Il faut savoir accueillir et guider les nouveaux venus. {Brook/Noémie}

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[Rencontre sur la plage.]

Cela faisait désormais une bonne semaine que Noémie avait emménagée dans son nouvel appartement en bordure de plage. Elle était franchement contente d’avoir pu le dénicher, car en plus qu’elle l’avait trouvé à un assez bon prix, sa localisation était parfaite. Ni trop loin du centre de Spa où elle travaillait, si trop loin d’un supermarché où elle avait pris l’habitude de faire ses courses, et juste en face de la mer, ce qui lui permettait d’avoir une vue panoramique magnifique depuis les fenêtres de son appartement. Bref notre camarade se serait crue en vacances si l’automne n’était pas là avec ses basses températures, son ciel grisâtre et son temps venteux et pluvieux. D’ailleurs aujourd’hui le ciel menaçait encore de lâcher de fortes pluies sur leur tête, et dire que cela tombait justement lors de l’un de ses jours de congé. Ce n’était vraiment pas de chance, mais il en fallait plus que cela pour la laisser s’abattre, après tout il ne pleuvait pas encore. Dès lors elle décida de profiter de ce fait pour aller courir sur la plage, depuis qu’elle avait emménagé, elle s’était dit qu’elle le ferait un jour. Mais avec le boulot et les divers aménagements de son logement, elle n’avait pas eu une minute à elle. Mais bon cela ne l’avait pas empêché de prendre un peu de bon temps notamment avec l’un des ouvriers qui étaient venus lui installer son salon de massage dans son appartement. Ce n’était peut-être pas encore pour tout de suite, mais Noémie envisageait sérieusement de travailler à plein temps en tant qu’indépendante prochainement. Pour le moment elle gardait son travail au centre de Spa afin de se faire un peu de publicité tout en gagnant sa croûte.

Mais passons, notre amie se retrouvait désormais dehors affublée d’un jogging bleu marine et d’une paire de baskets blanches. Devant le seuil de sa porte, elle s’occupait à quelques échauffements et étirements avant de finalement d’entamer sa course, direction la plage. Une fois arrivée sur la sable fin, mais collant à cause de l’humidité qui régnait, Noémie se rendit compte à quel point courir sur la plage allait être plus éprouvant que ses joggings habituels en ville mais qu’importe, notre camarade était le genre de personne à aimer se surpasser. Par contre, il allait être temps pour elle d’envisager de changer de survêtements. En effet, elle ignorait si ce dernier avait rétréci au lavage, mais elle se sentait quelque peu oppressée, ou en tout cas gênée, au niveau de la poitrine. Et après quelques bonnes foulées, Noémie finit par se rendre compte qu’elle avait oublié son lecteur mp3 dans son appart, qu’est-ce qu’elle pouvait être distraite parfois, rien que pour cela, il y avait de grandes chances qu’elle écourte sa sortie sportive, faute de ne pas avoir de distractions pour ses oreilles. Enfin de la distraction elle n’allait pas tarder à en avoir car juste devant elle une personne chargée d’un imposant sac de sport qui avançait dans sa direction.

** Y a comme un air de déjà vu. **

En effet c’était le moins qu’on puisse dire, cette vision lui rappelait tout simplement sa propre situation d’il y a une semaine où après s’être réveillée dans un hôtel, elle s’était trimballée avec son énorme sac de sport dans les rues à la recherche de ce qu’elle pouvait faire. Et aujourd’hui, elle avait bien trouvé ce qu’elle pouvait faire et avait décidé de refaire sa vie sur cette île qui abritait une multitude de gens comme elle qui avait hérité de pouvoirs surnaturels. En parlant de pouvoir, cela faisait un moment que les siens ne s’étaient plus manifestés à son insu, d’un côté cela l’arrangeait car se mettre tout d’un coup à briller comme une luciole géante n’était décidément pas ce qu’il y avait de plus discret. Mais d’un autre côté, elle était désireuse d’apprendre à maîtriser sa magie, mais pour cela il fallait déjà qu’elle apprenne comment activer cette dernière. Enfin quoi qu’il en soit, il y a devant elle une personne, un homme ou une femme, difficile de le deviner avec cette capuche rabattue sur sa tête et ce vent qui lui soufflait du froid dans le regard. Mais bref cet individu, peu importe son sexe, semblait visiblement complètement paumé, ou peut-être à la recherche de quelque chose perdu sur la plage. Un téléphone, un bijou, un portefeuille, tout cela pouvait se perdre assez facilement lors d’une promenade. Noémie en était l’exemple vivant, elle avait égaré une fois l’un de ses bracelets et depuis, elle n’en mettait plus lorsqu’elle allait courir quelques kilomètres.

