Mon arrivée à Awashima (PV: Ingrid )

Alors que je voyais les hommes en noir partir, une foule de question se bousculaient dans ma tête: "où suis-je?" "Qu'est-ce que je fais là?" "Comment j'ai fait pour en arriver là?" "Pourquoi suis-je là?" . Bon, après, il était possible de répondre au moins à la dernière. D'après cette lettre, les personnes (s'il y en a) qui m'ont fait venir ici, m'ont fait venir ici parce-que j'avais des pouvoirs surnaturels. Cependant, j'avais beau chercher, je ne voyais pas en quoi je pouvais en avoir. Mai vie a toujours été des plus simple, je ne suis pas un surhomme capable de déplacer des voitures, je ne peux pas voler ou encore tirer des lasers alors que faisais-je ici? Ils avaient dû se tromper, faire erreur sur la personne. C'était la seule possibilité!

A ce moment précis, ma seule et unique envie était de rentrer chez moi. Voir mon père, madame Yatanabe... Et c'est à l'instant où j'ai repensé à elle qu'un doute s'est fait dans mon esprit. Et si, lorsque je l'ai vue sur le point de se faire écraser, j'avais réussi à faire quelque chose? N'importe quoi. Mais un truc qui aurait fait qu'elle ne se soit pas faite écraser? Peut être avais-je réellement un pouvoir? Après-tout, on n'a pas réussi à expliquer comment une femme âgée aussi lente a réussi à faire cette avancée d'un ou deux mètres en moins d'une seconde qui ont suffis à lui sauver la vie? Peut être y avais-je réellement été pour quelque chose. Je tentais alors de me souvenir de ce qu'il s'était passé à ce moment là. De reconstituer la scène.

Je fermai les yeux avant de me concentrer. Ayumu était à ma droite en train de me raconter quelque-chose que j'écoutais à peine, un marchand vendais des onigiris à environ deux mètres de moi et j'ai d'abord vu madame yatanabe en train de traverser. Premièrement j'ai voulu la saluer mais j'ai remarqué le camion. J'ai senti mon cœur battre à tout rompre. J'ai tendu la main vers elle comme dans un ultime et illogique espoir qu'elle attrape ma main alors que plus de 5 mètres nous séparaient. Je l'ai visualisé se prendre le camion, mon sang n'a fait qu'un tour et je me suis concentré sur une seule chose, le fait que je ne voulais pas qu'elle se fasse écraser.

Je me concentrai sur cette sensation, sentant mon cœur commencer à battre de plus en plus vite. Je l'ai visualisée devant moi, sur le point de se faire percuter par ce 8 tonnes. J'ai tendu la main, ma tension était de plus en plus forte. J'ai rouvert mes yeux comme pour relâcher la tension interne qui s'était opérée sur moi, et je vis comme une grosse bourrasque se faire créant ainsi un bon gros nuage de sable. Je me couvrais le visage en toussant avant de sortir du nuage de poussière que j'avais créé en regardant ma main. C'était donc de ça dont j'étais capable? Créer des grosses bourrasques de vent? Je supposais que c'était pas mal quand même et que je pourrait en faire quelque chose de bien plus tard cependant pour l'instant, il fallait que je connaisse un peu mieux l'endroit où j'avais été "envoyé".

Je pris ma valise avant de commencer à marcher. C'est alors que je remarquai une jeune fille qui devait avoir entre 10 et 12 ans, habillée en rouge/rose/violet dans un style qui me semblait un peu chaperon rouge-lolita. Je fronçai un sourcil en la voyant puis calmait mon expression me disant qu'une personne qui était dévisagée de cette façon ne se sentirait probablement pas à l'aise.

Je m'approchai d'elle avant de lui demander d'un air souriant mais embarassé:

<< Bonjour. Dis-moi, tu saurais où je suis? J'ai atterri ici purement par hasard et je ne sais pas vraiment de quelle manière d'ailleurs. >>

Je devais bien avouer m'attendre à autre chose que des insultes lorsqu'elle a commencé à m'adresser la parole. Après avoir ressenti un certain dégoût par rapport à sa façon de s'exprimer envers moi, je me demandais surtout maintenant pourquoi elle s'adressait à moi de cette façon? Avais-je dit quelque chose de travers? Non, je n'avais rien dit qui puisse être offensant alors c'était quoi son problème à elle? C'était offensant insultant et qui plus est, déplacé de s'adresser comme ça à une personne qui ne faisait que lui demander des renseignements! Ce fut pourquoi je lui dis:

<< Dis-donc, c'est pas très sympa de t'adresser comme ça aux gens. Je t'ai rien fait, alors calme-toi ok? >>

Je sentis alors une douleur au niveau de mon pied droit avant qu'elle ne me pousse, elle m'avait écrasé apparemment écrasé le pied. Je ne pus m'empêcher de me demander pour qui elle se prenait! Non mais sérieusement! Quoi que... Au vu de son âge, elle était peut être en période de crise d'adolescence. Ce n'est une période facile pour personne alors peut être était-ce sa façon à elle d'exprimer que quelque chose n'allait pas.

