One more light [Elena <3]

“Tu peux te tenir à moi autant que tu veux, je n’aurais jamais honte de toi.”

Et tu disais vrai. Comment pouvais-tu avoir honte de la femme que tu aimais ? Si elle tombait, tu l’aiderais à se relever. Si elle avait mal aux pieds, tu irais lui chercher de quoi les soulager. Si elle avait faim, tu irais lui chercher à manger. Et oui, c’était ça l’amour. Être aux petits soins l’un pour l’autre. Elena n’avait pas connaissance du monde dans lequel elle avait mit les pieds en devenant ta petite-amie. Il fallait bien dire que tu ne lui en avais pas réellement parlé non plus. Ton passé, c’était le passé. Tu n’avais pas imaginé devoir un jour revenir ici. Mais malgré tout, c’était une chance inespérée. Peut-être qu’elle ne t’aurait pas cru si tu lui avais dit sur l’île “Coucou, je suis un héritier d’une grande famille Anglaise. Je suis riche, youhou ! Aimes-moi maintenant”. Bon, bien sûr, ça n’aurait pas été dit tout à fait de cette façon. Mais le fait était que tu n’avais pas trouvé le moment de lui en parler. Déjà, elle était au courant pour Angelic. C’était un grand pas pour toi.

La jolie brune sortit son nez de la cabine et vint pêcher un baiser à tes lèvres. Baiser que tu lui rendis bien sûr sans même émettre le moindre grognement. La voir rougir était toujours un véritable plaisir. Ca ne cessait de te rappeler combien elle était attachée à toi. Au moins autant que tu l’étais à elle, visiblement. Elena exprima le désir de prendre la première robe essayée. Tu n’y voyais aucun inconvénient. A voir celle qu’elle portait actuellement, il était certain que l’autre lui allait mieux. Tu hochais la tête avant de répondre à sa seconde requête, la traînant avec toi dans la cabine d’essayage.

Mais tu n’es pas sage, Shawn. Tu ne l’as jamais été. Une fois le rideau tiré, tu volais un baiser à ta douce. Un baiser long, langoureux, amoureux. Tu glissais ta main dans son dos, attrapant la fermeture de sa robe pour la descendre jusqu’en bas. Une fois fait, tu rompais alors ta folle envie soudaine, un sourire amusé sur les lèvres. Tu saisissais ensuite la robe sélectionnée en tirant la langue.

“Change toi, je vais m’occuper de ceci ~”

Et l’air de rien, tu repartais, te dirigeant vers les caisses pour payer votre premier achat. Quel dommage que vous soyiez dans un lieu public. Tu l’aurais volontier… Enfin, tu aurais bien continuer ce que tu venais de commencer, disons.

Ah, l’heure du goûter. Tu étais particulièrement heureux de cette journée. Elle se déroulait pile poil comme prévu. Un vrai bonheur. La garde-robe de ta belle était entièrement refaite, il ne restait plus qu’à en profiter pleinement un petit peu tous les jours. Bien qu’une robe de soirée ne se porte pas tous les jours. Mais tu ne doutais pas de toi pour vous trouver quelques soirées sympathiques à votre retour sur l’île. Ca ne devait pas en manquer.