« Bonjour !! Est-ce que tout va bien ? »

Noémie ne remercierait jamais assez les origines anglaises de sa mère, ces dernières avaient grandement facilité son intégration au sein de cette île. Quoi qu’il en soit, Noémie venait d’atteindre cette jeune personne et de se rendre compte par la même occasion qu’il s’agissait d’une jeune fille avec un beau visage qui semblait toutefois pris dans quelques tourments. Bref en ayant constaté cela, Noémie n’avait pas pu s’empêcher de la saluer et de lui demander si tout allait bien. S’arrêtant de courir, Noémie se positionna juste en face de la demoiselle, elle avait le visage empourpré par l’effort physique qu’elle venait de faire, mais malgré la fatigue qui se ressentait, elle avait le sourire aux lèvres, cela lui faisait toujours un bien fou de se dépenser de la sorte.

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Il faut savoir accueillir et guider les nouveaux venus. {Brook/Noémie} 34624171OK

Ah! Quelqu'un!

Allongée sur son lit de sable nacré, la belle ouvrait difficilement les yeux. Le son des vagues venant s'échouer sur la terre ferme, les goélands planant sur la voûte céleste, voilà un bien beau décor, cependant cela n'expliquait en rien ce que faisait l'adolescente ici. À ce stade où Brook divaguait encore, elle pouvait encore penser qu'elle rêver, mais le contact de sa main empoignant les petites particules du sable sablonneux lui prouvait le contraire. Elle se redressa brusquement, posant contre son front sa main gauche. L'Américaine avait une migraine atroce et inexplicable, tout aussi inexplicable que les raisons pour laquelle elle se trouvait sur une plage et non pas dans son lit douillé. Lorgnant la jetée, Brook aperçut à quelques pas, son sac qui semblait rempli à ras-bord ainsi que sa guitare. Elle se précipita vers cette dernière, il n'y avait rien de pire pour instrument de musique que des grains venant se loger dans les petits recoins! Elle remarqua alors avec mécontentement que l'une des cordes était cassée, que le sable avait endommagé les mécaniques de réglages et rayer le vernis.

*'Chier. J'la répare comment maintenant? Tss, faut vraiment que je pense à acheter un étui pour ma gratte. Et surtout...*

L'adolescente fit un tour sur elle même pour regarder tout autour d'elle.

*...Je suis où?*

Un profond soupire s'échappa de ses lèvres. Brook n'avait aucune idée d'où elle se trouvait, mais ce n'était pas une raison de rester plantée là. Il devait bien avoir une ville à proximité où elle pourrait se renseigner! Elle déposa délicatement sa précieuse guitare sur le sol pour jeter un rapide coup d'oeil au contenu de son sac. Il y avait en son coeur tout ce dont avait besoin sa propriétaire. Elle ne regarda pas plus longtemps ce qu'il s'y trouvait, après tout elle avait tout le temps de découvrir ce qu'elle avait avec elle! Elle le referma, l'empoigna par une main et de l'autre agrippa la lanière de son instrument et le balança en travers de son dos, et se mit à avancer droit devant elle. Elle allait bien finir par trouver un indice sur une quelconque civilisation.

Foulant mollement le sol de son pas nonchalant, le regard faisant des va-et-vient de droite à gauche à la recherche d'un éventuel signe de vie dans les environs, la jeune fille fut surprise de voir au loin une silhouette s'approchant d'un pas rapide. En vue de la rapidité de l'inconnu, celui-ci se retrouva bien vite nez à nez avec Brook qui, par cette occasion remarqua que cette personne n'était pas "il" mais "elle". Car bien que son visage pût prêter à confusion, sa poitrine elle ne pouvait que démontrer le sexe féminin de la coureuse. Coureuse car elle était en survêtements et en sueur ce qui prouvait qu'avant de venir vers la silencieuse, cette jeune femme faisait un footing.

Bien que la New-yorkaise n'était pas perverse ni du genre à se rincer l'oeil, décrochait son regard de la poitrine volumineuse de son interlocutrice relevait de l'impossible, on ne voyait que ça! Si bien que mise à part le fait que l'inconnue avait une teinture bleutée et des cheveux courts, la miss Sparrow ne prêta pas attention au reste de son physique.

À l'entente de la question, la pseudo-muette se contenta d'un hochement de tête positif. L'adolescente à la coloration verte s’apprêtait à poser une question à la jeune femme dans la langue des signes quand elle se rappela que peu de gens la comprenaient et la maîtrisaient et que, par conséquent il était plus que très probable que la bleutée ne la connaisse pas.

*Zut...*

Elle fouilla ses poches, et y trouva un stylo ainsi qu'un carnet de poche facile à transporter. Elle en avait toujours un sur elle pour ce genre de situation où elle aurait besoin de communiquer.
Griffonnant rapidement sa demande sur le papier, elle tendit le calepin en direction de la femme, espérant que son écriture était lisible pour cette
dernière.

>Pouvez-vous me dire où je suis? Y'a t-il une ville pas loin?<

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[Et une victime naufragée de plus.]