Et le fait d'avoir pensé à cela me permis de me calmer quelques secondes avant qu'un homme plutôt richement habillé n'arrive en portant deux gaufres. Il s'excusa du comportement que cette fille venait d'avoir à mon égard avant de se présenter en tant qu'un certain William Coves. Je n'avais jamais entendu parler de quelqu'un se nommant ainsi. J'en déduis simplement qu'il devait avoir une situation aisée. Ensuite il donna une gaufre à l'écraseuse de pied qui n'était autre que sa fille me tendit la main gauche. Aillant l'habitude du salut traditionnel, je mis un temps à me rendre compte qu'il comptait me serrer la main. Ainsi nous échangeâmes une poignée de main avant que je ne me présente en me frottant l'arrière de la tête, presque gêné de la situation:

<< Ce n'est rien ne vous en faîtes pas. Je suppose qu'elle ne doit pas avoir la vie facile à son âge. Je me présente, Tatsuya Fujiku. Je viens à peine d'arriver dans cet endroit alors je suis un peu perdu. Pourriez-vous me renseigner? Votre fille ne m'a pas paru très bavarde à ce sujet. >>

Tout en parlant, je m'étonnais de l'écart de comportement ou même de dégaine qu'ils avaient. C'était le jour et la nuit. Si il ne m'avait pas dit que c'était sa fille, jamais je ne l'aurais pensé. Elle avait cet air boudeur et de mauvaise humeur constant, tandis que lui tirait presque un sourire béat naturel. Non pas que je me moquais de lui en qualifiant ce sourire comme ça! Mais juste que ça me donnais vraiment l'impression qu'il y avait une crevasse entre eux. Plus j'y pensait, plus je me disais qu'il était difficile de les imaginer dans la même famille. Ou bien il passait peu de temps avec elle et du coup elle exprimait sa frustration de ne pas souvent le voir de cette façon. C'était la seule explication que je voyais pour le moment.

Décidément cette petite était bien agressive. Ne comprenant pas ce qu'elle pouvait bien avoir contre moi, je décidai de l'ignorer puisque de toute façon, il serait difficile d'aboutir à quelque chose dans une conversation avec quelqu'un se comportant comme ça d'entrée de jeu.

Lorsque j'eus excusé la fille de ce william, il dit quelque chose d'un petit peu intriguant, comme quoi "on pouvait dire ça" qu'elle n'avait pas eu une vie facile. J'aurais pu ressentir un peu de pitié envers elle si elle n'avait pas un caractère pareil. Même si c'était étrange comme tournure de phrase, ma situation actuelle me fit choisir d'ignorer ce qu'il avait dit pour l'instant et de me concentrer d'avantage sur des renseignements sur l'île. En plus de ça, la petite aillant fait tomber sa gaufre, son père lui avait demander d'aller s'en chercher une autre. Cela allait donc nous permettre d'avoir une vraie conversation, sans vouloir être méchant envers sa fille même si elle avait tendance à m'agacer.

Une fois que celle-ci fut partie, il me demanda de lui poser moi même des questions du fait que c'était compliqué à expliquer. J'ai donc commencé par là:

<< Bien dans ce cas... Où sommes nous? Et pourquoi suis-je ici? Même si je doute que vous aillez la réponse à cette question. >>

Je terminais ma phrase en me frottant l'arrière de la tête avec un léger rire jaune. Il était vrai que mon interlocuteur ne pourrait probablement pas m'éclairer sur les raisons de ma venue même si j'avais commencé à m'en faire une petite idée dans mon coin. Cependant je tenais vraiment à connaître l'endroit où je risquais de devoir vivre. Histoire de m'accoutumer un peu.

Je déclinai poliment sa proposition de fumer une de ses cigarettes car moi même, je ne fumais pas cependant je pu remarquer assez facilement qu'à partir du moment où la petite était partie, l'expression qu'il arborait avait changé du tout au tout. Il semblait maintenant beaucoup plus sérieux et moins papa gâteau qu'à l'instant. Au contraire, là il faisait tellement sérieux que j'avais presque l'impression de me retrouver face à un yakuza qui me présenterait ses excuses pour le comportement d'un de ses hommes en me demandant de ne pas ébruiter l'affaire. J'en eus un frisson. Mais malgré le fait qu'il me semblait bien moins rassurant d'un coup, j'étais presque comme suspendu à ses lèvres. J'allais probablement avoir les confirmations et réponses dont j'avais besoin!

Une fois qu'il nomma le nom de l'île, je repensai à la signature sur la lettre: A. Peut être avait-ce un rapport après tout? Mais ce n'était là qu'une simple supposition. Je m'exécutai au moment où il me demanda de m'asseoir sur le banc tout en le fixant, impatient d'avoir mes réponses. Et ce fut après avoir allumé une deuxième cigarette sitôt la première finie qu'il m'annonça que j'étais ici grâce à mes pouvoirs, me demandant confirmation de si c'était le cas aussi. Surpris et hésitant, je répondis:

<< Euh... Et bien... je sais pas si on peut dire ça mais... Hier il m'est arrivé quelque chose. Une personne que j'appréciais énormément a manqué de se faire écraser. Je ne sais pas comment ça s'est fait mais tout ce que je sais c'est que j'ai tendu la main vers elle, je n'ai pas accepté mentalement de la voir mourir sous mes yeux et d'un seul coup elle a été comme propulsée. J'ai retenté de me servir de ce "pouvoir" tout à l'heure juste avant de rencontrer votre fille. Regardez.>>

Sur ce dernier mot, je me levais avant de me concentrer sur cette sensation que je ressentais à chaque fois que je me servais de cette capacité que je m'étais découvert hier. Je fermai les yeux quelques secondes, le temps que la sensation monte, puis je les ouvrai avant de faire un geste de poussée avec les mains occasionnant ainsi un joli coup de vent. J'agrémentai ma démonstration d'un :

<< Voilà. Vous pensez que c'est à cause de ça? >>

En y repensant, mon père voulait me parler de quelque chose hier. Cela avait-il un rapport? Je n'avais rien pour l'affirmer cependant je remarquai que la petite fille mettait un moment à revenir. Il lui était arrivé quelque chose? Ou bien peut être préparait-elle quelque chose? Je ne la connaissais que depuis quelques dizaines de minutes mais elle m'incommodait déjà.

Après