Elena avait choisi sa douceur et tu optais pour un parfait à la framboise. Délicieux. Purement fait maison, c’était pour ça que tu adorais ces pâtisseries ! Ta belle se souvenait parfaitement de votre première sortie à deux. La patinoire. L’évocation de celle-ci te fit légèrement rougir tant tu avais été incontrôlable ce jour-là. Pire qu’un démon hantant ton corps, tu n’avais pu résister au charme naturel de la jolie Saruta. Tu l’avais élue reine de ton coeur contre toute attente. Jamais tu n’aurais imaginé, à votre première rencontre, sortir un jour avec elle. Elle avait tapé dans ton âme, s’y était profondément installée et ne semblait pas vouloir s’en déloger. Tu lui souriais, ravie de te remémorer ces souvenirs si tendre. Mais le visage de ta douce s’assombrit alors qu’elle reprenait la parole. Elles avaient parlé de toi ? Tant qu’elles ne comparaient pas les performances au lit… Ahrem. Tu étais jeune, à l’époque. Sans expérience, tout ça… Ce n’était pas comparable à aujourd’hui ! Mais tes doutes à ce propos furent vite balayés lorsqu’Elena commença à te raconter l’histoire évoquée par Angelic. Ainsi, la jolie blonde avait fait faire un test de paternité. Intéressant, tu n’en avais jamais entendu parlé. Ce voyage était bien plus imprévu que prévu. Bien qu’il ne soit pas si prévu que ça. Et ainsi… Elle avait découvert que ta mère n’était pas ta mère biologique. Ta belle avait les larmes aux yeux de t’avoir “caché” cela toute la journée. Mais toi, tu en voulais légèrement à Angelic de ne pas t’en avoir parlé plus tôt et d’en avoir confié la dure tâche à Elena.

Tu caressas la joue de ta belle brune avant d’aller farfouiller dans ton portefeuille. Tu y trouvais un papier plié en huit, que tu dépliais et déposais face à ta belle. Il s’agissait là d’un extrait d’acte de naissance à ton nom.

“Lorsque je suis arrivée sur l’île j’ai fait des recherches sur ma famille quand j’ai appris que la magie était héréditaire. Je ne savais pas de qui pouvait provenir les miens. Ni ma mère, ni mon père n’en possédait et Jason ne semblait pas non plus en avoir les marques. J’ai fouiné, à commencer par moi. Sur mon acte de naissance, le nom de ma mère n’est pas le même. C’est là que je l’ai découvert.”

Tu relevais sa tête en lui affichant un large sourire.

“Alors ne t’en fait pas. Tu ne m’as rien caché du tout. C’est plutôt moi qui ne t’ai rien dit. Pardon, Elena.”

Tu l’embrassais sur le front avec tendresse avant de lui tendre une cuillère de parfait à la framboise.

“Fait aaaaah !”

Elena était vraiment une chic femme. Toujours pleine d’attentions, des petites comme des plus grandes. Toujours à prendre soin de toi. Ah, ton Elena, ce que tu pouvais l’aimer. Tu comprenais qu’elle soit rassurée d’apprendre que tu savais déjà cette partie de ton passé. Certainement que c’était une des choses que tu aurais dû lui dire également. A bien y réfléchir, il y avait trop de chose que tu ne lui avais pas dites sur ton passé. Tu te promettais intérieurement de lui raconter toute ton histoire aussi vite que vous seriez de retour sur Awashima. Tu le savais… Votre aventure ici finirait par se terminer et vous alliez devoir y retourner. Dans votre paradis… ou votre enfer. Mais au moins, vous seriez ensemble. Encore. Toujours. A jamais.

Tant qu’elle était là, tu étais toi même. Tu pouvais l’être. Tu devais l’être. Sinon, tu tournerais fou aussi vite que le temps changeait sur cette île maudite.

***

L’après-midi était passée à vitesse grand V. Elena était pleine de vie, encore. Cette fille avait une énergie douce et infinie. Comme le soleil. Aussi loin qu’il était, il envoyait tout de même ses rayons pour nous réchauffer le coeur et l’âme. La jolie brune était pareil. Dès qu’elle était près de toi, tu t’emballais, ton coeur se réchauffait. C’était un pur bonheur.

“Je suis certain que notre cadeau leur plaira.”

L’idée qu’elle aille aider à la soirée te fit cligner des yeux de façon spectaculaire. Non, non, non ! Elle ne devait pas voir ce qu’il se passait dans cette salle de réception. Tu déchargeas une partie des paquets de la voiture pendant que tu réfléchissais à comment lui faire éviter cette partie du manoir qu’elle n’avait pas encore visité.