Noémie était bien trop occupée à retrouver une certaine contenance après sa course pour se soucier du regard de la jeune fille sur ses fiers attributs féminins. Et puis, il fallait dire que notre amie était habituée à ce genre d’attention, c’était après tout grâce sa volumineuse poitrine qu’elle pouvait éviter de finir la plupart de ses soirées seules. Bien évidement, il y avait toujours le choc au moment de passer à l’acte, et à ce niveau là c’était du cinquante-cinquante. Soit son ou sa partenaire restait pour une nuit de folie, soit il ou elle se rhabillait et partait en espérant oublier ce qu’elle avait vu. Et oui, il y avait toujours des gens fermés à ce genre de chose, mais là n’était pas la question pour le moment. Et tout cela était loin de préoccuper notre demoiselle en cet instant précis. Ayant retrouvé une respiration normale, son visage luisait encore après tant d’effort, mais elle pouvait néanmoins se montrer plus attentive à l’inconnue qu’elle venait de croiser. Cette dernière avait acquiescé à sa question, lui signalant par ce signe qu’il n’y avait aucune urgence à sa situation et qu’elle allait bien. Noémie s’attendit alors à ce qu’elle lui dise quelques mots, mais non, à la place, elle sortit un petit calepin d’une de ses poches et se mit à griffonner deux trois mots dessus à l’aide d’un stylo qu’elle avait tiré d’une autre poche.

Intriguée par ce qui se déroulait devant ses yeux, Noémie voulut se pencher un peu plus histoire de voir ce qu’elle écrivait, mais elle n’eut guère besoin de le faire. La demoiselle lui tendit rapidement son carnet, ayant visiblement terminé de noter ce qu’elle désirait dessus. Noémie n’avait pas spécialement une mauvaise vue, cependant elle ressentit sur le coup le besoin de prendre le carnet des mains de la jeune fille et de l’approcher de ses deux yeux. Certains mots étaient compréhensibles, d’autres par contre devaient se deviner en suivant la tournure de la phrase. Finalement au bout de quelques secondes, Noémie avait bien saisi les questions qui lui étaient posées et par là même les réponses que la jeune femme espérait d’elle. Lui retendant son carnet afin qu’elle puisse le récupérer, Noémie commença à lui répondre en essayant d’être la plus concrète possible. Si cette fille débarquait sur l’île tout comme elle l’avait fait il y avait une semaine, Noémie pouvait s’attendre à tout un déluge de questions. Dès lors autant faire simple et complet, afin de lui éviter de remplir un carnet complet avec ses questions, car elle se doutait bien que cette dernière n’avait pas terminé d’écrire sur son petit calepin.

« Vous êtes sur la plage d’Ikazuchi, et Ikazuchi est un petit village en bordure de mer situé un ou deux kilomètres plus loin d’où nous nous trouvons. »

Elle venait là de répondre clairement à ses premières questions, mais voyons l’expression qu’arborait désormais son visage, Noémie comprit sans trop de mal que ses réponses n’avaient fait que soulever de nouvelles interrogations. Mais avant de poursuivre et de l’aider à voir plus claire sur sa situation, Noémie désirait s’assurer d’une chose.

« Excusez-moi pour cette indiscrétion, mais seriez-vous muette ? »

La réponse coulait de source mais notre demoiselle préférait avoir confirmation pour ne pas avoir l’air bête par la suite. La jeune fille fit alors un signe de tête que notre amie interpréta comme un oui, ce dernier avait été si furtif qu’il était difficile d’en être certain, mais Noémie n’avait pas envie de paraître impolie en insistant sur ce point qui devait être gênant pour la jeune fille, selon elle. Noémie se gratta alors l’arrière de sa tête, se rendant compte par là-même qu’en plus de son mp3, elle avait oublié sa casquette fétiche. Elle l’avait toujours sur sa tête d’habitude, si bien qu’elle ne la sentait même plus, la preuve en était qu’elle ne s’était pas rendu compte de son absence jusqu’à présent. Mais bon cette petite constatation fut vite éclipsée car Noémie chercha un moyen d’aller directement au but avec les explications qu’elle voulait donner à cette pauvre naufragée. Ce fut alors qu’elle se rappela de la lettre qui avait accompagné ses bagages lors de son arrivée sur cette île. Si cette demoiselle était comme elle, une lettre explicative lui avait dû être fournie également.

« Est-ce que vous auriez une lettre ? Une enveloppe plus précisément. »

Sa question pouvait surprendre, car du point de vue de son interlocutrice, elle la devait la sortir de nulle part. Après tout elle lui demandait où elle se trouvait, et en réponse à cela, elle, lui parlait de lettre manuscrite. Néanmoins la demoiselle allait être surprise de trouver une enveloppe dans l’une de ses poches, la même d’où elle avait sorti son calepin.

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C't'une blague?

Une fois avoir retrouvé un rythme respiratoire stable et non plus entrecoupé de halètements, la sportive abordait une expression faciale emplie de curiosité en voyant communiquer l'américaine par écrit. Brook ne prêtait pas, ou plutôt ne prêtait plus, attention à ce genre de regard inquisiteur. Être dévisagé de la sorte et attiré les regards compatissants de celles et ceux ayant compris son handicap faisait partie de son quotidien. Elle n'appréciait pas du tout le fait de ressembler à une bête de foire, tout comme elle détestait les questions indiscrètes sur la raison de son mutisme ou encore les gens posant des questions débiles pour savoir si les clichés sur les muets sont vrai. Enfin bref, là n'était pas la question.

