. Une des 8 divinités était porteuse de l’air.

« Si j’avais su...Il y a toujours une chose qui sois compliquée lorsque l’on fait face à quelqu’un pour la première fois, qu’il soit magicien ou non d’ailleurs, c’était l’imprévisible. »
Bougonnais-je en cherchant toujours la dernière flèches manquante.

Mais le gros problème avec cet homme, c’est qu’il percevait non seulement mes ruses, mais aussi mes mensonges. Ils m’avaient complètement refroidie d’un seul coup. Rah, mais s’était qui celui-là à la fin.
Mais il n’en avait pas encore fini avec moi, je le sentais. Je le vis s’approcher de moi avec un objet en main.

- C'est cette flèche que tu cherches ?

-Quand ... !? Comment... !?

Je n’arrivais même plus à formuler la moindre phrase, tellement j’étais scotchée. Comment avait-il réussi ce tour de force, et cela, sans que je ne puisse le voir avec mes yeux tailler pour le tir. Ils m’avaient complétement refroidie d’un seul coup.

Je vis alors la carte que j’avais visée avec cette flèche au sol non loin du magicien. Elle ne l’avait donc pas troué. Cela me rendait encore plus curieuse de savoir comment il avait réussi son tour de force.

« Je dois avouer, que là, je suis épatée. Mais comment... Comment tu as pu réussir cela... ? »

En tout cas si je n’avais rien vu venir s’était probablement, car je débutais en tant que magicienne. Enfin plutôt qu’utilisatrice de dons. Je n’osais même pas lui demander de me la rendre.

-Il va vraiment falloir que je m’améliore... Moi qui pensais arriver à discerner tout type de mouvement... Ruminais-je .

Puis je réfléchissais à ce qu’il m’avait dit un peu plus tôt. Il voulait stopper son activité de magicien ambulant pour se reconvertir dans l’enseignement. Il y avait donc une possibilité que cette île a une école. Ou une zone où l’on pouvait apprendre à maîtriser ses pouvoirs. Sinon pourquoi nous amener sur cette île me demandais-je en silence. La seule chose que je pouvais finalement lui dire était

« Ce coup-ci, je veux bien admettre ma défaite. Mais mon contrôle sur mon don n’est pas encore très important. Je vais m’améliorer et plus jamais je ne me laisserais avoir. » Lançais-je finalement d'une voix posée.

J’espérais juste qu’il ne prenne pas mal la chose, ce n’était pas mon intention. Je savais reconnaitre un grand artiste, et lui devais faire partit des meilleurs que j’avais pu voir. Je ne pus m’empêcher de sourire en me disant que s’était quand même du gâchis qu’il parte dans l’enseignement. Mais bon, j’avais moi-même quitté mon orchestre, même si s’était pour des raisons plus... Il voulait stopper son activité de magicien ambulant pour se reconvertir dans l’enseignement. Je devais quand même l’admettre, ma journée avait radicalement changée grâce à cette rencontre.