“Euh, nous allons d’abord aller nous faire tous beaux, mademoiselle Heart. Et puis je pense que les préparatifs sont déjà terminés. Ils sont efficaces, tu sais.”

Tu lui fis un clin d’oeil, espérant que ton excuse passe comme une lettre à la Poste. Eriol arriva à ce moment précis, sauvant la situation.

“Monsieur, les préparatifs sont terminés. Vous êtes attendus avec mademoiselle dans la salle de réception dans une heure précise. Ne soyez pas en retard.”

Tu hochais la tête, donnant une partie des paquets à Eriol qui s’empressa de les monter dans la chambre que vous occupiez. Tu pris alors la main d’Elena, déposa un baise-main dessus et la fit virevolter un petit peu.

“Si mademoiselle veut bien se donner la peine… La douche nous appelle !”

Tu savais que ton Elena était fleur-bleue, totalement accro aux comptes de fées et aux histoires à l’eau de rose. C’était son péché-mignon. Après toi, bien sûr, tu étais en tête de liste. Mais les romances étaient justes derrière toi. Elles te talonnaient de près, très près. Si tu avais à craindre de quelque chose, c’était bien des histoires romantiques. Mais tu savais aussi que ta belle puisait certainement dedans pour « s’inspirer »… Ou du moins, que ça avait son influence.

D’ailleurs, c’était d’autant plus sûr maintenant que tu l’entendais parler. Immense, avec des œuvres douces et anciennes au plafond et de grands escaliers. Il n’y avait rien de tout ça dans la salle de réception du manoir Matthews. L’idée que ça lui ait traversé l’esprit te fit rire. Tu te laissais entrainer dans ses quelques pas à reculons tout en grimpant à leur chambre. L’heure était venue. Oui. Elle allait découvrir ta fourberie.

Les paquets vous attendaient déjà dans la pièce. Eriol avait vite fait de les monter et de retourner vaquer à ses occupations. Tu farfouillais dans l’un d’eau, séparant tes paquets des siens. Alors que tu avais acheté ta tenue du jour, un costume complet ainsi qu’une paire de chaussure. Digne d’un grand-duc, tout cela. Alors que tu ne disposais toi-même plus réellement de titre de noblesse. Tu souris à ta belle en lui montrant ses paquets que tu déposais dans le bas de l’armoire près des valises dans le plus grand des calmes.

« Désolée ma belle, mais ce n’est pas ça que tu vas porter ce soir. »

Sa tête… C’était une des plus drôles que tu avais pu voir sur elle. Elle était tellement craquante, elle avait l’air franchement inquiète et intriguée.

« Ce soir, tu es une princesse. Ma princesse. Et pour ma princesse, j’ai un cadeau particulier. »

Après avoir farfouillé dans l’armoire, tu en sortis le paquet que tu avais caché loin de son regard. Il contenait un ensemble complet comprenant une robe noire qui lui irait à merveille, une paire de chaussures pas trop haute, à talons et pailletée légèrement. Ainsi qu’un petit châle pour qu’elle n’ait pas trop froid. Angelic avait été missionnée pour la coiffer et la maquiller. Tu lui tendis le paquet en souriant.

« Joyeux anniversaire, mon ange. »

Tu lui expliquais brièvement qu’Angy s’occuperait de l’aider à se préparer et qu’elle était attendue à la soirée dans une demi-heure. Tu partais ensuite vers la salle de bain où tu t’habillais proprement de tes nouveaux habits et te coiffait tel un prince charmant, faisant ressortir le beau ténébreux que tu étais. Tu l’attendais en bas, près de la portée d’entrée de la salle de bal. Cette salle que tu n’avais pas revue depuis l’anniversaire des seize ans d’Angelic. C’était il y avait si longtemps ! Tu souriais bêtement, attendant ta bien aimée qui allait apparaître du jour au lendemain.