Il fallut à la bleutée un certain temps pour déchiffrer l'écriture en patte de mouche de notre protagoniste. Toutefois elle finit par comprendre ce que voulait cette dernière et lui expliqua dont où elles se situaient. Elles étaient à quelques kilomètres d'un village, Ika... Ika quoi déjà? Ce n'était pas un nom anglophone, de plus l'adolescente n'avait jamais entendu parler d'une ville se nommant ainsi dans les alentours de New York. Une multitude de questions trottaient dans le crâne de la jeune femme. Où était-elle précisément? Et surtout comment était-elle arrivée ici? Elle n'avait pas bu et était persuadée de ne pas avoir quitté son appartement...
Brook fut extirpée de ses pensées en entendant la question de la jeune femme. Cette question, cette fameuse demande qu'elle entendait chaque jour. Il n'y avait pas besoin de préciser que cette question la gonflait fortement à la longue mais bon. Nouvel endroit, nouvelles personnes et donc à nouveau cette question inévitable, c'était logique. L'américaine hocha donc furtivement la tête, juste assez pour faire comprendre à la bleutée qu'elle avait vue juste. C'était en parti un mensonge, mais bon elle ne tenait pas à devoir tout lui expliquait, d'autant plus que ça ne la regardait pas. Et puis, si jamais elle se mettait miraculeusement à lui adresser la parole, elle payera le prix de ses mensonges, cela lui était bien égal.

La coureuse demanda ensuite si Brook n'était pas en possession d'une enveloppe. L'adolescente ne comprenait pas le but de cette question, pourquoi aurait-elle une lettre avec elle ? Elle accepta tout de même de chercher et, à sa plus grande surprise trouvait le dit courrier dans l'une des poches de son sweat mauve. Elle arqua un sourcil en regardant la demoiselle. Comment avait-elle pu le savoir ? Elle ouvrit avec méfiance l'objet et y trouva une lettre manuscrite. Elle la lut attentivement avant de l'arracher avec rage.

*C'est quoi c'bordel ?! Awashima ? C'est quoi ça encore hein ?!*

Elle lança un regard froid en direction de la jeune femme. Elle n'avait peut être rien à voir avec cette histoire, mais une chose était sur elle savait des choses. Griffonnant violemment le papier avec la pointe de son stylo, Brook nota en lettres capitales.

>Expliquez-moi tout de suite à quoi rimes tout ça. Ça ne m'amuse pas du tout.<

Il n'était pas correct d'être aussi froide et agressive alors que cette femme n'avait probablement rien à faire dans cette histoire d'enlèvement semblable aux mauvais films d'action hollywoodiens, toutefois elle ne parvenait pas à se calmer. C'était normal non? Comment réagiriez-vous en sachant que vous avez été amener sur une île contre votre gré?

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[Trouver les mots justes pour lui expliquer.]

La jeune fille était stupéfaite de se trouver belle et bien en disposition d’une lettre, et cette dernière confirmait visiblement les doutes que Noémie avait nourris vis-à-vis d’elle. Et apparemment l’intuition qu’elle avait eue suscitait à présent de nombreux doutes et questionnements chez la demoiselle qui lui faisait face. Cette dernière avait carrément froissé, déchiré la lettre après avoir pris connaissance de son contenu. Et le regard qu’elle lançait désormais à Noémie en disait long sur ce qu’elle ressentait en cet instant précis. Incompréhension, colère, il ne faisait aucun doute qu’elle prenait les choses avec moins de recul que ne l’avait fait Noémie. Il faut dire que face à un tel caprice du destin, aucune personne ne réagissait de la même façon. La jeune fille se remit alors à écrire sur son petit carnet manquant presque de transpercer les feuilles de celui-ci avec son stylo. Constatant cette agressivité, Noémie se dit qu’il était dans son intérêt de ne rien faire qui pourrait énerver la demoiselle, et pour cela, elle allait devoir peser bien ses mots, ce qui n’allait guère être facile. Elle porta dès lors son attention sur les nouveaux écrits de la jeune muette.

« Je n’en sais pas vraiment plus que vous, j’ai juste été dans le même cas de vous. Il y a une semaine, je me suis réveillée dans un hôtel que je ne connaissais pas, j’avais avec moi mon sac de sport et une lettre semblable à celle que vous avez déchirée. »

Est-ce que ces premières paroles allaient être suffisantes pour lui faire comprendre qu’il était inutile qu’elle s’énerve sur elle ? Quoi qu’il en soit, Noémie venait par cette réponse de lui résumer sa propre situation personnelle. Mais même si elle demeurait autant dans le vague que son interlocutrice muette, il y avait tout de même quelque chose qu’elle avait compris dans cette histoire.

« Récemment, outre votre arrivée ici, il ne vous est rien arrivé d’anormal ? Rien de surnaturel ne s’est produit autour de vous ? »

Il n’était guère évident d’aborder un tel sujet avec une personne qui s’imaginait jusqu’à présent vivre une vie tout à fait normale. Pour la peine, Noémie aurait aimé contrôler l’activation de son pouvoir sur la lumière pour donner un appui concret à ses dires. Car il fallait bien l’avouer, parti comme c’était, elle doutait fort que cette demoiselle acquiesce sans broncher à la moindre de ses paroles. Mais bon que pouvait-elle dire d’autres ? Elle n’était pas psychologue, dès lors elle ne savait pas réellement quel genre de réponse pouvait satisfaire cette jeune femme dans l’état actuelle dans lequel elle se trouvait.

L’air bien embêtée, et redoutant d’un moment un autre une réaction forte excessive de cette inconnue, Noémie se mit à tirer machinalement sur son training qui l’enserrait bien trop à son goût au niveau de sa poitrine. Il faut dire que la fermeture éclair de ce dernier semblait sur le point de céder au niveau de cette dernière. Il était donc réellement grand temps que notre demoiselle pense à s’en acheter un nouveau dans lequel elle pourrait se sentir nettement plus à l’aise. Mais pas le temps de s’attarder sur son petit tracas, elle ne pouvait se permettre d’ignorer la nouvelle réaction de la jeune étrangère.

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Pourquoi c'est toujours à moi que ça arrive?!

Les explications qu'avait apportées la jeune femme suite à la réaction offensive de Brook étaient claires. La bleutée n'avait rien à voir avec le problème. Enfin si, mais elle n'en était pas la cause, tout comme l'Américaine elle en était la victime. Les sourcils froncés de l'adolescente s'atténuèrent pour faire place à une expression plus sereine. Bien que les pigments rouges de ses iris donnaient une impression d'une haine permanente. Le regard plongé dans celui de son interlocutrice, elles n'eurent pas à communiquer pour comprendre que la muette s'excuser de son comportement brutal et que le mince sourire de la part de la sportive qu'elle reçut en réponse traduisait qu'elle ne lui en tenait pas rigueur.
Toutefois, le calme de la jeune fille fut bref. Les paroles suivantes brisèrent rapidement sa "joie" qui n'en était même pas une pour faire de nouveau place à une rage extrême. Bien qu'au départ elle ne vît pas où voulait en venir la coureuse en parlant de surnaturel, quand la logique éclata à la figure de Brook, cette dernière n'en fut pas du tout heureuse. Surnaturel... La bleutée faisait allusion à la magie qu'a obtenue Brook il y a déjà un certain temps. Ce don que l'adolescente hait du plus profond de son âme et fuit comme si c'était la peste. Elle ne lui avait pas encore assez pourri la vie comme ça?! Il fallait maintenant qu'elle lui retire sa vie auprès de sa famille et des gens qu'elle appréciait? Un grognement sourd jaillit de la bouche de la jeune femme à la chevelure verte. Un grondement comparable à un animal en colère, un grognement laissant transparaître la rage, et tous ses dérivés. Elle shoota dans une canette vide qui jonchée le sol sablonneux, elle frappa si fort que le récipient de métal vide s'écrasa à une bonne dizaine de mètres plus loin.
*Putain! Qu'est-ce que je t'ai fait?! Qu'est-ce que j'ai fait pour méritait ça hein?! Dieu d'mes deux! T'es pas censé faire du mal aux humains alors pourquoi tu me pourris la vie avec tes "dons"?! j'appelle même pas ça un don!*

Son excès d'émotions nuisibles fit gronder le tonner. Eh voilà, il ne manquait plus que ça! Une visite de son cher pouvoir se nourrissant de sa haine. La jeune fille le savait très bien, pour apaiser le ciel elle devait se calmer. Mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire...S'affaissant sur le sable, le visage enfouit dans ses manches posaient contre sur ses genoux, respirant à plein poumon à un rythme régulier, dans le but de se calmer, Brook n'osait même pas lever les yeux en direction de son interlocutrice. Était-elle encore là d'ailleurs? Ou avait-elle comme tous les autres, fuyant loin de cette folle contrôlant les intempéries?

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[Ce n'est pas grand-chose mais...]

Les choses n’étaient jamais simples dans la vie, et apprendre que l’improbable venait de nous tomber dessus n’était jamais évident à digérer pour qui que ce soit. Même si dans le cas de Noémie, cette dernière avait assez bien relativisé son arrivée sur cette île. Mais visiblement c’était un véritable choc pour la jeune demoiselle qu’elle venait de rencontrer, cette dernière laissa exploser sa colère en envoyant un coup de pied rageur dans une canette qui partit faire des ricochets dans le sable avant de terminer sa course une bonne dizaine de mètre plus loin. Et aussitôt cet acte de défoulement exécuté, le tonnerre se fit entendre dans le ciel. Noémie savait que le temps n’allait guère se montrer clément aujourd’hui, cependant les intempéries étaient logiquement prévues pour plus tard dans la journée. Levant les yeux vers le ciel, notre amie fut surprise de voir à quelle vitesse d’épais nuages noirs se formaient juste au dessus de sa tête. Elle en était tellement subjuguée qu’elle en finit quelques pas en arrière ; comme si prendre du recul allait lui permettre de mesurer l’ampleur du phénomène qui s’orchestrait devant ses yeux. Mais à la place tout ce qu’elle fit fut de marcher sur quelque chose de mou et visqueux. Ayant senti son pied glisser sur cette surface inconnue, Noémie dirigea lentement son regard vers ce dernier avec une certaine appréhension. Et elle ne put s’empêcher de grimacer et de retirer prestement son pied lorsqu’elle se rendit compte que c’était un cadavre de méduse qu’elle venait d’écraser avec sa basket.

Comment pouvait-on encore trouver ce genre de bestiole sur la plage en cette saison, on débutait pourtant tout juste le mois de novembre quand même. Ce petit désagrément passé, Noémie reporta son attention sur la jeune femme, cette dernière, sur le temps qu’elle avait été distraite, s’était repliée sur elle-même. Désormais assise sur le sable, elle avait les genoux pliés, les bras croisés sur ces derniers et son visage enfui au creux de ceux-ci. Il ne fallut alors pas longtemps à Noémie pour faire le lien entre ce qui se passait dans le ciel et ce qu’elle avait sous les yeux. Apparemment cette jeune demoiselle était capable de commander aux éléments, çà, c’était quelque chose, ce n’était pas comme elle où tout ce dont elle était capable était de rendre son corps fluorescent. Et encore ce dernier ne devenait pas lumineux à son bon vouloir, oh non, il décidait cela tout seul sans aucune raison apparente. Bref le genre de chose qui prenait assez au dépourvu notre amie, néanmoins avec son pouvoir Noémie avait cependant appris une chose, en général ses manifestations étaient de courtes durées. Dès lors, elle pouvait espérer qu’il en soit de même pour le don de cette personne. Etant assez convaincue de ses suppositions, elle décida d’attendre que les choses se calment d’elles-mêmes. Les minutes qui suivirent lui donnèrent raison, il n’eut plus d’autres coups de tonnerre à déplorer, et le ciel semblait retrouver sa teinte grisâtre de saison. Apparemment la jeune demoiselle commençait petit à petit à accepter la situation dans laquelle elle se trouvait, Noémie se rapprocha alors d’elle sans pour autant se permettre plus de proximité que ces quelques pas. Elle hésita quelques secondes, puis avant une dernières fois sa salive, elle prit la parole.

« Si vous n’y voyez rien contre, je peux vous offrir un verre chez moi pour vous aider à vous en remettre. J’ai acheté récemment à un asiatique un alcool typique de chez lui, du saké si j’ai bien retenu le nom. »

Un remontant, c’était ce dont elle avait besoin, c’était tout du moins ce que pensait Noémie. Mais tout le monde ne fonctionnait pas comme elle, tout le monde n’avait pas mille et un prétexte pour boire une bonne chope de bière ou déguster un petit alcool bien corsé. Et puis elle avait proposé cela sans connaître l’âge de la demoiselle, car maintenant qu’elle relevait les yeux, Noémie pouvait de nouveau voir son visage, et sur le coup elle lui sembla bien jeune. Peut-être un peu trop, peut-être n’avait-elle dès lors jamais touché à un verre d’alcool ? Enfin c’était tout de même quelque chose d’assez rare de nos jours, mais Noémie ne pouvait pas nier que certains n’appréciaient pas autant ce style de breuvage qu’elle. Quoi qu’il en soit, bien qu’elle savait pertinemment qu’elle ne pourrait pas faire grand-chose pour l’aider, Noémie n’avait pas le cœur de la laisser seule dans son désarroi. Et si elle acceptait son invitation, elle saisirait cette occasion pour se présenter.

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Se laisser aller...

La colère de la voûte céleste se faisait toujours entendre, cependant elle semblait diminuait progressivement à un rythme lent, le rythme qu'avait trouvé Brook pour s’apaiser. La jeune fille se sentait seule avec son désarroi dans ce genre de moment, sa lutte interminable et éternelle avec son don qu'elle ne pourra pas renier indéfiniment... Elle se sentait seule, mais l'était-elle vraiment? Elle n'avait pas levé le menton pour voir si la demoiselle qu'elle avait rencontrée se trouvait ou non encore sur les lieux. Si ce n'était pas le cas, l'américaine ne lui en voudrait pas, c'est devenu son quotidien de faire fuir les gens à cause de son mauvais caractère, surtout quand ce caractère se retrouve additionné avec cette magie flippante. Le ciel se tut, laissant de nouveau place au ciel grisâtre et les brises fraîches de l'automne. Tout redevenait silencieux autour de l'adolescente.

*Elle a dû déguerpir...*

Brook avait, semblait-il parlé trop vite. Des bruits de pas se firent presque aussitôt entendre à ses côtés. La bleutée était juste immobile, mais elle était bien là, elle n'avait pas fui. Bizarrement, cela semblait rassurer l'américaine. C'était rare que les gens avaient le courage de faire face aux éléments qu'elle invoquait accidentellement. Brook repensa alors aux dires de la jeune femme. Elle avait dit avoir été dans la même situation qu'elle il y avait à peine une semaine. Cette inconnue avait-elle elle aussi un pouvoir? En y repensant cela semblait logique et ça pouvait expliquer la phrase précédente "Récemment, outre votre arrivée ici, il ne vous est rien arrivé d’anormal ? Rien de surnaturel ne s’est produit autour de vous ?". Car, si cette femme n'en savait rien, elle n'aurait ni parlait de ça, ni de cette fameuse enveloppe.
Relevant donc la tête, c'était bel et bien la sportive qui se tenait face à elle. Cette dernière lui proposait un verre chez elle. La proposition était alléchante car malgré son âge, Brook n'avait que très rarement eut l'occasion de goûter à l'alcool. Elle ne connaissait que le gout des bières et encore, elle n'en buvait qu'en soirées, or elle n'allait que très rarement dans ce genre de festivités blindées de monde. Du coup il fallait bien avouer que vu les circonstances et l'absence de toute autorité parentale, c'était l'occasion de se laisser un peu aller. Mais il y avait une contrepartie dans cette offre. C'était risqué, pourquoi? Parce qu'elle ne connaissait pas cette femme, rien ne pouvait donc dire si elle était de confiance ou non. C'était donc hésitant et en pleine réflexion qu'était la New-Yorkaise.

*Rooh...Aller pourquoi pas. Je suis pas faite de sucre de toute façon. Si cette nana tente un truc louche je suis capable de me défendre. Eh puis, j'ai 18 ans maintenant. Je suis capable d'assumer mes actes... Aller c'est Ok.*

Elle plongea son regard dans celui de la jeune femme et lui fit signe qu'elle était d'accord. Cependant, elle leva l'index pour dire "Attention", puis ramassa son bloc-notes qu'elle avait fait tomber lors de sa petite crise de nerfs et y inscrit de nouvelles phrases.

>Ok, mais j'aimerai quelques petites choses en plus. Des informations sur cette île, tout ce que tu sais d'utile. Plus, un toit. Il doit bien y avoir un hôtel quelque part non? Oh et aussi, vous parler anglais. C'est bien le dollar la monnaie du coin? Sinon je suis un peu dans la moise pour me trouver un logement.<

Sur ces mots, la jeune fille se redressa, tendant la main à la bleutée pour faire un "marché conclut".

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[Faisons plus amples connaissances.]

La jeune demoiselle semblait prendre le temps de peser le pour et le contre dans la proposition que lui faisait Noémie. Il était vrai que suivre une inconnue était toujours susceptible d’amener un certain lot de danger. Mais en même temps, avant de vous lier d’amitié avec votre meilleur ami, ce dernier était un parfait inconnu pour vous ; dès lors ce genre de rencontre où l’on ne savait pas exactement où on allait n’était pas toujours susceptible d’apporter de mauvaises choses. La jeune fille finit par braquer à nouveau son regard sur elle et à lui faire signe de la tête qu’elle était d’accord. Cependant elle leva l’index comme pour signaler à Noémie qu’elle y mettait néanmoins quelques conditions. Ces dernières ne tardèrent pas à se retrouver écrites sur son calepin que Noémie eut le plaisir de tenir à nouveau entre ses mains pour déchiffrer l’écriture de la demoiselle. En somme si elle résumait bien ses désirs, elle voulait savoir tout ce que Noémie avait pu apprendre de cette île et de la manière dont la vie fonctionnait sur cette dernière. Soit, Noémie n’avait jamais eu l’intention de lui cacher quoi que ce soit, et cela allait être avec plaisir qu’elle allait accepter de partager les informations qu’elle avait réunies. La demoiselle se releva alors, s’époussetant du sable s’étant collé à ses vêtements, elle se mit alors à tendre une main vers Noémie. Cette dernière ne comprit pas tout de suite, pensant qu’elle désirait reprendre son carnet, elle lui retendit son calepin. Mais la jeune demoiselle lui retendit ensuite à nouveau sa main. Et cette fois-ci, Noémie crut comprendre qu’elle voulait tout simplement la saluer comme il se doit et l’inviter à des présentations. Il était vrai qu’elles n’avaient pas démarré leur rencontre de la meilleure façon qui soit. Noémie joignit alors sa main à celle de la jeune fille et échangea une belle poignée de main avec cette dernière.

« Je m’appelle Noémie, et c’est ok, je te dirai tout ce que je sais sur cette île. »

Récupérant sa main, Noémie vit que la jeune fille reprenait à nouveau ses écrits sur son petit carnet. Cela ne dura pas longtemps, elle avait en effet juste noté un mot en plus sur ce dernier : Brook. « Brook ? » Répéta-t-elle intérieurement dans sa tête. C’était le nom de cette demoiselle, c’était vraiment un nom de fille çà ? Décidément d’un pays à un autre, les noms qu’on donnait aux gens étaient très différents. La première personne à qui Noémie avait pensé en lisant Brook, était un squelette musicien que l’on retrouvait dans un manga japonais qu’elle avait une fois eu l’occasion de lire lorsqu’elle vivait encore avec ses frères. Autant dire que cela laissait un peu perplexe notre amie, néanmoins elle préférait cent fois mieux avoir à faire à la Brook qui se tenait en face d’elle, plutôt qu’à un squelette complètement pervers.

« Ok… Brook… Il n’y a rien à faire, je ne trouve vraiment pas çà courant comme nom. Tu viens d’où si ce n’est pas trop indiscret ? Ah ! Aussi… Tu permets que je te tutoie, tu me sembles plus jeune que moi, çà me ferait bizarre de continuer à te vouvoyer. »

Tout en disant cela, Noémie se mettait en marche, invitant Brook à faire de même. Elle en avait pour vingt minutes voire une demi-heure de marche avant de regagner le village, et l’appartement que Noémie louait en bord de mer. Noémie aurait bien couru jusqu’à ce dernier, mais elle doutait fort que Brook apprécie de faire un effort physique de ce genre. De un cela ne se faisait pas, et de deux, elle doutait fort qu’elle puisse suivre la cadence de quelqu’un comme elle qui s’entraînait régulièrement depuis plusieurs années. Bref un peu de marche n’allait pas lui faire de tort non plus, enfin elle risquait toujours de se refroidir après tout elle avait pas mal couru et transpiré jusqu’à présent. Et il n’y avait rien de plus désagréable de sentir la sueur froide sur son corps, enfin si… Sentit un survêtement trop petit lui collant trop à la peau et la serrant particulièrement au niveau de la poitrine n’avait rien d’agréable non plus. D’ailleurs elle ne mit pas longtemps à ouvrir la fermeture éclair de son haut et à mettre sa poitrine plus à l’aise. En dessous de son survêtement, Noémie portait un teeshirt blanc qui n’avait pas échappé non plus à l’effort qu’elle avait fourni et qui laisse entrevoir légèrement le soutien gorge de la même couleur que Noémie portait en dessous. Non, elle n’essayait pas de la séduire avec ses attributs, ou en tout cas, elle ne le faisait pas consciemment, Noémie cherchait là tout simplement à se mettre plus à l’aise. Pensant d’ailleurs déjà qu’avant de voire son fameux saké qu’elle prendrait dix minutes de son temps pour une bonne douche et de nouveaux vêtements.

« Américaine donc… Moi je suis belge, mais je suppose que tu ne sais même pas où se situe la Belgique. C’est un si petit pays après tout. »

Ce n’était pas banal de tenir une conversation avec une muette, pour peu, si on ne tenait compte que des voix qu’on entendait sur cette plage, on aurait pu croire Noémie en plein monologue avec une amie imaginaire. Mais non, il y avait bel et bien une autre demoiselle marchant à ses côtés, et cette dernière griffonnait continuellement ses réponses sur son petit carnet.

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En route

En voyant la main tendue de Brook, la jeune femme n'avait à première vue pas compris sa signification. Pensant que l'adolescente réclamée son calepin, elle le lui rendit. Camouflé par son col, un sourire amusé par cette incompréhension. Acceptant son bloc-notes, la jeune fille le flanqua dans sa poche avant de tendre de nouveau sa main. Le visage de la bleutée traduisait toujours un sentiment d'incapacité à comprendre les souhaits de la muette, toutefois après un court temps de réflexion, elle finit par comprendre et glissa alors sa main dans celle de son interlocutrice silencieuse. Suite à ce contact, la jeune femme se présenta. Maintenant que la New-yorkaise y repensait, elles ne s'étaient en effet pas divulguer leurs prénoms, la jeune fille s'empressa donc de répondre à la coureuse s'étant présenté sous le nom de Noémie. Elle répondit donc tout simplement par un mot "brook". Cependant elle aurait peut-être dû précisait ce que cela signifiait. Car bien que cela était aussi clair que de l'eau de roche pour l'Américaine, son prénom semblait totalement inconnu à la bleutée. Toutefois elle finit par comprendre que ceci était son prénom.
Elle lui demanda donc d'où venait ce drôle de prénom. Saisissant son livret, elle nota "Américaine". Voyant la réponse, Noémie expliqua qu'elle venait de Belgique... Brook ne connaissait pas bien ce pays mais elle croyait bien avoir déjà vu ce nom sur des cartes. Oui! Les cartes de ses bouquins de géographie dans les programmes de collèges.

>C'est en Europe...Près de...L'Espagne?< Écrivait-elle hésitante. La géographie n'avait jamais été son fort, elle se souvenait d'un contrôle où elle avait réussi à placer Los Angeles près de la frontière Canadienne...

Un petit gloussement de la part de sa charmante compagne prouva à Brook qu'elle s'était encore une fois royalement planté dans ses connaissances géographiques. C'est d'un air gêné qu'elle ajouta sur sa feuille.
>Je suis si loin de la vérité que ça?<

C'est accompagnée de ce rire que les deux femmes se mirent en route pour atteindre le logis de la bleutée. Empoignant son sac et son instrument, la muette lui emboîta le pas, levant les yeux vers les petits nuages de fumée que créent les cheminées des maisons du village Ikazuchi.

CODE DE PHOENIX O'CONNELL POUR NEVER UTOPIA

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Suite : † Je peux tout t'expliquer...

» L'océan, il est bleu comme mes yeux ! [NOEMIE]
» Une délinquance qui augmente. {Noémie/Elina}
» EVENT de Noël Brook/Kurai
» Event de Noël Brook/Kurai. Partie 2
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